PUCA. (Plan Urbanisme Construction Architecture) «Urbanisme de Projet : Acteurs et Outils d un processus en évolution»

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1 PUCA (Plan Urbanisme Construction Architecture) «Urbanisme de Projet : Acteurs et Outils d un processus en évolution» Roberta Morelli Ecole Nationale Supérieure d Architecture de Paris Val de Seine Le projet urbain «Ile de» Rapport monographique

2 Introduction Le projet urbain «Ile de» Depuis les vingt cinq dernières années, est devenue une «ville laboratoire» en matière d urbanisme. Ceci est dû, en particulier, à la politique urbaine amorcée par Jean Marc Ayrault, en 1989, avec la transformation de l Ile de : en prenant l ampleur d une stratégie métropolitaine, cette opération a contribué à modifier l identité de la ville et son rapport avec sa structure physique, économique et institutionnelle. Sixième métropole française, est une ville à faible densité (1 000 hab/km 2 ), avec ha de surface occupée et habitants pour la seule commune ( dans l agglomération). Cœur dynamique de l estuaire de la Loire, la ville est caractérisée premièrement par sa relation à l eau, qui est à l origine d une histoire urbaine mouvementée. Née de son port il y a ans avec 350 km de rives sur la Loire et l océan a été d abord une place forte du commerce, puis de la construction navale, jusqu à la fermeture des chantiers qui a provoqué une crise économique profonde, de la fin des années A partir de ce moment la ville s est trouvée confrontée à la nécessité de rénover son image, relancer son économie et de rétablir un nouveau rapport avec son fleuve. Une série de projets concernant la rénovation de la structure urbaine et la transformation de l économie locale ont été, ainsi, lancés avec l objectif de donner une nouvelle identité à la ville : l arrivé du TGV (1988), le renforcement du secteur des services, le développement des activités culturelles et la mise en place d un nouveau système de gouvernance basé sur la valorisation du territoire métropolitain ont impulsé une nouvelle croissance démographique et économique. Ces processus se sont consolidés grâce aux opérations de régénération du tissu urbain existant («Centre ville», «Madeleine Champs de Mars», «Prés Gauchet Malakoff») et, en particulier, grâce au plus ambitieux projet urbain «Ile de». L ensemble de ces opérations a contribué à améliorer l attractivité de la ville et le développement de nouvelles activités tertiaires et culturelles qui ont largement compensé les pertes industrielles des années 1980 et ont renforcé le rôle de comme plate forme des services dans la région. La pluralité d enjeux stratégiques associés à la transformation de l Ile de a fait du projet urbain correspondant l une des opérations privilégiées pour projeter le développement futur de la ville dans une dimension métropolitaine. En revendiquant la capacité de gérer une forme d intelligence collective et de donner corps à une dimension culturelle auparavant inconnue, au fil du temps, le pouvoir public a inscrit le projet dans un processus de coopération intercommunale, en s appuyant sur des outils de médiatisation imaginés pour soutenir la compétition territoriale. Depuis le début des années 1990, la reconversion des friches industrialo portuaires qui occupaient l'ile de est ainsi devenue un projet de ville, donnant les bases d une nouvelle identité territoriale, sociale et politique. L évolution des programmes, des échelles et des rapports entre acteurs et outils concernant la régénération de l île de témoigne d une nouvelle manière de concevoir et porter le projet, faisant l objet des approfondissements proposés. L analyse de l étude de cas veut, en particulier, contribuer à répondre aux interrogations suivantes : 1. Comment la prise en compte du contexte politique institutionnel, économique et physique conditionnet elle la définition et la mise en place du projet urbain? 2. Comment lire l évolution de la vision du projet urbain? De quelle complexité témoigne l histoire de sa conception et de sa mise en œuvre? 3. Comment le rapport entre les acteurs impliqués influence t il la nature et le suivi du projet? 4. Comment les outils de projet interprètent ils ces rapports d acteurs et de quelle façon contribuent ils à modifier la pratique de l urbanisme locale? 5. Comment lire l avancement du projet et l articulation de ses temporalités? Tenter de répondre à l ensemble de ces questions signifie, à mon sens, approfondir le niveau de cohérence du projet, dans l évolution du rapport entre objectifs fixés et résultats obtenus.

3 1. LE CONTEXTE DE L OPERATION Le projet urbain «Ile de» 1.1 Le cadre politique et institutionnel La transformation urbaine que a amorcée dans ces dernières années a été fortement conditionnée par l évolution de la politique locale. Avant l élection de J.M. Ayrault redevenu maire de la ville, en 1989, la discontinuité des gouvernements qui se sont succédés depuis les années 60 a empêché la maturation d une culture urbaine promouvant des objectifs à long terme. Entre 1960 et 1977 l Etat prend en main le développement urbain de, alors que la municipalité a perdu son rôle sur les politiques urbaines : en associant indépendants, radicaux et socialistes, la majorité municipale conduite par André Morice donne un pouvoir démesuré à des groupes sociaux en déclin et soutient en même temps des décisions désastreuses de l Etat concernant la construction d un système de voies pénétrantes, la rénovation du quartier du Marchix et la construction de la tour de Bretagne 1. En 1977 Alain Chenard sorti de la majorité de Morice remporte la mairie profitant d une conjoncture nationale favorable ; malgré le résultat, son mandat est marqué par une forte opposition de la part de la bourgeoisie locale qui arrive à faire rebasculer le pouvoir local à droite, avec l élection de Michel Chauty en La municipalité guidée par Chenard s est focalisée sur le thèmes de l intercommunalité avec la création de l Agence d'urbanisme de l'agglomération Nantaise AURAN en 1978 et le regroupement de la myriade de syndicats existants dans la structure unique SIMAN en 1982 sur l avenir des chantiers navals menacés par la crise industrielle, sur le développement des nouvelles politiques culturelles, sur la mise en place du tramway pour rénover les transports publics et sur l idée de développer un important parc de logements sociaux. Chenard veut promouvoir de nouvelles démarches d aménagement des quartiers, en mettant l accent sur la nécessité d une approche globale des problèmes concernant le centre ville et les banlieues en déclin : son intention est de promouvoir des opérations d amélioration de l habitat capables de faire participer les populations à la définition des objectifs d aménagement. Ces démarches offrent l occasion d expérimenter de nouvelles manières d impliquer les associations et les acteurs économiques dans le champ de la requalification des tissus urbains. Le terme «projet urbain» devient alors synonyme de projet concerté. Malgré ces initiatives et face à l instabilité des conditions économiques, s affirme la tendance à privilégier le lancement de grands projets d envergure qui réoriente la politique locale : la droite semble plus propice à aller dans cette direction et la rupture avec la politique précédente devient plus qu évidente avec l élection de Chauty. Le nouveau maire décide de se focaliser sur le centre ville (les communes limitrophes sont oubliées), d assumer une position anti interventionniste au regard des sites occupés par la Navale, de s opposer au projet du tramway proposé par Chenard (la première ligne sera activée en 1985, sans être jamais inaugurée officiellement) et, enfin, d investir dans la construction d un technopole et d une cité des congrès. Cette nouvelle approche est soutenue par la Chambre de Commerce dirigée par Jean Joseph Régent à travers une série d études prospectives dont les résultats amènent à la publication de «L Enjeu. Atlantique, une métropole européenne pour l Ouest» : le document envisage la mise en place de nouveaux secteurs innovants, de partenariats publics privés et d une politique d événements et d équipements qui puisse accroitre le rayonnement international de la ville. Par contre, soumise à l aggravation des conditions économiques et démographiques qui la touchent à la fin des années 1980, la ville n accorde pas confiance à cette démarche. En effet, en 1987, la fermeture des chantiers navals sur lesquels s étaient fondées l identité et la fortune de la ville provoque un vrai traumatisme pour. La partie ouest de l île sur laquelle s étaient concentrées les activités industrialo portuaires devient une immense friche faisant bientôt l objet d hypothèses diverses d aménagement. Si l abandon des chantiers navals marque la fin d une époque, il est, à la fois, le début d une nouvelle histoire signée par une rupture politique qui amènera à terme un climat de stabilité politique favorable à la conduite de projets complexes. Aux élections de 1989, Jean Marc Ayrault, député socialiste et maire sortant de Saint Herblain, est élu maire de au premier tour, à la tête d une liste d union de la gauche regroupant des représentants du parti socialiste, du parti communiste, du parti des radicaux de gauche, des partis écologistes et de l Union démocratique pour la Bretagne. Depuis cette date, Ayrault est 1 Pinson G., Gouverner la ville par projet, Science Po Les Presses, Paris, 2009

