Analyse comparée du profil des champions en «croissance économique»
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- Anne-Marie Normand
- il y a 7 ans
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1 Analyse comparée du profil des champions en «croissance» Les lundis du CEPOD, séance du lundi 07 mai 2012 Souleymane DIALLO (Expert en économie du développement)
2 Pourquoi s intéresser à la croissance? «Nous avons choisi de concentrer nos efforts sur la croissance parce que nous estimons qu il s agit d une condition nécessaire pour atteindre un vaste éventail d objectifs qu ont à cœur les personnes et les sociétés. Il va sans dire que l un de ces objectifs est la réduction de la pauvreté, mais il y en a d autres encore. La santé, l emploi productif, la possibilité d être créatif toutes ces choses qui sont vraiment importantes pour les citoyens du monde sont grandement tributaires de la disponibilité des ressources et des revenus qui leur permettent de ne pas passer la majorité de leur temps à lutter désespérément pour maintenir leur famille en vie.» Michael Spence Président, Commission sur la croissance et le développement 2
3 COMMENT SOMMES NOUS DECLARES CHAMPIONS «EN CROISSANCE ECONOMIQUE»? Selon le Rapport sur la croissance et le développement, rédigé par la commission présidée par Mike Spence, Prix noble d économie, le critère retenu est : Une croissance de 7 % par année pendant au moins un quart de siècle. 3
4 Quels sont les champions identifiés? Il s agit des 13 pays suivants: pays. Période croissance Pib par tête au début Botswana Brésil Chine Pib/tête en 2005 Hongkong l Indonésie Japon Corée du Sud, Malaisie Malte Oman Singapour, Taïwan Thaïlande
5 Le Viet Nam et l Inde sont les pays les plus proches de ce groupe de pays avec une croissance de plus de 7% pendant 15 années. 5
6 Hétérogénéité des pays? Les pays proviennent certes essentiellement de l Asie mais tous les continents sont concernés. L Afrique (Botswana), l Amérique latine (le Brésil), l Europe (Malte). Toutefois, l on peut considérer qu il ne s agit pas de pays déjà avancés, à l exception du Japon pour la période S agit-il alors d un phénomène de convergence/rattrapage? 6
7 Remarques de Romer, membre de la commission!!!!! 1. la croissance japonaise de la période fut interprétée par certains économistes d alors comme un redressement consécutif à la 2 nde guerre mondiale 2. La croissance des tigres asiatiques (Hongkong, Taiwan, Singapour et Corée du Sud) fut justifiée par certains sceptiques par la taille petite de leurs économies 3. Lorsque la Chine dépasse ces pays tigres, certains commentateurs le justifient par la grande taille de la population. Ainsi, la taille de l économie n est pas déterminante ainsi que le facteur de redressement. 7
8 Points de similitudes entre les champions La Commission relève toutefois un certain nombre de similitudes et de points en commun entre les success stories. Elle en retient cinq : 1. l ouverture commerciale et l intégration dans l économie mondiale ; 2. un environnement macro favorable ; 3. des taux élevés d épargne et d investissement publics ; 4. une confiance dans la flexibilité et les mécanismes du marché ; 5. et un gouvernement fort et crédible faisant preuve d un leadership et d une gouvernance de qualité. 8
9 Cependant existe-t-il d autres caractéristiques socio démographiques? 120,0 taux de dépendance 100,0 80,0 60,0 40,0 20,0 0,0 taux de dépendance 9
10 80,0 population active (15-64ans% population totale) 70,0 60,0 baisse 50,0 40,0 30,0 20,0 10,0 0,0 10
11 Résultats??????? Forte baisse du taux de dépendance entre 1960 et 2010, à l exception du Japon. Forte hausse de la part de la population active. On peut penser alors au «bonus démographique d expansion» ou dividende démographique. Selon, David Bloom, «le fait d avoir moins d enfants par famille, alors que les parents sont majoritairement dans l âge actif augmente l épargne des foyers, qui est investie dans la chaîne productive, et stimule la consommation des produits et services.» 11
12 L éducation constitue t-il un facteur explicatif significatif? Les taux bruts de solarisation progressent rapidement. les taux d analphabétisme demeurent faibles, à l exception de l Inde (44,5% en 2006). Pour la Chine, le taux est de 7,5% en 2009 et le Brésil de 12,5% en S agissant du Botswana, le taux d analphabétisme est de 21,5% en Pour comparaison, ce taux est estimé au Sénégal à 59,3% en Ainsi, l éducation est un facteur commun aux pays. Le cas de l Inde doit être étudié de façon spécifique. 12
13 L éducation constitue t-il un facteur explicatif significatif? Toutefois, des problèmes de qualité de la formation existent (nombre d années à l école, formation qualifiante, etc.) 13
14 Marché du travail Il est caractérisé par la dualité secteurs formel/informel. En Indonésie, l emploi informel représente 60% de l emploi total dans le secteur non agricole en Au brésil, sa part est de plus de 40%. Ainsi, la dualité secteur formel/informel n est pas, en soi, une contrainte majeure à un taux de croissance élevé sur une longue période. 14
15 Cependant, le marché du travail est caractérisé d une part par : La Mobilité et la flexibilité La Protection sociale des travailleurs (santé, retraite) D autre part, par la persistance d un surplus de main d œuvre non absorbée par les réformes du marché du travail. 15
