Le secteur du DVD doit-il rester un univers impitoyable?

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1 Le secteur du DVD doit-il rester un univers impitoyable? Philippe BONY, Directeur général adjoint de TPS Rodolphe BUET, Directeur disques et vidéo FNAC Jean-Paul COMMIN, Vice-Président du syndicat national de l édition vidéo Renaud DELOURME, Directeur général des Editions Montparnasse Carl GOTTLIEB, Scénariste, membre de la Writers Guild of America David KESSLER, Directeur général du Centre National de la Cinématographie Nicolas SEYDOUX, Président de l ALPA Le débat est animé par, réalisateur et membre de L'ARP. Je vais vous raconter une histoire d amour. Les cinéastes aiment bien le DVD, car ce support est absolument extraordinaire d un point de vue technique : il présente un niveau de qualité sans commune mesure avec la VHS. En outre, le nombre de films qui sont regardés au travers de ce support est très élevé. Le DVD aime aussi le cinéma, mais à un point tel qu il va peut-être l étouffer. Quelques chiffres d abord : 49,2 millions de DVD ont été vendus en 2002, soit deux fois plus qu en 2001 et autant que depuis le début de la commercialisation de ce support nouveaux DVD sont sortis en Aujourd hui, 38 % des foyers sont équipés d un lecteur DVD, et la moitié de ces équipements ont été acquis au cours des 12 derniers mois. Ce secteur est donc en pleine expansion. Or, et ce sont les chiffres 2002, les salles de cinéma financent la production cinématographique française à hauteur de 124 millions d euros, soit 17 % des investissements globaux. La participation de Canal + est de 152 millions d euros, soit 21 % des investissements. Enfin, la vidéo et le DVD financent le cinéma français à hauteur de 24 millions d euros, soit seulement 3,4 % des investissements. La question qui se pose est donc de savoir si le DVD, qui est en passe de devenir le premier support en termes de consommation de cinéma en France, sera un partenaire de la production cinématographique française. Avec la montée en puissance du DVD, l ensemble des partenaires de la production risque de se retrouver fragilisé. Le financement de la production cinématographique française est régulé depuis 1946, avec une répartition des recettes de la billetterie prévue par la loi. Ainsi, la moitié du prix d un billet de cinéma, hors la TVA et la TSA, remonte au niveau de la production, l autre moitié allant à l exploitant. Or, hormis une contribution au compte de soutien, qui a certes progressé un peu ces derniers temps, le DVD n est soumis à aucune régulation de ce type. Aussi, cet après-midi, après un état des lieux sur la place du DVD dans l industrie cinématographique, je vous présenterai au nom de l ARP sept propositions visant à réguler et à améliorer la relation entre le DVD et l ensemble de la profession. Nous déterminerons également les moyens que nous pourrions envisager pour nous défendre si ces propositions ne devaient pas aboutir. Jean-Paul COMMIN Il y aussi une vraie histoire d amour entre la vidéo et le cinéma. D ailleurs, la forte hausse des ventes de DVD depuis trois ans n a pu se faire que grâce aux relations entretenues entre le monde de la

2 vidéo et les producteurs et réalisateurs. Ces deux mondes s ignorent encore trop, et c est pour combler ces lacunes que le CNC a lancé un certain nombre d études sur le DVD. Le secteur de la vidéo et du DVD contribue aujourd hui à hauteur de 100 millions d euros à la production cinématographique française. Il verse désormais 40 millions d euros au compte de soutien, ce qui représente une hausse de 122 % de sa contribution. En outre, 25 % du chiffre d affaires des éditeurs, soit 50 millions d euros, est reversé aux producteurs. La contribution de la vidéo à la production française de cinéma est donc loin d être insignifiante. Le passage de la cassette VHS au DVD a constitué un changement très important pour les consommateurs. En revanche, ce qui n a pas changé, c est l aspect ultra-concurrentiel de ce marché. Les ventes de vidéos ont certes atteint un niveau historique en 2002, avec une croissance de 30 % par rapport à Malheureusement, cette croissance devrait ralentir en 2003, à 15 %, et elle devrait encore freiner en Il s agit là d un phénomène normal, puisque le lancement d un nouveau support se traduit toujours par une phase de développement rapide des ventes, puis dans un second temps par ralentissement de la croissance. En 2003, la part du cinéma français dans les ventes totales de vidéos ne devrait guère changer. En revanche, certains répertoires, qui étaient sous-représentés dans les ventes de DVD, sont en forte croissance. C est notamment le cas du hors-film et de l animation. La contribution économique du secteur a évolué par le biais du compte de soutien et par les risques pris par les éditeurs en termes d acquisition. Ainsi, dans ma société, sur la quinzaine de films que j achète chaque année, tous, à l exception de un ou deux, sont achetés sur scénario, avant le tournage, soit un ou deux ans avant l exploitation vidéo. Les minimums garantis ont doublé ou triplé en trois ans sur les films français, du fait de l émergence du DVD. Cela s est traduit par une augmentation sensible de nos investissements. Les redevances connaissent également en augmentation sensible. Minimums garantis et redevances évoluent dans le cadre de la relation éditeur-producteur. On pourrait par exemple augmenter le minimum garanti en fonction du succès du film en salle ou indexer la redevance sur le succès des ventes de DVD. Il n'est pas facile d identifier la contribution des éditeurs indépendants à la production des films : ce que l on peut toutefois dire, c est qu ils prennent un risque et qu ils participent à la réalisation du film. La vidéo est un médium populaire qui s appuie sur des méthodes de marketing : l objectif est de convertir un succès en salle en succès DVD. Plusieurs facteurs rentrent en ligne de compte pour réussir ce passage, et notamment le genre du film. La clientèle des DVD est en effet essentiellement composée de jeunes adultes ou d adolescents. Il s agit également d une clientèle plutôt urbaine, mais qui tend de plus en plus à se diversifier. En outre, les films les plus populaires en vidéo sont ceux qui ont le coefficient province le plus élevé. Pour construire un plan marketing autour du lancement d un DVD, nous tenons donc compte du genre du film, de la campagne publicitaire et de la médiatisation qui ont entouré son lancement, de son succès en salle et du coefficient Paris/province. En effet, 70 % des vidéos sont vendues en dehors de Paris et de la région parisienne. Il y a donc une forte demande d œuvres populaires, ce qui favorise les films d animation, d action, à effets spéciaux ou ayant un casting prestigieux. Beaucoup de films français font entre et entrées. Or, il est difficile de transformer ces résultats en salle au niveau de la vidéo. C est notamment le cas pour les comédies dramatiques ou ce que l on appelle, de façon simplificatrice, «le cinéma d auteur». Un bon taux de conversion correspond à 10 % des entrées en salle : pour un film ayant réalisé d entrées, on édite la

