Présentation du Réseau des Jeunes Chercheurs Travail & Santé

Transcription

1 Présentation du Réseau des Jeunes Chercheurs Travail & Santé En octobre 2014 a été créé le Réseau des jeunes chercheurs Travail & Santé au sein du Réseau Santé et Société 1. Il a pour objectif de rassembler ces jeunes chercheurs mus par un intérêt commun mais dispersés du fait d ancrages institutionnels, disciplinaires, géographiques différents. Le réseau regroupe ainsi des jeunes chercheurs de toute discipline s intéressant diversement aux questions de santé au travail que ce soit, par exemple, à travers l étude des effets du travail sur la santé, de la manière dont les enjeux de prévention sont saisis par une variété d acteurs, ou encore des différentes formes de mobilisations collectives de travailleurs et/ou parfois de citoyens afin que soient reconnus et pris en charge les problèmes de santé liés à l activité productive. Face à la multiplicité des connaissances produites sur le champ de la santé au travail, ce réseau a ainsi permis de créer un espace de dialogue interdisciplinaire au sein duquel les jeunes chercheurs peuvent faire part de leurs difficultés (méthodologiques, théoriques, pratiques), partager leurs analyses, et s efforcer de penser collectivement les tendances récentes en matière de santé au travail (harmonisation européenne des systèmes de prévention, reformulation des questions de santé au travail en fonction des enjeux environnementaux etc.). Le réseau des Jeunes Chercheurs Travail & Santé compte aujourd hui une trentaine de membres, pour la plupart doctorants dans différentes disciplines (sociologie, histoire, droit, psychologie, ergonomie, économie ) (la liste des membres est fournie en annexe). Depuis octobre 2014 nous avons mis en place un séminaire bimestriel à destination des membres du réseau. Afin d éviter la multiplication des frais de déplacement de nombre d entre nous, relativement éloignés de la région parisienne, nous avons privilégié des rencontres condensées mais espacées dans le temps. Nous nous réunissons ainsi durant quatre heures une fois tous les deux mois avec pour objectif d échanger, de débattre, de favoriser l interconnaissance et de constituer un groupe dynamique qui puisse être, par la suite, le moteur de l organisation de manifestations scientifiques plus larges. Lors de chaque séance du séminaire plusieurs membres du groupe présentent leur recherche et proposent des réflexions autour d un thème prédéfini. La première séance a porté sur les modalités d enquête sur les risques psychosociaux. Mêlant anthropologie et psychologie les interventions ont présenté des méthodologies d enquête originales. Ce moment a été l occasion de réfléchir à une série de questions : Comment élaborer une enquête statistique de grande ampleur? Comment produire et exploiter une importante base de données? Quelles ressources existantes peuvent être mobilisées? Quelles 1 Créé en 2003, le Réseau des Jeunes Chercheurs Santé et Société réunit aujourd hui plus de 500 chercheurs en sciences sociales de la santé, majoritairement doctorant-e-s mais aussi post-doctorant-e-s et étudiant-e-s en master. Il était jusqu alors accueilli à la Maison des Sciences de l'homme de Paris Nord et financé par la Drees/MiRe et l'iresp, mais il n a plus de subventions à l heure actuelle.

