I I I I I I I I I I. rfi. or+7 LES INNOVATIONS EN MATIÈNN DE MICROFINANCE OUVRE]\T-ELLBS DBS PERSPECTIVES POUR LE FINANCEMENT DE L'AGRICULTURE?



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rfi or+7 Les innovaions en naière de microfinancemen ouvren-elles des perspecives por le f nancemen de l'agriculure? LES NNOVATONS EN MATÈNN DE MCROFNANCE OUVRE]\T-ELLBS DBS PERSPECTVES POUR LE FNANCEMENT DE L'AGRCULTURE? Communicaion pour le er Symposium fnernaional AOCARSp-GRN "Recherche-sysème e poliiques agricoles" Bamako, Mal ir zl-25 sepembre l99g Bey WAMPFLER CRAD -TERA Programme Agriculures Familiales Juiiler 99g,l

Les innovaions en maière de microfinancemen ouvren-elles des perspecives Pour le financemen de l'agriculre? { i Somrnaire - Evoluion du mode de financemen dcs aciviés agricoles e rurales depuis les indépendances en Afrique de 'Oues - La première généraion de sysènes.financiers (1960-9B0) 2 - La créaion e 'échec des banques agricoles naionales (1980-1990) 3 - Le crëdi géré par les projes de développemen 4 -. L'émergence de sysèmesfinanciers dëcenralisës (SFD) - Un programme de recherche CRAD sur le financemen du développemen agricole - Problémaique de recherche 2 - Des parenarias 3 - Mëhode de recherche m- Premiers élémens de résulas - Les spécificiés de a demande de financemen agricole e les conraines induies pour les SFD 2 - Quelles réponses son acuellemen apporées à ces demandes de financemen agricole? 3 - Quelles pourraien êre les condiions minimales permean aux SFD d'apporer une réponse durable aux besoins du financemen agricole? 3.1 - Des sysèmesfinanciers décenralisés 3.2 - Fondés sur une bonne connaissance du milieu 3.3 - Développés dans des zones présenan un degré d'acivié ëconomique i"i':'gans lesquels a foncion fnancière es déconnecée de la foncion echnique d'encadremen agricole J.5 - Des SFD auonomes efinancièrenren viables 3.6 - Fondés sur un porefeuille de crédi diversifié, à lafois agricole e rural 3.7 - S'appuyan sur n sysème de garanie adapé à 'agriculure 3.8 - Des SFD inpliquan les bënéficiaires dans leur gesion 3..9 - Paricipan à un sysème de coordinaion qui limie les risques de a "ï i' ;::' f T Conclusion provisoire Bibliograph ie som maire.',t! o* ", " h é fi n an c i e r g r ob a

' Les innovaions en maière de microfinancemen ouvren-elles des perspecives pour le financemen de l'agriculure? LES NNOVATONS EN MATTERE DE MCROFNANCE OUVRENT-ELLES DES PERSPECT\{ES POUR LB FNANCEMENT DE L'AGRCULTURE? B.Warnpfler. Juille 1998 - Version délniive - L'objecif de cee communicaion es de présener les prerniers résulas d'un programme de recherche condui par le CRAD sur le hème du financemen des aciviés agricoles dans les pays du Sud. Cee problémaique de recherche offre un éclairage original au hème de ce symposium qui vise à comprendre commen les résulas de la recherche sur les sysèmes de producion e la gesion des ressources peuven influencer les poliiques agricoles. Malgré des siuaions foremen diversifiées, une caracérisique commune aux agriculures familiales des pays du Sud es leur faible capacié d'auofinancemen. Cee conraine es renforcee par le mouvemen de privaisaion économique e de rerai de 'Ea, qui condui dans la plupar des pays du Sud, à une remise en cause de 'environnemen des agriculures familiales, par la désrucuraion des filières d'approvisionnemen, de commercialisaion, e de 'accès au financemen rural. Pour une large par des populaions rurales, le manque d'accès au financemen es un faceur de blocage déerminan. Dans ce sens, la créaion d'insiuions de financemen durables, adapées aux besoins e aux conraines des populaions rurales, es un enjeu esseniel des poliiques agricoles. La recherche, en explician ces besoins e conraines, en mean en évidence la complexié des siuaions e des sraégies, peu conribuer à l'élaboraion de poliiques de financemen agricole e rural efficienes. Dans une première parie de cee communicaion, je monrerai que l'échec des sysèmes financemen rural mis en place après les indépendances provien rès largemen de leur inadapaion aux réaliés agricoles e rurales. Face à ces échecs, une nouvelle généraion de sysèmes financiers ruraux, plus décenralisés, plus proches des populaions, s'es développée depuis une quinzaine d'années. La recherche sysème a apporé une conribuion fore à l'émergence de ces alernaives. Cependan, force es de consaer aujourd'hui que, si cee nouvelle offre financière s'avère bien adapée aux peies aciviés rurales, elle semble par conre moins bien répondre aux besoins de financemen du développemen des aciviés agricoles. Dans la deuxième parie de cee communicaion, je présenerai le programme de recherche engagé par le CRAD sur ce hème. Dans une roisième parie, des résulas e des pises de réflexion issus des premiers ravaux de errain seron présenés à parir de plusieurs éudes de cas africains e asiaiques.

ll Les innovaions en maière de micro/înancemen ouvren4lles des perspecives pour e financemen de l'agriailure? - Evoluion du mode de financemcn des aciviés agricoles e rurales depuis les indépendances en Afrique dc 'Oues La plupar des pays d'afrique de l'oues on connu par rappor à cee quesion des rajecoires d'évoluion similaires, ariculées auour de rois gunà.r éapes : échec d'une première généraion de sysèmes financiers crées après les indépendances, puis créaion e échec des banques agricoles, enfin émergence de sysêmes financiers décenralisés (SFD). 1 - Lo prenière généraion de sjsèmesjinanciers (1960- ggq2 Dans cee première généraion de sysèmes de financemen rural créés après les indépendances, la disribuion du crédi éai assurée par une insiuion publique (de ype B-qu" de développemen généralise, sociéé de dévelôppemen, ou, plus raremen une insiuion bancaire spécialisfe) e la récepion du crédi éai cônnee uu r.riëur coopéraif Les services financiers ÏourruÇs à ravers ce modèle éaien avan ou cenrés zur le crédi, è plus spécifiquemen encore, sur e crédi à 'agriculure de rene. Le crédi éai esseniellemen de cour erme, uilisé pour promouvoir une culure, une echniqu, ou un paque echnique ; les mêmes insiuions assuraien la foncion de crédi e la foncion de rnrlgàrisaion auprèi des produceurs. Le crédi, ransian par de muliples inermédiaires insiuionnels e échniqurr, arrivai difficilemen jusqu'au produceur qui ne se senai pas de fai, responsabilisé pour son remboursemen. Au fil des années 70, la plupar de ces sysèmes financiers de première généraion on fai faillie, pour cause de aux d'impayés insouenables e de défaillance imporane de gesion. L'analyse des raisons de ces échecs monrai clairemen que ceux ci éaien liés d'une par au caracère éaique e "généralise du développemen" dépounnr de culure bancaire, des insiuions disriburices du crédi, e d'aure par au manque de fiabilié des srucures coopéraives réceprices du crédi. Une conclusion s'es alors imposée : la foncion de financemeni rural n. pourrai êre efficacemen assurée que par des insiuions à caracère bancaire, auonomes e spécialisées. C'es de ce principe que son issues la plupar des banques agricoles d'afrique del'oues créées au débu des années 80. von Pischke, J'D', Adams, DW., Gordon, D., 1983. Rural linancial nrarkels in developing counries. Their use and abuse. Economic dcvelopnren insiue of he world Bank. Lcbreon, 1989. æs banqucs agricoles en Afrique de 'oues. ccce, Noes e Eudes no24 2 C"" fourchee de daes es indicaive, suscepible de variaion sclon les pays 4

