Grenoble Quartier Teisseire

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Transcription:

Grenoble Quartier Teisseire 23

Données de cadrage Contacts : - Bailleur :Alain VILLARD Directeur Général, Jacques DOMPNIER, responsable d agence - Ville : Philippe FAUCHEUX Chef de Projet DSU Documents disponibles : - Fiche d expérience DIV Décembre 1999 - Fiche Union HLM Observatoire des pratiques et des métiers Septembre 1999 - Comptes rendus Mission Développement Social Urbain Ville de Grenoble Septembre 1999 - Journal de quartier - Etude de définition Atelier Philippe PANERAI mai 1998 Eléments signalétiques Périmètre de l action Quartier Teisseire Durée de l action et dates clés 1998 2004 1979 1984 première opération de réhabilitation (procédure HVS opération PALUPOS) 1994 inscription du quartier dans le cadre du Contrat de Ville de Grenoble (1994-1998) Objet(s) de la participation 1996 Schéma directeur de réaménagement des espaces publics et d implantation des équipements du quartier Atelier ARPENTEURS retenu dans le cadre de l appel à projet DIV/GIE Villes et Quartiers Paysage et Intégration Urbaine 1998 sélection par la Ville de l Atelier d urbanisme PANERAI dans le cadre du marché de définition Juin 1998 engagement de la première phase de restructuration du quartier 4 objets complémentaires dans le Projet Urbain - La réhabilitation des bâtiments, des logements avec travaux à la carte - L aménagement du quartier - La mise en place des unités résidentielles et leur gestion (40 immeubles, 20 unités résidentielles sur 5 ans) - Les équipements Acteurs - La Ville de Grenoble - L OPALE Pilote de la participation - Ville : Mission DSU - OPALE : Direction Générale, Direction de la gestion de proximité + agence Teisseire Nombre d habitants - Dans le quartier - Dans la ville - Ayant participé à l action % Parc social : - ville - quartier - 3000 habitants - 154000 habitants - 200 personnes - 9000 logements - 1200 logements 24

Dispositifs dans lesquels s inscrit l action - Projet Urbain - GPV de l agglomération grenobloise présenté conjointement par Grenoble et Saint Martin d Hères Caractéristiques urbaines et sociales du quartier Le quartier Teisseire est situé au sud est de l agglomération grenobloise, à proximité des quartiers Jouhaux et Villeneuve. Il est bien pourvu en équipements et relié de façon satisfaisante au centre ville par l avenue Jean Perrot et le réseau de transport en commun. Il compte 3000 habitants dont la majorité sont dans le parc de logement social comprenant 1268 logements, entièrement gérés par l OPALE (Office Public de la Ville de Grenoble). Il possède une échelle de bâtiments constitués de petits immeubles et de 7 tours (construits entre 1958 et 1962, avec une première réhabilitation entre 1980 et 1993) et forme un ensemble peu dense avec un espace public abondant. Les logements sont de petites tailles (52% de T3). Les problèmes prioritaires pris en compte pour la mise en place du projet urbain : - Ce quartier se présente comme un bloc homogène, avec un traitement uniforme et indifférencié des bâtiments et des espaces publics, d où une insertion urbaine insuffisante et un sentiment d enclavement. - La réhabilitation réalisée lors des années 80 reste incomplète et n a pas apporté de solutions à certains problèmes techniques telle l isolation. La qualité du bâti reste moyenne et la taille des logements est souvent insuffisante. L offre n est pas diversifiée. - Les espaces publics désormais sont devenus propriété de la Ville et sont rétrocédés parcelles par parcelles ou en voie de l être au bailleur lors de la mise en place des unités résidentielles. - La population présente de nombreux signes de fragilité : 29% de taux de chômage de la population active (contre 11,6% pour Grenoble) notamment les jeunes et les populations d origine étrangère (46% des habitants ont moins de 25 ans, la population d origine étrangère représente 51,3%) - Le problème de la sécurité est crucial du fait de l agressivité latente ou effective de certains individus ou groupes, d une importante économie parallèle et de trafics divers, ce qui génère un fort sentiment d insécurité, principale cause du départ des habitants. - L image négative du quartier et son manque d attractivité se renforcent du fait de la conjonction de ces problèmes et nuit au maintien de la mixité sociale du quartier : demande faible, nouveaux entrants qui sont principalement des ménages vivant des minima sociaux, vacance autour de 8%. 25

