Accueil d un jeune sourd ou malentendant dans une classe C est un élève plus fatigable que les autres, il a davantage besoin de temps.

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1 Accueil d un jeune sourd ou malentendant dans une classe C est un élève plus fatigable que les autres, il a davantage besoin de temps. Ce qui est conseillé pour les besoins de votre élève et ce qu il faut surtout éviter! Votre place d enseignant ou d AVS : face à l élève - Lecture labiale possible. ou à 90 maximum Avec votre corps : - Utiliser la mimogestualité. Votre visage : - Il est «éclairé», bien visible - Utiliser des mimiques expressives pour marquer tous les sentiments (joie, tristesse ), les modalités de l expression (l étonnement, le doute ), la syntaxe (le refus, une question ) - Vos lèvres sont toujours visibles. + épaules basses = FATIGUE - Lecture instantanée (d un état / d une émotion ) qui facilite la compréhension au-delà des mots. Lecture pleine et entière de votre visage. Compréhension améliorée de votre message : - Déambuler dans la classe en parlant. - Disparaître du champ de vision de l élève. - Ecrire au tableau le dos tourné et donner des explications ou des commentaires à l oral. Attendez d avoir terminé d écrire pour effectuer ces précisions. - Etre à contre-jour, dos à la lumière - Avoir un visage inexpressif! - Dissimuler vos lèvres derrière un livre, une main, un écran d ordinateur ou une machine

2 Votre regard et le pointage : - Ils doivent accompagner l objet de votre discours, dans la mesure du possible (interroger un élève, montrer quelque chose au tableau, sur vous, au mur ) Votre voix : parlez naturellement, ni trop vite, ni trop lentement. D une manière générale, les voix graves sont mieux perçues. - L intonation, appropriée à la situation, a toute son importance. Si un bruit se produit à l extérieur et que la classe réagit, montrer du doigt la fenêtre ou la source du bruit. Si les élèves rient, expliquez pourquoi même si ce n est pas toujours facile. L élève : Sa place : Au deuxième rang. Entre deux camarades pour bénéficier de leur aide éventuelle et prendre des indices. Possibilité de disposer les tables en U lors des travaux de groupe ou les débats afin que l élève puisse bénéficier des interactions de tous ses camarades. Ces pratiques favorisent la prise de contact et le maintien de la communication. Votre élève suit votre regard ou votre doigt et comprend ainsi de qui ou de quoi vous parlez : Exemple : «Elle a des cheveux noirs. / Elle a des chevaux noirs.» Toucher les vôtres permet d éviter la confusion! Meilleure lecture labiale d où meilleur décodage et meilleure saisie des informations utiles. Attention! Le message oral n est reçu qu à 1/3 de sa valeur. La culture sonore est différente de celle d un élève entendant habitué à des bruits auxquels il ne fait plus attention. Chaque bruit, ou son nouveau, est une interrogation et peut générer une source d angoisse. Il est alors nécessaire de montrer la source du bruit ou de l expliquer afin de permettre à l élève de l identifier ultérieurement. Il peut voir votre visage, vos gestes et les réactions de ses camarades placés devant ou à côté de lui. REMARQUE : Une personne sourde n est pas consciente du bruit qu elle peut faire notamment avec sa chaise, les portes ou sa voix. dans le cadre d un atelier. - Articuler exagérément, cela casse votre discours et fatigue inutilement l élève auquel vous imposez un effort supplémentaire de concentration pour un message déformé. - Parler trop fort ou crier (votre élève est sourd...) mais surtout cela parasite la compréhension et peut amplifier les distorsions. - Laisser un élève dans l incompréhension d un évènement ou d une situation fortuite ou incongrue. C est l isoler davantage et le priver de l appartenance au groupe. À savoir : une classe trop bruyante peut gêner votre élève même s il est sourd.

3 QUELQUES ADAPTATIONS PEDAGOGIQUES : Utiliser le tableau au maximum : le support visuel est indispensable pour votre élève. Écrire le plan, les mots nouveaux, les mots difficiles Cela complète la parole de l enseignant. Ne pas hésiter à réécrire les consignes en ajoutant des dessins, croquis, illustrations. L idéal est de donner un plan de cours à l avance à votre élève afin de lui permettre une meilleure appréhension des notions étudiées. Nécessité de reformuler les phrases trop complexes. Ne pas hésiter à demander souvent une reformulation : les Sourds ne comprennent pas toutes les expressions comme par exemple «tu veux un coup de main?» Vérifier que tout terme et/ou concept nouveau soient associés un synonyme connu. Pour la projection d un film, en choisir avec sous-titrage et donner des explications au préalable. Anticiper et préparer votre élève à tout événement qui sort du quotidien scolaire : sortie, stage ATTENTION : une bonne réception du message oral n'assure pas sa compréhension. Ne jamais oublier que l enfant à l audition déficiente ne reçoit qu une partie des informations : Il lui manque de nombreux indices apportés par les bruits environnants et les conversations de l entourage. Il vous incombe de l aider à identifier : - les personnes qui parlent (ou davantage si nécessaire : lien de parenté, profession, rôle...) - la nature d un bruit qui le perturbe parce qu il ne le connaît pas (ex : roulettes d une valise tirée sur le trottoir). Expliquer toutes les situations : - AVANT : pour lui éviter l angoisse de l inconnu - PENDANT : pour le faire participer - APRES : pour l aider à structurer le temps et la mémoire Tout message émis à destination d un élève à l audition déficiente peut être mieux reçu et compris si l élève a pu s appuyer et s aider de la lecture labiale (sur vos lèvres).

