LES DETERMINANTS DE L INVESTISSEMENT PRIVE AU SENEGAL : Une Approche V.A.R Structurel



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REPUBLIQUE DU SENEGAL ------------------ MINISTERE DE L ECONOMIE ET DES FINANCES ------------------ AGENCE NATIONALE DE LA STATISTIQUE ET DE LA DEMOGRAPHIE Direcion des Saisiques Economiques e de la Compabilié Naionale Division de la Compabilié Naionale, des Synhèses e Eudes Analyiques Bureau des Synhèses e Eudes Analyiques LES DETERMINANTS DE L INVESTISSEMENT PRIVE AU SENEGAL : Une Approche V.A.R Srucurel Dr. Laif DRAMANI Oumy LAYE Aoû 2008 1L ANSD n enen donner aucune approbaion ou improbaion aux opinions émises dans cee éude. Ces opinions doiven êre considérées comme propres à leurs aueurs

RESUME Cee éude s aache à mere en évidence les déerminans de l invesissemen au Sénégal. La echnique des modèles VAR srucurels a éé uilisée pour esimer le modèle sous des conraines bien précises. Les données uilisées couvren la période de 1980 à 2004 e proviennen de la base de données de la Compabilié Naionale. Un modèle héorique rédui d ensemble ainsi que les ouils de la méhodologie VAR srucurelle (causalié au sens de Granger, foncions impulsion - réponse, décomposiion de la variance de l erreur de prévision) son uilisés. Les résulas du modèle VAR srucurel meen à jour la prééminence du clima des affaires, des dépenses publiques e de l invesissemen privé comme variables déerminanes au mainien de l invesissemen. L analyse des sous périodes (période PAS, période dévaluaion e période alernance) me en évidence des fais assez marquans. Sur la période des PAS, le clima des affaires éai le déerminan principal de l invesissemen privé. Avec l avènemen de la dévaluaion en 1994, on assise à un reournemen de endance e l invesissemen privé e l invesissemen public deviennen prépondérans. Touefois, c es l alernance qui marque de façon décisive la rupure de endance. Sur cee période, seuls les dépenses publiques e l invesissemen privé son déerminans. L analyse, sous l angle des conraines financières, fai ressorir des effes inhibieurs liés aux disorsions émanan de ces dernières sur la srucure de l économie. Par ailleurs, il exise un mécanisme de croissance de ype endogène révélé par l exisence de liens enre la croissance e les dépenses publiques. Les recommandaions de poliiques économiques von dans le sens d une accenuaion de l acion gouvernemenale par un profil d invesissemen public souenu e une amélioraion du clima des affaires. ABSTRACT This sudy emphasizes he deerminans of invesmen in Senegal. The srucural VAR model is used o esimae he model under precise consrains. The daa used cover he period 1980 o 2004, and come from he Naional Accouning daa base. The mehodology used is a srucural VAR model and a reduced heoreical model (Granger causaliy, impulse-response funcions, decomposiion of he forecas error of he variance). The resuls of he srucural VAR model emphasize he pre eminence of he business climae, he public expendiure and he privae invesmen as he 1

deerminan variables of he invesmen. The analysis of he under periods (period SAP, devaluaion and changeover period) emphasize ousanding facs. Over he period of he Srucural Adjusmen Program, he businesses climae was he principal deermining of he privae invesmen. Wih he adven of he devaluaion in 1994, privae invesmen and public invesmen become imporan. Bu he changeover period marks a decisive way he break of he endency. Over his period, only he public expendiure and he privae invesmen are deermining. The analysis seen from he financial consrains emphasizes inhibiing effecs linked o he disorions coming from hese one on he economy srucure. Moreover, here is a mechanism of endogenous growh expressed by he exisence of links beween growh and public expendiure. The policy recommendaions show ha he governmen acion mus be marked by a susained public invesmen profile, and an improvemen of he businesses climae. Mos Clés : SVAR, Effes P.A.S, effes dévaluaion, effes DSRP, Invesissemens JEL : C1, C4, C5, E1, E2, E6. 2

Résumé Analyique Les pouvoirs publics on enrepris duran les périodes de haue conjoncure de grands projes d invesissemen généran des charges récurrenes sans rappor avec l efficacié des services publics. Ces mesures se son raduies par un alourdissemen considérable des charges publiques à la fin des années 70 qui on enraîné de grands déséquilibres srucurels dans l économie sénégalaise. Ces muaions on eu pour corollaire la ransformaion progressive e dynamique des rappors enre le produi inérieur bru e les radiionnels faceurs de producion que son l invesissemen physique, l éducaion e la main-d oeuvre. La liéraure empirique sur la croissance économique a monré que le aux d accumulaion du capial physique ou de l invesissemen es un imporan déerminan de la croissance économique. Les effes posiifs d un cadre des affaires assaini sur les performances économiques on égalemen éé mis en exergue par plusieurs ravaux en s appuyan noammen sur les indicaeurs du «doing business». Le lien enre invesissemen e croissance incie à analyser les déerminans de l invesissemen au Sénégal, afin noammen de mieux comprendre quelle sraégie de poliique économique serai suscepible de souenir une progression équilibrée de l invesissemen. L approche uilisée dans la présene éude repose esseniellemen sur les modèles Auorégressifs Vecoriels (VAR) sous des conraines bien précises. Les données uilisées couvren la période de 1980 à 2004, e proviennen de la base de données de la Compabilié Naionale. Nore analyse a poré sur les foncions de réponse des chocs e les décomposiions de la variance des erreurs de prévisions. Les chocs effecués sur les principales variables macroéconomiques on permis, d une par, d appréhender la conribuion des diverses impulsions aux flucuaions du PIB e, d aure par, de mesurer l imporance relaive de ces chocs dans l explicaion de la variabilié des indicaeurs reenus. Les résulas du modèle VAR srucurel meen en évidence rois déerminans principaux de l invesissemen, à savoir le clima des affaires 1, les dépenses publiques e l invesissemen privé. 1 Un indicaeur du clima des affaires a éé mis au poin pour appréhender l impac de l environnemen socioéconomique e poliique sur les affaires. La méhodologie figure en annexe du documen. Il convien de noer que pour des raisons liées à la longueur des séries chronologiques, ce nouvel indicaeur a éé préféré à ceux du «doing business» qui ne son calculés que depuis 2003. 3