l, Les innovaions en maière de microf nancemen ouvren-elles des perspecives pour e /ïnancemen de 'agriculure? 2 - La créaion e l'échec cles banques agricoles naionales (gs0 - rcgq Le schéma insiuionnel mis en place auour des banques agricoles difre finalemen peu du modèle précéden : en amon du àisposii{, une banque agricole, cenralisée, disribue le crédi à des srucures d'encadremen de la producion ugri.oll dans lesquelles le rôle de l,ea es prédominan (offices Régionaux de nevelcppeàen, sociéés mixes...). ces srucures d'encadremen assuren 'ocroi de crédis aux produceurs individuels, aux organisaions paysannes, aux coopéraives. Le crédi ocroyé es là encore limié au seceur agricole e, après l'échec de quelques enaives de diversificaiân (pêche, arisana), se focalise rapidemen sur les culures de rene, don le mode de gesion inégrêe limie les risques d'impayés. Les crédis son de cour erme e de moyen erme (culure aeée principalemen). Les àux d,inérê praiqués son bas, subvenionnés' pour favoriser 'invesisrà*"nirural. La foncion d,épargne es plus diversemen prise en charge dans ce schéma insiuionnel. quelques expériences de collece de l'épargne paysanne monrèien que celle-ci avai un coû élevé, e ne consiuai pas de ce fai une ressource inéressane pour la banque, au regard des faibles aux d'inérê sur e crédi. Très rapidemen, au fil des années 80, les banques agricoles se rerouven confronées à des aux d'impayés imporans, e des défailiances de gesion qui enraînen leur endeemen croissan auprès de la Banque Cenrale- A la fin des u**, 80, la plupar des banques agricoles d,afrique de 'oues son en liquidaion ou en réhabiliaion. Les causes de ces échecs son muliples. Elles son d'abord conjoncurelles, liées aux risques covarians de la producion agricolà : a décennie 80 a éé marquée par des baisses fores de pluviomériq les sécheresses sêvères de 1983 e 1984 qui on dérui les récoles e les roupeaux, e enraîné déficis viwiers voire famines, peu propices au remboursemen des crédis. cependan les raisons majeures des échecs son srucurelles. D'une par, le crédi ocroyé, concenré sur 'agriculure e les producions de rene, ne répond pas arx besoins réels des ménages qui poren sur la consommaion, les invesissemens sociaux e les aaiviés producives non!s1ô9.^s, plus renables e moins aléaoires que l,agriculure. La ' demande solvable pour le credi à 'agriôulure es en fai, faible, e les..paques echniques,, auxquels la plupar des crédis o.oyé resen liés, s'av'èren souven inapplicables ou peu renables dans les condiions paysannes- De fai, le credii es souven déourné de son obje iniial, e faiblemen remboursé. D'aure par, le monage insiuionnel es défaillan : - la marge financière laissée par des crédis à aux bas, inferieurs aux coûs réels du crédi, ne perme pas d'assurer 'équilibre financier des banques agricoles - les sysèmes de garanie son inadapés : les garanies ndividuelles ou collecives fournies par les bénéficiaires son défaillanes, les fonds de garanie consiués par les Banques permeen au mieux de couvrir les défaillances individueilès, mais son dépassés dès qu,il fau couvrir une défaillance ouchan 'ensemble des empruneurs d'une zone (risque co-varian : sécheresse,

l l, -es innovaions en maière de microfinancemen ouvren-elles des perspecives pour le financemen de l'agriculure? ravageurs...) - les banques agricoles elles mêmes s'avèren êre des srucures coûeuses, difficiles à décenraliser e souven incapables de résiser aux pressions poliiques - enfin, le disposiif de disribuion du crédi à ravers des organismes de développemen consiue un écran enre la banque e le bénéficiaire qui ne favorise pas la responsabilisaion de celui-ci pour le recouvremen du crédi 3 - Le crédi géré par les proies de développemen Le disposiif bancaire agricole,on..n.é sur les zones de producion de rene laissan de nombreuses zones dépourrrues d'accès au financemen, une foncion de crédi s'es développée parallèlemen au sein des projes de développemen. Fondés sur les mêmes principes d'ocroi (crédi ciblé, associé à des paques echniques, souven subvenionné, géré par les mêmes srucures qui assuren la vulgarisaion agricole), ces sysèmes de crédi s'avèren eux aussi, le plus souven défaillans, e, srucurellemen, incapables de fournir une offre de financemen durable pour le monde rural. Globalemen, dans les années 80, une large par de la populaion rurale rese donc oujours privée d'accès au financemen. 4 - L'énwgence de sysèmes financiers décenralisés (SFD) Face à ce consa, e dans le cadre drn mouvemen général de libéralisaion des économies des pays du Sud, de nouvelles alernaives on rnr le jour à parir des années 80. Elles son basées sur -difrens principes coopéraifs, muualises, de cauion solidaire... e habiuellemen regroupées sous le àrme de "sysème financier décenralisé" (SFD) ou, plus anglo-særon, de "sysème de microfinancemen". Ces innovaions insiuionnelles son souendues par une approche libérale, dans laquelle le concep de "crédi agricole " considéré comme un inran dans le processus de producion, qui prévalai anérieuremen, es abandonné au profi de celui, plus engloban, de "marché financier rural"3. L'objecif n'es plus de promouvoir un crédi secoriel, mais de favoriser le développemen e la fluidié d'un "marché des capiaux nrraux". Le "crédi rural" ne représene qu'un-iimple insrumen financier parmi d'aures, consiuifs du sysème d'inermédiaion financière global, moins conrain, durable, plus largemen développé, relian les ménages à la 3Ad.,,rr, D.W., 1991. Conrnren éablir des nrarchés financiers ruraux durables?.[r Finance c développenen en Afrique de 'Oucs, Ouagadougou, Ocobre l99l. CRAD. 6

