MALI RAPPORT MENSUEL CONJOINT SUR LA SECURITE ALIMENTAIRE. 24 Août 2001 Ce Rapport couvre la période du 25 juillet au 24 août 2001
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- Marie-Anne Brisson
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1 FEWSNET/USAID OMA/APCAM MALI RAPPORT MENSUEL CONJOINT SUR LA SECURITE ALIMENTAIRE 24 Août 2001 Ce Rapport couvre la période du 25 juillet au 24 août 2001 RESUME Après un démarrage satisfaisant, l évolution de la campagne agricole 2001/02 est bonne dans les principales zones agricoles du pays. Les conditions climatiques demeurent favorables avec une pluviométrie satisfaisante, un bon rythme de la crue et une situation phytosanitaire relativement calme. Tout cela a alors permis une bonne évolution des réalisations d emblavures et assuré un développement très satisfaisant des plants. Les superficies semées en céréales de cette année sont globalement plus importantes que celles de l année dernière. Les différents stades phénologiques observés sont normaux et l aspect végétatif des plants est bon. Les pâturages sont bons en général. L analyse des images de l Indice de Végétation par la Différence Normalisée (NDVI) de la deuxième décade d août 2001 montre que la régénération de la biomasse continue sa progression du sud vers le nord. Par rapport à la moyenne, les conditions de biomasse sont globalement moins favorables dans la région de Kayes, le nord de celles de Koulikoro et Ségou, le sud-ouest de Sikasso. Les conditions d abreuvement sont satisfaisantes dans l ensemble. Les troupeaux séjournent en ce moment dans les pâturages d hivernage. Selon l analyse de l OMA et du FEWS NET, les prix ne devraient pas s emballer davantage pendant la période de soudure. Les bonnes perspectives de la pluviométrie telles qu elles se manifestent actuellement encouragent les producteurs et les commerçants à déstocker. Ainsi, on peut s attendre à l amorce de la baisse des prix des céréales sur les marchés de consommation. I. BONNE EVOLUTION DE LA CAMPAGNE AGRICOLE 2001/02 Après un démarrage satisfaisant à la faveur de bonnes conditions climatiques, la campagne agricole 2001/02 poursuit à présent une bonne évolution dans les principales zones agricoles Un Projet de l USAID géré par Chemonics International Inc. USAID/FEWS NET B.P.34 Bamako, Mali Tel: (223) Fax: (223) mtogola@fews.net
2 2 du pays. Ces conditions climatiques sont définies par des pluies satisfaisantes, bien reparties dans le temps et dans l espace, une bonne avancée de la crue et une situation phytosanitaire relativement calme. Ces conditions ont alors permis une bonne évolution des réalisations d emblavures et assuré un développement très satisfaisant des plants. Comme l atteste l estimation des pluies par satellite pendant la deuxième décade d août, les principales zones agricoles du pays ont été suffisamment arrosées. Les pluies recueillies ont été très fortes à travers les régions de Koulikoro, Sikasso, Ségou, Kidal et dans le Séno- Bankass au sud de Mopti. Cependant, de faibles pluies sont relevées dans la région de Kayes, surtout à l ouest, dans les régions de Tombouctou, Gao et au nord de celle de Koulikoro (Figure 1-1). Comparée à la moyenne, la situation est meilleure et même nettement meilleure principalement dans le Séno-Bankass à Mopti et dans la région de Kidal. Elle est moindre dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso et Ségou (Figure 1-2). FIGURE 1 : ESTIMATION DES PLUIES PAR SATELLITE (METEOSAT) 1. Deuxième décade août Deuxième décade août 2001 comparée à la moyenne FEWS NET/Mali Source: NOAA D après la Direction Nationale de la Météorologie, les hauteurs de pluies enregistrées cumulées au 20 août demeurent supérieures aux moyennes inter-annuelles ( ) excepté à Mahina, Yélimané (Kayes) et Bamako. La situation est dans l ensemble meilleure à celle de l année dernière à la même période.
