MISE EN CONTEXTE POUR L ENQUÊTE PILDU DU PROJET ECAF : LE BURKINA FASO ET LA VILLE DE OUAGADOUGOU

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1 MISE EN CONTEXTE POUR L ENQUÊTE PILDU DU PROJET ECAF : LE BURKINA FASO ET LA VILLE DE OUAGADOUGOU VERSION COMPLEMENTAIRE DE STEPHANIE BAUX

2 Table des matières I. LE BURKINA FASO : UN DES PAYS LES PLUS PAUVRES DU MONDE... 3 A. GENERALITES POLITIQUES, ECONOMIQUES ET DEMOGRAPHIQUES Une histoire politique complexe depuis l indépendance Un pays à la pauvreté endémique Les caractéristiques de la population... 9 B. GENERALITES SUR LES ORGANISATIONS SOCIALES DES DIFFERENTES ETHNIES Un préambule nécessaire Les différents groupes sociaux burkinabè Les religions II. POPULATION, CONDITION DE VIE ET SCOLARISATION A. OUAGADOUGOU, LA CAPITALE Une ville aux origines mossi Croissance urbaine et migration Développement de la ville Infrastructure et équipement B. CONDITION DE VIE ET CARACTERISTIQUE DES POPULATIONS Structure de la population Niveau d instruction Caractéristiques de l emploi Les religions III. FAMILLE, MARIAGE ET SEXUALITE A. LES LEGISLATIONS NATIONALES B. MARIAGE ET SEXUALITE C. PLACE DE LA FEMME DANS LA SOCIETE IV. SANTE DE LA REPRODUCTION A. LES LEGISLATIONS ET PROGRAMME B. SYSTEME DE SANTE, ACCES AUX SOINS ET INDICATEURS DE SANTE DANS LA CAPITALE C. PLANIFICATION FAMILIALE : CONTRACEPTION, CONTRACEPTION D URGENCE ET AVORTEMENT BIBLIOGRAPHIE ANNEXE LISTE DES TABLEAUX TABLE DES ILLUSTRATIONS

3 I. Le Burkina Faso : un des pays les plus pauvres du monde A. Généralités politiques, économiques et démographiques 1. Une histoire politique complexe depuis l indépendance La Haute Volta, devenue Burkina Faso en 1984, a vécu une grande instabilité politique des premières années de l indépendance au début des années Durant cette période, le pays a connu une succession de régimes politiques : quatre républiques, six coup d État militaires, cinq dictatures et une révolution. La première république dirigée par Maurice Ouédraogo est renversée dès 1966 suite à un mouvement populaire qui s élevaient contre le plan d austérité mis en œuvre par le gouvernement pour résorber un important déficit budgétaire. Les militaires prennent alors le pouvoir et le lieutenant colonel Sangoulé Lamizana se retrouve à la tête du pays. Il s y maintient jusqu en 1980, initiant, avec son parti unique et la junte militaire, deux tentatives de transitions républicaines. Une grève des enseignants qui dure près de deux mois aboutit au renversement de la troisième république par des militaires. Cet «État des Colonels» est à son tour renversé le 7 novembre 1982 par la troisième génération de soldats (et de civils), nettement plus politisée et ouverte aux idées de changements radicaux des règles du jeu politique. Un Conseil provisoire de Salut du peuple est proclamé par le Médecin Commandant Jean-Baptiste Ouédraogo. Il nomme Thomas Sankara, Premier Ministre, et Boukary Lingani, Secrétaire permanent du Conseil de salut du peuple. Le gouvernement «de réconciliation» formé est composé de ministres ayant des sensibilités trop antagonistes (de la gauche radicale à la droite conservatrice) pour créer une équipe cohérente et constructive. T. Sankara et B. Lingani finissent par être destitués et arrêtés en mai 1983, ce qui provoque des manifestations à Ouagadougou pendant trois mois et une situation insurrectionnelle ouverte. Le 4 août 1984, des groupes armés, à l instigation des Capitaines Blaise Compaoré et Henri Zongo, occupent les postes clés de la capitale dont la Présidence, la radiodiffusion et la télévision. T. Sankara et B. Lingani sont libérés et les quatre Capitaines proclament une Révolution démocratique populaire (RDP) dirigée par le Conseil national de la révolution (CNR). T. Sankara le plus populaire d entre eux en devient le chef de 3

4 file. Il appelle les populations à former, dans les quartiers des villes et dans tous les villages, des Comités de défense de la révolution (CDR). S instaure alors un régime révolutionnaire de type socialiste qui s inscrit en contradiction avec les orientations politiques et économiques internationales de l époque. Il va profondément marquer le pays. Le projet de société du CNR et l angle d approche politique se veulent radicaux. De tendance anti-impérialiste, les politiques économiques mises en œuvre donnent un rôle de planification primordial à l État. Les importations sont strictement contrôlées et les populations sont vivement encouragées à consommer les produits locaux : entre 1984 et 1985, le taux de croissance des importations passe de 4,2 à - 0,9% (Ouali, 1999 : 1275). Le gouvernement burkinabè fustige l endettement excessif des pays pauvres lié à la crise économique mondiale et défend l annulation de la dette pour tous les pays de l OUA. En ce sens, il s oppose frontalement aux institutions internationales. Pour conserver son indépendance, le CNR procède à un auto-ajustement. Le train de vie de l État tend à être drastiquement réduit, en commençant par le haut : le plafonnement des salaires et des frais de mission des ministres et la réduction du parc automobile de l État de à véhicules représentent alors deux actions gouvernementales symboliques qui montrent la volonté de lutter contre les privilèges et le gaspillage. L ensemble des fonctionnaires est aussi mis à contribution. Parallèlement, les services sociaux de base sont largement développés avec l aide des populations : est ainsi favorisé la création, dans chaque village, d un poste de santé primaire géré par un agent de santé villageois 1, le développement de l alphabétisation des adultes et de la scolarisation des enfants. (Guissou, 1995). Le gouvernement a également cherché à transformer les divisions sexuelles de la société en menant des vraies politiques en faveur des droits des femmes. Mais ces politiques de transformations sociales et de développement volontariste n empêchent pas l accumulation des difficultés financières et les mécontentements d un certain nombre de Burkinabè. Les fonctionnaires et les salariés sont les plus durement affectés par la RDP car ils sont les principaux supports internes du budget de l État. En plus de la désunion avec une bonne partie de la masse salariale, une nette cassure a aussi lieu avec «la bourgeoisie commerçante» et les détenteurs du pouvoir gérontocratique et/ou religieux qualifiés «les forces rétrogrades qui tirent leur puissance des structures traditionnelles de type féodal» qualifiés «d ennemis du peuple», de «forces rétrogrades» et «féodales» (Sankara, 1 Le personnel soignant voit ses effectifs croître de agents en 1981 à en 1986 : les 165 médecins sont 360 et les 370 infirmier(e)s, 890 en 1986 (Martens, 1989 : 212). 4

