UNIVERSITE LILLE 3 UFR de Lettres Modernes

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1 UNIVERSITE LILLE 3 UFR de Lettres Modernes Année universitaire Interprète en LSF / français : entendez-vous les gens sourire au téléphone? Ou De la difficulté à traduire le locuteur entendant en interprétation téléphonique Présenté pour l obtention du «Master 2 Sciences du langage» Spécialité Interprétariat Langue des Signes Française - Français Sous la direction de Mme Georgette DAL Soutenu par Cécile PAILLISSÉ Septembre 2010

2 Table des matières INTRODUCTION...3 I. Présentation de l interprétation au téléphone La nature des appels téléphoniques Les appels personnels Les appels professionnels Autre appel Les différentes configurations de l entretien téléphonique... 8 En permanence téléphonique... 8 En visio relais... 8 En visio interprétation Les conséquences sur l interprétation... 9 II. Les stratégies de l interprète pour la prise d informations contextuelles Le contact avec le locuteur sourd Savoir être à l écoute Savoir observer Savoir anticiper Le contact avec le locuteur entendant Le handicap visuel Le sens de l audition La perception auditive et ses équivalences visuelles Sans contact préalable avec les interlocuteurs Le «thésaurus mental» de l interprète Les interactions de l'interprète au cours de la traduction III. La place de l'interprète dans la situation communicationnelle Le pilotage Le lien interactionnel Les tours de parole Distinguer l énonciateur Une communication dyadique? Les contraintes de l'interprétation au téléphone La cadence des appels Une fatigabilité accrue «L interprète vitrine» CONCLUSION...38 BIBLIOGRAPHIE...40 Annexe

3 INTRODUCTION En situation dite de liaison 1, ou de type conférence, l interprète en Langue des Signes Française (LSF) / français, pour assurer une interprétation fluide et réussie, a besoin de connaître préalablement sur quel type d intervention il est missionné, les sujets abordés, le vocabulaire ou jargon employé, les personnes en présence, etc. Bien souvent, en situation de conférence, l interprète bénéficie de supports écrits ou de tout autre type de documents envoyés par les intervenants eux-mêmes, afin qu il puisse se préparer au mieux aux thèmes qu il va traduire. Il est vrai que l une des particularités du métier de l interprète est qu il est appelé à traduire dans des domaines très variés et généralement méconnus de sa formation d origine. En revanche, en situation de liaison, l interprète doit lui-même prévoir un temps d échange avec les personnes sourdes et/ou entendantes en arrivant sur le lieu de rendez-vous : il peut ainsi s enquérir des motifs de leur rencontre. En outre, cela lui permet d une part d apprécier la LSF de l usager sourd et de connaître la situation d interprétation (est-ce un entretien professionnel? Un examen médical? Quelle est la finalité du rendez-vous?), et d autre part de juger du contexte dans lequel il va assurer sa prestation. En effet, l interprète se doit d être attentif à tout ce qui l entoure, autrement dit d avoir «les yeux partout», car c est un bon moyen pour collecter des informations contextuelles : des affiches pour un pot de départ à la retraite d un collègue dans une entreprise? L interprète en prend note mentalement, cela sera peut-être abordé lors de la réunion à venir. Des collègues souriants ou qui ne se disent pas bonjour? C est un thermomètre du réseau social dans lequel évoluent les personnes à traduire. Ce qui paraît au premier abord anecdotique se transforme judicieusement en informations, lesquelles lui permettent de ne pas être pris au dépourvu si jamais elles venaient à être énoncées et de capter au plus près le milieu et ses enjeux dans lequel il va travailler. C est un gain de temps et de confort pour l interprète : moins d incompréhensions donc moins 1 «L expression «interprétation de liaison» désigne l interprétation d un entretien entre deux interlocuteurs. Ses formes sont variables : rendez-vous, audience, entretien téléphonique, rencontre informelle, visio-interprétation, etc. Les contextes dans lesquels elle se tient sont très variés : cabinet médical, banque, entreprise, service administratif ou social, milieu scolaire, hospitalier ou judiciaire, lors d un congrès, d un forum, etc. L interprète se place à côté du locuteur entendant de façon à ce que la personne sourde ait une vision simultanée de la personne qui s adresse à lui et des propos traduits». BERNARD A. & al. (2007 :118) 3

4 d interruptions dans les échanges entre les interlocuteurs et, in fine, moins de fatigue pour pallier le manque d informations. Cependant, il est une situation qui est un exercice particulièrement délicat pour l interprète : l interprétation téléphonique. Celle-ci se déroule : -soit en visio-relais ou centre-relais vidéo, -soit en permanence téléphonique, -soit en visio-interprétation. 2 Dans les deux premiers cas, l interprète est un intermédiaire linguistique qui permet à une personne sourde et une personne entendante d avoir une communication téléphonique en direct et en temps réel. Dans le dernier cas, l interprète traduit à distance la rencontre de deux ou plusieurs protagonistes réunis dans un même lieu mais ne partageant pas une même langue. 3 Depuis une salle dédiée à ces services particuliers, l interprète traduit : -en LSF à la personne sourde, soit par le biais d une webcam, d un vidéophone ou d une tablette visuelle, si celle-ci est à distance, soit directement «en face à face» si elle est présente physiquement à ses côtés, -en français oral à la personne entendante, via le téléphone. Par conséquent, l interprète n a ni la personne entendante dans son champ visuel (puisqu au téléphone), ni repères locatifs comme indices contextuels. Or, selon les recherches de P-C Dodwell en psychologie de la perception, 90% des informations que nous percevons nous sont transmises par la vue. De ce fait, nous partons du principe qu il est plus difficile pour l interprète en LSF / français de traduire le locuteur entendant car il n a à sa disposition aucune donnée contextuelle visuelle, alors que le locuteur sourd, lui, est toujours nécessairement présent dans son champ de vision, même si celui-ci est parfois restreint en raison de contraintes techniques propres à la visiocommunication. On perçoit alors les problématiques spatiales inhérentes à l interprétation au téléphone : sans informations visuelles, ni environnement physique, comment l interprète fait-il pour traduire 2 Nous nous appuyons sur la dénomination américaine qui distingue le visio-relais de la visio-interprétation. En revanche, en France, le terme «visio-interprétation» est générique, et renvoie à toute forme de visiocommunication sans distinction avec interprète. 3 Pour une définition détaillée de ces termes, se reporter à la partie 1.2 du présent mémoire, consacrée aux différentes configurations de l entretien téléphonique, toujours selon les normes américaines (pp.8-9), et à l Annexe pour un aperçu des services de centre-relais français. 4

