BULLETIN DE SANTE DU VEGETAL

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1 BULLETIN DE SANTE DU VEGETAL MIDI-PYRENEES Grandes Cultures - N mars 2015 COLZA PROTEAGINEUX FEVEROLE Charançon de la tige du colza : Maintien d'un niveau de risque élevé sur l'ensemble de la région, sur les parcelles non protégées au cours des 10 derniers jours. Méligèthe : Risque globalement faible à ce jour, excepté pour quelques situations. Soyez vigilants et poursuivez l'observation sur plantes dans vos parcelles. Sitones : Période de risque dépassée pour les pois et féverole d'hiver. Risque élevé sur pois de printemps semés à partir janvier, maintenir la surveillance. Ascochytose et botrytis: premiers symptômes, risque faible, suivre l'évolution des symptômes. Pucerons noirs : risque faible à moyen, maintenir la surveillance compte tenu de la remontée des températures. COLZA - ÉDITION MIDI-PYRÉNÉES & AQUITAINE Le réseau Colza de la Surveillance Biologique du Territoire (SBT) comporte actuellement 72 parcelles. Au cours des sept derniers jours, 50 de ces parcelles ont fait l'objet d'une observation. Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture, avec l appui financier de l Office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto Stades phénologiques et état des cultures Les conditions climatiques des derniers jours sont restées favorables au développement des colzas. Les premières fleurs des variétés les plus précoces (en mélange) ont déjà été observées. La grande majorité des parcelles a dépassé le stade C2 (entre-nœuds visibles) avec : 59 % des parcelles au stade D1 (boutons accolés cachés par les feuilles) ; 30 % des parcelles au stade D2 (inflorescence principale dégagée boutons floraux accolés) et 7 % des parcelles déjà au stade E (inflorescence principale dégagée boutons floraux séparés). Les colzas les plus avancés sont observés dans les Pyrénées Atlantiques, le Gers et la Haute- Garonne. Directeur de publication : Jean-Louis CAZAUBON Président de la Chambre Régionale d'agriculture de Midi-Pyrénées BP CASTANET TOLOSAN Cx Tel Fax Dépôt légal : à parution ISSN en cours BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL GRANDES CULTURES N 20 DU 19 MARS 2015 Page 1/6

2 Rappel : un stade est atteint dans une parcelle quand 50 % des plantes ont atteint ce stade. Charançon de la tige du colza (CT du colza) Les conditions climatiques de ces derniers jours ont été moins favorables à l'activité du charançon de la tige du colza (Ceutorrhynchus napi). A ce jour, 80 % des parcelles du réseau enregistrent toujours une activité du CT du colza au cours de la semaine passée. 45 % de ces parcelles montrent un nombre de captures significatif, supérieur à 5 insectes par cuvette. BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL GRANDES CULTURES N 20 DU 19 MARS 2015 Page 2/6

3 Période de risque : Elle conjugue la présence de femelles aptes à pondre avec celle de tige tendre. Le risque pour la plante débute dès l'apparition des premiers entre-nœuds (passage de C1 à C2) et se poursuit jusqu au stade E (boutons floraux séparés). Par contre, les femelles sont rarement aptes à pondre dès leur arrivée sur les parcelles. La durée de maturation est variable mais on retient souvent un délai de 8 à 10 jours après les premières captures significatives. Seuil de nuisibilité : Il n existe pas de seuil pour le charançon de la tige du colza. Étant donné la nuisibilité potentielle de cet insecte, on considère que sa seule présence dans les parcelles constitue un risque. La nuisibilité, forte, est due au dépôt des œufs dans les tiges en croissance provoquant leur déformation voire même leur éclatement sur toute la longueur. Évaluation du risque : Le risque reste élevé sur l'ensemble de la région, sur les parcelles non protégées au cours des 10 derniers jours contre le charançon de la tige du colza. En effet, les vols se poursuivent alors que les premières captures remontent à plus de 8 jours (femelles aptes à pondre) et que les colzas sont à un stade sensible. Méligèthe Le méligèthe est toujours observé régulièrement dans les parcelles du réseau. A ce jour, il est présent dans 60 % des parcelles du réseau. Dans la majorité des situations (près de 40 % des parcelles), les méligèthes sont observés sur moins de 20 % des plantes. Sur les parcelles concernées, on note une moyenne de 1 méligèthe/plante, avec une variabilité de 0,1 à 4 méligèthes/plante. BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL GRANDES CULTURES N 20 DU 19 MARS 2015 Page 3/6

4 Période de risque : du stade D1 (boutons floraux accolés) au stade E (boutons séparés). Seuil de nuisibilité : Un seuil unique n'est pas suffisant, il doit être modulé selon l état sanitaire de la plante, le stade, le contexte pédo-climatique, le nombre de méligèthes/plante et les capacités de compensation de la culture. Compte tenu de tous ces éléments, on peut considérer un facteur 3 entre les situations les plus à risque et celles qui présentent les plus grandes capacités de compensation. Seuils de nuisibilité contre le méligèthe Stade boutons accolés (D1) Stade boutons séparés (E) Colza sain et vigoureux Généralement pas d intervention bien implanté, dans un sol profond et en justifiée. Attendre le stade E avant 4 à 6 méligèthes / plante l'absence de stress printanier significatif d intervenir, si le seuil est dépassé. Colza handicapé et peu vigoureux conditions environnementales peu favorables 1 méligèthe / plante 2 à 3 méligèthes / plante aux compensations (*) (*) Températures faibles, plantes stressées en eau à floraison, dégâts parasitaires antérieurs Attention! : le comptage se fait sur une moyenne de plantes consécutives. Il doit donc se faire sur des plantes avec ET sans méligèthe. Évaluation du risque : Le risque est globalement faible à ce jour, sauf ponctuellement fort dans certaines parcelles. Soyez donc vigilants et évaluez le risque à la parcelle, en fonction du stade et de l'état du colza. Suivez attentivement l'évolution du risque dans vos parcelles au cours des prochains jours. Les observations sont à réaliser l'après-midi, période d'activité des insectes. Attention sur les parcelles avec un état de croissance limité (faibles absorption azotée et biomasse à la reprise de végétation, colza fragilisé par les excès d'eau ou des larves d'insectes ), les compensations seront plus difficiles, il faut donc appliquer les seuils bas. Attention des phénomènes de résistances à certains insecticides ont été observés dans le sudouest lors des précédentes campagnes. Rapprochez-vous de votre technicien pour plus d'information. BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL GRANDES CULTURES N 20 DU 19 MARS 2015 Page 4/6

