Douze ans de signalements externes d infections puerpérales à Streptococcus pyogenes. A.Kervella, H. Sénéchal, M. Aupée
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- Gilles Roberge
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1 Douze ans de signalements externes d infections puerpérales à Streptococcus pyogenes A.Kervella, H. Sénéchal, M. Aupée 15/05/2014 Journée «Maternité»
2 Infections puerpérales XVIIème siècle : introduction de la notion de fièvre puerpérale XVIIIème siècle :1 décès sur 10 accouchements 1847 : Semmelweis effectue un travail important sur l hygiène, et introduit l asepsie avec le lavage des mains systématique entre l autopsie et l accouchement 1884 : Friedrich Julius Rosenbach identifie Streptococcus pyogenes comme un des germes responsables des fièvres puerpérales 1930 : Lancefield propose la classification des streptocoques Streptococcus pyogenes : Streptocoque du Groupe A Streptococcus agalactiae : Streptocoque du Groupe B Avant l ère des ATB, 1 ière cause de mortalité maternelle Reste la 5 ème cause de mortalité 2
3 Infections puerpérales à Streptococcus pyogenes (SGA) Représentent 0,8 naissances (3,4 pour Streptococcus agalactiae ) Réservoir humain : pharyngé, cutané, vaginal et anal Portage asymptomatique 5% adultes, 20% enfants augmentation autour d un cas d angine (25%) ou d épidémie (50%) 3% soignants (pharynx) 3
4 Infections puerpérales à SGA Endogènes ou nosocomiales (IN) Transmission croisée possible risque d épidémies Transmission surtout interhumaine par gouttelettes ou contact direct (mains) 4
5 Pouvoir pathogène SGA Pathologies rencontrées Infections non invasives : vaginites Infections invasives : endométrite, infection urinaire, septicémie, syndrome de choc toxique streptococcique (SCTS) Décès Délai moyen de survenue de 4 à 7 jours après l accouchement Virulence liée à certains génotypes (emm1, emm3) 5
6 Signalement externe des IN Signalements des infections nosocomiales dispositif d alerte mis en place depuis juillet : signalement externe par fiche standardisée non nominative : signalement externe via e-sin (application en ligne) Objectifs du dispositif : détection des situations à risques infectieux graves, à potentiel épidémique, ou récurrentes expertise, aide et soutien aux établissements des structures d appui (CClin, Arlin) suivi des SE, en collaboration avec les Arlin,l InVS et les CNR 6
7 Pourquoi signaler une infection à SGA? Pathologies pouvant se compliquer d infections graves (SCTS) chez des personnes jeunes sans facteur de risque Susceptibles d évoluer en épidémie au sein d une structure de soins Origine difficilement attribuable : nosocomiale? communautaire? Apport d expertise. Echange avec l EOH Suivi des investigations (dépistage personnel/famille, envoi des souches CNR) et regroupement des informations. Possibilité de faire un état des lieux interrégional et une surveillance interne de l apparition de possibles cas groupés 7
8 8
9 Objectifs du travail réalisé Effectuer un état des lieux des signalements externes d infections du post-partum, à Streptococcus pyogenes, depuis 2001 Décrire l évolution de ces signalements externes Décrire les principales caractéristiques des infections Expliquer l intérêt du signalement externe 9
10 Méthode Revue systématique rétrospective des fiches de signalements externes des IN Critères d inclusions Signalement d infections à SGA suite à un accouchement (VB ou césarienne) Définitions infections (Guide du Ministère pour la prévention et l investigation des infections hospitalières à Streptococcus pyogenes, Novembre 2006 ) Date réception signalement externe : 01/08/2001 au 31/12/2013 Recueil et analyse De : à partir des fiches standardisées reçues au CClin, et analyse via epi-info : via le logiciel e-sin Egalement depuis 2010 : envoi d une fiche d information au responsable du signalement, pour obtenir des informations homogènes de tous les ES Données recueillies 10
11 11
12 Résultats Dans un premier temps, description générale des signalements de SGA depuis 2001 Puis analyse plus détaillée après 2010 En 2009, une enquête transversale par questionnaire, effectuée par une interne auprès des maternités de l interrégion Ouest a permis de sensibiliser les professionnels aux mesures de prévention autour d un cas de SGA et a abouti a une recrudescence des signalements depuis
13 Résultats ( ) 90 signalements reçus de 2001 à signalements de cas isolés (73.4 %) 24 signalements de cas groupés (26.6 %) Répartition dans l interrégion Pays de la Loire : 30 signalements Bretagne : 23 signalements Centre : 20 signalements Basse-Normandie : 17 signalements 35 établissements ont signalé depuis signalements de 5 CHU 63 signalements de 23 CH 17 signalements de 7 MCO 13
14 Résultats ( ) Evolution des signalements d infection à SGA de 2001 à Nombre de signalements Nombre de cas
15 Résultats (3) Evolution des signalements de cas groupés Nombre de signalements Nombre cas groupés 15
16 Résultats ( ) Depuis 2001 : 126 patientes ont eu au moins une infection à SGA 166 infections à SGA 151 infections invasives (91 %) endométrites (dont 70 isolées) - 31 septicémies - 4 SCTS ayant entrainé 2 décès maternels - 15 invasives autres 15 infections non invasives (9 %) Délai moyen de survenue : 4 jours après accouchement (VB ou césarienne) 16