5 1991 : 53-54). Pour finir, les dérives répressives accomplies un peu partout par les CDR font enfler les critiques tandis que de vives contradictions sur les orientations politiques se font sentir au sein des quatre membres du CNR, à partir de Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara et douze de ses collaborateurs et gardes du corps sont assassinés au Conseil de l entente 2. Ce coup d État militaire en faveur de Blaise Compaoré inaugure le Front populaire et le «mouvement de la rectification» de la révolution d août. Durant les trois années qui achèvent la décennie 1980, ce nouveau régime mène des politiques incertaines. Il entame, dès le départ, une «réconciliation» avec les syndicats, les autorités dites «traditionnelles» et les pouvoirs religieux afin de s assurer des alliances et une légitimité. Mais le développement des services sociaux de base connaît une période de ralentissement et les politiques économiques s acheminent vers la libéralisation. Après quatre ans, la Haute-Volta se dote d une constitution qui instaure la nouvelle république. Celle-ci est largement inspirée dans le fond et dans la forme des institutions de la V ème république française. Ainsi, elle consacre la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire sous un régime de type semiprésidentiel. Lors des premières élections présidentielles en 1991, Blaise Compaoré est élu avec plus de 86 % des voix suite au boycott de l opposition. La décennie 1990 est caractérisée par une montée en puissance des revendications sociales surtout dans les milieux enseignant et étudiant. Ces affrontements entre milieux scolaires (secondaire ou universitaire) et pouvoir stigmatisent «le recours persistant de réflexes répressifs de la part d un régime pour lequel le recours à la violence politique est devenu une habitude même depuis l instauration apparente d un État de droit» (Bianchini, 2004 : 234). En effet, ces oppositions et manifestations font de nombreuses victimes : l étudiant Dobo Boukary meurt en mai 1990 suite à des tortures subies après une arrestation ; Clément Oumarou Ouédraogo, ancien recteur d université, est tué lors d un attentat en décembre Le même jour Moctar Tall, professeur d université, échappe de justesse au même type d attentat. En mai 1995, deux élèves manifestants sont abattus par des gendarmes à Garango. Ces meurtres politiques permettent de qualifier le régime actuel de «démocratie autoritaire». D ailleurs, quelques années plus tard, en 1998, juste après les élections présidentielles dans lesquelles Blaise Compaoré est réélu, la mort qualifiée «d accidentelle» du journaliste Norbert Zongo et de trois de ses compagnons retrouvés dans une voiture 2 Henri Zongo et Boukary Lingani, les deux autres principaux acteurs de la révolution avec Thomas Sankara et Blaise Compaoré, furent, eux, assassinés plus tard, en septembre

6 calcinée suscite une mobilisation populaire sans précédent montrant la fragile légitimité électorale du Président. Les manifestations contre l impunité impulsées par les scolaires et les étudiants vont s étendre dans tout le pays et durer plusieurs mois. Le désaveu populaire est tel que le régime de Blaise Compaoré apparaît un temps vacillant. Toutefois, la mise en place d une commission nationale de réconciliation et d une journée nationale du pardon va doucement apaiser les esprits. En outre, les divisions de l opposition suite à ses bons résultats des Législatives de vont finalement permettre à Blaise Compaoré d être réélu le 13 novembre 2005 à plus de 80 % des voix 4. Ce plébiscite qui peut paraître surprenant trouve des explications dans «la puissance de la machine clientéliste du parti au pouvoir, la popularité reconquise par le président à l occasion de la crise ivoirienne et la faiblesse de l opposition» (Laoda, 2006). Pour autant, le Burkina Faso est considéré aujourd hui par les institutions internationales et les agences de coopération comme un modèle de démocratie en Afrique et un «bon élève du FMI» dans l application des mesures économiques préconisées. 2. Un pays à la pauvreté endémique Considéré comme un territoire secondaire pendant la conquête coloniale, la Haute Volta a toujours été, avec le Niger, un parent pauvre de l AOF. A l époque, l objectif était surtout pour les administrateurs coloniaux de favoriser les migrations vers la Côte d Ivoire ou le Mali. C est la raison pour laquelle, le territoire a été démantelé entre 1932 et 1947 et partagé entre les colonies du Mali, du Niger et de la Côte d Ivoire. Le territoire voltaïque n a donc pas bénéficié de financement massif avant la mise en œuvre des Fonds d investissement pour le développement économique et social (FIDES), après Étant donné le faible intérêt géoéconomique du pays, peu d expériences ont été menées, pour créer des agricultures de rente : seules quelques tentatives concernant le coton ont été mises en oeuvre sans grand succès en dehors de quelques régions. Au cours des vingt années qui ont suivi l indépendance, la difficile stabilisation politique ne favorise pas l amélioration de la situation économique. Aucune action d envergure n est véritablement mise en place par les gouvernements successifs pour essayer 3 Et le ralliement d une partie d entre elles au parti au pouvoir, le CDP. 4 À l origine, le président était élu au suffrage universel direct pour un mandat de sept ans renouvelable une fois Pour qu il puisse se présenter pour un troisième mandat, l article 37 qui réglemente l élection présidentielle a été modifié plusieurs fois : aujourd hui, le mandat est quinquennal et reste limité à deux. 6

7 de résoudre les difficultés financières du pays. Au contraire, beaucoup de régimes ont eu tendance à exercer un pillage des deniers publics conjugué à des politiques clientélistes. Si l économie relève principalement du secteur primaire, la production agricole y est essentiellement de subsistance. L élevage est extensif et les cultures vivrières forment la base, même si quelques cultures intensives, celle du coton et du maïs notamment, commencent à se développer en offrant des revenus monétaires à certains paysans. La forte densité démographique- 21 habitants au km² en 1975, par rapport à celle des voisins sahéliens, 3 au Niger et 4 au Mali (Cornevin, 1978)- et la croissance démographique en hausse, font ressortir avec acuité le manque de ressources. Ainsi, les migrations des jeunes, temporaires ou définitives, vers le Ghana et la Côte d Ivoire sont importantes (Boutillier et al., 1983 ; Coulibaly et al. 1975). Cette «diaspora» renvoie des sommes importantes qui participent pour beaucoup au PIB voltaïque. Dans ces conditions, la sécheresse des années 1970 qui sévit dans les pays du sahel accentue encore davantage les difficultés et au début des années 1980, la Haute-Volta est classée parmi les pays les plus pauvres du monde. Son classement n a pas beaucoup évolué plus de vingt ans après, malgré les tentatives sankaristes de rétablir les équilibres financiers et de développer l économie du pays. Avec un Produit national brut (PNB) par habitant de 255 dollars et un Indice de développement humain (IDH) de 0,317 en 2003, le Burkina Faso est considéré comme un des pays plus démunis au monde. Il est classé en 2005 par le PNUD à la 175 ème place de son classement sur 177 devant le Niger et la Sierra Léone mais derrière le Mali. L agriculture reste toujours le principal secteur économique du pays. «Le Burkina Faso est rentré dans l ère des politiques d ajustement structurel tardivement sous la pression des institutions internationales. Le premier programme d ajustement structurel a été signé avec le Fonds monétaire international en mars Il a comme objectifs de limiter le taux d inflation, de contenir les déficits extérieurs et intérieurs (publics notamment), de développer le secteur privé en assouplissant la réglementation du commerce, des prix et de l emploi pour favoriser les investissement, d encourager la croissance par l augmentation de la production agricole, principale ressource du pays (Sanou et Lachaud, 1993). La mise en œuvre des PAS a pour conséquence, comme dans les autres pays d Afrique subsaharienne, la diminution importante des dépenses publiques en particulier celles du personnel et des subventions publiques de l État et de ses prises de 5 Auparavant, le CNR sous Thomas Sankara avait toujours refusé les plans du FMI, préférant l auto-ajustement à l imposition par l extérieur de l orientation des politiques intérieures. 7