4 La qualité du message vocal : - Ne pas crier : cela n améliore pas la compréhension et ne fait qu amplifier les distorsions. Certains élèves enlèvent leurs appareils pour aller en récréation afin de ne pas subir les cris de leurs camarades. Cela leur permet aussi de «se reposer» quand trop de bruit devient une nuisance et engendre de la fatigue. - Le débit de voix est normal : l enfant pourra mieux décoder et saisir les informations utiles. - L intonation et les expressions de votre visage (très importantes) sont appropriées à la situation. - Vous pouvez y ajouter une gestuelle, du mime ou tout support corporel qui aidera visuellement. Eviter d exagérer l articulation et de trop ralentir le débit naturel de la parole, cela augmente le temps de concentration pour un message déformé : une fatigue inutile, donc aucun intérêt! Pourquoi ces recommandations? La mauvaise qualité de perception des paroles entraîne chez l élève : - des confusions pour certains mots de sonorités proches (manteau / menton ; cheveux / chevaux ; bain / pain / main ; ) ou pire, à la sonorité identique (ver / verre / vers / vert ) - des mots tronqués (religion région) - des phrases incomplètes lorsque trop de mots ne sont pas entendus. Dans ces conditions, difficile pour l élève de reconstituer et comprendre le sens exact du message! C est pourquoi il faut systématiquement : Expliquer tous les mots même s ils vous semblent être compris parce qu utilisés (très) fréquemment en donnant une définition simple, des exemples d utilisation ou un synonyme (beau / joli ; bois / forêt ; sardine / poisson ; sardine / petit piquet ; ). Expliquer les différents sens d un mot car l enfant malentendant va facilement se focaliser sur le premier sens rencontré et perdre le sens du message. Si de plus il n a pas bien localisé le contexte de la situation, il ne peut faire le bon choix et par conséquent ne plus rien comprendre. Expliquer toutes les expressions figurées (chercher la petite bête ; s occuper de ses oignons, mettre de l huile sur le feu ) +++ REFORMULER +++

5 Vérifier la compréhension oralement : - d un mot, d une expression en lui demandant ce que cela signifie. - d une consigne : «Dis-moi ce que tu dois faire.» - d un texte : «Raconte-moi ce qui s est passé (au début, quand )», Interroger l élève sur ce qui n est pas écrit (pensées, ressenti des personnages ) En classe, l élève à l audition déficiente a besoin d aménagements : Vous pouvez utiliser une ardoise sur laquelle vous écrirez le mot correctement lorsqu il est mal perçu, mal prononcé, faire un dessin, un schéma, un graphique bref, tout ce qui va aider à la représentation et lui permettre de se fabriquer une image mentale précise. Vous pouvez préparer des étiquettes à manipuler. Vous pouvez mettre en place un code couleur pour améliorer l identification et la mémorisation (ex : féminin / masculin / singulier / pluriel ; centaines ; dizaines ; unités ; ). L élève peut s approprier ce code et l utiliser ultérieurement dans une situation autonome (le but étant de l abandonner dès que l automatisation est acquise). Vous pouvez avoir à disposition un stock de petit matériel à portée de main (imagiers divers, pions, cartes à points ) C est un élève plus fatigable que les autres, il a davantage besoin de temps. L audition déficiente demande une part d oral plus importante en compensation (reformulation, s assurer de la compréhension ). Cela va restreindre le temps imparti à la trace écrite éventuelle. Afin de rétablir un équilibre appréciable et bénéfique pour l élève, vous pouvez lui alléger la tâche tout en préservant sa part de réflexion et de recherche personnelles pour l exercice d application prévu. Simultanément à l accompagnement oral et en accord avec l enseignant(e), pendant que l élève écoute la leçon ou qu il participe à un atelier, vous pouvez anticiper cette trace écrite. C est un moyen pour lui de faire l exercice en entier au lieu de ne faire que quelques lignes.

6 Ce n est pas faire à sa place, car l évaluation portera précisément sur la notion étudiée, (règle à appliquer, technique opératoire ) dépouillée des tâches «satellites» qui parasitent. Exemples : copier la consigne. copier l exercice en laissant juste la place pour les mots qu il aura à écrire. copier l énoncé d un problème, il lui restera phrases et opérations de la résolution. copier les opérations, il se chargera du calcul et de l écriture des résultats. tracer le tableau qu il lui faudra remplir ultérieurement. effectuer les découpages, il fera le collage. utiliser la dictée à l adulte.