17 Résultats ( ) Typages des souches : 12 génotypes différents 35 emm28 17 emm89 3 emm3 3 emm12 2 emm1 2 emm2 2 emm11 2 emm77 1 emm48 1 emm75 1 emm9 SCTS (4 souches) 1 emm28 1 emm89 1 emm3 (décès) 1 emm1 (décès) 17
18 Données Insee 2001 à 2010 Résultats ( ) Une incidence annuelle des infections invasives qui varie de 0,16 à 1,54 pour naissances. Incidence des infections puerpérales invasives à SGA pour naissances dans l'interrégion Ouest entre 2001 et ,00 Incidence 1,50 1,00 0,50 0,00 1,38 1,54 1,07 1,08 1,08 1,02 0,86 0,63 0,16 0,16 0,24 0, Année Données Insee 18
19 Analyse des fiches complémentaires ( ) analyse des cas groupés Cas signalés séparément sur une période de <6 mois et donc répondant à la définition de cas groupés 35 signalements, dont 6 signalements de cas groupés et 4 ES ayant signalé plusieurs cas espacés, soit 10 cas groupés possibles Après analyse des souches et investigation : souches différentes ou entourage porteur (cas communautaire) 2 cas groupés retenus (souches en cause : emm28 / emm89) Maintien de l ouverture des fiches de signalement des cas isolés pendant 6 mois 19
20 Analyse des fiches complémentaires ( ) analyse de l origine des cas (nosocomiale ou communautaire) 29 signalements sur 35 ont fait l objet d investigations Dépistage autour des cas Personnel ayant pris en charge la patiente: lors de l accouchement ou lors des suites de couches Conjoint enfants Ainsi après investigation Communautaire avéré ou probable : 14 cas (sur 43 patientes) Nosocomiale avéré ou probable : 9 cas (sur 43 patientes) Non déterminé : 20 cas 20
21 Discussion (1) Evolution des signalements augmentation à partir de 2006 (recommandation 2006) stabilité depuis 2006 (15 à 20 SE/an) pic en 2009 (enquête CClin Ouest) Apport du signalement recueil d informations et de données standardisées depuis e-sin et envoi fiche CClin ( ) parfois incomplètes suivi et surveillance des cas groupés (réels ou pas) expertise en cas d épidémie et conseils aux ES Limites exhaustivité des signalements? données déclaratives parfois incomplètes caractère nosocomial ou communautaire 21
22 Discussion (2) Investigations dépistages personnels soignants/entourage familial : qui prélever, dans quel contexte? étiologie - origine identifiée lorsque les investigations reviennent positives dépistages, souches concordantes ou - si investigations négatives : étiologie difficile à déterminer nosocomiale ou communautaire? Manque de visibilité sur les mesures correctives mises en places 22
23 Discussion (3) Infections gynéco-obstétricales invasives en France entre 2006 et 2011 (Données CNR Streptocoques) 217 infections du post-partum (endométrites +/- hémocultures + et 3 péritonites) 2006/2010 : emm1 (23,1%), emm28 (17,7%) et emm89 (15,4%) Les souches de génotype emm1 sont associées dans 47% des cas à un SCTS et les souches emm3 dans 23% des cas (toutes infections confondues) Pour les génotypes les plus fréquents emm28 et emm89, le SCTS n est rapporté que dans 13 et 15% des cas Bouvet A. Emergence des infections sévères à St. Pyogenes ou Streptocoques β hémolytiques. Entretiens de Bichat, 2008, Hôpital de la Salpétrière. Paris CNR des streptocoques. Rapport d activité 2009, 51 pages Poyart C. CNR des streptocoques. Rapport d activité CNR Strep 2011, 37 pages 23
24 Discussion (4) Caractéristiques microbiologiques des souches européennes (B. Luca- Harari 1 ) Distribution variable des génotypes selon les pays SCTS : emm1 et emm3 significativement impliqués Fièvres puerpérales : emm28 et emm89 significativement impliquées 1. Luca-Harari B. Clinical and microbiological characteristics of severe S. pyogènes disease in Europe. Journal of clinical microbioloy, 2009, 47, N 4:
25 Discussion (5) Incidence des infections invasives à SGA du postpartum Etude de Chuang 1 : Surveillance des infections du post-partum à SGA dans 9 régions des USA de 1995 à cas recensés Incidence 0,6 cas pour naissances Prédominance du génotype emm28, notamment dans les cas groupés 3 décès par SCTS Etude de Daneman 2 Surveillance des infections à SGA de 1992 à cas d infections du post-partum Incidence 0,7 cas pour naissances Prédominance du génotype emm28 2 SCTS et 1 décès 1. Chuang I. et al. Population-based surveillance for post-partum invasive group A Streptococcus infections. Clinical Infection Diseases 2002; 35 : Daneman N. et al. Hospital-acquired invasive group A Streptococcus infections in Ontario, 25 Canada. Clinical Infection Diseases 2005; 41,
26 Conclusion (1) Cette étude, malgré ses limites, confirme Que les SE d infections à S. pyogenes restent constants (sortie des reco, enquête InVS CNR et sensibilisation des biologistes et hygiénistes) Que les ES doivent être incités à signaler le plus rapidement possible les cas nosocomiaux (cas isolés ou groupés) Que les souches doivent être conservées pour typage au CNR même pour des infections non invasives et les cas isolés 26
27 Conclusion (2) Que les génotypes prédominants sont ceux que l on retrouve dans la littérature Que la recherche du portage génital de SGA avant l accouchement, n est pas actuellement dans les recommandations mais que certaines techniques utilisées pour le SGB peuvent le mettre en évidence. Qu en dépit du manque d exhaustivité des données du SE, l incidence observée est plus élevée que celle qui a été décrite dans la littérature, ce qui nécessiterait des études complémentaires. 27
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