8 participation au capital des entreprises publiques et parapubliques. C est tout un système économique qui est remis en cause puisque l État avait toujours été le planificateur et le moteur de l économie. Si les déficits extérieurs diminuent, améliorant ainsi les principaux instruments de politiques macroéconomiques, ils déstabilisent fortement la demande intérieure, déstabilisation qui va être encore accentuée par la dévaluation du franc CFA 6 en 1994, malgré les importantes mesures d aides. Celle-ci a eu surtout des effets financiers : elle permis de réaliser une meilleure maîtrise de l inflation et des déficits budgétaires mais l endettement demeure permanent (Hugon et Pagès, 1998). En outre, elle a eu tendance à paupériser les classes moyennes (notamment les fonctionnaires) et a eu des répercussions catastrophiques sur les ménages burkinabè les plus pauvres. Dix ans après, elle reste un traumatisme économique important dans les représentations populaires. Plus largement, les PAS ont eu des conséquences néfastes sur l emploi. Le marché du travail est d ailleurs un indicateur important du coût social de l ajustement. La restructuration des entreprises parapubliques et la privatisation de nombre d entre elles à partir de 1992 a abouti à de nombreux licenciements sans que cela ne soit compensé par un plus grand dynamisme du secteur privé 7. Au niveau de la fonction publique, l État a procédé à des mises à la retraite anticipée. Il a aussi limité les recrutements et contractualisé petit à petit de nombreux agents publics nouvellement embauchés. Ainsi, la tendance est à la stagnation des emplois dans l économie «moderne» alors que le secteur informel n a fait que croître (Sanou et Lachaud, 1993). En effet, la main-d œuvre formée qui ne peut être absorbée dans les emplois formels de l économie se tourne souvent vers les secteurs non formels pour éviter le chômage ou l inactivité, augmentant ainsi la part des emplois vulnérables. Le travail salarié aussi est précarisé, ce qui favorise la polyactivité pour parvenir à un niveau de revenu décent et multiplie les pratiques clientélistes et corrompues. La corruption, qui avait été largement éradiquée pendant la période révolutionnaire, s est d ailleurs beaucoup développée depuis la mise en place des PAS et la «démocratisation» du pays» (Baux, 2007 : ) 6 Cette dévaluation a essentiellement des objectifs financiers. Il s agit de régler les arriérés de paiements extérieurs et le service courant de la dette afin de pouvoir accéder à des ressources additionnelles de la part des bailleurs de fonds. 7 En dehors de l agriculture qui représente toujours la plus grande partie de la population active, c est le secteur des services qui est le plus dynamique en terme d emploi alors que la part de la main-d œuvre du secteur industriel n a cessé de baisser. 8

9 3. Les caractéristiques de la population Le pays qui se divise en treize régions et quarante cinq provinces depuis 1996 compte plus de 13 millions d habitants en 2006 répartis dans plus de villages. En ce qui concerne la répartition spatiale de la population, la région Centre (plateau mossi) et celle du Sud-Ouest sont aux deux extrémités de la hiérarchie : la région Centre abrite 19,4 % de la population totale alors que la région du Sud-ouest n en compte que 4,7 %. La densité de population, 47 habitants au km², est élevée en comparaison avec d autres pays sahéliens enclavés (10 au Mali, et 7 au Niger selon le PNUD). Malgré une augmentation significative ces dernières années liée à une grande mobilité des populations, le taux d urbanisation reste faible, environ 17 %. La population urbaine est surtout concentrée dans les deux plus grandes villes avec une nette prédominance pour Ouagadougou qui héberge 44,4 % de la population urbaine contre 19,4 % pour Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays (INSD, 2000). Sur l ensemble du territoire, l espérance de vie à la naissance est de moins de 49 ans avec une mortalité infantile de 83 pour 1 000, et un taux de prévalence du sida évalué à 2 % en 2005 (ce qui correspond d ailleurs à une baisse importante par rapport aux estimations de 7,2 % en 1997). La pyramide des âges très évasée à sa base révèle l extrême jeunesse de la population : la moitié (48 %) des burkinabè est âgée de moins de 15 ans et l âge moyen est estimé à 21,7 ans. La structure par sexe souligne une prédominance des femmes (51.7 %) sauf pour les moins de 15 ans où le taux de masculinité est de 51 %. Les femmes en âge de procréer (15-49 ans) représentent 23 % de la population totale et dans cette tranche, près d un tiers d entre elles (34,5 %) appartiennent aux âges de forte fécondité (20-24 ans). Elles sont proportionnellement plus nombreuses à vivre en ville (74,6 % des ans) qu en campagne (70,2 %) (Zourkaléini, 2006). 46,4 % de la population burkinabè vit en dessous du seuil de pauvreté évalué à FCFA par personne et par an en Cela représente environ 37,5 % des ménages (INSD, 2003). De grandes disparités apparaissent quand les indicateurs sont désagrégés : la grande pauvreté touche 52,3 % la population rurale contre 19,9 % de celle urbaine ; elle est plus prégnante dans les ménages polygames que monogames ; elle est plus élevé dans les ménages dirigés par les hommes (47 %) que ceux dirigés par les femmes (36,5 %). Mais ce concept de pauvreté peut être discuté et notamment le choix quelque peu arbitraire d une frontière entre pauvres et non pauvres. En outre, les revenus sont difficiles à évaluer surtout quand l activité est essentiellement agricole ou que le travail est peu salarié. Dans le monde rural, les revenus peuvent varier de façon significative selon la saison ou la période de récolte. 9

10 L approche par les dépenses de consommation par tête pose aussi question surtout si l on considère que les dépenses varient en nature et en nombre selon le milieu de résidence (urbain/rural), tout comme le prix à la consommation des biens courants. Par ailleurs, la nature et l ampleur des dépenses sont fortement dépendantes des choix effectués par les ménages dans la gestion de leur budget, choix qui sont corrélés aux rapports à l école, à la santé, à l accès à la «modernité, aux désirs de prestige, etc. (Deleigne, 2007). B. Généralités sur les organisations sociales des différentes ethnies 1. Un préambule nécessaire Avant d évoquer les différents groupes sociaux qui peuplent le Burkina Faso, il est nécessaire de faire un travail de (re)définition et de mise en question du concept d ethnie, notion clé de l anthropologie, couramment utilisée pour désigner les différentes sociétés africaines. «De nombreux travaux scientifiques ont déjà largement montré en quoi l ethnie est une catégorie historiquement et politiquement construite (Nicolas, 1973 ; Amselle et M Bokolo, 1985 ; Poutignat et Streiff-Fenart, 1995, De Rudder, 1998 ; Gallisot et al., 2000). Ces auteurs ont notamment établi les liens entre le classement en catégorie des populations de la part des ethnologues et des administrateurs coloniaux (qui représentaient souvent une seule et même personne) et leur administration dans un but d exploitation et de civilisation. Désigner les sociétés africaines par le terme ethnie permet alors de leur dénier une qualité spécifique, celle de constituer une nation - alors que les deux mots étaient au départ synonymes - et donc de les reléguer au rang de l archaïsme (Nicolas, 1973). De plus, les catégories élaborées à l époque ont été depuis questionnées : la taxinomie coloniale peut avoir créé des ensembles faussement homogènes ou au contraire des divisions superflues. Mais, comme le dit P. Bourdieu, nommer c est faire exister. En ce sens, les concepts utilisés ont eu des effets sociaux. Si la fixation coloniale des étiquettes ethniques s enracine dans l idéologie coloniale, l ethnonyme stabilisé est ensuite réapproprié par les populations. C est la raison pour laquelle les Africains peuvent être rétifs à remettre en question ce concept qui a fondé toute leur histoire récente et tous leurs combats politiques (Chrétien, 2003). C est aussi pour cela que cette notion conserve un sens aujourd hui. Pourtant, les individus comme les groupes sociaux ne sont pas figés dans leur statut et 10

