Autisme L état des recherches et hypothèses explicatives
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- Colette Alarie
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1 Autisme L état des recherches et hypothèses explicatives Docteur Sylvain LEVALLOIS Centre de Ressources Autisme Auvergne et CH Ste Marie 19 décembre 2012
2 Introduction Personne ne peut actuellement prétendre guérir les personnes avec TSA Les chercheurs sont très actifs De très nombreuses hypothèses voient le jour. Elles sont infirmées ou confirmées, mais certaines restent «douteuses» La difficulté principale est de bien savoir de quel «niveau conceptuel» on parle
3 Plan 1. Les (des) causes de l autisme 2. Les implications qui ne se voient pas à l œil nu : le modèle neurodéveloppemental 3. Les implications cliniques : les hypothèses psychophysiologiques
4 Les causes La neurologie La clinique
5 Plan 1. Les (des) causes de l autisme 2. Les implications qui ne se voient pas à l œil nu : le modèle neurodéveloppemental 3. Les implications cliniques : les hypothèses psychophysiologiques
6 Les causes de l autisme «ces enfants sont venus au monde avec l incapacité innée de constituer biologiquement le contact affectif avec les gens» Léo KANNER, 1943
7 Les causes de l autisme La grande majorité des formes sont idiopathiques Le diagnostic est uniquement clinique (syndromique comportemental) Les causes sont donc très nombreuses
8 Causes génétiques Arguments Prévalence en population générale de 6 pour 1000 Concordance de phénotype : Apparentés de premier degré : 2 à 8 pour 100 Jumeaux homozygotes : 60 à 92 pour 100 Jumeaux hétérozygotes : 1 à 10 pour 100
9 Causes génétiques Les études sont difficiles à mener Hétérogénéité clinique de l autisme Hétérogénéité génétique Caractère polygénique du déterminisme génétique Interactions entre gènes et gènes/environnement 4 à 100 gènes pourraient être impliqués Une anomalie génétique n est retrouvée que chez 10 % des personnes
10 Causes génétiques 2 modèles : L altération d un gène suffit à déterminer le phénotype autistique L autisme résulterait de l action combinée de facteurs génétiques distincts Principales régions chromosomiques intéressées : 1p, 2q,3q, 5q, 7q, 15q, 16p, 17q, 19p et Xq
11 Autres causes Une raison principale Jumeaux homozygotes : concordance non totale car 8 à 40 pour 100 de non concordance Donc implication «obligatoire» de facteurs environnementaux
12 Facteurs environnementaux et hypothèses étiologiques Ils pondèrent l expression génique : Les facteurs périnataux L hypothèse vaccinale et toxique L hypothèse bactérienne L hypothèse «chlorée»
13 Les facteurs périnataux La souffrance périnatale L exposition intra-utérine à des médicaments: Thalidomide Acide Valproïque Les infections périnatales : Haemophilus Influenzae Cytomegalovirus
14 L hypothèse vaccinale et toxique Vaccination par le ROR Virus de la rubéole Mercure Peptides opioïdes exogènes Absorption intestinale majorée de gluten et de caséine Accumulation dans le SNC et activité opioïde excessive Inefficacité de la NALTREXONE (sauf / automutilations?)
15 L hypothèse bactérienne Certaines bactéries modifieraient le développement du cerveau Les enfants autistes, pour des raisons immunitaires, souffriraient d infections chroniques Selon le Pr Montagnier, certains antibiotiques seraient efficaces contre l autisme
16 L hypothèse «chlorée» Les concentrations neuronales en chlore chez les autistes seraient particulièrement élevées Donc effet paradoxal du GABA qui stimule la transmission neuronale Le bumétanide permet de diminuer le taux de chlore dans les cellules On constate une diminution nette des troubles autistiques Réapparition des troubles après arrêt du traitement
17 Plan 1. Les (des) causes de l autisme 2. Les implications qui ne se voient pas à l œil nu : le modèle neurodéveloppemental 3. Les implications cliniques : les hypothèses psychophysiologiques
18 Modèle neurodéveloppemental Il y a neuf étapes concernant le développement cérébral : La neurogénèse La migration La différenciation La croissance axonale La croissance dendritique La synaptogénèse La sélection synaptique L apoptose
19 Modèle neurodéveloppemental A partir d études sur la croissance cérébrale et d études anatomiques Le volume cérébral est plus important, macrocéphalie (20 pour 100) Accélération de croissance cérébrale au cours de 2 premières années Augmentation ou diminution de la substance blanche en fonction des localisations. Gradient antéro-postérieur?