4 Le projet urbain «Ile de» réélu maire de à trois reprises et, au fil du temps, il obtient une série de mandats parallèles (président de la Communauté Urbaine, président de Métropoles, président du CHU, etc ) qui renforcent l incidence de son pouvoir sur la conduite des transformations urbaines. En décidant de prendre du temps pour définir l avenir de l Ile de, le nouveau maire enclenche un processus qui contribuera à faire évoluer la géographie politique, sociale et économique du territoire urbain et métropolitain. 1.2 Le contexte économique La fortune de l économie nantaise a été construite pendant le XVIII ème siècle, lorsque la ville était le port le plus important de la France, ainsi qu une grande place financière connue en toute Europe. Grâce à une position géographique privilégiée, étant que ville maritime en fond d estuaire et ville fluviale traversée par la Loire, prospère grâce aux intenses trafics avec les pays européens, grâce au transport fluvial des marchandises et aussi grâce à des activités financières importantes dans les réseaux bancaires européens. Reconnue comme une des six places financières majeures en Europe, réussit à développer des secteurs complémentaires aux activités commerciales et portuaires qui laissent des traces profondes dans le patrimoine urbanistique et dans la mentalité collective de la ville jusqu à nos jours. En provoquant l arrêt de cette prospérité, la révolution du 1789 marque le début d un développement économique très différent, majoritairement déterminé par le dispositif national, suivant ses bonnes et ses mauvaises fortunes. Avec la création de Saint Nazaire, en 1838, comme nouveau port sur l estuaire de la Loire, l Etat préfigure un nouveau développement économique caractérisé par une vraie concurrence entre les deux villes. Mais en 1967 cette condition sera atténuée grâce à la décision de faire de Saint Nazaire une des huit métropoles d équilibre : l idée de fusionner les deux ports en une seule entité ayant le statut de port autonome confié aux services nationaux, conduit l Etat à constituer l OREAM (organisation régionale d études d aménagement de l aire métropolitaine de Saint Nazaire) avec l objectif de traiter les problématiques du port et de son environnement naturel et économique, à partir de l analyse et de l observation du territoire concerné. Malgré des résultats opérationnels modestes, cette institution alimente une évolution importante par rapport aux approches économiques précédentes et elle contribue à focaliser un intérêt de type national sur ce contexte. Pendant presque deux cent ans l évolution de a donc été conditionnée par des décisions prises par l Etat central : le transfert des activités portuaires en aval opéré au XIX ème siècle contracte les activités économiques nantaises, alors que la création du port autonome réalisée le siècle suivant fait passer le contrôle des ces activités des mains des professionnels (Chambre de Commerce) à celles des services de l Etat. Obligée à faire face à ces mutations, au début du XXème siècle trouve la force de relancer son économie, en misant sur une industrie diversifiée basée sur la mécanique, la métallurgie, l industrie agroalimentaire et les chantiers navals. Les conditions d une nouvelle prospérité sont créées via l intégration de ces filières : la biscuiterie et l industrie de la conserve se développent afin de répondre aux besoins de la marine, ainsi que l industrie métallurgique nait du sillage de l industrie de la conserve et de la construction navale. Mais ces filières entrent en crise dans les années , provoquant la destruction de milliers d emplois et la captation des entreprises locales par des capitaux nationaux ou étrangers. La bourgeoisie industrielle et commerciale nantaise perd peu à peu le contrôle des principales industries et du développement économique local. L Etat assume une position de plus en plus forte dans la conduite du développement économique local avec les décisions déjà citées des années , dont font partie aussi les décisions de construire un terminal méthanier à Montoir de Bretagne, d agrandir la raffinerie de Donges et de construire une centrale thermique à Cordemais, pour faire de la nouvelle métropole d équilibre un des plus importants ports énergétiques français. En voulant intégrer la région nantaise dans un schéma productif national, l intervention économique de l Etat se focalise sur la ville centre. A la suite des lois de décentralisation des années 1980, peut compenser la perte d emplois industriels grâce aux délocalisations administratives et au développement des services liés à son statut de capital régionale et de métropole d équilibre. Malgré ces efforts l action étatique ne résout pas le problème structurel important de la ville, lié à la surreprésentation des activités secondaires et tertiaires à faible valeur ajoutée. 2 2 Ibid.

5 Le projet urbain «Ile de» Au milieu des années 1980, lorsque la fermeture des chantiers navals annonce une blessure profonde dans le contexte socio économique nantais, la ville est confrontée à une forte perte d emplois et la carence de qualifications professionnelles de haut niveau compromettent son aptitude à développer des fonctions métropolitaines importantes. L interruption définitive des activités industrialo portuaires pose rapidement la question de la transformation du site occupé par les chantiers navals sur la point ouest de l île. En focalisant l intérêt d un vaste nombre d acteurs locaux ce site devient bientôt l objet de plusieurs propositions, dont la construction d une Cité internationale d affaires proposée par le Président de la Chambre de Commerce, Régent résonne fortement : l idée est d accueillir les directions générales de grands groupes internationaux et de créer des grandes surfaces d exposition, en faisant de ce lieu une zone de négoce bénéficiant du régime fiscal des zones franches. Malgré le support du gouvernement national et la disponibilité du soutien financier d un investisseur luxembourgeois le projet ne voit pas le jour à cause des rivalités existant entre les forces économiques locales. Dans un climat de grande incertitude, l élection de Jean Marc Ayrault marque une rupture importante avec les phases précédentes : en décidant d abandonner les grands projets envisagés, le nouveau maire décide de poser les bases de la transformation de l île sur une vision globale d aménagement à construire dans le temps. Ce faisant, il tourne une page quant au contrôle que l Etat a eu sur la ville et il enclenche un processus de transformation de la géographie économique, politique et sociale de la ville. Au fil du temps, le projet «Ile de» deviendra, ainsi, le symbole de cette évolution, concentrant les enjeux que la ville doit affronter pour survivre dans le nouveau marché de la compétition nationale et internationale. La Galerie des Machines de l ile : l histoire des chantiers navals est révoquée par des images historiques et abstraites 1.3 Le contexte physique Située à proximité de l'océan Atlantique au début de l'estuaire de la Loire et au point de confluence entre ce même fleuve et l'erdre est une ville qui s est construite dans sa relation avec l eau. Déjà connue pour son port il y a ans, elle a été d abord une place forte du commerce, ensuite une base importante pour la construction navale, jusqu à ce que son développement économique s élargisse des activités industrielles complémentaires au secteur des affaires commerciales. Le rapport de la ville à l eau n a pas simplement conditionné son histoire économique, mais il a aussi influencé l évolution de sa structure physique. A cause des nombreuses îles (île Beaulieu, île Sainte Anne, île Feydeau, île Gloriette, etc.) et des canaux qui formaient le territoire qu aujourd hui on appelle «île de», elle était surnommée «la Venise de l'ouest». Les anciens quais de Loire, bordés des constructions du XVIII ème siècle en particulier le quai de la Fosse, où se situait le port de et le quartier Feydeau constituaient les éléments marquant de l histoire nantaise. Mais à partir du XX ème siècle, ce paysage urbain évolue radicalement à cause de la transformation spectaculaire du réseau hydrographique avec le comblement des cours de l Erdre et des bras de la Loire, remplacés par des artères de circulation et des bombardements lourds de la Seconde Guerre mondiale.

