PROJET EDUCATIF DU REPAIRE DES LUTINS CRÈCHE PARENTALE

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1 PROJET EDUCATIF DU REPAIRE DES LUTINS CRÈCHE PARENTALE JUILLET 2004

2 SOMMAIRE I. PRÉAMBULE Le Repaire des lutins, une crèche parentale Présentation des locaux et plan de la crèche...4 II. LES GRANDS AXES ÉDUCATIFS Assurer le bien-être physique et affectif de l enfant... 4 Une adaptation progressive à la collectivité...5 Hygiène et santé... 5 Repos et sommeil... 6 Le repas, associé au plaisir...6 Le bien-être affectif...7 Accueil et retrouvailles Le développement de l enfant... 8 Par le jeu...8 Le jeu libre... 9 Les activités dirigées Quel jeu à quel âge? De 3 mois à 9 mois...10 De 9 mois à 18 mois...11 De 18 mois à 3 ans L apprentissage du langage L accès à l autonomie L éveil de l enfant et «l ouverture sur le monde» La sensibilisation à la nature L éveil culturel Le respect de l enfant...17 Respect du rythme de l enfant...18 Temps des enfants, temps des parents...18 Concilier le rythme de l enfant et les contraintes de la collectivité L importance des repères Le temps de la rêverie De sa personnalité De 1 à 3 ans : vers une personnalité autonome l acquisition d une autonomie de déplacement...20 La prédominance de l analité L acquisition du langage La conscience de soi...21 Le respect de la personnalité de l enfant L apprentissage de la vie en collectivité...22 «De la nécessité de l apprentissage» Les notions à apprendre

3 accepter les différences le sens de l alternance le «chacun son tour»...23 le sens du partage / le sens de la justice Les particularités d une crèche parentale La journée type à la crèche...25 I. Préambule 1. Le Repaire des lutins, une crèche parentale 3

4 La crèche parentale est une Association de parents qui ont choisi de confier leur enfant à une structure d accueil particulière à mi-chemin entre le milieu familial et la collectivité. S il émane de sensibilités variées et témoigne d aspirations diverses, ce choix repose néanmoins sur un certain nombre de convictions partagées sur les modalités de socialisation du petit enfant. Il se traduit par une prise de responsabilité au sein de l Association et par des engagements vis-à-vis des autres parents et de l équipe pédagogique dans un esprit de solidarité. La crèche parentale, comme toute crèche, est un système de garde. Comme tel, elle doit assurer le bien-être physique et affectif de l enfant, favoriser et accompagner son développement, et permettre son apprentissage progressif à la vie en collectivité, dans le respect et la tolérance. Elle est aussi un espace ludique, un lieu d écoute privilégié, respectueux de l enfant et de ses étapes d apprentissage, soucieux en dernier lieu de la valorisation et de l épanouissement de sa personne. Par-delà les considérations de bien-être matériel et moral et les impératifs de la socialisation, il s agit donc d offrir à l enfant les conditions de possibilité de son autonomie à venir dans un milieu ouvert. En cela, elle est un lieu privilégié. Plus tout à fait famille et pas encore école, elle est un lieu de rencontre entre parents, enfants et professionnels de la petite enfance. Elle est aussi un lieu de réflexion et d innovation. La souplesse des horaires d accueil des enfants entend résister à une trop forte pression des rythmes sociaux du travail. Le mélange d enfants de différents âges contribue à créer une collectivité ouverte et non cloisonnée dans des rythmes et des activités immuables. L accueil d enfants de différentes cultures et de différentes langues est un enrichissement mutuel dans le respect de la laïcité. L encadrement des enfants par un nombre convenable de professionnels résulte d une volonté de ne pas céder en priorité aux exigences de la rentabilité. Mais surtout, et c est ce qui lui confère sa spécificité, les parents participent activement, dans ce lieu et ce temps de vie, au projet éducatif de leurs enfants et soutiennent les initiatives pédagogiques de l équipe sans se décharger de leur responsabilité. C est précisément ce pari qu entend tenir une crèche parentale. Elle s appuie sur une équipe de professionnels de la petite enfance que l Association s engage à accompagner dans leur formation initiale ou continue. Elle repose sur des parents collégialement et personnellement impliqués dans la gestion, l organisation, l orientation pédagogique et la vie de la crèche. Cette implication, nourrie d échanges avec l équipe et sans cesse renouvelée au contact des enfants, est le gage d une dynamique éducative. Le présent projet pédagogique précise les objectifs et les modalités de cette dynamique et les tâches qui incombent à chacun. 2. Présentation des locaux et plan de la crèche II. Les grands axes éducatifs 1.Assurer le bien-être physique et affectif de l enfant 4

5 Une adaptation progressive à la collectivité Il s agit de l adaptation de l enfant et aussi celle du parent, car il faut avant tout que le parent laisse son enfant en toute confiance. La séparation d un enfant d avec son parent est porteuse d angoisse, et plus l enfant est petit et n a jamais été gardé, plus le professionnel doit prendre en compte cette dimension. En premier lieu, c est un professionnel diplômé de la crèche qui fera l adaptation, en duo avec une animatrice. L adaptation se fait généralement sur une période de deux semaines, en considérant une éventuelle troisième semaine en cas de difficulté. L enfant se sépare progressivement du parent, le temps passé à la crèche se rallonge pour arriver à la fin des deux semaines à une journée qui serait celle de la journée habituelle de l enfant durant l année. Il est donc important de compter sur une grande disponibilité du parent pendant cette période. Lors de l adaptation il est important que le référent soit entièrement disponible. Il prendra en compte les habitudes de l enfant (questionnaire de santé, rituel d endormissement, rythme du sommeil, habitudes alimentaires ) D autre part, on demandera au parent d apporter chaque jour le doudou de l enfant ou à défaut si l enfant n a pas de doudou, un objet préféré ou familier, ou un foulard de la mère. Cet objet va symboliser l espace et/ou la relation entre l enfant et le parent lors de son absence : il sépare et unit à la fois. Voici le déroulement type d une adaptation : 1 ère semaine 1 er jour : 1 heure Enfant + Parent (Matin et Après-midi) 2 ème jour : 1 heure Enfant + Parent (Matin et Après-midi) 3 ème jour : 15 minutes Enfant seul (Matin et Après-midi) 4 ème jour : Déjeuner ou goûter avec le parent (Matinée ou après-midi) 5 ème jour : Matinée et déjeuner sans le parent (départ avant la sieste) 2ème semaine 1 er jour : Matinée et déjeuner sans le parent 2 ème jour : Matinée, déjeuner et sieste (avec le parent), (départ après la sieste) 3 ème jour : Petite journée (départ après le goûter) 4 ème jour : Petite journée (départ après le goûter) 5 ème jour : Petite journée (départ après le goûter) Hygiène et santé Il s agit ici de voir les conditions d approche de l enfant dans les gestes et le rapport au corps (voir également le débat sur l acquisition de la propreté en annexe) Les changes, accompagnement au pot ou aux toilettes s effectuent dans l espace «changes». Le moment du change est un moment intime avec l enfant. Il faut être en relation plus individuelle pour que l enfant accepte de l adulte le toucher de son corps. 5