5 fidèlement la personne entendante? Comment donner une équivalence visuelle de celle-ci à l interlocuteur sourd? Quelles stratégies l interprète développe-t-il pour prendre de l information? Se base-t-il sur la seule sollicitation de l ouïe? Pour répondre à ces questions, nous présenterons tout d abord l interprétation au téléphone : la nature des appels passés ainsi que les configurations spatiales propres à cette activité, lesquelles ont des répercussions sur le schéma de la communication. Puis, dans une deuxième partie, nous nous attacherons à étudier les stratégies et les mécanismes mis en place par l interprète en LSF/français pour recueillir et organiser l information, sous quelque forme qu elle soit, afin d interpréter au plus juste la personne entendante à son interlocuteur sourd en situation d entretien téléphonique. Nous ne ferons qu aborder la réciprocité de ce processus, à savoir les difficultés à traduire la personne sourde, car celles-ci ont déjà fait l objet de recherches universitaires 4. Enfin, dans une dernière partie nous nous interrogerons sur la place de l interprète dans la situation communicationnelle, celui-ci étant soumis à des contraintes conversationnelles et techniques spécifiques à la visiocommunication et à la permanence téléphonique. Nous analyserons, entre autres, son rôle prépondérant dans la gestion des interactions établies entre les interlocuteurs sourd et entendant, ceux-ci étant soit en coprésence, soit à distance l un de l autre. En outre, nous étudierons plus précisément la duplicité de son positionnement par rapport à ces mêmes interactions : à la fois obstacle et adjuvant de la communication. Pour mener à bien cette réflexion, nous nous sommes basée sur : notre expérience, débutante, de l interprétation en permanence téléphonique ; des observations d interprètes en LSF / français en visiocommunication ; des commentaires nourris par des échanges avec ces mêmes interprètes ; et enfin une recherche bibliographique. 4 Notamment : LETT (2009) et LOMBARD (2008). 5

6 I. Présentation de l interprétation au téléphone Tout d abord, avant de commencer à exposer les problématiques engendrées par l interprétation au téléphone, il semble important de présenter des données concrètes, c est-àdire dans quel cadre et dans quelles configurations l interprétation est menée La nature des appels téléphoniques Toutes entreprises et services confondus, on distingue deux sortes d appels : - Les appels personnels pour les particuliers, - Les appels professionnels pour les salariés sourds en entreprise. De quoi traitent les appels? Les appels personnels Cela va de l appel à la famille, aux amis, à l école, au banquier, aux prises de rendez-vous divers (médecin/coiffeur/vétérinaire, etc.), en passant par la commande de repas, les réservations en tout genre, ou l obtention de devis Bien que ces communications puissent paraître d une banale simplicité, elles peuvent s avérer particulièrement pointues à interpréter et impliquer des exigences très fortes de la part des interlocuteurs. Comme l explique Alain Bacci, interprète en LSF-français : «[ ] on peut se servir du visio relais pour passer des appels téléphoniques de tout genre : le rendezvous chez le toiletteur du chien, la commande de pizza, etc. Par contre, c est une mauvaise représentation de croire qu en donnant cet exemple-là, on donne l exemple de la réalité des besoins et de la réalité du terrain sur lequel les sourd nous appellent. Ce genre d appel futile, pas si futile que cela, mais ces appels un peu confortables ne représentent même pas 20% des appels passés par le biais de la plateforme. [ ] je vais citer quelques exemples, vous mesurerez ainsi les attentes réelles : [ ] un sourd téléphone à son notaire pour prévoir toutes les dispositions testamentaires qu il veut voir figurer dans un testament ou olographe qu il veut signer chez le notaire. Le jour où il doit rencontrer le notaire, il se trouve qu il n y a pas d interprète disponible. Il habite une ville où il n y a pas d interprète de toute façon. Donc il a prévu cet entretien téléphonique pour donner toutes ses volontés, et quand il verra le notaire, il signera un papier, mais comme il ne maîtrise pas bien le français, tout reposera sur la bonne compréhension par le notaire de toutes les volontés exprimées par la personne sourde. Cela ne représente-t-il pas mieux les besoins des sourds qu une commande de pizza? On est 6