L analyse des flucuaions sur les dépenses publiques monre que l impac d un choc de dépenses publiques es favorable à la relance de l acivié économique. En effe, on observe une réponse posiive e persisane du PIB, de l invesissemen privé e des dépenses publiques sur oue la période, ce qui corrobore la héorie de la relance de l acivié économique par l inervenion de l éa. Les dépenses publiques on eu une incidence marquée sur l invesissemen privé de manière faiblemen significaive. Cee significaivié faible peu s expliquer par le regain des invesissemens dans les infrasrucures, la sané e l éducaion au milieu des années 90. Un choc sur l invesissemen provoque des effes durables plus imporans sur l invesissemen que sur le produi naional. L effe insanané sur l indice du clima des affaires, le aux d inflaion, le niveau de la dee, le niveau des dépenses publiques e le aux d inérê es quasi nul. Par ailleurs, on observe un effe quasi nul sur l indice du clima des affaires e un effe négaif sur le aux d inérê à moyen e long erme. L analyse des sous périodes (période PAS, période dévaluaion e période alernance) me en évidence des rupures de endances. Pendan les Programmes d Ajusemen Srucurel (PAS), le clima des affaires es le déerminan esseniel de l invesissemen privé. Il a aussi l impac le plus imporan sur l invesissemen privé sur cee période. Touefois, il convien de signaler la morosié du clima des affaires duran cee période qui es la résulane de la siuaion pariculièremen difficile qui a prévalu au cours de cee période des ajusemens srucurels. En inégran l effe de la dévaluaion, les déerminans esseniels son respecivemen l invesissemen privé, l ICA e les dépenses publiques. Il apparaî donc clairemen que la dévaluaion inervenue en 1994 a eu des impacs posiifs sur la dynamique de l invesissemen privé, de l invesissemen public de même que sur la sabilié des prix. L analyse sous l angle des conraines financières me en lumière la fore synergie qui exise enre l invesissemen privé e les dépenses publiques. Les déerminans majeurs mis en évidence dans le compe cenral son inhibés par l effe inflaionnise des conraines ajouées au sysème. Les recommandaions de poliiques économiques poren esseniellemen sur une amélioraion du clima des affaires e sur la synergie enre les différenes poliiques monéaires e budgéaires. 4

TABLE DES MATIERES RESUME...0 RESUME...1 LISTE DES TABLEAUX...7 INTRODUCTION...9 PARTIE I : REVUE DE LA LITTERATURE THEORIQUE ET EMPIRIQUE ET PROFIL DE L INVESTISSEMENT AU SENEGAL DE 1980 A 2005...12 I-1 REVUE DE LA LITTERATURE THEORIQUE ET EMPIRIQUE...13 I-2 PROFIL DE L INVESTISSEMENT AU SENEGAL...21 I-2-1 Evoluion de l invesissemen au Sénégal de 1980 à 2005...21 I-2-2 Les différens seceurs invesisseurs...24 I-2-3 Les adminisraions publiques...24 I-2-4 Les enreprises...25 I-2-5 Les ménages...25 I-2-6 Analyse rérospecive des profils d évoluions des conribuions secorielles au PIB : de l agriculure vers une économie ri-secorielle...26 I.2.7 Inerpréaion des phases idenifiées d évoluion du PIB e de ses composanes... 27 PARTIE II : SYNTHESE DE LA METHODOLOGIE ET RESULTATS DES MODELES (CLASSIQUE ET CONTRAINT) ET INTERPRETATIONS...31 II-1 SYNTHESE DE LA METHODOLOGIE...32 II-2 RESULTATS DU MODELE CLASSIQUE...35 II-2-1 Sources des flucuaions liées à choc sur le aux d inérê...35 II-2-2 Sources des flucuaions du niveau des dépenses publiques...37 II-2-3 Sources des flucuaions du niveau de l invesissemen privé...40 II-3 RESULTATS DU MODELE CONTRAINT...43 II-3-1 Les changemens srucurels...43 II-3-1-1 La période des Programmes d Ajusemen Srucurels (1980-1993)... 43 II-3-1-2 Effe dévaluaion (1994-2000)... 44 II-3-1-3 Effe alernance (2001-2004)... 44 II-3-1-4 Récapiulaif e Analyse des résulas des chocs... 45 II-3-2 La prise en compe de conraines financières...46 II-3-2-1 Compe cenral... 46 II-3-2-2 Inroducion des conraines... 46 II-3-2-3 Inroducion de oues les conraines... 47 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS...49 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES...51 5

ANNEXES...56 DEVELOPPEMENTS METHODOLOGIQUES...57 GRAPHIQUE 7 : SCHEMA EXPLICATIF DU MODELE...70 TABLEAU 3 : TEST DE CAUSALITE DE GRANGER...71 A1- DECOMPOSITION DE LA VARIANCE...72 A2- REPONSE DES VARIABLES AUX IMPULSIONS...74 ENCADRE 1 : L OPERATIONNALISATION DES CONCEPTS...82 ENCADRE 2 : METHODES D IDENTIFICATION DES CHOCS...87 6

LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Evoluion de la FBCF publique e privée sur la période de 1980 à 2005...22 Tableau 2 : Formaion Brue de Capial fixe par Agen (moyenne en milliards)...24 Tableau 3 : Tes de causalié de Granger...71 Tableau 4 : Décomposiion de la variance de l indicaeur du clima des affaires...72 Tableau 5 : Décomposiion de la variance de l inflaion...72 Tableau 6 : Décomposiion de la variance de la dee...72 Tableau 7 : Décomposiion de la variance des dépenses publiques...73 Tableau 8 : Décomposiion de la variance du aux d inérê...73 Tableau 9 : Décomposiion de la variance de l invesissemen privé...73 Tableau 10 : Décomposiion de la variance du PIB...74 Tableau 11 : Réponse de l indicaeur du clima des affaires aux chocs srucurels...74 Tableau 12: Réponse de l inflaion aux chocs srucurels...74 Tableau 13: Réponse de la dee aux chocs srucurels...74 Tableau 14: Réponse des dépenses publiques aux chocs srucurels...75 Tableau 15: Réponse du aux d inérê aux chocs srucurels...75 Tableau 16: Réponse de l invesssemen privé aux chocs srucurels...75 Tableau 17: Réponse du PIB aux chocs srucurels...75 Tableau 18 : Réponse cumulée du clima des affaires...76 Tableau 19 : Réponse cumulée de l inflaion...76 Tableau 20 : Réponse cumulée de la dee...76 Tableau 21 : Réponse cumulée des dépenses budgéaires...76 Tableau 22 : Réponse cumulée du aux d inérê...77 Tableau 23 : Réponse cumulée de l invesissemen privé...77 Tableau 24 : Réponse cumulée du PIB...77 Tableau 25 : Esimaion du modèle VAR srucurel...78 Tableau 26 :Décomposiion de la variance e chocs sur l invesissemen privé...79 Tableau 27 : Réponse de l invesissemen privé en présence de conraines financières.80 Tableau 28 : Décomposiion de la variance de l invesissemen privé...81 LISTE DES GRAPHIQUES Graphique 1 : Evoluion de la FBCF de 1980 à 2005...21 Graphique 2 : Composanes de la FBCF de 1980 à 2005...22 Graphique 3 : Evoluion du aux d inérê e du aux d invesissemen...23 Graphique 4 : Foncions de réponse des variables à un choc de aux d inérê...36 Graphique 5 : Foncion de réponse des variables à un choc de dépenses publiques...38 Graphique 6 : Foncion de réponse des variables à un choc d invesissemen...41 Graphique 7 : Schéma explicaif du modèle...70 Graphique 8 : Evoluion comparée faceur synhéique e aux de croissance...85 7

