Les Temps modernes (17 ième siècle) I

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1 Les Temps modernes (17 ième siècle) I Traits caractéristiques du début de la modernité 1. Opposition à l autorité du passéet de la tradition 2. Confiance dans le pouvoir de la raisonde connaître, par ses seules forces, la vérité 3. Apparition progressive de la notion d individu-sujetqui, par sa raison, peut atteindre la vérité (élimination des intermédiaires entre le moi et le monde) 4. Foi dans la notion de progrès (l histoire est en marche!)

2 Géocentrisme (contexte historique Descartes) Aristote Ptolémée v *Monde sublunaire => corruptible *Monde supralunaire => incorruptible, éternel Sa vision du cosmos va tenir bon pendant 14 siècles Vision inspirée par des éléments religieux Ligne de démarcation Cercle: forme parfaite donc, le mouvement supralunaire ne pouvait qu être circulaire

3 Géocentrisme et christianisme contexte historique -Descartes Vision chrétienne de l homme Cosmologie d Aristote et de Ptolémée «centre» sacré Homme à l image de Dieu Dignité humaine (Genèse) Terre au centre (idée de dignité) Permet d expliquer de nombreux passages des Écritures ex. : Josué Périphérie profane

4 Les Temps modernes (17 ième siècle) II Révolution scientifique Astronomie Copernic Kepler Galilée Première formulation de l héliocentrisme Application des mathématiques à l étude de la matière Invention de la lunette astronomique La révolution venue du ciel

5 Le bouleversement héliocentrique contexte historique - Descartes La Terre change de place et alors? Conséquences scientifiques, religieuses et philosophiques Ce «décentrement» emporte dans son tourbillon un grand nombre de certitudes sur lesquelles l Occident s est reposé durant des centaines d années Exil de l ordre divin, de l espace sacré il faut tout refaire!

6 Descartes savant, mathématicien et philosophe d = (x 2 - x 1) + (y - y 2 1 ) Savant(physicien et mathématicien): -Mondeou Traité de la lumière (publication posthume )=> corrobore l héliocentrisme -Invention de la géométrie analytique + formulation de la loi de la réfraction de la lumière ( ) y Philosophe -Rêve d une nouvelle science capable d unifier toutes les connaissances. -Insuffisance de la seule science physique pour rendre compte de l homme (principalement à cause des deux substances) -Nécessité de la métaphysiquequ il faut cependant renouveler. Il lui faut qu une méthodeuniverselle aussi solide que celle des mathslui serve d assise. La philosophie, si elle souhaite produire la nouvelle science doit donc s inspirer de la rigueur des démonstrations géométriques. -Descartes croit à l applicabilité de la «mathématique universelle» à tous les objets de la connaissance humaine. x

7 Le rationalisme Le rationalisme est la doctrine d après laquelle toute connaissance certaine provient de la raison. Conséquemment, selon cette philosophie, l esprit humain possède la faculté de former des concepts et des principes rationnels lui permettant de rendre intelligibles et compréhensibles les choses et les êtres. Les idées et les jugements seraient soit innés, soit construits par l esprit; ils ne proviendraient pas des données de l expérience.(cuerrier, p. 49) Y a-t-il des concepts, des principes purement rationnels? Des concepts, principes, qui sont tels qu ils ne doivent rien à l expérience sensible?

8 La méthode cartésienne «Ce n est pas assez d avoir l esprit bon, mais le principal est de l appliquer bien.» Descartes, Discours de la méthode 1. La règle de l évidence À éviter: précipitation et prévention À rechercher: évidence, clarté, certitude 2. La règle de l analyse La division: ramener le complexe à ses plus petits constituants Le simple est le plus certainement connu. 3. La règle de la synthèse Déduction: du simple, on déduit le plus complexe 4. La règle du dénombrement S assurer que rien ne manque

9 Le doute méthodique ou hyperbolique Il y a déjà quelque temps que je me suis aperçu que, dès mes premières années, j'avais reçu quantité de fausses opinions pour véritables, et que ce que j'ai depuis fondé sur des principes si mal assurés, ne pouvait être que fort douteux et incertain ; de façon qu'il me fallait entreprendre sérieusement une fois en ma vie de me défaire de toutes les opinions que j'avais reçues jusques alors en ma créance, et commencer tout de nouveau dès les fondements, si je voulais établir quelque chose de ferme et de constant dans les sciences. Descartes, Méditations métaphysiques Doute méthodique C est un instrument de l esprit, comme un outil de laboratoire, servant à mettre à l épreuve ce que je sais Rien à voir avec la vie de tous les jours. Doute sceptique Se trouve à l origine et à la fin du scepticisme,

10 Extension du doute méthodique 1. La fiabilité des sens Mention de l expérience du rêve 2. La fiabilité des raisonnements Mention du «mauvais génie» 3. La fiabilité des opinions Le mauvais génie Dissolution de toutes les connaissances La matrice Variante du rêve de Descartes Le «mauvais génie» est une sorte d augmentation de la puissance du doute méthodique. Il est, comme lui, un instrument de la pensée, visant à radicaliser l expérience du doute. Il s agit, au sens fort, d une thought experiment, telle que les philosophes du courant analytique en seront friands au XXème siècle.

11 La première conquête: cogito ergo sum Je doute de tout rêve, malin génie, entraînent tout dans le tourbillon du doute. Je pense donc je suis Mais durant le temps que je doute, il m est impossible de douter qu il faut bien qu il y ait quelque chose qui doute, qui pense et supporte ce doute. Même le malin génie ne peut rendre simultanément vraies ces deux jugements: 1. Je crois que j existe 2. Je me trompe sur le fait que j existe C est le premier principe de la nouvelle philosophie que je recherche Descartes Avant Dieu, avant le monde et son foisonnement de choses, c est l individu, le «je» qui se découvre en premier et qui permettra la découverte de tout le reste.

12 La règle de l évidence (CD) «Après cela je considérai en général ce qui est requis à une proposition pour être vraie et certaine; car puisque je venais d'en trouver une que je savais être telle, je pensai que je devais aussi savoir en quoi consiste cette certitude.et ayant remarqué qu'il n'y ariendu touten ceci, jepense, donc je suis, qui m'assure que je dis la vérité, sinon que je vois très clairement que pour penser il faut être, je jugeai que je pouvais prendre pour règle générale que les choses que nous concevons fort clairement et fort distinctement sont toutes vraies, mais qu'il y a seulement quelque difficulté à bien remarquer quelles sont celles que nous concevons distinctement.» Descartes, Discours de la méthode. D où la règle:(cdp Vp)

13 Exploration du cogito 1. Je suis «une substance dont toute l essenceou la naturen est que de penser, et qui, pour être, n a besoin d aucun lieu, ni ne dépend d aucune chose matérielle» Descartes, Discours de la méthode. Le cogito et le doute montrent l autosuffisance de la pensée 2. Qu est-ce qu une chose qui pense? C est une chose qui croit, doute veut, ne veut pas, affirme, nie. 3. Le cogito, conformément au rationalisme cartésien (souhaitant transposer en philosophie la rigueur de la méthode en mathématique), va devenir le principe de la déductionde toutes les autres choses. Il sera la clé de voute du nouvel édifice cognitif projeté par l auteur du Discours de la méthode.