16 Y a-t- il des Stratégies politiques communes adoptées??? Hongkong, la Malaisie, l Indonésie et le Singapour ont adopté des politiques de promotion des exportations et d attrait des investissements directs étrangers (IDE): libéralisation des secteurs de l économie. Toutefois, de nos jours ces pays subissent la concurrence de la Chine, notamment dans les industries à haute intensité de main d ouvre (textiles, fabrication de chaussures, etc.). Il y a lieu de se demander si une stratégie d industrialisation basée sur une main d œuvre bon marché est toujours viable, eu égard aux avantages comparatifs nets de la Chine. 16
17 le Brésil a opté pour des politiques d industrialisation par substitution aux importations. Cette stratégie a été réaménagée pour assurer une meilleure insertion du Brésil dans l économie mondiale. Ainsi, les droits de douane sont restés élevés et les secteurs industriels suivants protégés : semi conducteurs, logiciels, automobile par d autres barrières. Mais la stratégie consiste désormais à établir des incitations aux entreprises désirant s installer au Brésil. De nos jours, les avantages comparatifs du Brésil se situent au niveau des mines, du pétrole (avec l identification de gisements), de bio carburant. Le défi du pays est de relever l intensité capitalistique du secteur industriel en misant sur la recherche et développement. 17
18 le Japon a surtout compté sur l investissement national. le passage des technologies électromécaniques aux technologies informatiques et le déplacement de l'importance relative de la matière-énergie à l'information (comprenant la formation professionnelle permanente), des ressources naturelles aux ressources humaines, de la production à la conception, en axant sa production sur l'expertise (Lii) et la détermination (Chii) de sa main-d'œuvre plutôt que sur la machinerie et en axant ses produits sur une forte teneur en valeur ajoutée de travail plutôt que sur la matière première. 18
19 la Thaïlande a développé une économie agricole performante qui, après avoir répondu aux besoins d'une population en rapide progression, est devenue fortement exportatrice. Les autres secteurs développés l agro alimentaire (transformation de poissons) et le tourisme. La Chine mise sur une industrialisation favorisée par la main d ouvre qualifiée et bon marché d une part et le gros marché intérieur d autre part; ce qui attire des IDE (délocalisation). 19
20 Le Botswana s est développé à partir des ressources naturelles, notamment la production de diamants (80% des exportations), combinée à une gestion macro saine et une gouvernance de qualité. Selon Transparency International, il s agit du pays le moins corrompu d Afrique. Ainsi, les ressources naturelles ne sont pas toujours une malédiction (maladie hollandaise). Toutefois, la croissance a ralenti depuis 2000 à 4%. La crise financière de 2009 s est traduite par une contraction de plus de 10 % du PIB selon le FMI. Aujourd hui, le Botswana a engagé une diversification des secteurs, en se basant notamment sur le tourisme et les services. 20
21 S agissant d Oman, son économie est caractérisée par sa dépendance au pétrole et l existence d une monarchie. On parle du sultanat d Oman. Le pétrole représente 90% de ses exportations; ce qui rend vulnérable ce petit pays. Il cherche à diversifier ses activités, notamment par le tourisme. 21
22 Et l Inde? l Inde reste l une des économies les plus fermées d Asie. Elle se positionne sur les secteurs nouveaux, à forte intensité en capital humain (informatique, industrie pharmaceutique et biotechnologies), tout en évitant une concurrence frontale avec la Chine dans les industries de main-d œuvre. 22
23 Quels secteurs ont tiré l économie? 23
24 Quels secteurs ont tiré l économie? La croissance des 13 pays a été le fait de l industrie et des services. Donc elle est créée en milieu urbain. Hongkong, Singapour et le Japon ont connu des baisses du l activité du secteur primaire (agricole). Le secteur industriel a été le moteur de la croissance de la Chine, de l Indonésie, de la Corée, de la Malaisie, d Oman, de Taiwan et de la Thailande, soit 7 pays sur 13. Le secteur des services é té le plus dynamique au niveau du Botswana, du Brésil, du Japon, de Hongkong. Au Singapour, les secteurs secondaire été tertiaire ont crû globalement au même rythme. 24
25 Régimes de change des champions Régime de change flottant administré: Indonésie, Thailande, Brésil Caisse d émission monétaire: Hongkong Le régime de parité à crémaillère: en fixant le taux de change réel et non nominal (Botswana). Globalement, il apparaît que seul Hongkong n a pas un régime de change flexible. D ailleurs, pour ce pays, la croissance est tirée exclusivement par les services: les secteurs primiaire et secondaire ont enregistré des baisses sur les 25 ans. 25
26 Quelle est la stratégie de Hongkong? Hong Kong est élu depuis maintenant 14 années consécutives l'économie la plus libérale au monde concernant la liberté de pouvoir exercer une activité. Selon, le site: A Hongkong, il n ya pas de contrôle des changes; - la Fiscalité est réduite (16,5% pour les sociétés résidentes et 0% pour les sociétés offshore) - Pas de TVA - Pas d'impôt sur la fortune - Pas de taxation sur les plus-values - Pas de taxe professionnelle. 26
27 Hong Kong dispose aussi d'un environnement juridique, judiciaire et administratif très efficace et apparaît comme un tremplin incontournable pour aborder le marché chinois. Hong Kong est devenu un centre essentiellement tertiaire. Elle est la 11 ème entité commerciale et le 3 ème centre financier au monde. Ce modèle s apparente à celui de Dubai et pourrait inspirer le Sénégal 27
28 FIN 28
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