LISTE DES ABBREVIATIONS SIGLE AFC APIX BCI BCEAO BTP BM CDAB CFA FBCF FMI ICA IEG IFC IP MCG NPA NPI OMC PAS PME PIB PPTE PVD RLAB RLBRP SVAR UEMOA UMOA VAR LIBELLE Analyse Facorielle de Correspondance Agence Chargée de la Promoion de l Invesissemen e des Grands Travaux Budge Consolidé d Invesissemen Banque Cenrale des Eas de l'afrique de l'oues Bâimens e Travaux Publics Banque Mondiale Crédi Domesique Alloué par les Banques Communaué (Coopéraion) Financière d Afrique Formaion Brue de Capial Fixe Fonds Monéaire Inernaional Indicaeur du Clima des Affaires Independen Evaluaion Group Inernaional Finance Corporaion Invesissemen Privé Moindres Carrés Généralisés Nouvelle Poliique Agricole Nouvelle Poliique Indusrielle Organisaion Mondiale du Commerce Programme d'ajusemen Srucurel Peies e Moyennes Enreprises Produi Inérieur Bru Pays Pauvres Très Endeés Pays en Voie de Développemen Raio des réserves de Liquidié sur les Acifs des Banques Raio de Liquidié des Banques par Rappor au Passif Srucural Vecor Auo Regressive Union Economique e Monéaire Oues Africaine Union Monéaire Oues Africaine Vecor Auo Regressive 8

INTRODUCTION Les périodes de haue conjoncure on poussé les pouvoirs publics à enreprendre de grands projes d invesissemen généran des charges récurrenes e à prendre égalemen des mesures sociales sans rappor avec l efficacié des services publics. Le résula indiquai un alourdissemen considérable des charges publiques à la fin des années 70, période marquée par le reour de la sécheresse e la chue des cours des principaux produis d exporaion (arachide e phosphae). La conséquence sur le ableau d ensemble de l économie refléai des endances de déséquilibre srucurel : le aux de croissance moyen du PIB en ermes réels éai de 2,1%, le aux d invesissemen relaivemen faible ournai auour de 15%, la dee exérieure représenai 32% des exporaions en 1979/80, l inflaion éai élevée en raison du choc pérolier e des poliiques expansionnises du crédi. Pour juguler ces déséquilibres macroéconomiques, le Sénégal s éai engagé, de concer avec les insiuions de Breon Woods, depuis 1979 dans un processus d ajusemen de son économie. Les objecifs fondamenaux assignés à ces programmes éaien le réablissemen des grands équilibres, la maîrise de l inflaion e la réalisaion d une croissance économique saine e durable. Sur la période de 1979 à 1984, caracérisée par le programme de sabilisaion à cour erme, les résulas furen miigés car la croissance moyenne par an du PIB s éai éablie à 1,6%, en raison noammen d une évoluion foremen marquée par le comporemen erraique des condiions climaiques. Avec le programme d ajusemen à moyen e long erme 1985-91, appelé à mainenir les acquis obenus dans la réducion de la demande, e cenré sur la promoion des exporaions e la mise en oeuvre de poliiques secorielles à l insar des Nouvelles Poliiques Indusrielles (NPI), l acivié économique en ermes réels avai crû de 2,9% en moyenne. Globalemen, les résulas obenus n avaien pas pu resaurer la capacié financière de l Ea. Par ailleurs, le aux de change effecif réel s éai subsaniellemen apprécié, enravan sérieusemen la compéiivié de l économie. La conséquence de ous ces faceurs qu on rerouvai dans la plupar des pays de l UMOA aura éé la dévaluaion du FCFA de 50% en 1994. Le programme pos-dévaluaion (1994-2000) s inscrivai dans la logique de l approfondissemen de l ajusemen. Avec le changemen de parié du franc CFA inervenu en janvier 1994, le Gouvernemen s engageai dans la voie de l ajusemen 9

global avec comme principal objecif l amélioraion de la compéiivié de l économie dans le cadre d une croissance économique durable. L évoluion macro-économique (1994 2000) éai marquée par la maîrise de l inflaion. Grâce à la poursuie de la poliique hardie de lue conre la hausse des prix, le aux d inflaion mesurée par l indice des prix à la consommaion passai de 32,1% en 1994 à 8,1% en 1995 pour se siuer à 0,7% en 2000. L économie sénégalaise affichai une croissance régulière sur la période. En effe, l acivié économique inérieure après avoir connu des frémissemens en 1994, semblai se placer sur une endance favorable les années suivanes. La croissance du PIB éai ainsi esimée à 2,9% en 1994, 4,8 % en 1995 e à 5,5% en 2000, le aux d invesissemen passai de 13,6% du PIB en 1994 à 19,8% en 2000. L invesissemen privé souffrai encore de la relaive faiblesse du aux d épargne inérieur qui éai de 8 % en 2005. Avec l avènemen des Programmes de Lue conre la Pauvreé (PLCP), une nouvelle ère naissai dans l amélioraion des impacs microéconomiques des poliiques macroéconomiques, e l invesissemen devenai la variable cenrale de ce nouveau paradigme. La liéraure empirique sur la croissance économique monre que le aux d accumulaion du capial physique ou de l invesissemen es un imporan déerminan de la croissance économique. Plusieurs ravaux de recherche on éabli le lien exisan enre l invesissemen, la producivié e la croissance économique. L invesissemen consise en l acquisiion de biens e services, en vue de la producion ulérieure d aures biens e services. En Compabilié Naionale, l invesissemen es habiuellemen appréhendé à ravers la noion de Formaion Brue de Capial Fixe (FBCF). Ce agréga représene la valeur des biens durables acquis par les uniés de producion résidan sur le errioire, afin d êre uilisés pendan au moins un an dans le processus producif. Ce lien rès for enre invesissemen e croissance incie à analyser les déerminans de l invesissemen, afin noammen de mieux comprendre quelle sraégie de poliique économique serai suscepible de souenir une progression équilibrée de l invesissemen. Les analyses radiionnelles des causes de l invesissemen peinan à rendre compe de ceraines évoluions observées au cours de la décennie écoulée, il paraî donc inéressan d approfondir l éude sur d aures déerminans possibles de l invesissemen, en pariculier, un indicaeur du clima des affaires. 10