2 sont les spécificités de la position de jeune chercheur en entreprise, d autant plus lorsque ce chercheur est salarié de l entreprise d enquête? Lors de la seconde séance du séminaire nous nous sommes intéressés plus précisément aux outils de la prévention en entreprise. Une jeune chercheuse, sociologue à l INRS, nous a présenté son étude sur l utilisation d un outil de diagnostic de la prévention des risques professionnels (la grille GPS-ST) que développe l INRS, en partenariat avec le Réseau Prévention (Carsat-CRAM-CGSS-INRS-CNAMTS). Une deuxième présentation a porté sur un outil utilisé par les «animateurs qualité sécurité environnement» en entreprise, les normes de systèmes de management de la santé sécurité des salariés, et l articulation du management des risques professionnels avec les enjeux de qualité et les enjeux environnementaux de la production industrielle. La prochaine séance aura lieu le 13 avril et se penchera sur les acteurs de la prévention en entreprise, avec deux interventions croisées : la première présentera un projet de recherche sur les CHSCT des trois fonctions publiques, visant à en mettre en lumière les enjeux de connaissance structurant cette instance. Une seconde présentation portera sur les services de santé au travail et leur protocolisation de la prévention des risques professionnels. Pour notre dernière rencontre de l année, le 8 juin, nous nous interrogerons sur l'émergence des problématiques de santé au travail et ses effets sur le répertoire d'action des organisations syndicales. Une première présentation nous montrera qu au début des années 1970, plusieurs conflits pour la santé au travail bousculent les répertoires d'action traditionnels des organisations syndicales. Celles-ci repensent alors leurs interventions en produisant des contre-expertises, mais aussi en contestant les "débordements industriels" au-delà des frontières de l'espace professionnel. Les conflits en santé au travail se métamorphosent ainsi en luttes pour la santé environnementale. Une seconde intervention s intéressera à la façon dont les organisations syndicales ont à la fois contribué à faire émerger la question des risques psychosociaux tout en étant interrogées dans leur capacité à faire face aux souffrances exprimées par les salariés. Il s agira de comprendre comment la souffrance au travail a émergé en tant que problème digne d attention et appelant une action spécifique au sein des organisations syndicales (CFDT et CGT) entre 1975 et aujourd hui. Présentation du projet de manifestation scientifique : «Regards Croisés sur l articulation Santé & Travail» Le projet de manifestation scientifique que nous présentons pour l année s inscrit dans la continuité du précédent séminaire. Il s appuie pour cela sur 6 séances de séminaire de trois heures et sur deux journées d études.

3 Le séminaire : Les problématiques articulant travail et santé, peuvent être appréhendées de manières variées et soulèvent un ensemble de questions pratiques, méthodologies, théoriques et épistémologiques, auxquelles les différentes disciplines apportent des réponses, parfois contrastées. Notre souhait est de croiser les regards en faisant intervenir des chercheurs issus de disciplines différentes et de les amener à échanger autour d une thématique commune. Pour cette année, nous souhaitons inviter des chercheurs, des praticiens ainsi que des jeunes chercheurs qui, soit présenteront leurs travaux, soit discuteront les présentations des intervenants. La discussion des travaux présentés permettra aux membres du groupe d investir ces recherches, en s efforçant de mettre en regard leur approche de l objet avec l approche disciplinaire présentée. L objectif du séminaire est ainsi d alimenter la réflexion collective et d aider à affiner les outils d analyses mobilisées par chacun (concepts, théoriques, méthodes ) en suscitant échanges et réflexions. L enjeu est de penser tant les apports que les limites de chacune des disciplines et des approches qu elles proposent du sujet traité en séance. Ce séminaire entend donc être à la fois un séminaire de méthode, de recherche et d échanges réflexifs et interdisciplinaires. Les séances de ce séminaire seront ouvertes aux personnes intéressées étudiants, chercheurs, praticiens et autres. Afin de toucher un large public, l accès sera libre et le programme sera annoncé sur les listes de diffusion en sciences sociales (ANCMSP, ASES, Réseau Santé Société, EfiGiES, DOCPOSTDOCETHNO), dans les associations scientifiques (Ruche, AFHMT) sur les sites Internet et listes de diffusion de l IRIS, de l IRISSO et du Cermes, et relayé dans les listes de diffusion des professionnels. De même, nous tiendrons un Carnet de recherche sur Hypothèses.org afin de diffuser le compte-rendu des rencontres qui pourront également être diffusés sur le site internet du DIM GESTES. Les journées d études : Les journées d études, quant à elles, approfondiront deux thématiques qui nous ont semblé mériter, notamment par leur actualité, une attention spécifique. La première journée interviendra à la suite de la troisième séance du séminaire et la deuxième clôturera le séminaire. Des appels à communication à destination des jeunes chercheurs seront diffusés pour ces journées et la sélection des communications sera faite par un comité scientifique. Le projet de manifestation scientifique que nous présentons, articulant séminaires et journées d études, souhaitent ainsi constituer un espace fécond d apprentissage pour la jeune recherche sur les questions de travail et santé. Il entend également contribuer à la diffusion des travaux des sciences sociales dans l espace public et alimenter le débat sur des questions aujourd hui centrales dans nos sociétés.