6 Le projet urbain «Ile de» A partir des années la relation de à l eau semble disparaitre progressivement. Sous l impulsion de tendances mises en pratique ailleurs, la ville favorise une série de grands projets d urbanisme incitant l étalement urbain, à travers la construction des quartiers résidentiels aux alentours du centre ville. Quelques années plus tard, face à la désindustrialisation imminente, la ville annonce une mutation encore plus profonde de sa nature physique, identitaire et économique. L alternance des gouvernements politiques de l époque ne contribue pas à soutenir une politique urbaine stable et la municipalité est encore strictement liée aux décisions de l Etat. Malgré cette dépendance, amorce un processus de renouvellement urbain pour affronter les crises démographiques et économiques des années L esthétique du centre ville se transforme : la réalisation d un ravalement des axes majeurs, la création de voies piétonnes et semi piétonnes, la construction de parking silos et la substitution du mobilier urbain sont mis en place pour améliorer les conditions du centre ville, mais surtout pour créer un espace de consommation accueillant. Au début des années 1980 une partie de cet espace fait l objet d un plan de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine historique local qui reçoit le label «ville d art et d histoire» de l Etat. Malgré cette attention, la mémoire urbaine ne se concentre pas uniquement dans le quartier historique : c est grâce à la municipalité Chenard que se manifeste une attention spécifique pour le patrimoine industriel, maritime et portuaire (réhabilitation de la Manufacture de Tabacs) sous l impulsion des sollicitations des associations de défense du patrimoine industriel. Il s agit d un ensemble de mesures pensées pour améliorer la qualité de vie du centre ville et pour attirer des nouveaux habitants et des visiteurs de l extérieur. La politique du tramway, la requalification des espaces publics, la transformation des grands ensembles et la recomposition des anciens faubourgs permettent à la ville d enclencher une série d initiatives qui tendent à privilégier les transports publics et le paysage urbain. Ces principes animent les plus importantes opérations de rénovation du centre ville «Cours des Cinquante Otages», «Ile Feydeau» et «Madeleine Champ de Mars» qui posent les bases des transformations successives, en focalisant l attention sur la reconstruction de la ville sur elle même. Ces projets constituent les fragments d un projet complexe et ambitieux de rénovation urbaine qui évolue sous le mandat de Jean Marc Ayrault, à partir des années La fermeture des chantiers navals, en 1987, a provoqué une blessure profonde dans le tissu économique et social de la ville et les enjeux à traiter deviennent nombreux et complexes. Il s agit de reconstruire et de refonder les bases de l économie de la ville, à travers son ouverture aux activités tertiaires et culturelles, et de renforcer l attractivité de au niveau national et international. Privilégiant son cœur, choisi alors de se renforcer sur elle même, dans le cadre de la nouvelle politique urbaine menée par Ayrault, qui accompagnera une croissance démographique et un nouveau rapport à l espace urbain. Le succès du tramway et des travaux de requalification sur les espaces publics pousse le maire à fonder le nouveau récit identitaire nantais sur la qualité du cadre de vie urbain et sur la politique culturelle. Cela signifie que la ville doit devenir une plateforme de services dans la région, qu elle doit encourager la création de grandes écoles et de centres de recherche et qu elle doit promouvoir de nouvelles actions en faveur de la culture, pour attirer des nouveaux habitants et/ou des visitateurs. Ces intentions seront développées dans les années 2000, quand, du fait des délocalisations de grandes entreprises parisiennes et des dispositifs fiscaux avantageux (lois Besson, Robien, Borloo et Scellier) les promoteurs immobiliers se multiplieront autour de nouveaux projets urbains. Il s agit d une démarche qui s avèrera payante du point de vue socio économique et qui contribuera à faire évoluer l identité de la ville d une logique productive à une vision de «écosystème créatif» 3. Cours des Cinquante Otages Nouveaux bâtiments dans le quartier Champ de Mars 3 Ibid.

7 Le projet urbain «Ile de» Le renouvellement de la ville est soutenu, en particulier, par la redécouverte de la Loire qui, dans le développement économique de la ville des années 1980 et dans la structuration des échanges avec le reste du territoire avait perdu progressivement son rôle. A cette époque s était diffusée l idée de pouvoir tourner le dos au fleuve et d imaginer un développement urbain vers le Nord de la ville, autour de l Erdre, affluent de la Loire. Cette vision était le fruit d une période politique instable et d une mentalité qui privilégiait l étalement urbain à la rationalisation des ressources. Mais la fermeture des chantiers navals arrête ces initiatives, car la présence d un vaste espace de friches, face à la Loire et au centre historique, oblige la ville à réinterroger sa relation au fleuve et aux territoires avoisinants. La création, en 1985, de l ACEL (Association Communautaire de l Estuaire de la Loire) témoigne de la volonté de concevoir la Loire comme un vecteur de renouveau à la fois lieu de vie et lien entre les territoires et de créer un outil de débat et de concertation permettant de dégager des positions communes sur les enjeux d aménagement du territoire. En devenant le lieu privilégié des réflexions interinstitutionnelles sur l estuaire et la métropole, l ACEL met l accent sur la nécessité de fonder l attractivité de Saint Nazaire sur les qualités environnementales de la Loire. Ayrault décide de valoriser la démarche impulsée par ce nouveau groupe d acteurs, en amorçant un processus capable d intégrer une pluralité d enjeux différents à travers une réflexion qui puisse s étendre de la ville à toute l agglomération métropolitaine. La transformation des friches industrielles occupant la pointe Ouest de l île qui se trouve en face du centreville est perçue comme un objectif clé pour accomplir cette vision, mais la complexité du parcours associé conduit le maire à prendre du temps pour mettre en perspective un potentiel si stratégique. «La fermeture des chantiers est une blessure pour, mais le destin de la ville se joue ici.» Avec ces premiers mots Ayrault enclenche un processus d aménagement qui est destiné à devenir un projet de ville de grande envergure. La volonté d établir un rapport avec le patrimoine industriel, la mémoire du travail et le mouvement ouvrier le pousse à opter pour la réhabilitation des nefs Dubigeon et du bâtiment principal des chantiers, constituant le premier acte fondateur de ce qui deviendra le projet «Ile de». La volonté de transformer un territoire composite de 350 ha en un véritable centre d agglomération, au cœur de la reconstruction d une nouvelle identité territoriale, se configure comme une alternative à l étalement urbain et deviendra ainsi l opération la plus importante de la fabrique urbaine nantaise. La prise de conscience des enjeux et des objectifs du projet sera lente et progressive, mais dans sa première phase de vie, cela constituera aussi la force d un processus de vraie métamorphose urbaine. 1.4 Le site de projet L espace formant aujourd hui une seule île située au sud de la ville, était formé par un ensemble d îles et de canaux jusqu au XIXème siècle. Pour cette raison, ce qui est devenu un seul territoire par comblement successifs de petits bras de Loire a été longtemps identifié avec plusieurs dénominations (île Sainte Anne, Beaulieu, République, quartier des Ponts, Prairies aux Ducs). C est seulement au début des années 1990 que l appellation «Ile de» apparaît au sein d une étude préalable à la transformation urbaine pour désigner un territoire qui auparavant n a jamais été unitaire. Le site de l Ile de Etendu sur une surface de 337 ha, ce territoire conserve les traces des différentes îles qui l ont composé et des modes d occupation correspondants, qui lui ont conféré des identités très diverses. En effet, au moment de l arrêt des activités industrialo portuaires, on peut identifier trois zones principales dans le site : à l Ouest, une vaste zone industrielle occupée des chantiers navals Dubigeon, des usines Béguin Say et des ateliers Alstom, constituant l héritage du développement urbain du XIX ème et XX ème siècle ; au centre, un faubourg traditionnel d habitat populaire public et privé, construit à partir des XVII ème et XVIII ème siècles, autour des ponts qui créent historiquement une porte d accès à la ville ; à l Est, la zone appelée Beaulieu, où les prairies inondables ont été urbanisées pendant l après guerre sous forme de quartiers portant la marque des styles architecturaux des années

8 Le projet urbain «Ile de» A l époque de la fermeture des chantiers le paysage urbain est caractérisé, à l est de l île, par la présence de barres, de tours résidentielles, d équipements publics (conservatoire de musique, palais des sports) et commerciaux (centre commercial Beaulieu) et d immeubles dédiés à accueillir les bureaux de direction de services régionaux et nationaux. Cet aménagement, impulsé par le gouvernement Morice, avec l objectif de réaliser un ambitieux programme résidentiel (6 500 logements), ainsi qu un centre administratif et commercial, est construit pour moitié par rapport au programme prévu à cause d une série de difficultés de divers genres. 4 Connue comme la zone la plus ancienne de l île, la partie centrale occupée par le faubourg est caractérisée par des immeubles, essentiellement résidentiels, de taille réduite. Le rapport entre la morphologie urbaine et la population habitante s est consolidé dans le temps et le quartier un des plus pauvres de la ville a assumé un caractère populaire très marqué. Enfin dans la partie occidentale de l île, jusqu à la fin des années 1990, on trouve des bâtiments industriels et des hangars occupant une vaste friche de 100 ha, mais aussi des emprises ferroviaires, une gare et des ensembles d immeuble datant du XIXème et des immeubles plus récents accueillant des administrations publiques et des entreprises privées. Au sud ouest de l île, à proximité du pont qui permet de rejoindre Rezé et les communes du sud de l agglomération, la présence du MIN (Marché d Intérêt National) domine le paysage urbain. Entouré par les commerces de gros et les sociétés de transport, par des friches industrielles, mais aussi par des entreprises en activités (usine Beghin Say), le MIN occupe 90 ha, qui constituent un potentiel important de développement après sa fermeture. A l époque de la fermeture des chantiers, le site est donc caractérisé par des paysages, des situations et des fonctions très diversifiés. La complexité associée à l hétérogénéité et aux dimensions de l île est très élevée et son potentiel n est pas également perçu par les acteurs politiques et économiques de la ville : la position stratégique du site, sa proximité à la Loire et la vaste disponibilité des terrains étaient reconnues comme des ressources indiscutables, mais les contraintes liées à la présence des bâtiments industriels et des friches portuaires ne sont pas interprétées de la même manière. Face à la fermeture des chantiers navals, plusieurs acteurs locaux ont déjà proposé des projets divers : un des plus connus est celui de J.J. Régent à l époque jeune président de la Chambre de Commerce qui, à travers la reconversion de l ouest de l île, propose de créer une zone franche dans l estuaire de la Loire. Il s agit d un projet fondé sur le concept de «cité d affaire», conçue comme un «espace d implantation offert aux grandes entreprises et groupes financiers pour bénéficier de facilités commerciales et douanières, de conditions fiscales ainsi que des dispositions facilitant la réalisation des opérations financières». 5 Malgré un avis favorable de l Etat, le projet déclenche une forte polémique que ce soit dans le milieu des acteurs économiques concurrents, ou dans la société civile, déçue de l absence de prise en compte de la mémoire ouvrière du lieu des chantiers navals. Jean Marc Ayrault gagne les élections municipales en 1989 grâce, notamment, à sa capacité de prendre distance avec ces scenarios et de proposer une vision différente concernant l avenir de l île : pour lui il ne s agit pas d offrir un projet prêt à l emploi, mais de définir une démarche capable de gérer le temps de manière responsable et efficace, pour construire une perspective partagée et capable de valoriser la complexité et les potentialités de ce territoire. En cherchant à poursuivre et à consolider les politiques de son prédécesseur André Chenard, le maire décide de respecter la mémoire du site et de son histoire ouvrière, sur lesquels s est fondé le développement économique de la ville. Ayrault mise donc sur le renouvellement de l identité de l île, et de la ville entière, en enclenchant un processus qui dessinera les grandes lignes du projet au fil du temps. Le pouvoir public exprime alors la volonté de s engager dans un projet d urbanisme destiné à toucher, pour la première fois, l ensemble de l espace insulaire et l appellation «Ile de» fait son apparition quelques années après. La situation géographique exceptionnelle à la fois centrale et périphérique est bientôt reconnue comme un facteur de développement destiné à investir non seulement la dimension urbaine, mais aussi tout le territoire métropolitain. La volonté de renforcer le lien avec l estuaire, soutenue par la création de l ACEL, trouvera dans ce projet une occasion privilégiée pour redécouvrir un nouveau rapport à l eau et pour soutenir le processus de formation de l intercommunalité avec les territoires limitrophes. 4 Garat I. et alii,. De la belle endormie au nouvel Eden de l Ouest, ECONOMICA Anthropos, Paris, Régent J.J., Clés pour le futur, Editions de l Aube, 2006