11 nul n est, selon le lieu ou le moment, exclusivement membre d une ethnie. Le cloisonnement ethnique bloque l idée de rencontre, de mélange, de «métissage» (Amselle, 1990), de «branchements» (Amselle, 2001) et interdit de dépasser le dualisme stérile qui oppose relativisme culturel et universalisme (Amselle, 1990 ; Grignon et Passeron, 1989). Ainsi, une société, quelle qu elle soit ne peut pas être vue comme un univers étanche mais comme le produit d une «triangulation» qui fonde l identité par le recours à un élément tiers (Amselle, 2001). Il faut partir du postulat d un «syncrétisme originaire» (Amselle, 1990) des sociétés qui sont enchevêtrées les unes aux autres et en constantes interrelations. Le changement, l échange et la rencontre sont donc au cœur des processus sociaux et les identités sociales comme individuelles se définissent par un repli sur soi tout autant que par une ouverture à l autre» (Baux, 2007 : 17-18) Les différentes sociétés du Burkina Faso illustrent parfaitement les ambiguïtés issues des classifications coloniales. Leur désignation a souvent valeur polysémique. Elle peut être utilisée pour nommer une région - «le pays mossi» ou le «pays Lobi» - selon l habitude de désigner les circonscriptions administratives par le nom de l ethnie la plus influente, numériquement ou symboliquement parlant. Elle peut également être employée pour désigner des populations adoptant ou partageant le même fonds d institutions et de culture qu un groupe social dominant. Elle peut correspondre pour finir à une unité sociale plus restreinte. 2. Les différents groupes sociaux burkinabè Ce préalable posé, il paraît difficile de recenser et de décrire la soixantaine d «ethnies» qui peuplent le Burkina Faso, sans faire des généralités hâtives ou des raccourcis réducteurs. Seront surtout fournies des informations concernant le poids des différentes sociétés et leur organisation sociale et politique. Il s agit de comprendre les différences normatives des formes de pouvoirs et des modes de filiation. Ces éléments peuvent en effet influencer les rapports à la nuptialité et à la fécondité des individus, en fonction de leur appartenance et de leur parcours personnel. 11

12 Figure 1. Carte de la répartition «ethnique» au Burkina Faso en 2004 Source : internet Selon les estimations de l Enquête migration et insertions urbaines en 2000 (Zourkaléini, 2006), les Mossis sont les plus importants numériquement 8 : ils représentent environ près de 48 % de la population totale et vivent surtout dans le centre et le nord du pays. Depuis quelques années, face à la désertification et à la raréfaction de nouvelles terres cultivables, ils tendent aussi à se déplacer vers le sud et vers l est. Moins nombreux, les 8 Leur suprématie politique et économique est aussi indéniable. 12

13 Gourmantché à l est et au nord-est (7,4 % de la population), les Peuls au nord (6,9 %), les Gourounsi 9 au sud et à l ouest (6,7 %), les Bobo/Dafing (6 %) à l ouest, demeurent les groupes les plus représentés. Les autres sociétés Bissa (4 %), Dagari (3,8 %), Lobi/birifor (3, 5 %), Samo (3,2 %), Bwa (2,4 %), Sénoufo (1,9 %), Marka (0, 7 %), etc. sont presque marginales au regard de la population totale (Figures 2). Figure 2. Répartition «ethnique» au Burkina Faso en 2000 Autres Afrique ou non; 0,7% Touareg/bella; 0,6% Sénoufo; 1,9% Samo; 3,2% Peulh; 6,9% Autres BF; 3,9% Lobi Birifor; 3,5% Bissa; 4,0% Bobo/Dafing; 6,0% Bwa; 2,4% Dagari; 3,8% Dioula; 0,4% Gouin; 0,1% Gourmantché; 7,4% Gourounsi; 6,7% Mossi; 47,9% Marka; 0,7% Source : Zourkhaléini, 2006 Ce territoire relativement restreint abrite ainsi une grande diversité sociale et culturelle (figure 1). Les sociétés qui peuplent ce pays possèdent en effet des organisations sociales fort différentes qui vont d une concentration politique importante, comme pour les Mossis ou les Gourmantchés, à une fragmentation sociale extrême fondée sur une polysegmentation des pouvoirs et sur une farouche volonté d autonomie, comme chez les Lobis, Gouins ou Bobos. Par ailleurs, certaines sociétés sont structurés en ordres hiérarchiques qui sont héréditaires, endogames et spécialisés selon une division du travail stricte : c est le cas des Touaregs, des 9 Dans cette dénomination courante, le groupe gourounsi englobe des unités sociales de plus petite taille : les Lyela, les Kokassena, les Nakana, les Puguli, les Kussace, les Nuna, les Sissala, etc. 13

14 Peuls, des Dioulas, des Bobos, des Sénoufos, des Gourmantché et des Yarsés (figure 3 et tableau 6 en annexe). Au-delà des particularismes politiques et économiques, les modes de filiation peuvent également être très hétérogènes d une société à l autre : Si la plupart ont une structure patrilinéaire (Mossi, Bissa, Gourmantché, Yarsé, Peul, Marka, gourounsi, bwa), certaines ont développé des modes de transmission matrilinéaire avec résidence virilocale (Touareg, Sénoufo, Tiefo et Gouin). En outre, quelques groupes possède un double système de filiation (Lobi, Birifor et Dagara) : le matrilignage et le patrilignage ont tous deux un place importante dans la filiation d Ego ; ils se partagent les prérogatives, les devoirs et les droits (figure 3 et tableau 6 en annexe). Quelle que soient leur type d organisation sociale, ces sociétés restent toutes profondément inégalitaires : Claude Meillassoux a bien montré dès les années 1960/70, que les positions hiérarchiques ne viennent pas forcément d une différence de statut politique. Les relations de pouvoir et les rapports de force entre individus passent d abord par l aînesse et la séniorité les aînés contrôlent les moyens de production et de reproduction (Meillassoux, 1975 ; 1977) et par la fonction cultuelle (souvent aussi liée à l aînesse) 10. La subordination des cadets aux aînés et des femmes aux hommes traverse donc l ensemble des sociétés burkinabé, et ce qu elles soient hautement hiérarchisées ou totalement dépolarisées, patrilinéaires ou même matrilinéaires. Au niveau des libertés matrimoniales et sexuelles cependant, la domination masculine va être plus ou moins forte selon le mode de filiation. Dans les sociétés de type matrilinéaire, les femmes ont souvent une plus grande liberté sexuelle avant le mariage. La virginité n y est a priori pas un critère mais cela va dépendre également beaucoup de la religion adoptée. A cette hétérogénéité sociale s ajoute en effet le pluralisme religieux intra et extra sociétal (Cf. I.C). Ainsi, dans une même ville, voire dans un même village, peuvent paisiblement cohabiter des personnes aux modes de vie et aux convictions religieuses antagonistes. Si heurts et tensions sont parfois palpables, la paix sociale qui règne entre ces sociétés est tout à fait inédite et mérite d être constatée : «( ) les burkinabés, malgré des contrastes forts et des diversités régionales quasi-extrêmes, ont une conscience aiguë de leur citoyenneté ; ils appartiennent au même État-nation» (Coquery-Vidrovitch, 2000 : 830). 10 En effet, la possession de ces pouvoirs religieux est une arme puissante de contrôle social (Baux, 1999 : ). 14