20 Modèle neurodéveloppemental A partir des études des neurotransmetteurs Perturbation de la transmission sérotoninergique Impliqué dans le développement et la maturation cérébrale Comportements répétés (Tocs?) et efficacités des IRS Absence de pic de synthèse de sérotonine à 2 ans Perturbation des voies glutamatergiques (+) et GABAergiques (-) Activation des récepteurs est impliquée au cours de migration cellulaire Association de gènes codant pour les récepteurs avec l autisme selon quelques études
21 Modèle neurodéveloppemental Finalement, une ou plusieurs étapes du développement cérébral sont perturbées, notamment : Développement et maintien des connexions synaptiques Croissance axonale Liaisons entre les différentes aires cérébrales
22 Plan 1. Les (des) causes de l autisme 2. Les implications qui ne se voient pas à l œil nu : le modèle neurodéveloppemental 3. Les implications cliniques : les hypothèses psychophysiologiques
23 Les hypothèses psychophysiologiques Déficit de la «Théorie de l esprit» Déficit de la cohérence centrale Trouble de la perception sensorielle Extreme male brain theory
24 Déficit de la «théorie de l esprit» ToM : capacité à attribuer des états mentaux à soi-même et aux autres Notion de «cerveau social» : sillon temporal supérieur, gyrus fusiforme et cortex orbitofrontal Particularités du système des «neurones miroirs» lors de perception d un mouvement signifiant
25 Le système des neurones miroirs Le même groupe de neurones miroirs s active aussi bien lorsque l individu voit quelqu un faire une action ou qu il la réalise lui-même Notion de «siège de représentation interne des actions». Base de l empathie et de l intersubjectivité? Les autistes n activeraient pas les neurones miroirs
26 Exemple du gyrus fusiforme Partie ventrale du lobe temporal Activé spécifiquement lors de l observation des visages chez les personnes à développement typique
27 Exemple du gyrus fusiforme Chez les autistes Défaut d activation du gyrus fusiforme droit lors de la perception des visages Moindre activation du gyrus fusiforme droit lors de la perception de visages expressifs Activation du gyrus temporal inférieur lors de perception de visages (lors de perception d objets chez les sujets contrôles)
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30 Déficit de la cohérence centrale Intégration en un tout cohérent de différentes informations venant de stimuli différents Cela suppose une intégration rapide de différentes informations en provenance d aires cérébrales éloignées les unes des autres Difficulté pour les autistes de traiter simultanément des informations différentes
31 Trouble de la perception sensorielle Altération du traitement perceptif des stimuli auditifs et visuels, notamment à contenu social Le sillon temporal supérieur «répondrait» spécifiquement à la voix humaine Hypoactivation du gyrus fusiforme chez les autistes lors de visualisation de visages
32 Extreme male brain theory Référence à des phénotypes cognitifs et émotionnels dans la population générale «Empathizing» plus fréquent chez les femmes «Systemising» plus fréquent chez les hommes Chez certains autistes, il y aurait un déficit de l «Empathizing» et un hyperfonctionnement du «Systemizing» Rôle de l imprégnation hormonale en testostérone?
33 Conclusion Présentation non exhaustive Trois «niveaux conceptuels» liés les uns aux autres par des relations de cause à effets Limitations dues au cadre nosographique Finalement, plus la recherche avance, plus il y a de choses à chercher Mais la recherche avance et apporte de plus en plus de réponses pratiques
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