6 De même, l adulte est avec l enfant et non à coté de l enfant ; il lui parle, lui signifie ce qu il fait avec des mots simples, doit lui expliquer chaque geste. Pour des raisons évidentes de sécurité, l enfant ne sera jamais seul sur la table de change et donc, l adulte prendra soin de penser à tout son matériel avant de déposer l enfant sur le matelas. L enfant est aussi sollicité pour se laver les mains, avant et après chaque repas, et après chaque activité «salissante», accompagné bien sur de l adulte, qui intervient à la demande de l enfant. On propose aussi à l enfant de se brosser les dents après le repas, et ainsi un éveil à l hygiène bucco-dentaire. Les biberons sont préparés par l équipe et ces biberons sont stérilisés tous les jours sans considération d age pour des raisons d hygiène et pour des raisons d allergie. Les professionnelles de la crèche assurent également une prévention au niveau de la santé, elles vérifient l état des vaccinations des enfants, ainsi que le bon état de santé des enfants. Repos et sommeil Chaque enfant dispose d un lit qui lui est attribué tant que son age lui permet ; en effet, si l enfant est accueilli avant 18 mois, il lui sera attribué un lit en bas ; l enfant accueilli après 18 mois aura de suite un lit en bas. L attribution du lit se fait par le professionnel, mais lorsque cela est possible (plusieurs lits disponibles en même temps), le parent peut choisir le lit de son enfant. Le respect du rythme individuel de chacun sera pris en compte dans l organisation des siestes. Le professionnel prend connaissance des habitudes et rituels de l enfant lors de l adaptation et tente au mieux de s y approcher ; mais il faut tout de même savoir que le lieu étant différent de la maison, malgré les soins apportés, l enfant n aura pas tout à fait le même rythme qu à la maison. Les parents peuvent laisser dans le lit de l enfant tout objet qui lui semble important (vu avec le professionnel de l adaptation), tels que coussin, tour de lit, sur Lors du sommeil de l enfant (quand ils sont en nombre majoritaire), il y a toujours un adulte présent dans la chambre. S il y a peu d enfants, et dans tous les cas, un interphone est toujours allumé. L enfant est accompagné de manière individuelle ; on évitera l accompagnement en groupe car la sieste est un moment ou les angoisses, les affects de séparation peuvent ressurgir. Il sera donc privilégié une relation individuelle à l enfant. L exception peut être faite pour les plus grands (par deux par exemple). L enfant est accompagné par l adulte qui l a changé ou accompagné aux toilettes, et selon l enfant, participe à son endormissement. Si l enfant se réveille et/ou pleure peu de temps après son accompagnement au lit, c est l adulte concerné (dans la mesure du possible) qui retourne près de cet enfant. En effet, il faut éviter que plusieurs adultes successifs participent à l endormissement, car le premier sera plus à même de continuer le rituel qu il a instauré avec l enfant. Quand au repos, si l enfant le désire, il peut passer un moment dans son lit (ce qui arrive parfois pour les plus grands qui ont besoin d un temps de repos dans la matinée), ou bien dans un lieu attitré dans la crèche. Il est donc important d installer des jeux calmes avec coussins, qui ne seront pas des lieux de jeux, l enfant sachant qu il peut s y reposer sans être dérangé. Le repas, associé au plaisir Le repas est un moment privilégié d échanges et doit être un moment qui se déroule dans le calme. L éveil au goût est assuré aussi bien par la variété et la qualité de l alimentation, mais également par des comportements particuliers de l adulte avec l enfant. 6

7 Il est important de prendre en considération la parole du professionnel. En effet, les membres de l équipe sont présents en permanence et apprennent à connaître et reconnaître les comportements de l enfant face à son assiette. Un adulte ne forcera jamais un enfant à manger, mais proposera à l enfant de goûter, en expliquant pourquoi il doit manger (pour donner des forces, pour grandir ) On peut également associer le sens du goût aux autres sens : par exemple avec l ouie (écoute le choux fleur croquant), ou avec le toucher (les petits pois sont lisses), ou même la vue (jeu avec les couleurs), et bien sur l odeur (pourquoi ne pas préparer l enfant au repas dans la matinée en lui rappelant des odeurs de cuisine) En aucun cas l alimentation ne sera un moyen de punition, ni même associé à la sieste. L alimentation est le premier moyen pour l enfant de s opposer à l autorité ainsi, si un enfant refuse vraiment de goûter, on donnera plus de l autre aliment, afin qu il mange suffisamment et on peut même compenser par le pain. Pour un bébé qui refuse sa purée, on compensera par un biberon. Par contre, il ne sera pas donné un aliment différent de celui prévu au menu, et c est une règle qu il faut absolument tenir si on veut être cohérent et logique avec l enfant (exception faite bien sur d un enfant malade avec qui on sera plus à l écoute) Un enfant ne se laissera jamais mourir de faim, il est capable de tenir longtemps mais pas au point d en oublier son appétit! Le bien-être affectif Accueil et retrouvailles L accueil va déterminer la journée de l enfant à la crèche ; il est donc important d adopter certaines attitudes et d aménager un espace particulier. Le professionnel doit aménager la crèche de façon à ce que les jeux proposés à l accueil se déroulent dans le calme et afin que le professionnel soit disponible et à l écoute du parent car l écrit (cahier de liaison) ne suffit pas. De plus, les jeux libres doivent être favorisés (voitures, dînette), afin de faciliter l intégration de l enfant qui arrive dans le groupe. Le professionnel se situe en grande salle afin d accueillir l enfant et son parent qui arrivent alors que le parent de permanence se situe en salle repas pour s occuper des enfants déjà présents. Le professionnel est plus à même de prendre les transmissions car il est présent toute la journée et est un repère pour la famille. Le parent qui arrive doit prévoir un temps d arrêt à la crèche afin de prendre le temps de s adresser en premier lieu au professionnel à qui il transmet les informations importantes concernant l enfant. Le départ sera facilité par un passage de bras en bras et la verbalisation de la séparation, le départ doit être explicité à l enfant. Le professionnel peut ensuite emmener l enfant à la fenêtre afin de voir son parent partir et pour qu ils se disent au revoir. L enfant peut manifester la séparation par des pleurs ou de la colère : ses sentiments sont normaux et ne doivent pas être amoindris. Le professionnel est présent pour consoler mais sans vouloir à tout prix éteindre ses sentiments. De plus, l enfant peut vouloir se tourner vers un autre 7