Les intentions de départ Rendre le quartier attractif et améliorer la vie quotidienne de ses habitants, tel est le parti pris de la Ville et de l OPALE qui ont engagé une réflexion de fond pour opérer une transformation profonde du quartier à long terme afin d affirmer son intégration dans l ensemble de la ville. D où le choix fait par la Ville de l élaboration d un projet urbain qui a fait l objet d un marché de définition en 1997 avec un programme global de longue haleine (1998-2004). Le plan d action proposé par l Atelier PANERAI propose de réintroduire de la variété dans le quartier en agissant en priorité sur : - Le réaménagement de l espace public et des équipements - La création d un quartier de jardins : réaménagement de la Place des Buttes - La redistribution de la propriété foncière amenant à bien distinguer le domaine privé et public et à mettre en place une gestion différenciée favorisant la participation des habitants - La réhabilitation des immeubles de l OPALE, - La création d unités résidentielles : clôture des résidences, requalification des entrées., création de jardins privatifs, mise en place d une gestion des résidences avec les habitants. - Diversification de l habitat et introduction d activités et de bureaux. La première action engagée en cours d achèvement concerne la réhabilitation de 200 logements, l aménagement du secteur de la place des Buttes, le centre de bureaux et d activités EST ainsi que l aménagement des espaces et voies publics et la création d unités résidentielles. Dans ce projet, La participation des habitants est mise en avant autour de deux axes de travail décidés en partenariat entre la Ville et l OPALE: - La réhabilitation des logements et la création d unités résidentielles portage OPALE - Le réaménagement du quartier dont les espaces publics - Portage Ville La réhabilitation et la création d unités résidentielles Le projet de requalification repose en grande partie sur la réhabilitation débouchant sur la création de petites résidences regroupant un ou deux immeubles au plus (25 unités résidentielles environ). Ces unités résidentielles permettent d offrir aux habitants un cadre de vie à échelle humaine, une meilleure identification entre espaces publics et privés. La mise en place des premières unités résidentielles a fait l objet de nombreux débats entre les acteurs et les habitants, portant sur leur aménagement et leur gestion (délimitation des unités par des clôtures, création de jardins privatifs et de jardins en cœur d îlots, contrôle d accès des parkings rattachés à chaque unité, création de passages couverts conduisant de la rue à l immeuble, pose d interphones dans les halls, restructuration et embellissement des halls d entrée des immeubles, remise en état des cages d escaliers et des cabines d ascenseurs, création de locaux containers en limites de propriété, création de postes de gardien pour les tours 26

L aménagement du quartier La Ville a décidé d impliquer les habitants dès l engagement de la démarche, du diagnostic de la situation comme dans le déroulement du projet, notamment sur la gestion des espaces publics et son articulation à celle des unités résidentielles Les principes généraux de la participation La problématique de la participation des habitants dans le projet urbain s enracine dans l histoire de la concertation initiée par la Ville en partenariat avec l OPALE, l Union de Quartier et les associations d habitants. La concertation urbaine portée par la Ville est historiquement basée sur les Unions de Quartiers, associations Loi 1901 (23 quartiers), reconnues comme interlocutrices privilégiées pour les questions de vie quotidienne et de prospective par les municipalités qui se sont succédées depuis Hubert DUBEDOUT. (la première union de quartier est née en 1921). La Ville a constitué un comité de liaison des Unions de Quartier. En Juin 1998, la Ville de Grenoble met en place une Charte de la concertation pour renforcer le dialogue avec les habitants sur tous les projets en cours ou à venir et plus largement sur la politique municipale et ceci dans le cadre de la démocratie représentative. Les règles du jeu de cette concertation sont basées sur 7 points : - Une information précise des projets - La définition d un champ de la concertation : périmètre, scénarios, options, choix possibles - La mise en place d un calendrier et d interlocuteurs notamment à partir des structures de concertation existantes, associations et institutions. Ceci nécessite : - Un travail de préparation : réunion préalable des acteurs institutionnels autour de l élu pilote de la concertation pour déterminer les règles du jeu, les objets et les interlocuteurs - Une communication à chaque étape de la démarche pour formaliser les points de discussion, les choix validés et les prises de position réciproque - Une évaluation de la concertation notamment sur le public rencontré par rapport au public visé et l analyse des réactions et des impacts sur le projet. - Un pilotage interne : chaque concertation est co-pilotée par l élu thématique concerné et l élu de secteur, avec l appui de l adjointe à la démocratie locale et la décentralisation. Ce co-pilotage doit permettre de toujours bien appréhender à la fois les dimensions fonctionnelle et territoriale d un projet. Sur les grands projets comme celui de Teisseire les modalités de concertation sont validées en municipalité, sur la base d un rapport présentant les enjeux du projet et les objectifs poursuivis, l objet de la concertation (options, scénarios), le calendrier et les interlocuteurs. 27