15 Figure 3. Cadre de comparaison des organisations sociales des principales sociétés du Burkina Faso BWA BOBO GROUPES GOUROUNSI Lignages patrilinéaires DIOULA PEUL GOURMANTCHE BISSA MOSSI YARSE MARKA SAMO GAN DAGARA Organisation sociale acéphale/ Pouvoir dépolarisé LOBI/BIRIFOR Organisation sociale hiérarchisée/ Pouvoir centralisé GOUIN/TIEFO/TURKA Lignages matrilinéaires GROUPES SENOUFO TOUAREG LEGENDE Société divisée en ordres sociaux hiérarchisés (ou castes) Société d origine nomade (plus ou moins sédentarisée) 3. Les religions Historiquement «l animisme» 11 est considérée comme la religion principale des populations du Burkina Faso. Progressivement, il s est vu supplanté par l Islam qui s est implanté (par le nord et l ouest) entre les 15 ème et 16 ème siècles. L arrivée du christianisme est plus tardive. Il est contemporain de la colonisation : la premier mission catholique date de 11 Faute d une terminologie qui fasse l unanimité auprès des sociologues et des anthropologues spécialistes des religions, ce concept d animisme reste le plus approprié pour désigner les religions coutumières. 15

16 1901, deux après la conquête coloniale du pays. Selon l enquête migration et insertion urbains de l ISSP réalisée en 2000 (Zourkaléini, 2006)., l Islam est devenu la première religion du pays avec 53,7 % de musulmans. «L animisme» vient en seconde position (26,5 % de la population) et le catholicisme en troisième avec 15,9 % d adeptes. Les mouvements protestants concernent moins de 4 % de la population mais ils sont en plein essor depuis quelques années. Les configurations religieuses sont très différentes selon l origine sociale (ethnie et catégorie socioprofessionnelle) ou le lieu de résidence (urbain ou rural). L adhésion à la religion musulmane est massive chez les Touaregs (100 %), les Peuls (99 %), les Dioulas (96 %) et les Gouins (75 %). En revanche, certains groupes ethniques comme les Lobi (94 %), les Birifor (92 %), les Dagari (88 %) résistent encore à la conversion et restent «animistes» dans leur grande majorité. Pour ces trois groupes, la diffusion de l Islam est quasi nulle. Si conversion il y a, elle tend plutôt vers le christianisme (religions catholique et protestantes). Pour des raisons historiques, les Dagari sont d ailleurs plus massivement convertis que les Lobis et les Birifors. Mais pour ces dernières populations, des transformations religieuses profondes sont perceptibles depuis une dizaine d années. Dans les autres sociétés, la répartition est moins stricte et les choix religieux plus divers. Ainsi, 58 % des Mossis sont musulmans, 19 % sont chrétiens (dont un peu plus de 3 % de protestants) mais encore 23 % sont animistes. Les Gourmantchés restent à plus de 60 % animistes, à 25 % musulmans et à près de 15 % chrétiens (dont 6 % de protestants). D après le recensement de 1991 (Barbier, 1999), l islam et le catholicisme sont mieux représentés en ville que dans les campagnes. A partir des années 1990, le christianisme a notamment progressé dans beaucoup de villes de l ouest et du Nord pourtant en zone musulmane : Pô, Banfora, Bobo-Dioulasso, Dori, etc. «L animisme» est au contraire marginalisé en ville (à l exception de Gaoua, ville largement habitée par les Lobis et les Birfors) alors qu il conserve beaucoup d adeptes dans les villages. Quant au protestantisme qui est très dynamique depuis une vingtaine d années, il se diffuse surtout dans les provinces rurales où il incarne, avec d autres acteurs, «l illustration d une certaine modernité» (Laurent, 1999 : 144). L offensive de ces nouvelles églises très prosélytes portent sur les périphéries non encore suffisamment christianisées : l ouest du pays mossi, les campagnes de la Gourma, les campagnes de l ouest et quelques villes de cette région comme Banfora, Tougan ou Bobo-Dioulasso. Elles peuvent être très puissantes. L Église des Assemblées de Dieu du Burkina Faso joue notamment un rôle essentiel dans la présence et l essaimage du 16

17 pentecôtisme en Afrique. Considéré comme le noyau dur, le siège de Ouagadougou sert de point de départ aux missions d évangélisation en Afrique de l Ouest et centrale (Ghana, Togo, Bénin, Côte d Ivoire, Sénégal, Niger, Mali, Congo). Ce dynamisme et ce zèle prosélyte reposant sur cinq écoles pastorales disséminées dans le pays, Koudougou, Bodo, Djibo, Kaya et Koubri (Laurent, 1999). Ces mouvements protestants utilisent notamment les prières et cultes de guérison pour amener de nouveaux fidèles jusqu à elles : «Un grand nombre d entretiens recueillis auprès des personnes interrogées montrent que l expérience de la maladie et la recherche de la guérison agissent comme des facteurs incitatifs à la découverte et à la conversion à une nouvelle religion. Une guérison ou tout autre évènement heureux survenant après ne prière est automatiquement attribuée à celle-ci et peut être la source d une re-naissance spirituelle ou d une conversion pour le bénéficiaire d une telle grâce» (Laurent, 1999 : 122) 17

18 II. Population, condition de vie et scolarisation A. Ouagadougou, La capitale 1. Une ville aux origines mossi L histoire de Ouagadougou est très ancienne : la ville aurait été fondée au onzième siècle par les Nyonyonsé. Elle s appelait alors Kombemtinga, la "terre des guerriers". Subissant des assauts répétés d un peuple voisin, les fondateurs de la cité demandèrent la protection de l Empereur mossi Zoungrana, alors établi à Tenkodogo. Ainsi, la localité fut rebaptisée "Wogdgo" : Venez m honorer. C est cette appellation qui aurait évolué pour donner "Woghodogo", puis "Ouagadougou" dans sa version occidentalisée. La ville devient capitale de l Empire mossi en vers le milieu du 15 ème siècle sous le règne de Naba Niandéfo. Mais ce n est qu en 1681 qu elle accueille la résidence permanente des empereurs. Des quartiers se créent alors rapidement autour du palais impérial. Ils ont conservé jusqu à ce jour leur nom : Ouidi, quartier du chef de la cavalerie ; Dapoya, quartier des captifs affranchis ; Paspanga, où les empereurs nouvellement intronisés vont recueillir la soumission des dignitaires de l Empire, etc. Elle est élevée au rang de capitale du territoire de Haute Volta en 1919 pour des raisons essentiellement géopolitique. En effet, pour les chefs de l armée et les administrateurs coloniaux, l empire mossi, par l ampleur de son influence, apparaît comme la clé nécessaire à l occupation de l ensemble des pays voltaïques. Il est aussi doté d une structure politique centralisée familière aux conquérants, qui facilite les négociations. En outre, la société est réputée riche et peuplée. La ville est marginalisée pendant les années de partage du territoire ( ) au profit de Bobo-Dioulasso qui possède une ligne de chemin de fer en1934. Elle renaît au retour des administrations à la reconstruction de la Haute Volta, retrouvant alors son rôle de capitale. Il faut dire que son positionnement au cœur des routes commerciales sahel/forêt lui confère un intérêt géostratégique particulier surtout après le prolongement du chemin de fer et l arrivée des trains d Abidjan en 1954 (Jaglin, 1995) L installation des français n altère pas la configuration urbaine première : la ville européenne se surimpose à la ville mossi sans en affecter sa structure première. La volonté de rationalisation administrative et économique entraîne une forte spécialisation des quartiers. 18