7 plus dans ce genre d attente très importante, très forte avec des enjeux majeurs que dans la commande futile.» 5 Ces appels concernent donc tout ce qui a trait aux domaines de la vie privée. Leur durée est généralement courte, entre 10 à 30 min (voire plus s il faut prendre en compte l attente pour joindre les correspondants), et ne dépasse jamais une heure Les appels professionnels Quatre types d appels se présentent : - La personne sourde, salariée d une entreprise, peut passer des coups de fil en vue d obtenir des informations relatives au cadre de son activité professionnelle ; - Appel entre collègues sourd et entendant pour une discussion ponctuelle, informelle ; - Appel entre collègues sourd et entendant pour un entretien organisé, un bilan individuel ; - Réunions intra-professionnelles 6 La durée de ces appels est aléatoire, l AFILS préconise cependant de limiter la durée des appels à une heure effective de traduction, tout en prenant soin de faire des pauses, conformément au code de conduite professionnelle des interprètes Autre appel Une catégorie à part, la visio-interprétation, dévolue pour l instant à deux services de centrerelais, traite tous les appels destinés à des organismes accueillant un public sourd. L un de ces services, WebSourd, société coopérative basée à Toulouse, a développé entre autre ce service commercial appelé «le guichet», destiné notamment aux structures administratives. Jacques Sangla, chargé du développement et de l innovation à WebSourd, en donne une définition lors du congrès de l Union Nationale pour l Insertion Sociale du Déficient Auditif (UNISDA) : 5 «Accessibilité à distance et accessibilité téléphonique : quels critères de qualité?», Extrait du Congrès de l UNISDA du 23 janvier 2009, 6 En accord avec les recommandations de l AFILS (Association Française des Interprètes en Langue des Signes) : sous couvert que les participants ne soient pas plus de trois ou quatre (personnes sourdes comprises) et que les conditions techniques soient optimales pour effectuer l interprétation. 7 «Dans le cadre d une réunion ou d un entretien, limitation de la durée des interventions. Maximum conseillé : 1h. [ ] L interprète doit pouvoir gérer lui-même ses temps de pause en fonction de son confort et sa fatigue. La pause varie en moyenne de 10 à 15 minutes après une interprétation de plus de 30 minutes consécutives [ ].» Source : 7

8 «[ ] souvent, [les sourds] vont dans des endroits, au guichet, par exemple à la CAF, ou aux ASSEDIC, ou l ANPE, ou à la MDPH, ils sont coincés par rapport à la communication, il faut passer par l écrit ou alors essayer de parler à l oral, il y a différentes techniques mais ce n est pas fluide au niveau de la conversation. Donc, nous, on a installé du matériel, c est un écran, avec une webcam, une personne professionnelle de l accueil, qui est derrière le guichet, avec un casque, et quand le sourd arrive, via la webcam et l ordinateur, on appelle l interprète à distance, à Toulouse, à Montpellier, à Marseille ou à Lille, on a un réseau partenaire d interprètes. [ ] Donc en simultané, on peut échanger, on est face à face. Cela a beaucoup évolué, et maintenant, on a 55 postes installés dans les MDPH, dans les mairies, dans les bibliothèques.» 8 On voit donc que, comme pour les rendez-vous de liaison en présentiel, l interprétation téléphonique intervient dans différents contextes, touche à tous les domaines de la vie et amène l interprète à traduire des situations de complexités variées. En outre, comme nous allons maintenant l exposer, l interprète doit composer avec l absence physique d un, voire deux, des interlocuteurs dans le schéma de la communication Les différentes configurations de l entretien téléphonique Seulement trois configurations sont possibles lors d une interprétation au téléphone : En permanence téléphonique, l interprète est aux côtés de la personne sourde : cela peut être soit dans une salle réservée à ce service, soit dans le bureau de l interprète, ou de façon plus inopinée, à la sortie d un rendez-vous sur un parking, dans une salle d attente (si l interprète est disponible). La personne entendante n est pas présente physiquement. Propre au visio relais, la personne sourde, la personne entendante et l interprète sont chacun dans des lieux différents. Dans un box ou espace consacré à cette activité, l interprète communique au moyen d une webcam et d un ordinateur avec la personne sourde et via le téléphone avec la personne entendante. 9 8 «Centre Relais téléphoniques : quelle définition, quels objectifs et quel déploiement?» 9 Sans prosélytisme aucun, nous donnons à titre d illustration un schéma de la société Viable France. Source : 8

9 Autre configuration possible en visio interprétation : la personne sourde et la personne entendante sont dans un même lieu, seul l interprète est à distance Les conséquences sur l interprétation Habituellement, dans une communication bidirectionnelle (en face à face), les interlocuteurs mettent en place consciemment ou inconsciemment ce que D-C. Belanger, interprète en Langue des Signes Québécoise (LSQ) / français, nomme «la négociation de l identité sociale». Elle est issue de la projection de l image de soi et de l autre à travers la perception du message échangé, à laquelle se superpose une perception mutuelle des intervenants entre eux. Pour ce faire, les interlocuteurs doivent être attentifs à la fois aux interactions verbales et non-verbales, indissociables dans l acte de communiquer : Le champ de la communication est plus large que celui de la langue. La communication utilise l interactivité et la multicanalité. Les énoncés sont un mélange de verbal et de non-verbal qui fait référence au mimo-gestuel. Le comportement, les gestes, les expressions faciales, le regard, mais également les non-dits, les silences participent à toute communication qu elle soit effectuée en français ou en LSF. Ils jouent un rôle important dans la construction du sens du message ainsi que dans l expression des relations interpersonnelles. NGUYEN (2001 :5) De visu, les interlocuteurs peuvent d eux-mêmes déceler des indices leur permettant de construire une image subjective de l autre, complétée en cela par l interprétation de la situation communicationnelle, où l interprète est également sensible à ces mêmes indices : «L interprète ne peut en effet pas se contenter de retransmettre le sens de ce qui est dit. Il doit faire passer aussi la relation entre les interlocuteurs» ibidem. Or, dans les deux premières configurations de l interprétation téléphonique présentées précédemment, les interlocuteurs sont à distance, ils n ont pas accès directement à ces indicateurs : «[ ] lorsqu il interprète au téléphone, [l interprète] doit dans ses expressions, dans son comportement vers la LSF, dans sa voix vers le français, faire passer la relation que 10 Schéma extrait du site de l entreprise WebSourd. Source : 9