Les nnovaions en maière de microfinancemen ouvren-elles des perspecives pour le financemen de l'agriculure? sphère macro-économique(financial deepening!). Un consensus large s'es éabli dans le monde du développemen auour de la rilogie de conceps qui fonde cee approche: "marché financier durable- inermédiaion financière efficace - insiuions financières viables e auonomes". Dans cee approche, la libéralisaion du marché financier doi conduire à une allocaion opimale des ressources. Ce schéma sricemen libéral a éé ensuie nuancé sous la pression des fais. en effe, 'observaion du développemen des sysèmes financiers monre en praique que le recours aux forces du marché n'es pas forcémen le garan d'un bon foncionnemen. Les recherches se son alors orienées vers li prise en compe des imperfecions des marchési (coûs de ransacion, asymérie e incomplénrde de 'informaioq risques...) Or, le seceur agricole dans les pays du Sud rese pariculièremen concerné par ces imperfecions (coûs, irrceriudes sur la producion, risques covarians... ). Concrèemen, ce changemen concepuel condui d'une par, à porer les effors de développemen sur la creaion d'insiuions capables d'offiir durablemen aux populaions rurales un accès au financemen répondan à leurs besoins e à leurs conraines réels ; d'aure par à responsabiliser le bénéficiùe des services de financemen, en lui donnan le libre choix de 'obje du crédi, à charge pour lui de présener une forme de garanie e d'assurer le remboursemen le crédi à un coû proche du coû réel de 'argen6. Les sysèmes financiers issus de cee approche, bien que diversifiés dans leur forme insiuionnellg on des poins communs. décenralisaioq proximié e connaissance des cliens, responsabilisaion des bénéficiaires à ravers des sysèmes de garanie sociale e la paricipaion à la gesion du SFD. Les crédis ocroyés son conçus à la fois en foncion des besoins exprimés par les populaions, e des conraines du milieu préalablemen idenifiées. De ce fai, la recherche és devenue un parenaire privilégié des SFD7. Les crédis son, le plus souven, de peis monans, non ciblés, remboursables à cour erme, par peis monans réguliers. La foncion d'épargne es diversemen prise en compe dans ces SFD, cerains en faisan un préalable de World Bank. oshu*, E.S., 1973. Financia dccpcning in economic developmen. Oriford Universiy Press. Hof, K., Braverman, A., SigliE, J.E., 1993. The econonrics of ruralorganizaior. Theory, pracicc, and policy. 6 D"n, une logique d'équilibre financier, le coû du credi doi prendrc cn conpe le coû de la ressource financière (l'épargne locale, 'argen empruné sur les marchés financiers, ou encore des ressources subvenionnees...) + le coû de ransacion (coû de la collece du crédi par 'insiuion) + le coû du risqre encouru L" P-j" de Promoion du Pei Credi Ruradu Burkina, iniié par le CRAD en parenaria avec une ONG Burkinabe (Sahel Acion) en es un exenrple : Elfsasser, K. 1990b. La recherche s.r le crédi e efnancemen des erploiaions agricoles dans le cadre du progrannrc de recherche sur les sysènres de producion de 'NEM dans e Nord-laenga. Communicaion au scminaire "Lc Crédi Rural e lepargne villageoise", Ouahigouya, Burkina Faso.

Les innovaions en maière de microfinancemen ouvren-elles des perspecives pour le /inancemen de l'agriculure? 'accès au crédi (sysèmes muualises), alors que d'aures ne 'assuren pas, parce que sa collece es coûeuse e faceur d'exclusion poenielle des populaions rès pauwes (sysème à cauion solidaire). Les SFD, sous différenes formes, connaissen un développemen imporan depuis une dizaine d'années. A parir de quelques modèles pionniers, ils se son mulipliés dans la plupar des pays d'afrique, e plus récemmen d'asie.' Cerains de ces sysèmes aeignen aujourd'hui une aille significaive à l'échelle du développemen : sans pouvoir rivaliser avec les perforrnances de la Grameen Bank qui compe plus d'un million de cliens, cerains SFD africains ouchen plusieurs dizaines de milliers de bénéficiairesr0r Le succès des premiers SFD, la logique de développemen de 'iniiaive privée qu'ils permeen de promouvoir, on sédui les bailleurs de fonds, e un consensus large s'es éabli auour du microfinancemen comme levier du développemen. La recherche a largemen paricipé à l'émergence des SFD, elle peu aujourd'hui conribuer à résoudre les problèmes posés par leur croissance e leurs limies. Or, paradoxalemen peu êre, le financemen agricole figure parmi ces limies. Les analyses d'impac des SFD monren que leur offre financière es bien adapée au développemen des aciviés rurales elles que le commerce, 'arisana, la ransformaion agroalimenaire, qui génèren des revenus réguliers, relaivemen sûrs, avec des cycles de roaion du capial rapides qui limien les risques e permeen des aux de renabilié élevés. Peu d'aciviés agricoles présenen ces caracérisiques, ce qui explique d'une par que les empruneurs ruraux, même agriculeurs, ma^rquen souven dans leurs choix une préférence pour 'invesissemen dans des aciviés rurales pluô qu'agricoles e que d'aure par, les SFD se monren prudens à l'égard de ce ype de financemen. Le financemen des aciviés agricoles présene des caracérisiques spécifiques, an en ermes de diversié des services nécessaires (besoins de résorerie, de fonds de roulemen, d'invesissemens de moyens e de longs erme) qu'en ermes de risque (inceriude sur la producion, risques co-varians (climaique, saniaire,...), risques economiques). Au bou de quinze ans de croissance des SFD, la quesion du crédi agricole rese donc récurrene e essenielle pour le développemen des agriculures familiales. Le CRAD, qui a pour manda de conribuer par la recherche au développemen agricole, économique e social des Pays du Sud, a engagé en 1997, un ravail de recherche visan à comprendre quel appui les projes e insiuions de microfinancemen offren acuellemen au 8 L Gru**en Bank au Bangladesch, par exemple, sysème de crédi à cauion soidaire ciblé sur "lcs plus pauvres" a fai 'obje de muliples réplicaions, e adapaions dans le monde. n l "n exise même des adapaions aux siuaions d'exclusion européennes. o L. Rér."u des Caisses Populaires du Burkirra par exemple, compe plus de 80 000 nrembres ; à une echele plus réduie,le PPPCR ravaille avec cnviron 35 000 cliens..

