Les Chinois d Île-de-France et l infection à VIH. savoirs, vulnérabilités, risques et soins

Dimension: px
Commencer à balayer dès la page:

Download "Les Chinois d Île-de-France et l infection à VIH. savoirs, vulnérabilités, risques et soins"

Transcription

1 Les Chinois d Île-de-France et l infection à VIH savoirs, vulnérabilités, risques et soins

2

3 Les Chinois d Île-de-France et l infection à VIH Savoirs, vulnérabilités, risques et soins Décembre 2003

4

5 Étude initiée par Arcat et réalisée en 2002 par Chloé Cattelain et Sébastien Ngugen. Coordination : Christine Etchepare et Te-Wei Lin Secrétariat d édition : Sylvie Cohen Maquette et diffusion : Presscode Financement : Cramif Remerciements Cette étude a bénéficié des conseils de : Laetitia Atlani dont les compétences tant en ethnologie qu en expertise de lutte contre le sida nous ont été précieuses ; Janine Pierret, sociologue, directeur de recherches au CNRS, exerçant au sein du Cermes (CNRS-Inserm-EHESS) qui a eu la gentillesse de nous offrir ses éclairages et son temps pour nous aider à structurer cette recherche. Elle n aurait pu se faire en des temps aussi courts sans les efforts et l implication des professionnels et des militants. Ils ont su trouver le temps pour répondre à nos questions, nous ont ouvert les portes de leurs structures, permis d accéder à leurs données et de nous entretenir avec les Chinois ayant recours à leurs services. Sans pouvoir les citer tous nommément, nous espérons qu ils le comprendront, nous voudrions saluer l aide apportée par : les intervenants et responsables du programme d échange de seringues et du Bus méthadone de Médecins du Monde, de l association Boréal et du PAMS (programme d accès au matériel d injection stérile) de Médecins sans frontières ; les responsables de la prévention de l Amicale du Nid, du Bus des femmes et d Aides ; les médecins et les attachés de recherche clinique des services de médecine interne ; les équipes de coordination et d information auprès des malades usagers de drogues de l Assistance-publique/ hôpitaux-de-paris ; les sages-femmes et médecins de PMI, de maternité, de centres de santé ou de CDAG de Seine-Saint-Denis, de Paris et du Val-d Oise ainsi que leurs interprètes ; les militants et administrateurs de Fant Asia et du Long Yang Club ; et, bien sûr et surtout, les Chinois qui ont accepté de s entretenir avec nous sur un sujet aussi sensible. Les Chinois d Île-de-France et l infection à VIH - Arcat 3

6 Sommaire INTRODUCTION 6 Une étude limitée aux Chinois originaires de Chine Populaire 6 Méthodologie et récolte des données 6 1. LE BAGAGE DES MIGRANTS CHINOIS : MAIGRE EN INFORMATION, LOURD EN CRAINTES ET PRÉJUGÉS Ampleur de l épidémie et principaux modes de contamination en Chine Une réponse idéologique à l épidémie Un corpus général de lois : entre volontarisme et répression Manque de prise de conscience gouvernementale et société civile bâillonnée La peur et la discrimination comme obstacles à la prévention Les limites du diagnostic et de la prise en charge Des migrants exposés? Les Chinois du sud du Zhejiang Les Dongbei ou Chinois du Nord et des mégalopoles LES VULNÉRABILITÉS EN CONTEXTE DE MIGRATION Légalité, logement, emploi et remboursement de la dette : des soucis plus pressants Remboursement de la dette et légalité Emploi et logement : dépendance envers la communauté Des comportements sexuels modifiés par la migration? Statut familial et situation dans le cycle de vie Le tabou de la sexualité La difficulté à maîtriser la contraception Perception des risques et connaissance des IST Organisation communautaire : monopole de l information et déficience de l intégration Des intermédiaires exerçant un monopole de l information Les petites annonces des interprètes chinois Brève typologie des intermédiaires Des associations et leaders peu concernés POPULATIONS PARTICULIÈREMENT VULNÉRABLES : QUELLE CONNAISSANCE DU VIH? Les prostituées Des «mères de famille conservatrices» Santé, protection et connaissance du VIH Usagers de drogue La collecte des données Une «carrière» originale? Mortalité et sida Les homosexuels Une communauté homosexuelle à Paris? Tabou et stigmate Une population vulnérable? 29 4 Les Chinois d Île-de-France et l infection à VIH - Arcat

7 4. ACCÈS AUX SOINS, SOINS ET DÉPISTAGE Itinéraires thérapeutiques De l articulation de la médecine clinique avec la médecine traditionnelle Les tradi-praticiens Le médecin sinophone : un interlocuteur idéal? Les «pharmaciens» chinois La rareté des suivis en médecine de ville Freins à l accès aux soins Une relation malade/médecin sans compréhension réciproque Le discours des malades chinois Conséquences sur le dépistage et la prévention Les dépistages prescrits ou obligatoires Les dépistages volontaires Les prises en charge hospitalières des Chinois infectés par le VIH PROPOSITIONS Outils et méthodologie : analyse de l existant Documents recensés : liste non exhaustive Les critiques constructives recueillies Propositions Adapter les programmes et les outils Travailler avec les relais et leaders Élargir le champ des interventions, des brochures CONCLUSION ANNEXES Bibliographie La migration chinoise en Europe Chinois de France et santé Santé, VIH et Chinois de Chine Sociologie Anthropologie Usages de drogues Articles et ouvrages sur la Chine Tableaux 43 Tableau 1 : répartition hospitalière des suivis ECIMUD usagers de drogues chinois 43 Tableau 2 : répartition des suivis hospitaliers de Chinois infectés par le VIH en Île-de-France 43 Tableau 3 : usagers de drogues chinois sous méthadone à Médecins du monde Dépliant 45 Mieux connaître l infection par le VIH/sida d Arcat 45 Les Chinois d Île-de-France et l infection à VIH - Arcat 5

8 Introduction Une étude limitée aux Chinois originaires de Chine Populaire Dans un contexte où le VIH et le sida connaissent en Chine Populaire un développement et une ampleur «dramatique» (ONUSIDA, 2001), où les autorités chinoises annoncent, en avril 2002, le chiffre de cas répertoriés tout en estimant le nombre de personnes infectées par le VIH à (AP, 2002) et que l ONUSIDA affirme que ce chiffre serait supérieur à 1 million en 2001 et pourrait atteindre les 5 millions en 2005, les interrogations surgissent sur la situation, en France, des migrants originaires de Chine populaire. On sait fort peu de choses de la situation sanitaire et sociale des Chinois de Chine Populaire résidant en Îlede-France. Si ces populations chinoises ont fait l objet de recherche par Estelle de Parseval (Parseval, 2002) et Sébastien Ngugen (Ngugen, 2001, 2002), ces études sont centrées sur la santé et l accès aux soins et ne permettent pas de répondre à l ensemble des interrogations et demandes des travailleurs sanitaires et sociaux qui se déclarent dépourvus de savoirs, d outils et de méthodologies dans leurs relations professionnelles avec ces migrations originaires de la Chine Populaire, en progression continue. De plus, les précédentes recherches ont permis de mesurer la précarité sociale et l importance quantitative et qualitative de vulnérabilités individuelles, sociales et culturelles chez de nombreux individus face à la maladie. Ce nouveau rapport s inscrit dans une volonté de développer la recherche sur ces sujets et dans une démarche de constitution de descriptions et d analyses permettant de mieux comprendre les rapports des Chinois à l infection à VIH, et d étayer les actions à venir. Afin de répondre au mieux à cette demande, il nous a fallu faire des choix. Le premier fut de centrer notre étude sur les vagues migratoires récentes. D une part, celle issue des bourgs ruraux situés dans les environs du port de Wenzhou, dans la province du Zhejiang et, d autre part, celle originaire des provinces du nord-est de la Chine et des mégalopoles du Nord, couramment appelée «Dongbei» 1. Si une étude sur les Chinois d Île-de-France et le VIH paraît pertinente en regard de ces arguments, notre travail de terrain auprès des migrants chinois nous conduit à constater que le VIH ne semble pas être un problème pour la communauté comme pour les individus. En effet, associations franco-chinoises ou chinoises communautaires semblent peu sensibilisées. Les individus rencontrés dans un cadre thérapeutique ne montrent aucune inquiétude envers la maladie. Existet-il donc une problématique relative au VIH pour les Chinois d Ile-de-France? Si la situation en Chine a été qualifiée par ONUSIDA de «dramatique», qu en estil de ces migrants en France? En quoi la migration les fragilise-t-elle? Les Chinois d Île-de-France ont-ils une perception d un risque? Ont-ils des pratiques à risque? Quelles sont leurs stratégies de protection? Face à ces questions, nous posons comme hypothèse de départ que les Chinois d Île-de-France cumulent à des vulnérabilités héritées du contexte socio-politique chinois, des vulnérabilités individuelles, sociales, économiques et sociétales liées à un parcours migratoire qui précarise les individus et à un cadre déficient dans l accueil des migrants. Méthodologie et récolte des données Afin d analyser les déterminants socioculturels face à l infection à VIH et à l accès aux soins nous avons mené une étude sociologique, essentiellement qualitative, basée sur l oralité, l observation et l entretien. Nous avons cependant essayé de donner quelques éléments statistiques permettant d avoir des indicateurs, même partiels, sur les phénomènes observés. De ce fait, nous avons choisi des modes de recueil de données complémentaires qui permettent développements, confrontations et recoupements : 1 Dans la présente recherche, nous qualifierons de «Chinois» ces deux groupes étudiés. 6 Les Chinois d Île-de-France et l infection à VIH - Arcat

9 revues de la littérature scientifique et journaux chinois concernant l infection à VIH-sida en Chine et les rapports entre migration et VIH-sida ; entretiens avec des «portiers de réseaux 2» chinois et des personnes ressources : responsables associatifs, intervenants de terrain en réduction des risques (RDR) travaillant auprès de Chinois ; médecins et soignants, notamment dans les PMI ou en maternité ; publics cibles («grand public» hétéros jeunes/adultes, prostituées, usagers de drogue, homosexuels) : entretiens non directifs ou semi directifs. Ces catégories de publics ne sont pas étanches, et sont de ce fait quelque peu artificielles. Il n y a pas, nous le verrons, en leur sein de sentiment d appartenance à une sous-communauté homosexuelle ou d usagers de drogue. Cette catégorisation permet cependant d aborder les comportements et représentations spécifiques en œuvre dans ces groupes. Cette méthode a néanmoins montré ses limites. La limite du temps (3 mois) est évidente. Elle s ajoute à l objet même de l étude qui touche des problèmes tabous comme la sexualité, alors que dans de précédentes études (Ngugen, 2001, 2002 ; Cattelain et al., 2002), les liens anciens avaient facilité l évocation de sujets comme le passage ou la clandestinité. Les problèmes relatifs à l infection à VIH sont déniés par les Chinois même au sein des groupes concernés (tabou de la sexualité, illégalité de l usage de drogue, interdits sociaux liés à l homosexualité ). Nous étudierons tout d abord en quoi le développement de l épidémie du sida en Chine et son mode de traitement politique et social par les autorités influencent le rapport à l infection à VIH des migrants chinois présents en Île-de-France. Nous verrons ensuite en quoi la situation migratoire en Île-de-France renforce les vulnérabilités. Face aux problèmes de santé, quel est le parcours thérapeutique emprunté par les migrants? En quoi ces éléments constituent-ils des freins au dépistage et à la prévention? Enfin, nous formulerons des propositions afin de lever ces freins. République populaire de Chine Heilongjiang Xinjiang Xizang Qinghai Tianjin Hebei Ningxia Shanxi Shandong Gansu Shaanxi Henan Jiangsu Sichuan Hubei Anhui Yunnan Guangxi Neimenggu Beijing Hunan Guizhou Liaoning Zhejiang Jiangxi Fujian Jilin Guangdong Taïwan Hong Kong DONGBEI Hainan 2 Personnes ressources ayant la capacité à réaliser des interfaces entre un investigateur et un groupe. Les Chinois d Île-de-France et l infection à VIH - Arcat 7