3 3 La crue continue sa montée franche sur les cours d eau du pays. A la date du 20 août, les niveaux sur le fleuve Niger sont supérieurs à ceux de l année dernière à la même période et aux moyennes inter-annuelles à Diré et Gao. A Koulikoro, les cotes relevées sont largement supérieures à celles de l année dernière à la même période tandis qu à Mopti elles sont inférieures. Elles demeurent inférieures aux moyennes inter-annuelles au niveau des deux stations. Quoi qu il en soit, le niveau et le rythme d avancée de la crue sont jugés bons pour les activités agricoles, notamment la riziculture. La situation phytosanitaire reste relativement calme. Néanmoins des larves de sauteriaux ont été observées dans les friches, les jachères et les abords immédiats des champs aux environs de Bamako et dans les localités de Kayes, Nioro et Gao. Des traitements ont été effectués par le service de la Protection des Végétaux (PV). Un début de regroupement des oiseaux granivores pour la nidification est observé dans les régions de Mopti et Gao. Le criquet pèlerin a fait son apparition dans sa zone traditionnelle de l Adrar des Iforas à Kidal. Après les semis effectués à temps en juin et juillet, les cultures se présentent comme suit: Le coton est à la phase de floraison avec un début de formation de capsules. Les réalisations de cette année ont dépassé les prévisions (106%). Elles sont plus importantes de 57% par rapport à celles de l année dernière. Le mil/sorgho est au stade de montaison en général. Les prévisions d emblavures sont globalement atteintes voire dépassées. Ces proportions sont plus grandes que celles de l an passé. Le maïs est à la maturité dans l'ensemble. Cependant, la récolte a commencé dans certaines localités où le maïs est consommé ou vendu frais. Le riz pluvial est au tallage alors que le repiquage du riz irrigué se poursuit. L arachide est à la maturité-récolte. Les champs sont bien tenus et les plants présentent un bon aspect végétatif. La campagne agricole 2001/02 évolue jusque là, de manière satisfaisante dans le pays. II. CONDITIONS D ELEVAGE Les pâturages offrent un bon état en général. La régénération continue dans les régions du nord du pays (Tombouctou, Gao, Kidal). Les herbacées sont au stade de floraison-épiaison. L analyse des images satellitaires de la biomasse (NDVI : Indice de Végétation par la Différence Normalisée) de la deuxième décade d août 2001 montre que la régénération de la biomasse a dépassé les frontières mauritaniennes à l ouest (nord des régions de Kayes et Koulikoro) et le sud des régions de Tombouctou et Gao (Figure 2-1). Par rapport à l année dernière à la même période, les conditions de biomasse sont nettement plus favorables cette année dans les régions du centre, du nord du pays (Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal) et au nord-est de celle de Sikasso (Figure 2-2).
4 4 Comparativement à la moyenne, les conditions de biomasse de la décade sont globalement moins favorables dans la région de Kayes, le nord de celles de Koulikoro et Ségou, le sud-ouest de Sikasso. Ailleurs elles sont nettement plus favorables (Figure 2-3). FIGURE 2 : ESTIMATION DE LA BIOMASSE (NDVI) 1. Deuxième décade août Deuxième décade août 2001 comparée à la 2ème décade août Deuxième décade août 2001 comparée à la moyenne FEWS NET/Mali Source: NASA Les conditions d abreuvement sont bonnes et les animaux présentent un état d embonpoint satisfaisant. Les animaux séjournent dans les pâturages d hivernage. III. MARCHES 1. EVOLUTION DES PRIX DURANT LES HUIT PREMIERS MOIS DE LA CAMPAGNE DE COMMERCIALISATION 2000/01 L analyse conjointe de FEWS NET/Obsérvatoire du Marché Agricole (OMA) montre qu au cours des huit premiers mois de la campagne 2000/01 (novembre-juin), les marchés céréaliers ont été marqués dans l ensemble par des mouvements de hausse significatifs des prix des céréales sèches (mil/sorgho/maïs). On notera, toutefois, à l intérieur de ce mouvement une baisse des prix des céréales sèches à la consommation entre les mois de novembre et décembre En mai et juin 2001, les prix des céréales sèches ont connu de faibles fluctuations dans l ensemble. En effet, durant cette
5 5 période, le prix à la consommation du mil est passé de 126 à 125 FCFA/Kg à Ségou, principale zone de production de mil. Sur ce marché significatif du pays, les mouvements de hausse des prix enregistrés au début de l année 2001 ont été si forts qu ils ont dépassé leur niveau de l année dernière et celui de la moyenne des cinq dernières années (Graphique 1) Graphique 1. EVOLUTION DU PRIX MOYEN DU MIL MARCHES DE SEGOU VILLE: Moyenne , FCFA/KG Nov Dec Jan Fév Mars Avril Mai Juin Juil Août Sep Oct Moyenne FEWS NET/Mali Source: OMA Les hausses de prix, significatives et soutenues, enregistrées cette année s expliquent par une demande pressante consécutive au déficit de la campagne agricole 2000/01 non seulement au Mali mais aussi dans les pays de la sous-région, exceptée le Sénégal. Le Mali, moins affecté et disposant d un potentiel plus important, a servi de marché d approvisionnement pour les pays voisins (Graphique 2). Le riz, contrairement aux céréales sèches, ne présente aucune spécificité cette année au point de vue mouvement par rapport à la campagne 1999/00. En effet, jusque là, les prix moyens à la consommation sont restés relativement au même niveau que ceux de la campagne 1999/2000..