4 Nous aurons donc à cœur de favoriser et d enrichir le dialogue entre professionnels et académiques. Enfin, ce séminaire vise à encourager la production de travaux de jeunes chercheurs. Les doctorants disposeront d'un espace dans lequel ils pourront mettre en débat leurs travaux, en vue de préciser leurs écrits par la suite. De plus, ce séminaire favorisera des échanges collectifs et ouvrira la possibilité de produire des articles à partir de recherches collectives sur certains thèmes. Au terme du cycle de séminaires, une publication collective sera envisagée. L objectif premier du Réseau Travail et Santé est de participer à la reconnaissance du travail des jeunes chercheurs. Organiser des manifestations scientifiques nous permet de dialoguer avec des professionnels dans et hors du monde académique et permet de créer des liens qui seront le terreau de collaborations futures. Nos rencontres de cette année ont démontré l importance de fédérer les jeunes chercheurs travaillant sur ces questions. Les membres du Réseau ont choisi de s investir pour faire connaitre leurs travaux, mais aussi pour créer des liens entre les jeunes chercheurs et lutter contre l isolement et la solitude des doctorants. La précarité de notre statut et de nos conditions de travail ne doit pas être un frein à nos rencontres, c est pour cette raison que le financement de notre réseau est important pour son fonctionnement. Nous ne souhaitons pas en effet que nos rencontres engagent des frais supplémentaires pour les doctorants nombreux dans notre réseau qui ne vivent pas et ne font pas leurs recherches en région parisienne. Aider financièrement les jeunes chercheurs pour ces rencontres est une manière de tisser du lien entre chercheurs franciliens et non franciliens et contribuer à diffuser et échanger autour des travaux de chacun. Ces rencontres favoriseront aussi le lien avec (et entre) des associations scientifiques ancrées dans différents champ disciplinaires (Réseau Santé Société, Réseau universitaire de chercheurs en histoire environnementale, l'association française pour l'histoire des mondes du travail, etc.), afin d'encourager un échange entre les jeunes chercheurs de disciplines qui dialoguent parfois peu malgré des préoccupations scientifiques proches. Ces rencontres sont également un moyen de contribuer à la visibilité du DIM GESTES, de ses laboratoires partenaires, des travaux qui y sont menés et des initiatives qu il soutient. L invitation de chercheurs étrangers est ainsi un moyen de porter la recherche française en dehors des frontières nationales, notamment parce que la dimension européenne des questions de santé au travail est centrale et malheureusement encore peu étudiée à l heure actuelle. Nous avons également tenu à respecter la parité dans le choix de nos intervenants dans notre programme scientifique pour l année à venir, bien que nous ayons constaté les difficultés d une telle entreprise cette année déjà. En effet, la plupart des jeunes chercheurs actifs dans notre groupe sont plutôt des jeunes chercheuses. Nous avons donc souhaité nous interroger sur la féminisation de ce champ de recherche, en consacrant une séance de notre programme au sexe de l enquête, avec deux sociologues qui ont récemment publié un ouvrage sur cette