Dans ce cadre général, le dispositif de pilotage du projet urbain de Teisseire s organise autour de trois instances - Le Comité Élus, comité décisionnel comportant trois types de publics (32 personnes 5 réunions par an ) : Les élus, les experts et les Directeurs de l OPALE et des services concernés. Parmi les élus, l ensemble des adjoints concernés et l élu de secteur ( Politique de la Ville, Logement, Vie des quartiers, citoyenneté, décentralisation, Fiances, Culture, Urbanisme et aménagement de la Ville, éducation et vie scolaire ) - Le Comité technique qui prépare les propositions ( 22 personnes 8 à 10 réunions par an ), comportant l ensemble des services de la Ville et de l OPALE concernés. - Le Groupe Projet qui met en œuvre et assure le suivi des travaux ( 11 personnes réunion hebdomadaire) Le dispositif de concertation spécifique de l OPALE est lié à la réhabilitation des logements dans le cadre du projet urbain. Il est basé sur deux axes complémentaires - Une information de l ensemble des locataires concernés par les travaux et un dispositif de concertation avec les locataires et leurs associations. - Une information régulière des locataires, des associations et relais dont les Unions de Quartier par les supports d information de l OPALE (journal des locataires «Relief» évènements, «Flash Info» ) Modalités de mise en œuvre de la participation La démarche participative débute dès 1994 (Contrat de Ville 1994-1998) par une réflexion sur la valorisation du quartier à partir d une commission cadre de vie mise en place avec les habitants, les associations et professionnels du quartier à l initiative de la ville autour de projets d aménagements extérieurs. Dans le domaine de l habitat, les actions envisagées en concertation avec les habitants visent le peuplement (mettant en jeu la politique d attribution et la cohabitation des locataires), l état des parties communes et des logements (résultant à la fois du mode d habiter et du mode de gestion) ainsi que les nécessités d intervention plus lourdes sur le bâti (appelant une nouvelle réhabilitation). Dans le domaine de la vie sociale une commission animation est créée, réunissant les structures du quartier (Maison de l Enfance, MJC,Centre Social, Régie de Quartier )avec un objectif : la définition et la mise en œuvre d une politique d animation pour le quartier et le soutien et renforcement des groupes et associations locales. A partir de 1996, les habitants ont été concertés en amont du projet et sont également amenés, aussi bien par la Ville de Grenoble que par l OPALE à participer au projet en répondant à des enquêtes et en participant à des réunions. En 1996, les habitants ont participé à un diagnostic partagé avec les élus, les techniciens sur les besoins du quartier et sur la mise en place d un projet de schéma directeur de réaménagement des espaces publics et d implantation des équipements. 28

La concertation avec les habitants s est faite par étapes successives et complémentaires : - Un groupe de concertation a été mis en place, chargé de croiser les points de vue et d en débattre. Animé par l atelier «Arpenteur», il a réuni élus, habitants (Union de Quartier, Fraternité des Résidents de Teisseire, associations d habitants) et techniciens acteurs du quartier (CCAS, MJC, Régie de Quartier ). - La mise en place de trois ateliers spécifiques émanant du groupe de concertation pour traiter de trois objets différents : les îlots résidentiels, le réaménagement de la rue Paul Cocat, les liaisons transversales paysagères et piétonnières du quartier. - Présentation générale synthétique au groupe de concertation afin de débattre et de valider les orientations retenues. Sur le plan de l habitat deux enquêtes ont été lancées par l OPALE : une enquête technique et une enquête ressources réalisée auprès de chaque habitant. En 1997, suite aux conclusions du diagnostic, fut mis en place un atelier de travail sur le paysage urbain rassemblant les élus, des représentants des services techniques de la ville, de l OPALE, des structures du quartier (régie, associations d habitants), ceci débouchant sur la formalisation d un projet de valorisation des dimensions paysagères du quartier alliant une approche participative des habitants (élaboration, réalisation, maintenance) ainsi qu une démarche d insertion sociale et économique. En 1998, une nouvelle équipe de maîtrise d œuvre est sélectionnée par la Ville (atelier Panerai) en vue de l élaboration d un projet urbain à partir du diagnostic et de la démarche de concertation initiée par l étude précédente. En 1999-2000 la concertation a comporté deux volets essentiels : - Une concertation sur le Projet Urbain initiée par la Ville notamment sur les espaces publics, le développement de la vie sociale et les équipements : réunions publiques avec l ensemble des habitants pour information sur le projet, groupe de travail sur les espaces publics composé des représentants des associations du quartier, des unions commerciales et des équipements. - Une concertation sur la réhabilitation initiée par l OPALE concernant la réhabilitation des immeubles et des logements avec proposition de travaux à la carte, les relogements, la création des unités résidentielles : réunions de concertation avec les locataires concernés par la réhabilitation, rencontres individuelles avec les locataires concernés par le relogement, réunions avec les locataires des premières unités résidentielles (30 à 40 logements). 29