r Les innovaions en maière de microfinancemen ouvren-elles des perspecives pour le financemen de l'agriculure? iï;fi[]i-, agricole e à caracériser les condiions de durabilié de services financiers à - Un programme de recherche CRAD sur le financemen du déveoppemen agricole 1- Problémaique de recherche Ce programme de recherche a pour objecifs de : - produire des connaissances sur le financemen des aciviés agricoles des ménages dans le conexe de libéralisaion e de rerai de 'Ea - définir les condiions générales e opéraionnelles dans lesquelles les sysèmes financiers décenralisés peuven répondre de manière durable aux besoins spécifiques liés au financemen des agri culures familial es A ravers 'analyse comparée de cas issus de conexes agro-économiques conrasés, de sysèmes de producion e de producions agricoles divers, e de sysèmes financiers de naure difrene, on cherchera plus pariculièremen à répondre aux quesions suivanes : - Commen les ménages agricoles assuren-ils le financemen des avances de culure e des invesissemens agricoles de moyen e de long erme? Sous quelle forme, ces ménages épargnenils? - Quels son, au sein des difrens ypes de sysèmes financiers, les produis conçus pour le financemen de 'agriculure? Dans quelle mesure cee offre financière es-elle adapée aux besoins des ménages en maière de financemen agricole? - Plus spécifiquemen, * quelles son les relaions enre sysèmes de producion/produis e sysèmes financiers? * dans les sociéés où l'élevage es foremen présen, dans quelles condiions, les services d'épargne offers au sein des SFD peuven-ils prendre le relais de l'épargne radiionnelle par croissance du chepel? Dans quelle mesure, cee épargne poenielle pourrai-elle conribuer à 'auonomisaion des sysèmes de crédi exisans? - Globalemen, quelles son les condiions de la durabilié de services financiers adapés aux besoins de 'agriculure? 9

Les innovaions en maière de microfinancemen ouvren-elles des perspecives pour le JTnancemen de l'agriculure? 2 - Des pnrenarios Ce programme de recherche es condui en éroi parenaria avec rois ypes d'insiuions:. - des insiuions de financemen rural du Sud : PPPCR e Caisses villageoises d'épargne e de crédi au Burkina, FECECAM e proje Gapke au Bénin, FFATA à Madagascar - des opéraeurs de microfinancemen du Nord : GRET, RAM, CDR FERT - des insiuions de formaion du Nord e du Sud : CNEARC, ENSAM, FASEG du Burkina 3 - Méhode rle recherche La recherche s'appuie sur 'analyse comparée de errains, sur lesquels les parenaires son engagés depuis plusieurs années en an qu'opéraeurs de recherche e de développemen. En Afrique, les errains reenus se siuen au Burkina, au Bénin, au Niger e à Madagascar. En Asie, rois siuaions son comparées : le Vienam, le Cambodge, 'ndonésie. Ces errains se disinguen par : - leur conexe agro-écologique e leurs orienaions agricoles - leur niveau de croissance économique - 'évoluion du rôle de 'Ea dans leur développemen économique - le niveau de développemen du sysème financier dans son ensemble, e des insiuions de financemen décenralisées en pariculier - la naure des SFD éudiés : à cauion solidaire @PPCR au Burkina, Proje "muli-secoriel" de CRS au Bénin, Proje Plaine des Joncs au Vienam), sysème muualise (FECECAM au Bénin), banques de développemen (CNCA au Burkin4 Banque agricole au Vienam, BR en ndonésie), Caisses d'épargne e de Crédi (au Burkina, à Madagascar). (cf.encadrés infra) Trois al(es srucuren la méhode de recherche développée conjoinemen sur ces errains: - 'analyse comparaive de conexes agro-économiques e de sysèmes financiers conrasés - la combinaison d'une éude cenrée sur l'économie des ménages permean d'idenifier leur demande e leur sraégies en maière de financemen de 'agriculure avec une analyse foncionnelle de 'offre en produis financiers proposés à ces ménages - la comparaison de la demande e de 'offre en services financiers, permean de mere en lumière 'impac des SFD exisans sur le développemen de 'agriculure e d'idenifier les condiions dans lesquelles des services financiers durables peuven êre proposés à 'agriculure. l0

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Les innovaions en maière de microfinancemen ouvren-elles des perspecives pour le financemen de l'agriculure? l2

Les innovaions en maière de microfnancemen ouvrenl-elles des perspecives pour le /inancemen de l'agriculure? l3

Les innovaions en maière de microfinancemen ouvren-elles des perspecives pour le financemen de l'agriculure? m- Premiers élémens de résulas Ce prografilme de recherche a éé engagé il y a quelques mois sur différens errains, les éudes de cas son en cours, les maériaux s'accumulen, mais la phase de synhèse es loin d'êre engagée. Aussi, ne pourrai-je exposer ici que des premiers élémens de résulas, des pises de réflexion qui demanden à êre affinées e approfondies. - Les spécifcies rle la clennnde de financemen agricole e les conraines induies pour les SFD La demande de crédi agricole pore sur cinq ypes de financemen qui présenen des caracérisiques e des conraines spécifiques par rappor aux aures aciviés rurales : * les inrans (semences, engrais, produis phyosaniaires, produis véérinaires...) : ils son indispensables à 'inensificaion agricole, mais leur coû es presque oujours élevé au regard de la vàleur de la producion, e leur renabilisaion n'es pas sysémaiquemen assurée. Elle es doublemen ribuaire des coningences de la producion (aléas climaiques, qualié des inrans, qualié des echniques agricoles) e de la commercialisaion des produis agricoles (organisaion des marchés, poliique des prix). Par ailleurs, le risque lié au crédi-inrans pour un SFD es élevé dans la mezure où l'obje financé, la producion agricole, es pariculièremen sensible aux risques co-varians : quand une sécheresse s'aba sur une zone, elle ouche ous les produceurs en même emps e limie donc, de fai, 'efficacié des sysèmes de garanie fondés sur la solidarié locale. Enfin, hormis les semences, la plupar des inrans son imporés par les pays du Sud, ce qui leur confère un coû élevé, mais pose aussi le problème de leur acheminemen jusqu'au produceur. Dans le conexe de privaisaion des services à 'agriculure, le financemen des inrans relève donc d'une double problémaique puisqu'il s'agi à la fois d'en financer 'accès individuel pour le produceur, mais aussi de permere aux inermédiaires des filières d'approvisionnemen de consiuer des fonds de roulemen opéraionnels. * l'équipemen agricole : lui aussi es indispensable à l'inensifisaion (culure aelée, moopompe, peie mécanisaion...) e à la commercialisaion par le produceur (charree, vélo, mobylee...). Mais son coû es souven élevé au regard des prix de la producion : il indui des monans d'emprun imporans qui ne peuven êre rembourses que sur le moyen erme ou le long erme, dzux faceurs qui en fon un produi à risque pour les SFD. Par ailleurs, la renabilisaion d'un équipemen agricole es foremen liée à des faceurs encore mal maîrisés : aléas de la producion agricole bien sûr, mais aussi qualié echnique de l'équipemen lui-même, capacié locale de réparaion, maîrise echnique par le produceur...une caracérisique pariculière en faveur de ce q/pe de financemen es que, moyennan ceraines condiions (cf infra) une garanie peu êre prise sur 'obje financé. l5