Nore approche repose esseniellemen sur le modèle VAR srucurel. La méhode de Blanchard e Quah, nous perme d obenir l idenificaion en imposan une série de resricions sur l effe à long erme de chaque perurbaion au niveau des sep variables incluses dans le modèle VAR : il s agi du niveau de l invesissemen privé, des dépenses publiques, du clima des affaires, du niveau général des prix, du PIB réel, du aux d inérê e de la dee. Cee éude s aricule auour de rois paries. La première parie présene une revue succince e sélecive de la liéraure. La deuxième parie décri la méhodologie de concepion du modèle VAR srucurel qui perme d idenifier les chocs sur les variables d ineracions enre les déerminans de l invesissemen. La roisième parie examine les résulas des esimaions du modèle VAR srucurel e propose des recommandaions de poliique économique. 11

PARTIE I : REVUE DE LA LITTERATURE THEORIQUE ET EMPIRIQUE ET PROFIL DE L INVESTISSEMENT AU SENEGAL DE 1980 A 2005 12

I-1 REVUE DE LA LITTERATURE THEORIQUE ET EMPIRIQUE Le modèle Harrod-Domar e le modèle du muliplicaeur combiné à l accéléraeur son les deux ypes de modèles dynamiques fondés sur l invesissemen. La héorie néoclassique de l invesissemen éai desinée à permere une mesure plus précise du coû de capial son prix d uilisaion implicie de même qu à fournir une resricion sur la façon don cee variable de coû pouvai enrer dans la foncion de demande d invesissemen. Modèle de Jorgenson Modèle de l accéléraeur La héorie de l invesissemen de Jorgenson (1963) meai l accen sur l imporance des niveaux de producion anicipés ainsi que sur les coûs anicipés du capial. L accéléraeur flexible, en éan une généralisaion du principe d accéléraion, préservai l idée de base qui éai d expliquer la réalisaion de l invesissemen par la voloné d invesir. L invesissemen éai égalemen une expression de la disponibilié des capaciés financières. L analyse néo-classique, en inégran les disponibiliés financières à celles de producion, développai ainsi la concepion de l invesissemen en an que flux. Le modèle de Jorgenson reposai égalemen sur l idée de l exisence d un niveau opimal de sock de capial auquel devai s ajuser un niveau effecif de capial, e cela à ravers la décision d invesissemen. Conrairemen au modèle d accéléraion flexible, le sock de capial opimal, déerminé comme soluion d un problème d opimisaion, résulai de la comparaison du coû du capial à son rendemen marginal. Aussi, Poulon (1982) a -il présené le modèle de Jorgenson comme une foncion d invesissemen fondée sur le principe d accéléraion, mais ne enan pas compe des anicipaions du profi. Le modèle de Jorgenson représenai pluô, l invesissemen comme une foncion des variaions anérieures de la producion, noammen la valeur de cee dernière rapporée au coû du capial. Le modèle de Jorgenson posai en fai le problème du financemen e de la renabilié du capial. Un premier pan de développemen de ce problème éai défini en ermes du «q de Tobin», c es-à-dire le rappor enre la valeur boursière (valeur acualisée du rendemen du nouvel invesissemen) e la valeur compable (coû) du capial. En pariculier, cee concepion concourai à dire que l invesissemen éai d auan renable que la valeur de q éai supérieure à l unié (Tobin ; 1969). La seconde hypohèse dans l analyse du problème du financemen e de la renabilié du capial fu celle de la héorie financière, abouissan à la spécificaion d un cerain nombre de variables financières comme déerminans de l invesissemen. Plus spécifiquemen, les ravaux de Meyer, Kuh e Glauber, cenraien le déba sur le rôle 13

moeur du financemen inerne e relevaien l influence de deux variables principales qu éaien les fonds résiduels e le principe d accéléraion. Cependan, alors que le principe d accéléraion ne se mainenai qu à long erme, les fonds résiduels expliquaien quan à eux l invesissemen à cour erme. Invesissemen privé e croissance : Modèle «accéléraeur-profi» La liéraure empirique sur la croissance économique monre que le aux d'accumulaion de capial physique ou invesissemen es un déerminan imporan de la croissance économique. Cee relaion découle du posula selon lequel la croissance économique prend sa source dans l invesissemen. Un grand nombre de ravaux héoriques e empiriques a poré sur le comporemen d invesissemen des enreprises. Leur bu éai d idenifier les déerminans de l invesissemen privé e de mesurer la façon don la poliique économique influençai ce comporemen. Au milieu des années 80, les principaux déerminans de l invesissemen éaien la croissance de la producion (la valeur ajouée) e le aux de profi. Ce résula empirique plus connu sous le nom de «modèle accéléraeur-profi» découlai des esimaions faies sur données individuelles comme sur données agrégées. Toues choses égales par ailleurs, une augmenaion dans la producion d'une enreprise devrai exiger une augmenaion proporionnelle de son sock de capial. L'implicaion de la héorie de l'accéléraeur éai que, le niveau de producion ou les changemens dans la demande agrégée déermine l invesissemen ou le changemen du sock de capial. Comparé au modèle de l'accéléraeur, Jorgenson (1967) a développé un modèle néoclassique de l'accéléraeur flexible qui incorporai le coû de l'uilisaion de capial (aux d'inérê, dépréciaion e prix des biens d équipemen) e aussi l'effe de l'accéléraeur pour expliquer le comporemen de l'invesissemen. Les résulas empiriques concordaien avec les effes de l accéléraeur e monraien qu une croissance élevée de la producion éai corrélée à un for aux d invesissemen (Greene and Villanueva, 1991; Wai and Wong, 1982). La liéraure économique considère que l invesissemen es négaivemen lié au aux d inérê réel. Les héories néoclassiques suggéraien qu un for aux d inérê devai augmener le coû du capial qui réduirai le aux d invesissemen. Les ravaux de Green e Villenueva (1991), e Solimon (1992) on monré que les aux d inérê élevés avaien un impac négaif sur la croissance de l invesissemen. Selon Linner (1967), le aux d inérê déerminai le niveau d invesissemen des enreprises. 14