9 Le projet urbain «Ile de» Les éléments remarquables du site : en haut Les Nefs, siège des anciens chantiers navals, au centre la Gru jaune, appartenant jadis aux chantiers navals Dubigeon et en bas la Loire.

10 2 LE PROJET URBAIN Le projet urbain «Ile de» 2.1 La genèse du projet urbain Quand les Chantiers de l Atlantique ferment leurs portes en 1987, après une présence continue depuis 1850, la tentation d effacer l histoire du site se manifeste rapidement parmi certains acteurs de la ville. Le potentiel du site est perçu comme une occasion stratégique pour revitaliser l économie du territoire, mais les projets proposés deviennent bientôt l expression d intérêts particuliers et concurrents. L idée de créer une cité internationale d affaires soulève le mécontentement de plusieurs associations locales qui, face à cette perspective, décident de se fédérer en 1988 pour encourager la valorisation du fleuve et de la mémoire ouvrière du site occupé par les chantiers navals. Après l élection qui le rendra à nouveau maire de la ville, Jean Marc Ayrault qui faisait partie de ces opposants s engage à contrôler la propriété du sol et à arrêter la destruction des bâtiments industriels. Il décide de réhabiliter l immeuble de direction des chantiers navals, pour accueillir les locaux des associations de défense de la mémoire de la Navale. Conscient de la complexité des enjeux du site, il décide, plusglobalement, de prendre le temps de mettre en place une démarche capable de saisir les potentialités du lieu et de valoriser son histoire. Pour aboutir à ce processus, le maire décide de lancer, en 1991, une mission d étude portant sur la définition de l avenir du site : il confie aux architectes urbanistes Dominique Perrault et François Grether une étude préalable qui puisse tracer des orientations générales concernant l aménagement de l île. Présentée l année suivante, cette analyse constituera la première étape d un parcours de réflexion lent et progressif. Il s agit d une étude exploratoire conçue avec l objectif de «réunir et d organiser les principes de références qui permettront d orienter les débats et les réflexions que suscite un tel sujet. Cette approche prospective porte sur un territoire très important et sur des enjeux particulièrement significatifs pour la ville et son fleuve». 1 Les propositions formulées s appuient sur une analyse globale des données géographiques et historiques, sur la mesure du site et sur plusieurs aspects de son paysage. Ces réflexions sont également nourries par l examen des études extérieures et par l audition des représentants des institutions concernées, des entreprises et des associations d habitants. Les deux architectes proposent d initier une démarche urbanistique ouverte et capable de s appuyer sur les valeurs culturelles et sociales qui guideront les transformations futures ; leur analyse se focalise autour de l état des lieux de l île, des caractères de son urbanisation, des perspectives de développement de son territoire, de la problématique de la conception urbaine, des choix méthodologiques et de l articulation des actions à prévoir. L importance de l étude Perrault Grether doit être associée au fait qu elle a contribué à faire émerger les aspects suivants : l île est une unité géographique autonome qui doit être nécessairement traitée dans sa globalité ; les deux architectes suggèrent, à ce propos, de ne pas travailler seulement sur le waterfront, mais de considérer l aménagement de tout le territoire de l île. «Quelle que soit la prégnance de l île Saint Anne, ce serait sans doute une erreur que d ajouter un projet d aménagement à coté des quartiers existants. Une vue globale s impose, à la dimension de toute l île. Peu de villes au monde disposent d une île clairement apparente. Egalement rares sont les îles entièrement urbanisées. A cette situation exceptionnelle est maintenant associée à d importantes capacités de développement sur les friches des chantiers industriels et portuaires. C est assurément un lieu commun que de présenter les qualités remarquables de chaque site de projet. Mais l île de polarise plus que tout autre enjeu, les atouts d un grand projet.» (Grether F., Perrault D., 1992) face à son évolution géographique et historique, l île doit pouvoir disposer d une unité et d une claire identité urbaine ; dans cette perspective Perrault et Grether attribuent au site le nouveau toponyme «Ile de», en suggérant l adoption d une démarche à la fois ambitieuse et modeste, pour révéler les lieux et respecter leur complexité. Il s agit d un acte fondateur qui, dans l imaginaire des habitants, commencera à trouver une certaine correspondance seulement 15 ans après. la transformation de l île oblige la ville de à réinterroger son rapport au fleuve et les limites de son extension physique, négligés depuis les années Perrault D, Grether F., Réaménagement de l île Saint Anne, tiré de «With Dominique Perrault architecte», Actar Birkhauser, Madrid, 1999

11 Le projet urbain «Ile de» «Dessinée par l écartement des deux bras du fleuve, l île appartient de manière évidente au système de la Loire. Cette île, avec quelques autres, est l un des facteurs qui ont déterminé l origine de au confluent de l Erdre et de la Sevre. Alors qu aujourd hui la ville n est plus définie par ses délimitations, la grande rocade des voies de circulation rapide indique l étendue de l aire urbaine. Au milieu de celle ci se trouvent côte à côte la cité historique et l île. L ancienne ville d une seule rive voit son avenir lié à l ensemble de l agglomération, sur les deux versants du fleuve. Dans ce mouvement irréversible l île est, par sa position, un seuil. Les disponibilités qu elle offre la désignent comme un centre virtuel pour fédérer le Grand futur.» (Grether F., Perrault D., 1992) face à la complexité du site les deux architectes soulignent enfin la nécessité de mettre en place une approche progressive et évolutive et d utiliser, donc, le temps comme un paramètre essentiel pour construire un processus d aménagement urbain durable et partagé. Images de la maquette relative à l étude préalable de Dominique Perrault et François Grether (1992) Les orientations générales sont appréciées par la collectivité, mais les schémas d aménagent et les maquettes proposés suscitent l opposition des habitants et des associations locales, qui interprètent ces réflexions comme un projet fini : c est en particulier la proposition d un franchissement sur le bras de la Madeleine, à l aval des anciens chantiers navals, qui suscite un fort mécontentement dans la population. Face à cette protestation, la municipalité décide de ne pas poursuivre la collaboration avec les deux architectes, mais elle retiendra les principes formulés pour enclencher les phases successives du projet et amorcer un premier pas dans la construction de l intercommunalité. Quand, en 1992, Ayrault décide de créer le District de l'agglomération nantaise regroupant plusieurs communes limitrophes sous le même système fiscal il pose les bases de la coopération intercommunale future, en s appuyant sur l idée d un nouveau rapport au fleuve : la transformation de l île de permet de fédérer des énergies, économiques et culturelles, autour de la Loire, devenue le symbole et le vecteur d une nouvelle identité territoriale. Les études réalisées par l ACEL pendant ces années mettent en évidence que la baisse constante du niveau du fleuve constitue un problème qui peut compromettre l écosystème naturel et hydrologique de l estuaire et, avec lui, les perspectives de valorisation immobilière envisagées. Conscients de ces risques, les acteurs publics se persuadent qu un projet pour l île ne peut se faire que graduellement, au fur et à mesure que les connaissances sur l état de la Loire seront accumulées. Si l avenir de l île est encore incertain, le thème de la valorisation du fleuve s affirme de manière de plus en plus évidente également grâce à la publication, en 1996, de l «Atlas des Rives de Loire», élaboré par l agence d urbanisme locale AURAN. Sous la forme d un diagnostic détaillé de l'île comprenant des analyses environnementales et paysagères, un audit du foncier et un recensement des terrains susceptibles d être transformés l atlas est conçu pour définir les bases des politiques territoriales et des actions urbaines futures. Avec ce document les communes de l agglomération sont invitées à proposer des projets d aménagement des zones en bordure des cours d eaux, avec la promesse d un financement du District à