3 vidéo à exemplaires. Pour une comédie dramatique française, ce taux de conversion est inférieur à 5 %. Ce chiffre a une signification en espèces sonnantes et trébuchantes pour les films français. La sortie en vidéo est souvent précédée par le lancement d une campagne de publicité importante, dont le coût peut atteindre plusieurs centaines de milliers d euros. La vidéo utilise essentiellement la télévision comme moyen de communication : 76 % des dépenses de promotion des vidéos sont captées par la télévision. Or, avec une bonne campagne, une comédie dramatique ayant fait entrées ne peut espérer vendre que exemplaires soit, à 3 euros l unité, euros de recettes pour la production. Or, les minimums garantis sont souvent bien supérieurs à ces euros, et les éditeurs ont souvent de la peine à équilibrer leurs investissements et leurs ventes. Parmi les meilleures entrées en salle en 2002, il y avait 4 films français parmi les 15 premiers. Or, parmi les ventes de vidéo à fin août 2003, on ne comptait plus qu un seul film français dans le Top 15. Ces résultats décevants ne peuvent être imputables aux éditeurs ou aux publicitaires. En effet, Astérix, numéro en salle en 2002, arrive également en tête des ventes de vidéos. En revanche, des films comme 8 femmes, L auberge espagnole et Le boulet sont bien placés dans les ventes de vidéos mais ils n atteignent pas leur classement en salle. Les éditeurs mettent pourtant souvent tous les moyens nécessaires à la réussite du passage à la vidéo de ces films, mais il existe un problème d adéquation entre ces films et le public de la vidéo. En fait, le secteur de la vidéo amplifie tant les succès que les échecs en salle : on ne peut donc transformer un succès très urbain, très parisien, en succès populaire. Cette situation résulte également des rapports avec la distribution. La distribution en France est en effet la plus chère d Europe. La note réalisée par le CNC et le syndicat de l édition vidéo dresse sur ce point un constat assez juste de la situation. La grande distribution s assure 60 % des ventes de DVD et de vidéos. Or, un hypermarché de grande taille ne propose que 500 références, ce qui est peu en rapport aux titres édités chaque année. Aujourd hui, on peut trouver en DVD références, ce qui constitue un patrimoine très important. En outre, la distribution coûte cher, du fait des remises, rabais et ristournes, et une grosse part du chiffre d affaires global de la vidéo est captée par la distribution. Les grandes surfaces sont très sélectives et elles se préoccupent peu de la diversité des références car leur métier n est pas de vendre de la vidéo. Pour les enseignes comme Auchan ou Carrefour, la vidéo et le DVD ne représentent que 1 % de leur chiffre d affaires. Ce sont en fait des produits d appel, tout comme le disque, et ils ne pèsent pas lourd dans leur activité. Il existe en France deux grandes enseignes à vocation culturelle, la FNAC et Virgin. Leur offre est certes beaucoup plus large que celle de la grande distribution. Toutefois, la centralisation des achats de ces groupes agit comme un filtre à travers lequel certaines œuvres ne passent pas. En outre, les œuvres qui sont vendues dans ces enseignes ne sont visibles que de manière brève, du fait de la rotation des œuvres et leur remplacement par les nouveautés, puisque 200 films français sortent chaque année en DVD. Pour conclure, l offre est diversifiée : la majorité des œuvres françaises sont produites en vidéo. En revanche, il n est pas toujours facile pour les éditeurs d avoir accès aux œuvres, certains films étant liés à des sociétés intégrées verticalement. Certaines règles du jeu manquent de souplesse en la matière. Toutefois, les éditeurs prennent des risques en amont, avec un niveau de risque financier de plus en plus élevé. Ils doivent également, avec l arrivée du DVD, réaliser un véritable travail d édition et non se contenter de transposer des œuvres, en apportant une valeur ajoutée (bonus,

4 construction d une ligne éditoriale). En outre, les marges de profitabilité pour les éditeurs de films français sont réduites. Malgré tout, ils souhaitent donner une meilleure visibilité à ces films. Les chiffres que vous citez, concernant la participation de l édition vidéo au financement de la production cinématographique française, divergent des nôtres. A ce sujet, les études réalisées par l ARP sur l édition vidéo mettent en lumière le manque de transparence du secteur de l édition vidéo, et c est sans doute l un des problèmes de fond qu il faudra traiter. Par ailleurs, nous sommes attachés à la diversité des titres. Or, le faible taux de conversion des films français s explique peut-être par la manière dont les DVD sont lancés sur le marché. La FNAC et Virgin, qui sont les deux intervenants majeurs de la distribution spécialisée, répondent-ils mieux à nos demandes que la grande distribution, qui n utilise le DVD que comme produit d appel? Rodolphe BUET Au cours des cinq dernières années, les ventes de DVD ont permis de doubler les ventes globales de vidéos, alors que dans le même temps, le prix de vente moyen d un DVD passait de 16 à 19 euros. Les ventes de DVD ont donc permis de créer de la richesse pour l ensemble du secteur. L arrivée du DVD se caractérise par l apparition d un nouveau mode de consommation. En effet, le possesseur de lecteur de DVD achète en moyenne 10 DVD par an, alors que le détenteur d une platine laser n achète en moyenne que cinq disques par an. Les achats de vidéos sont aujourd hui beaucoup dispersés sur un grand nombre de titres. Il y a deux ans, les ventes de vidéos du fonds de catalogue de la FNAC représentaient à peu près 20 % des ventes sur une année complète, alors qu elles représenteront cette année 38 % de notre chiffre d affaires. L offre est s est en outre diversifiée : ainsi, la FNAC compte 66 magasins, et le plus petit magasin propose DVD quand le plus grand, la FNAC Forum, dispose de titres. L offre s est notamment élargie grâce aux imports. Cela m amène à poser la question de l incapacité de la grande distribution française à proposer davantage de titres qu elle ne le fait aujourd hui. En effet, elle n arriverait pas, comme nous, à rentabiliser un catalogue beaucoup plus large que le sien : c est un point qui mériterait d être creusé en partenariat avec la grande distribution afin de développer le marché des vidéos de films français. Pour nos clients, l arrivée du DVD a constitué une avancée considérable, avec une qualité du son et de l image exceptionnelle. Le développement du home cinéma les amène à consommer davantage de films qu auparavant. Il y a donc un transfert entre la consommation de films en salle et la consommation de films à domicile. Il s agit là d un véritable sujet de réflexion, pour les réalisateurs comme pour les distributeurs. Nos clients sont en outre beaucoup plus fidèles depuis l arrivée du DVD. Toutefois, le marché du DVD est impitoyable car les investissements marketing se concentrent sur très peu de titres. La plupart des titres proposés par les éditeurs français ne sont pas accompagnés en termes de commercialisation, et notamment en termes de publicité télévisuelle, ce qui limite leur chance d être vendus. Par ailleurs, les éditeurs de vidéos abordent tous les distributeurs, que ce soit la distribution spécialisée ou la grande distribution, avec les mêmes méthodes marketing. Tel n est pas le cas des éditeurs de produits culturels comme le livre ou le disque : ils promeuvent les blockbusters auprès de la grande distribution et réalisent un vrai travail d accompagnement des produits en développement. La FNAC accepte de s impliquer dans le développement d un produit culturel auquel elle croît, et elle est prête à l accompagner sur une période très longue. Par exemple,

5 l album de Norah Jones, numéro 1 du Top 50 cet été, avait été mis en vente en très petite quantité, voilà un an et demi, au rayon jazz. Aujourd hui, grâce notamment à une campagne de France Télévision et à un travail en profondeur de l éditeur, il s est vendu à plus d un million d exemplaires. Je pense que les éditeurs de vidéo devraient s impliquer davantage dans l accompagnement culturel des films français, ce qui ne traduirait pas forcément par la mise en place de plans marketing de grande ampleur. Dernier point : le prix du DVD. Aujourd hui, il n existe pas de prix unique du DVD. Sur certains sites Internet, comme CDiscount ou même FNAC.com, on trouve des DVD à 1 euro 50. De même, Leclerc offrait au mois de septembre, pour l achat d un lecteur DVD, une centaine de DVD. Ce phénomène se traduit par un appauvrissement de la valeur du DVD, et ce malgré la croissance soutenue du parc de lecteurs DVD. En effet, la proportion de personnes disposant d un lecteur DVD passera de 25 % à fin 2002 à 40 % à fin Nos clients attendent les promotions pour acheter les blockbusters, qui passent progressivement de 29,99 euros à 24,99 euros, 19,99 euros ou 9,99 euros, voire moins. La problématique du prix du DVD est très préoccupante, car les amateurs de cinéma ne comprennent plus ces écarts considérables au niveau des prix. Comment choisissez-vous les DVD que vous exposez, ainsi que leur prix? Par ailleurs, quelles initiatives prenez-vous pour défendre certains produits? A quel moment vous situez-vous comme autre chose qu un acteur de la grande distribution? Rodolphe BUET La FNAC a toujours construit sa politique éditoriale autour de la notion d indépendance. Nous négocions en début d année des conditions commerciales avec les éditeurs de DVD, qui nous proposent ensuite des produits. Nous effectuons ensuite un choix parmi leur catalogue, en fonction de leurs recommandations ou de nos coups de cœur. Par exemple, Warner nous a proposé en début d année de commercialiser DVD du film Etre et avoir. Or, nous estimions que ce film correspondait à notre ligne éditoriale. Nous avons voulu le promouvoir car il apporte un plus au niveau du discours pédagogique. Nous sommes allés voir France Télévision et nous leur avons proposé une opération de co-marketing, avec comme objectif de vendre exemplaires. Peut-être ne prenons-nous pas plus d initiatives parce que nos relations avec les éditeurs vidéo ne sont pas suffisamment interactives. Tant les éditeurs de vidéo que la FNAC doivent veiller à renforcer la relation qui existe entre eux. Renaud Delourme, y a-t-il une place, sur le marché du DVD, pour un éditeur indépendant? Renaud DELOURME C est une question intéressante, que l on pourrait étendre à l ensemble des personnes présentes dans la salle : y a-t-il une place pour les indépendants? En effet, tous nos métiers sont impitoyables, surtout lorsque l on est indépendant. En sus des éditions Montparnasse, je représente aujourd hui un syndicat d éditeurs indépendants, créé au mois de mars 2003, qui compte une vingtaine de membres. Etre indépendant, c est reconnaître un métier et ce qu il apporte et affirmer des choix pour lui apporter quelque chose. C est accepter l univers impitoyable dans lequel nous évoluons et faire en