10 1 Le bagage des migrants chinois : maigre en information, lourd en craintes et préjugés Avec quel bagage les migrants arrivent-ils en France en termes de risque d infection, de connaissances sur les modes de transmission du VIH, de perception des risques, de pratiques de prévention? Adolescents ou familles Wenzhou, quadragénaires licenciés des usines du nord de la Chine, les migrants qui arrivent en France ont vécu leur âge adulte en Chine où y ont reçu la majeure partie de leur éducation. L étude de la situation en Chine s avère donc un passage nécessaire pour mieux comprendre les migrants qui arrivent en Île-de-France. Nous n avons relevé ici que les éléments qui nous paraissaient avoir une influence sur les migrants chinois présents en Île-de-France. Nous verrons en quoi les réponses du gouvernement chinois à l épidémie mais, aussi, l organisation du système de soins, déterminent les croyances et les comportements des migrants Ampleur de l épidémie et principaux modes de contamination en Chine En 2001, l ONUSIDA a publié un rapport intitulé «Le sida en Chine : un nouveau millénaire, un défi titanesque» dans lequel l organisation affirme que la Chine est «au bord d une catastrophe» (ONUSIDA, 2001). Le premier cas d infection à VIH a été détecté en L infection s est ensuite propagée parmi les toxicomanes au début des années 1990 dans les provinces du sud du pays, proches du Triangle d or. Aujourd hui, les experts en santé estiment que la Chine réunit toutes les conditions propices à une épidémie massive : une importante population mobile, une prostitution très répandue et une promiscuité sexuelle accrue parmi les jeunes (OMS, 2001). Les chiffres «très incertains» présentés par ONU- SIDA oscillent, en 2001, entre et 1,5 million de personnes infectées, soit une prévalence supérieure à 0,2 %, avec un ratio homme/femme de 4 pour 1 (ONUSIDA, 2001 : 11). L ONUSIDA a recueilli des données dans 101 sites sentinelles, visant cinq populations cibles : les patients des cliniques traitant les infections sexuellement transmissibles (IST), les prostituées, les usagers de drogue, les conducteurs de camion longue distance et les femmes enceintes (OMS, 2001). Selon les autorités chinoises, 68 % des cas de contamination seraient causés par le partage de seringues parmi les usagers de drogue par voie intraveineuse, 9,7 % par la vente illégale de sang et 7,2 % par des relations sexuelles non protégées. Cette prépondérance des contaminations par partage des seringues est un choix politique qui permet de minimiser les contaminations dues au trafic de sang contaminé. L usage de drogues a lieu principalement dans les provinces du sud-ouest et de l ouest de la Chine. La prévalence du VIH va de 1 à 80 % parmi les usagers de drogue dans les provinces du Yunnan, Xinjiang, Guangxi et Sichuan. Les usagers de drogue en intraveineuse partagent leur matériel à 73 % dans le Hunan, 81 % dans le Jiangxi, et 100 % dans le Xinjiang. En 2001, le ministre de la Santé chinois a affirmé que le nombre de personnes infectées par le virus du sida connaissait une progression annuelle de 30 % due à une augmentation des infections parmi les usagers de drogue en intraveineuse (AP, 2001). Le trafic de sang contaminé arrive en deuxième position comme mode de contamination. En effet, la vente de sang constitue, pour les paysans pauvres et les ouvriers au chômage, un moyen de subsistance et, pour les industriels fabriquant des produits à base de sang, une voie d enrichissement rapide. Dans le Henan, province particulièrement pauvre du centre de la Chine, le sang du paysan était prélevé puis mélangé à d autres prélèvements du même rhésus. Une fois le plasma extrait, les globules rouges provenant de plusieurs personnes 8 Les Chinois d Île-de-France et l infection à VIH - Arcat

11 différentes étaient réinjectés au vendeur de sang. Entre et 1 million de paysans pauvres des zones rurales du Henan auraient été infectés. Malgré son interdiction en 1998, le commerce du sang continue. Des épidémies similaires dues à des dons de plasma ont été rapportées dans d autres provinces comme le Hebei, l Anhui, le Shanxi, le Shaanxi, le Hubei, le Guizhou Les transmissions par voie sexuelle seraient un mode de contamination en particulier chez les prostituées et les travailleurs migrants. Parmi les prostituées, dont les autorités estiment le nombre à 3 millions, l usage du préservatif n est pas systématique. Selon l OMS, 49 % des prostituées n utilisent jamais de préservatif, plus de 31 % à Pékin et 70 % dans l Anhui (OMS, 2001). Parmi les autres modes de contamination, citons la transmission par le matériel médical (problèmes de stérilisation, manque de formation, absence de destruction des seringues et des aiguilles). La progression des infections sexuellement transmissibles est également un facteur accroissant la propagation de l infection à VIH. Celles-ci connaissent une augmentation continue. Selon le ministre de la Santé chinois, cet accroissement est dû à des changements dans les normes sociales, à l augmentation de la promiscuité sexuelle et au bas niveau de conscience du problème (AP, 2001). Qu en est-il de la contamination hétérosexuelle? Selon l OMS (OMS, 2001), il n existe pas de données montrant une propagation extensive dans la population hétérosexuelle. Cependant, l ONUSIDA insiste sur le fait que l expansion du VIH par voie sexuelle s accroît (ONUSIDA, 2001 : 4) et que tout le monde est touché : «En Chine, les millions de personnes qui sont vulnérables face au VIH-sida n appartiennent pas à des poches ou groupes petits et isolés. Au contraire, les populations vulnérables sont en relation avec la population générale et, dans de nombreux cas, constituent la population générale.» Les migrants présents en Île-de-France ont pu être en contact avec l infection à VIH en Chine. Mais les outils de compréhension et de lutte que le gouvernement chinois leur a légués n en font pas pour autant des personnes qui s estiment concernées Une réponse idéologique à l épidémie Si le gouvernement central investit de plus en plus de moyens dans la lutte contre le sida, l approche de l épidémie reste idéologique : la discrimination et la peur entourent les malades, la morale imprègne la prévention et les groupes à risque sont réprimés. La connaissance de l infection à VIH et la perception des risques s en trouvent limitées. Enfin, le dépistage reste essentiellement institutionnel, et exercé dans un cadre carcéral ou hospitalier Un corpus général de lois : entre volontarisme et répression Des lois passées par le gouvernement central définissent les politiques générales de lutte contre l infection à VIH. En 1998, les «Principes pour l éducation et la communication sur le VIH-sida», stipulent que les messages de prévention du préservatif doivent être diffusés parmi les groupes à risque. La possession d un préservatif ne doit pas être considérée comme une preuve de prostitution. En 1999, les «Principes sur la gestion des personnes infectées par le VIH et les patients du sida» (ONUSIDA, 2001 : 33) prévoient : La confirmation des tests du VIH et la dispense de conseils ; La lutte contre la discrimination ; La confidentialité des informations individuelles ; L éducation du public. Le «Plan d action pour contenir, prévenir et contrôler le VIH-sida», publié par le ministère de la Santé en 2001, définit les stratégies, ressources et politiques à mettre en place : accent sur la sécurité du sang ; amélioration de la prise de conscience du public et de la prise en charge des malades ; mobilisation des médias pour diffuser l information sur le VIH-sida. À côté de ce corpus général, des lois concernant les usagers de drogue et les prostituées définissent un traitement répressif des groupes les plus concernés. Le caractère illégal de l usage de drogue et de la prostitution rend difficile tout travail de prévention auprès de ces populations. La «Décision du Comité permanent du Congrès national du peuple sur l Interdiction des drogues» de 1990, complétée par les «Procédures pour une réhabilitation obligatoire de l addiction à la drogue» de 1995 et la «Décision du Comité permanent du Congrès national du peuple sur l interdiction de la prostitution» rappellent que l usage de drogue, le trafic de drogue et la prostitution sont illégaux en Chine (ONUSIDA, 2001 : 30-31). La lutte contre l usage de drogue se concentre Les Chinois d Île-de-France et l infection à VIH - Arcat 9

12 sur la proposition d un sevrage volontaire aux usagers de drogue quand ils sont arrêtés par la police. Les usagers qui refusent de se sevrer volontairement sont transférés dans des centres de réhabilitation et soumis à une désintoxication obligatoire. Les usagers qui continuent à se droguer après un traitement obligatoire sont envoyés dans des centres de rééducation par le travail, gérés par les départements judiciaires. Ils y suivent un traitement forcé ainsi qu une «rééducation par le travail physique», mais reçoivent peu d information sur le VIH-sida. Or, le taux de rechute est de 90 % dans les 5 ans. Ainsi, les politiques de réduction des risques ne sont pas prioritaires. En conséquence, les usagers de drogue craignent d être arrêtés, envoyés en centre de réhabilitation et cachent leur consommation. La prostitution étant illégale, les prostituées sont envoyées en centre de rééducation quand elles sont arrêtées par la police. En revanche, l homosexualité n est plus illégale et a été effacée de la liste officielle des désordres mentaux en La pression sociale, elle, demeure Manque de prise de conscience gouvernementale et société civile bâillonnée «Malgré les mesures législatives (et parfois à cause d elles), la prise de conscience de l importance de la prévention et du soin du VIH-sida ont fait peu de progrès en Chine» (ONUSIDA, 2001 : 35). Le manque d ouverture dans la gestion de l épidémie et l insuffisance de l engagement politique à tous niveaux du gouvernement sont soulignés à plusieurs reprises (ONUSIDA, 2001 : 5). La gravité et le potentiel de propagation de l épidémie sont sous-estimés. Les plans de lutte contre le sida sont essentiellement médicaux et ne considèrent pas l épidémie comme un plus large problème de développement. Le contexte socio-économique, en particulier les inégalités sexuelles, la migration et la pauvreté ne sont pas pris en compte (ONUSIDA, 2001). Les lois et règles nationales qui existent ne sont souvent pas appliquées au niveau local. Les autorités locales ont tendance à minimiser la présence de l infection à VIH sur leur territoire afin de ne pas en donner une image négative au public et d afficher de bons résultats auprès du gouvernement central : «Beaucoup de gouvernements locaux ne veulent pas savoir, ou ne veulent pas que les autres sachent, ce qui se passe chez eux en matière de sida. Certaines autorités censurent l information et parfois même s opposent activement à toute recherche sur le sida.» Ce manque de prise de conscience se double d une crainte du potentiel de contestation politique que contient une lutte contre le sida prise en charge par la société civile. Celle-ci n a pas été mobilisée dans la lutte contre l infection à VIH. Et pour cause : le droit d association et la liberté d expression restent lettre morte en Chine. Il est donc impossible à de véritables organisations de terrain d émerger de la base. Seules les organisations non gouvernementales (ONG) occidentales interviennent dans ce domaine. En revanche, des départements gouvernementaux ont mis en place des ONG, les fameuses «organisations non gouvernementales organisées par le gouvernement» ou GONGOS 3 pour lutter contre l épidémie. Ainsi, le docteur Gao Yaojie, qui avait porté assistance médicale, information et réconfort psychologique aux villageois contaminés du Henan, a été intimidée et s est vu refuser la délivrance d un passeport pour aller chercher le prix Jonathan-Mann à Washington, en présence de Koffi Annan. Elle a également été accusée par les autorités d «aider les forces anti-chinoises». En août 2002, le militant Wan Yanhai a été arrêté pour avoir divulgué des documents concernant le trafic de sang contaminé dans le Henan. Ses distributions de préservatifs lui avaient déjà valu une arrestation. Enfin, certains médecins et épidémiologistes ont été intimidés et menacés (ONUSIDA, 2001 : 35), malgré leur approche apparemment non militante. Il ne faut pas sousestimer la crainte du gouvernement chinois face à toute forme d organisation citoyenne indépendante. Le sida constitue un sujet sensible pour le gouvernement chinois à plusieurs titres. Tout d abord par ce que l épidémie révèle de la société. Le gouvernement accepte qu on parle du VIH, de ses modes de transmission en termes techniques et médicaux, mais refuse que ses causes sociales soient interrogées. La propagation de l épidémie met en lumière des aspects de la société que le gouvernement voudrait cacher. Si le journaliste Zhang Jicheng qui avait révélé l ampleur de la contamination par le sang dans la province du Henan a été licencié, c est parce que le trafic de sang contaminé révèle l extrême pauvreté des campagnes chinoises et l appât du gain d autorités locales corrompues. Les mesures de censure qui ont été prises à l encontre des auteurs Wei Hui et Mian Mian pourraient ici être mises en parallèle. Leurs romans respectifs, Shanghai Baby et Les Bonbons chinois ne critiquent nullement le régime chinois, mais montrent une Chine urbaine dans laquelle la drogue et le sexe sont des produits de consommation. 3 Government - organised NGOs 10 Les Chinois d Île-de-France et l infection à VIH - Arcat