8 adulte que celui qui l a accueilli et ce comportement est tout à fait acceptable et à prendre en compte. Il peut aussi arriver qu un autre enfant accueille l arrivant et très souvent, cela se passe bien. D autre part, l accueil se fera entre 8h et 10h30 par le professionnel, mais il est fortement recommandé de ne pas arriver entre 11h et 13h30, car, l accueil étant déterminant pour la journée de l enfant, il va favoriser son entrée dans le groupe, et le personnel n est pas disponible à ce moment de la journée (repas et sieste) Quant au soir, les retrouvailles sont des moments chargés d émotion. L enfant, voyant son parent arriver, se rappelle qu il a été laissé le matin et les émotions ressurgissent ; c est ainsi que tristesse et plaisir se mélangent et peuvent donner des réactions telles que des pleurs ou de la colère, ou même de l ignorance. Aussi, il est souhaitable que le parent signale dès le matin l heure à laquelle l enfant partira et qui viendra le chercher le soir afin qu un adulte le prévienne le soir (ton papa va arriver bientôt) ; ceci permettra à l enfant d élaborer ses sentiments à l arrivée du parent. Si le parent voit qu il va être en retard, il doit prévenir la crèche. D autre part, il arrive que le parent souhaite rester à la crèche pour discuter avec d autres parents. Il est compréhensible que la crèche parentale soit un lieu d échanges et de rencontres entre parents, mais elle est avant tout un lieu d accueil petite enfance. Il est donc demandé aux parents d être vigilants sur leur durée de présence le matin comme le soir. En effet, quand les adultes discutent entre eux, les enfants utilisent tout un stratagème peu souhaitable pour attirer l attention du parent. La séparation et les retrouvailles sont à prendre en compte dans leur ensemble et les émotions du matin expliquent les émotions du soir. 2.Le développement de l enfant Par le jeu Qu il soit bébé, «moyen» ou grand, l enfant joue. Il joue tout seul, en groupe, avec les adultes, il joue parce que c est un besoin, besoin de découvrir, de communiquer. C est à travers le jeu que l enfant va conquérir le monde qui l entoure et apprendre à se connaître. 8

9 Jouer pour grandir, jouer pour apprendre, jouer pour se faire plaisir : c est là faire son métier d enfant. L enfant existe par le jeu, il ne joue pas pour apprendre, mais il apprend parce qu il joue. L objectif de l équipe en terme de jeu tend vers une dynamique de l éveil et de l apprentissage de la socialisation, dans une démarche d autonomie. Le jeu libre Le jeu libre est très important pour l enfant, car pendant ce temps, l enfant est seul maître de son action., il y fait des expériences nouvelles, il interagit avec ses copains. Par le jeu, l enfant a l illusion d exercer une maîtrise rassurante sur un environnement qui, par ailleurs, lui échappe. Le jeu, lui permet aussi de changer de place ; en effet, jouer à être maman, papa, c est un moyen d être grand, «comme» tout en sachant qu on ne l est pas encore. L enfant agit à sa mesure, imite son copain, et aussi construit sa personnalité et sa pensée symbolique. Afin de privilégier ce qu on peut nommer le «jeu libre» l adulte doit proposer à l enfant un milieu stimulant et riche en possibilité d exploration, où il puisse jouer, être incité à jouer. Une salle aménagée est un espace où les jeux correspondent à l âge des enfants qui s y trouve, changent de temps en temps. Tous ces jeux sont rangés en salle 2, dans des caisses, laissés à disposition tout le temps. L adulte ne propose plus seulement selon son inspiration, mais accompagne l enfant dans l exploration de ce nouvel environnement. Bien plus, les enfants ont besoin d un véritable libre choix pour que le jeu, choisi par eux à un moment donné, corresponde à leur besoin immédiat. Besoin de manipuler, de se défouler, de logique, d imitation L enfant saura de lui-même s orienter vers le jeu qui lui correspond. Le rôle de l adulte est primordial : savoir jouer en tant qu adulte avec les enfants est tout un art! L adulte se doit être tout aussi acteur que l enfant. Il crée la dynamique, l envie de jouer, de partager. Tout entier disponible pour l enfant, l adulte devrait pouvoir improviser un jeu, une chanson, une surprise Un adulte qui joue, qui rit, qui encourage, c est la complicité, les rires partagés. Des vrais moments de bonheur! Lorsque l adulte sollicite le jeu ou s y invite, c est toute une relation qui se met en place. Comme le Petit prince et le renard de Saint-Exupéry, l enfant va nous apprivoiser, nous autoriser à rentrer dans son jeu. Il peut aussi ne pas vouloir de nous, parce qu il ne veut pas de l adulte, qu il préfère jouer avec ses petits copains ou tout seul. Si notre présence est importante, elle ne doit en aucun cas être pesante. Le jeu libre ne veut pas dire qu il n y ait pas d encadrement, par la parole, l adulte établit des limites, des règles Enfin, le respect c est aussi proposer aux enfants des jeux en bon état, propres et complets. Un jeu incomplet n a plus de sens et doit être enlevé. Il est clair que la répartition des jeux et leur maintenance est un gros travail, mais il est incontournable Il est important de veiller à ce qu il y ait à la fois différents types de jeux installés dans la crèche (imitation, construction ) mais cela ne veut pas dire en mettre trop à disposition. La profusion de jeux ne sert à rien, elle perturbe plus qu autre chose et disperse l enfant plutôt que le canalise. 9