Invesissemen privé - Invesissemen public Les économises on égalemen poré un inérê grandissan sur la relaion enre l invesissemen privé e l invesissemen public. Blejer e Khan (1984) se son inéressés à l éude de la possibilié de l exisence d une relaion de complémenarié ou de subsiuabilié enre l'invesissemen public e l'invesissemen privé dans les pays en développemen. Leur éude a poré sur le comporemen de l'invesissemen privé dans 24 pays en développemen. Ils se son inspirés du modèle de l'accéléraeur de l'invesissemen e on aboui à la conclusion que le niveau de l'invesissemen privé éai posiivemen lié à la variaion du PIB réel anicipé e négaivemen influencé par l'excès de la capacié de producion. Un aure résula imporan de leur éude indiquai que le niveau de l'invesissemen privé éai posiivemen influencé par le rend du niveau de l'invesissemen public en infrasrucure. Greene e Villanueva (1991) on inerpréé cee relaion comme «une complémenarié à long erme e une subsiuabilié à cour erme enre l'invesissemen public e l'invesissemen privé, en ce sens qu'une augmenaion à cour erme de l'invesissemen du seceur public semble évincer l'invesissemen du seceur privé». A ce propos, Hechler (1993) esimai que le résula empirique de Blejer e Khan (1984) monrai que "c'es le capial public, long à mere en place, donc coûeux en ermes d'insallaion, qui agi posiivemen sur l'invesissemen privé". Aschauer (1989b) e Erenburg (1993) on examiné à un niveau agrégé l impac des infrasrucures publiques sur l invesissemen privé e on monré une corrélaion posiive. De rares argumens empiriques pour les pays en développemen divergen sur la quesion de la relaion enre l'invesissemen public e l'invesissemen privé. Ceraines éudes empiriques en la maière on confirmé l'idée suivan laquelle l'effe dépendrai du degré de complémenarié ou de subsiuabilié enre l'invesissemen public e l'invesissemen privé (voir noammen Khan e Reinhar, 1990; Aschauer e Lächler, 1998, Gupa e al., 2002 ; Mansouri, 2001, 2003a). Selon ces deux éudes de cas, l'invesissemen public simulerai l'invesissemen privé au Pakisan (Haque e Moniel, 1991, 1994) e au Zimbabwe (Morandé and Schmid-Hebbel, 1991, 1994). Pour d'aures éudes de cas, l'invesissemen public évincerai l'invesissemen privé comme au Chili (Marshall e Schmid-Hebbel, 1991, 1994), en Colombie (Easerly, 1991, 1994), au Ghana (Islam e Wezel, 1991) e au Mexique (Alberro-Semerena, 1991; Aschauer e Lächler, 1998). 15

Invesissemen public e croissance Le déba relaif à l'impac de l'invesissemen e du capial public sur la croissance économique a connu récemmen un engouemen remarquable. En émoigne le nombre croissan d éudes héoriques e empiriques consacrées récemmen à cee quesion dans les pays développés ainsi que dans les pays en développemen de la zone CFA e en ransiion vers l'économie de marché. Le modèle de Barro (1990) aribuai aux dépenses publiques producives, comme les dépenses publiques en capial d'infrasrucures, un rôle moeur dans le processus de croissance économique à long erme. La complémenarié enre le capial public e privé impliquai que le premier devrai avoir un impac posiif sur la renabilié du capial dans le seceur privé (voir Barro e Sala-i- Marin, 1995; Berhelemy, Herrera e Sen, 1995). Généralemen, l'idée suivan laquelle l'invesissemen public serai posiivemen lié à la croissance économique réelle éai souven accepée à or ou à raison (voir Aschauer e Lächler, 1998). Il exise quand même ceraines raisons pour lesquelles on doi suspecer qu'une elle relaion puisse ne pas êre sable ou êre vraie uniquemen sous ceraines condiions, à savoir les condiions de subsiuabilié, d efficience, de producivié e de financemen des déficis (Aschauer e Lächler, 1998). L'idenificaion de elles condiions es rès imporane du poin de vue de la poliique économique en ce sens qu'elle devrai êre suscepible de garanir que la dépense publique aurai l'effe escompé e qu'elle n'induirai pas une mauvaise allocaion des ressources. Comme l on monré Greene e Villanueva (1991), les pays en développemen on connu un ralenissemen prononcé de la croissance économique. L'une des raisons fondamenales de cee siuaion résiderai dans le déclin des aux d'invesissemen. Selon le Fonds Monéaire Inernaional (voir FMI, 1989), la formaion brue du capial dans les pays en développemen a chué de 26,5 poins de pourcenage du PIB en 1981 à moins de 23,5 poins enre 1985 e 1988 en moyenne annuelle. Il exisai cependan, des différences à ravers les pays en développemen dans les raios au PIB de la formaion brue du capial e celles-ci refléaien les variaions dans les aux d'invesissemen public e privé. Comme l on remarqué Greene e Villanueva (1991 : 34), "l'imporance de l'invesissemen du seceur public a éé sousesimée duran les années 80, puisque l'adopion des programmes d'ajusemen srucurels a condui plusieurs pays en développemen à réduire l'acivié de l'invesissemen du seceur public en vue de diminuer les déficis budgéaires". L'invesissemen public affecerai l'augmenaion de la producion en influençan le aux d'augmenaion de la producivié, indépendammen de son effe sur l accumulaion du faceur. Si le capial public éai complémenaire au capial privé, une augmenaion 16

de l invesissemen public n airerai pas seulemen le capial privé, en simulan de ce fai l'accumulaion du faceur, mais il rendrai aussi le capial privé plus producif. Finalemen, l'impac de l'invesissemen public sur la croissance pouvai dépendre aussi de la manière don ce invesissemen avai éé financé. Une augmenaion de l invesissemen public pourrai êre financée soi par des impôs élevés soi par une augmenaion de la dee publique -qui se dissiperai sur le poids de l'impô avec le emps- e la renabilié de ce invesissemen s en rouverai réduie de par l impac que ces impôs pourraien avoir sur l'économie. Liens enre le modèle du Doing Business e les performances économiques 2 Dans le conexe foremen concurreniel de la mondialisaion, l arai des capiaux e des invesisseurs érangers consiue un défi majeur pour les naions en compéiion e pariculièremen pour le Sénégal. Les enjeux associés à ce défi son nombreux. Il s agi fondamenalemen d insuffler une dynamique de développemen en simulan l iniiaive privée, l enreprenaria, ec. par une amélioraion du cadre des affaires noammen. La sraégie à adoper devrai reposer sur l assainissemen des cadres macroéconomique, juridique e sociopoliique. Un ensemble de mesures on éé idenifiées à ce effe. Elles on éé largemen documenées noammen à ravers les principes de bonne gouvernance. Au niveau du cadre macroéconomique, elles concerneraien l allègemen de la fiscalié souven rop pesane, des condiions d imporaion e d exporaion, l assouplissemen de l accès aux crédis, ec. Au niveau du cadre juridique, la proecion de la propriéé privée, les condiions d emploi de la main d œuvre, de résiliaion des conras, de fermeure des enreprises, ec. devraien êre de naure à incier les invesisseurs érangers à s impliquer dans le issu économique naional. De elles mesures leur offriraien des garanies sur la sécurisaion e la disponibilié de leurs placemens. Il convien d ajouer qu un environnemen sociopoliique sable renforcerai égalemen leur confiance dans la mesure où le respec de la propriéé privée, l Ea de droi, la ransparence dans l aribuion des marchés e dans oues les ransacions d affaires règneraien. Au Sénégal, des réformes on éé iniiées dans ce sens. La réducion du nombre de procédures d ouverure d une enreprise e leur cenralisaion au niveau de l APIX 3, la 2 IEG (Groupe indépendan d évaluaion) - Banque Mondiale. 2008. «Doing Business: une évaluaion indépendane, Les indicaeurs Doing Business de la Banque mondiale IFC passés au crible», Banque mondiale, Washingon, hp://www.worldbank.org/ieg 3 Agence chargée de la Promoion des Invesissemens e des Grands Travaux 17