13 La peur et la discrimination comme obstacles à la prévention «En Chine, la peur et la discrimination constituent un sérieux obstacle à la mise en œuvre des programmes de prévention.» (ONUSIDA, 2001 : 51) Des lois nationales affirment que les personnes infectées par le VIH ne sauraient être victimes de discrimination. Cependant, les autorités locales continuent à voter des lois discriminatoires. Le rapport d ONUSIDA précise qu en mai 2001, les autorités de la ville de Chengdu ont rédigé des réglementations obligeant les personnes travaillant dans les bars, les hôtels, les agences de voyage, les salons de beauté, les bains publics et les piscines à passer une batterie de tests pour repérer les porteurs d infections sexuellement transmissibles. Les personnes séropositives au VIH devaient quitter leur travail et il leur était interdit de se marier. À Pékin, les employeurs doivent signaler aux autorités sanitaires les personnes suspectées d être infectées. Les réglementations locales préconisent des formes diverses de discrimination : interdiction de se marier, exclusion de la scolarité et du travail, des piscines, etc. Les cas de pratique de discrimination ne sont également pas rares. Par exemple, des unités de travail ont été prévenues de la séropositivité de leur employé. Cependant, des procès ont été intentés contre ces unités de travail, procès gagnés par les victimes. Une prévention chaste et vague Si l État chinois a pris des engagements en termes d investissement dans la prévention, celle-ci reste technique et imprégnée de chasteté. Elle a cependant considérablement évolué. La prévention, axée sur la peur, a tout d abord relayé l idée que la maladie concernait les étrangers et les populations à risques. Une étude de textes publiés dans la presse médicale officielle chinoise, en 1997 (Cattelain, 1998), montrait qu il était encore fait référence au sida comme une maladie exportée par la décadence occidentale. Dans les années 1990, les spots de prévention du sida montraient un désert désolé. En revanche, la diffusion en 2001 de soirées spéciales mobilisant des vedettes chinoises à la télévision nationale a été considérée comme un signe important. La première conférence nationale sur le sida et les MST a eu lieu à Pékin en novembre Cependant, la même année, un spot télévisé mettant en scène un préservatif a été censuré. Ce qui amène ONUSIDA à commenter : «La censure et les restrictions concernant le VIH et le sida compromettent sévèrement une réponse efficace.» Parler de sexualité hors de toute référence morale demeure problématique, malgré les bouleversements que les mœurs sexuelles chinoises ont connus depuis la politique de réforme et d ouverture initiée en La promotion nationale du préservatif reste à faire et la prévention promeut le sexe dans le cadre des relations maritales comme meilleure protection. Ainsi, en juin 2001, le ministre de la Santé chinois, Zhang Wenkang, détaillait les mesures du plan quinquennal de lutte contre le sida. Les personnes seront encouragées à prendre des mesures préventives contre la maladie, «par exemple, à développer un mode de vie sain, sans trop de partenaires sexuels, et deuxièmement, sans prendre de drogue. Nous encourageons le sexe dans le mariage, et décourageons le sexe hors mariage.» (AP, 2001). Une pruderie illustrée par les propos d un médecin chinois, éduqué à Shanghai, travaillant en milieu hospitalier à Paris : «La prévention est axée sur le sida, ils font des affiches sur la maladie sans rentrer dans les détails pour la contamination. Ils parlent surtout des usagers de drogue, les drogués sont envoyés en centre de rééducation. Je suis toujours surprise quand je passe dans les couloirs du service de gynécologie [en France], il y a des affiches, des brochures où l on parle de sexe. Il n y aura jamais ça en Chine, même à l hôpital.» Ces choix de prévention paraissent décalés face à l évolution des mœurs chinoises. Ainsi, les adolescents ont des relations sexuelles avant le mariage de plus en plus jeunes et de plus en plus de personnes ont plusieurs partenaires avant de se marier. Mais, à cause des valeurs traditionnelles, l accent est mis sur la chasteté avant le mariage, et peu d éducation sexuelle est dispensée en Chine. Manquent les informations de base sur la sexualité, la reproduction et l usage du préservatif (ONUSIDA, 2001 : 54). Même les étudiants en médecine sont peu sensibilisés aux infections sexuellement transmissibles, le VIH notamment, comme en témoigne le médecin chinois que nous avons interrogé à Paris : «Il y a une ignorance totale des MST et du sida, même chez les étudiants en médecine. Les professeurs n en parlent jamais en cours. Au mieux, ils nous disent de lire le chapitre du livre chez nous le soir.» De même, le planning familial réserve la dispense d informations et la distribution de préservatifs aux femmes mariées (ONUSIDA, 2001 : 58). Information et perception des risques dans le public Les résultats de cette politique de prévention sont sans surprise : «Beaucoup de gens continuent de penser qu il est plus facile d être contaminé par une piqûre de moustique ou une poignée de main que par des injections intraveineuses ou le sexe non protégé.» «Il manque Les Chinois d Île-de-France et l infection à VIH - Arcat 11

14 à la vaste majorité des personnes non infectées une connaissance de base, les pratiques pour se protéger d une future infection et pour gérer les relations avec les personnes infectées.» (ONUSIDA, 2001 : 7). La prévention reste dominée par une approche en termes de groupes à risques, visant particulièrement les prostituées, les usagers de drogue et les travailleurs mobiles à l intérieur de la Chine. L illusion est ainsi entretenue que la population générale reste à l abri de l infection à VIH. Les sondages et études sur les connaissances, attitudes et pratiques prouvent un manque de connaissance «alarmant» concernant les modes de transmission. Ces mêmes études ont montré que, de manière générale, les femmes pensaient que la fidélité à un seul partenaire sexuel était la meilleure façon de se protéger. Dans une étude réalisée à Jining dans la province du Shandong, 40 % des hommes interrogés considéraient qu il était acceptable d avoir des relations extraconjugales et 95 % affirmaient que la monogamie était la meilleure protection contre le sida Les limites du diagnostic et de la prise en charge En quoi le système d accès aux soins et le mode de dépistage en Chine, marqués par l inégalité et la logique de rentabilité, influencent-ils le rapport des Chinois à la médecine en France? Le système de soins Aujourd hui, la majorité des Chinois se soigne par la médecine occidentale. On dénombre 3 millions de médecins à l occidentale, contre traditionnels. De plus, ces derniers utilisent en complémentarité des outils diagnostiques occidentaux (scanner, rayons X). De ce fait, moins de 5 % des hôpitaux restent uniquement spécialisés dans la médecine traditionnelle chinoise (MTC). Toutefois, dans le processus actuel de privatisation des soins, la MTC demeure selon Haski (2001) un recours pour les pauvres, car ses soins sont financièrement accessibles. Selon divers témoignages recueillis lors d une précédente étude (Ngugen, 2001), l accès aux soins hospitaliers en Chine serait des plus réduits pour la grande majorité de la population. La ségrégation en vigueur s exprimerait, d une part, par la grande hétérogénéité qualitative des soins dispensés et, d autre part, par le coût financier. Le système de soins étant, par pans entiers, privatisé. En fonction du métier de chacun et donc du statut social, les lieux de soins sont différents. Il existe des cliniques réservées du fait de leur coût aux étrangers et aux Chinois les plus riches. Les auteurs d un célèbre recueil de reportages pour les Chinois de l étranger (Zhang et Ye, 1986 : 98) interrogent un médecin exerçant dans l un de ces établissements : «Le centre gagne beaucoup, parce qu il ne pratique pas les soins gratuits, c est un joint-venture avec Hong Kong. Nos interventions sont de bonne qualité et efficaces. Même les salariés qui bénéficient des soins gratuits préfèrent venir ici et payer de leur poche.» Sur l échelle qualitative, suivent les établissements hospitaliers dispensant des soins corrects. Ils seraient gratuits pour les fonctionnaires des administrations et entreprises publiques et pour les membres du Parti communiste. Ces privilégiés possèdent une carte spécifique d accès. Pour les salariés de droit privé, les soins sont officiellement à la charge de l entreprise. Mais, en fait, elle ne rembourse, et bien souvent des années plus tard, qu une partie des frais, après le paiement des soins par le salarié. Les agriculteurs et petits commerçants doivent systématiquement payer de leurs deniers. S il est vrai que ces derniers gagnent parfois dix fois plus qu un ouvrier, ils n ont droits ni à une retraite ni à l assurance maladie. Les paysans pauvres, malades, doivent dépenser tous leurs revenus au détriment des autres postes comme l éducation des enfants. Ainsi, la pauvreté accroît les opportunités d être malade et la maladie fait basculer les familles dans la pauvreté. En plus du prix officiel des soins fixé par l établissement, tous ces non privilégiés doivent distribuer «beaucoup d enveloppes», sinon «tu n as jamais une consultation correcte» (Ngugen, 2001). Enfin, il existerait exceptionnellement des «hôpitaux» pour ceux qui n ont pas d argent ou qui viennent illégalement d une autre province. Selon une patiente chinoise de Beijing, les soins seraient si médiocres «que même si l on y entre pour une maladie bénigne, on n en sort pas vivant». Le matériel serait ancien, le personnel peu qualifié. De plus, «on doit amener nos médicaments, le couchage et l alimentation. Tout est, là aussi, à notre charge». Les Chinois ne s y rendraient donc qu en dernière issue mais «de toute façon, quand on n a pas d argent, on reste à la maison» (Ngugen, 2001). Le traitement des infections sexuellement transmissibles (IST) Ces caractéristiques de l accès au soin se retrouvent dans le traitement des IST en Chine. Le rapport d ONU- SIDA relève plusieurs facteurs qui contribuent à rendre le système de traitement des IST «chaotique» et qui obligent les malades à se tourner vers des «cliniques» privées ou à dissimuler leur maladie : le manque de programmes de prévention ; les mauvais diagnostics et traitements ; 12 Les Chinois d Île-de-France et l infection à VIH - Arcat