10 Il est inutile de sortir plusieurs fois le même type de jeux,: Duplos, Légos, Clippos ont la même fonction. Le jeu libre a lieu aussi dans la cour, il faut veiller à proposer aux enfants du matériel varié (tracteurs, vélos, ballons ) en nombre suffisant pour chaque objet car, les jeux des enfants sont basés sur un mode imitatif. Ainsi, si les objets sont en nombre suffisant les enfants pourront s imiter librement et les conflits (s accaparer l objet de l autre) entre enfants seront limités. Les activités dirigées Ces activités sont mises en place et organisées par l adulte et proposées aux enfants. Celles-ci peuvent être par exemple, la pâtisserie, les jeux d eaux, les sorties.. Il s agit dans une ambiance calme et en petit groupe, de répondre à leurs besoins de créativité, de découverte, d imaginaire L objectif de ces activités dirigées est de faire vivre aux enfants, des expériences variées ou chacun puisse se développer à son rythme Elles peuvent structurer les apprentissages et faire découvrir à l enfant le plaisir de jouer ensemble, à condition que l enfant ait envie d être là et que l adulte soit acteur dans ce jeu de partage Il est possible de prévoir des activités dirigées tout en permettant à l enfant d avoir une certaine possibilité d action, d autonomie en ce qui concerne le choix et le déroulement de l activité. L activité ne doit pas être imposée aux enfants mais proposés, car cela doit être avant tout un moment de plaisir et non de contrainte. L adulte doit accepter que l activité qu il a prévu puisse se modifier par les propositions que peuvent faire les enfants. Il ne doit pas être rigide en ce qui concerne le déroulement car il est important d utiliser l originalité, la créativité des enfants. Les activités débutent vers 10h30, et sont fonction des besoins, du temps, de l appréciation de l éducatrice. Le soir, après 17h30, privilégier des activités plus calmes (diapo, livres, histoires sous formes de cassettes, relaxation, puzzle, graines ). Les activités plutôt physiques (danse, gymnastique, équilibre) n ont pas lieu d être le soir, on croit souvent qu elles vont canaliser l excitation du soir, or elles ne font que les réactiver. Penser plutôt a des activités canalisatrices comme la pâte à sel, le dessin qui sont des ateliers de défoulement sur les matériaux. Quel jeu à quel âge? On peut distinguer trois tranches d âge auxquels correspondent trois types de proposition de jeux : De 3 mois à 9 mois De 9 mois à 18 mois De 18 mois à 3 ans Ces âges ne sont que des repères, et on tiendra également, et surtout, compte de l évolution psychomotrice de l enfant. De 3 mois à 9 mois Stade de motricité globale et gestuelle, stade de la découverte, de l éveil, de l oralité 10

11 Privilégier les jeux de motricité proposés à l enfant allongé sur le sol en position ventrale ou dorsale, c est à dire tout ce qui peut l aider à bouger, se retourner, se déplacer, s asseoir - objets de couleur vive ou brillante posés près de l enfant - portiques d activité posés sur le sol - objets suspendus à saisir - petites voitures Proposer des activités gestuelles : - cubes à saisir - gros anneaux - tableaux d éveil Favoriser l éveil - tapis de découverte à explorer - tapis à caresser - miroir pour découvrir son visage - livres en tissus ou en carton - jeux de mains, comptines, chants, marionnettes à doigts Comprendre l oralité - hochets à mordiller - anneaux de dentition - petits objets pouvant être sucés :en caoutchouc facilement nettoyable. De 9 mois à 18 mois Stade de motricité, de manipulation, stade d éveil relationnel et affectif. Privilégier encore les jeux moteurs : - porteurs simples, chariots de marche - tricycles stables - jouets à pousser, à tirer - animaux à bascule Varier les jeux d éveils - empilage de cubes, de briques en plastique ou en carton - emboîtement de type Clippo ou gros Légo - encastrements très simples (avec forme, à différencier des puzzles où l enfant n a pas encore acquis qu un élément peut faire parti d un tout) - grosses perles à emboîter, anneaux à enfiler ou emmancher - livres à déchirer, à regarder - jeux d eau - jeux de transvasement - jouets musicaux à frapper, à secouer Proposer des jeux affectifs - poupées - peluches Proposer des activités copiées sur l adulte - téléphone - matériel de cuisine proposer certaines activités artistiques - gribouillage - peinture à doigt, au pied - musique, comptines mimées 11

12 De 18 mois à 3 ans L enfant s intéresse à tout, est extrêmement vivant et remuant et commence à s intéresser aux activités d éveil artistique et aux jeux relationnels : Encore privilégier les jeux moteurs - tricycle, vélo, patinette - jeux de ballon - objets à escalader - jeux de plein air : toboggan, balançoire, cage à escalader Proposer des activités d éveil - jeux éducatifs (lotos, domino puzzles simples - jeux de construction (Légo, ferme) - jeux d eau - activités musicales - activités d expression corporelle - jeux liés au langage (diapositives, histoires, «Ploum») - chansons mimées et petites comptines - jeux faisant appel à l imagination (marionnettes, contes) - jeux de manipulation d éléments : pâte à modeler, pâte à sel, pâtisserie, bac à sable - activités artistiques : peinture, coloriage, dessin, ateliers créatifs : perles, découpages, collage - coins jeux : coin poupée, coin garage, coin lecture L apprentissage du langage Cela fait partie des étapes de son développement psychomoteur ET affectif, puisque les deux sont intimement liés. Cependant, on ne peut parler d apprentissage du langage sans communication, puisque c est par ce biais que l enfant peut construire son langage et échanger avec le monde qui l entoure. Les différentes étapes : 12

