BILAN DE L OPERATION FOYERS TEMOINS PARIS

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1 Actions citoyennes pour la Cité Consommation responsable et réduction des déchets, un enjeu de société BILAN DE L OPERATION FOYERS TEMOINS PARIS (Partie 2)

2 Sommaire 1 LES FOYERS LES RESULTATS PAR GESTE Le transport des achats L eau du robinet L achat de produits frais en vrac ou au détail L achat de produits écolabellisés Le bon conditionnement Le gaspillage alimentaire Les tâches ménagères Les piles LeS GRANDS GESTES A EFFET DURABLE Le STOP PUB et la Liste Robinson Le devenir des vieux objets Le lombricompostage Les couches lavables pour bébé LES POUBELLES

3 Partie 2 LE BILAN DE L OPERATION FOYERS TEMOINS PARIS 1 LES FOYERS A la fin de la période de recrutement, un peu plus de 50 foyers étaient intéressés pour participer à l opération. Après les 2 réunions de lancement de février 2008, 40 Foyers ont signé la charte d engagement collective, les autres Foyers intéressés déclinant leur participation principalement pour raison personnelle ou professionnelle. A la fin de l opération, nous comptabilisons 9 abandons dont 3 au cours des 5 premières semaines de test (période sans geste). Les principaux motifs d abandon : manque de temps lié au contraintes professionnelles, motif personnel, problèmes informatiques et pertes des données, manque de suivi personnalisé, perte d intérêt car déjà trop sensibilisé (pas de geste significatif). 2 LES RESULTATS PAR GESTE Les résultats présentés sous forme de graphique dans ce document n incluent pas la première semaine de test qui n est pas significative car l ensemble des Foyers n étaient pas encore en possession du kit du participant. Ci-après, tableau récapitulant le nombre de Foyers par geste : 3

4 Nombre de Foyers engagés sur le Geste geste Nombre de Foyers ayant réalisé le geste (charte d engagement) 1 : transport des achats : eau du robinet : produits écolabellisés : bon conditionnement : gaspillage alimentaire : taches ménagères : piles rechargeables pour la publicité / 12 pour les objets 10 : lombricompostage : couches lavables : produits frais à la coupe, au détail 9 : stop pub, liste robinson, vieux objets Les Foyers Témoins engagés sur l opération sont déjà largement sensibilisés et pour la plupart sont engagés dans une démarche plus globale de respect de l environnement. Par suite, beaucoup d entre eux pratiquent une partie des gestes figurant sur la liste proposée. Mais pour certains gestes, la pratique n est pas systématique. D où l engagement de certains Foyers à améliorer leurs pratiques. 2.1 LE TRANSPORT DES ACHATS La consigne donnée aux Foyers Témoins était de : Compter le nombre de sacs jetables utilisés chaque semaine ; Compter le nombre de fois qu un sac réutilisable est utilisé chaque semaine. 4

5 La tendance est très nettement à la baisse s agissant de l utilisation de sacs jetables pour le transport des achats. Cette baisse est amorcée dès la 6ème semaine qui correspond au début de la seconde phase de l opération, phase de mise en pratique des gestes de prévention. Le geste est facile à réaliser, de plus en plus de commerces proposant des sacs ou cabas réutilisables compacts donc peu encombrants. Par ailleurs, l effort ne s arrête pas au transport des achats alimentaires puisque dans de nombreux commerces (pharmacie, librairie, prêt-à-porter ) il est facile de ne pas utiliser de sac de caisse aux fins principalement publicitaires. A noter toutefois qu il est rare de revenir du marché sans sacs plastiques. Tout comme refuser un sac plastique dans une boulangerie est parfois mal compris. C est pourquoi la démarche doit venir non seulement des consommateurs qui amorcent un changement en refusant les sacs plastiques mais aussi des commerçants qui doivent inciter à l utilisation de sacs réutilisables en ne faisant pas de la distribution du sac de caisse un automatisme. Les sacs de caisse récupérés sont généralement utilisés comme sac poubelle par la suite. 2.2 L EAU DU ROBINET La consigne donnée était de : compter le nombre de carafes d eau du robinet bues ; compter le nombre de bouteilles en plastique triées, en différenciant les bouteilles 1,5l des bouteilles 1,5l. 5

6 Nombre de bouteilles d eau 1,5l triées en 19 semaines : 149 Nombre de bouteilles d eau 1,5l triée en 19 semaines : carafes d eau du robinet (75cl) ont été bues en 19 semaines soit 960l d eau du robinet. S agissant de ce geste, 39 foyers sur 40 boivent déjà régulièrement de l eau du robinet, la consommation d eau embouteillée étant relativement limitée. A noter l abandon (raison personnelle) en fin de semaine 5 du seul Foyer Témoin ne buvant jamais d eau du robinet. A noter également, la présentation, lors de la visite de la Ressourcerie «L Interloque» (75018), d un appareil (environ 70 ) permettant de rendre gazeuse l eau du robinet. 2.3 L ACHAT DE PRODUITS FRAIS EN VRAC OU AU DÉTAIL Pour ce geste, la consigne était de : Pour les fruits et légumes : compter le nombre de produits (variétés) au détail ; compter le nombre de produits préemballés en barquette. Pour les viandes, poissons, charcuterie et fromages : compter le nombre de produits à la coupe ; compter le nombre de produits préemballés en barquette. 6