cenralisaion des procédures d impor expor avec l inerface élecronique du sysème de la douane, l insauraion de la preuve élecronique au niveau juridique son noammen auan de mesures innovanes qui prouven l engagemen des auoriés sénégalaises à assainir le cadre des affaires e l appropriaion de l approche «bonne gouvernance». De manière générale, le suivi e le managemen réguliers de ces mesures à ravers des indicaeurs quanifiés devraien aider les auoriés sénégalaises à mere en place des poliiques efficaces pour airer les capiaux érangers e iniier l essor du seceur privé. Comme le présene le ableau suivan, le Sénégal a reculé de quare places au classemen du Doing business enre 2007 e 2008 e ce en dépi des réformes enreprises par ses auoriés. Le recul le plus imporan (9 places) es enregisré par l indicaeur mesuran les conraines pesan sur le commerce ransfronalier. Au niveau de la créaion d enreprises égalemen le recul es ne (6 places). Néanmoins, des progrès son enregisrés au niveau de l embauche de ravailleurs (3 places) e de la fermeure d enreprise (2 places). Ce recul au classemen marque la nécessié pour les auoriés sénégalaises de renforcer ses réformes ou en ciblan les seceurs moins performans idenifiés par les indicaeurs du Doing business. Les indicaeurs du doing business : cas du Sénégal Doing Business Facilié de... 2008 classemen Doing Business 2007 classemen variaion dans le classemen Doing Business 162 158-4 Créaion d enreprise 159 153-6 Ocroi de licences 64 62-2 Embauche des ravailleurs 160 163 3 Transfer de propriéé 155 152-3 Obenion de prês 135 132-3 Proecion des invesisseurs 158 158 0 Paiemens des impôs 164 164 0 Commerce ransfronalier 136 127-9 Exécuion des conras 148 147-1 Fermeure d'enreprise 73 75 2 Source : banque mondiale Le modèle du doing business, iniié par la banque mondiale, classe 178 naions selon des crières indiquan la facilié de faire des affaires. Il s appuie sur 10 indicaeurs mesuran chacun les conraines pesan sur un aspec de l environnemen des affaires. Chacun de ces macro indicaeurs se déclinen en un ensemble d indicaeurs spécifiques e mesurables. Il fau noer que ce classemen de 2008 ne ien pas compe des progrès récens enregisrés noammen dans les délais de créaion d enreprises qui son passés à Dakar 18

de 58 jours à 2 jours avec la mise en place du guiche unique au niveau de l APIX. Un chanier es d ores e déjà ouver pour raccourcir les délais dans l ensemble des régions par la mise en place d un inrane naional. Au niveau mondial, un classemen annuel monre les progrès réalisés par les naions (178) en maière de réformes pour assainir le cadre des affaires. Ce classemen a éé iniié par la Banque Mondiale e es connu sous le vocable de «Doing Business». Il ser à prendre en compe les réalisaions du gouvernemen en maière d'inciaion à l'invesissemen e d'aracion des Invesissemens Direcs Erangers. Le Doing Business perme ainsi de mesurer l environnemen réglemenaire des affaires e son applicaion dans chacun des 178 pays à parir de 10 indicaeurs. Le Sénégal a éé classé 162 ème sur 178 pour l année 2008. Les pays africains leaders son l Ile Maurice (27 ème ), l Afrique du Sud (35 ème ), la Namibie (43 ème ), le Boswana (51 ème ), le Kenya (72 ème ), le Ghana (87 ème ), la Tunisie (88 ème ), ec. Quinze pays africains don le Sénégal figuren parmi les ving derniers pays du classemen. Il convien de noer la perinence des crières reenus pour un el classemen e de ne pas perdre de vue que malgré les réformes enreprises par un pays, celui-ci ne peu enregisrer une progression que relaivemen aux aures pays. Tou dépend de l imporance des réformes enreprises relaivemen aux pays concurrens. C es le cas du Sénégal qui malgré les réformes iniiées par ses auoriés peu juger sa place non représenaive. Néanmoins, la prise en compe de ces indicaeurs permerai d enregisrer des avancées noables. A ire illusraif, les auoriés égypiennes après avoir décidé, enre aures mesures, de ramener le monan du capial minimum pour l ouverure d une enreprise de 50 000 à 1000 livres égypiennes on vu les recees issues des enregisremens progresser de 39%, six mois après la réforme. Enre 2007 e 2008, le Burkina Faso es passé de la 165 ème à la 161 ème place juse devan le Sénégal, au momen où le Ghana es quan à lui passé de la 109 ème à la 87 ème place e le Kenya, de la 82 ème à la 72 ème place. Les bonds au classemen réalisés par le Ghana e le Kenya ne son que le refle des réformes qui y on éé menées e qui leur on permis de figurer parmi les pays leaders en maière de réforme (10) du cadre des affaires. Ces fais incien à éudier la relaion pouvan exiser enre les performances économiques e le cadre des affaires. Le modèle Doing Business repose sur les ravaux de recherche qui éablissen un lien enre les performances des enreprises e la croissance économique d une par, e ceraines caracérisiques de l environnemen réglemenaire, d aure par. Des éudes récenes on esé les liens exisan enre les indicaeurs Doing Business e les résulas économiques. En effe, Djankov, McLiesh, Ramalho, e Shleifer (2007) on 19

examiné les réformes en rappor avec la variable Doing Business «obenion de prês» e on consaé que les prês augmenaien lorsque des amélioraions éaien apporées aux drois e à l informaion des créanciers. Des résulas miigés on éé enregisrés par ceraines éudes. Ainsi, Commander e Svejnar (2007) on rouvé peu d élémens permean d éablir une relaion avérée enre les indicaeurs du modèle Doing Business, les conraines de l environnemen des affaires e les performances des enreprises, mesurées par le raio de renabilié. Commander e Tinn (2007) on conclu à l absence de relaions saisiquemen significaives enre les indicaeurs Doing Business 2004 e les aux de croissance. Ils on consaé en revanche quelques relaions significaives avec des résulas inermédiaires. Ainsi, une meilleure proecion des drois légaux des créanciers e des empruneurs a éé formellemen associée aux prês privés, aux flux de capiaux e à l invesissemen direc éranger, mais pas aux prês de banques privées. Par ailleurs, une corrélaion faible a éé éablie enre l invesissemen e les indicaeurs du Doing Business, «Ocroi de licences» e «Exécuion des conras», andis qu aucune relaion significaive n a éé éablie enre l indicaeur «Transfer de propriéé» e la consrucion, enre l indicaeur «Commerce ransfronalier» e les exporaions e imporaions, enre l indicaeur «Créaion d enreprise» e l imporance de l économie parallèle, ou enre l indicaeur «Embauche des ravailleurs» e l emploi. Enfin, une analyse récene indique qu aucune relaion significaive n exise enre les réformes mesurées par l évoluion des indicaeurs Doing Business e les aux globaux d invesissemen e d emploi (Eiffer 2007). Du fai du caracère relaivemen récen des données fournies par le modèle Doing Business, ainsi que d aures limies liées noammen à la couverure e au ype des enreprises (informelles), aux conraines pesan sur les enreprises informelles e les microenreprises qui son différenes de celles des enreprises formelles capées par les indicaeurs 4 du doing business, les conclusions de ces ravaux ne peuven pas êre jugées définiives e incien à la prudence. 4 Cf. encadré sur les indicaeurs du Sénégal (page 17) 20