19 Tout au long de la colonisation, la ville s étend donc autour des quartiers mossi, de la zone administration, du camp militaire et des secteurs de fonctionnaires coloniaux, l un pour les Blancs, l autre pour les africains. La fondation des Quartiers Saints près du camp militaire et du palais du Mogho Naba, avec l arrivée des Pères Blancs au début du 20 ème siècle, est, au début du 20 ème siècle, un autre élément important de structuration urbaine. Elle forme un des espaces tampons entre les quartiers africains et la zone européenne, créant ainsi une logique ségrégationniste en accord avec les réglementations coloniales en vigueur dans l ensemble de l AOF. Cette ségrégation, associée à la volonté de laisser intact la «ville indigène», permet de conserver les apparences du pouvoir impérial mossi et l espace coutumier de l empereur. Ainsi, au niveau des quartiers, la chefferie conserve sa prééminence politique et son pouvoir se superpose à celui de l administration. En dépit de l implantation de l administration coloniale et du statut de capitale, Ouagadougou a longtemps conservé une allure de «cheflieu provincial de pays pauvre» avec une majorité de construction en banco lui font gagner le surnom de «Bancoville» (Le Bris, 2000a). Si elle demeure une petite ville, la croissance de sa population est forte à la fin de la période coloniale. De l arrivée du chemin de fer, en 1954, jusqu à l indépendance, en 1960, la population va doubler, passant de à plus de habitants. 2. Croissance urbaine et migration A partir de l indépendance, le nombre de Ouagalais augmente régulièrement. Exode rural et migrations (intra-urbaine et internationale) exposent la capitale burkinabé à une croissance urbaine très forte. Avec une population estimée en 2004 à presque un million habitants (tableau 1), la capitale burkinabé accueille environ 8% de la population totale du pays. La comparaison entre l effectif recensé lors du recensement de 1985 et celui de aboutit à un taux de croissance moyen annuel de 4,3 % sur la période (2,4 % au niveau national), alors que les rythmes de croissance précédents avaient été de 7,4 % entre 1960 et 1975, et de 9,4 % entre 1975 et Ce très fort ralentissement (de plus de la moitié) de la croissance démographique de la capitale depuis 1985 semble assez surprenant au regard de la 12 L Etat burkinabè a procédé au quatrième Recensement général de la population et de l habitation (RGPH).du 9 au 23 décembre Les résultats ne sont pas encore disponibles. Par ailleurs, un recensement administratif réalisé du 10 au 30 avril 2004 mais les financements insuffisants, le manque de préparation, de personnel formé et la rapidité d exécution jettent un doute sur la crédibilité de ce dernier. C est la raison pour laquelle, nous nous basons sur les données, même anciennes et parfois controversée, du recensement de

20 poursuite de l expansion spatiale de la ville, largement alimentée par des migrations internes, même en tenant compte de la baisse de la fécondité. Avec un taux de natalité de 35,6 % et un taux de mortalité de 10,4 %, Ouagadougou possède en 1996 un taux d accroissement naturel de 2,5 %. L Indice Synthétique de Fécondité serait passé de 6,2 enfants par femme en 1985 à 5 en 1996 ; et le chiffre serait de 4,1 selon l Enquête démographique et de Santé de Si cette baisse de la fécondité a pu ralentir quelque peu le rythme de la croissance démographique de la capitale, il convient d envisager aussi l hypothèse d un sousdénombrement de la population en 1996 (Baux et al., 2002). Quoi qu il en soit, la croissance de la ville demeure beaucoup moins soumise à l accroissement naturel ou à l immigration internationale qu aux migrations internes (INSD, 2000). Tableau 1. Évolution de la population de Ouagadougou et du Burkina Faso Année Ouagadougou Commune Ouagadougou urbain Burkina Faso Source : INSD, 2004 Selon l enquête «dynamique migratoire et insertion urbaine au Burkina» (EMIUB, 2000), les migrations internes constituent environ 80 % des entrées dans la ville. Les migrations internationales représentent, quant à elles, près d un cinquième des entrées. Il faut noter que 60 % de ces entrées émanent de la Côte d Ivoire. Elles correspondent alors au mouvement de retour des migrants burkinabè de retour après avoir acquis un capital économique suffisant mais aussi au mouvement de rapatriements suite à la crise ivoirienne. Entre 1990 et 2000, les migrations procurent à la ville un gain d environ personnes par an (Schoumaker et al., 2002). Si au cours de cette décennie, les hommes et les jeunes contribuent plus que les autres à croissance démographiques ouagalaises, il semble que la période plus récente ( ) ait donné lieu à une nette féminisation de la migration (Willem, 2002). D ailleurs, selon le recensement de 1996, la structure par âge de la population ouagalaise montre une prédominance (59 %) des ans et un poids important (39 %) des jeunes de moins de 15 ans. La même année, alors que, pour l ensemble du pays, la population féminine est majoritaire (avec un rapport de masculinité de 93,1), la ville de Ouagadougou se caractérise par une prédominance du sexe masculin (105,7). 20

21 Conséquence de cet afflux migratoire interne, le recensement de 1996 montre que «29 % seulement des chefs de ménage sont originaires de la Province du Kadiogo (et pour la plupart nés à Ouagadougou) ; la grande majorité vient donc du reste du pays. La contribution migratoire des différentes provinces révèle deux schémas : d une part, le cas des provinces du Boulkiemde, du Houet, du Yatenga et du Gourma, éloignées géographiquement de la capitale, mais qui abritent des villes importantes (jouant sans aucun doute un rôle de relais migratoire vers la capitale) ; ces quatre provinces représentent respectivement 4,3 %, 4,3 %, 3,2 % et 4,7 % du total des chefs de ménage de la capitale, soit au total 23,3 % de ceux nés hors du Kadiogo. d autre part, le cas des provinces limitrophes ou proches du Kadiogo (le Boulkiemde participe aussi sans doute de ce schéma) : Bazega (9,1 %), Boulgou (3,8 %), Ganzourgou (4 %), Oubritenga (5 %), Zoundweogo (3,9 %), Sanmatenga (2,9 %), Passore (2,7 %), Kourweogo (2 %) ; elles totalisent près de la moitié (47,2 %) des chefs de ménage nés hors du Kadiogo» L analyse par secteur révèle très clairement une relation de proximité géographique entre la province d origine et le lieu de résidence dans la capitale. Ainsi, dans les secteurs situés au sud (15, 16 et 17) des proportions élevées de chefs de ménage sont originaires du Bazéga (presque un tiers pour le secteur 16) ; plus de la moitié (56 %) des chefs de ménages nés dans le Bazéga résidaient en 1996 dans l ensemble de ces trois secteurs» (Baux et al., 2002 : 25). 3. Développement de la ville La croissance quasi exponentielle de la population dans la capitale depuis les années 1960 a débouché sur une architecture de la ville très particulière. L extension de la ville s est faite de manière horizontale et non verticale : l habitat spontané dans les zones périphériques progresse dans l ensemble plus vite que le lotissement des quartiers par les pouvoirs publics. En outre, le mode de construction est représenté par des habitations sans étage. Les immeubles ou les maisons à plusieurs niveaux restent l apanage des administrations, des commerces et des citadins fortunés. Ils sont alors surtout concentrés dans le centre ville ou dans des certains quartiers cossus plus excentrés. Cette construction spatiale de la ville aboutit à une des plus faibles densités moyennes de la sous région 39,4 habitants/hectare 21

