Protection des plantes

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1 PBI SUR ROSIERS EN ESPACES VERTS OBJECTIFS : Identifier et quantifier les ravageurs rencontrés (essentiellement pucerons) sur la roseraie afin d évaluer leurs impacts sur les rosiers; Identifier et quantifier la faune auxiliaire naturellement présente afin d évaluer son impact sur les ravageurs. Etudier la dispersion et la dynamique de population des ravageurs et de leurs auxiliaires en espaces ouverts. ACTIONS : Comptage, tous les 15 jours, sur 22 variétés de rosier, des populations de ravageurs et d auxiliaires naturellement présents. PARTENAIRES : Site expérimental : Roseraie de Sasseville en Caux (76) ANNEE : 28 RESUME : Les collectivités sont de plus en plus sensibles au respect de l'environnement et elles souhaitent connaître les techniques qui leur permettraient de limiter les applications chimiques. Les massifs de rosiers sont assez nombreux dans les collectivités et sont très souvent des réservoirs à maladies et parasites. Ils ont donc été choisis pour réaliser ces expérimentations en PBI. Ce programme est nouveau et la mise en œuvre de la PBI sur la collectivité s'étalera sur 5 ans. L'objectif de la 1ère année de programme a été de mettre l'accent sur la problématique pucerons et sur la faune auxiliaire naturelle présente. Dans les années à venir, en fonction des observations, nous développerons d'autres axes de travail. En 28, les relevés effectués pour chaque parcelle sont, pour les ravageurs : nombre de rosiers atteints/ nombre de boutons atteints par rosiers/ degré d'attaque défini par classe/ présence de pucerons ailés. Pour les auxiliaires : nombre de rosiers avec présence de parasitisme/ nombre de rosiers avec des traces de prédation. Les suivis sur cette année 28 nous ont permis de noter la présence de ravageurs (pucerons) tout au long de l'essai avec en moyenne de 4 à 6% de rosiers atteints. Le principal ravageur rencontré et étudié est le : Macrosiphum rosae. Parallèlement à cela, nous avons pu constater la présence d'auxiliaires naturels tels que : hyménoptères parasitoïdes, syrphes, chrysopes (oeufs), cécidomyies, coccinelles. Ceux-ci ont permis de limiter les niveaux d'attaque avec un niveau en grande majorité qui ne dépasse pas le niveau 1 (<1 individus par plante observée) et ont permis de maintenir ainsi un équilibre en deçà du seuil de nuisibilité pour la culture. Toutefois, la population de pucerons n'a jamais été totalement éradiquée, et reste préoccupante notamment en début de saison. Le problème maladies sur rosiers s'est avéré également très important. Ces problématiques seront étudiées de manière plus approfondie l année prochaine. Protection des plantes p.1

2 MATERIEL VEGETAL : 22 variétés de rosiers. : Rosier 'Leda' Rosier 'Lucia' Rosier 'Félicia' Rosier 'Prosperity' Rosier 'Pénélope' Rosier 'Thermidor' Rosier 'Fée des neige' Rosier 'Pink surprise' Rosier 'Westerland' Rosier 'Jacques Amiot' Rosier 'Reims' Rosier 'Caroline Testut' Rosier 'Rose à parfum de l'haye' Rosier 'Mme de Sévigné' Rosier 'Charles de Mils' Rosier 'Reine des violettes Rosier 'Agnès' Rosier 'Ghislaine de Féligonde' Rosier 'Buff Beauty' Rosier 'Souvenir d'andré Raffy' Rosier 'Hansa' Rosier 'Dame patronnesse d'orléan' MATERIEL TECHNIQUE : Dispositif expérimental : La roseraie de Sasseville fait m² et compte 44 variétés de rosiers différents couplés à plusieurs espèces de plantes vivaces et de végétaux ligneux en pourtour (Malus, Prunus, Fagus, Sambuscus, Cornus, Choisya, Buddleia, ). La roseraie est formée de 8 parcelles carrées entourées d une bordure fleurie composée essentiellement de Nepeta, Géranium, Helianthemum. Les parcelles centrales sont découpées en 4 petites parcelles de rosiers d environ 8 à 15 pieds chacune. Ce sont ces parcelles que nous avons étudiées. Sur chacune de ces petites parcelles 3 rosiers ont été suivis. En grisé : Zone non étudiée Protection des plantes p.2