12 Le projet urbain «Ile de» 50%, pour quatre vingts projets. En stricte connexion avec la thématique des déplacements urbains, l initiative, qui prend le nom «Rives de Loire», contribue à encadrer la transformation de l île de dans une perspective d intégration intercommunale, conditionnant l évolution de la ville. En enclenchant ce processus, Ayrault favorise le renouvellement de la politique urbaine et la mise en place de nouvelles initiatives culturelles qui contribueront à rénover l identité de, à renforcer son économie et à modifier le rapport des citoyens avec le territoire. Laurent Théry, à l époque directeur général des services du District, favorise la mise en place de ce processus, en invitant J.M. Ayrault, en 1996, à impulser l élaboration d un projet d'agglomération : pour définir les défis futurs que le territoire de l ouest doit affronter, il guide une équipe restreinte formée de quelques conseillers et techniciens proches du maire dans la définition du «Projet 2005», plaçant la Loire au centre de la stratégie territoriale. Conçu "comme un document d'orientation permettant de s'accorder sur les principes d'action et les lignes directrices du développement souhaité" 2, ce méta projet, soumis à l avis de la Conférence Consultative d'agglomération, permet de renforcer le travail de la coopération intercommunale, tout en relançant la perspective du projet de l'île de. Le document met en évidence la nécessité de prendre en compte trois enjeux majeurs : la mondialisation de l'économie, la tertiairisation et la métropolisation sont perçus comme des phénomènes globaux qui obligent les systèmes urbains à faire face à un environnement compétitif et à constituer une offre territoriale conforme aux standards fixés par les nouvelles règles de la concurrence économique. Face à la disparition des activités portuaires, ce projet suggère de concevoir la transformation de l île comme une opportunité pour renforcer l attractivité de la ville à travers l amélioration de la qualité urbaine et la valorisation du rapport avec la Loire, mais la proposition de réaliser un barrage en aval de afin de rehausser le niveau du fleuve déclenche l opposition de la Conférence Consultative d Agglomération (CCA). Si le Projet 2005 soutient, d une part, l idée que l'île de doit devenir le centre d une nouvelle agglomération, il défend également la réalisation d'un ouvrage hydraulique sur la Loire, comme préalable essentielle de la transformation de l'île. En réaffirmant la nécessité de préserver des activités portuaires à, la CCA s oppose à la réalisation d un tel ouvrage et lance une controverse qui produit diverses propositions d aménagement du site des chantiers navals : le collectif d associations pour la préservation du patrimoine industriel et portuaire de la région nantaise propose un projet associant un chantier naval école et un espace de conservation des techniques navales ; l association des Anneaux de la Mémoire opte pour la création d un lieu d exposition vivant autour du thème de la traite négrière ; la troupe de théâtre de rue «Royal de Luxe» propose enfin de laisser l espace libre en prévision de grandes manifestations. Face à la diversité des solutions proposées la municipalité décide de prendre encore un peu de temps pour décider. La nouvelle pause permet de bénéficier des effets organisationnels, cognitifs et politiques associés à la construction progressive d'un méta projet au fil d'une succession de dispositifs de prospective. 3 En 1996, la municipalité propose à l'etat d implanter le nouveau Palais de Justice dans la zone nord ouest de l île, située face au centre ville : le projet, réalisé en 2000 par l'architecte Jean Nouvel, représente un des premiers actes qui manifestent la volonté de réintégrer l île dans la ville, à travers la définition de nouveaux pôles d intérêt. Pour poursuivre la réflexion amorcée, en 1998 la Ville lance un marché de définition ouvert à trois équipes pluridisciplinaires. Cette procédure invalidée par la Commission Européenne, pour des raisons de droit associées à la mise en concurrence des participants est adoptée pour «faire en sorte que la phase en amont du projet puisse être suffisamment riche, en faisant l objet d approches différenciées, capables de nourrir la mise au point de la stratégie urbaine et du contenu du projet» (L. Théry, 2012). Cette procédure ne consiste pas à choisir un projet «clés en main» répondant à une commande publique ciblée, mettant en œuvre une programmation arrêtée ; elle vise davantage à faire participer les prestataires candidats à la formulation de la commande publique, du programme et de sa formalisation urbaine. 4 Les trois groupes l équipe Lafbac (Nicolas Michelin et Finn Geipel), l équipe guidée par Bruno Fortier (Crosnier, Bloch, Clair, Hardy) et l équipe Chemetoff Berthomieu sont invitées à échanger, pendant un an de travail, avec les acteurs institutionnels, les associations et les habitants de l île. En décembre 1999, l équipe formée par Alexandre Chemetoff et Jean Louis Berthomieu est retenue en raison de la démarche 2 Projet 2005, District de l'agglomération nantaise, 1996, p Pinson G., Projet et pouvoir dans les villes européennes. Une comparaison de Marseille, Venise, et Turin, (extrait de thèse), Rennes, Pinson G., Gouverner la ville par projet. Urbanisme et gouvernance des villes européennes, Sciences Po Les Presses, Paris, 2009.

13 Le projet urbain «Ile de» proposée : en considérant le temps comme un facteur méthodologique essentiel pour gérer les incertitudes associées à la régénération d un site si vaste et complexe, les deux architectes rencontrent la faveur de la municipalité et sont désignés maîtres d oeuvre. A la conclusion du marché de définition, l équipe édite ses réflexions à travers le document «Plan guide en projet», qui fait la synthèse de la démarche envisagée. Pour les deux architectes, il s agit de mettre en place un processus évolutif et innovant qui sache inverser le rapport du projet à la règle ; cette conviction s exprime à travers la présentation du nouvel outil de travail, appelé «Plan guide», basé sur la mise en relation constante de l état des lieux et du projet du site. La force de la méthode proposée dont on parlera plus précisément dans le chapitre «Outils de projet» repose sur une vision innovante de l aménagement urbain, qui s oppose à l idée d un cadre figé du projet, pour revendiquer la nécessité de composer dans le temps la vision d une identité renouvelée. La décision de la collectivité est, en effet, basée sur la volonté d enclencher une politique d aménagement globale de l île, à travers une méthode «pragmatique, souple, négociée et progressive» où le projet urbain se construit à partir de plusieurs projet structurants. 5 Les thèmes prioritaires qui animent la proposition Chemetoff Berthomieu semblent mieux s adapter à la complexité géographique et historique du site. En particulier, les deux architectes s appuient sur la volonté de soutenir : la valorisation de la mémoire des lieux et de l héritage du bâti ; la promotion d activités liées au fleuve ; l équilibre entre différents modes de déplacement ; la cohérence de l urbanisation globale de l île ; la création d une unité territoriale. En décidant de miser sur la définition d un plan d ensemble de l île, sur la structuration des espaces publics et sur l idée de construire un projet avec le temps faisant écho aux principes de Perrault et Grether en 2000 la municipalité confie la maîtrise d œuvre urbaine de l île à la SARL Atelier Ile de, constituée pour l occasion par l équipe gagnante. En signant un contrat de neuf ans appelé «le contrat du siècle», en raison de sa durée exceptionnelle l équipe assume plusieurs missions pour construire et suivre un projet au fil du temps à travers l application des principes énoncés dans le «Plan guide en projet». La fin du marché de définition met fin à la phase des études préliminaires amorcée dix ans auparavant et ouvre la première phase du projet de l île de. Les réflexions menées entre 1989 et 2000 jouent un rôle essentiel pour la transformation de l île et pour l évolution de la politique urbaine nantaise. Cette phase préliminaire permet de modérer les conflits entre les acteurs économiques et sociaux de la ville et de construire un consensus élargi autour du portage politique de l opération. En abandonnant les intérêts particuliers manifestés à la fermeture des chantiers, la municipalité réalise des études environnementales et hydrologiques d où émerge la nécessité de contrôler les problématiques de la Loire. Entretemps l ensemble des réflexions concernant l estuaire de la Loire permet de fédérer des forces politiques de l agglomération, précédemment en compétition. Impulsée par les évolutions normatives de l époque (l institution de la taxe professionnelle et la loi Chevènement), le processus de coopération intercommunale amorcé au sein du projet Ile de assume les traits d une métamorphose globale de la politique territoriale : la valorisation du fleuve, la réorganisation des transports en commun deviennent, d une part, les thèmes essentiels sur lesquels construire le futur de l agglomération; la création d une Conférence métropolitaine (1999), réunissant élus, acteurs de la société civile et experts de ces mêmes territoires, devient, de l autre, un outil fondamental pour débattre sur la recomposition du système de la gouvernance et sur un avenir métropolitain qui ne veut pas se résumer à la simple coopération entre et Saint Nazaire. La genèse du projet urbain contribue, donc, à focaliser l intérêt d une pluralité croissante d acteurs et à encadrer ce même projet dans un plus vaste plan d aménagement et de recomposition des équilibres territoriaux. 5 Masboungi A. (sous la direction de),. La Loire dessine le projet, Ed de la Villette, Paris, 2003