15 les frais élevés voire extrêmement élevés ; le manque de respect de la confidentialité et de l anonymat ; les jugements de valeur de la part du personnel médical. Le rapport explique que les hôpitaux louent leurs services de traitement à des groupes commerciaux qui prescrivent donc des traitements non recommandés. Cette logique de rentabilité ne favorise pas le conseil et la prévention, non générateur de revenu. Le dépistage du VIH et l accès aux traitements Actuellement, le dépistage du VIH est essentiellement effectué auprès de personnes incarcérées ou hospitalisées. Il est généralement obligatoire et systématique dans des institutions, comme les centres de réhabilitation pour les usagers de drogue et les centres de rééducation pour les prostituées. Cette forme de criminalisation potentielle de la séropositivité est un frein réel et important au dépistage. Quant au dépistage volontaire, il n est pas anonyme et son coût est élevé. Le rapport onusien souligne le manque de personnel médical qualifié, le manque de tests volontaires et de services de conseil. Dans le cas du VIH, les seuls programmes de traitement sont initiés à petite échelle souvent par des ONG internationales comme Save the Children et Australian Red Cross. Pratiquement aucun soutien psychologique ou social n est dispensé. La trithérapie commencerait à être dispensée à titre expérimental dans certaines provinces au moment où nous rédigeons ce rapport. Accès aux soins inégalitaire, dépistage institutionnalisé et sous contrôle d un pouvoir judiciaire et/ou médical, faiblesse des moyens en termes de traitements sont autant d obstacles qui freinent le dépistage volontaire et n incitent pas à se faire soigner. Cette description de la situation de l infection à VIH et la réponse que lui apportent les autorités nous donnent quelques pistes de réponse à la question : avec quels bagages les migrants arrivent-ils en France? Schématiquement, ils se sentent peu concernés par le sida car la prévention, axée sur une approche en termes de groupes à risques, reste vague et technique. Ils ont donc une faible perception des risques. Les futurs migrants ont une connaissance sommaire des modes de transmission de l épidémie et ne savent pas très bien comment s en protéger, accordant une place de choix à la fidélité et à la croyance en la «pureté des mœurs chinoises». Le dépistage est vécu comme un risque potentiel, car effectué dans une situation de rapport de pouvoir (hôpital ou incarcération), et pouvant entraîner des conséquences fâcheuses (renvoi de l unité de travail, interdiction de se marier ). Les traitements étant peu disponibles, et l accès aux soins inégalitaires, l intérêt de se faire dépister et soigner reste faible. Enfin, les réponses à l épidémie sont gérées par le gouvernement ou des émanations de structures gouvernementales, et non par de véritables associations locales issues de la société civile Des migrants exposés? Quelles sont les populations chinoises qui arrivent en Île-de-France? Quelles sont leurs spécificités vis-à-vis de l infection à VIH par rapport au reste de la population chinoise décrite précédemment? Les Chinois du sud du Zhejiang La migration du sud de la province du Zhejiang est la plus ancienne migration chinoise en France. Elle s est intensifiée depuis les années Une migration ancienne structurée autour de l entreprenariat et de la famille La région dite de Wenzhou se situe sur le littoral, au Sud de Shanghai. Très enclavée, montagneuse, elle n est reliée aux grandes villes du pays par le chemin de fer que depuis C est une zone traditionnelle d émigration, notamment vers l Europe : elle compte 8 millions d habitants, un million d «émigrés de l intérieur», c est-à-dire ayant quitté leur province pour s installer ailleurs en Chine, et à l étranger. On trouve des traces de cette migration en Europe dès la fin du XIX e siècle. Dans le district de Li Ao, à 16 km de la ville de Wenzhou, 60 % de la population vit outremer (MA MUNG, 2000). Cette migration est communément dite «Wenzhou», bien qu elle ne se limite pas au port de Wenzhou, mais comprenne des villages et bourgs ruraux des districts de Qingtian et Wencheng. Elle est étroitement liée au dynamisme économique de Wenzhou. Durant l ère maoïste même, pourtant hostile à l entreprenariat économique et au commerce, Wenzhou profite de son éloignement du centre pour créer des petits ateliers privés afin de sortir de la pauvreté. L ère des réformes transforme le dynamisme économique de la région en «modèle Wenzhou» : entreprise privée, réseau de distribution performant, industrie de Les Chinois d Île-de-France et l infection à VIH - Arcat 13

16 main-d œuvre, parfois à domicile (boutons, textile, chaussures, électronique bas de gamme ). Une promenade dans les villages dont sont issus les migrants en atteste : certains rez-de-chaussée d habitations sont occupés par les machines à coudre, à couper le tissu, les ouvrières transformant des fils de fer en cintres Les habitants de Wenzhou qualifient désormais leur ville de «petit Hong Kong». Pour les paysans et petits entrepreneurs qui n ont pas pu s insérer dans le développement économique de Wenzhou, la ville avoisinante, la migration est une forme possible d ascension sociale et une perspective de réussite. La migration Wenzhou est familiale. Tout d abord parce qu elle fonctionne «selon un modèle de migration familiale en chaîne» (Beja, 1999 : 62), un membre de la famille en faisant venir plusieurs autres et ainsi de suite. Si les migrants viennent en France, c est parce qu un ou plusieurs membres de leur famille s y trouvent déjà. De plus, la famille procure ce que la chercheuse Daniele Cologna nomme un «capital migratoire» (Cologna, 1998), c est-à-dire un ensemble de «ressources matérielles, sociales et culturelles» disponibles pour un individu né dans une famille issue d un qiaoxiang 4 afin qu il puisse quitter la Chine (légalement ou pas) et s installer à l étranger. Un système de solidarités familiales structure la migration autour de prêts réciproques d argent et d échange de services, sources de dettes financières et morales. Schématiquement, ce sont des couples ou de jeunes célibataires qui migrent. Les couples partent ensemble ou à quelques années d intervalle, après s être mariés et avoir conçu un enfant. Celui-ci reste en Chine et ne rejoint ses parents que plusieurs années après, quand ceux-ci sont plus stabilisés. De nombreux adolescents rejoignent donc leurs parents. Des jeunes paysans ou petits commerçants, peu éduqués Les données recueillies dans des recherches récentes (Guerassimov ; Cattelain et al., 2002) nous permettent de décrire les migrants primo-arrivants du sud du Zhejiang. Ils sont relativement jeunes, avec une forte proportion de ans. La proportion hommes/femmes est équilibrée. Ils exerçaient en Chine des professions peu qualifiées, paysans, petits entrepreneurs. Leur niveau scolaire n est pas très élevé. On peut estimer qu environ la moitié des adultes a un niveau primaire. Bien que nous n ayons pas de données précises dans ce domaine, nous pensons que la proportion de personnes analphabètes et ne maîtrisant pas le mandarin, la langue nationale, mais le dialecte local, est plus élevée chez les femmes. Ces données doivent être complétées par les chiffres d arrivée de mineurs dont l accroissement est constaté par l Éducation nationale et les instances de protection de l enfance. Depuis 1997, les Chinois constituent environ 30 % des élèves des structures d accueil de l académie de Paris, leur nombre ne cesse d augmenter depuis À l Aide sociale à l enfance (ASE) de Paris, le nombre absolu de jeunes Chinois augmente de manière constante pour atteindre plus d un quart des sollicitations en Ces mineurs sont aux 2/3 des garçons. Ils sont, en grande partie, âgés de 16 à 18 ans. Ils quittent la Chine à la fin de leurs études au collège, n ayant pas de véritable perspective d emploi en Chine. La question de l usage de drogue Nous verrons plus loin que les usagers de drogue chinois en Île-de-France sont originaires de la région de Wenzhou. Il convient ici de poser la question de l usage de drogue et de la prévalence du VIH parmi les usagers dans cette région en Chine. Le rapport d ONUSIDA détaille la progression géographique de l épidémie. Voici en quelle année, l épidémie de sida a commencé parmi les UDVI (ONUSIDA, 2001 : 15) : 1989 : Yunnan 1996 : Xinjiang 1997 : Guangxi, Sichuan 1998 : Guangdong 1999 : Gansu 2000 : Jiangxi Le rapport d ONUSIDA cite également 9 provinces qui peuvent être considérées au bord d une épidémie de VIH parmi les UDVI, car le taux de partage de seringues est élevé (ONUSIDA, 2001 : 16), parmi lesquelles le Jiangsu et le Fujian. Les migrants du sud du Zhejiang ne sont pas issus des provinces les plus touchées par l épidémie. Mais, toutes les provinces sont touchées par la consommation de drogue. Le taux de partage de seringueest partout élevé et l épidémie se propage rapidement. En l état, nous n avons pas de données sur la consommation de drogue et le partage de seringue dans la région de Wenzhou. Le développement économique de la ville de Wenzhou y a créé une classe moyenne qui possède les caractéristiques de celle décrite par l ONUSIDA : «Les personnes influentes ont de l argent à dépenser en alcool, drogue et sexe commercial. Cela place la classe moyenne chinoise en développement dans une position vulnérable pour attraper le VIH/sida.» (ONUSIDA, 2001 : 49). Cependant, nous verrons qu il nous est impossible d affirmer que les jeunes migrants usagers de drogue sont issus de ces classes 4 Village dont la majorité des résidants ont des proches à l étranger. 14 Les Chinois d Île-de-France et l infection à VIH - Arcat