6 sorte qu il soit un peu plus intéressant. Nous pensons, aux Editions Montparnasse, qu un film est un support plus intéressant qu un DVD : rien ne vaut un film projeté en salle, car c est là que l on peut le découvrir. Si un film n a pas de spectateur en salle, il sera très difficile de le faire connaître au public au travers du DVD. En 1990, le syndicat de l édition vidéo comptait une petite dizaine d éditeurs indépendants dont la part de marché s établissait à environ 20 %. Il ne reste aujourd hui qu un seul éditeur indépendant dans ce syndicat, et il détient un part de marché infime. Les membres de notre syndicat, l UNEVI, n ont qu une part de marché de 2 à 3 %. Les éditeurs indépendants ont perdu leur place, peut-être parce qu ils n étaient pas suffisamment compétents, efficaces et passionnés, mais certainement aussi parce que le marché a évolué et qu il est devenu encore plus impitoyable. Les éditions Montparnasse ont pourtant démontré que l on pouvait être indépendants et efficaces, par exemple avec la sortie d un documentaire historique en VHS, De Nuremberg à Nuremberg, la création d une collection, Palettes, et l édition de films documentaires comme Microcosmos ou Himalaya. Enfin, nous avons fait preuve d audace, puisqu en mars 1997, en partenariat avec la Fnac, nous avons produit et édité les deux premiers DVD en Europe, Les enfants Lumière et Microcosmos, et ce un an avant les Américains. En effet, Warner n a promu le DVD qu à partir du mois de mars L audace et l originalité ont donc toute leur place parmi les indépendants. La création de l UNEVI marque la reconnaissance officielle de l existence des indépendants, qui ont un rôle à jouer face à des structures concentrées, que ce soit dans les métiers de la télévision, de la production ou de la vidéo. Nous souhaitons mettre un terme à la concentration ininterrompue du secteur : il est indispensable d instaurer des règles en la matière pour limiter ces regroupements. L intérêt des grands groupes est d ailleurs d éviter de grossir, car ils risquent de se fossiliser, comme les dinosaures... C est toute la filière qui a besoin des indépendants. Certains mots ont une grande valeur pour nous : ce sont les mots culture, diversité ou offre. Je pense que c est l offre qui crée la demande, et non le contraire. Si un blockbuster est promu dans tous les réseaux de distribution, il écrase la concurrence. Or, sans diversité, et donc sans désir, il n y aura plus d acheteurs et donc de spectateurs. Notre métier s est malheureusement standardisé alors que notre offre est de plus en plus diverse : regardez donc le travail réalisé sur L Atalante de Jean Vigo chez Gaumont, sur les Chaplin et les Chabrol chez MK2 et sur La règle du jeu, Citizen Kane ou L avventura chez Montparnasse. Nos contenus sont formidables, mais on peut déplorer la standardisation de l emballage, qui est mortifère. Le rayon des DVD de la FNAC est le plus ennuyeux du magasin : il est impossible de distinguer un DVD d un autre lorsqu ils sont rangés sur la tranche. Le rayon Livres est beaucoup plus intéressant, avec de nombreux formats différents. Nous avons donc essayé d imposer des formats innovants, avec les Collector s RKO, ou avec les classiques de poche. Le premier Collector s RKO, Citizen Kane, avait été fraîchement reçu par les magasins. C était il y a quatre ans, et notre collection s est agrandie depuis lors de 12 titres. Notre rôle consiste à innover et à prendre des risques, quitte à parfois se tromper. Dans ce débat sur la culture, je pense que les indépendants doivent apporter quelque chose de plus sur le deuxième support de consommation de film en France, le DVD. Benoît Danard va nous présenter les résultats de l étude du CNC sur les modes de consommation du DVD.

7 Benoît DANARD Nous avons réalisé, depuis quelques mois, un certain nombre d études sur la consommation de DVD en France afin que l ARP et le CNC aient une meilleure visibilité de ce marché. Plus de films sont aujourd hui disponibles sur le marché du DVD. 11 % des films réalisent plus de la moitié des recettes. 44 % des films français sortis en salle en 2001 sont vendus en DVD, alors que ce pourcentage monte à 73 % pour les films américains. La part de marché de ces derniers est légèrement inférieure à 60 % en salle alors qu elle atteint 73,2 % sur le marché de la vidéo. A contrario, la part de marché des films français est de 20 % sur le marché de la vidéo contre un peu plus de 30 % en salle. Les films français sont donc moins performants sur le marché de la vidéo que les films américains. En salle, 20 % des films font 80 % des recettes alors que 20 % des films vidéos font 60 % des recettes. 10 % des éditeurs vidéo représentent 90 % du marché alors que 10 % des distributeurs en salle font 90 % du marché. Entre 1996 et 2001, les recettes vidéo pour les films américains étaient supérieures de 36 % aux recettes salles, alors que pour les films français, elles étaient inférieures de 39 % aux recettes salles. Au niveau du coefficient de transformation, les films américains surperforment par rapport aux films français, l écart étant très important pour les films qui ont réalisé moins de entrées, voire moins d un million d entrées. Plus les films français ont de spectateurs en salle, plus l écart du coefficient de transformation se réduit. Un film français ayant réalisé entre et un million d entrées en salle est vendu à copies en vidéo, alors qu avec un succès comparable en salle, il se vend en moyenne vidéos d un film américain. Les trois-quarts des investissements publicitaires en matière de marketing vidéo sont destinés à la télévision (92 % pour les chaînes hertziennes et 8 % pour les chaînes thématiques), la radio captant 12 % du marché publicitaire et la presse 9 %. 80 % des investissements concernent des films et 20 % le hors film. En 2002, les investissements publicitaires pour les films français représentaient 18 % du total contre 60 % pour les films américains. On constate donc un rapport de un à trois au niveau des efforts promotionnels entre les films français et américains, rapport que l'on retrouve au niveau des ventes de vidéos. Nous avons également répertorié et analysé le contenu des bonus, et essayé de comprendre la façon dont les Français les percevaient. Nous avons identifié 19 catégories de bonus sur un total de 278 DVD inventoriés. 90 % des DVD ont des bandes-annonces et plus de la moitié offre un making-of, une filmographie ou des commentaires audios. Les films français proposent couramment des interviews, des photos des affiches, des croquis ou des courts-métrages, alors que les films américains utilisent davantage des scènes inédites ou coupées, des clips, des bandes originales, des documentaires voire la présence d un deuxième DVD. Les spectateurs sont demandeurs de bonus spécifiques aux différents types de films. D une façon générale, les bonus préférés des Français sont les bêtisiers, les making-off et les scènes inédites. Pour les films à effets spéciaux, les Français sont friands de making-off sur la réalisation des effets spéciaux mais ils apprécient aussi les analyses de scènes. Pour les comédies, ils préfèrent les bêtisiers ou les bonus humoristiques, comme les karaoké. Enfin pour les films d auteurs, les spectateurs s attendent à des courts-métrages du réalisateur ou avec les acteurs du film, des commentaires audio et des interviews des comédiens ou du réalisateur.