5 question 2. Nous souhaitons nous demander dans quelle mesure la féminisation du champ transforme le regard porté sur les objets étudiés, au-delà de l interrogation que cette féminisation suscite concernant la seule relation enquêtrice enquêté. Les femmes portentelles un regard différent sur les conditions de travail? Dans quelle mesure la féminisation du champ renouvelle-t-elle les méthodes d appréhension des objets qui nous intéressent? 2 Le sexe de l'enquête, Approches sociologiques et anthropologiques, Édité par Anne Monjaret, Catherine Pugeault, ENS Editions, coll. Sociétés, Espaces, Temps, octobre 2014, 300 p. Présentation détaillée du programme des rencontres du Réseau Jeunes Chercheurs Travail & Santé Séminaire «Regards Croisés sur l articulation Santé & Travail» Université Paris Dauphine Place du Maréchal de Lattre de Tassigny Paris Cedex 16 Séance 1 : Observer le travail : Comment les problématiques de souffrance au travail participent-elles au renouvellement de la manière d observer et d analyser le travail? Lundi 19 octobre 2015 de 14h à 18h : Yves Clot (sous réserve), professeur de psychologie du travail au CNAM Bernard Dugué (sous réserve), Ergonome européen, Chercheur associé à l ENSC Lors de la première séance nous proposons de nous interroger sur les manières dont les problématiques de santé au travail et de souffrance au travail ont pu participer au renouvellement des modes d appréhension et d analyse du travail. Croisant ainsi le regard d un ergonome et d un clinicien du travail, il s agira de réfléchir à la manière dont l attention à de nouveaux objets d études, l apparition de nouveaux questionnements travaillent ces deux disciplines, contribuent en cela à une transformation de leurs objets, de leurs outils et de leurs problématiques.

6 Séance 2 : Construire l histoire de la santé au travail à partir de la catégorie de maladie professionnelle. Enjeux et perspectives Lundi 16 novembre 2015 de 14h à 18h : Eric Gerkeens, Historien, Professeur à l Université de Liège Anne Marchand, Doctorante en histoire à l Université d Evry, chargé d études au GISCOP Les travaux historiques ou sociohistoriques sur la santé au travail se sont largement développés depuis un peu plus d une dizaine d années. À partir d un retour sur ces recherches, il s agira de s interroger sur ce que signifie faire l histoire de la santé au travail. Nous nous interrogerons pour cela sur l histoire de la catégorie «maladie professionnelle», catégorie ambiguë à la fois juridique, médicale et politique, au carrefour de rapports de force et de négociations. Séance 3 : Enquêter sur le bien-être au travail : quelles méthodes pour quelles contributions? Lundi 14 décembre 2015 de 14h à 18h : Anne Brault Labbé (sous réserve), Professeur au Département de Psychologie, Université de Sherbrooke Isabelle BESSE, Doctorante en sociologie, Printemps Lise, Université Versailles Saint Quentin en Yvelines Le travail est plus souvent étudié sous l angle de ses aspects négatifs et des souffrances qu il peut créer. Or depuis quelques années émergent des recherches sur le bonheur au travail, le plaisir lié au travail, ou encore sur ce qu on a appelé la «qualité de vie au travail». Dès lors, que nous apportent les recherches sur ces questions? Séance 4 : Journée d étude Décomposition ou recomposition du système d acteurs de la prévention en entreprise? Mercredi 20 janvier 2016 de 9h30 à 18h : Appel à communication à diffuser Le système d acteurs de la prévention des risques professionnels en entreprise a connu d importantes évolutions depuis sa création, qu on songe par exemple aux modifications du cadre juridique de la santé au travail, à l apparition de nouveaux acteurs (experts, Intervenants pour la Prévention des Risques Professionnels), à l émergence de nouvelles préoccupations comme les risques psycho-sociaux etc. La présente journée a pour ambition d interroger à la fois la genèse de ces transformations et leurs effets sur le système concret de