17 moyennes, alors que la migration Wenzhou est majoritairement rurale Les Dongbei ou Chinois du Nord et des mégalopoles En chinois, Dongbei signifie «Nord-Est». Cette région de Chine a été la terre d élection des grandes entreprises d État, des énormes conglomérats de l industrie lourde, des mines ou du textile, pouvant employer jusqu à personnes. Dans le cadre du passage de la Chine à l «économie socialiste de marché», cette région a subi de plein fouet la politique de restructuration des entreprises d État largement déficitaires. Le taux de chômage y atteint par endroits 30 %. Il touche en priorité les ans et les femmes. Depuis 1997, cette région constitue un foyer migratoire à destination des pays industrialisés. Le terme de Dongbei sous lequel cette migration est connue en France paraît cependant limitatif : outre les trois provinces du Dongbei (Liaoning, Jilin, Heilongjiang), quelques grandes villes du Nord (Tianjin, Qingdao dans la province du Shandong, Zhengzhou, dans la province du Henan) ou plus au Sud (Shanghai, Nankin, Nanning dans le Guangxi) fournissent un contingent important de nouveaux migrants. Des migrants âgés, éduqués et déqualifiés Les études publiées récemment (Guerasimov et al., 2002 ; Cattelain et al., 2002) nous permettent de brosser un portrait type des migrants du Nord et des mégalopoles. Ce sont des migrants âgés, parmi lesquels la tranche des ans est la plus représentée. Nés à la fin des années 1950 ou au début des années 1960, ils étudient pendant la période troublée de la Révolution culturelle. La majorité a étudié jusqu au lycée, et plus d un tiers est diplômé de l université. Ils ont cependant reçu une éducation négligeant les connaissances techniques, dévalorisant les intellectuels, à fort accent idéologique et politique. Une fois diplômées, ces personnes travaillent pendant plusieurs années dans une entreprise d État en tant que techniciens, cadres, employés ou ouvriers. Mariés, les Chinois du Nord ont un enfant unique. Sans être particulièrement nantis, ils jouissent d un système social qui protège ses employés. Ils sont soignés gratuitement dans les hôpitaux publics. Cette migration connaît un taux de féminisation important, d environ 60 %, jusqu à 73 % dans certaines provinces du Nord. Il est très difficile d évaluer le niveau de vie en Chine des migrants du Nord. La migration est à la fois le signe d une richesse toute relative (les plus pauvres n ont pas les moyens de payer les frais de départ) et d une pauvreté comme facteur incitant au départ. Un migrant interrogé dans une précédente recherche, répondait à la question de savoir si les personnes qui partaient étaient riches ou pauvres (Cattelain et al., 2002 : 57) : «Ni l un ni l autre. Personne n ose prêter de l argent aux pauvres, car ils n ont pas la capacité de le rendre. Ceux qui ont beaucoup d argent vivent très bien en Chine. Ils ne viennent pas ici. Ils peuvent voyager. Ce sont ceux qui peuvent rendre l argent qui viennent ici.» Les personnes qui arrivent en Île-de-France ne sont donc pas nécessairement les plus démunies de richesse matérielle ou de relations sociales. Cependant, ce réseau ne suffit pas à réparer les fractures qu elles subissent avant de migrer. Des fragilités cumulées En effet, les migrants du Nord et des mégalopoles ont connu au cours des années 1990, des ruptures, parfois cumulées qui les fragilisent considérablement : perte d emploi due aux restructurations du secteur étatique et dégradation des relations avec le conjoint pouvant aboutir au divorce. Le marché de l emploi saturé procure peu d opportunités aux personnes de cet âge, la concurrence à outrance et la corruption limitent les chances de réussite de l entreprenariat. Ces personnes connaissent donc une chute de leur niveau de vie, un déclassement social sans aucune perspective. Il devient difficile de payer les frais de scolarité de leur enfant unique, d autant plus élevés qu il est au collège ou au lycée. La migration est alors envisagée comme voie de reclassement social et affectif. Ces personnes sont donc particulièrement isolées quand elles décident de migrer. Imprégnées toute leur vie de l idéologie communiste peu ouverte sur l étranger, et conservatrice, elles connaissent mal le monde extérieur et la modernité. Ainsi, en plus des failles concernant la population chinoise générale, il convient de souligner les spécificités suivantes parmi les migrants venant en France faiblesse du niveau d étude et migration familiale induisant de fortes pressions sociales pour les populations du Zhejiang, idéologie conservatrice et accumulation de fragilités (divorce, chômage, déclassement social ) pour les migrants du Nord et des mégalopoles. Les Chinois d Île-de-France et l infection à VIH - Arcat 15

JOURNÉE À THÈME MBA CONDITIONS D IMPLANTATION ET DE COMMERCIALISATION EN CHINE

JOURNÉE À THÈME MBA CONDITIONS D IMPLANTATION ET DE COMMERCIALISATION EN CHINE JOURNÉE À THÈME MBA CONDITIONS D IMPLANTATION ET DE COMMERCIALISATION EN CHINE Jean-Christophe ZWICK 7 mars 1994 Université de Lausanne - MBA HEC IMPLANTATION - CHINE Situation économique et politique

Plus en détail

POLITIQUE D ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES

POLITIQUE D ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES POLITIQUE D ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES MAI 2008 POLITIQUE D EGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES 1. LE CONTEXTE L égalité entre les femmes et les hommes est une condition essentielle au développement

Plus en détail

PROMOUVOIR LA SANTÉ ET LES DROITS SEXUELS ET REPRODUCTIFS

PROMOUVOIR LA SANTÉ ET LES DROITS SEXUELS ET REPRODUCTIFS PROMOUVOIR LA SANTÉ ET LES DROITS SEXUELS ET REPRODUCTIFS Positionnement en vue de la session spéciale des (22 septembre 2014) 2 1. FACE À UN AVENIR INCERTAIN, LES GOUVERNEMENTS DOIVENT SE REMOBILISER

Plus en détail

D A N S L E S PAY S F R A N C O P H O N E S

D A N S L E S PAY S F R A N C O P H O N E S REGARD SUR L EPIDEMIE DU VIH D A N S L E S PAY S F R A N C O P H O N E S Photo: ONUSIDA Levier de la riposte au sida, l ONUSIDA s emploie à bâtir l action politique et à promouvoir les droits de tous les

Plus en détail

Santé des étudiants et précarité : éléments de contexte

Santé des étudiants et précarité : éléments de contexte Santé des étudiants et précarité : éléments de contexte Dossier de synthèse documentaire et bibliographique Réactualisation - novembre 2011 Marseille : 18, rue Stanislas Torrents 13006 Marseille Tél. :

Plus en détail

Les approches de réduction des méfaits trouvent un certain appui dans la population québécoise*

Les approches de réduction des méfaits trouvent un certain appui dans la population québécoise* INSTITUT NATIONAL DE SANTÉ PUBLIQUE DU QUÉBEC Les approches de réduction des méfaits trouvent un certain appui dans la population québécoise* Denis Hamel, statisticien Unité Connaissance-surveillance MISE

Plus en détail

Z I G U I N C H O R SITUATION ECONOMIQUE ET SOCIALE REGIONALE 2013. Service Régional de la Statistique et de la Démographie de Ziguinchor

Z I G U I N C H O R SITUATION ECONOMIQUE ET SOCIALE REGIONALE 2013. Service Régional de la Statistique et de la Démographie de Ziguinchor Z I G U I N C H O R REPUBLIQUE DU SENEGAL Un Peuple Un But Une Foi ------------------ MINISTERE DE L ECONOMIE, DES FINANCES ET DU PLAN ------------------ AGENCE NATIONALE DE LA STATISTIQUE ET DE LA DEMOGRAPHIE

Plus en détail

Migration: un plus pour la Suisse Relations entre État social et migration: la position de Caritas

Migration: un plus pour la Suisse Relations entre État social et migration: la position de Caritas Migration: un plus pour la Suisse Relations entre État social et migration: la position de Caritas Prise de position de Caritas_mars 2011 Migration: un plus pour la Suisse En bref: Quel est l effet de

Plus en détail

Plan d Action de Ouagadougou contre la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants, tel qu adopté par la Conférence

Plan d Action de Ouagadougou contre la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants, tel qu adopté par la Conférence Plan d Action de Ouagadougou contre la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants, tel qu adopté par la Conférence ministérielle sur la migration et le développement. Plan d Action

Plus en détail

Pourquoi inclure la fourniture de services dans la proposition? Eléments à prendre en compte dans l analyse de situation

Pourquoi inclure la fourniture de services dans la proposition? Eléments à prendre en compte dans l analyse de situation Aide technique pour les propositions de la série 8 du Fonds mondial Zone élargie Zone de fourniture de services Prévention Communication pour la modification du comportement écoles et extension communautaire

Plus en détail

Les usagers de drogues âgés de 40 ans et plus pris en charge dans les structures de soins pour leurs problèmes d addiction

Les usagers de drogues âgés de 40 ans et plus pris en charge dans les structures de soins pour leurs problèmes d addiction Les usagers de drogues âgés de 40 ans et plus pris en charge dans les structures de soins pour leurs problèmes d addiction OFDT Note n 2010-12 Saint-Denis, le 09/08/2010 Introduction Les premières structures

Plus en détail

À retenir... 1. Ce qu en disent les acteurs communautaires

À retenir... 1. Ce qu en disent les acteurs communautaires 1 Volet 4 : Ainé-e-s Table des matières À retenir... 1 Ce qu en disent les acteurs communautaires... 1 1. Un portrait des aîné e s du quartier... 2 1.1 Répartition des personnes âgées de 65 ans et plus...

Plus en détail

COVALENCE ANALYST PAPERS. Sida en Chine et réponse des entreprises privées

COVALENCE ANALYST PAPERS. Sida en Chine et réponse des entreprises privées COVALENCE ANALYST PAPERS Sida en Chine et réponse des entreprises privées Olivier Milici, University of Geneva (Switzerland), analyste stagiaire, Covalence SA, Geneve, 06.01.2007 1. Introduction La Chine

Plus en détail

DONNER NAISSANCE NE DOIT PAS ÊTRE UNE QUESTION DE VIE OU DE MORT

DONNER NAISSANCE NE DOIT PAS ÊTRE UNE QUESTION DE VIE OU DE MORT DONNER NAISSANCE NE DOIT PAS ÊTRE UNE QUESTION DE VIE OU DE MORT Mise à jour avec rétroinformation technique de décembre 2012 Chaque jour, près de 800 femmes meurent durant la grossesse ou l accouchement

Plus en détail

C R É D I T A G R I C O L E A S S U R A N C E S. Des attitudes des Européens face aux risques

C R É D I T A G R I C O L E A S S U R A N C E S. Des attitudes des Européens face aux risques C R É D I T A G R I C O L E A S S U R A N C E S Observatoire Ipsos-LogicaBusiness Consulting/Crédit Agricole Assurances Des attitudes des Européens face aux risques Fiche technique Ensemble : 7245 répondants

Plus en détail

Acteur majeur de la lutte contre le sida Antenne genevoise de l Aide Suisse contre le Sida Membre de la Coalition internationale PLUS

Acteur majeur de la lutte contre le sida Antenne genevoise de l Aide Suisse contre le Sida Membre de la Coalition internationale PLUS Acteur majeur de la lutte contre le sida Antenne genevoise de l Aide Suisse contre le Sida Membre de la Coalition internationale PLUS Groupe sida Genève 9, rue du Grand-Pré CH-1202 Genève info@groupesida.ch

Plus en détail

LES SOINS DE SANTÉ POUR LES MIGRANTS SANS PAPIERS EN SUISSE SERVICES

LES SOINS DE SANTÉ POUR LES MIGRANTS SANS PAPIERS EN SUISSE SERVICES LES SOINS DE SANTÉ POUR LES MIGRANTS SANS PAPIERS EN SUISSE SERVICES UN CONTEXTE PLEIN DE CONTRASTES Dans la plupart des pays analysés, un écart peut être observé entre les normes définies par les droits

Plus en détail

AZ A^kgZi Yj 8^idnZc

AZ A^kgZi Yj 8^idnZc Bienvenue à l âge de la majorité! l État vous présente vos droits et devoirs ainsi que les principes fondamentaux de la République à travers «Le Livret du Citoyen» Nom... Prénom... Date de naissance...