5 POIS PROTEAGINEUX Dispositif d'observations Le réseau «Protéagineux» de la surveillance biologique du territoire s'enrichit de quelques observations ponctuelles sur des parcelles flottantes en région. Stades phénologiques Les pois de printemps ont entre 3 et 4 feuilles. Les pois d'hiver ont entre 9 et 11 feuilles. Sitones (Sitona lineatus) Les attaques de sitones se sont accentuées sur les pois de printemps semés de janvier à mars. Période de risque : de la levée jusqu'au stade 6 feuilles du pois ou de la féverole ; température maxi supérieure à 12 C. Seuil de nuisibilité : 5 à 10 encoches au total sur les premières feuilles. Évaluation du risque : Les pois d'hiver et les pois de printemps semés en décembre ont dépassé la période de risque. Les semis de janvier à mars sont en pleine période de risque élevé et plus de 80 % des parcelles sont attaquées. Cependant, le seuil de nuisibilité n'est atteint que sur une minorité de parcelles. Avec le réchauffement en cours des températures, il est nécessaire de faire preuve de vigilance et de surveiller l'évolution des dégâts. FEVEROLE Stades phénologiques et état des cultures Le stade des féveroles des parcelles du réseau se situe entre 8 et 10 feuilles. Sitones (Sitona lineatus) Quelques morsures sont observées sur une parcelle du réseau, mais la période de risque est dépassée sur l'ensemble des parcelles de la région. Ascochytose (= anthracnose) de la féverole (Ascochyta fabae) et Botrytis de la féverole (Botrytis fabae) La confusion entre les 2 maladies est fréquente en début d'attaque. L ensemble des parcelles du réseau présente des symptômes de type ascochytose et/ou botrytis. Pour les distinguer, retenez : Ascochytose : pas plus de 2 taches sur une feuille. Au départ de couleur centrée, la tache s'élargie pour atteindre un diamètre supérieur à 3 mm. Les taches âgées sont de type «brûlure de cigarette» avec une plage blanche en leur centre. Ascochytose sur féverole. Source : CETIOM BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL GRANDES CULTURES N 20 DU 19 MARS 2015 Page 5/6

6 Botrytis : nombreuses petites taches brunes plus uniformes et dispersées sur la feuille. Période de risque : de début à fin floraison Seuil de nuisibilité : apparition des premières taches. Taches de botrytis sur féverole. Source: Arvalis Évaluation du risque : Le risque pour ces deux maladies est faible à ce jour compte tenu des stades. Surveillez l'évolution des symptômes. Pucerons noirs de la fève (Aphis fabae) Une attaque de puceron noir a été signalée sur une parcelle du réseau, sans toutefois atteindre le seuil de nuisibilité. Manchon de pucerons noirs sur féverole. Source : CETIOM Période de risque : de début à fin floraison + 15 jours. Seuil de nuisibilité : 10 % des tiges portent des «manchons» (colonies de pucerons d'au moins 1 cm). En dessous de ce seuil, la faune auxiliaire peut réguler les populations. Évaluation du risque : Le risque est faible à moyen ce jour. Avec la remontée des températures, une surveillance régulière s'impose. REPRODUCTION DU BULLETIN AUTORISÉE SEULEMENT DANS SON INTÉGRALITÉ (REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE) Ce bulletin de santé du végétal a été préparé : pour la partie colza par l'animateur filière colza du CETIOM et élaboré sur la base des observations réalisées par AgriAgen, Antedis, Areal, Arterris, CASCAP, Cetiom, Chambres d'agriculture de l'ariège, de la Haute-Garonne, des Hautes-Pyrénées, du Lot, du Tarn et du Tarn-et-Garonne, Conseiller privé, Epi de Gascogne, Epi Salvagnacois, Ets Ladevèze, Euralis, Gersycoop, Novasol, Qualisol, RAGT, Sica Rouquet, Silos Vicois, Val de Gascogne, Vivadour et les agriculteurs observateurs. Pour la région Aquitaine, les observateurs sont précisés dans le BSV «Grandes cultures» d' Aquitaine. pour la partie protéagineux par l animateur du CETIOM et élaboré sur la base des observations réalisées par la FNAMS, Chambres d'agriculture de la Haute-Garonne, du Tarn, du Tarn et Garonne, Val de Gascogne, Arterris. Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à la parcelle. La CRA Midi-Pyrénées dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures et les invite à prendre ces décisions sur la base des observations qu'ils auront réalisées et en s'appuyant sur les préconisations issues de bulletins techniques. BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL GRANDES CULTURES N 20 DU 19 MARS 2015 Page 6/6