10 les interlocuteurs entretiennent. Ces derniers n ont en effet, dans cette situation-là plus particulièrement, pas d autres indices que ceux émis par l interprète pour leur signifier dans quel état d esprit se trouve leur interlocuteur» ibidem. La construction de ces relations interpersonnelles devient donc principalement tributaire de la performance de l interprète en fonction de ce que lui-même intuitivement conçoit et comprend. Exception faite cependant pour la visio-interprétation, la troisième configuration, où les interlocuteurs sourd et entendant sont en présence l un de l autre et ont pu de ce fait préalablement négocier leur identité sociale : - Soit partiellement, si nous sommes dans le cadre d un premier contact, comme au «guichet» par exemple, où une première impression a été établie par une façon de se présenter, de se regarder, etc. avant de faire appel à l interprète ; - Soit complètement, si nous sommes dans une situation où les interlocuteurs sont des collègues de longue date, ou se sont déjà côtoyés auparavant. Des liens hiérarchiques, socio-affectifs, professionnels dans la communication ont alors été précédemment posés. Il est donc plus difficile pour l interprète, seul protagoniste extérieur à la situation, de saisir ces relations interpersonnelles. Cela implique qu il doit plus rapidement en discerner les contours afin d être au diapason des rapports tissés par les interlocuteurs et adapter son interprétation en conséquence. Ajoutons à cela que, dans toutes ces configurations, l interprète doit s atteler à être le plus neutre, le plus fidèle et le plus transparent possible dans son interprétation pour ne pas fausser ou interférer dans ces relations. En effet, de par ses présence et fonction, il a un impact non négligeable dans ces relations intersubjectives. Il est donc primordial pour le bon déroulement de la prestation et le confort de tous les acteurs de la communication que l interprète obtienne des données contextuelles : d une part, afin de saisir tous les enjeux de la communication, et d autre part pour faire face à toutes les éventualités qu implique la rencontre entre des interlocuteurs de culture et de langue différentes. En résumé, nous pourrions grossièrement schématiser les principales interrogations auxquelles l interprète doit faire face avant et durant sa prestation téléphonique selon la formule consacrée de Lasswell : 10

11 Qui veut quoi? + Qui dit quoi? A qui? Comment est-ce dit? Pourquoi est-ce dit? Dans quelles circonstances? Avec quels effets? Dans quel but? = comment je le traduis? Ces questions posent le cadre de l interprétation et la formalisent, elles sont autant de balises de repères dans la situation de communication que dans le message à interpréter. Nous allons voir maintenant les stratégies que l interprète met en avant pour répondre à ces questions. II. Les stratégies de l interprète pour la prise d informations contextuelles 2.1 Le contact avec le locuteur sourd Avant d effectuer l interprétation téléphonique, l interprète : - reçoit l usager sourd s il est en permanence téléphonique, -prend l appel vidéo s il est en visiocommunication Savoir être à l écoute Après les formules d usage de politesse et de présentation, la personne sourde expose spontanément l objet et les motifs de son appel. Par exemple : «je veux appeler mon autoécole, j ai besoin de savoir quand je passe mon permis ; je suis intéressé par cette offre publicitaire, j ai besoin d information, etc.» Elle peut également présenter des documents en lien avec l appel à passer : courriers divers, factures, annonces internet, lettres manuscrites L interprète a alors le loisir de les survoler afin de prendre en considération des informations d ordre pratique (numéro et nom du correspondant à joindre, fonction, démarches entreprises auparavant, etc.) En visiocommunication, cela n est techniquement pas faisable, l interprète n a pas accès visuellement à ces documents, c est pourquoi, en plus de la fenêtre webcam où apparaît la personne sourde, est accolée une fenêtre chat. Sa fonction est de permettre l échange de données contextuelles écrites. La teneur de celles-ci est laissée au libre choix de l usager sourd. En général, on retrouve le nom et le prénom du correspondant sourd, ceux de 11

12 l interlocuteur entendant, des références de dossiers, des adresses en fait, tout type de renseignements que la personne sourde a jugé pertinent de transmettre à l interprète, et ce, de façon plus aisée et immédiate par l écrit plutôt que par la dactylologie. Voici un exemple d aperçu parmi d autres, de l écran dont dispose l interprète en visiocommunication : ILS (1) personne sourde appels pris/en attente (2) n de tél appelant 00 :00 (3) n de tél à appeler (4) (5) * 0 # Chat (1) ILS : interprète en langue des signes. Fenêtre de retour d image. (3) Durée de l appel (2) File d attente des clients sourds (4) Décrocher/(5) Raccrocher Cette option chat est également utile lorsque l interprète est confronté à des problèmes techniques : pas d image, mauvaise qualité, coupures, problème de débit qui rendent la communication impropre et donc l interprétation impossible. Elle devient le seul moyen pour avertir la personne sourde qu elle doit impérativement revoir sa configuration technique ou réessayer ultérieurement de contacter le service de visiocommunication Savoir observer L interprète prend également la mesure de l état d esprit de la personne sourde. Qu est ce qu elle éprouve? Est-elle dans l urgence? L incompréhension? Quel est le but de son appel? 11 L interprète en LSF/français ne peut traduire la personne sourde à l interlocuteur entendant sur la seule base du chat. Rappelons que dans une conversation en langue des signes traduite par un interprète en LSF/français en visiocommunication, le contact visuel réciproque est nécessaire, même si quelques sourds semblent l oublier. Extrait du récit d une interprète qui nous fait part d une de ses expériences en visio-relais : (S = sourd / ILS = interprète en langue des signes) «[L ILS accepte un appel et la fenêtre webcam de l usager s ouvre noire.] ILS Bonjour excusez-moi, je ne vous vois pas à l écran. S (en réponse écrite par chat) C est normal, je n ai pas de webcam. ILS -!!!...» Source : 12