22 (Compaoré et Nébié, 2003). Une telle configuration offre une vie de quartier qui conserve certaines formes de sociabilité villageoise. Figure 4. Photographies de l ouest de la ville (vers le stade du 4 août) montrant l ampleur de l expansion spatiale entre 1978 et 1988 Source : Jong et al., 2000 : 65 L extension spatiale horizontale entraîne une redéfinition permanente des frontières de la capitale, et crée des distances étendues entre les extrémités de la ville, distances souvent en défaveur des populations les plus démunies des zones périphériques non loties. Au milieu des années 1990, la ville avoisinait les hectares, en incluant les villages périphériques (Compaoré et Nébié, 2003). L habitat urbain annexant petit à petit les villages autour de Ouagadougou, l espace du «grand Ouaga» 13 devrait atteindre une superficie de plus de hectares à l horizon 2010, d après la direction de l analyse et des statistiques urbaines (DASU, 1999). 13 La définition du «Grand Ouagadougou» a été adoptée en 1976 sans que ne soit résolu définitivement la question des délimitations de l aire métropolitaine (Le Bris, 2000b). C est la raison pour laquelle, la ville peut sans cesse progresser. 22

23 Figure 5. Évolution de la ville de Ouagadougou entre 1960 et 1990 Source : Ouattara, 1991 La physionomie de la ville a donc profondément évolué en vingt ans, surtout depuis les premières politiques d urbanisme mis en œuvre par le Comité national de la révolution sous le gouvernement de Thomas Sankara. Pendant les vingt premières années qui suivent l indépendance, l importance croissance démographique n a pas été pas accompagnée d initiatives publiques en conséquence. Ainsi, seulement hectares urbains furent lotis quand les zones non viabilisées augmentaient de presque hectares (Compaoré et Nébié, 2003). Les années 1980 marque donc un tournant décisif dans l aménagement urbain. Dès1984, la ville est redécoupée en cinq arrondissements administratifs et trente secteurs dont douze urbains et centraux 14 (Figure 3). 14 Le tracé «à la règle» des secteurs ne correspond guère à la réalité puisqu ils englobent à la fois des aires loties et non loties, des espaces habités et inhabités, des zones industrielles ou des infrastructures collectives (Subra, 1999). Il constitue néanmoins un maillage spatial qui permet un premier niveau de différenciation utile à l analyse. 23

24 Figure 6. Les différents arrondissements et secteurs de Ouagadougou Source : Jaglin, 1995 : 11 Arrondissement de Baskuy Secteurs 1 à 12 Arrondissement de Bogodogo Secteurs 14, 15, 28, 29, 30 et les villages de Balkuy et Yamtenga Arrondissement de Boulmiougou Secteurs 16 à 19 et les villages de Boassa, Sandogo, Zagtouli, Zongo Arrondissement de Nongr-Maasom Secteurs 23 à 27 et les villages de Nioko II, Roumtenga, Sakoula, Sogodin Arrondissement de Sig-Noghin Secteurs 20 à 22 et les villages de Bassenko, Darsalam, Kamboincé, Silmiougou, Yagma A partir de 1985, les terres sont nationalisées 15 et les zones périphériques ouagalaises systématiquement loties (Jaglin, 1995) : les contours de parcelles 16 sont délimités entre 1985 et 1988, ce qui n empêche pas pour autant la réapparition de l habitat spontané dès 15 Ainsi, l attribution des parcelles est en théorie gérée par l État et non plus par les chefs coutumiers. 16 Afin d atténuer la pression foncière, la superficie moyenne de ces dernières est législativement réduite de 400 à 300 m² en

25 Par ailleurs, le centre ville est en grande partie restructuré : les quartiers Baoghin, Bilibambili, Ipelcé, Tiendpalogo, Sainte Camille et Koulouba sont réaffectés en zones administratives et commerciales, les populations d origine populaire qui y vivaient sont donc délogées et envoyées vers les zones périphériques. Le marché central est lui aussi détruit et reconstruit sur le même site 18. Simultanément, le CNR élabore des politiques de logements sociaux et lancent la construction annuelle de «cités du 4 août» 19. Ces pavillons en locationvente destinées à favoriser l accès à la propriété des ménages urbains profitent surtout aux classes moyennes et supérieures capables d assumer une charge financière qui reste importantes (Ouattara, 1991). De ce fait, dans l ensemble de la ville, l auto-construction est la règle, ce qui tend à façonner un espace urbain où se côtoient des habitats hétérogènes. En dehors de la réforme agro-foncière de 1991 qui admet à nouveau les transactions pour la cession ou l acquisition de terrains entre particuliers, les politiques urbaines qui se sont développés depuis 1987 sous l égide de Blaise Compaoré s inscrivent globalement dans la continuité des réformes précédentes. Le projet ZACA (Zone d aménagement commerciale et administrative 20 ), par exemple, a officiellement été lancé par le CNR en 1985 mais n a été ratifié qu en septembre Il vise à créer, dans le centre ville, un quartier d affaire moderne. A nouveau, de vieux quartiers résidentiels, près de l aéroport international (Kouloua, Tiendpalgo et Peuloghin) ont été en partie démolis. Là où se sont succédées plusieurs générations de citadins pauvres s érigent ou vont s ériger 21 des immeubles abritant hôtels, compagnies d assurance, banque, sièges de sociétés et d organismes publics. Cet aménagement tend donc à profiter essentiellement aux catégories supérieures de la population. En outre, depuis 1990, au sud de la ville, derrière l aéroport et la Patte d oie, un projet de lotissement nommé Ouaga 2000 a vu le jour. L idée est alors de décongestionner le centre ville en déplaçant à terme la présidence, les ministères et un certain nombre d institutions. L aménagement de 730 hectares débute en 1996 par la construction d un palais 17 En 1993, il s étendait déjà sur hectares, soit près du quart de la superficie urbanisée (Compaoré et Nébié, 2003). Il était évalué à 6000 hectares en 1996 (Le Bris, 2000a). Aujourd hui, selon l enquête nationale «Migrations, insertion urbaine et environnement au Burkina Faso, 2000» (Zourkhaléini, 2002b) 18 Il a d ailleurs pris feu en Il n a pas rouvert depuis. 19 Aujourd hui, ces quartiers sont appelés «Cité An II», «Cité An III», «Cité An IV» et les «1200 logements». 20 La terminologie employée pour désigner ce plan d urbanisme est ambiguë. Alors qu en moré, Zaka signifie maison, le projet ZAKA ne comprend aucun espace résidentiel. Les promoteurs ont largement usé de cette équivoque notamment dans une campagne d affichage publicitaire en 2004 mettant en scène une famille africaine modèle posant devant la porte d une maison. L objectif déguisé était-il alors de limiter la grogne populaire par la manipulation des populations analphabètes? Ce type d enseigne pouvait en effet laisser penser que la destruction des quartiers populaires du centre ville avait en fait pour optique la reconstruction d habitations salubres. 21 Entre l aéroport et l avenue Kwame N Kruma, les constructions sont actuellement en cours. 25