6 6 Année 2001 Juillet Juin Mai Avril Mars Graphique 2. Evolution des Exportations des Céréales (mil, sorgho, maïs) vers les pays voisins du Mali: janvier - juillet 2001 Côte d'ivoire Burkina Faso Mauritanie Sénégal Niger Algérie Février Janvier Tonnes métriques Source: OMA 2. MESURES ARRETEES AU MALI ET LEURS IMPLICATIONS EN VUE D ASSURER UN APPROVISIONNEMENT CORRECT DES POPULATIONS Mesures arrêtées Face à la situation de déficit que le pays a connu au cours de cette campagne de commercialisation 2000/01, les dispositions prises par divers acteurs ont porté sur: La distribution gratuite aux populations hautement vulnérables de tonnes de céréales sèches, essentiellement dans le Nord du pays En plus de ce programme il y a d'autres Organismes et Organisations Non Gouvernementales impliqués dans des programmes vivres contre travail en direction de ces populations du nord, qui ont distribué dans ce cadre près de tonnes de céréales. La possibilité donnée aux exploitants de faire la contre saison sur l ensemble du réseau d irrigation de l Office du Niger avec la redevance eau, qui passe de FCFA/ha en saison hivernale à F en contre saison pour les casiers de classe 1, classe 2, classe 3 et hors casier. Et enfin, la lutte par la PV contre les déprédateurs en général et les oiseaux en particulier.
7 7 Implications Les distributions dans les localités septentrionales hautement vulnérablesont débuté depuis le mois d Avril. Cette action a, certes, provoqué une légère baisse des prix des céréales dans la deuxième quinzaine du mois d Avril. Cependant, après cette légère baisse, les fluctuations de prix ont repris à la hausse avec toutefois des amplitudes nettement plus faibles qu avant la distribution. L autorisation de la contre saison sur l ensemble du réseau de la zone Office du Niger, le coût abordable de la redevance eau en contre saison et la lutte contre les oiseaux ont, selon les producteurs, incité beaucoup d entre eux à faire la culture de contre saison. Ainsi, la production de riz attendue de cette contre-saison devrait être atteinte sinon dépassée. Ce qui aura pour conséquence une amélioration de la disponibilité en riz, augmentation des revenus producteurs et partant le maintien des prix du riz à un niveau acceptable par rapport à celui des céréales sèches. 3. EVOLUTION PROBABLE DES PRIX DES CEREALES DURANT LA PERIODE A VENIR Comme chaque année, l évolution des prix en période de soudure dépend de plusieurs facteurs dont le plus important est la pluviométrie. Seule, une bonne pluviométrie peut garantir une amélioration de l approvisionnement des marchés grâce aux déstockages des producteurs et commerçants impliquant une évolution douce des prix sur les marchés. Selon les commerçants rencontrés lors des investigations de l OMA, les prix ne devraient pas s emballer davantage pendant la période de soudure si les perspectives d une bonne pluviométrie se poursuivent. Ceci entraînerait le déstockage au niveau villageois, toute chose qui contribuera à améliorer davantage l état d approvisionnement des marchés. De notre point de vue, les bonnes perspectives de la pluviométrie telles qu elles se manifestent actuellement ajoutées aux distributions des céréales et à toutes les autres mesures mises en œuvre dans les différents pays contribueront à baisser la tension des prix au cours de la période de soudure.
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