15/11/2012. Société de criminologie du Québec, 16 novembre 2012
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- Carole St-Amand
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1 Société de criminologie du Québec, 16 novembre
2 Quelques éléments d explication du passage à l acte En 2005, 1 personne sur 5 à qui la police avait imputé une infraction au Code criminel était de sexe féminin (Statistique Canada, 2008); Et, selon les données recueillies auprès d un sous-ensemble de 122 services de police dans neuf provinces, les personnes de sexe féminin de 12 ans et plus constituaient 21 % des auteurs d une infraction présumée au Code criminel en 2005 (Statistique Canada, 2008). 2
3 En 2005, une femme sur quatre présentait à son admission dans un établissement pour femmes des problèmes de santé mentale, ce qui constitue une hausse de 67 % depuis 1997 (Service Correctionnel du Canada, 2006); En détention, les cas de dépression sont environ deux fois plus fréquents chez les femmes que chez les hommes et les femmes sont davantage enclines à l automutilation (Statistique Canada, 2008). Étude de Ross en 1988 : les détenues ont beaucoup plus tendance à présenter des troubles mentaux, tels que la schizophrénie, la dépression majeure, la toxicomanie, le trouble des fonctions psychosexuelles et le trouble de la personnalité antisociale, que les femmes libres dans la collectivité appartenant à la même catégorie d âge et au même groupe ethnique. L évaluation de 103 femmes incarcérées dans une prison provinciale au Québec a permis d explorer diverses caractéristiques de cette clientèle; Caractéristiques sociodémographiques Âge moyen : 35,9 ans; 52,4% étaient célibataires; Scolarité moyenne = 10,9 années; Emploi : 73,8% étaient étudiantes, sans emploi ou retraitées. Daigle & Côté,
4 Caractéristiques psychiatriques 42,2% présentaient un trouble mental grave; La pathologie la plus représentative était la dépression majeure, présente chez 35,3% des détenues; Présence également de trouble psychotique non spécifié (3,9%), de schizophrénie (2,9%) et de trouble bipolaire (2%). Daigle & Côté, 2003 Caractéristiques psychologiques De plus, 46,9% des détenues avaient reçu un diagnostic de trouble de la personnalité [majoritairement trouble de la personnalité limite (28,1%) et trouble de la personnalité antisociale (20,8%)]; Importance de tenir compte de la consommation d alcool et/ou de drogue. Daigle & Côté, 2003 Peu après son divorce, Mme M., 38 ans, demande à son nouveau conjoint de tuer son ex-mari; Il s agit d une première sentence fédérale (meurtre au premier degré et complot pour meurtre), absence d antécédents judiciaires; Absence de toute consommation d'alcool ou de drogue au moment du délit. 4
5 Mme M. occupait un emploi stable au moment du délit; Traumatismes familiaux importants dans l enfance (inceste); Violence conjugale antérieure majeure de la part de son ex-mari; Deux tentatives de suicide dans le passé. Traits de la personnalité limite et antisociale; Absence d expression directe d affects dépressifs; Aucune tentative de suicide ni comportements parasuicidaires depuis l incarcération. Cas n 1 Éléments dépressifs au premier plan (DEPI = 5); La présence de la constellation DEPI nous indique les efforts effrénés de madame pour éviter les abandons réels ou imaginés. Certaine passivité dans les relations interpersonnelles (a[1] < p[3]); 5
6 Cas n 1 Tendance à se montrer plus directe ou intense dans l expression de ses affects (FC[0] < CF+C[2]); Grande hostilité pouvant être teintée d agressivité (S = 4) et instabilité relationnelle certaine. Cas n 1 En plus des éléments dépressifs qui apparaissent au premier plan dans le protocole de Mme M., et qui s accompagnent d efforts effrénés pour éviter les abandons réels ou imaginés, les résultats obtenus soulignent également l importante intensité de ses affects ainsi qu une hostilité latente; À ceci s ajoute la relative passivité de Mme M. au niveau des relations interpersonnelles. Mme B., 30 ans, agresse physiquement une connaissance et la menace de mort avec une arme à feu ; Il s agit d une seconde sentence fédérale (voies de fait graves et menaces de mort), nombreux antécédents judiciaires; Mme B. avait consommé de l alcool et de la cocaïne au moment du délit. 6
7 Mme B. n a jamais occupé d emploi stable; Violence conjugale antérieure (physique et psychologique) à la fois comme victime et agresseur; Avant l incarcération, aucune tentative de suicide, ni comportements parasuicidaires. Trouble de la personnalité mixte (limite et antisociale); Abus et dépendance à la cocaïne; Nombreux rapports disciplinaires; Plusieurs comportements parasuicidaires documentés depuis l incarcération. Cas n 2 Absence d éléments dépressifs significatifs (DEPI = 2); Tendance à se montrer beaucoup plus directe et intense dans l expression de ses affects (FC[0] < CF+C[4]); 7
8 Cas n 2 Grande hostilité pouvant être teintée d agressivité (S = 4) et instabilité relationnelle certaine; Peut avoir tendance à se retirer des échanges émotionnels avec autrui (Afr =.47 et COP = 1). Cas n 2 Malgré la présence de comportements parasuicidaires, on ne remarque pas d éléments dépressifs significatifs, les résultats obtenus soulignant plutôt l importante intensité de ses affects, leur expression très directe ainsi qu une hostilité latente; À ceci s ajoute les difficultés de Mme B. au plan des relations interpersonnelles. Un fort pourcentage des femmes incarcérées présentent un trouble mental grave et/ou un trouble de la personnalité; Le trouble mental grave le plus présent est la dépression majeure et le trouble de la personnalité le plus présent est le trouble de la personnalité limite; Dans les deux cas, risques importants de passages à l acte parasuicidaires mais également de tentatives de suicide. 8
9 Les tests projectifs, et notamment le Rorschach, permettent d avoir accès aux éléments inconscients; Vécu dépressif important mais pas toujours clairement exprimé, grande hostilité (agressivité); Importance d être attentif à ne pas passer à côté des affects dépressifs lorsqu ils ne sont pas verbalisés par la personne. Daigle, M. & Côté, G. (2003). Troubles mentaux et problématique suicidaire chez les femmes incarcérées dans un établissement de détention provincial. Laishes, J. (2002). La stratégie en matière de santé mentale pour les délinquantes. Ottawa, Service correctionnel du Canada. Service Correctionnel du Canada. (2006). Examen par le Comité d'experts du Rapport sur les progrès réalisés depuis dix ans dans le domaine des services correctionnels pour femmes, Ottawa. Statistique Canada. (2008). Les contrevenantes au Canada, n XIF au catalogue, vol. 28, n 1. Questions Commentaires 9
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