I-2 PROFIL DE L INVESTISSEMENT AU SENEGAL I-2-1 Evoluion de l invesissemen au Sénégal de 1980 à 2005 L invesissemen au Sénégal a connu une évoluion en plusieurs phases duran la période 1980-2005. Le graphique 1 monre que la par de la FBCF publique dans le PIB es resée assez faible passan de 1,73% sur la période 1980-1984 à 2,67% de 1990 à 1994, andis que la FBCF des enreprises a représené 7,41 % du PIB de 1980 à 1984 e 10,31% du PIB sur la période 1990-1994. Cee siuaion découlai de la réducion des dépenses publiques d invesissemen à la suie de l applicaion des Programmes d Ajusemen Srucurels duran cee période. Après la dévaluaion survenue en 1994, la FBCF publique s accroissai passan de 67 à 141 milliards de francs CFA, correspondan en moyenne à une par de 4,79 % du PIB duran la période 1995-2000. Il fau voir dans cee embellie, une voloné poliique affichée, ainsi que les exernaliés posiives provenan de la dévaluaion du franc CFA. L invesissemen des enreprises sénégalaises éai une composane imporane du produi inérieur bru. De 1980 à 1989, la FBCF des enreprises représenai, en moyenne 7,41 % à 8,01 % du PIB de l économie sénégalaise. L invesissemen des enreprises éai considérable avec un aux de croissance de 82,57% duran la période 1995-2000. La par de la FBCF privée dans le PIB se chiffrai en moyenne à 15,97 % sur la même période conre 10,31% du PIB enre 1990 e 1994. Graphique 1 : Evoluion de la FBCF de 1980 à 2005 EVOLUTION DE LA FBCF DE 1980 A 2005 5,72% 18,98% 2000-2005 24,70% 4,79% 15,97% 1995-2000 20,76% Année 1990-94 2,67% 10,31% 12,98% 2,40% 8,01% 1985-89 10,41% 1980-84 1,73% 7,41% 9,14% 0,00% 5,00% 10,00% 15,00% 20,00% 25,00% FBCF/PIB FBCF_PRIV/PIB FBCF_PUB/PIB 21

Tableau 1 : Evoluion de la FBCF publique e privée sur la période de 1980 à 2005 1980-84 1985-89 1990-94 1995-2000 2001-2005 VOLUME (milliards) PIB 2 007 2 295 2 493 2 937 3700 FBCF 183 239 324 610 914 FBCF_PUBLIQUE 35 55 67 141 212 FBCF_PRIVEE 149 184 257 469 702 PART DANS LE PIB en % FBCF/PIB 9,14% 10,41% 12,98% 20,76% 24,70% FBCF_PUBLIQUE/PIB 1,73% 2,40% 2,67% 4,79% 5,72% FBCF_PRIVEE/PIB 7,41% 8,01% 10,31% 15,97% 18,98% Graphique 2 : Composanes de la FBCF de 1980 à 2005 Source : ANSD ; calculs des aueurs 22

L observaion du graphique 2 me en évidence rois endances qui corresponden à rois phases différenes. La première endance es consaée sur la période de 1980 à 1986. Sur cee période, on consae une évoluion du aux de croissance du raio invesissemen/pib de 12,35% en moyenne annuelle. Ce aux de croissance es passé à 8,22% sur la période de 1987 à 1993, soi une baisse de 4,63%. Cee phase correspondai à la période des Programmes d Ajusemen Srucurels (P.A.S) qui sur cee période on comprimé les invesissemens publics e privés. Touefois, sur la période de 1994 à 2005, le aux de croissance moyen annuel des invesissemens éai de 9,85%, soi une augmenaion de 1,63%. Cee reprise dénoai les effes bénéfiques insufflés par la dévaluaion du franc CFA e oues les mesures d accompagnemen qui on suivi. Graphique 3 : Evoluion du aux d inérê e du aux d invesissemen Source : ANSD-BCEAO Le graphique 3 monre la relaion qui exise enre le aux d inérê 5 e le aux d invesissemen. De 1980 à 1993, le aux d invesissemen a évolué à la baisse andis que la endance du aux d inérê éai légèremen haussière. La phase 1980 à 1982 correspondai à une élévaion simulanée des aux d inérê e d invesissemen e celle de 1983 à 1988, à une chue simulanée des deux aux. De 1989 à 1993, après une 5 Il s agi des aux direceurs de la Banque Cenrale des Eas d Afrique de l Oues (BCEAO) 23

reprise des aux, se dessinai une inversion des endances : le aux d inérê évoluan à la baisse e le aux d invesissemen enaman une hausse souenue. Sur la période 1994 à 2004, la baisse des aux d inérê a foremen conribué à la reprise de l invesissemen. La dynamique de l invesissemen es expliquée par les déerminans classiques, à savoir les variaions de l acivié e de la profiabilié. I-2-2 Les différens seceurs invesisseurs La compabilié naionale disingue plusieurs agens économiques qui invesissen : les ménages, les adminisraions publiques e les enreprises. Au niveau des enreprises, rois seceurs son parfois disingués : les sociéés non financières, les enreprises individuelles e les sociéés financières. Les sociéés non financières comprennen égalemen les enreprises déenues majoriairemen par les adminisraions publiques. Au cours de la période 2001-2005, la FBCF moyenne au Sénégal s es élevée à 914 milliards de franc CFA (cf. ableau 1), soi 24,7% environ du PIB. Tableau 2 : Formaion Brue de Capial fixe par Agen (moyenne en milliards) 1980-84 1985-89 1990-94 1995-1999 2000-2005 Ménages 100 99 130 142 343 Sociéés e insiuions financières 53 89 128 302 342 Adminisraions publiques 31 51 65 138 201 L invesissemen oal es radiionnellemen décomposé en rois masses disinces : l invesissemen des adminisraions publiques (pour l esseniel des colleciviés locales), l invesissemen des ménages e l invesissemen des sociéés e insiuions financières, enrepreneurs individuels ou sociéés, auquel es réservé radiionnellemen le nom d invesissemen producif parce que c es l invesissemen ourné vers la producion de biens e services. I-2-3 Les adminisraions publiques La FBCF publique es resée faible duran les périodes 80-84, 85-89 e 90-94. Elle s es accélérée de manière specaculaire à parir du débu des années 1996 pour aeindre en moyenne 138 milliards de francs CFA conre 65 milliards duran la période 1990-1994. Cee hausse s'es poursuivie duran la période 2000-2005 à la suie de l accroissemen du Budge Consolidé d'invesissemen (BCI). Cee progression peu êre expliquée par une aenion accrue accordée aux ranspors erresres (conribuan à 39% de l'augmenaion du BCI pendan cee période), suivis par les équipemens adminisraifs 24