Les innovaions en maière de microfnancemen ouvren-elles des perspecives pour le /ïnancemen de l'agriculure? * La reconsiuion de roupeau : ce ype de demande es pariculièremen imporan dans les délevage don 'appareil de producion a éé dérui par un choc climaique (sècheresses """. sahéliennes) ou poliique (;naionalisaion" du béail dans les régimes communises). Le crédi ser à acheer des reproduceurs, e es remboursé sur les produis, 'objecif éan de reconsiuer le capial produci{, mais aussi, rès souven, d'assurer la base de 'alimenaion familiale à parir de la-producion laiière. Un des inérês de ce ype de financemen es qu'il peu êre graduel : nombre d'éleveurs sahéliens qui on perdu leur bovins dans la sécheresse de 984, on empruné aux SFD pour racheer des ovins ou àes caprins, plus rusiques, se reproduisan plus rapidemen, e permean dans un second emps une recapialisaion du roupeau bovin. Le risque majeur de ce qpe de financemen es évidemmen la moralié animale : la viabilié du financemen se rouve OonCU encore liée à des aléas de producioq mais aussi à la qualié des services de sané animale (prophylæ<ie, soinsvéérinaires...)e àla qualié de 'alimenaion e des condiions d'élevage. Ce C**rni.i poin condui souven les SFD à une poliique malhusienne, limian le crédi aux produceurs qui on les moyens d'alimener leurs animaux (par un accès privilégié à des ressources naurelles, ou par 'acha d'alimens). Un problème majeur enfin de ce qæe de financemen es la mobilié des animaux e l'impossibilié induie de prendi" un" garanie zur l'obje financé : ainsi, dans les zones fronalières, rien ne passe plus vie la fronière qu'un animal non remboursé... * embouche : qu'elle pore sur des peis ruminans ou des bovins, c'es une acivié souven exrêmemen renable, qui fai 'obje d'une demande paysanne fore, mais qui es soumise aux mêmes aléas que les crédis à l'élevage : problèmes saniaires, moralié, condiions d'alimenaion. C'es une acivié plus risquée que l'élevage exensif, qui requière pour êre renable une meilleure mairise echnique par le produceur, e qui es plus sensible aux aléas du marché : surproducion aux momens des fêes radiionnelles, chues aléaoires des cours liées aux désockage de béail en période de pénurie viwière..-)' lanaio ure néren.) : ce son des besoins de financemen qui apparaissen sous une forme nouvelle depuis que son engagées les privaisaions de ces filières. ils se raduisen par des crédis de monans imporans, don la ienabilié es difrée de plusieurs années, deux faceurs qui en fon un risque majeur pour un SFD. Par ailleurs, la plupar de ces producions, inensives e liées à des marchés inernaionaux, souffren, plus qu. ies producions annuelles, de la désorganisaion des services à 'agriculure- Z - Queles réponses son acuellemen apporées à ces clennndes cle financemen agricole? Les premières éudes de cas réalisées dans le cadre du programme de recherche CRAD condùisen à quelques conclusions ransversales, qui bien qu'encore rès générales, mérien d'êre rappelées à un public concerné par l'élaboraion de poliiques agricoles. l6

l; Les innovaions en maière de microfnancemen ouvren-elles des perspecives pour e f;nancemen de l'agriculnre? Les besoins de financemen agricole s'insèren oujours dans les besoins plus complexes qui son ceux desuniés économiques (individus, ménages, marmies...). A., sein de ces uniés, la priorié n'es pas oujours, es même raremen, donnée à la saisfacion des besoins agricoles. Les choix d'invesissemen dans 'agriculure ne se fon que si celle-ci es renable. Or, dans nombre de conexes d'afrique de 'Oues, cee renabilié rese largemen aléaoire. Elle es ribuaire des aléas climaiques, de la qualié des services à 'agriculure (approvisionnemen, commercialisaion, financernen), des condiions de marché e de prix, des poliiques d'infrasrucures... Le financemen de 'agriculure ne devien une priorié dans les choix des uniés économiques que quand ces condiionsion favorablemen remplies : c'es le cas dans les siuaions pariculières qu" consiuen par exemple ceraines filières de producion encore adminisrées (le coon au Burkina), ceraines zones aménagées e irriguées, ainsi que 'agriculure périurbaine. Quelles son les fornrcs rle Jinancemen agricole observées dans e conexe acuel de prvaisaîon le l'environnenren écononique des agrculures faniliales? L'objecif n'es pas ici d'en faire une lise exhausive, mais d'idenifier quelques repères pour la réflexion. * L'auofinancemen rese la forme la plus fréquene du financemen agricole dans le conexe de faillie des sysèmes bancaires e de resrucuraion de 'environnemen économique des agriculures familiales du Sud. Les éudes de cas permeron de déailler les modaliés e les conraines de 'auofinancemen dans difrens conexes agricoles. Globalemen, 'auofinancemen es insuffisan pour souenir de réels processus d'accumulaion. l es aussi foremen aléaoire : même dans les zones qui présenen de bonnes poenialiés agricolesrz, 'invesissemen e 'inensificaion d'une producion renable (riz, maraîchage...) resen souven éroiemen liés aux aleas de la producion viwière ; si celle ci es insuffisane, oues les liquidiés de 'unié économique seron prioriairemen invesies dans 'acha de vivres, au dérimen des l l Afin de cerner au mieux es sraégies financières paysannes, individuelles e collecives, une réflcxion prealable à chacune des éudes cngagées consise à idenifier les uniés économiques pcrinenes dans un conexe donné (famille élargie dans les milicux africainjcncore radiionnels, ménagcs polygames en nrilicu musuman, farnille nucléaire au Vienam".) e à comprendre la place e le rôle des individus dans cce configuraion (fenrmes, jeunes, cades, -..). Dun, nos éudes de cas, c'es par exemple a siuaion de la zonc de Gaya, au bord du flcuve, au Nigcr (cf.wampfler 3., 1998. Diagnosic de a dennnde e de 'ofire en nnière defnancemen nral dans la zone de Gaya Niger- Rappor d'éude CRAD, n"2ll98 l7