13 Dès l age d 1 mois, il pousse des petits cris gutturaux et s écoute. A 2 mois, il s immobilise dès qu il entend une voix familière et gazouille. Le bébé devient souriant et se fait plaisir en s écoutant proférer des sons. A 4 mois, l enfant commence à gazouiller pour répondre : il s agit d une véritable communication, d une réponse à la stimulation de l adulte. Il découvre l échange vocal, le pouvoir de déclencher une réponse chez l autre par l émission de sons. Même s il ne s agit pas encore de mots convenus pour désigner un objet, c est vraiment le début du langage. Il n est pas ridicule de «parler bébé» au nourrisson. Le bébé réagit mieux à la voix aigue, aux petits mots de comptine. Vers 5/6 mois, ses vocalises reproduisent de mieux en mieux les sons produits dans la langue maternelle. Sil entend parler plusieurs langues, il acquiert la possibilité de mieux les comprendre et de mieux les assimiler plus tard. A 7 mois, son langage se précise. Lorsqu il pleure, il répète plusieurs fois le même son, par exemple «mum-mum-mum». C est à ce moment que la maman peut répéter après l enfant le mot «maman», et le bébé sera conscient du résultat de sa vocalise et prononcera de mieux en mieux le mot pour voir arriver sa maman Il découvre ainsi le pouvoir des mots sur les évènements!! Il émet des suites de syllabes se terminant par «a» : da-da, pa l écho que l adulte y fait va l encourager à désigner le papa par son nom Vers 9 mois, il commence à comprendre des mots familiers. Il réagit à «donne», «tiens», son prénom et Papa/Maman. Il aime qu on lui parle, que l on raconte des histoires. Il perçoit aussi les changements de sons et pleure quand on le dispute A 1 an, son langage commence à devenir intelligible. Grâce à la compréhension «admirative» de ses parents, il peut dire de deux à six mots, souvent déformés. Les premiers ne sont pas toujours Papa ou Maman Beaucoup de bébés de cet age ne prononcent pas de mots signifiant quelque chose mais un jargon reproduisant la musique de la conversation adulte. C est une période ou il est important de s adresser souvent à l enfant, avec des mots simples concernant ses centres d intérêt et dans les situations de la vie courante : soins, sorties, activités, repas Il est important d encourager l enfant en lui montrant que l on a compris, et de reformuler le mot correctement. C est ainsi que l enfant va enregistrer la différence de prononciation et il corrigera rapidement de lui-même. Notre priorité est également dans la verbalisation de nos actes et des siens dans toutes les situations de la vie courante. Par exemple si un enfant pleure pour avoir un jouet d un autre enfant, on peut lui expliquer pourquoi il ne peut pas l avoir, tout en légitimant sa frustration «je sais que tu es fâché et je comprends, mais» L explication de nos actes et des siens encourage l enfant à anticiper ensuite les situations et à réagir différemment à des sentiments de colère ou de frustration. Entre 1 an et 15 mois, l enfant comprend quatre à six mots, connaît son prénom et le sens du mot «non». Son vocabulaire va alors s accroître progressivement. 13

14 Vers 15 mois, il comprend une vingtaine de mots. Il utilise en général un jargon dont les sons ne désignent pas une action ou un objet mais peut dire six ou huit mots vraiment signifiants : non seulement il comprend le mot «non» mais maintenant, il le dit volontiers lui-même. A 18 mois, il peut prononcer une dizaine de mots. Il comprend et exécute des ordres simples : «donne à ton papa», «prends le pain» Il montre un objet, ainsi que son nez, ses yeux, sa bouche Il commence à imiter l adulte dans les travaux domestiques par exemple, et il est capable d actions qui demandent une capacité de déduction, comme se servir d un objet pour en atteindre un autre par exemple. Vers 2 ans, il parle volontiers et n utilise plus de jargon : il connaît la signification de 300 mots environ (ce qui ne signifie pas qu il les utilise) et s appelle par son prénom. Il peut faire des phrases de trois ou quatre mots, qui peuvent être négatives ou interrogatives. Il aime les histoires et il les suit grâce aux images. C est pourquoi à cette étape du développement, il est important de toujours s adresser à l enfant de façon naturelle, sans chercher à bêtifier ou à répéter ses propres mots souvent écorchés. Le «parler bébé» est à ce moment là une forme de non communication. Il est toujours important de parler et d expliciter ses actes et ceux des adultes avec un langage clair, des mots simples qui ont une signification pour lui. La reformulation est toujours très importante, car elle aide l enfant à acquérir une prononciation de plus en plus précise. Vers 2 ans ½ / 3 ans, il aime répéter des chiffres comme s il comptait «5,6,2», il sait dire son nom et son prénom, le prénom de ses parents. Il parle quasiment couramment, connaît la signification d environ 900 mots, emploie le pluriel, a une petite idée du passé, du présent et du futur. Il pose de nombreuses questions. Il commence à dire «je». C est la période ou l enfant est très en demande de conversations et de dialogues avec l adulte, il peut communiquer et faire part de ses émotions et de ses sentiments. Il échange aussi avec les autres enfants et ils sont capables de jouer ensemble. Notre attitude éducative est constante tout au long de cet apprentissage du langage, elle est fondée sur le respect de la parole de l enfant et la verbalisation maximum à tous les ages. Lectures, chansons, commentaires sur toutes les situations de la journée (repas, sorties, jeux ), le fait de raconter sa soirée, son week-end, permet à l enfant de se construire de façon saine et équilibrée, tout en respectant son rythme. L accès à l autonomie 14