13 Ces informations du domaine de l affectif sont émises de manière directe : la personne sourde fait état naturellement de ses sentiments par le dire, la production intentionnelle d un message, et de manière indirecte, par le non-verbal. L interprète doit donc aiguiser son sens de l observation et être réceptif aux gestes naturels, regards et attitudes corporelles de son client. En effet, d un point de vue linguistique, ces indices visuels doivent être réexprimés verbalement et vocalement dans l interprétation du message à l interlocuteur entendant : «L interprète doit prendre en compte les signaux émis par la personne qu il traduit car ils sont des indicateurs des émotions ressenties par celui-ci. Son visage, sa posture corporelle, son regard expriment-ils de la gêne, de la colère, de la joie, de l indécision? Il est important de préciser ici que, en français comme en LSF, ces éléments sont inhérents à la communication, reconnus comme étant porteurs de sens. Ils sont néanmoins identifiés comme non-verbaux en français alors qu ils sont considérés comme des éléments linguistiques en langue des signes.» NGUYEN (2001:6) De plus, dans la mesure où l interprète doit incarner le locuteur sourd dans son interprétation, il se doit d entrer en empathie 12 avec lui. Ces éléments affectifs sont donc à prendre en considération, ils participent activement au vouloir-dire du locuteur Savoir anticiper Notons que s il persiste des zones d ombre dans l exposé des informations de la personne sourde, l interprète peut se permettre de poser des questions complémentaires, qu il juge nécessaires pour la bonne compréhension de la situation communicationnelle à venir. Ainsi, sans être intrusif, il peut demander des précisions : connaissez-vous votre interlocuteur entendant? Faut-il le vouvoyer ou le tutoyer 13? Ou bien, pour reprendre notre exemple de l auto-école, l interprète peut s enquérir du nombre d heures de conduite déjà effectuées ou du prix de ces séances. L interprète reçoit les éléments de réponse en toute neutralité, l objectif n étant pas de faire des commentaires ou de laisser transparaître ses opinions, mais bien de prévoir des thématiques, des arguments qui ne manqueront pas d être abordés lors de la conversation. 12 «L'empathie ou la perception empathique (...) c'est de percevoir le monde subjectif d'autrui «comme si on était cette personne sans toutefois perdre de vue qu'il s'agit d'une situation comme si...» (C. ROGERS, M. KINGET, Psychothérapie..., I, 1963, p dans FOULQ. 1971). Définition issue du Trésor de la Langue Française De même qu en langue anglaise, l usage d un pronom personnel consacré au tutoiement et au vouvoiement n est pas marqué en LSF. 13

14 De la même façon qu il anticipe certains échanges conversationnels, l interprète prévoit mentalement un vocabulaire, un lexique spécifique lié à la situation d interprétation. Le contexte conditionne son interprétation : Etant amenés à traduire dans tous les domaines de la vie sociale et professionnelle, les interprètes se doivent d être en mesure de comprendre tous types de discours de tous niveaux : médical, social, éducatif, scientifique, technique, informatique, universitaire, politique, etc. Les champs lexicaux spécifiques doivent également être bien maîtrisés. La simple expression «filmer une palette» peut changer complètement de sens si elle est employée dans une école de cinéma ou dans une entreprise de manutention. Le propre de l interprète étant de traduire du sens, il doit pouvoir connaître le sens des mots français utilisés dans de nombreux contextes particuliers afin d être capable d en restaurer le sens exact en langue des signes. Inversement, lorsqu il traduit de la langue des signes vers le français, l interprète doit utiliser un niveau de français correspondant fidèlement au niveau de langue du locuteur originel. BERNARD & al. (2007:9) Effectivement, l interprète doit également s adapter aux différents niveaux de langue et d expression des personnes sourdes qu il traduit. En outre, comme en français oral, la LSF comporte des accents régionaux. Ainsi, en visiocommunication, l interprète est amené à être en contact avec des sourds de la France entière. Il doit donc être attentif en réception et en émission à la langue des signes du locuteur sourd et veiller dans la mesure du possible à adopter les mêmes accents régionaux dans son interprétation vers la LSF. Bien sûr, cela ne sous-entend pas que dans sa traduction vers le français oral, l interprète, admettons de Paris, caricature l accent du Sud parce qu il a face à lui un sourd marseillais. Nous parlons d accents en LSF : cela se manifeste par des signes standards spécifiques à certaines régions (on constate une grande variété de signes possibles pour les jours et les mois entre autres exemples). En permanence téléphonique, l avantage est que l interprète est en contact avec des personnes sourdes qu il a déjà côtoyées et «pratiquées» sur le terrain. Il a pu dès lors se familiariser avec leurs LSF, avantage linguistique, mais aussi avec leur «passif», avantage contextuel. En effet, à part dans quelques très grandes villes, les interprètes ont tôt fait de connaître la communauté sourde de leur région et de suivre l évolution de ceux qui la composent. Bien que la formation de cette communauté ne soit pas immuable, les interprètes en LSF / français, de par leur profession, sont fréquemment les témoins des événements grands ou petits qui jalonnent la vie de leurs clients sourds. Cette imprégnation peut alors servir pour saisir les enjeux de communication lors d une interprétation de liaison. 14