Les innovaions en maière de microfinancemen ouvren-elles des perspecives pour le fnancemen de l'agricalrure? achas d'inrans nécessaires à la campagne suivane de la producion inensive. Dans les uniés don 'accumulaion es précaire ou récene, un choc viwier peu amorcer une phase de décapialisaion (vene des semences, vene du béail...) difficile à surmoner ulérieuremen. * Le {inancemen informel : il es sans doue encore la forme acuelle la plus développée du marché financier rural. Sous des formes diverses (usuriers, onines, banquiers ambulans, prês familiaux ou de voisinage), il semble êre d'abord un recours face à des siuaions d'urgence (acha de vivres, problème de sané...), bien avan d'êre une source de financemen producif agricole. Celui-ci n'es cependan pas exclu, e pore principalemen sur les inrans (semences, péies quaniés d'engrais), plus raremen sur 'embouche. Fondé le plus souven sur les seules i*ssou.r"s financières inernes à une zone, il es ribuaire des mêmes aléas que la zone elle-même e que les produceurs agricoles locaux. * Les bangues agricoles : la siuaion des banques agricoles a éé évoquée dans le premier poin. Les rares banques qui son en bonne sané économique e capables de faire effcacemen face aux besoins agricoles son concenrées sur le financemen de quelques filières de producion inégrée dans lesquelles le risque es limié. La CNCA du Burkina Faso, appuyée sur la filière coonnière en es un exemple. Les crédis ocroyés son esseniellemen de cour erme pour 'acha d'inrans (qui profien àla culure de rene, mais aussi, indireaemen aux culures viwières), e, de manière plus limiée, de moyen erme pour la culure aelée. L'esseniel des ransacions es cependan àffecué avec les sociéés de développemen adminisran la producion. L'équilibre de ces banques es souven précaire, e elles auron à relever rapidemen le défi de la privaisaion inéviable de ces filières inégrées. Ceraines d'enre elles (la CNCA du Burkina en es là encore un exemple) enen de diversifier leur clienèle e d'élargir leur offre de financemen de l'agriculure e du monde rural en souenan des SFD. * Les filières de producions agricoles inégrées : a plupar d'enre elles son en cours de privaisaion ou en voie de l'êre. Dans ce conexe, le financemen, plus encore que 'organisaion de 'approvisionnemen en inrans e le conseil agricole, pose un problème récuren. Des expériences de financemen privé (par des banques commerciales, par des organisaions paysannes, par des commerçans...) son en cours dans ceraines de ces filières, don la suie du programme de recherche devrai apporer un éclairage. * Les fonds de développemen locaux : ce son des fonds d'origine diverse, confiés à la gesion des communaués locales, le plus souven dans le cadre de projes de gesion de erroir e de ressources naurelles. ls son desinés à des invesissemens collecifs, mais peuven poncuellemen êre uilisés pour du financemen agricole (semences, inrans, équipemen). Leur iogique de foncionnemen es liée au degré de maurié de la collecivié locale, qui peu en faire,;ne "pompe à subvenion" ou un réel fonds de capialisaion local. Elle es aussi, rop souven, ribuaire de la logique du proje de développemen iniial. l8

Les innovaions en maière de microfnancemen ouvren-elles des perspecives pour le fnancemen de l'agricalure? * Les fonds de capialisaion pour 'acha dinrans. inspiré des banques de céréales, ce,y,oo."s'*p@dansplusieurspaysd'afrique.lconsiseàmereenplace au ni reau de groupemeni de produceurs un fonds de roulemen pour 'acha groupé d'inrans, consiué a parii d'un emprun à moyen erme, pris auprès d'une banque classique. Chaque produceur emprune ensuie indmduellémen des sacs d'engrais au groupemen, qu'il rembourse assori d,un inérê couvran le coû du crédi e d'un sysème d'assurance. Au bou de cinq ans de foncionnemen normal, le groupemen a acquis progressivemen la oalié du fonds de roulemen. L'expérimenuiion finunière es ici iniérée dans un proje de développemen plus global, combinan la rnrlgarisaion des echniques de 'inensificaion, la formaion des produceurs la gesion, e la promôion d'organisaions paysannes professionnelles. 'inerm n enre r* p* dr*)"èmes de financ.r*, nuir dei insiuions (projes, associaions, voire enreprises privées) visan à accompagner des organisaions rurales dans la consrucion de relaio-n: financières durables avec ie sysème banùire formel. Les crédis son consenis par la Banque à 'organisaion rurale en foncion d'un proje producif. Les insiuions d'inermédiaion assuren les lonsions que les organisaions né peuurn pas encore remplir, e que- les banques ne voien pas 'inérê de prendr* À charge : 'idenificaion de la demande, 'insrucion du dossier, la mise en relaion des organisaions -uuæ la banque, le suivi du crédi, la formaion des membres de 'organisaion, e-occasionnellemen la mise à disposiion d'un fonds de garanie. Dans les exeriples observés, les aciviés financées poraien esseniellemen sur des crédis de cour erme au commerce e à la ransformaion, làs banques commerciales hésian à s'engager sur du financemen agricole. * Les SFD : rois grandes "familles" de SED son analysées dans le programme CRAD : les qyr.*.r *uuaisei les Caisses villageoises d'epargne e! de Crédi, les sysèmes de pei crédi à cauion solidaire. ls on en commun de privilégier le libre choix économique de 'empruneur e sa responsabilié personnelle insérée dans uné r.sponsabilié d'un groupe local. Les objes finansés son donc le refle des prioriés des empruneurs, mais résulen aussi, malgré ou, des choix iniiaux du SFD qui conçoi les modaliiés de financemen.: monan de crédi, durée, échéancier de remboursemen... qui seron mieux adapés à ceraines aciviés qu'à d'aures. l es donc faux de dire que le bénéficiaire a un oal libre Choi* de son obje de financemen. L'analyse des objes de financemen monre une grande prudence.dgs SFD par rappor au financemen agdcolé. Les crédis de cour erme e de peis monan s gr,lgs plus fréquens dans les SFDJ son aiapés à 'embouchffeuven occasionnellemen finanôe/des inrans agricoles. Par conie, ils ne son adapés ni au financemen de l'équipemen, e encore moins aux invesissemen en culures pérennes. 'Seuls les sysèmes muudisïei, fondés sur une épargne préalable e un sysème de iaranie plus ou moins maérielle s'avenuren dans le financemen de l'équipemen agricole, dans des zones de culure de rene noammen (la FECECA\, dans la zone coonnière du Bénin, par exemple). Des expériences originales de crédi d'équipemen en leasing son égalemen en cours (FERT à Madagascar). l9

