Conjoncure française La fore hausse des imporaions manufacurières depuis 2014 reflèe la composiion de la demande, sauf dans les maériels de ranspor Depuis 2014, les imporaions françaises son dynamiques, en pariculier celles en biens manufacurés. L élasicié de ces dernières au produi inérieur bru (PIB) apparaî pariculièremen fore depuis rois ans, marquan une accéléraion du aux d ouverure. Néanmoins, les modélisaions reenues pour prévoir les imporaions à cour erme dans les exercices de Noe de conjoncure ne suggèren pas de rupure dans la endance d ouverure de l économie française. L accéléraion récene des imporaions ne reflèe en effe pas an une pere de par de marché inérieur qu un redémarrage de la demande finale en produis manufacurés. Compe enu de leur for conenu en imporaions, les exporaions manufacurières son leur principal faceur d accéléraion en 2015 ; en 2016, c es l accéléraion de l invesissemen e la bonne enue de la consommaion en biens manufacurés qui en expliquen le dynamisme. Le diagnosic poré sur l ensemble des produis manufacurés es confirmé par ype de produi, à l excepion des maériels de ranspor, pour lesquels les produceurs français semblen avoir neemen perdu des pars de marché inérieur. La hausse du aux d ouverure depuis rois ans résule surou de la composiion de la demande Depuis 2014, les imporaions françaises on vivemen augmené, surou celles en biens manufacurés (+4,7 % en 2016 après +6,4 % en 2015 e +3,8 % en 2014) 1. L élasicié de ces dernières au produi inérieur bru (PIB) apparaî pariculièremen fore depuis rois ans, marquan une accéléraion du aux d ouverure (graphique 1 e Banque de France, 2016). Néanmoins, une modélisaion économérique monre que le dynamisme des imporaions n es pas inhabiuel au regard de la endance d ouverure des pays de l OCDE e dès lors que l on ien compe de la composiion de la demande. En effe, les imporaions en biens manufacurés saisfon direcemen une demande inérieure (consommaion ou invesissemen) ou bien enren dans un processus de fabricaion de biens ou de services via des consommaions inermédiaires don le produi servira une demande finale plus large, comprenan les exporaions. Par exemple, des équipemens inermédiaires son imporés pour finalemen exporer des auomobiles, ou du kérosène es acheé pour saisfaire une demande de service de ranspor aérien, qu elle soi exerne ou inerne. 1. En 2015, les imporaions manufacurières représenen 68 % des imporaions de biens e services de la France. Compe enu de ce poids e de la spécificié des aures produis (don les produis agricoles e énergéiques), l analyse des imporaions reenue ici se limie au champ des biens manufacurés uniquemen. Pour enir compe du vériable conenu en imporaions de biens manufacurés de la demande finale française, on consrui un indicaeur de «demande globale pondérée», selon une approche comparable à celle adopée par Berger e Passeron, 2002. Ce indicaeur es calculé comme la somme des demandes finales en biens e services des différenes branches, pondérées parleursconenusrelaifsenimporaionsdebiens manufacurés (cf. la méhode). En reenan comme déerminans ce indicaeur de demande globale pondérée calculée à un niveau fin e une endance d ouverure des pays avancés, la modélisaion des imporaions manufacurières perme d en expliquer les principales flucuaions sur la période 2012-2016 (graphique 2). De ce poin de vue, le comporemen des imporaions françaises rese habiuel. Il ressor de cee modélisaion que le dynamisme récen des imporaions manufacurières résule bien de celui de la demande globale pondérée, noammen, en 2015, des exporaions manufacurières e, en 2016, de l invesissemen e de la consommaion en biens. La demande globale pondérée a ainsi progressé neemen plus vie que le PIB, d abord grâce à la hausse des exporaions, e ensuie parce que le redémarrage de la demande inérieure en produis manufacurés, plus riche en imporaions, es beaucoup plus ne que celui de la demande en services (graphique 3). 1 - Taux d ouverure - Imporaions manufacurières en % du produi inérieur bru 68 Noe de conjoncure