15 2.2 Le contact avec le locuteur entendant A contrario, l interprète n a de contact avec le locuteur entendant que lorsqu il compose son numéro de téléphone, donc en ayant seulement en tête les informations tout juste échangées avec la personne sourde. Au moment où nous avons commencé nos recherches sur l interprétation au téléphone, la configuration que nous avons observée était toujours la même : une personne sourde cherchait à joindre un correspondant entendant. La réciproque en était aux balbutiements : seuls quelques interprètes en visiocommunication de liaison en avaient fait l expérience. Cela s explique peut-être par le fait que les avancées technologiques en matière d accessibilité aux communications restent encore méconnues du public entendant. Nous gageons que cette tendance va progressivement s inverser ou du moins s équilibrer, les personnes entendantes ayant tout autant le besoin de joindre leurs interlocuteurs sourds rapidement et facilement. Quoi qu il en soit, nous supposons que, dans le cas où la personne entendante est à l origine de l appel, l interprète s enquiert auprès d elle des motifs de l appel et de toute autre information contextuelle, comme semblablement effectué auprès de la personne sourde. Cependant, lorsque l interprète entre en communication avec la personne entendante, il n a à sa disposition aucune information visuelle : pas de contexte observable ni de présence physique. Par ailleurs, il est rare que l interprète connaisse la personne entendante qu il a au bout du fil, à moins d avoir traduit auparavant sur le terrain pour les mêmes clients sourds et entendants, mais cela reste exceptionnel. L interprète n a en définitive aucune référence préalable sur l interlocuteur entendant et doit s appuyer sur son sens de l audition pour lui «donner corps» Le handicap visuel De même que l interprète doit inclure dans son interprétation vers le français oral les éléments verbaux et non-verbaux appartenant au discours du locuteur sourd, il se doit d exprimer dans sa traduction vers la LSF les mêmes caractéristiques qui teintent le message du locuteur entendant. Pour ce faire, il nous semble que la principale difficulté réside dans le fait que l interprète ne peut alors s appuyer que sur son ouïe. Or, il apparaît que nous intégrons beaucoup plus d informations par les canaux visuel et auditif simultanément actifs plutôt que par la seule sollicitation de l ouïe. En effet, comme nous l avons déjà mentionné 90% des informations que nous percevons nous sont transmises par le nerf optique. Etonnamment, une partie de l audition passe également par la vue. En 15

16 1976, Mac Donald et Mc Gurk, deux psychologues, ont mené des expériences afin de démontrer cette hypothèse. A partir de tests basés sur des corpus audios, visuels puis audiovisuels 14, ils sont arrivés à la conclusion que : «en situation de communication entre interlocuteurs «face à face» dont l audition est normale [ ] la perception audio-visuelle est meilleure que la perception visuelle seule et que la perception auditive seule dans le traitement de l information. [ ] la vision de la parole est multimodale.» DUPONT (2004) Cela explique peut-être cet automatisme que nous avons (notamment les stagiaires interprètes) lorsque nous ne comprenons pas les dires d un interlocuteur : nous fixons (désespérément dans le cas des stagiaires interprètes) ledit interlocuteur et plus précisément ses lèvres, lieu de l articulation, comme si cela pouvait faciliter notre compréhension des choses. Dans le cadre de l'interprétation au téléphone, l'interprète ne bénéficie pas des mêmes informations sensorielles qu'en présence physique du locuteur entendant. Ici, la perception visuelle lui faisant défaut, l'interprète n'a pas accès directement à certains indices révélateurs de la façon d'être de la personne entendante, ce qui a des répercussions sur différents niveaux de la communication : 15 Dans un premier temps, répercussions sur la prise de rôle de l'interprète pour incarner le locuteur entendant. Sans parler de mime, l'interprète doit dans sa traduction s'effacer et se fondre au maximum dans la situation pour montrer à l'interlocuteur sourd son visà-vis entendant. En présentiel, l'interprète reprend une attitude, un regard ou réexprime des expressions faciales. Ici, le «handicap visuel» entraîne des difficultés pour cerner des éléments de la personnalité ou des intentions du locuteur entendant. Dans un deuxième temps, répercussions sur les relations interpersonnelles établies avec l'interlocuteur sourd. En effet, tout ce qui a trait à la proxémique est invisible. La proxémique est définie comme «l'ensemble des observations et des théories concernant l'usage que l'homme fait de l'espace en tant que produit culturel particulier [ ] Les participants [d'une conversation] utilisent l'espace à des fins de 14 Un des tests est le suivant : on soumet à une personne une vidéo silencieuse où apparaît le visage d un homme en gros plan prononçant les syllabes «gaga». A cette vidéo, se superpose une bande sonore qui émet les sons «baba». La combinaison des deux modalités visuelle et auditive crée une illusion auditive : la personne perçoit un son intermédiaire «dada». La vision a donc un rôle sur la perception auditive de la parole et l influe, c est ce qu on appelle «l effet Mc Gurk». Pour faire le test : 15 Nous empruntons à M. Sallandre sa définition de la prise de rôle: «Les transferts de personne [ ] mettent en évidence la capacité du locuteur à entrer dans la peau des protagonistes de l'énoncé [ ]. C'est ce qu'on appelle aussi souvent la prise de rôle, avec actant, procès, locatif. Le locuteur devient l'entité dont il parle. Tout le corps du locuteur est occupé par le rôle (pas de recul, contrairement au cas du transfert de situation): il y a incorporation.» SALLANDRE (2001) 16