\ Les innovaions en maière de microfnancemen ouvren4lles des perspecives pour le JTnancemen de l'agriculure? Une conclusion lapidaire - e provisoire - pourrai donc êre que les sysèmes financiers acuels apporen une réponse parielle à la demande de financemen des inrans e de l'élevage, une réponse beaucoup plus limiée au financemen de l'équipemen agricole, e pas de réponse du ou aux besoins d'invesissemen en culure pérenne. Concenrons nous mainenan sur 'analyse des SFD, en excluan provisoiremen du propos les aures formes de financemen de 'agriculure précédemmen évoquées. 3 - Quees pourraien êre les condiions nûninnles permean aux SFD d'apporer une réponse clurable aux besoins du finflncenren agricole? L'éa d'avancemen acuel de la recherche perme de présener une dizaine de "principes de base" pour sécuriser les prês à 'agriculure e créer des services de financemen agricoles durables. Ces "principes" resen cependan encore rès généraux e 'analyse des condiions spécifiques de durabilié du financemen agricole doi êre affinée e approfondie.,, l +çl)-. (\r 4 ol s''-'"b La décenralisaion, la proximié physique enre le SFD e le bénéficiaire figuren parmi les premières condiions favorisan la durabilié d'un sysème de financemen agricole. Cee decenralisaion a un coû (davanage d'agens de crédi, de locaux, des moyens de ranspor...) que le sysème, e les empruneurs doiven supporer. Elle présene des risques (allongemen e muliplicaion des flux d'argen e d'informaions) e des conraines (par exemple, la nécessié d'une double compéence professionnelle des agens de crédi, à la fois "développeur" e "banquier") qu'un sysème cenralisé perme de minimiser. 3.2 - Fondés sur une bonne connaissance du milieu La proximié ne suffi pas, elle doi s'appuyer sur une connaissance approfondie du milieu. Même s'il s'agi d'élaborer un sysème de financemen sricemen agricole, cee connaissance préalable ne peu êre que pluridisciplinaire : elle doi englober le fai echnique (sysèmes de producioq praiques paysannes...), les realies economiques e le foncionnemen social. Elle doi permere de définir des produis financiers adapés, d'élaborer des sysèmes de garanie aussi efficaces que possible, e aussi d'idenifier les causes poenielles de défaillance du SFD. Cee connaissance a un coû d'auan plus imporan qu'il es nécessaire de 'acualiser rès 20

l. Les innovaions en maière de microfinancemen ouvren-elles des perspecives pour le financemen de l'agricalure? régulièremen pour qu'elle rese efficiene. L'acquisiion de cerains pans de cee connaissance peu êre exernalisée, e confiée, par exemple à la recherche naionale. Le suivi-évaluaion, dans iu **rure où il doi êre une parie inégrane du sysème de piloage d'un SFD es plus difiicile à exernaliser e suppose la crèaion de èompéences inernes au SFD. Les problèmes liés à cee foncion de suivi,on complexes : compéenær muliples demandées aux agens de crédi, élaboraion du sysème de- ransmission e de parage de 'informaion au sein du SFD, informaisaion complexe des SFD dépourrnrs de guiches' Le crédi à 'agricuure ne peu pas êre développé dans n'impore quelles condiions- l doi êre considéré comme une acivié économiqu. q"i a besoin d'êre renable pour pouvoir durer' S,assurer que 'agriculure que 'on souhaie finan." es en mesure de supporer le "9Y d'un credi décenralisé-es un préaiable inconournable. De même, un suivi vigilan des condiions de développemen de 'agriculure es nécessaire e une grande souplesse de foncionnemen doi êre préservée au sein djsysème : ainsi, il fau par exemple pouvoir renoncer à une campagne de redi, si les condiions âe producion ou de marché s'annoncen insaisfaisanes e dangereuses' Les echecs des sysèmes anérieurs de financemen son largemen impuables à la liaison fore qui exisai enre ces deux foncions e conduisai à la déresponsabilisaion de 'empruneur. Leur déconnecion complèe à la fois au niveau de 'agen de crédi e de l'ensemble du SFD es nécessaire pour responsabiliser pleinemen 'emprunàur e évier ou repor du risque sur le SFD' Ceci éan, il s'avèrl que cee Ae**.aion esi souven obenue au dérimen de la connaissance du milieu par le SFD. Si un agen de crédi ne doi pas donner de conseil echnique_au produceur, il n,en doi pas moins connaîre en profondeui les sysèmes de producions financés e leur environnemen, pour apprecier le risclué [é à un empruneur ou à un proje de financemen donné, assurer un suivi efficace. Par ailleurr, i es des siuaions où une ceraine forme de relaion enre encadremen echnique e financemen es nécessaire : c'es le cas par exemple dans le financemen de crédis à l'élevage qui peuven êre sécurisés s'ils son accompagné.srd'une prophylærie efficace, ou bien dans lé financemen de la culure aelée s'il es accompagné{ d'une formaion echnique sur le dressage, 'uilisaion e le soin des aelages -..La forme idéale des relaions enre foncion de financemen e accompagnemen echnique de 'agriculure rese à élaborer. 2l \

,L, Les innovaions en maière de microfinancemen ouvren-elles des perspecives pour le financemen de 'agricalure? 3.5 - Des SFD auonomes e.fînancièremen viables pour que les agriculures familiales puissen se développer, il fau qu'elles aien un accès sûr e durablè au finàncemen agricole. Cee durabilié ne peu êre obenue qu'à ravers des SFD auonomes e financièremen équilibrés. Cela suppose d'une par que les promoeurs du SFD acquièren oues les compéences nécessaires à sa gesion e d'aure par que le crédi soi payé à sbn coû économique iéel, inégran le coû de la ressource monéaire iniiale (sur le marché financier ou coû collece de l'épargne locale), le coû de ransacion (disribuion du crédi, décenralisaion), e le coû du risque. En agriculure, le coû pariculièremen élevé du risque pore les niveaux de coûs réels du credi à des seuils incompaibles avec la renabilié de la plupar àes aciviés agricoles. Aussi semble--il diffrcile d'obenir un SFD financièremen équilibré sur la seule base du crédi à l'agriculure. 3.6 - Fonlés sur un norefeuille de crédi diversifîé, à la.fois aericole e rural La diversificaion du porefeuille de crédi enre le financemen d'aciviés agricoles e d'aciviés rurales non agricoles, semble êre la condiion de viabilié sine qua none d'un sysème de financemen agricole. Plusieurs argumens milien en faveur de cee diversificaion : - elle correspond aux besoins réels des uniés économiques, qui son à la fois agricoles, ruraux, sociaux, de consommaion, d'urgence... - elle auorise un réel choix économique par les produceurs qui invesissen alors dans 'acivié présenan de leur poin de vue, le meilleur rappor de renabilié lrisque e qui deviennen de ce fai, pleinemen responsables de leur emprun - "nfrrr, elle perme Oe réparir les risques enre difrenes producions agricoles e aciviés rurales e limiie ainsi, dans une ceraine mesure, 'impac des risques co-varians sur la producion agricole. Pôur êre efficiene, la diversificaion doi s'appuyer sur une bonne connaissance du milieu non seulemen agricole, mais plus largemen rural. Cependan, la médaille a là aussi un revers, dans la mesure où cee diversificaion peu augmener le coûs de ransacion du crédi (plus la naure des crédis varie, plus il faudra de procédures spécifiques, de papier e de emps de ravail pour le suivi, ec...). 3.7 - S'apnuvon sur un svsème de garanie alané ù l'agrculure La garanie es au coeur de la quesion de durabilié d'un sysème de financemen de 'agriculure- Dans les sysèmes observés, la garanie varie avec la naure du sysème e le ype de crédi. * Les srédis à l'équipemen, de monans imporans, e de moyen ou long erme son 22