8 Didier Borg, quel est le profil du consommateur de DVD? Didier BORG, Institut Médiamétrie Nous avons réalisé une étude sur la relation entre le spectateur de cinéma et le spectateur de DVD. En premier lieu, il est aujourd hui très facile de s équiper, puisque certains lecteurs de DVD coûtent moins de 50 euros. De même, il est possible de louer un DVD pour un euro cinquante. En outre, un DVD peut se lire sur plusieurs supports : un lecteur de salon, un ordinateur multimédia ou une console de jeux. Aujourd hui, 40 % des foyers sont équipés d un appareil capable de lire un DVD et ce chiffre devrait atteindre 45 % à la fin de l année prochaine. 78 % des Français qui sont équipés d un lecteur DVD vont au cinéma, ce qui constitue une proportion tout à fait exceptionnelle. Plus ils vont au cinéma et plus les Français sont équipés d un lecteur de DVD, les spectateurs assidus présentant un taux d équipement supérieur de 30 % à la moyenne. 60 % des Français vont au cinéma. Parmi eux, 54 % achètent des VHS ou des DVD. En revanche, 73 % des acheteurs de DVD sont des spectateurs de cinéma : ces derniers sont donc avides de films sur ce type de support. Les spectateurs assidus, qui vont au moins une fois par semaine au cinéma, achètent moins de films que les autres alors qu ils sont plus équipés. Ce phénomène s explique par le fait que ce sont de gros consommateurs de vidéos de location. Toutefois, la problématique de la concurrence se déplace aujourd hui du DVD vers Internet. En effet, les spectateurs assidus sont deux fois plus équipés que les autres en accès haut débit. Or, ce type d accès permet de télécharger des films. Nous observons en effet, parmi les plus jeunes spectateurs, ce type de pratique. Nous devons donc les éduquer pour leur faire comprendre qu un film se découvre d abord en salle. Il faut espérer qu ils pourront un jour télécharger des films de manière légale. Le DVD rapporte peu à la production alors que d autres intervenants, comme les chaînes cryptées, sont d importants financeurs du cinéma. Comment TPS réagit-elle à la concurrence du DVD? Philippe BONY La concurrence ne nous pas de problème particulier : nous y sommes habitués. En revanche, nous nous intéressons à la façon dont la concurrence s organise et aux moyens de valoriser les atouts de la télévision payante dans un contexte marqué par le développement des nouveaux supports. Un jour, le DVD participera de façon importante au financement de la production de films, comme c est désormais le cas pour TPS. En effet, depuis son lancement, notre bouquet a investi 1 milliard de francs dans la production cinématographique française. Le principal problème du DVD concerne l exposition des films. Sur ce point, la télévision payante dispose d atouts importants puisqu elle est en mesure de diffuser les films qu elle finance. Nous avons d ailleurs beaucoup travaillé pour renforcer la diversité de notre offre cinéma. Nos 7 chaînes de cinéma proposent aux téléspectateurs des grands classiques, des films d auteur ou des films

9 récents, français ou étrangers. Nous veillons en outre, par notre politique éditoriale, à bien présenter les œuvres et le parcours des auteurs. Nous avons réalisé de grands progrès sur ce point pour arriver à séduire nos clients. La télévision payante a encore un gros potentiel de croissance à condition qu on lui donne les moyens de faire valoir ses atouts. Les télévisions payantes resteront pendant de nombreuses années les plus grands contributeurs du cinéma français, mais elles seront surtout les meilleurs vecteurs d exposition des films français. Ainsi, tous les soirs, sur les sept chaînes de TPS, notre part de marché est comprise entre 10 et 30 %. Or, entre 1996 et 2001, la part de marché du cinéma français n était que de 19 %. De plus, sur le marché du DVD, cette part de marché est tout juste de 11 ou 12 %. Je ne pense pas que la situation changera sur ce point, car il est peu probable que les grandes surfaces s intéressent à autre chose qu aux grands succès commerciaux. Aussi, alors que la télévision payante est le meilleur vecteur d exposition des films français, nous ne comprenons pas pourquoi on ne favorise pas plus ce médium. La télévision payante se voit en outre imposer de nombreuses contraintes par la réglementation. Les trois critères qui poussent un spectateur à choisir tel ou tel vecteur pour regarder une œuvre cinématographique sont : la qualité technique, ce qui explique que l exploitation en salle restera prépondérante pendant longtemps ; le délai pendant lequel on peut voir le film ; la disponibilité du film. Au niveau du premier critère, les télévisions payantes réalisent un travail très important pour améliorer la qualité de diffusion, notamment grâce aux régies numériques. Ainsi, les images que nous diffusons ont une qualité supérieure à celles d un DVD, et nos nouveaux décodeurs offrent aux spectateurs une excellente qualité d écoute. Au niveau du délai, la télévision payante est défavorisée par rapport au DVD, puisqu il est possible de louer un film 6 mois après le début de l exploitation et de l acheter 8 mois plus tard. Ce n est que dans un troisième temps qu il sera possible de l acheter à la séance sur un service kiosque, puis de le regarder sur une chaîne payante. Enfin, lorsqu il est diffusé sur les chaînes hertziennes, on peut déjà le trouver dans les stations services, où il sera offert comme cadeau promotionnel en échange d un plein d essence Cette utilisation successive des films et la diminution continue du prix du DVD se traduisent par une perte de valeur des films et empiètent sur les droits de diffusion de la télévision payante ou en clair. Nous sommes donc confrontés à un double problème : la date à laquelle commence le délai et la protection des droits de diffusion des télévisions. Lorsque TPS a été lancé, nous avions eu de longues discussions avec l ARP, afin notamment de préserver les exclusivités et les fenêtres d exploitation des différents diffuseurs, fenêtres qui sont aujourd hui remises en cause par la pratique du DVD discount. Au niveau de la disponibilité, TPS ne peut diffuser de films le samedi soir, ce qui est difficile à expliquer à un abonné. Il peut en effet parfaitement louer un DVD pour le regarder chez lui ou télécharger un film sur Internet. Il faudra traiter ce problème de disponibilité rapidement si l on veut que la télévision payante puisse se battre à armes égales avec le DVD. Toutefois, nous estimons que le développement du DVD est une très bonne chose, car il s agit d une nouvelle source de financement pour le cinéma français. Enfin, TPS a passé des accords avec les organisations syndicales alors qu elle n y était pas contrainte par la réglementation. Cela prouve que pour avancer, nous devons avoir envie de travailler ensemble