14 2.2 La première phase du projet Le projet urbain «Ile de» Les études conduites pendant presque dix ans ont permis à la municipalité de prendre conscience des enjeux liés à la transformation de l île. Face à la complexité du site, les acteurs publics s aperçoivent de la nécessité de renforcer le portage politique et le pilotage technique du processus enclenché, pour pouvoir passer à l action. Dès la fin des années 1990, le projet Ile de entre ainsi dans sa première phase opérationnelle, grâce à l engagement de ceux qui sont destinés à devenir les acteurs principaux de l opération urbaine. En 2001, la volonté de gagner la confiance et la bienveillance sinon l adhésion de l ensemble des acteurs économiques, culturels et sociaux de la ville pousse les élus à créer la Communauté Urbaine Métropole, regroupant les 24 communes situées autour de. L Etablissement Public de Coopération Intercommunale (EPCI) qui compte un total de habitants est crée pour favoriser la gestion de proximité, pour assurer la qualité opérationnelle des grands services à la population et pour garantir la conduite de projets structurants pour l'agglomération. Fruit du processus de coopération intercommunale amorcée dans la décennie précédente, ce choix est aussi lié à l histoire économique des territoires de l Ouest, marqués, à la fois, par une économie marchande forte et par une tradition industrielle faible. Ainsi, est, d une certaine manière, sauvée par la crise industrielle et, en même temps, poussée à construire des alliances productives avec les territoires limitrophes. La constitution du nouvel organisme, remplaçant le District, correspond à la volonté d assumer des compétences vastes, centrées sur des stratégies de type intercommunal qui dépassent la question des transports en commun. La Communauté Urbaine assume ainsi le portage politique du projet Ile de, en inscrivant son action dans le cadre de la mission «Rives de Loire». En l absence d une dimension opérationnelle concrète, Laurent Théry devenu le directeur général des services de Métropole impulse une réflexion centrée sur la nécessité de gérer efficacement le pilotage technique de l opération. Cela amène, en 2003, à la création de la SAMOA (société d aménagement de l ouest atlantique), dédiée à la conduite et au suivi du projet urbain. Conçue comme une société d économie mixte composée par des acteurs publics et des partenaires privés (Chambre de Commerce, Port Autonome, Casse de Dépôt et d autres banques), la nouvelle structure dirigée par Laurent Théry et dont le Président est, à l époque, J.M. Ayrault assume la mission de maîtrise d ouvrage urbaine, pour une durée de 20 ans, dans le cadre d une convention publique d aménagement signée avec Métropole. La SAMOA devient, ainsi, un des acteurs destinés à jouer un rôle central dans la régénération de l île et plus généralement dans la rénovation du récit identitaire de la ville. L action menée par Métropole s inscrit dans un processus de rénovation des stratégies politiques et de réorganisation des pouvoirs publics qui remet en cause les méthodes de l action urbaine. Face à la nécessité de gérer des problématiques complexes et des incertitudes multiples liées à la transformation de l île, l équipe guidée par Chemetoff Berthomieu quitte l Atelier Ile de en 2003 décide d adopter une démarche évolutive et de critères qualitatifs généraux pour la composition urbaine, paysagère et architecturale. «On ne peut pas montrer le projet mais seulement présenter là où nous en sommes ( ) Le plan peut apparaitre abouti, il peut être publié mais il ne fait jamais que figurer une phase intermédiaire. Le plan est destiné à être un objet de débat. C est un projet qui doit inviter à la participation, aux initiatives de ceux qui y sont et de ceux qui vont y venir». (Plan guide en projet, Chemetoff) Avec ces mots Chemetoff veut souligner la nécessité d assurer une cohérence sur la longue durée tout en gérant l évolution du territoire à court terme et l importance de cadrer les interventions des opérateurs à travers une constante activité de réactualisation des ressources existantes, des enjeux et des opportunités possibles. La mise en œuvre du Plan guide et donc des principes énoncés dans la publication qui en est issue à la conclusion du marché de définition, permet de traduire ces intentions à partir des années 2000.

15 Le projet urbain «Ile de» Le Plan Guide Avec la publication du «Plan guide en projet», plus qu un projet, Chemetoff et Berthomieu proposent une méthode pour gérer la singularité et la complexité de la transformation urbaine de l île de. Composé de trois chapitres différents «un plan pour l île de», précisant les orientations générales, «un guide atlas», ciblant une quinzaine de lieux enjeux de l île, et «un catalogue des situations construites», déclinant diverses postures pour imaginer sa transformation ce document devient l expression d une démarche qui veut répondre aux attentes formulées et repérées dans les études des années précédentes. L attention se focalise, en particulier, sur les aspects prioritaires suivants : - l île représente une unité géographique complexe qui nécessite une intervention globale, capable de révéler les lieux spécifiques qui la composent ; pour les architectes «il ne s agit pas de décider un programme mais de se saisir de ce qui se passe et qui trop souvent passe, pour en faire un projet ( ) Tout projet dans l île est un projet de l île. C est à partir de tout et avec tout que nous pouvons construire la matière du projet». Ce qui rend exceptionnel ce projet c est l idée d «accepter la réalité géographique de l île comme une base contractuelle et non comme un simple périmètre opérationnel» (Chemetoff, 2012) ; - le projet de l île de repose sur «la maîtrise par la collectivité de la transformation de la forme urbaine de l île» imaginée pour «accueillir de nouvelles fonctions et de nouveaux programmes» destinés aux habitants actuels et futurs de ce territoire ; - la nécessité de gérer l incertitude d une opération si complexe oblige à considérer le facteur temporel comme une dimension dynamique essentielle du projet ; l utilisation du Plan guide est prévue, à ce propos, comme «une manière d inventer le projet chemin faisant», à travers un processus permanent de confrontation entre l état de lieux et l état de projet. Le même texte définit les thèmes principaux du projet, concernant les objectifs suivants : - «Commencer par les espaces publics» : il s agit d une intention précise qui déclenche de la conviction que le projet doit installer un dialogue permanent entre la grande et la petite échelle et que la mise en œuvre des détails doit être un morceau du projet d ensemble. Cette approche est associée à la volonté de «fédérer les initiatives, d agir sur toutes choses pour que chacune d elles fasse partie d un même projet, soit l expression d une œuvre qui a ceci de particulier de porter sur les relations entre les choses plus que sur les choses en elles mêmes». L espace public (voirie, transports en commun, places, berges, quais, etc..) est ainsi considéré comme «une entrée du projet et non comme sa finalité» : il constitue donc un moyen d agir qui peut contribuer à garantir une cohérence de l action sur toute la ville, ce qui représente l objectif réel du projet de l île. - «Retrouver la Loire» : La nécessité de rétablir un nouveau rapport avec le fleuve manifestée pendant les années précédentes répond à la volonté des architectes de mettre en situation chaque projet et de le faire participer à un tout, en tissant des relations avec le contexte insulaire. «Dans l'île toute action d'aménagement renvoie directement ou indirectement au thème de l'ouverture de la ville sur la Loire. C'est dans l'île de que le rapport entre la ville et le fleuve peut être cultivé et conférer à tout aménagement son sens. Toute action entreprise devra satisfaire à l'idée qu'elle introduit, quelle développe, qu'elle restaure une relation de la ville avec l'eau» ; «il s'agit à la fois de trouver un moyen, une manière vivante de cultiver la mémoire, des activités passées qui ont marqué l'histoire des relations entre le fleuve et la ville, et en même temps de faire en sorte que l'agglomération tout entière développe en son centre géographique le paysage d'une ville ouverte sur le fleuve». - «Accepter l héritage» : cette intention renvoie à la conviction qu il ne s agit pas de faire table rase du passé, mais que «le projet doit composer avec l existant et lui apporter une attention identique, qu il s agisse d un quai, d une rue, d une maison individuelle d une tour», pour accepter et favoriser la diversité des styles, des époques, ainsi que la mixité des usages et des programmes. Pour défendre l idée d un «projet qui ne s inspire pas du passé mais qui compose et joue avec la mémoire» les architectes réalisent un minutieux «inventaire des constructions existantes dans l île de», pour soutenir la reconversion de structures qui, même si plus conformes au règlement urbain, peuvent constituer l espace d une «libre expression qui continue à façonner l identité de la ville».