15 Dès son plus jeune âge, l enfant cherche à découvrir le monde qui l entoure par lui-même. L enfant apprend petit à petit à faire seul et il est de notre rôle de l accompagner dans sa découverte tout en tenant compte de ses capacités. Plus il grandit plus il devient indépendant : par exemple lors de l acquisition de la marche, l autonomie locomotrice apparaît, permettant à l enfant d aller où il veut, et d étendre ainsi son champ d expérience suscitant de nouvelles découvertes. Il pourrait ainsi aller cherche le jeu qu il désire. C est cela que nous favorisons en créant une sécurité affective auprès de l enfant. Ainsi dès leur plus jeune âge, nous laissons l enfant faire de nouvelles expériences, en restant auprès de lui et en l encourageant par des paroles rassurantes, et s il en exprime la demande, en lui expliquant comment il doit s y prendre. De ce fait un aménagement de l espace réfléchi permettra à l enfant de prendre des initiatives sans l assistance de l adulte. Cependant l enfant se trouvant au sein d un groupe, il existe des codes et des limites à respecter. Nous allons voir, par des exemples concrets, de quelle façon nous accompagnons l enfant dans le développement de son autonomie qui s acquiert dans différents domaines tel que la motricité, le jeu, le langage, le repas, l habillage, l hygiène. Ainsi, le premier domaine dans lequel l enfant pourra prendre des initiatives est la motricité. Le bébé passera par plusieurs étapes avant l acquisition de la marche : il va tout d abord se retourner, ensuite ce sera le quatre pattes, et enfin la marche. Chaque enfant arrivera à ce stade selon son propre rythme, il ne s agit donc pas de le mettre dans une position qu il n a pas expérimentée par lui-même. Par exemple, on ne cherchera pas à le mettre assis s il n en a pas la capacité : cela pourra être dangereux pour sa santé et n aurait aucun intérêt pour le développement de sa motricité. Au sein de la crèche, une structure en bois et à leur disposition, permettant aux enfants de faire de nouvelles découvertes, et ce, dès qu ils acquièrent le quatre pattes. Notre rôle est d avoir un œil vigilant sans pour autant le surprotéger. Par exemple, on laissera le bébé grimper peu à peu en le guidant par la parole à chacune de ses étapes : escaliers, le pont de singe, le toboggan. En grandissant, il continuera à faire de nouvelles découvertes, la structure répondant à de nombreux besoins moteurs. Ils s épanouiront également dans des parcours organisés ainsi qu avec les jeux extérieurs. D autre part, l enfant acquiert également de l autonomie dans le jeu. Le rangement des jeux à sa hauteur lui permet d aller chercher seul son jouet puis de le ranger. Il a donc la liberté de choisir le jeu qu il souhaite. Il existe également des activités dirigées telles que la peinture, le dessin, les puzzles, la pâte à modeler qui visent à développer leur motricité fine. Il est important, ici, de ne pas faire à la place de l enfant car ce n est pas le résultat qui compte mais sa création. Par exemple, lors d une activité puzzle, laissons-le réfléchir à la solution, le meilleur moyen d apprendre étant la recherche, dans les limites, bien sûr, de ses capacités. Ensuite, le langage permettra à l enfant d obtenir une autonomie supplémentaire. Il pourra ainsi s exprimer sur ses sentiments et désirs. D où l importance du dialogue (mettre des mots sur nos actes) avec l enfant dès son plus jeune âge et du récit ludique (contes ). Durant le repas, nous proposerons à l enfant de se débrouiller petit à petit par lui-même. Ainsi, lorsque l enfant est capable de s asseoir, nous l installerons à table et lui proposerons, en fonction de son rythme, de manger seul. Tout en restant à ses côtés pour l aider, nous le laisserons se débrouiller seul même si, au début, il utilise ses mains ou se salit. Par la suite, nous lui proposerons 15

16 de se servir seul. Au moment du repas il apprend aussi à se laver les mains et finira par le faire seul. On lui demandera également de déposés son bavoir dans le panier à linge sale. L habillage permet aussi à l enfant d être plus indépendant. Nous favorisons ainsi les situations où l enfant peut agir sans l assistance de l adulte comme par exemple, grâce aux casiers à chaussures dans le sas et aux porte-manteaux accompagner d une photo permettant à l enfant de reconnaître très facilement le sien. Au moment des changes, nous inviterons l enfant à participer activement. Dans ces moments, nous éviterons d intervenir trop rapidement, nous pourrons en revanche l accompagner par la parole. En effet, il est plus intéressant de laisser faire l enfant car il apprendra mieux et plus vite en essayant par lui-même. Enfin, l enfant apprendra à devenir propre. Le rôle de l adulte est donc de lui proposer le pot à chaque change sans le forcer. Il finira par en faire la demande seul. La barrière coulissante de ce coin permet d ailleurs à l enfant d y aller seul. Ainsi, l accès à l autonomie permettra à l enfant de se sentir indépendant. Notre objectif est donc d accompagner l enfant dans toutes les étapes de son développement en aillant confiance en lui. «L enfant peut être souvent comparé à un jeune arbre. Celui-ci est souvent maintenu par un tuteur, qui ne l aide pas à grandir mais à pousser.» 3. L éveil de l enfant et «l ouverture sur le monde» Tous les principes de la crèche dans son rôle d apprentissage et d autonomie de l enfant sont ici mis en relief. Les sorties et la capacité des enfants à s ouvrir sur le monde vont en être le reflet. En effet, l enfant une fois à l aise dans son cocon familial va l élargir et commencer à se confronter aux autres à la crèche, ce qui est une première transition vers la collectivité. Cette cellule permet à l enfant de se sentir en sécurité et plus sûr de lui, entouré de ces amis et du réconfort des animatrices pour évoluer vers l inconnu en groupe ou plus individuellement. Les sorties sont essentielles pour alimenter les activités de la crèche, et donner aux enfants des expériences communes à partager ensemble. La sensibilisation à la nature 16