10 et ne pas attendre que la loi vienne nous imposer des règles. Nous avons pris des engagements vis-àvis du cinéma français, tant sur les investissements que sur la diversité. Le marché de la télévision payante a encore de belles perspectives devant lui, même s il stagne cette année du fait de la situation économique. Tout le monde a intérêt au développement de la télévision payante qui se traduira par l augmentation de la participation des chaînes payantes au financement du cinéma français et par une meilleure exposition des œuvres de cinéma françaises. Je voudrais juste apporter un léger bémol à ce qui vient d être dit : TPS n a pas pris des engagements vis-à-vis du cinéma français de façon unilatérale, mais elle y a été amenée à la suite de discussions longues et difficiles, et seulement une partie du chemin a été parcouru. Toutefois, cet exemple doit prouver au secteur du DVD que l on ne permettra à la dérégulation actuelle de se prolonger indéfiniment. Carl GOTTLIEB La production cinématographique américaine domine le marché mondial, ce qui suscite une certaine animosité envers nous ainsi que de nombreuses demandes de réglementation. Ce qui me préoccupe, c est le devenir des artistes créatifs. Les créateurs ont besoin et ils le méritent que l utilisation et la réutilisation de leur production soient rétribuée. Pour que cette créativité puisse s exprimer en toute liberté, il est nécessaire que les canaux de diffusion des œuvres soient les plus nombreux possibles. Les technologies utilisées pour diffuser les films peuvent être comparées à des robinets auxquels s abreuveraient les consommateurs. Nous devons promouvoir ces technologies et favoriser leur développement. Les technologies électroniques, qui en sont encore à un stade élémentaire, participeront pleinement à la diffusion des œuvres cinématographiques, d abord au niveau du monde industrialisé puis de la planète entière. Si les auteurs et réalisateurs continuent d être aidés et subventionnés, c est une eau fraîche et pure qui coulera à flots dans les robinets... J ai donc demandé à mes collègues chargés de la distribution des œuvres de ne pas perdre de vue les créateurs, les acteurs et les réalisateurs. Nous avons engagé des négociations avec les syndicats d acteurs et de réalisateurs. Bien sûr, les accords ainsi obtenus ne sont pas parfaits : ils favorisent plutôt les réalisateurs qui ont le vent en poupe, alors que ceux qui travaillent sur des niches plus étroites sont défavorisés. Selon moi, les vrais pirates sont les personnes qui vendent dix dollars un DVD qui leur a coûté un dollar à produire. Le public comprend intuitivement ce problème du piratage. Il y a malheureusement plus de pirates dans cette industrie que nous le souhaiterions. Si les produits sont vendus à un prix proportionnel à leur coût de revient, ce piratage disparaîtra de lui-même. Je vous encourage donc à rémunérer les artistes, de façon juste, et à mettre en place des législations justes et équitables qui permettront de dilater notre robinet pour que nous puissions tous nous abreuver d eau pure! David KESSLER Sur la problématique du DVD, le modèle littéraire serait Le crime de l Orient-Express : nous sommes tous coupables d avoir réagi tardivement face au développement du marché du DVD, et nous n avons pas anticipé suffisamment rapidement cette évolution. Afin de ne pas commettre la

11 même erreur, nous devons nous saisir dès à présent des questions relatives au téléchargement et au piratage. La situation actuelle du DVD n est pas satisfaisante pour le film français, par rapport à l objectif que nous partageons tous de maintenir la part de marché des films français à un niveau suffisant et de garantir leur diversité. En effet, en matière de distribution des DVD, le rapport entre les films français et les films américains n est pas satisfaisant. Nous sommes donc loin de l objectif des politiques publiques françaises consistant à maintenir à un certain niveau la part de marché du cinéma français. Nous sommes en outre confrontés à un marché mal connu, mal appréhendé et peu régulé par rapport à d autres activités du secteur cinématographique. Notre cœur de métier, la salle de cinéma, est réglementé depuis 50 ans, de sorte que nous disposons de données exactes concernant les remontées de recettes. De même, les rapports de la télévision payante comme gratuite avec l industrie cinématographique sont codifiés. Pour la vidéo, l absence de régulation se traduit par un phénomène extrêmement inquiétant, à savoir la baisse continue des prix des DVD, avec au départ un prix élevé par rapport à ce qu est prêt à payer un consommateur, et en bout de chaîne un prix ridicule par rapport à ce que devrait être la remontée de recettes aux ayant droit. Le CNC a donc lancé toute une série d études afin de mieux connaître ce marché. Nous avons ainsi entamé des recherches sur le marché de la location, sur les différents circuits de ventes, sur la question des prix, sur les attentes qualitatives Les résultats de ces études seront publiés dans les prochains mois. En outre, le gouvernement a décidé de mettre en œuvre une réforme importante du secteur de la vidéo, avec comme point central le changement d assiette de la taxe vidéo. Cette réforme se traduira par un augmentation substantielle de l apport de la vidéo au compte de soutien à la production. Cette décision très importante, demandée par la profession, permettra également de modifier les règles d attribution du soutien. L objectif du soutien, que ce soit à travers le soutien automatique ou le soutien sélectif, sera de développer la part de marché du film français. Enfin, le chantier de la régulation doit favoriser la concertation ainsi qu une meilleure connaissance des différentes parties. Le CNC a eu pendant longtemps peu de contacts avec le secteur de la vidéo, et ce n est que récemment que nous avons pris langue avec les éditeurs et surtout les distributeurs. Je pense qu une réflexion doit s engager avec la distribution spécialisée afin de mieux défendre et promouvoir les films français. Nous sommes au tout début d un long travail visant à mieux connaître et à réguler le marché du DVD pour promouvoir le cinéma français et sa diversité. Il nous reste un point à examiner, qui soulève beaucoup d inquiétudes : le piratage. Nicolas SEYDOUX J espère aujourd hui vous convaincre tous de la nécessité d être unis dans le combat contre la piraterie. L Alpa a justement été créée pour lutter contre la piraterie des vidéocassettes. Cet organisme réunit tous les acteurs du secteur cinématographique français dans cette optique. Je remercie le représentant de l Etat de m avoir permis de parler après lui, ce qui ne se fait pas habituellement. Il a abordé la question de la réglementation d un secteur, et je vais parler quant à moi de sa survie. En effet, si nous sommes aussi mauvais que l ont été les éditeurs de musique, dans cinq ans nous n existerons plus.

12 Pour la première fois dans l histoire de l humanité, le pirate a désormais la possibilité de réaliser un clone absolu d une œuvre originale. Dans tous les autres secteurs économiques, la copie est moins bonne que l originale, ce qui permet à Vuitton, à Hermès ou à Lacoste de se défendre. De même, le pirate doit dépenser un peu d argent pour réaliser la copie : il doit par exemple acheter du coton et employer des salariés pour fabriquer chemises. Tel n est pas le cas pour une copie de DVD. Or, si nous n agissons pas, tous nos enfants ou nos petits-enfants considèreront qu il est normal de piller une création intellectuelle. Il y a deux ans, Le Monde publiait en première page un article intitulé : «La propriété intellectuelle est un vol» Il est donc nécessaire que vous mesuriez tous l importance de ce sujet. Aujourd'hui, ce ne sont pas les avocats des pirates qui intentent des procès aux studios américains, mais des professeurs d université qui considèrent que les œuvres créées il y a quelques années doivent être librement accessibles dans les universités. Or, les universités ne sont pas en mesure de contrôler les accès à leurs données, ce qui signifie que ces œuvres seraient disponibles en libre accès. Au niveau mondial, il se vendait 4 milliards de CD il y a trois ans. Ce chiffre a diminué de 25 % en Les ventes de CD de la FNAC ont diminué de 10 % entre 2002 et 2003, tandis que le marché diminuait de 15 % sur la même période. Cela signifie que le marché a reculé de 33 % en quatre ans. En revanche, les estimations les plus pessimistes estiment que l écoute de musique a augmenté de 10 % en quatre ans, ce qui signifie que c est 4,5 milliards de CD qui auraient dû être vendus cette année. Pour créer un air de musique, il suffit d avoir une guitare et du talent. On peut même écrire un morceau sans instrument de musique. En revanche, un réalisateur a besoin de 3 millions d euros pour produire un petit film et d une somme dix fois plus élevée pour produire un film important. De plus, notre industrie vit grâce à un petit nombre de films qui rencontrent un grand succès et qui permettent aux autres films d exister, tandis que la musique vit grâce à de très nombreux titres. En outre, les morceaux de musique ont besoin de financements pour être édités, mais pas pour être créés. La piraterie ne menace pas seulement la diffusion de l œuvre cinématographique, comme c est le cas pour la musique : elle menace tout simplement sa création. «L impitoyable» DVD risque de devenir pitoyable... En effet, la Russie peut fabriquer dix fois plus de DVD qu elle n en consomme. En Chine, 90 % des DVD seraient illicites, chiffre qui me semble très optimiste. S il n existe, dans un pays émergent comme la Chine aussi important par sa taille, sa population, sa culture ou son histoire, qu un marché illicite, cela signifie qu aucun réalisateur chinois ne pourra faire son travail à l avenir, car le public n aura pas pris l habitude de ne pas payer les œuvres qu il regardera. Dans ce même pays, les DVD de films américains sortent avant même leur lancement aux Etats-Unis. Autre signe inquiétant, qui montre l ampleur du phénomène : la voiture du responsable de la lutte anti-piraterie en Russie a été mitraillée à la kalachnikov, et la police, en remontant la filière, a découvert qu un capitaine de police était impliqué dans le complot. Nous sommes donc confrontés à une entreprise de type mafieux, dont la France est heureusement en partie protégée, puisque les DVD copiés sont généralement américains et ceux qui circulent en France doivent être doublés pour avoir du succès. Toutefois, le service qui nous protège de la piraterie, à savoir le service des douanes, sera bientôt totalement incompétent car il n y aura plus de support matériel au piratage. La piraterie deviendra un problème d ordre mondial. L ampleur de la piraterie du DVD, via le téléchargement sur le net, est difficilement quantifiable, même pour les organismes américains spécialisés.