(23,4%) e la sané (13,5%). Il fau noer qu une grande parie des invesissemens publics es financée par les ressources provenan des Invesissemens Direcs Erangers. I-2-4 Les enreprises La FBCF des sociéés e insiuions financières s es chiffrée duran la période 1980-84 e 1985-89 à respecivemen 53 milliards e 89 milliards de francs CFA. Au lendemain de la dévaluaion, le volume de la FBCF des enreprises avai aein en moyenne 302 milliards de francs CFA conre 128 milliards de francs CFA duran la période 1990-1994. Enre 2000 e 2005, le volume de l invesissemen producif s éai monré pariculièremen dynamique aeignan 342 milliards de francs CFA. En 2005, l évoluion de la composiion de la FBCF des enreprises faisai ressorir l essor des services marchands, qui éaien passés de 57 % de l invesissemen oal en 2000 (68 milliards de franc CFA) à près de 65 % en 2005, alors que l invesissemen indusriel régressai en monnaie courane (de 42,1 à 35,3 milliards franc CFA). L invesissemen des aciviés de services principalemen marchands représenai en 2005 plus de rois fois celui de l indusrie. Cee évoluion correspond à une endance de fond des économies indusrialisées, à la suie de la monée du seceur eriaire. Cela monre aussi le caracère limiaif (ou pariel) des enquêes cenrées sur l invesissemen indusriel qui ne décriven ou ne reracen qu une par de moins en moins imporane de l invesissemen (mais qui rese déerminane pour la compéiivié de l économie sénégalaise). Aujourd hui, l invesissemen es esseniellemen le fai du seceur eriaire des services e des ranspors. Proporionnellemen à leur chiffre d affaires, les peies e moyennes enreprises (PME) invesissen plus que les grandes. Les enreprises de moins de 20 salariés, qui représenen 21,8% du chiffre d affaires oal des enreprises sénégalaises, invesissen pour plus de 31% de l effor oal d invesissemen des enreprises. Une poliique de souien à l invesissemen doi donc enir compe du rôle imporan des PME. I-2-5 Les ménages Le seceur des ménages es consiué du seceur informel, de la consrucion de logemens e des aures invesissemens des ménages consiuan la par la plus imporane de leur FBCF. Duran les périodes 1980-1984 e 1985-89, la FBCF des ménages s élevai respecivemen à 100 e 99 milliards en moyenne. A parir des années 90, elle s es accrue, se chiffran à 142 milliards en moyenne duran la période 95-99. 25

Avec le changemen de régime en 2000, un regain de dynamisme de la FBCF es noé. Celle-ci s élevai en moyenne à 343 milliards duran la période 2000-2005. I-2-6 Analyse rérospecive des profils d évoluions des conribuions secorielles au PIB : de l agriculure vers une économie ri-secorielle Cee analyse es faie par le biais de l Analyse Facorielle des Correspondances (A.F.C) sur le ableau des valeurs ajouées des cinq grandes branches d acivié que son l indusrie, les BTP, les services, le commerce e l agriculure. Graphique 5 : conribuions macro-secorielles Sur ce graphique, on noe une nee évoluion des conribuions secorielles au PIB. En effe, depuis 1960, l économie sénégalaise a connu rois principales éapes selon la par des richesses créées dans les différens macro seceurs. La première éape couvran 1960-1970 es celle où l économie es resée à dominance agricole e commerciale. Sur cee période, le PIB cumulé s es élevé à plus de 8143 milliards de CFA don 2181 soi (27 %) pour l agriculure e 1956,81 pour le commerce, soi 24%. La deuxième éape correspond à la décennie 1970-1980. Il es à noer que le seceur «commerce», iniialemen imporan, a vu sa par diminuer progressivemen au profi du seceur services non marchands. Cee éape correspondai à une phase de ransiion 26

pendan laquelle le primaire consaai définiivemen la pere de sa prédominance dans l économie. La roisième éape couvre la période 90-98. Sur cee période, l économie a enregisré une prédominance des seceurs de l indusrie, des services marchands e des B.T.P. En somme, on peu dire que le 1er axe du plan facoriel du graphique 5 illusre la modernisaion de l économie sénégalaise, il monre le passage d une économie agricole donc radiionnelle vers une économie moderne caracérisée par une fore prédominance du secondaire e du eriaire. L axe 2 quan à lui monre l originalié des services non marchands don le poids élevé de la conribuion semble êre conjoncurel. I.2.7 Inerpréaion des phases idenifiées d évoluion du PIB e de ses composanes 1 ère phase : de 1960 à 1973 La leneur de la croissance observée sur cee période es impuable à plusieurs faceurs explicaifs don les difficulés naissanes dans l agriculure. En effe, l analyse des profils d évoluion vien de monrer que la monoculure arachidière éai le poumon de l économie à cee époque. D après les documens «Siuaion économique du Sénégal» réalisés par la DPS, les saisiques de cee période sur l agriculure monraien un seceur en déérioraion au fil du emps. Ainsi, malgré un aux de croissance de 3,9% sur la période 1968-1990, on noai en effe que les rendemens des récoles arachidières, principales sources morices de l économie éaien erraiques andis que les surfaces culivées déclinaien de plus en plus ( en moyenne de 1,6% par an sur la période 1967-1991). Sur cee période on noe : - une endance sagnane, puis à la baisse des surfaces oales culivées, d où une baisse des surfaces culivées par êe d agriculeur ; - une producion oale croissan lenemen ; - une producion céréalière augmenan à un ryhme voisin de celui de la populaion rurale, ce qui enraînai une sabilisaion de la producion par êe e dans la même foulée des surplus commercialisables rès limiés. La producion commercialisée, avec l arachide comme principale composane endai à décroîre en valeur absolue enraînan une baisse du revenu monéaire par êe à prix consan. Les causes profondes de cee rupure de la endance de l agriculure éaien principalemen de quare ypes : les problèmes liés à l environnemen climaique e plus exacemen sa dégradaion. Une pluviomérie défecueuse e un déplacemen des isohyèes ; 27