17 communicatives [ ]: toucher les gens, orienter sa respiration dans leur direction ou en tâchant de les éviter, les regarder en face ou éviter leur regard, se tenir si près d'eux que l'ajustement visuel en devient impossible [...]» BELANGER (2000 : 67) Nous pourrions également ajouter une façon de s'asseoir, d'interpeller les interlocuteurs : tout ceci est hors de portée. En effet, nous avons vu que, de par la configuration de l'interprétation au téléphone, le locuteur entendant est dématérialisé, il se trouve dans un espace à part. Enfin, répercussions sur la compréhension des messages et leurs enjeux. Cette dernière sera moins immédiate voire biaisée. Précédemment, nous avons montré l'importance de la perception visuelle dans la perception auditive d'une information orale, que celles-ci n'étaient pas en conflit ou indépendantes mais bien complémentaires. L'image est un apport dans la compréhension du dire et du vouloir-dire des locuteurs: «L'image n'annule pas les effets du discours. Le visible, au contraire, imposant ses significations, oriente la lecture du discours par le soulignement de certains contenus de sens [ ] L'image pourrait-on dire fait entendre (mieux?) le texte.» GSCHWIND-HOLTZER (1993) Pour illustrer ce fait, nous reprenons un exemple cité dans «L'Etat spectacle» de RG Schwartzenberg: «Il est de fait que celui qui à la fois écoute et regarde entend différemment un discours (dans les deux sens du verbe «entendre») par rapport à celui qui n'en a qu'une perception auditive. L'exemple le plus fréquemment cité est le débat Kennedy-Nixon (26 septembre 1960 à Chicago). Des études ont montré que ceux qui écoutèrent le débat à la radio estimèrent que les deux candidats en sortaient pratiquement à égalité tandis que ceux qui suivirent le même débat à la télévision jugèrent que Kennedy avait l'avantage.» SCHWARTZENBERG (1977 : 170). Le parallèle avec la radio n'est pas anodin, nous pouvons effectivement rapprocher la condition de l'interprète en situation d'interprétation téléphonique à celle d'un auditeur : quand il compose le numéro du correspondant entendant, l'interprète est en position d'écoute. Il doit alors jouer de son sens de l'audition et détecter, et dans la voix du locuteur entendant, et dans son environnement sonore, des indices de son état affectif et émotionnel afin d'effectuer une prise de rôle adaptée à la situation communicationnelle Le sens de l audition Tout d'abord, lorsque la personne entendante décroche, l'interprète se présente à elle. Ce peut-être: 17

18 - par des phrases types imposées, comme à Viable-France : «Bonjour, ici un visio-interprète Viable-France. Vous allez être en communication avec une personne qui s'exprime en langue des signes, je traduis.» Ou à Tadéo : «Bonjour, Mr / Mme X prend contact avec vous. Cette personne étant sourde, elle utilise le service Tadéo qui est un service d'interprétation. Je vous mets en relation.» 16 - par un message libre selon le choix des interprètes, comme en permanence téléphonique : «Bonjour, je vous téléphone de la part de Mme / Mr X qui communique en langue des signes/qui est sourde, et qui est en face de moi, moi je suis l'interprète, je vais traduire votre conversation, d accord?» ou comme à WebSourd : «Bonjour, vous êtes en communication avec une personne sourde / avec Mr ou Mme X qui est sourd(e) via un interprète de Visio08, je traduis cette dame/ce monsieur.» Cette présentation est effectuée en bimodal par l'interprète, c'est-à-dire simultanément en LSF et en français oral pour que l'interlocuteur sourd puisse suivre cet échange et se préparer au commencement de la conversation téléphonique avec son interlocuteur entendant. - plus rarement mais observé, la personne sourde présente d'elle-même l'interprète et la situation de communication, présentation traduite bien sûr par l'interprète : «Bonjour, c'est moi Mr X je m'exprime par l'intermédiaire d'un interprète en LSF / français, je suis sourd et je ne peux pas téléphoner, c'est pourquoi vous entendez une voix de femme.» Les réactions des personnes entendantes à cette phase d'introduction sont très variées : certaines raccrochent au nez de l'interprète, pensant avoir affaire à une énième démarche commerciale, d'autres se mettent en colère croyant être victimes d'une plaisanterie 17, et fort heureusement, certaines d'entre elles, après un instant de réflexion et d'assimilation du 16 Extrait tiré du film de présentation: 17 Pour exemple: ILS- «Bonjour, ici Viable-France [ ] une personne s'exprimant en langue des signes souhaite vous contacter. Je vous mets en relation.» E- «Pt'it con» ou E- «C'est quoi ces tordus» ou E- «Non mais j'ai pas que ça à faire» ou E- «Non, je ne veux pas» ou E- «Non, appelez quelqu'un d'autre je suis en voiture!» ou E «Non mais vous vous croyez où? Vous êtes au commissariat de Bobigny ici!» Source: 18