17 Les sorties régulières aux jardins publics : outre le caractère d activité physique en plein air défouloir ou on retrouve la même structure que celle de la crèche mais dans un espace public qui intègre un horizon plus large. Ces sorties sont l occasion d éveiller les enfants au rythme des saisons qui passent, à des rencontres avec d autres enfants et aux règles de sécurité afin de cerner les limites d une sortie collective. Les sorties plus exceptionnelles et plus ciblées : comme par exemple la ferme de Paris, l aquarium de la porte Dorée, le parc floral, la cité des enfants à la Villette Celles-ci ont pour but d éveiller la curiosité de l enfant, elle sont préparées par les animatrices qui posent des questions et apportent des explications pour développer ensuite d autres activités liées à cette sortie. Ces sorties vont devenir prétexte à des dessins, des collages, des histoires basées sur un vécu collectif. Le journal des activités et des sorties permet à chacun de suivre le comportement de son enfant pendant ce moment hors de la crèche. L activité poney est le lien entre plusieurs générations de lutins, elle existe depuis maintenant plus de 10 ans. C est une sortie qui est encadrée par les parents, mais elle est animée par Sylvie qui est une personne extérieure à la crèche. Celle-ci au fil des séances connaît les enfants et effectue un véritable suivi pédagogique dans l initiation ludique. Les enfants apprennent à monter sur le poney, mais aussi à connaître l animal : à nommer les outils pour le soigner, les différentes parties du poney et les possibilités de le monter. Cette activité s effectue en toute sécurité dans le cadre campagnard de la cartoucherie de Vincennes. L éveil culturel La crèche possède plusieurs moyens pour développer l éveil artistique de l enfant : la musique, les activités plastiques, les activités sensorielles ou motrices qui sont alimentés sans cesse par de nouveaux thèmes, de nouvelles inspirations. Les sorties aux spectacles ou la bibliothèque vont dans ce sens et stimulent l esprit créatif et l imaginaire de l enfant. Régulièrement les enfants ont la chance de pouvoir assister à des spectacles dans divers théâtres parisiens. Ces spectacles sélectionnés pour les plus jeunes sont une forme d éveil à des émotions différentes de celles de la vie quotidienne mais aussi la découverte de la représentation de l imaginaire. La bibliothèque enfance où les plus grands vont au moins une fois par mois, offre aux enfants un choix inépuisable de nouvelles histoires. La crèche parentale à une force très singulière, en effet chaque parent est libre de proposer sa spécialité ou de faire partager sa passion En collaboration avec les animatrices, ces initiatives sont très appréciées lors des permanences ou des sorties. De plus, les origines très diverses des parents sont une ouverture sur les différentes cultures du monde par le biais de la langue, des chansons, de contes, mais aussi par la cuisine, les fêtes et les coutumes. 4. Le respect de l enfant 17

18 Respect du rythme de l enfant Le temps, les rythmes ont un rôle prépondérant à jouer dans la construction psychique du jeune enfant. Les enfants ont une perception du temps différente de celle des adultes. Ils ont besoin de plus de temps pour digérer les sensations et émotions qu ils vivent et ainsi se construire. Il est donc très important, au sein de l espace de vie qu est la crèche, d être attentif à cette question et de veiller au maximum au respect du rythme naturel de chaque enfant. Temps des enfants, temps des parents Notre société impose des rythmes peu en accord avec les rythmes biologiques. Nos modes de vie d adultes et d adultes travailleurs contraints aux horaires, peuvent épuiser nos enfants, les heurter et les déstabiliser. Chaque enfant passe chaque jour entre 5h et 9 h en moyenne au sein de la crèche. C est donc un lieu extrêmement important dans sa vie. Nous devons donc nous efforcer pendant ce laps de temps d adapter la structure et l organisation de la journée afin d être en accord avec les rythmes de l enfant. Il nous faut au maximum éviter de répliquer au sein de la crèche la gestion du temps qui nous est généralement imposé en tant qu adulte dans notre vie de tous les jours. Chaque parent qui travaille se rend compte du manque de temps et du non respect de ses rythmes biologiques qu imposent les contraintes professionnelles. La plupart des parents, quelle que soit leur vie professionnelle ont d ailleurs bien conscience de la valeur du temps passé avec leur enfant, et essaient d en dégager un maximum. Il s agit donc de faire de la crèche un «espace temps» préservé avec un rythme spécifique adapté aux jeunes enfants. Cette notion est d autant plus importante en crèche, qu une fois à l école maternelle puis primaire les enfants sont généralement soumis au temps des adultes avec une absence de sieste, de longues heures de garderie après l école, des mercredis après-midi à occuper, des congés scolaires à remplir par des séjours en centre aéré ou des vacances chez les grands-parents Il est donc essentiel qu en crèche parentale chaque parent et membre de l équipe éducative soit sensibilisé à cette question du rythme de l enfant durant sa journée passé à la crèche. Concilier le rythme de l enfant et les contraintes de la collectivité En collectivité, le respect du rythme biologique de l enfant est parfois difficile à obtenir pour des raisons pratiques. Toutefois la journée de l enfant au sein de la crèche (organisation des sorties, des heures de repas et de sieste, des activités, etc ) doit être prioritairement organisée afin de ne pas 18