16 Le projet urbain «Ile de» La requalification des quais de la Loire traduit l intention de renouer avec le fleuve et de «commencer par les espaces publics» La réhabilitation du patrimoine bâti existant traduit l intention d «accepter l héritage» Afin de clarifier ces objectifs le texte synthétise la démarche du projet et l attitude imaginée pour élaborer et fabrique le projet de l île dans les cinq points essentiels suivants : - «restaurer, réparer, transformer, innover» : il s agit de réserver une attention spécifique à tout ce qui existe et de savoir mêler correctement ouvrages neufs et existants ; - «économie de la mesure» : il s agit d inventer une manière de travailler et de produire des espaces publics économiques, grâce à une utilisation rationnelle et intelligente des ressources disponibles ; - «la ville à l essai» : dans la transformation de l île, qui est à la fois une partie de la ville et un territoire autonome, il s agit de faire coexister la règle et l exception, pour révéler son appartenance à l espace urbain et pour privilégier une dimension expérimentale du développement durable (recyclage, récupération, économie) ; - «du site au programme» : il s agit de réaliser des allers retours entre le site et les hypothèses de projet et de programmation ; «d interroger les habitudes pour que la mise en œuvre de la ville soit un projet correspondant à notre temps, à nos moyens et aux aspirations de nos concitoyens» ; il s agit de fonder la transformation de la ville à partir de ce qu elle signifie et de s appuyer sur l idée qu un projet s élabore de manière progressive, grâce à un dialogue permanent entre l existant et sa possible évolution ; - «une esthétique critique» : il s agit de poser les bases de la transformation de l île de sur l observation de ce qui existe pour apprendre à «faire avec» d une part et pour «établir une règle incitative pour une diversité et une qualité architecturale». Avec la publication du «Plan guide en projet» l équipe Chemetoff Berthomieu propose donc un travail critique pour fabriquer la ville avec tout ce qui constitue l identité, l histoire et la géographie de l île de : le Plan guide assume ainsi une valeur de fondation, en relation à la volonté d agir de manière cohérente sur la totalité du site. Dans cette perspective l intention d'agir sur les espaces publics correspond ainsi à la volonté d établir un rapport entre chaque partie et le tout : si cela traduit, d une part, l exigence de rendre le territoire attractif vis à vis des investisseurs publics et privés (collectivités territoriales, bailleurs sociaux, promoteurs immobiliers, entreprises), d autre part, elle exprime aussi la nécessité de faire interagir les différentes échelles impliquées (île, ville, métropole), à travers un projet qui sache valoriser la diversité des lieux de l île.

17 Le projet urbain «Ile de» Lorsque l équipe gagnante dresse un plan de l état des lieux pour comprendre la spécificité du site, l hétérogénéité de l île apparait comme une richesse extraordinaire que «le projet ne doit pas chercher à gommer». Pour cette raison l état des lieux devient un point de référence essentiel et une ressource fondamentale pour construire le projet et pour interroger en permanence son économie générale. Après la signature du contrat de maîtrise d œuvre urbaine dont la formulation a demandé un an les études réalisées amènent à la définition du Plan guide, composé de deux cartes spécifiques : l une relative à l état des lieux et l autre à l état de projet. Ce document unique, en deux parties, représente «le tracé vectorisé en couleurs différenciées de la ville, telle qu elle est et telle qu elle pourrait être». Il s agit d un plan qui est destiné a être révisé et publié tous les trois mois, pour constituer à la fois «un outil de travail et d information» à utiliser comme un plan pour entreprendre un projet ou comme un guide pour découvrir et redécouvrir l île. «La carte du Plan guide en projets et celle de l état de lieux forment un diptyque, l une et l autre évoluant parallèlement et pour des raisons différentes. D une part l état des lieux change parce que le site lui même se transforme. Progressivement une partie des projets qui figurent sur le Plan guide en projets, se trouvant réalisés, sont reportés sur la carte de l état des lieux. D autre part, les projets avançant, notre connaissance de l état des lieux va s affinant, de sorte que le fond de plan aujourd hui est plus riche et précis que celui établi au début de notre mission. Sur la carte du Plan guide en projet sont représentés, avec un même degré de précision, des hypothèses et des projets dont la réalisation est programmée, comme ceux déjà réalisés ; toutes ces indications étant dessinées sur un fond de plan de l état des lieux dont la représentation gagne en acuité». Dans cette logique, 32 cartes sont produites à des intervalles réguliers, avec l objectif de déterminer les grands axes de développement de chaque secteur et les orientations architecturales et paysagères de l'ensemble. L objectif ce n est pas celui de détailler la constitution de chaque parcelle et la forme de chaque immeuble à venir, mais de figer les caractères quantitatifs et qualitatifs de chaque zone, à partir du traitement des espaces publics et paysagers (en ce qui concerne en particulier le percement de vues sur la Loire, l'aménagement des accès au fleuve et les parcours piétons le long des berges). A partir de ces bases, le Plan guide définit les parcelles constructibles, à l intérieur desquelles les bâtiments doivent s inscrire et sur lesquelles les investisseurs sont invités à réagir avec des développements des îlots spécifiques. L évolution du Plan guide au cours des années (Atelier Ile de ) La révision continue des deux cartes au 5000 ème est accompagnée d une mise à jour constante et donc d un accroissement permanent de la légende thématique correspondante. Pour cette raison, la lisibilité des documents a été critiquée souvent par les chercheurs et les citoyens, sous le constat qu «une fois stabilisé le portage politique technique, l actualisation régulière du plan guide n a plus concerné que le monde professionnel en charge de la transformation des espaces. La mise au point d un manuscrit pour une large publication ne fut éprouvée qu une fois, au moment de l acte fondateur. D autres supports ont, il est vrai, pu faire office d actualisation, principalement à visée communicationnelle ou de marketing urbain» (Devisme, 2007). Malgré cette limite qui renvoie au chapitre dédié aux «Outils de projet», il est vrai que la mise en œuvre du Plan guide a permis de faire entrer le projet dans une première phase opérationnelle et d enclencher certaines des plus importantes opérations de transformation urbaine de l île.