Conjoncure française Le dynamisme des imporaions de biens d équipemen e des «aures produis indusriels» reflèe surou celui de la demande Déailler cee analyse pour les rois grands poses des produis manufacurés que son les «biens d équipemen» (C3), les «maériels de ranspor» (C4) eles«auresproduismanufacurés»(c5),equi représenen environ 80.% des imporaions manufacurières perme d affiner le diagnosic. Pour chacun de ces produis, un indicaeur de demande globale pondérée e une modélisaion économérique, comme pour les imporaions manufacurières, son ainsi élaborés e esés. Globalemen, les achas à l éranger de biens d équipemen (graphique 4) e ceux d «aures produis manufacurés»(graphique 5) apparaissen depuis 2014 conformes à l évoluion suggérée par leurs déerminans. En 2016, les imporaions de biens d équipemens on même éé moins dynamiques que ne le suggéraien les accéléraions conjoines de l invesissemen (+4,7 %), souenu par le disposiif de suramorissemen, e de la consommaion (+10,4 %), sous l effe du changemen de sandard de diffusion élévisuelle. Pour les «maériels de ranspor», les produceurs français semblen surou avoir perdu des pars de marché inérieur En revanche, la modélisaion reenue peine à expliquer l envol des imporaions de maériels de ranspors qui on augmené de plus de 10 % par an en 2015 e en 2016 (graphique 6), une croissance inédie depuis 2000. Dans l auomobile, les produceurs français semblen avoir perdu des pars imporanes de marché inérieur. Dans l aéronauique, la fore hausse des imporaions radui pour parie une pere de par de marché des équipemeniers français, noammen des moorises (Dore-Bernarde e al., 2016). Les avions fabriqués en France inègren un conenu de plus en plus imporan en imporaions, en raison des choix echniques de moorisaion, favorisan des consruceurs érangers. En oure, les invesissemens des compagnies aériennes françaises en avions de ligne érangers on accéléré en 2016. Bibliographie Banque de France (2016), «Commen inerpréer la fore hausse des imporaions de biens hors énergie en 2014 e en 2015?», Projecions macroéconomiques France, décembre, p. 7. Berger E. e Passeron V. (2002), «Les imporaions françaises : le rôle de la demande des enreprises e des exporaions», Noe de conjoncure, juin, p. 35-42. Dore-Bernade V., Lenseigne F., Paren C., Plouhinec C., Quarier-la-Tene A. e Soliaroff-Pépin A.-M. (2016), «Après deux ans de urbulences, le seceur aéronauique français peu redécoller», Noe de conjoncure, décembre, p. 19-37. 2 - Évoluion des imporaions de biens manufacurés en volume e principales conribuions dynamiques 3 - Demande inérieure finale par produis Mars 2017 69
Conjoncure française 4 - Évoluion des imporaions de biens d équipemen en volume e principales conribuions dynamiques 5 - Évoluion des imporaions des aures produis indusriels en volume e principales conribuions dynamiques 6 - Évoluion des imporaions de maériels de ranspor en volume e principales conribuions dynamiques 70 Noe de conjoncure