13 Quand David Kessler m a proposé de devenir Président de l Alpa, je me doutais déjà de ces problèmes et de la difficulté à laquelle je serais confronté. J ai quand même accepté cette charge difficile, car on ne peut pas travailler dans le secteur du cinéma sans être raisonnablement optimiste. Il faut pour autant que vous soyez tous convaincus par mes propos afin de soutenir l action des Pouvoirs publics français, qui sont très attentifs à ce problème. Le chef de l Etat, le Premier Ministre et le Ministre de la Culture se préoccupent de la piraterie. Il y a quelques mois, lors d une table ronde, Jean-Jacques Aillagon côtoyait le Ministre de l industrie. Etaient également représentés à cette table ronde les responsables des services des douanes, de la justice, de la police ainsi que l ensemble de vos représentants. La France doit avoir une position avancée sur la question de la défense du droit d auteur qui fut inventé, je vous le rappelle, par Beaumarchais. Nous devons également marcher mains dans la main avec ceux qui ont les mêmes intérêts que nous, à savoir les studios américains, les réalisateurs américains ou les créateurs américains. Ceux-ci l ont d ailleurs bien compris. Nous devons convaincre nos principaux partenaires européens les petits pays n ayant pas grand-chose à défendre mais aussi les industriels. France Télécom favorise aujourd hui le piratage à domicile en proposant du haut débit à ses clients, car la seule raison pour acheter du haut débit, c est de télécharger des films. Les petites querelles des gens du métier sont secondaires par rapport à la lutte contre le piraterie, qui a changé de nature à partir du moment où le pirate restitue l œuvre à l identique pour un coût nul. Alors, si nous sommes unis, que la France et que la première puissance économique mondiale sont convaincus de la nécessité de lutter contre la piraterie, nous aurons des chances raisonnables de ne pas connaître le sort de l édition musicale. Nous devrons confronter nos points de vue en matière de lutte contre la piraterie, car il s agit d un problème effectivement essentiel. Pour réguler le marché du DVD, l ARP souhaite que la réglementation soit modifiée sur quelques points. Tout d abord, nous saluons l augmentation de la contribution de la vidéo au compte de soutien à la production, même s il ne peut s agir pour nous que d une première étape. Il faut également baisser la TVA sur les DVD, qui est un produit culturel. Nous avons enfin arrêté quatre pistes de réflexion : mettre en place une traçabilité de la fabrication, de la location et de la vente des DVD ; améliorer la transparence et la régulation de la remontée des recettes aux producteurs et de la rémunération des auteurs ; favoriser l égalité de traitement des différents intervenants de la distribution, vis-à-vis notamment de la grande distribution. préserver la diversité au niveau de l offre de films et en matière d accès au marché. L ARP a élaboré sept propositions sur la base de ces réflexions. La première consiste à mettre en place un système de contrôle de la fabrication des DVD et des quantités produites afin de décourager le piratage en France. Quand un livre est imprimé, l imprimeur a ainsi l obligation légale d envoyer un bulletin aux auteurs et aux éditeurs. La deuxième mesure consiste à mettre en place un système de billetterie pour la location des DVD, sur le modèle de l exploitation cinématographique en vigueur depuis Ce système doit être contrôlable par l autorité publique et permettra de sortir du système de rémunération au forfait des loueurs de DVD. Une directive européenne prévoit d ailleurs la mise en place d un tel système.

14 La troisième proposition consiste à définir des règles légales de partage des recettes, comme pour l exploitation cinématographique depuis A l intérieur de ces règles de partage de recettes, il convient de créer un couloir incompressible de rémunération des auteurs. La quatrième proposition est l instauration d un prix unique du DVD, comme pour le livre. Cela ne signifiera pas que tous les DVD seront vendus au même prix ; simplement, un DVD ne pourra pas être vendu comme produit d appel à n importe quel prix. Cinquièmement, nous demandons un engagement de diversité signé par les distributeurs de DVD, comme cela existe déjà pour les télévision à péage. Sixièmement, nous proposons la mise en place d une sorte de GIE de tous les éditeurs, avec un portail Internet qui proposerait l intégralité des DVD français et des antennes dans chaque salle de cinéma. Nous pensons que l interlocuteur privilégié du spectateurs, c est le propriétaire d une salle de cinéma. On pourrait ainsi imaginer un système, par le biais du réseau de livraison des copies, permettant de garantir au consommateur la livraison de son DVD dans les cinq jours dans une salle proche de chez lui. Ainsi, on recréerait un lien entre les consommateurs de DVD et l exploitant de salle de cinéma. Enfin, il convient d introduire dans les contrats des réalisateurs des clauses leur permettant d avoir un droit de regard sur la réalisation des bonus et le contrôle de la qualité des DVD, en leur permettant ainsi d exercer leur droit moral. Au nom de ce droit moral, les auteurs peuvent attaquer les pirates qui utilisent indûment leurs œuvres. Si nous ne sommes pas capables d avancer dans ces sept directions, nous serons amenés à utiliser une autre arme, à savoir un changement dans la chronologie actuelle de l accès aux œuvres via les différents médias. Jean-Paul COMMIN La menace visant à remettre en cause la chronologie de diffusion des œuvres me paraît irréaliste par rapport au monde dans lequel nous vivons : ce serait une belle incitation à la piraterie. La France est le pays le plus régulé au monde en termes de vidéo et de DVD. Le délai de mise sur le marché d une vidéo est l un des plus long au monde. Aux Etats-Unis, la croissance du nombre d entrées en salle est concomitante de la réduction de ce délai, qui est désormais de quatre mois après la sortie du film en salle. Nous avons mis en place en France un régime contractuel unique au monde, entre le détenteur des droits et l éditeur afin d optimiser les recettes. Remettre en cause la chronologie d accès aux œuvres pourrait donc se révéler extrêmement dangereux. Concernant le contrôle de la fabrication, je suis plus que favorable au renforcement de la traçabilité, ce qui passe par l identification du DVD sur le support lui-même. La majorité des éditeurs sérieux de DVD impose d ores et déjà à leurs fournisseurs d inscrire un code sur le DVD, afin de savoir sur quelle machine de pressage il a été fabriqué. A partir de cette indication, il est possible de remonter jusqu au fabricant de DVD. En outre, comptabiliser les quantités de DVD fabriqués ne me paraît présenter aucune difficulté pour les éditeurs sérieux. Notre intérêt est de renforcer le contrôle de la fabrication car Bruxelles ne pourra améliorer le dispositif actuel de lutte contre la piraterie qu en disposant d outils et des armes. Madame Fourtou, qui s occupe d un rapport sur le développement des protections des DVD, semble intéressée par ces méthodes de contrôle. Il existe un certain phantasme en France vis-à-vis de la location de films, considérée comme une mine d or pour le cinéma, et en particulier pour le cinéma français. Or, il est très difficile de faire rentrer un film français dans un vidéo club : c est même une mission plus délicate que de vendre un