19 imposer aux enfants des rythmes contraignants. Bien sûr chaque enfant a des rythmes qui lui sont spécifiques, mais en aucun cas, les contraintes de la collectivité ne doivent l'emporter sur le respect de ses rythmes. C'est à la crèche de s'adapter à chaque enfant, non l'inverse. L importance des repères Pour s orienter dans les différents temps de la journée, des semaines, le jeune enfant doit pouvoir compter sur deux sortes de balises : des repères prévisibles dans le temps formulés par les adultes et les rituels, sortes d accompagnement affectifs immuables (comme l histoire racontée avant d aller au lit, ou le jeu de devinettes sur le menu du déjeuner). Il est également essentiel de dialoguer avec les enfants afin de connaître leur désir et de les informer du déroulement prévisible de la journée. Sans imposer véritablement de rythme, on se rend compte également de la force d entraînement du groupe. C est un élément important qui permet à l équipe éducative de gérer le groupe et d amener chaque enfant à faire la sieste, prendre son repas ou aller aux toilettes. La plupart des enfants vivent bien cette assimilation à un rythme collectif, cela leur permet de s intégrer au groupe et d avoir des repères par rapport au comportement des autres enfants. Toutefois il convient d être vigilant avec chaque enfant et de s assurer que certains ne vivent pas ce rythme comme une contrainte. La crèche doit donc veiller à ce que l effectif d encadrement soit suffisant pour prendre en compte les besoins individuels de chaque enfant et l équipe éducative doit être vigilante afin d identifier le comportement des enfants qui pourrait signaler un problème. Des ruptures de rythmes, trop d énergie gaspillée, trop de contraintes de temps sont autant d éléments susceptibles de contribuer au mal-être de l enfant. Cela peut se traduire par de l agitation, de l hyper excitation mais aussi par des replis passifs. Le temps de la rêverie Dans notre société actuelle, l inactivité est profondément dévalorisée au profit d une recherche permanente d activité. Les moments de repos, de réflexion, d évasion intellectuelle n ont plus beaucoup leur place. Le phénomène affecte de plus en plus d enfants qui sont soumis dès leur plus jeune âge à des agendas surchargés, par des parents qui ont peur de l ennui ou qui assouvisse ainsi un désir d ascension sociale. Il est important que la crèche ne soit pas soumise à cette peur de l ennui ou à cette tentation de vouloir remplir chaque moment de la journée, par une activité, une sortie ou un jeu. L équipe éducative doit donc prévoir tout au long de la journée, des moments de calme individuel durant lequel l enfant aura le loisir de ne rien faire, d observer, de s occuper seul. Ce temps réservé à la rêverie est devenu un luxe pour nos enfants qu il est primordial de préserver. 19

20 Les besoins de repos et de sommeil sont également très importants. Ils permettent le bon développement du jeune enfant (maturation du système nerveux, production de l'hormone de croissance, récupération physique...) La crèche doit être organisée de façon à répondre au besoin de sommeil de chaque enfant, à chaque instant de la journée. De sa personnalité La première enfance va de la naissance à trois ans. Cette étape de l évolution de l enfant est considérée comme essentielle : les principales structures de la personnalité de l enfant sont mis en place et conditionneront son devenir. La personnalité pourra bien sur toujours évoluer, se moduler mais les fondements, les principes de la personnalité s installent à cette période. De 1 à 3 ans : vers une personnalité autonome. Plusieurs étapes du développement de l enfant vont s enchaîner et influer sur le développement de sa personnalité. Ce développement n est pas à prendre uniquement comme une simple succession d étapes mais aussi comme une intégration de la conquête de sa personnalité par chacun. Pendant la première année de la vie de l enfant deux phases distinctes sont décrites (cf Spitz) : - le stade pré- objectale (de la naissance à la fin du deuxième mois) le nourrisson vit en parfaite symbiose avec sa mère. Elle n est pas encore individualisée, elle reste vécue et perçue dans sa dimension fonctionnelle comme la mère nourrissante. - le stade objectal débute vers trois 3 mois il correspond à la période de différenciation de l objet maternel : la mère représente pour l enfant le premier «objet» et symbolise ainsi le monde extérieur. Sur le plan psychique la période qui s étend de la naissance à trois mois est qualifiée de prégénitale. Elle comporte un stade oral qui dure jusqu à la fin de la première année, puis un stade anal et enfin un stade urétral A travers ces stades, plusieurs phases peuvent être décrites et qui amènent progressivement l enfant vers son individualité : l acquisition d une autonomie de déplacement Premier bouleversement physique, la marche ouvre une nouvelle dimension à l enfant il devient sujet de sa locomotion et non un «objet» que l on déplace. La station debout lui permet d appréhender le monde de face et d enrichir ses perceptions. La prédominance de l analité Le vécu du corps évolue. L énergie des pulsions passe et cohabite de l oralité ( plaisir buccal) 20

21 à l analité (maîtrise des sphincters, mouvements de retentions et d expulsions qui provoque du plaisir). Le vécu du stade anal influe sur la personnalité du futur adulte. (cf les théories psychanalytiques ). L acquisition du langage La maîtrise des sphincters n est pas seulement un événement physiologique mais se traduit aussi par un désir d échange, de communication avec le père ou la mère. Entre 1 ans et 3ans l acquisition du langage va élargir les possibilités de communication. La maîtrise du signe et des symboles permet à l enfant d accéder à l univers de la représentation. L enfant peut commencer à penser les objets et les personnes en leur absence. La conscience de soi L enfant passe d un stade où il n avait aucune conscience de soi à un stade à la fin de la première année où il sait distinguer le moi du non moi. Il possède alors un embryon de personnalité. A partir de l observation, l imitation et de l identification à autrui il conquiert une conscience du moi. Vers 18 mois l enfant reconnaît son visage devant le miroir : il a alors conscience de son individualité corporelle et psychique. La capacité vers 3ans à dire «je» caractérise cette conquête de l autonomie et de la conscience de soi. Il devient donc un sujet à part entière. Sujet de ses actions par une meilleure maîtrise de son corps et de ses pensées par la mise en place des fondements essentiels de sa personne. Entre deux et trois ans l enfant se rend compte de l individualité de sa mère et qu elle forme un couple avec le père : c est l âge du «complexe d Oedipe». Dans la seconde enfance (3 à 6 ans), l enfant intègre la différentiation du «moi» (vers 3 ans ) qui se traduit par une crise d indépendance : l enfant prend conscience de son individualité. Le respect de la personnalité de l enfant Le respect de la personnalité de l enfant passe tout d abord par une compréhension de la constitution de cette personnalité et par un accompagnement de l émergence de la personnalité dans sa singularité : C est une des tâches fondamentales des éducateurs (professionnels) et des parents tout au long de cette première enfance dans le cadre de la crèche. La crèche parentale de par sa structure et sa vocation doit donc favoriser un développement de l enfant qui accompagne, guide, encourage, valorise cette personnalité en devenir. Elle doit permettre le plus possible à l enfant de devenir acteur, sujet de son propre développement en lui permettant d être, d agir, de communiquer, d apprendre, de créer à son initiative et à son propre rythme. Toutes les stratégies éducatives : observation, échanges, écoute du rythme de l enfant, le jeu, expression corporelle, graphique.doivent être mise en place dans le sens de l enfant dans 21