Plus en détail

Les jeunes non mariés

Les jeunes non mariés Les jeunes non mariés et les grossesses non désirées Introduction Il est important de veiller à ce que les jeunes non mariés disposent d informations et de services de contraception. Les grossesses non

Plus en détail

Les étudiants dans le rouge : l impact de l endettement étudiant

Les étudiants dans le rouge : l impact de l endettement étudiant Page1 Volume 4, numéro 1 Les étudiants dans le rouge : l impact de l endettement étudiant Extraits de «Endettement étudiant : État des lieux, déterminants et impacts», Fédération étudiante universitaire

Plus en détail

REFERENTIEL PROFESSIONNEL DES ASSISTANTS DE SERVICE SOCIAL

REFERENTIEL PROFESSIONNEL DES ASSISTANTS DE SERVICE SOCIAL 1 REFERENTIEL PROFESSIONNEL DES ASSISTANTS DE SERVICE SOCIAL DEFINITION DE LA PROFESSION ET DU CONTEXTE DE L INTERVENTION L assistant de service social exerce de façon qualifiée, dans le cadre d un mandat

Plus en détail

CHAPITRE 2. Population, ménages et familles

CHAPITRE 2. Population, ménages et familles CHAPITRE 2 Population, ménages et familles Les faits saillants Enquête sur les conditions de vie en Haïti Distribution spatiale, structure par âge et par sexe de la population Le taux d urbanisation de

Plus en détail

Sida : «Avant d arrêter le préservatif, faites le test»

Sida : «Avant d arrêter le préservatif, faites le test» Sida : «Avant d arrêter le préservatif, faites le test» Dossier de presse Juin 2008 Sida : le test du dépistage encore trop peu souvent associé à l arrêt du préservatif dans le couple Situation de l infection

Plus en détail

1er thème: comment les revenus et les prix influencent-ils les choix des consommateurs?

1er thème: comment les revenus et les prix influencent-ils les choix des consommateurs? Ménages et consommation 1er thème: comment les revenus et les prix influencent-ils les choix des consommateurs? question 1: comment le revenu des ménages est-il réparti? question 2: quelle est l influence

Plus en détail

Organiser une permanence d accès aux soins de santé PASS

Organiser une permanence d accès aux soins de santé PASS Établissements de santé Droits et accueil des usagers Organiser une permanence d accès aux soins de santé PASS Recommandations et indicateurs Préface Faire face aux inégalités de santé qui touchent tout

Plus en détail

Liste de vérification pour la planification des services d approche

Liste de vérification pour la planification des services d approche Liste de vérification pour la planification des services d approche Janvier 2014 La présente liste de vérification s adresse aux praticiens de la santé publique qui font du travail de proximité auprès

Plus en détail

L OBSERVATOIRE LCL EN VILLE - RÉALISÉ PAR BVA L ÉCONOMIE DU PARTAGE, ZOOM SUR LES JEUNES URBAINS. Juin 2014

L OBSERVATOIRE LCL EN VILLE - RÉALISÉ PAR BVA L ÉCONOMIE DU PARTAGE, ZOOM SUR LES JEUNES URBAINS. Juin 2014 L OBSERVATOIRE LCL EN VILLE - RÉALISÉ PAR BVA L ÉCONOMIE DU PARTAGE, ZOOM SUR LES JEUNES URBAINS Juin 2014 Contacts BVA : Céline BRACQ Directrice BVA Opinion Lilas BRISAC Chargée d études 01 71 16 88 00

Plus en détail

Un besoin identifié : les jeunes et leur santé (état des lieux et constat)

Un besoin identifié : les jeunes et leur santé (état des lieux et constat) Un besoin identifié : les jeunes et leur santé (état des lieux et constat) «Si, globalement, les adolescents se disent en meilleure santé que les adultes, il convient, au regard des résultats qui suivent

Plus en détail

AVIS N 68 DU BUREAU DU CONSEIL DE L EGALITE DES CHANCES ENTRE HOMMES ET FEMMES DU 14 FEVRIER 2003, RELATIF AU TRAVAIL AUTORISÉ POUR LES PENSIONNÉS :

AVIS N 68 DU BUREAU DU CONSEIL DE L EGALITE DES CHANCES ENTRE HOMMES ET FEMMES DU 14 FEVRIER 2003, RELATIF AU TRAVAIL AUTORISÉ POUR LES PENSIONNÉS : AVIS N 68 DU BUREAU DU CONSEIL DE L EGALITE DES CHANCES ENTRE HOMMES ET FEMMES DU 14 FEVRIER 2003, RELATIF AU TRAVAIL AUTORISÉ POUR LES PENSIONNÉS : ÉLÉVATION DES PLAFONDS À PARTIR DU 1 ER JANVIER 2002

Plus en détail

LUTTER POUR UNE MEILLEURE SANTÉ : QUE PEUT-ON FAIRE DANS NOTRE QUARTIER?

LUTTER POUR UNE MEILLEURE SANTÉ : QUE PEUT-ON FAIRE DANS NOTRE QUARTIER? LUTTER POUR UNE MEILLEURE SANTÉ : QUE PEUT-ON FAIRE DANS NOTRE QUARTIER? Résumé des trois enjeux présentés lors de l Assemblée publique du comité de lutte en santé de la Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles

Plus en détail

Les obstacles : Solutions envisageables :

Les obstacles : Solutions envisageables : 1. Quels sont les obstacles auxquels les citoyens européens doivent faire face dans l exercice de leurs droits? Que pourrait-on faire pour alléger ces obstacles? Les obstacles : Tout d abord, il y a un

Plus en détail

Cinzia Grassi, Loredana Ceccacci, Anna Elisa D Agostino Observatoire pour le contraste de la pédophilie et de la pornographie enfantine

Cinzia Grassi, Loredana Ceccacci, Anna Elisa D Agostino Observatoire pour le contraste de la pédophilie et de la pornographie enfantine 14. La collecte de données sur la violence envers les enfants Cinzia Grassi, Loredana Ceccacci, Anna Elisa D Agostino Observatoire pour le contraste de la pédophilie et de la pornographie enfantine Introduction

Plus en détail

pas de santé sans ressources humaines

pas de santé sans ressources humaines Résumé Une vérité universelle : pas de santé sans ressources humaines + alliance mondiale pour les personnels de santé Résumé Objectif Le présent rapport est destiné à éclairer les débats du troisième

Plus en détail

VIH : Parlons-en franchement!

VIH : Parlons-en franchement! VihCouv_vert(2011_02) 08/02/11 13:27 Page1 DESSINS PHILIPPE DELESTRE VIH : Parlons-en franchement! VIH : Parlons-en franchement! LE VIH C EST QUOI? Le VIH est un virus. C est le virus du Sida. VIH ÇA VEUT

Plus en détail

"La santé des étudiants en 2015"

La santé des étudiants en 2015 Dossier de Presse "La santé des étudiants en 2015" 9 ème Enquête Nationale 1999 2015 Enquête Santé d emevia Depuis plus de 16 ans, à l écoute des étudiants 1 Sommaire EmeVia et les mutuelles étudiantes

Plus en détail

TABAC : PREMIER BILAN SUR L APPLICATION DE LA LOI EVIN EN MILIEU SCOLAIRE. Dossier de Presse

TABAC : PREMIER BILAN SUR L APPLICATION DE LA LOI EVIN EN MILIEU SCOLAIRE. Dossier de Presse TABAC : PREMIER BILAN SUR L APPLICATION DE LA LOI EVIN EN MILIEU SCOLAIRE Dossier de Presse Contacts presse OFDT : Julie-Emilie Adès/ 01 53 20 95 16 / juade@ofdt.fr MILDT: Patrick Chanson / 01 44 63 20

Plus en détail

P.S.E. 1 ère situation d évaluation

P.S.E. 1 ère situation d évaluation Lycée X Ville Session 201 P.S.E. 1 ère situation d évaluation Première Bac Professionnel Spécialité du diplôme Académie de Nancy-Metz Durée : 55 minutes NOM :. Prénom :. NOTE : / 18 NOTE : / 09 FOLIO :

Plus en détail

asdf Deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement Madrid (Espagne) 8-12 avril 2002 madrid

asdf Deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement Madrid (Espagne) 8-12 avril 2002 madrid Madrid (Espagne) 8-12 avril 2002 Promouvoir la santé et le bien-être des personnes âgées : actif «Nous sommes témoins d une révolution silencieuse qui bien au-delà de la sphère démographique a des incidences

Plus en détail

CONFÉRENCE DE PRESSE 4 septembre 2013 à Paris

CONFÉRENCE DE PRESSE 4 septembre 2013 à Paris CONFÉRENCE DE PRESSE 4 septembre 2013 à Paris UNE PHOTOGRAPHIE DE L APPRENTISSAGE EN FRANCE EN 2013 À l occasion de la rentrée des jeunes en apprentissage Résultats et analyse du BAROMÈTRE DE LA VIE DE

Plus en détail

2012-2016 4+4 4+4 2012-2016. Stratégie du Pôle Social. Stratégie du Pôle Social

2012-2016 4+4 4+4 2012-2016. Stratégie du Pôle Social. Stratégie du Pôle Social 2012-2016 Stratégie du Pôle Social 4+4 4+4 Stratégie du Pôle Social 2012-2016 »YɪàL G Ö dg á«é«jgî SG 4+4 2012-2016 Introduction Notre pays entre dans une nouvelle phase de construction d un projet national

Plus en détail

1 ère manche Questions fermées

1 ère manche Questions fermées Quiz VIH 2011 1 ère manche Questions fermées Crips Ile-de-France / Mise à jour : août 2015 Thème : Dépistage Un test VIH négatif indique toujours que la personne qui a fait le test n est pas contaminée

Plus en détail

LES RÉFÉRENTIELS RELATIFS AUX ÉDUCATEURS SPÉCIALISÉS

LES RÉFÉRENTIELS RELATIFS AUX ÉDUCATEURS SPÉCIALISÉS LES RÉFÉRENTIELS RELATIFS AUX ÉDUCATEURS SPÉCIALISÉS 1. RÉFÉRENTIEL PROFESSIONNEL D ÉDUCATEUR SPÉCIALISÉ 2. RÉFÉRENTIEL ACTIVITÉS 3. RÉFÉRENTIEL DE 4. RÉFÉRENTIEL DE CERTIFICATION 5. RÉFÉRENTIEL DE FORMATION

Plus en détail

Une approche selon la réduction des méfaits pour les utilisateurs de drogues injectables (UDI) Position adoptée en janvier 2005

Une approche selon la réduction des méfaits pour les utilisateurs de drogues injectables (UDI) Position adoptée en janvier 2005 1 Le partenariat des organismes communautaires du Nouveau-Brunswick liés au sida ÉNONCÉ DE POSITION Une approche selon la réduction des méfaits pour les utilisateurs de drogues injectables (UDI) Position

Plus en détail

Enquête publique sur les changements climatiques -------- Compléments aux graphiques

Enquête publique sur les changements climatiques -------- Compléments aux graphiques Enquête publique sur les changements climatiques -------- Compléments aux graphiques Les résultats de l enquête sont analysés d après le nombre de variables explicatives pouvant influencer le comportement,

Plus en détail

Asie centrale. Environnement opérationnel. Kazakhstan. Kirghizistan. Ouzbékistan. Tadjikistan. Turkménistan

Asie centrale. Environnement opérationnel. Kazakhstan. Kirghizistan. Ouzbékistan. Tadjikistan. Turkménistan Environnement opérationnel Kazakhstan Kirghizistan Ouzbékistan Tadjikistan Turkménistan Les abondantes réserves de pétrole et de gaz de l Asie centrale expliquent en partie l importance géopolitique que

Plus en détail

ACCÉLÉRER METTRE FIN À L ÉPIDÉMIE DE SIDA D ICI À 2030

ACCÉLÉRER METTRE FIN À L ÉPIDÉMIE DE SIDA D ICI À 2030 ACCÉLÉRER METTRE FIN À L ÉPIDÉMIE DE SIDA D ICI À 2030 Mettre fin à l épidémie de sida ces mots renferment de tels espoirs et de telles promesses. Grâce à des engagements mondiaux et à des objectifs précis,

Plus en détail

les Contrats de mariage, les régimes matrimoniaux

les Contrats de mariage, les régimes matrimoniaux Personnes et familles Vie familiale / vie à deux les Contrats de mariage, les régimes matrimoniaux www.notaires.paris-idf.fr Vie familiale, vie à deux LES CONTRATS DE MARIAGE ET LES RÉGIMES MATRIMONIAUX

Plus en détail

LA SOLIDARITE INTERNATIONALE ET LES ENTREPRISES.