15 DVD chez Leclerc ou Carrefour. Le changement de l assiette de la taxe, perçue désormais au niveau du chiffre d affaires, a renforcé la transparence de l activité des vidéos clubs et facilite les contrôle des services fiscaux. En revanche, le partage des recettes à la location irait à l encontre des intérêts du cinéma français : le système actuel de taxe au chiffre d affaires ne nous est pas défavorable d un point de vue strictement économique. En outre, la part de marché de la location dans le marché de la vidéo est tombée en dessous de 10 % en France, et ce chiffre continuera à diminuer : ce secteur est mourrant du fait du développement du payement à la séance et de la montée en puissance de la télévision payante. Mettre en place des règles légales de partage des recettes entre producteurs et éditeurs me semble délicat. Nous cherchons continuellement à améliorer la relation entre producteurs et l éditeurs vidéos, notamment au travers d un versement proportionnel au succès du DVD. Ces échanges e sont traduits par la révision des minimums garantis et des pourcentages de recettes reversés. Nous pouvons encore changer ce système, mais l'instauration de réglementations trop contraignantes irait à l encontre des pratiques actuelles, où chaque publication d un titre est considérée comme un cas particulier. Je ne suis toutefois pas opposé au changement des règles de partage des recettes, sachant toutefois que les marges de profitabilité d un éditeur de film français sont déjà faibles, mais les conséquences de telles évolutions devraient au préalable est analysées avec soin. Instaurer un prix unique du DVD me semble impossible, du fait de la libre circulation des marchandises au sein du marché unique ou du multilinguisme des DVD. En outre, nous rencontrons déjà des problèmes en matière d importation de DVD depuis la Belgique, et nous risquerions de nous isoler un peu plus. Je souscris en revanche totalement à la proposition consistant à demander aux distributeurs de favoriser la diversité des films. Il existe des exemples de collaboration réussie entre distributeurs et éditeurs, notamment avec les distributeurs spécialisés. Toutefois, ce travail en commun a des limites : on ne pourra jamais imposer aux clients d acheter un quota de films français. La création d un GIE pour favoriser la distribution en salle des DVD me paraît une bonne idée. Les éditeurs de vidéos sont attachés à la diversité des lieux dans lesquels les spectateurs pourraient acheter des vidéos. Nous avons ainsi démarché des librairies pour y vendre nos DVD, et MK2 a fait de même au niveau de la Grande Bibliothèque. Tous les éditeurs sont favorables à la création d un nouveau canal de distribution. L exercice du droit moral des réalisateurs me semble une évidence. Je n ai jamais sorti un DVD sans que le producteur et le réalisateur ne soient associés à l habillage du DVD comme à son contenu. Malheureusement, les pouvoirs publics, les producteurs et les réalisateurs ont pris tardivement conscience de l importance de ce support. Le service public que vous représentez n est pas forcément représentatif des pratiques de tous les éditeurs de DVD. Jean-Paul COMMIN Je suis un producteur indépendant qui va chercher des œuvres auprès de producteurs. Mon plus grand succès cette année, Etre et avoir, a été produit par Arte, mais ma société n est pas une filiale de cette chaîne.

16 Pierre JOLIVET Président de l Arp J ai noté que vous vous étiez opposé à toute forme de régulation, alors que les chaînes payantes et les exploitants sont soumis à une réglementation précise. Il est étrange que seul le domaine du DVD ne soit pas régulé : je pense donc qu il faudra vous faire à l idée d une réglementation de votre secteur! Par ailleurs, nous avons mené un combat important pour que les films de cinéma sortant en salle ne bénéficient pas de publicité à la télévision. On voit bien la différence avec la vidéo : la part de marché du cinéma français est de 30 à 35 % en salle et de 15 % au niveau des DVD. C est logique : lorsque l on est moins exposé, on vend moins de films. Dans le secteur musical, nous avons imposé des quotas de 50 % de musique française sur les radios, et les Français achètent depuis lors majoritairement des disques français. De même, en favorisant la protection et l exposition des DVD de films français, les spectateurs de cinéma en achèteront davantage. Patrick BROUILLET Président de l Afcae Les études montrent que la diversité des cinématographies est préservée dans les salles de cinéma. Or, cette diversité repose sur une réglementation, sur une régulation et sur une diversité d opérateurs : des gros indépendants, des salles associatives, des grands groupes, etc. Le vrai problème de la vidéo, c est que les opérateurs sont peu nombreux, d où la faible part de marché du cinéma français. On constatent même que certains titres américains sortent directement en vidéo. Le cinéma est certes une industrie, mais c est également un art : il convient donc de créer les conditions pour que l on restitue dans le secteur de la vidéo ce que l on trouve dans les salles. Celles-ci souffrent aujourd hui d une baisse de leur fréquentation, dont on ne sait si elle est structurelle ou conjoncturelle. Sur ce point, la remarquable étude du CNC ne me rassure pas. En effet, les plus gros consommateurs de DVD sont des spectateurs assidus en salle. Ils achètent ou louent un DVD plus pour se rappeler les images d un film que pour le découvrir. Aussi, si le marché du DVD se développait en toute liberté, aux dépens des salles de cinéma, tout le monde serait perdant, tant au niveau de la diversité des films proposés que du rapport au cinéma. En effet, un DVD appelle un regard domestique et non collectif sur une œuvre, contrairement à une salle de cinéma. Il ne faudrait pas que le DVD vampirise l ensemble du secteur du cinéma français. Les salles sont-elles prêtes à vendre des DVD? Patrick BROUILLET Je ne suis pas opposé à la création du système proposé par l ARP s il ne se traduit pas par des surcoûts, notamment en personnel. Claude-Eric POIROUX, Délégué général d Europa Cinémas Depuis six mois, j ai lancé un projet de boutique de DVD dans les salles à Angers. En discutant avec le public, j ai constaté que les spectateurs, peu demandeurs d un tel service au début par respect pour la salle de cinéma, se montraient beaucoup plus enthousiaste par la suite. Très rapidement, une fois ce projet lancé, nous avons pu lister 500 références de films que les spectateurs souhaitaient

17 trouver en rayon. Ils étaient notamment intéressés par les œuvres précédentes des réalisateurs dont nous diffusions les films en exclusivité. En effet, notre public est assidu et fidèle à nos salles, et l on retrouve le même phénomène de fidélisation avec le DVD. Les salles sont donc toutes indiquées pour proposer ce type de produits aux spectateurs, d autant que la demande des cinéphiles n est pas satisfaite par les hypermarchés ou par la FNAC. Celle-ci se préoccupe avant tout de commercialiser les films qui sortent en DVD, alors que nous souhaitons proposer plutôt les anciens films des réalisateurs dont les films passent dans nos salles. Ce projet met du temps à se concrétiser, car il est très complexe, avec la gestion de différents aspects : le contrôle, le vol, l approvisionnement, la vente J ai demandé au CNC si le fonds de soutien pouvait participer à la constitution d une boutique de DVD qui irait dans le sens de notre programmation. Le CNC m a répondu que cette question était un peu sacrilège pour les exploitant, mais elle reste posée. Carl GOTTLIEB Il a été proposé d impliquer le gouvernement chinois dans la lutte contre le piratage des films, en lui reversant une partie des bénéfices des ventes de DVD. Cette proposition me paraît tout à fait adaptée à ce problème sérieux qu est le piratage. Par ailleurs, il me semble plus logique de vendre des DVD que du pop-corn dans les salles de cinéma! Renaud DELOURME Ce catalogue de mesures proposées par l ARP paraît surréaliste après l intervention du président de l Alpa au sujet du piratage : elles reviendraient à renforcer la réglementation sur un secteur qui risque de s effondrer bientôt. Par ailleurs, le prix unique du livre a permis la préservation d un tissu de libraires. Or, il n existe pas de magasins de DVD de proximité. Autoriser la publicité à la télévision pour le cinéma aurait la même conséquence pour le cinéma que ce qui s est passé pour la vidéo, où les filiales commerciales des chaînes de télévision ont contribué à la mort des éditeurs indépendants. Elles souhaitent en effet avoir davantage de pouvoir et contrôler l ensemble de leur offre. La publicité télévisuelle pour la vidéo a renforcé la puissance commerciale des blockbuster ainsi que la domination des filiales commerciales des chaînes commerciales. En outre, je me demande si le monde de la vidéo n est pas suicidaire, avec la multiplication des opérations promotionnelles qui ne font que persuader le consommateur que les prix continueront à baisser. Ce catalogue de mesures me paraît intéressant, et il convient de les étudier les unes après les autres. Il y a dix ans, j étais le seul partisan de la mise en place d une taxe de 2 %, car je pensais qu il fallait s intégrer au système. Je pense que cette taxe a servi le système via la mise en place d une aide sélective à la production. Rodolphe BUET Concernant la piraterie, un projet de loi vise à transcrire en droit français la directive européenne sur le droit numérique, directive qui est déjà appliquée en l état dans six pays de l Union européenne. Cette directive va plutôt dans le bon sens. A contrario, en France, après le lobbying effréné de certains fournisseurs d accès à Internet, la loi qui sera votée risque d être contraire aux intérêts des producteurs. En effet, la directive précise que les producteurs peuvent attaquer les hébergeurs et les