3 Méthodes de comptage : Des comptages sont effectués tous les 15 jours de la semaine 2 à la semaine 34, sur 3 rosiers de chaque variété, pris au hasard. Le principal ravageur rencontré et étudié est le puceron : Macrosiphum rosae. Est relevé pour chaque parcelle étudiée et par rosier : Pour les ravageurs : - le nombre de rosiers atteints - le nombre de boutons atteints par rosier - le degré d attaque défini par classe : Classe individu Classe 1 1 individus Classe 2 25 individus Classe 3 5 individus Classe 4 75 individus Classe 5 > 75 individus - la présence de pucerons ailés, correspondant à un % de la population de pucerons défini précédemment : Classe % Classe 1 1 à 25% Classe 2 26 à 5% Classe 3 51 à 75% Classe 4 76 à 1% Pour les auxiliaires : Est comptabilisé le nombre de rosiers avec présence ou non de parasitisme en définissant des classes et/ou présence ou non de prédation (traces observées ou présence de prédateurs). Le pourcentage de parasitisme est défini selon les classes suivantes : Classe % Classe 1 1 à 25% Classe 2 26 à 5% Classe 3 51 à 75% Classe 4 76 à 1% Méthode de détermination : Pour déterminer les espèces d insectes rencontrés sur la roseraie un prélèvement est effectué à l aide d un aspirateur à bouche. Aa Chaque opération culturale ainsi que les traitements phytosanitaires effectués sur la roseraie sont scrupuleusement répertoriés afin d évaluer leur impact sur la faune auxiliaire. Ponctuellement des prélèvements ont été effectués à l aide de filets fauchoir. Protection des plantes p.3

4 RESULTATS : Présence du ravageur (pucerons) : Pourcentage de rosiers atteints S2 S22 S24 S26 S27 S29 S3 S32 S34 Semaine Evolution du nombre rosiers atteints (répartition par classe d'attaque) S2 S22 S24 S26 S27 S29 S3 S32 S évolution des populations de pucerons ailés nombre de plantes atteintes S2 S22 S24 S26 S27 S29 S3 S32 S34 classe4 classe3 classe2 classe1 Dès les premières semaines d observation, le nombre de plantes touchées oscille entre 4 et 6%. L intensité des foyers est restée cependant relativement faible, la classe la plus importante étant de 1 (soit < 1 pucerons) et celle maximale de 3 (< 5 ind.). Ainsi si la présence de pucerons a été continue sur toute la période de l essai, celle-ci n a cependant jamais provoqué de dégâts. On observe un effet de vague, avec une baisse du nombre de plantes atteintes de la semaine 27 à 32. Protection des plantes p.4

5 La dynamique de population des pucerons ailés donne une indication des risques potentiels de dissémination. On observe que cette population est plus abondante en début de saison mais avec une répartition par classe plus hétérogène. A partir de la semaine 27, quelques foyers demeurent mais ceux-ci présentent un risque élevé de dissémination car la concentration est plus importante (classe 4) Présence des auxiliaires naturels : Pourcentage de rosiers atteints avec présence d'auxiliaires 1,% 8,% 6,% 4,% 2,%,% S2 S22 S24 S26 S27 S29 S3 S32 S34 Semaine nbre de rosiers atteints avec présence d'auxiliaires évolution du nombre de rosiers atteints et avec présence d'auxiliaires S2 S22 S24 S26 S27 S29 S3 S32 S34 nombre de rosiers avec présence d'auxiliaires (répartition par classe des parasitoïdes et prédateur) S2 S22 S24 S26 S27 S29 S3 S32 S34 Prédateur Parasitoïde classe4 Parasitoïde classe3 Parasitoïde classe2 Parasitoïde classe1 Protection des plantes p.5