19 message, bien que dans l'expectative, concèdent d'écouter au moins les explications, soit de l'interprète, soit de la personne sourde, sur le système de communication avec interprète en LSF / français et le rôle de ce dernier, pour finalement accepter la communication. Puis il y a les initiés, ceux qui ont déjà eu une expérience de communication avec la présence d'un interprète en LSF / français et qui prennent bien volontiers l'appel, pour converser avec la personne sourde tout comme avec n'importe quel autre interlocuteur lambda. Ces réactions sont des renseignements pour l'interprète : elles reflètent le degré de réceptivité de l'interlocuteur entendant face à la situation de communication particulière à laquelle il est confronté. Plus la compréhension de la personne entendante est laborieuse, plus l'interprète (ou le locuteur sourd) devra déployer de trésors de diplomatie et de patience pour expliquer très brièvement son rôle, sa déontologie et clarifier la situation communicationnelle. Nous avons assisté à une scène en visiocommunication où par trois fois, malgré ses explications, l'interprète s'est fait raccrocher au nez. La personne sourde désirant réitérer son appel, l'interprète a alors changé de ton et repris sa présentation par une toute autre approche: «Vous pouvez m'écouter deux minutes, oui?! Je suis interprète en LSF, une personne sourde cherche à vous joindre, maintenant je vais traduire, OK?» Il faut parfois savoir glisser un pied argumentaire dans la porte auriculaire de son interlocuteur... Ces situations sont souvent engendrées par l'ignorance : comment conceptualiser d'avoir une conversation téléphonique avec un «sourd-muet», terme encore très présent dans les mentalités, qui plus est avec un interprète? D'où la nécessité parfois de réexpliquer les choses en quelques phrases, notamment sur la configuration de la communication («J'ai Mr / Mme en face de moi / par webcam, il / elle me parle directement en langue des signes») ou sur sa déontologie («Non, je n'accompagne pas cette personne, je suis là pour traduire»). Pour l'interprète, les différentes attitudes des personnes entendantes à l'annonce de sa présentation sont dans une certaine mesure révélatrices. Elles lui donnent un aperçu de certains procédés qu'il devra mettre en œuvre pour gérer les locuteurs entendants novices en matière d'interprétation pendant le déroulement des échanges conversationnels (d'un point de vue strictement technique et informatif). Ainsi, imaginons un entendant qui, pour la première fois, fait l'expérience d une communication par téléphone avec un interlocuteur sourd : un de ses travers est de ralentir assez exagérément son débit pour ce qu'il pense faciliter le travail d'interprétation. Ensuite, désorienté par les blancs qui suivent la fin de ses propos, il remplit les silences par des «allô, allô, vous êtes encore là?» L'interprète peut alors intervenir pour 19

20 inviter le locuteur entendant à parler comme il le fait habituellement. Ensuite, tout en traduisant les propos de celui-ci à la personne sourde en LSF, l'informer oralement qu'il est en train de le traduire. En effet, l'interprète en LSF / français peut simultanément utiliser les canaux visuo-gestuel et audio-oral. Ce procédé permet d'une part de combler l'absence de sons dans le combiné et éviter ainsi un conflit de prises de paroles, et d'autre part d amener le locuteur à comprendre que ces «temps morts» sont dus au décalage de l'interprétation simultanée et qu'ils sont justifiés. En revanche, ce procédé n'aura pas forcément lieu d'être avec un locuteur entendant qui a déjà la pratique de situations communicationnelles avec interprète et personne sourde. Nous reviendrons ultérieurement sur ces procédés mis en place par l'interprète pour assurer la gestion de ces temps de paroles. Dans le même temps, l'interprète analyse la matière sonore qu'il perçoit à travers le combiné ou son casque d'écoute. Nous entendons par matière sonore la voix du locuteur entendant et les bruits ambiants qui l'englobent. L'interprète est alors véritablement en position d'auditeur : Il informe dans un premier temps la personne sourde du nombre de sonneries et si son interlocuteur entendant est un homme ou une femme, puis, très rapidement capture les traits distinctifs qui se dégagent de cette voix : l'intonation, la hauteur 18, l'intensité, les accents, le rythme, les tics de langage, le niveau de langue employé, le vocabulaire utilisé... soit toute l'expressivité vocale qui participe intrinsèquement à la construction de la personnalité du locuteur entendant, et par extension, à la construction de la mise en forme du message à traduire. Nous avons déjà souligné que la communication n'est pas circonscrite au seul échange de paroles, les éléments non verbaux tels que les souffles, soupirs, raclements de gorge, silences, sont également à prendre en considération. De même que les phrases inachevées, les onomatopées, les non-dits sont inhérents à la communication et doivent être traduits à l'interlocuteur sourd car ils trahissent des intentions, du sens. Les bruits perçus en arrière fond de l'interlocuteur sont au même titre significatifs, ils transmettent de l'information : «Les sons de l'environnement sont des stimulations nonverbales capables de véhiculer un sens [ ] ce qui les rapproche du langage.» GERARD (2004 : 4). Ainsi, le bruit des touches d'un clavier d'ordinateur, des sonneries de téléphones intempestives, des interpellations de collègues, un brouhaha, etc. permettent à l'interprète de 18 L analyse est nettement moins performante qu en situation en présentiel, la bande passante d une voix humaine étant comprise entre 200 à 5000 Hz et la bande passante d un téléphone réduite entre 300 à 3400 Hz : la qualité du son est alors aléatoire et la voix peut sembler déformée ou du moins perdre de ses caractéristiques. 20

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