LA SOLIDARITE INTERNATIONALE ET LES ENTREPRISES. LA SOLIDARITE INTERNATIONALE ET LES ENTREPRISES. Une approche commune et des engagements des Associations de solidarité internationale et des Syndicats. 2010 Sommaire Préambule, p.2 Le contexte, p.3 Pourquoi

Plus en détail

Conférence mondiale sur les déterminants sociaux de la santé. Déclaration politique de Rio sur les déterminants sociaux de la santé

Conférence mondiale sur les déterminants sociaux de la santé. Déclaration politique de Rio sur les déterminants sociaux de la santé Déclaration politique de Rio sur les déterminants sociaux de la santé Rio de Janeiro (Brésil), 21 octobre 2011 1. À l invitation de l Organisation mondiale de la Santé, nous, Chefs de Gouvernement, Ministres

Plus en détail

Décision du Défenseur des droits MDE-MSP-2014-185

Décision du Défenseur des droits MDE-MSP-2014-185 Décision du Défenseur des droits MDE-MSP-2014-185 RESUMÉ ANONYMISÉ DE LA DÉCISION Décision relative à une Recommandation Domaines de compétence de l Institution : Défense des droits de l'enfant, Droits

Plus en détail

La Mutuelle Des Etudiants, 10 ans de lutte contre le VIH

La Mutuelle Des Etudiants, 10 ans de lutte contre le VIH La Mutuelle Des Etudiants, 10 ans de lutte contre le VIH www.lmde.com La Mutuelle des Étudiants - LMDE : mutuelle soumise aux dispositions du livre II du code de la Mutualité. SIREN 431 791 672. Siège

Plus en détail

Guide pratique pour lutter contre le cyber-harcèlement entre élèves

Guide pratique pour lutter contre le cyber-harcèlement entre élèves Guide pratique pour lutter contre le cyber-harcèlement entre élèves AVANT-PROPOS A l occasion des premières Assises Nationales sur le harcèlement à l École des 2 et 3 mai 2011, Luc CHATEL, ministre de

Plus en détail

Baromètre BVA Santé. Vieillissement & Silver économie - Vague 1 - pour Orange Healthcare et MNH

Baromètre BVA Santé. Vieillissement & Silver économie - Vague 1 - pour Orange Healthcare et MNH Baromètre BVA Vieillissement & Silver économie - Vague 1 - pour Orange Healthcare et MNH en partenariat avec le Figaro avec le concours scientifique de la Chaire de Sciences Po Fiche technique Recueil

Plus en détail

L endettement chez les jeunes Rapport final

L endettement chez les jeunes Rapport final L endettement chez les jeunes Rapport final Résultats du sondage pour le secteur d Alma L école secondaire Séminaire Marie-Reine-du-Clergé ainsi que le Collège d Alma Remis au : Service budgétaire de Lac-

Plus en détail

VIH/SIDA ET GENRE SEXUEL Juillet 2006

VIH/SIDA ET GENRE SEXUEL Juillet 2006 VIH/SIDA ET GENRE SEXUEL Juillet 2006 1, rue Nicholas, Bureau 726, Ottawa ON K1N 7B7 Téléphone: (613) 233 7440 Télec: (613) 233 8361 Courriel: info@icad-cisd.com Site internet: www.icad-cisd.com INTRODUCTION

Plus en détail

Orientations. gouvernementales. en matière. d agression. sexuelle. Plan d action

Orientations. gouvernementales. en matière. d agression. sexuelle. Plan d action Orientations gouvernementales en matière d agression sexuelle Plan d action Édition produite par : La Direction des communications du ministère de la Santé et des Services sociaux Pour obtenir d autres

Plus en détail

Le jeu «Si le monde était un village» Source : Afric Impact

Le jeu «Si le monde était un village» Source : Afric Impact Le jeu «Si le monde était un village» Source : Afric Impact Niveau / âge des participants Enfants (à partir de 12 ans), adolescents et adultes. Temps/durée d animation Environ ¼ d heure. Nombre d animateurs

Plus en détail

LES ÉLÈVES INSCRITS EN FORMATION PROFESSIONNELLE ET LEURS BESOINS SPÉCIFIQUES DE SOUTIEN À LA PERSÉVÉRANCE ET À LA RÉUSSITE. QUI SONT-ILS VRAIMENT?

LES ÉLÈVES INSCRITS EN FORMATION PROFESSIONNELLE ET LEURS BESOINS SPÉCIFIQUES DE SOUTIEN À LA PERSÉVÉRANCE ET À LA RÉUSSITE. QUI SONT-ILS VRAIMENT? LES ÉLÈVES INSCRITS EN FORMATION PROFESSIONNELLE ET LEURS BESOINS SPÉCIFIQUES DE SOUTIEN À LA PERSÉVÉRANCE ET À LA RÉUSSITE. QUI SONT-ILS VRAIMENT? Élisabeth Mazalon et Sylvain Bourdon Université de Sherbrooke

Plus en détail

Campagne nationale pour l élimination des fistules obstétricales en Mauritanie

Campagne nationale pour l élimination des fistules obstétricales en Mauritanie Campagne nationale pour l élimination des fistules obstétricales en Mauritanie Contexte de la fistule obstétricale Situation en Mauritanie Progrès au niveau Pays/ Mise en œuvre Défis pour les années à

Plus en détail

Résumé. 1 Les chiffres du recensement général de la population et de l habitat (RGPH2) de 2009 sont en cours exploitation. Les données seront rendues

Résumé. 1 Les chiffres du recensement général de la population et de l habitat (RGPH2) de 2009 sont en cours exploitation. Les données seront rendues Résumé Cette étude a été lancée par l Organisation Internationale pour les Migrations à la demande du Gouvernement du Tchad par le biais du Ministère des Affaires Etrangères et de l Intégration Africaine.

Plus en détail

Les personnes handicapées ont les mêmes droits

Les personnes handicapées ont les mêmes droits Les personnes handicapées ont les mêmes droits La stratégie européenne 2010-2020 en faveur des personnes handicapées Commission européenne Égalité des droits, égalité des chances La valeur ajoutée européenne

Plus en détail

Sociologie des joueurs en ligne

Sociologie des joueurs en ligne Mars 2013 Sociologie des joueurs en ligne Enquête ARJEL 2012 Autorité de régulation des jeux en ligne 2 Propos introductifs à l enquête sur la sociologie des joueurs Au-delà de la publication trimestrielle

Plus en détail

Avis sur «Priorité jeunesse : évolution de la carte Région pour la rentrée 2014-2015 et mise en place du Pass Région Santé»

Avis sur «Priorité jeunesse : évolution de la carte Région pour la rentrée 2014-2015 et mise en place du Pass Région Santé» Juin 2014 Avis sur «Priorité jeunesse : évolution de la carte Région pour la rentrée 2014-2015 et mise en place du Pass Région Santé» Résultat du vote : 73 POUR 1 ABSTENTION Rapporteur : M. Gérard GRANIER

Plus en détail

DEBAT PHILO : L HOMOSEXUALITE

DEBAT PHILO : L HOMOSEXUALITE Ecole d Application STURM Janvier-Février 2012 CM2 Salle 2 Mme DOUILLY DEBAT PHILO : L HOMOSEXUALITE Sujet proposé par les élèves et choisi par la majorité. 1 ère séance : définitions et explications Réflexion

Plus en détail

MONITEUR-EDUCATEUR ANNEXE I : REFERENTIEL PROFESSIONNEL. Le moniteur-éducateur intervient dans des contextes différents :

MONITEUR-EDUCATEUR ANNEXE I : REFERENTIEL PROFESSIONNEL. Le moniteur-éducateur intervient dans des contextes différents : MONITEUR-EDUCATEUR ANNEXE I : REFERENTIEL PROFESSIONNEL 1.1 DEFINITION DE LA PROFESSION ET DU CONTEXTE DE L INTERVENTION Le moniteur-éducateur participe à l'action éducative, à l'animation et à l'organisation

Plus en détail

9.11 Les jeux de hasard et d argent

9.11 Les jeux de hasard et d argent 9.11 Les jeux de hasard et d argent Maud Pousset, Marie-Line Tovar 288 Les jeux de hasard et d argent (JHA) constituent une activité ancienne et répandue, mais longtemps interdite. Leur offre s est étoffée,

Plus en détail

ISBN-13 : 978-2-922325-43-0 Dépôt légal : Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2009

ISBN-13 : 978-2-922325-43-0 Dépôt légal : Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2009 REMERCIEMENTS AUX PARTENAIRES Cette étude a été réalisée grâce à la participation financière de la Commission des partenaires du marché du travail et du ministère de l Éducation, du Loisir et du Sport.

Plus en détail

Préparer la formation

Préparer la formation Préparer Profédus propose des exemples variés de contenus d enseignement en éducation à la santé. Les fiches ne sont pas conçues en «prêt à penser» ; elles restent largement enracinées dans le contexte

Plus en détail

EVALUATION DU DISPOSITIF DEPARTEMENTAL EDUCATIF DE FORMATION ET D INSERTION (D 2 EFI)

EVALUATION DU DISPOSITIF DEPARTEMENTAL EDUCATIF DE FORMATION ET D INSERTION (D 2 EFI) EVALUATION DU DISPOSITIF DEPARTEMENTAL EDUCATIF DE FORMATION ET D INSERTION (D 2 EFI) Note méthodologique relative à l outil de suivi en continu du projet de formation et du projet professionnel La direction

Plus en détail

Le point sur la couverture du risque maladie au Niger

Le point sur la couverture du risque maladie au Niger REPUBLIQUE DU NIGER MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE ET DE LA LUTTE CONTRE LES ENDEMIES Le point sur la couverture du risque maladie au Niger I PLACE ACTUELLE DE L ASSURANCE MALADIE 1. Recensement des dispositions

Plus en détail

ARRÊTÉ du. Projet d arrêté fixant le programme d'enseignement de santé et social en classe de seconde générale et technologique

ARRÊTÉ du. Projet d arrêté fixant le programme d'enseignement de santé et social en classe de seconde générale et technologique RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Ministère de l Éducation nationale NOR : MENE1007267A ARRÊTÉ du Projet d arrêté fixant le programme d'enseignement de santé et social en classe de générale et technologique Le Ministre

Plus en détail

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86 LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : ÉTABLISSEMENT DE LIENS ENTRE LES PERSONNES CHEZ QUI UN DIAGNOSTIC D INFECTION À VIH A ÉTÉ POSÉ ET LES SERVICES DE SOINS ET DE TRAITEMENT

Plus en détail

Baromètre Gemalto - TNS Sofres. Les Français et les Américains exigent une amélioration de la sécurité et de la flexibilité du monde numérique

Baromètre Gemalto - TNS Sofres. Les Français et les Américains exigent une amélioration de la sécurité et de la flexibilité du monde numérique Baromètre Gemalto - TNS Sofres Les Français et les Américains exigent une amélioration de la sécurité et de la flexibilité du monde numérique Amsterdam, 12 mars 2008 Gemalto (Euronext NL0000400653 GTO),

