Nombres complexes. I.2 Représentation géométrique des nombres complexes

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MTA - ch3 Page 1/11 Nombres complexes I L'ensemble C des nombres complexes I.1 Écriture des nombres complexes Il existe un ensemble noté C de nombres dits complexes vériant : R C C contient le nombre i déni par : tout nombre complexe z s'écrit de manière unique sous la forme z = x + i y (avec x et y réels). Cette écriture est appelée la forme algébrique de z. Dénition 1 Soit z = x + i y un nombre complexe (x, y réels) On dit que x est la partie réelle de z, on écrit x = Re(z) On dit que y est la partie imaginaire de z, on écrit y = Im(z) Lorsque Re(z) = 0, on dit que z est un Remarque : Étant donnés deux complexes z et z, z = z I.2 Représentation géométrique des nombres complexes Le plan orienté est muni d'un repère orthonormal direct (O ; u, v ). On l'appelle plan complexe. À tout point M de coordonnées (x, y) on associe le nombre complexe z M = x + i y On dit que z M est l'axe du point M ou l'axe du vecteur OM. Inversement, à tout nombre complexe z = x + i y où x R et y R, on associe le point M tel que OM = On dit que M est l'image de z et on écrit M(z). Si les points A et B ont pour axes respectives les nombres z A et z B, alors le vecteur AB a pour axe......

MTA - ch3 Page 2/11 I.3 Opérations dans C I.3.1 Addition et multiplication Soit z = x + i y et z = x + i y deux nombres complexes avec x, y, x et y réels. z + z = ; z = z z = On peut vérier que (C, +, ) a une structure d'anneau commutatif : I.3.2 Inverse d'un complexe non nul Tout complexe z non nul admet un inverse (complexe z veriant z z = 1) noté 1 z ou z 1. En eet, pour z = x + i y (avec x et y réels tels que xy 0), on peut prendre z 1 = 1 z = On note C l'ensemble des... II II.1 Conjugué et module d'un nombre complexe Conjugaison dans C Dénition 2 Soit z = x + i y un nombre complexe (x, y réels) On appelle conjugué de z le nombre complexe noté z (lire z barre) déni par z = Dans le plan complexe, les points M et N d'axes respectives z et z sont......

MTA - ch3 Page 3/11 Proposition 1 Pour tous complexes z et z, z R z = z z est imaginaire pur ssi z + z = z + z et z z = z z ( ) 1 Si z 0 alors = 1 z et z ( z ) = z Si z 0 alors n Z, z n = Preuve : soit II.2 Module Dénition 3 Soit z = x + i y un nombre complexe (x, y réels). On appelle modules de z le nombre réel positif noté z déni par : Remarque : si z = x + i y avec x et y réels alors z 2 = = Dans le plan complexe, si z est l'axe d'un point M alors z = II.3 Propriétés du module Théorème 2 Soit A et B deux points du plan complexe d'axes respectives z A et z B. Alors AB =

MTA - ch3 Page 4/11 Proposition 3 Pour tous complexes z et z, z = 0 z = z = z z = n N, z n = Si z 0 alors 1 z = 1 z et z = z Inégalité triangulaire : z + z Preuve : III Complexes de module 1 Dans tout ce paragraphe, le plan complexe est muni d'un repère orthonormal direct (O ; u, v ). On note U l'ensemble des complexes de module 1. U = { L'ensemble des points d'axe dans U correspond géométriquement au III.1 Notation exponentielle Proposition 4 Pour tout complexe z de module 1, il existe un réel θ (non unique) tel que z = cos θ + i sin θ

MTA - ch3 Page 5/11 Dénition 4 Pour tout réel θ, on pose e i θ = Exemples : 1 = e i... ; i = e i... ; i = e i... ; 1 + e i π = e i π 3 = Proposition 5 Pour tous réels θ et θ, e i θ = d'où e i θ e i θ = e i θ e i θ = e i θ e i θ = Formule de Moivre : pour tout entier relatif n, ( e i θ ) n = Preuve : soit θ et θ deux nombres réels. Théorème 6 (formules d'euler) Pour tout réel θ, cos θ = et sin θ = III.2 Arguments d'un complexe non nul Dénition 5 Soit z un nombre complexe non nul. On appelle argument de z et on note arg(z), tout nombre réel θ tel que z z = ei θ