18 Le projet urbain «Ile de» La force des interventions et le rythme rapide des travaux qui caractérisent ce nouveau cycle tiennent à une approche pragmatique et à une synergie d acteurs construits au fil du temps. Mais ce qui rend exceptionnel cette phase c est surtout la démarche d un «projet ouvert» qui permet de réinterroger le programme en permanence, en fonction de l évolution des dimensions économiques, temporelles, sociales et culturelles. Si dans cette phase «le projet a construit le projet» en citant Patrick Rimbert, nouveau maire de, depuis mai 2012 c est parce que cette condition a été intégrée comme la base du contrat de maîtrise d œuvre avec l Atelier Ile de. Par contre, comme on verra dans la suite, il s agit d une condition destinée à se modifier en fonction du rapport entre les forces du pouvoir politique et les compétences du pilotage technique du maître d œuvre La première phase des travaux Le travail amorcé avec le contrat de maîtrise d œuvre urbaine ne concerne pas la définition d un programme définitif, mais l élaboration d un projet progressif et capable d accueillir «les propositions qui y trouveront place». Plutôt que décréter des priorités, l Atelier Ile de traduit ses études dans un état des lieux des initiatives et des intentions recueillant un ensemble de propositions diverses. La première carte des terrains qui représente les lieux de projet envisagés dessine un archipel de pièces fragmentées. La volonté d agir sur les espaces publics pour fédérer les potentialités du site se manifeste de manière plus spécifique autour de deux axes principaux de transport en commun nord sud et est ouest qui viennent définir le périmètre de la première tranche de travaux réalisés entre 2002 et Le programme qui s enclenche autour de ce vaste périmètre comprenant la zone située entre le boulevard Général de Gaulle et les friches portuaires à l ouest témoigne de la volonté de prendre en compte la totalité du territoire de l île et de garantir la cohérence et la continuité de la transformation engagée. Le parcours est ouest, qui dessert tous les quartiers de l île en associant les époques et les styles différents qui la caractérisent, devient un axe essentiel pour valoriser l unité géographique du territoire insulaire, alors que l axe nord sud est associé à l idée de renforcer les liaisons avec le centre ville et la connexion des espaces publics de l île (quais, squares, avenues, passages, placettes). Les premiers travaux concernent les espaces offrant, de manière plus évidente, des opportunités pour valoriser le territoire : la construction de la passerelle piétonne Schoelcher reliant le centre historique à l'île devant le nouveau Palais de Justice la requalification des berges, la restauration des estacades offrant un balcon sur la Loire et la requalification du quai François Mitterrand (2005) destiné à accueillir les premiers espaces restaurés et les nouveaux programmes immobiliers sont les premières et les plus importantes opérations de ce type. Ce premier traitement paysager vient orienter la recomposition du reste du tissu urbain, comprenant les lieux à réhabiliter et ceux qui accueilleront de nouveaux programmes résidentiels et tertiaires : «Habiter les quais», conçue par Nicolas Michelin pour ING, constitue la première opération de logements réalisées dans l île témoignant de cette approche. L intervention, située en bord de Loire, répond à une demande précise de la communauté urbaine, de la maîtrise d œuvre et de la maîtrise d ouvrage centrée sur le thème de la qualité de vie : offrir une alternative concurrentielle au logement individuel est le défi à relever. La recherche architecturale doit être orientée vers un projet intégrant des usages mixtes, des typologies diversifiées d habitat (logement sociaux et libres) et des formes d accès individuels et collectifs, assurant des qualités spatiales et environnementale supplémentaires (rapport avec l extérieur, flexibilité des espaces, indépendance des usages, optimisation de l ensoleillement, etc ) par rapport à l offre résidentielle traditionnelle. En se positionnant à l intersection entre la maîtrise d ouvrage urbaine et le maître d œuvre architectural sélectionné, l Atelier de l Ile de définit pour cette opération comme pour le reste des autres interventions un cahier de charges développé sur la base des principes énoncés dans le Plan guide. Ce faisant, il crée des règles qui contribuent à modifier le Plan d urbanisme local. «Habiter les quais», première opération immobilière réalisée dans l île

19 Le projet urbain «Ile de» Ce cadre se focalise de manière prioritaire sur la nécessité d établir une relation directe avec la Loire et un rapport spécifique au sol : pour éviter la réalisation de parkings souterrains les architectes sont ainsi invités à imaginer un socle continu dans toutes les opérations dans l île. L interaction entre la méthode de l Atelier Ile de et la souplesse de l ingénierie procédurale de la SAMOA permet d établir un rapport de confiance entre les objectifs du pouvoir publics et ceux des investisseurs privés. En répondant à la volonté de garantir la cohérence de l intervention sur toute l île, la maîtrise d œuvre des espaces publics conditionne la définition des programmes architecturaux de la première phase des travaux. L idée de réaménager le boulevard du Général de Gaulle autrefois pénétrante autoroutière en boulevard urbain partagé par tous les modes de circulation (voitures, transports en commun en site propre, piétons et vélos) constitue un exemple intéressant de ce genre : la volonté de renforcer la connexion de cet axe, traversant l île de nord au sud, avec le centre ville s accompagne de l idée d en améliorer ses qualités esthétiques, tout en favorisant les modes de déplacements doux et la liaison entre les quartiers par des voies plus aisément traversables. Le projet de requalification des espaces publics est donc imaginé en lien avec le passage d une nouvelle ligne de Busway reliant le centre ville à la zone sud de l île et à la nécessité de transformer le centre commercial Beaulieu, qui est désormais une structure obsolète située le long de cet axe. Conforté par le succès obtenu, en 1999, de la reconversion de l'ancienne biscuiterie LU devenue le nouveau centre culturel de référence des nantais Chemetoff invite la Communauté Urbaine et la SAMOA à opter pour une restructuration du bâtiment existant et une extension du centre commercial : l objectif est de répondre aux nouvelles exigences commerciales et d optimiser l économie du projet, tout en valorisant l héritage du patrimoine bâti. L architecte Patrick Bouchain, qui a reconverti l usine LU dans le Lieu Unique, est choisi pour réaliser le projet architectural. La réhabilitation du centre existant est accompagnée de l extension de la surface commerciale, la reconfiguration globale des abords et la requalification du boulevard de Gaulle. L opération assume une valeur symbolique au sein du projet urbain, non seulement en raison de la valorisation de l existant, mais à cause aussi d une démarche environnementale spécifique (utilisation de panneaux photovoltaïques sur le toit du nouveau parking et de dalles végétales pré cultivées sur les toitures neuves du centre commercial) : une telle démarche permet d inscrire le projet dans le programme européen Concerto dédie à l efficacité énergétique des bâtiments. Requalification du boulevard General de Gaulle Le nouveau centre commercial Beaulieu L idée de «construire la ville sur elle même», défendue dans le Plan guide, trouve entre temps d autres occasions pour se consolider comme un principe clé du projet urbain. Une des opérations les plus importantes qui témoigne de cette approche est la transformation du Hangar à bananes, faisant partie des friches situées le long du quai des Antilles, dans la zone nord ouest de l île. Ce grand espace de m², propriété du Grand Port Maritime de Saint Nazaire, avait était utilisé jusqu'au début des années 1970 pour stocker les bananes importées des Antilles et ensuite reconverti en entrepôt de sucre pour la raffinerie Beghin Say. Désaffecté depuis plusieurs années, il ne faisait pas partie des priorités du projet urbain, mais lorsque la mise à point de la Biennale d art contemporain «Estuaire» suggère de saisir les potentialités culturelles des friches industrielles, la maîtrise d œuvre et la maîtrise d ouvrage se lancent dans une étonnante reconversion du hangar qui, en dix huit mois, permet d inaugurer la manifestation culturelle conçue par Jean Blaise. Une intervention respectueuse des caractéristiques du patrimoine portuaire permet l aménagement d espaces indépendants, accueillant des restaurants et des bars, une salle

20 Le projet urbain «Ile de» d exposition de m² et une discothèque de m². Le succès de l opération apprécié par les visiteurs qui ont participé à l inauguration d «Estuaire» en juin 2007 permet à cet espace de devenir un lieu de rencontre et de loisirs important pour les nantais. Conjuguée à l aménagement du quai des Antilles avec l'installation des anneaux de Daniel Buren et la mise en valeur de l histoire du site à travers la conservation des pavés et de rails anciens pour les nouveaux parcours piétons et cyclables cette opération, marque à la fois une étape fondamentale du projet, ainsi que d un nouveau rapport entre culture, société et ville. En 2012 l espace dédié aux expositions devient un lieu permanent dédié à l art contemporain, appelé «HAB Galerie», où trois partenaires l Ecole supérieure des beaux arts de Métropole, le Musée des beaux arts de et le Frac Pays de la Loire accueillent tant des expositions d art que des expositions thématiques ou des événementiels. Requalification du quai des Antilles, avec les anneaux de D.Buren La nouvelle HAB Galerie dans le Hangar à bananes La réhabilitation des Nefs de Loire accueille la Galerie des Machines de l île dont le grand éléphant est devenu le symbole La réhabilitation des Nefs de Loire bâtiments industriels et portuaires qui servaient à la construction navale est une autre opération qui marque le projet urbain. Utilisées comme entrepôt commercial après la fermeture des chantiers, ce grand espace de m² articulé en deux grandes rues piétonnes longues de 180 mètres, larges de 60 mètres, hautes de 26 mètres devient l objet privilégié de la reconversion des friches industrielles nantaises. L idée de transformer cet espace couvert pour accueillir des activités pérennes et temporaires, offrant au public un lieu de loisirs en continuité avec les espaces publics extérieurs s est révélée de manière progressive : en refusant l idée d un projet phare inspiré du modèle du Guggenheim à Bilbao, les acteurs publics et la maîtrise d œuvre urbaine trouvent dans le projet des «Machines de l île», de la compagnie Royale de Luxe, une opportunité convaincante pour valoriser l identité ouvrière du site et pour offrir à un large public un projet artistique totalement inédit. C est ainsi que, pendant l été 2007, la Galerie d'exposition et l'atelier de construction des Machines de François Delarozière et Pierre Orefice s installent dans ces vastes volumes, en accueillant différents programmes, pérennes ou évènementiels. La volonté d aménager les espaces publics qui entourent les Nefs s exprime dans la mise en œuvre du Parc des Chantiers : il s agit de l aménagement de l esplanade devant la Loire, qui se traduit par la réalisation de quatre jardins thématiques et la réhabilitation des anciennes cales de lancement de bateaux, qui mettent en valeur les éléments du patrimoine industriel et qui offrent de nouveaux espaces de détente et de loisirs

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