18 FAI, alors que le projet de loi indique que les producteurs pourront attaquer les hébergeurs ou, à défaut, les FAI. Cette restriction peut avoir des conséquences très graves pour les producteurs. La FNAC a signé il y a deux ans un accord avec des producteurs indépendants de musique, en prenant un certain nombre d engagements. Cet accord a été bénéfique pour les deux parties, puisque ces producteurs représentent aujourd hui 25 % de notre chiffre d affaires, contre 19 % il y a deux ans. En outre, sur un marché baissier, ce sont ces maisons de disques créatives qui contribuent au développement de notre chiffre d affaires. Nous devons donc tous ensemble réfléchir à des accords garantissant la diversité et qui pourraient intéresser les deux parties. Nous devons cependant travailler dans le cadre d une concertation très étroite, ce qui n est pas toujours le cas. Par exemple, la TSA est plus forte sur les ventes de fonds de catalogue, c'est-à-dire sur les ventes de distributeurs qui privilégient la diversité vidéo, car un fonds de catalogue est vendu plus cher qu un blockbuster chez Carrefour. Conséquence : l assiette d application de la TSA est moins onéreuse dans la grande distribution qu à la FNAC ou chez Virgin. Nous souhaitons justement discuter de nos propositions, afin de les confronter à d autres points de vue et de les améliorer. Nous devons prendre date pour avancer sur ces différents chantiers. Philippe BONY Après avoir été intronisée principal contributeur de la production cinématographique française, la télévision payante serait donc menacée par l ARP d être reléguée au dernier rang au profit du secteur du DVD... Nous savons tous que la réglementation actuelle a permis de créer une certaine harmonie entre les différents supports. Or, l évolution du marché malmène cet équilibre, et nous devons nous adapter à cette évolution en apportant de bonnes réponses. Concernant le piratage, les télévisions payantes ont déjà beaucoup investi car elles sont confrontés à ce phénomène depuis le début de la télévision payante. Nous travaillons sur ce point avec nos concurrents : il en va de notre intérêt mais aussi de votre sauvegarde, puisque l augmentation de notre chiffre d affaires se traduit par la hausse du financement au cinéma français. Nous pouvons ainsi apporter à l Alpa notre savoir faire en matière de lutte contre le piratage. Nicolas GESSNER, Réalisateur Bravo pour les sept points qui ont été présentés, mais n oublions pas le danger de la piraterie. Comment pourrions-nous lutter contre ce phénomène? Nicolas SEYDOUX Notre premier axe de travail est politique : le premier pirate de France est en effet l Education Nationale. Nous devons donc convaincre les pouvoirs publics de la nécessité de réglementer les pratiques en la matière. Nous n allons pas refuser de vendre L Atalante à l Education Nationale. Toutefois, celle-ci indique qu elle ne serait pas responsable d une éventuelle diffusion de l œuvre en interne ou en externe, ce qui n est pas acceptable.

19 Notre deuxième axe de travail, c est la traçabilité des œuvres licites. Aujourd hui, tous les producteurs américains sont unis contre la piraterie, mais cela n a pas toujours été le cas : Steve Case a racheté Warner pour remplir les tuyaux d AOL en pensant que les œuvres de Warner devaient être gratuites. Si nous avons pris du retard dans la lutte contre la piraterie, c est parce que l industrie musicale n était pas unie. Nous ne voulons pas interdire aux lycéens de regarder des films, mais ces activités doivent être réglementées. Par ailleurs, il y a quelques années, on a inventé la notion d exception au droit d auteur pour la copie privé, parce qu on savait que la copie était de moins bonne qualité que l original et qu elle se dégradait, ce qui n est plus le cas aujourd hui. Il convient donc de réfléchir à ce point. Il y a quelques années, de nombreux vidéos clubs copiaient des cassettes vidéos pour les louer. Ce piratage était très difficile à repérer. La location constitue donc une source majeure du piratage, et si le piratage n est pas très répandue dans notre pays, c est parce que la location y est encore peu développée. Si le marché de la location croît fortement, on multipliera les sources de piratage sauf si les DVD peuvent être contrôlés. Il faudrait donc que les américains arrivent à un consensus sur ce point. En effet, pourquoi les industriels dépenseraient-ils de l argent pour trouver une solution technique au piratage si personne n est prêt à payer pour ces solutions? Or, aujourd hui, seul Disney se bat résolument pour le respect du droit d auteur. Si les pouvoirs publics m ont choisi pour présider l Alpa, où je ne représente que moi-même et non Gaumont, c est parce qu ils m estimaient capable de faire émerger une volonté de se battre ensemble pour que la production française continue d exister dans la diversité. Même un réalisateur qui ne réunit que quelques centaines de milliers de spectateurs en salle, qui ne vend que quelques centaines de DVD et qui n est pas piraté doit être solidaire de Disney et des producteurs de Titanic. En effet, s il existe des petits films, c est grâce aux grands. En outre, chaque auteur, acteur ou réalisateur est susceptible un jour de toucher un très grand nombre de spectateurs : tout le monde est donc concerné par la piraterie. Luciana CASTELLINA, Italia Cinema Il faut effectivement combattre la piraterie, mais vous ne pouvez pas ignorer que la plupart des jeunes gens de moins de 20 ans passent leur temps à pirater : c est une culture, une idéologie, qui s appuie sur l idée que la culture n est pas une marchandise, et que tout le monde doit y avoir accès. Lors du prochain Forum Social Européen à Saint-Denis, des centaines de milliers de personnes viendront affirmer ce droit à un accès universel à la culture. Face à un problème social et culturel de cette ampleur, nous ne pouvons faire appel à la police : nous devons poser le problème et tenter d y répondre politiquement par la voix du dialogue avec ces jeunes. Nous avions convenu que le problème du piratage ne devait pas constituer le thème principal de notre débat. En outre, on ne peut pas résoudre la question de la piraterie par quelques formules liminaires. Nicolas SEYDOUX En outre, ce n est parce qu une technologie permet la gratuité que la gratuité est fondée.

20 David KESSLER Il serait intéressant d organiser un débat autour de la question du piratage, en y invitant les personnes favorables à la gratuité. De toute façon, la conséquence ultime du piratage, c est l appauvrissement global du système, des œuvres et de la richesse. Il est nécessaire d être sans faiblesse dans la lutte contre le piratage : c est le seul moyen à notre disposition pour que des œuvres continuent d être produites. Par ailleurs, un récent décret réitère l interdit concernant la publicité pour le cinéma à la télévision. Ce décret fera l objet d une discussion avec Bruxelles mais le Gouvernement pense avoir de bons arguments pour le défendre. L ARP, au travers des sept propositions qui ont été formulées, lance le débat sur le marché du DVD. Je crois que nous partageons tous un certain nombre d objectifs : améliorer la transparence du marché ; remonter les recettes aux ayant droit ; favoriser la diversité, avec une meilleure place pour le film français au sein du marché du DVD et une plus grande diversité des films français produits. Par ailleurs, nous sommes tous d accord pour dire que le DVD est un objet magnifique de cinéphilie, qui vient en complément de la salle. Il s agit d un support très important pour une œuvre. Nous devons examiner rapidement tous les mécanismes que vous avez proposés, avec les producteurs, les réalisateurs, les éditeurs vidéos et les distributeurs, notamment les distributeurs spécialisés, afin d avancer rapidement sur ces différents points. Je propose donc que le CNC organise rapidement des tables rondes sur l ensemble de ces thèmes. Nous prenons bonne note de tous vos propos. Je vous souhaite à tous une bonne soirée.

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