MTA - ch3 Page 6/11 Exemple : posons z = 1 i. Alors z = Remarque : si θ est un argument de z (z C ), alors tout autre argument de z est de la forme Proposition 7 (propriétés des arguments) Pour tous complexes z et z non nuls, arg(z z ) = n N, arg (z n ) = ( ) 1 ( z ) arg = et arg = z z Proposition 8 (Interprétation géométrique d'un argument) Soit z un complexe non nul et M le point d'axe z. Alors ( ) arg(z) = u, OM Soit A, B, C et D quatre points d'axes respectives z A, z B, z C et z D tels que A B et C D. Alors ( ) za z B arg(z B z A ) =............ et arg =............ z C z D Preuve : arg(z B z A ) = Conséquences : i. Tout réel strictement négatif a un argument égal à

MTA - ch3 Page 7/11 ii. Étant donnés deux complexes non nuls z et z, z = z iii. Si z C alors arg(z) = et arg( z) = III.3 Forme trigonométrique d'un complexe non nul Proposition 9 Soit z C. Posons Alors r = z et θ =arg(z) z = Cette écriture est appelée la forme trigonométrique de z. Exemple : écrire sous forme trigonométrique le complexe z = i 3. IV IV.1 Résolution d'équations Racines carrées d'un complexe non nul Proposition 10 Si a C, alors l'équation z 2 = a admet exactement deux solutions distinctes dans C. Exemple : : résoudre z 2 = 3 4i.

MTA - ch3 Page 8/11 IV.2 Racines d'un trinôme du second degré Proposition 11 Soit a, b et c trois complexes avec a 0. On veut résoudre l'équation (E) : a z 2 +b z+c = 0 On dénit = b 2 4ac le discriminant de P (z) = Si 0 alors (E) admet exactement deux solutions complexes distinctes z 1 = et z 2 = où δ vérie δ 2 =. Si = 0, alors (E) admet une seule solution complexe (dite double) z 0 = Exemple : résoudre dans C l'équation z 2 3i z 3 + i = 0. IV.3 Racines n-ièmes de l'unité Dans cette partie, n désigne un entier naturel non nul. Dénition 6 On appelle racine n-ième de l'unité tout complexe z vériant z n = 1. On note U n l'ensemble des racines n-ièmes de l'unité. Exemples : U 1 = et U 2 = Théorème 12 Les racines n-ièmes de l'unité sont les n nombres complexes deux à deux distincts : avec k {0, 1, 2,..., n 1} ω k =

MTA - ch3 Page 9/11 Ainsi U n est un ensemble à n éléments que l'on peut écrire sous la forme Preuve : Une solution de l'équation z n = 1 est non nulle et admet pour module... Interprétation géométrique : Dans le plan complexe, pour n 3, on note M 0, M 1, M 2,..., M n 1 les images respectives des complexes ω 0, ω 1, ω 2,..., ω n 1. Alors ces n points sont sur le cercle de centre... et de rayon.... De plus, ( OM 0, ) ( OM 1 = OM 1, ) ( OM 2 = OM 2, ) OM 3 =... = D'où M 0 M 1 = M 1 M 2 = M 2 M 3 =... = Par conséquent le n-gone M 0 M 1 M 2... M n 1 est un...

MTA - ch3 Page 10/11 Exemple : les racines cubiques de l'unité sont Proposition 13 (conséquence du théorème 12) Soit a un nombre complexe non nul. Posons θ = arg(a). Alors l'équation z n = a admet exactement n solutions deux à deux distinctes z 0, z 1, z 2..., z n 1 avec k {0, 1, 2,..., n 1}, z k = Preuve : on pose z 0 = a 1 n e i θ n alors z 0 0 et z n 0 =

MTA - ch3 Page 11/11 V Exponentielle d'un nombre complexe V.1 Dénition Dénition 7 Soit z = x + i y un complexe (x et y étant réels). On appelle exponentielle de z le nombre complexe noté exp(z) déni par : exp(z) = Exemple ( : exp ln 2 i π ) = 6 Remarques : Si z = x est un réel, alors exp(z) = L'exponentielle complexe prolonge l'exponentielle réelle connue. Si z = i θ est un imaginaire pur, alors exp(z) = L'exponentielle complexe prolonge aussi l'exponentielle imaginaire. On note souvent e z au lieu de exp(z). V.2 Propriétés Proposition 14 Soit z et z deux nombres complexes. Alors exp(z) = exp(z + z ) = arg(e z ) = exp(z) 0 et 1 exp(z) = Preuve : si z = x + i y avec x et y réels, alors Théorème 15 Soit z et z deux nombres complexes. exp(z) = exp(z )