Conjoncure française La méhode Les indicaeurs de demande globale pondérée Le «conenu en imporaions» se défini comme la valeur des imporaions nécessaires à la saisfacion de la demande finale d un produi considéré. Ce conenu es la somme d une composane direce, qui correspond aux imporaions direcemen consommées ou invesies, e d une composane indirece, correspondan à la par de la valeur ajouée d origine érangère dans les consommaions inermédiaires. Les imporaions peuven s écrire comme une combinaison linéaire des différens poses de la demande finale, à parir des équaions d équilibre emploi-ressources (approximées) pour chaque produi : (1)P+M=EI+CF+FBCF + X Où les marices colonnes désignen : P : la producion de biens e services ; M : les imporaions ; EI : les emplois inermédiaires ; CF : la consommaion finale des ménages e adminisraions publiques ; FBCF : la formaion brue de capial fixe (invesissemen) de l ensemble des agens ; X : les exporaions. Soi A marice de coefficiens echniques définie par : (2)EI=AP Soi D la marice diagonale des aux de pénéraion, définis comme le rappor des imporaions à la demande inérieure : (3)M=D(EI+CF+FBCF) =D(P+M X) La résoluion du sysème d équaions (1), (2) e (3) perme de réécrire les imporaions comme une combinaison linéaire des différens poses de la demande finale : M=D[I A(I-D)] 1 [AX + CF + FBCF] Le erme D [I A(I-D)] 1 CF es par exemple la marice colonne des imporaions desinée direcemen ou indirecemen à la consommaion finale de l ensemble des seceurs insiuionnels. Pour chaque pose de demande finale, le conenu relaif en imporaions de produis manufacurés correspond au raio enre la composane des imporaions de biens manufacurés desinées à ce pose e la demande finale oale. Ils apparaissen relaivemen sables dans le emps. Un indicaeur de demande globale pondérée en biens manufacurés s obien alors en pondéran les différens poses de la demande par les valeurs respecives de ces raios l année précédene, noées a, b, c e d : DGP manuf =a*x manuf +b*cf manuf + c * FBCF manuf + d * Aures avec a+b+c+d=1 Les«aures»posesdelademanderegroupenlaconsommaion,l invesissemenelesexporaionsde services, de produis agricoles e d énergie. Les modélisaions reenues pour les imporaions Pour les imporaions manufacurières, l esimaion es la suivane : Δlog( IMP ) = 058, + 103, * Δlog( DGP ) + 059, * Δ log( DGP ) 011, * log( IMP log( DGP ( 297, ) ( 817, ) ( 468, ) 1 ( 294, ) [ 1 1) 313, * end 1] (les saisiques de Suden associées aux coefficiens son indiquées enre parenhèses) Période d esimaion : 1985-2010 R²=55% Écar ype des erreurs : 1,51 % Durbin-Wason : 2,06 Où : - IMP représene les imporaions de biens manufacurés en volume ; - DGP es l indicaeur de demande globale pondérée ; - Tend représene la endance d ouverure des économies de l OCDE (c es-à-dire les imporaions des économies de l OCDE rapporées à leur produi inérieur bru). Mars 2017 71
Conjoncure française Pour les imporaions de biens d équipemens (C3), l esimaion es la suivane : Δlog( IMP_ C3 ) = 0, 29+ 167, * Δlog( DGP_ C3 ) 009, * log( IMP_ C3 log( DGP_ C3 ) 390, * ( 239, ) ( 1111, ) ( 234, ) R²=56% Écar ype des erreurs : 2,10 % Durbin-Wason : 1,88 Période d esimaion : 1985-2010 [ 1 1 end 1 ] Pour les imporaions de maériels de ranspor (C4), l esimaion es la suivane : Δlog( IMP_ C4 ) = 106, + 0, 57* Δlog( DGP_ C4 ) 032, * log( IMP_ C4 log( DGP_ C4 ) 374, * ( 468, ) ( 510, ) ( 461, ) R²=30% Écar ype des erreurs : 3,90 % Durbin-Wason : 1,97 Période d esimaion : 1985-2010 [ 1 1 end 1 ] L esimaion des imporaions des «aures produis indusriels» (C5) es la suivane : Δlog( IMP_ C5 ) = 0, 42 + 121, * Δlog( DGP_ C5 ) + 072, * Δ log( DGP_ C5 ) ( 256, ) ( 660, ) 009, * log( IMP_ C5 log( DGP_ C5 ) 294, * end ( 251, ) [ 1 1 1] R²=50% Écar ype des erreurs : 1,61 % Durbin-Wason : 2,16 Période d esimaion : 1985-2010 ( 398, ) 1 72 Noe de conjoncure