6 La présence d auxiliaires naturels a été relevée dès le début des observations. Au départ, le pourcentage de plantes atteintes présentant des auxiliaires oscille entre 2 et 4% puis à partir de la semaine 26, ces niveaux atteignent près de 8%. Les auxiliaires principalement présents au départ ont été des parasitoïdes, en particulier des auxiliaires de la famille des Braconidae (Aphidius spp., Praons), et des Aphelinidae (Aphelinus sp.) formant des momies très caractéristiques sur la plante. Une bonne partie des foyers observés sont parasités presque à 1% (classe 4). La présence de prédateurs s est intensifiée à partir de la semaine 26. Des traces de prédation sont surtout visibles (pucerons vidés de leur contenu), on note en plus ponctuellement la présence de ces prédateurs. Il s agit par ordre d arrivée et par ordre d importance : des syrphes (les premières larves apparaissant en semaine 2, par la suite présence continuelle d œufs, de larves et d adultes), des chrysopes (un adulte en semaine 22, présence d œufs continue à partir de la semaine 27, la larve n a jamais été observée, elle a essentiellement un comportement nocturne), des cécidomyies (des larves sont observées en semaine 26), des coccinelles (coccinelle Harmonia en semaine 26 et coccinelle à deux points en semaine 27), des punaises prédatrices de la famille des Miridae (observées en semaines 27, 29), et de la famille des Anthocoridae (en semaine 3). La présence d araignées est également relevée très fréquemment. Toutes les araignées ont un rôle prédateur. nombre de rosiers avec présence semaine 2 Semaine 22 Semaine 24 auxiliaires prédateurs Semaine 25 Semaine 27 Semaine 29 Semaine 3 Semaine 32 Semaine 34 Chrysopes Punaises Coccinelles Araignées Syrphes Cette faune auxiliaire naturelle très largement observée a permis de contrôler les niveaux de populations de pucerons en maintenant un équilibre en deçà du seuil de nuisibilité pour la culture. Aucun traitement aphicide n a été effectué. Les autres ravageurs rencontrés : Ont été observés dans la roseraie d autres ravageurs moins problématiques mais qui nécessiteraient toutefois d être traités dans certains cas. Il s agit en particulier par ordre d importance (en fréquence) : - des cicadelles : 32 relevés (dont 14 en semaine 34) - des tenthrèdes : 5 relevés (dont 4 en semaine 29) - des aphrophores : 4 relevés (dont 3 en semaine 22) - des thrips : 3 relevés (dont 1 en semaine 32 et 2 en semaine 34) Protection des plantes p.6

7 nombre de rosiers avec présence semaine 2 Semaine 22 Semaine 24 Semaine 25 autres ravageurs Semaine 27 Semaine 29 Semaine 3 Semaine 32 Semaine 34 Cicadelles Thrips Aphrophores Tenthrèdes CONCLUSION : Cette première année de suivi de la roseraie montre combien la faune auxiliaire naturelle joue un rôle indéniable de régulateur des populations de pucerons. Aucun traitement n a été nécessaire. L environnement est apparu favorable en particulier aux hyménoptères parasitoïdes, aux auxiliaires prédateurs tels que syrphes, chrysopes en particulier. Nous notons cependant un meilleur contrôle des populations sur la deuxième phase de l été (avec 8% de rosiers atteints présentant des auxiliaires) par contre les premières attaques du printemps sont moins bien contrôlées (2 à 4% des rosiers atteints présentent des auxiliaires). Il peut s avérer par conséquent utile pour l année prochaine de prévoir quelques lâchers préventifs de prédateurs qui viendront compléter l action des parasitoïdes, qui s avèrent insuffisantes en début de culture. Les autres ravageurs tels que cicadelles et tenthrèdes doivent également être surveillés. De même, nous mettrons également l accent l année prochaine sur les maladies, qui se sont révélées également un problème relativement important. Protection des plantes p.7

8 Planche photo : Les auxiliaires parasitoïdes rencontrés : Adultes d Aphidius sp. Momie d Aphidius sp. Praon spp. Momie d Aphelinus abdominalis Les auxiliaires prédateurs : Traces de prédation (pucerons vidés de leur contenu) Larve de cécidomyies (Aphidoletes aphidimyza) Punaise (Miridae) Protection des plantes p.8

9 Coccinelle Harmonia axyridis Coccinelle Adalia bipunctata Œuf de Chrysope Adulte de Chrysope Larve de Syrphes Adulte de Syrphes Araignées Protection des plantes p.9

10 Les autres ravageurs : Tenthrède du rosier (Arge pagana) Tenthrède (Endelomyia aethiops) Aphrophores (crachat de coucou) Les cicadelles (Edwardsiana rosae) Les maladies également rencontrées : Anthracnose (à conf.) Chancre à Coniothyrium spp. Protection des plantes p.1

11 Carence? Mildiou (Peronospora sparsa) à conf. Marssonina rosae (maladie des taches noires) Faux mildiou?? Chlorose (carence ) Taches en mosaïque (virus?) Protection des plantes p.11