7 prévention. Pour cela nous proposons de nous intéresser à deux pistes de recherche, qui ne sont pas exhaustives de ces questions. La première portera sur la genèse des réformes institutionnelles nationales ainsi que sur le processus d harmonisation et de convergence du cadre règlementaire français avec les politiques publiques européennes. Elle interrogera également la constitution d un espace marchand autour de la question de la santé au travail ainsi que l apparition de nouveaux métiers et de nouvelles formations. La deuxième cherchera à saisir les recompositions concrètes du système de prévention. Les interventions pourront s intéresser, par exemple, à la manière dont les anciens acteurs de la prévention dont l existence est parfois menacée, reconfigurent leurs actions face à l apparition de nouveaux acteurs. Il s agira d analyser les nouvelles formes de coopération ou de concurrence qui se mettent en place. Le contenu de cette journée sera conditionné par l évolution réglementaire du système de prévention français. Thématiques à venir : Séance 5 : Le sexe de l enquête : Février h à 18h Intervenants envisagés : Monjaret Anne, Pugeault-Cicchelli Catherine (sous réserve) Discussion collective Séance 6 : Le syndicalisme : de l emploi aux conditions de travail Mars à 18h Intervenants envisagés : Arnaud Mias, Lucie Goussard Les analyses relatives à la crise du syndicalisme, à son déclin et à son éventuelle disparition ont marqué les recherches scientifiques de ces dernières années. Un certain nombre de travaux interrogent aujourd hui le déploiement concret des pratiques syndicales, en les reliant, non pas à leur affaiblissement, mais à leur dynamique de renouvellement. Différentes questions se posent alors : la montée en puissance des droits du CHSCT recompose-t-elle les relations entre les différentes instances représentatives du personnel? Existe-t-il un glissement des «thématiques d emploi» discutées en CE vers des thématiques conditions de travail abordées en CHSCT? La santé au travail est-elle une nouvelle manière de parler d emploi à l heure où la crise économique laisse peu de place à cette discussion?

8 Séance 7 : «Perceptions du risque» : Avril 2016 de 14h à 18h : Intervenants envisagés : Nicolas Jounin, Marine Guichard, un représentant de l OPPBTP (Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics) Séance 8 : Journées d études n 2 : Appel à communication : Environnement et Travail : santé des salariés, santé des citoyens Mai 2016 de 9h30 à 18h : Cette journée d étude se fonde sur le constat de rapprochements récents entre la recherche en matière de santé au travail d'une part et celle en santé environnementale d'autre part. En France, la dichotomie entre ces deux champs de recherches recoupe en partie la catégorisation entre «maladies professionnelles» et «maladies environnementales». Cette démarcation est elle-même le produit de la multiplicité destraditions juridiques (droit du travail d'une part, droit de l'environnement et droit de la santé d'autre part), dont l'application repose sur des acteurs et des dispositifs administratifs distincts (les échanges entre les corps d'inspection du travail et d'inspection des établissements classés sont ainsi faibles, sinon inexistants). La recherche universitaire a ainsi durablement reproduit ces démarcations juridiques et administratives, conduisant finalement à la production de travaux séparant «maladies professionnelles» et «maladies environnementales». En se démarquant de ces études fragmentées, cette journée d'étude propose de tisser le récit des interactions et des continuités entre ces (supposées) différentes formes de maladies, de régulations juridiques et d'outils administratifs. En ce sens, cette journée s'inscrira dans la continuité de travaux réalisés au cours des dernières années pour étudier de nouvelles formes de mobilisations collectives qui invitent à dépasser cette dichotomie. Pour penser cette continuité entre l espace de travail et son environnement, plusieurs chercheurs ont ainsi proposé le même vocable de «débordements industriels» et de «maladies industrielles». Ces approches permettent aussi d'interroger les mécanismes de production des «inégalités environnementales». Quelles sont les modalités de ce rapprochement? Dans quelle mesure transforme t- il le regard porté sur le travail et sur la santé des salariés? Quels acteurs portent ces nouvelles conceptions de la santé?