D, l; Les innovaions en maière de microfnancemen ouvren-elles des perspecives pour le financemen de l'agricalrure? esseniellemen le fai des sysèmes muualises qui uilisen difrens ypes de garanies : - La garanie peu êre fondée sur une épargne préalable de 'empruneur, assorie d'une épargne d'uné personne se poran cauion, don le monan obligaoire peu avoisiner le monan du Crédi demandé. Ces praiques de garanie son évidemmen faceurs d'exclusion d'une large par de la populaion agricole. --agaranie peu êre prise sur 'obje financé (la chamre, la moopompe, le béail seron saisis *n rur de défaiilance de 'empruneur). Ce sysème à priori simple présene de nombreuses limies dans ldconexe africain : * Une première limie es consiuée par la mobilié des objes de financemen que 'on peu oujours faire disparaîre face à un rès improbable huissier. + 'oulei financé peu êre dégradé rès rapidemen e perd alors un grande parie de sa valeur. La garanie ne représene plus un recours économique pour le SFD qui ne pourra pas récupérer la valeur de son prê par la vene d'un obje déguq9. + pour que la réalisaion de là garânie soi effecive, il fau qu'il exise un marché de l'équipemen d'occasion sur lequel l'équipemen saisi puisse êre effecivemen vendu à un coû compaible avec le monan du crédi- + Enfin, pour que ce ype de garanie puisse foncionner, il fau un environnemen juridiqu, à roriu p.r*ran li réalisaion de la garanie : un sysème judiciaire qui condamne, un sysème policier qui réprime, un sysème social local qui auorise la saisie d'un ouil-de producion... Objeôivemen, ces condiions son raremen réunies dans un conexe africain. -Lagaranie peu enfin êre foncière. Pour qu'une elle garanie soi efficiene, plusieurs condiions doiven êre réunies : + 'exisence de ires fonciers : même si des procédures d'aribuion de ires de propriéé son en cours dans cerains pays d'afrique de l'oues, elles son loin d'êre généralisées. * 'exisence d'un marché foncier : de pus, si ce marché exise, il fau que des réicences sociales soien surmonées e qu'il aii des acquéreurs effecifs pour la parcelle du voisin qui vien d'êre saisie par 'huissier : on imagine aisémen la "révoluion culurelle" que ràprésene ce ype de àémarche dans les communaués locales africaines. l n'y a guère que sur les frons pionniers qu'une elle démarche semble envisageable- + l fau enfiq le même environnemen favorable à l'évenuelle réalisaion d'une garanie déjà évoqué pour le ype de garanie précédene. On voi par là que le problème de la garanie des crédis de moyen erme e de gros monan n'es pas définiivemen résolu en Afrique. 23

J T æs innovaions en maière de microfinancemen ouvren-elles des perspecives pour le financemen de l'agriculure? * Les crédis inrans e embouche poren sur de peis monans e son remboursables à cour onr. formis dans les filières inégrees où la garanie es prise sur la producion par 'organisme qui assure à la fois le financemen e la commercialisaion, la garanie prise pour ce ype de crédi es souven non maérielle e repose sur la cauion solidaire d'un groupe social. Les empruneurs se coopen en groupes de solidarié, dans lequel chaque membre s'engage à prendre en charge la défaillance évenuelle des aures membres. Tan que l'ensemble de l'emprun du groupe n'a pas éé remboursé, le groupe enier es privé de l'accès au crédi. Ce principe de solidarié es ensuie éendu à l'échelle de la communaué villageoise. Dans les fais, même si la solidarié es parfois effecive, c'es avan ou la pression sociale que les membres d'un groupe peuven exercer sur un empruneur défaillan qui rend ce sysème de garanie efficace. Dans quelles condiions un el sysème de garanie peu-il êre appliqué au crédi agricole? l fau d'abord que les condiions générales de foncionnemen de la cauion solidaire soien remplies : - celle-ci ne peu foncionner que s'il y a une cohésion sociale fore e une sabilié géographique des empruneurs (c'es ce qui explique que le principe soi plus facile à appliquer aux groupes de femmel, e plus difficile à mere en place en zone de fron pionnier par exemple). - il fau que les groupes se soien réellemen coopés e qu'ils soien sables - il fau que dans un même groupe la naure des empruns soi proche : monans e durée similaires - un suivi rapproché de 'uilisaion du crédi e du foncionnemen des groupes de solidarié doi êre effecué par le SFD - enfin, une condiion essenielle apparaî au fur e à mesure que se développe la concurrence enre SFD dans une même zone : la cauion solidaire foncionne bien an qu'il n'y a pas d'alernaive d'accès au crédi e qu'un seul SFD en a le monopole. Dès qu'il y a muliplicaion inconrôlée de 'offre de crédi, le risque de défaillance de la cauion solidaire augmene. La garanie par cauion solidaire es bien adapée au financemen de peies aciviés rurales, à roalion de câpial rapide don 'embouche peu faire parie. Par conre, elle apparaî plus difficile à mere en oeuvre pour des crédis à l'équipemen agricole, d'un monan imporan e remboursables à moyén e long erme. Enfin, elle ne perme pas de faire face aux risques covarians qui son imporans en agriculure : quand ous les produceurs son ouchés par la même sécheresse, la solidarié locale ne peu plus foncionner. Face aux risques co-varians, la créaion de fonds de garanie es une soluion possible. Cee forme de garanie paraî plus efiicace quand le fonds de garanie es issu du milieu local- 3.8 - Des SFD inpliouan les bénéfîciaires clnns leur gesion Deux argumens echniques milien en faveur d'une implicaion fore des bénéficiaires dans la 24