Plus en détail

CHARTE D ÉTHIQUE PROFESSIONNELLE DU GROUPE AFD

CHARTE D ÉTHIQUE PROFESSIONNELLE DU GROUPE AFD CHARTE D ÉTHIQUE PROFESSIONNELLE DU GROUPE AFD AVANT-PROPOS Établissement public, l Agence Française de Développement exerce une mission d intérêt public, principalement à l international. CHARTE D ÉTHIQUE

Plus en détail

Profits et pauvreté: la dimension économique du travail forcé

Profits et pauvreté: la dimension économique du travail forcé US$150,000,000,000 Profits et pauvreté: la dimension économique du travail forcé L intégration globale des systèmes économiques, notamment des marchés du travail, a apporté de nombreuses opportunités pour

Plus en détail

Rapport 2014 sur la lutte contre la tuberculose dans le monde

Rapport 2014 sur la lutte contre la tuberculose dans le monde Rapport 2014 sur la lutte contre la tuberculose dans le monde Résumé d orientation La tuberculose reste l une des maladies transmissibles causant le plus de décès dans le monde. En 2013, selon les estimations,

Plus en détail

I. Une nouvelle loi anti-discrimination

I. Une nouvelle loi anti-discrimination Extrait du Bulletin de Liaison Le Défi n 17, LHFB, Juillet 2004 Discriminations et assurances ; les apports de la Loi du 25 février 2003 et le rôle du Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre

Plus en détail

Observatoire Gleeden de l infidélité

Observatoire Gleeden de l infidélité 16 janvier 2014 N 111 730 Enquêtes auprès d un échantillon national représentatif de 804 Français âgés de 18 ans et plus Contacts : 01 72 34 94 64 / 94 13 François Kraus / Anne-Sophie Vautrey Prenom.nom@ifop.com

Plus en détail

La mobilité professionnelle revêt

La mobilité professionnelle revêt Mobilité professionnelle 17 Du changement de poste au changement d entreprise, en passant par la promotion : la mobilité des Franciliens Les salariés franciliens, notamment les cadres, ont une propension

Plus en détail

Apprenez à votre enfant la Règle «On ne touche pas ici».

Apprenez à votre enfant la Règle «On ne touche pas ici». 1. Apprenez à votre enfant la Règle «On ne touche pas ici». Près d un enfant sur cinq est victime de violence sexuelle, y compris d abus sexuels. Vous pouvez empêcher que cela arrive à votre enfant. Apprenez

Plus en détail

NOTE DE SYNTHÈSE DU REM (INFORM)

NOTE DE SYNTHÈSE DU REM (INFORM) NOTE DE SYNTHÈSE DU REM (INFORM) Politiques, pratiques et données statistiques sur les mineurs isolés étrangers (MIE) dans les États membres de l UE et en Norvège 1. INTRODUCTION Cette note de synthèse

Plus en détail

Tests rapides d orientation diagnostique Expérience du CASO de Cayenne

Tests rapides d orientation diagnostique Expérience du CASO de Cayenne 1 1 Tests rapides d orientation diagnostique Expérience du CASO de Cayenne Dr Christian Hubert Médecins du Monde - Mission France Guyane CASO de Cayenne Réunion COREVIH Guadeloupe 26/11/2010 MDM : Soigner

Plus en détail

L expérience des services financiers et la connaissance de l ACFC - le point de vue du public

L expérience des services financiers et la connaissance de l ACFC - le point de vue du public L expérience des services financiers et la connaissance de l ACFC - le point de vue du public 5R000-040048/001/CY Présenté à : L Agence de la consommation en matière financière du Canada 24 mars 2005 Table

Plus en détail

SUPER GO UN PROGRAMME DE RENFORCEMENT DES JEUNES FILLES

SUPER GO UN PROGRAMME DE RENFORCEMENT DES JEUNES FILLES SUPER GO UN PROGRAMME DE RENFORCEMENT DES CAPACITES DES JEUNES FILLES CONTEXTE DU PROGRAMME SUPER GO Féminisation du VIH : quelques chiffres clés (EIS-2005) 0,4% des filles de 15 à 19 ans sont infectées

Plus en détail

I-Checkit est l outil dont les services chargés de l application de la loi ont besoin au 21 ème siècle pour mettre au jour et neutraliser les réseaux

I-Checkit est l outil dont les services chargés de l application de la loi ont besoin au 21 ème siècle pour mettre au jour et neutraliser les réseaux INTERPOL I-Checkit Pour votre sécurité I-Checkit est l outil dont les services chargés de l application de la loi ont besoin au 21 ème siècle pour mettre au jour et neutraliser les réseaux criminels et

Plus en détail

AIDE MÉMOIRE DE PROMOTION DU DON DE SANG

AIDE MÉMOIRE DE PROMOTION DU DON DE SANG CENTRE NATIONAL DE TRANSFUSION SANGUINE ---------------------------------- DIRECTION DE LA COMMUNICATION ET DE LA PROMOTION DU DON DE SANG AIDE MÉMOIRE DE PROMOTION DU DON DE SANG Pour vos dons et activités

Plus en détail

Le parcours professionnel des chômeurs de longue durée en Suisse

Le parcours professionnel des chômeurs de longue durée en Suisse Le parcours professionnel des chômeurs de longue durée en Suisse Cet article présente les premiers résultats d un projet de recherche qui étudie le parcours professionnel de personnes confrontées au chômage

Plus en détail

Avoir un emploi rend la pauvreté plus difficile à vivre

Avoir un emploi rend la pauvreté plus difficile à vivre ISSN 029-997 N 2 avril 07 Avoir un emploi rend la pauvreté plus difficile à vivre Marie-Odile Simon, Christine Olm, Élodie Alberola L emploi ne protège plus de la pauvreté, même la plus extrême: 28% des

Plus en détail

eduscol Santé et social Enseignement d'exploration

eduscol Santé et social Enseignement d'exploration eduscol Consultation nationale sur les programmes Projets de programmes de la classe de seconde générale et technologique Santé et social Enseignement d'exploration L'organisation de la consultation des

Plus en détail

ANNUAIRE SANTE. Structures Missions Site Internet Téléphone Domaines Secteurs Informations complémentaires

ANNUAIRE SANTE. Structures Missions Site Internet Téléphone Domaines Secteurs Informations complémentaires ANNUAIRE SANTE Structures Missions Site Internet Téléphone Domaines Secteurs Informations complémentaires IREPS : Instance Régionale d Education et de Promotion de la Santé Poitou-Charentes (4 antennes

Plus en détail

Loi 10. ARGUMENTAIRE CONTRE LE PROJET de. démantèlement FICHE 1 AUCUNE SOLUTION POUR AMÉLIORER LES SERVICES EN ACTION CONTRE LE

Loi 10. ARGUMENTAIRE CONTRE LE PROJET de. démantèlement FICHE 1 AUCUNE SOLUTION POUR AMÉLIORER LES SERVICES EN ACTION CONTRE LE ARGUMENTAIRE CONTRE LE PROJET de Loi 10 FICHE 1 AUCUNE SOLUTION POUR AMÉLIORER LES SERVICES À LA POPULATION DANS LE PROJET DE LOI 10 DU MINISTRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX, GAÉTAN BARRETTE, BIEN

Plus en détail

NOTORIETE DE L ECONOMIE SOCIALE SOLIDAIRE ET ATTENTES DE LA JEUNESSE

NOTORIETE DE L ECONOMIE SOCIALE SOLIDAIRE ET ATTENTES DE LA JEUNESSE NOTORIETE DE L ECONOMIE SOCIALE SOLIDAIRE ET ATTENTES DE LA JEUNESSE - Note de synthèse de l'institut CSA - N 1100760 Juin 2011 2, rue de Choiseul CS 70215 75086 Paris cedex 02 Tél. (33) 01 44 94 59 11

Plus en détail

VIH et hépatites Profil des consultants 4 ème trimestre 2000

VIH et hépatites Profil des consultants 4 ème trimestre 2000 CENTRE DE DÉPISTAGE ANONYME ET GRATUIT DE MONTPELLIER VIH et hépatites Profil des consultants 4 ème trimestre 2000 Juin 2002 Observatoire régional de la santé du Languedoc-Roussillon Hôpital Saint-Eloi

Plus en détail

P opulation. ATLAS DES POPULATIONS IMMIGRÉES en Ile-de-France / Regards sur l immigration / Population 2. Photo : Philippe Desmazes/AFP

P opulation. ATLAS DES POPULATIONS IMMIGRÉES en Ile-de-France / Regards sur l immigration / Population 2. Photo : Philippe Desmazes/AFP P opulation Photo : Philippe Desmazes/AFP Près de 40 % des immigrés résidant en métropole vivent en Ile-de-France en 1999. Environ 15 % de la population francilienne est immigrée, c est une proportion

Plus en détail

Évaluation et recommandations

Évaluation et recommandations ÉVALUATION ET RECOMMANDATIONS 13 Évaluation et recommandations Les personnes souffrant de troubles mentaux s intègrent mal sur le marché du travail. En Belgique, par rapport aux personnes qui ont une bonne

Plus en détail

Le référentiel RIFVEH www.rifveh.org La sécurité des personnes ayant des incapacités : un enjeu de concertation. Septembre 2008

Le référentiel RIFVEH www.rifveh.org La sécurité des personnes ayant des incapacités : un enjeu de concertation. Septembre 2008 Le référentiel RIFVEH www.rifveh.org La sécurité des personnes ayant des incapacités : un enjeu de concertation Septembre 2008 Louis Plamondon Centre de recherche de l institut universitaire de gériatrie

Plus en détail

Garth LARCEN, Directeur du Positive Vibe Cafe à Richmond (Etats Unis Virginie)

Garth LARCEN, Directeur du Positive Vibe Cafe à Richmond (Etats Unis Virginie) Garth LARCEN, Directeur du Positive Vibe Cafe à Richmond (Etats Unis Virginie) Commentaire du film d introduction de l intervention de Garth Larcen et son fils Max, entrepreneur aux U.S.A. Garth Larcen

Plus en détail

résumé un développement riche en emplois

résumé un développement riche en emplois ne pas publier avant 00:01 Gmt le mardi 27 mai 2014 résumé un développement riche en emplois Rapport sur le Travail dans le Monde 2014 Un développement riche en emplois Résumé ORGANISATION INTERNATIONALE

Plus en détail

Protection Maternelle et Infantile Santé scolaire (33b) Professeur Dominique PLANTAZ Septembre 2004

Protection Maternelle et Infantile Santé scolaire (33b) Professeur Dominique PLANTAZ Septembre 2004 Protection Maternelle et Infantile Santé scolaire (33b) Professeur Dominique PLANTAZ Septembre 2004 Objectifs : indiquer les objectifs de prévention du Service départemental de Protection Maternelle et

Plus en détail

Saint-Marin Allemagne. Monaco. Saint-Siège Andorre. Norvège. Slovaquie Autriche. Pays-Bas. Slovénie Belgique. Pologne. Suède Bulgarie.

Saint-Marin Allemagne. Monaco. Saint-Siège Andorre. Norvège. Slovaquie Autriche. Pays-Bas. Slovénie Belgique. Pologne. Suède Bulgarie. Jeunes demandeurs d asile tchétchènes jouant au centre d accueil de BialaPodlaska(Pologne). Albanie France Monaco Saint-Marin Allemagne Grèce Norvège Saint-Siège Andorre Hongrie Pays-Bas Slovaquie Autriche

Plus en détail