26 des congrès et de cent villas de grand standing 22 qui doivent accueillir les délégations du sommet France-Afrique. Une cité de villas et de duplex de luxe est aussi bâtie sur l axe routier Ouagadougou Léo (Compaoré, 2003) 23. L État est fortement sollicité, notamment pour la construction de l ensemble des infrastructures jusqu ici inexistantes dans cette zone périphérique. Le ton de «Ouaga 2000» est donné : il s agit de créer un quartier excentré offrants aux familles nantis la possibilité de vivre «entre soi», loin du vacarme et du bouillonnement urbains. Depuis, Ouaga 2000 s est largement étoffée : routes à quatre voies bitumées et éclairées, hôtels somptueux et services sociaux de luxe (cliniques privées et écoles bilingues aux frais de scolarité élevés). Les nouveaux bâtiments de la présidence et un troisième stade sont également achevés. Le faste et la modernité de ce quartier nouveau ne font pas pour autant oublier l extension et la densification des zones non lotie : «Ouaga 2000» semble alors côtoyer «Ouaga 1800». Cette nouvelle configuration spatiale n est finalement que le reflet parmi d autres d une aggravation brutale des inégalités. «La ségrégation sociale et spatiale fait désormais partie du paysage» (Le Bris 2003a : 392) alors que les caractéristiques atypiques de la ville permettaient jusqu alors un certain brassage de population. En effet, la pauvreté urbaine ne s est pas inscrite à Ouagadougou, contrairement à Dakar ou Abidjan à l intérieur géographie précise : «elle se diffuse à des échelles différentes selon les quartiers tout en étant partout» (Diagna 1996 : 85). Encore aujourd hui, dans un même quartier, l habitat moderne de standing peut avoisiner la concession en terre stabilisée (appelé banco amélioré). Même dans les zones non loties, les populations ne sont pas socialement homogènes. Il existe effectivement une différence entre un salarié aux revenus modestes mais stables et un agriculteur ou artisan aux ressources irrégulières : «dans le premier cas, la non-conformité au regard de la norme foncière étatique est compensée par une bonne intégration ( ) dans le mode de vie citadin ; dans le second, les habitants cherchent les moyens de remédier aux déficiences de leur environnement urbain dans un mode de vie néo-rural ( )» (Jaglin, 1995 : 48). En outre, l habitat illégal répond à deux logiques différentes : l acquisition d un lot pour une installation résidentielle réelle ou celle d une parcelle alibi dans l attente d un futur lotissement 24. D un côté, pour les personnes démunies, l installation en périphérie sans assise 22 Leur coût unitaire est évalué entre 100 et 150 millions de FCFA. 23 Ce nouveau pôle urbain devrait à terme pouvoir accueillir habitants. 24 Au moment du lotissement pour être inscrit sur les listes d attribution des parcelles, le «propriétaire foncier» doit être assimilé au statut de résident. Ainsi, un investissement minimal est réalisé (construction inachevée d une habitation en banco) en amont. 26

27 juridique constitue la seule façon d intégrer géographiquement la ville, de l autre, les résidents sont logés temporairement par le chef de famille pour assurer la légitimité de la candidature au moment de l attribution légale de parcelles (Jaglin, 1995). Les politiques urbaines des vingt dernières années et les mouvements migratoires intranationaux ont modifié les aires urbaines de peuplement. En 1985, l arrondissement central de Baskuy concentrait à lui seul près de 42 % des citadins, suivi de loin par deux arrondissements périphériques Bogodogo (21 %) et Signoghin (6,6 %). Les déménagements massifs de citadins des quartiers centraux vers la périphérie suite aux actions de déguerpissement ont abouti à une transformation radicale de la physionomie démographique des arrondissements. en 1996, les populations ont quasiment doublé dans tous les arrondissements secteurs 15,17 à 21, 25, 27, 28, 30 sauf à Baskuy où le nombre d habitants a même baissé, à l exception des secteurs 3 et 7 (figure 4). La commune de Bogodogo est désormais la plus peuplée (Compaoré et Nébié, 2003). Les secteurs périphériques du sud (15, 16, 17) et de l est (28, 29, 30) représentent à eux seuls plus de 45 % de la population totale (Pilon, 2002). Figure 7. La population des secteurs de Ouagadougou au recensement de Légende: Population et + Source : Baux et al.,

28 4. Infrastructure et équipement La faible densité de population de la ville entraîne une rentabilisation difficile des réseaux de desserte (eau, électricité, téléphone fixe, voirie), surtout dans les zones périphériques où les aménagements sont très onéreux. Ainsi, il existe de fortes disparités entre les quartiers centraux, relativement bien équipés et les quartiers périphériques, non lotis notamment. Par exemple, le branchement minimal de l adduction d eau potable coûte entre et FCFA entre 213 et 686 euros (Compaoré et Nébié, 2003). Ce prix rend inabordable les nouvelles installations individualisées d eau potable pour les populations les plus démunies. En 2001, le taux de desserte est estimé par l Office national de l eau et de l assainissement (ONEA) à 15,5 % de la ville : ménages sont abonnés pour un potentiel d environ ménages (Compaoré et Nébié, 2003). En zones loties comme en zones non loties, 65 à 70 % des ménages s approvisionnent à la fontaine publique : elles peuvent la recueillir directement ou l acheter auprès des vendeurs de barriques 25 (Zourkhaleini, 2002a). Figure 8. Source d approvisionnement en eau de boisson à Ouagadougou Source : EMIUB, 2000 ; Zourkhaleini, 2002a Quant à l électricité, elle ne concerne que moins d un ménage sur quatre (Compaoré et Nébié, 2003). Mais là, une forte disparité apparaît entre les zones loties et non loties. Selon l enquête EMIUB, seuls 2,5 % des ménages déclarent utiliser l électricité dans les quartiers d habitat spontanés contre 48,7 % dans les quartiers viabilisés. C est le pétrole qui est encore le mode d éclairage le plus utilisé : il concerne 95 % des ménages en zone non lotie et 54 % en zone lotie (Zourkhaleini, 2002a). 25 Ce mode d approvisionnement crée des attentes souvent longues aux abords des fontaines publiques surtout en saison sèche où l arrivée d eau peut être coupée des heures durant. 28

29 Figure 9. Mode d éclairage à Ouagadougou Source : EMIUB, 2000 ; Zourkhaleini, 2002a Toujours selon la même enquête migrations urbaines (EMIUB), respectivement 82 et 88 % des ménages en zones loties et non loties utilisent des latrines privées extérieures comme lieu d aisance. Dans les quartiers viabilisés, à peine 17 % des ménages possèdent des toilettes modernes avec chasse d eau alors que dans les quartiers non viabilisés, 11 % des ménages utilisent la nature (Zourkhaleini, 2002a). La quasi-totalité des ménages, quel que soit leur zone d habitation, jette les eaux usées dans leur cour ou dans la rue. Encore 18 % des ménages utilisent des décharges sauvages pour se débarrasser des ordures ménagères (Zourkhaleini, 2002c) Concernant l aménagement urbain des voiries, la grande majorité des rues sont en latérite plus ou moins bien entretenues. Seules les grands axes sont bitumés. Au niveau des déplacements à l intérieur de la ville, les réseaux de transport en commun par autobus étaient quasiment inexistants jusqu en 2004 alors que les distances sont importantes d un bout à l autre de la ville 26. Une seule société de transport par bus avait été créée en Mais après sa privatisation en 1998, elle fonctionnait de manière discontinue avec du matériel roulant vétuste. Depuis 2004, de nouveaux bus ont été mis en circulation et le service a repris de manière plus régulière sur les lignes desservies. Les «taxis verts» représentent un autre mode de déplacement collectif. Ils parcourent les grands axes goudronnés, s arrêtant pour récupérer les clients attendant sur le bord de la route. Le prix de la course normale est fixé par avance, seules les déviations nécessitent une négociation de tarif. Autrement, les ougalais se déplacent à pied, en vélo, à motocyclette, ou en voiture pour les plus nantis. Contrairement à d autres villes africaines, le taux d équipement en véhicules particuliers est assez important (Diaz 26 Les dix-huit secteurs périphériques qui accueillent la grande majorité de la population ouagalaise sont situés à plus d une dizaine de kilomètres du centre ville qui concentre l essentiel des services administratifs (directions et ministères) et commerciaux formels (banques, assurances, commerces, etc.). 29

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