Moyens mis en œuvre Une organisation du partenariat en amont de la concertation avec les habitants Pour faire vivre le partenariat entre la Ville, l OPALE,les institutions partenaires, 2 instances ont été mise en place à l occasion de la phase du diagnostic dès 1997 : - Un comité de pilotage chargé de transmettre les propositions techniques aux élus, et les décisions des élus aux techniciens. Organisé et animé par la Ville, il a rassemblé les services de l Etat, de la CDC et de l OPALE ainsi que le Programme «50 quartiers». - Un groupe technique dont la mission a consisté à élaborer les propositions techniques. Animé par l équipe du DSU, il a rassemblé des représentants des services de l État et de l OPALE. Une communication permanente La communication a deux objectifs prioritaires: - Rendre les projets lisibles - Créer les conditions de la participation de l ensemble des acteurs En ce qui concerne la lisibilité, l accent a été mis sur : - La mise en place d une identité visuelle et graphique du projet, commune aux différents partenaires. Chacun peut signer sa réalisation tout en intégrant la signature commune (invitation, affiche, lettre, journal.). - La visibilité du projet : l accent est mis sur la notion de «résidence» pour rompre avec l image globale et stigmatisante du quartier, sur un vocabulaire du projet moins technique, sur une simplification pédagogique et une harmonisation des dessins et croquis techniques, avec mise en place de maquettes. Pour créer un climat favorable à la participation, 5 supports sont mis en œuvre permettant la valorisation d actions et de débats à court terme qui rendent crédibles des projets à plus long terme : - Un groupe «info relais» constitué de l ensemble du personnel d accueil des différentes structures (agence OPALE, centre social, MJC, Maison de l enfance ). Il se réuni chaque mois à l initiative de la Ville pour faire remonter les questions posées par les habitants et élaborer des réponses adaptées. - A côté du chef de projet, un emploi jeune est chargé d assurer la bonne transmission des informations entre les différents services et les habitants - Deux lieux d accueil permanents : le local de la ville «POINT INFO» et l agence de l OPALE favorisant le recueil des avis et la réponse aux réclamations et une relation pédagogique avec les habitants entre les réunions publiques. 30

- Un ensemble de supports d informations : un journal du projet urbain décrivant les travaux, expliquant les démarches et favorisant l expression des points de vue notamment des habitants et des associations, une lettre d information, des affichettes, des panneaux d information. Les journaux existants comme le journal des locataires de l OPALE «Relief» ouvrent leurs pages au projet urbain. - Une expérience de théâtre interactif mise en place en 1999 menée par la Compagnie TENFOR sur les thèmes «participer aux réunions publiques, pour quoi faire?» «participer à la gestion des unités résidentielles, quel intérêt?». Ceci pour redonner la parole aux habitants et favoriser leur reconnaissance et montrer que participer c est possible et c est important car la transformation ne peut se faire au détriment des habitants actuels. Enseignements et perspectives Réfléchir à de modalités nouvelles de mise en œuvre de la participation La participation des habitants aux réunions publiques reste faible d autant plus que les instances associatives et l Union de Quartier sont peu participatives sur le quartier, elles mêmes fragilisées par un manque d adhérents : la démarche lancée par le Théâtre-Forum, l accueil dans les permanences de la ville et de l OPALE, et la réalisation effective des premières opérations de réhabilitation et d espaces publics dans les délais annoncés ont apporté un réel crédit auprès des habitants. Renforcer un réseau de relais et personnes ressources Aujourd hui il s agit de développer un réseau d interlocuteurs notamment à partir de la mise en place des unités résidentielles et de leur gestion. En 2000-2001, L OPALE, avec le soutien de la Ville, l État et la CDC entreprennent la mise en place d une méthode de gestion des unités résidentielles avec les habitants et les personnels de l agence locale de Teisseire. En effet la mise en œuvre d un nouveau mode de gestion locative par résidence va modifier le mode de relation entre l OPALE et les locataires, des locataires entre eux et de l OPALE avec la Ville et le mode de fonctionnement de l agence et des services de l OPALE notamment sur la gestion des charges par unité résidentielle, la responsabilisation des habitants, la gestion des agents de proximité et des gardiens. Dans ce cadre et à partir de tout le travail déjà réalisé, la Ville et l OPALE ont formalisé ensemble une procédure de travail entre eux et avec les habitants pour la mise en place d un programme de travaux sur les nouvelles unités résidentielles et la mise en place de leur gestion. 31