7 Sur ce geste, il faut distinguer : les fruits et légumes d une part, certaines variétés ne nécessitant absolument aucun emballage, les viandes, poissons, charcuterie, fromages d autres part, un minimum d emballage étant requis. Comme annoncé au début de ce rapport, la première semaine n est pas représentée sur le graphique, les données récoltées n étant pas significatives. Dans le même ordre d idée, la semaine 19 n est pas représentée non plus (certaine lassitude des Foyers en fin d opération pour reporter leurs mesures sur le calculateur et absence de certains). On remarque sur le graphique ci-dessus que le geste d achat en vrac des fruits et légumes est déjà bien intégré par les Foyers. Certains sont d ailleurs adhérents d AMAP (Association pour le Maintien d une Agriculture Paysanne), ce qui exclut d ores et déjà tout emballage superflu. Parallèlement, le nombre d achats de fruits et légumes pré-emballés ou en barquette indique une tendance à la baisse. L achat des fruits et légumes en vrac est facile à pratiquer, les moyennes surfaces disposant toutes d un rayon fruits et légumes au détail. A noter cependant l obligation d emballer ces fruits et légumes en vrac dans des sacs plastiques même si ils sont plus fins que les sacs de caisse. N y aurait-t-il pas de solution d emballage plus écologique, recyclable, à mettre à disposition dans ces commerces? S agissant des achats de viandes et autres fromages préemballés ou en barquette, la courbe de tendance indique une baisse de ces achats. On remarque l effort accompli à compter du début de la seconde période de l opération (6ème semaine) puisque le nombre d achats au détail augmente. Toutefois, l enchevêtrement des deux courbes illustre la difficulté à pratiquer ce geste. En effet, une limite importante à la pratique systématique de l achat au détail de ces produits réside dans la disparition des rayons de vente au détail dans les moyennes surfaces parisiennes, obligeant à se rabattre sur les produits préemballés ou à changer de lieu pour trouver ledit produit. Par ailleurs, les horaires d ouverture des petits commerces concordent peu avec les contraintes de la vie active contrairement aux plages horaires d ouverture, de plus en plus larges, des supermarchés. Dans certains cas, il faudrait changer complètement ses habitudes de courses (lieux et horaires) pour satisfaire la pratique du geste. En outre le prix plus élevé des produits acheté au détail, souvent invoqué, ne favorise pas cette pratique même si cet argument n est pas toujours pertinent. 7

8 2.4 L ACHAT DE PRODUITS ÉCOLABELLISÉS Il était donné comme consigne aux Foyers Témoins de compter le nombre d achats de produits portant un label écologique officiel à savoir : Sur ce point, il ressort des questionnaires remplis par les Foyers en début d opération, que 24 d entre eux connaissaient ces logos. 19 Foyers déclaraient acheter les produits portant ces labels lorsqu ils existent. En tout 225 produits labellisés ont été achetés en 19 semaines de test. Le doute pèse sur la fiabilité des données recueillies s agissant de ce geste. En effet, ne devaient être comptabilisés que les produits portant les labels officiels NF-environnement et le label écologique européen. Or certains Foyers ont comptabilisé, outre ces labels, les labels AB ainsi que des produits ne portant pas de labels écologiques par choix volontariste du fabricant. Exemple : produits de la marque ecover. A priori jugé facile, le geste n est finalement pas aisé à pratiquer pour plusieurs raisons : la gamme des produits écolabellisés est encore trop peu étendue, les différentes enseignes commerciales ne sont pas égalitaires dans le choix des produits proposés, le prix des produits portant le label écologique n est pas toujours attractif. 2.5 LE BON CONDITIONNEMENT Il s agissait pour ce geste de : compter le nombre de produits conditionnés selon les besoins (format adapté) du Foyer, ou sans suremballage ; compter le nombre produits suremballés ou ne correspondant pas aux besoins du Foyer. Au total : Le nombre de produits achetés en conditionnement adapté en 19 semaines est de 719. Le nombre de produits achetés en conditionnement inadapté en 19 semaines est de

9 La difficulté principale de ce geste réside dans la grande part de subjectivité qui lui est attachée. Il est en effet difficile parfois d estimer ses besoins ou difficile de repérer le suremballage au premier coup d œil. Il peut paraître aussi difficile parfois de résister à l appel de nouveaux produits à cause de son emballage superflu. Par ailleurs, le geste n est pas applicable à tous les produits. En effet, pour certains, il n y a pas de choix possible dans le conditionnement proposé s agissant du format. Typiquement, les yaourts sont toujours proposés en format individuel. Une alternative consiste à préférer le fromage blanc disponible en format familial mais dans ce cas le produit n est pas le même ou à préférer le produit en format individuel dont l emballage se recycle (le verre idéalement). Il est également parfois curieux de constater que des produits sont plus coûteux dans le format familial que dans leur version de taille inférieure. 2.6 LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE Il était demandé aux Foyers Témoins de : Peser la nourriture jetée ; Compter le nombre de fois que des restes sont cuisinés ou préservés dans une boîte fraîcheur. Voici un geste qui ne pardonne pas l improvisation même si la tendance globale est à la baisse. 9

10 Différentes solutions sont proposées : réorganiser le rangement de son réfrigérateur, congeler les restes, utiliser des boîtes fraîcheur, cuisiner les restes (ex : pain perdu) mais aussi, comme le fait remarquer l un des Foyers Témoins, prévoir un menu pour la semaine et s en tenir à sa liste de courses. A ce titre, le kit remis aux Foyers Témoins en début d opération comprenait une plaquette à apposer sur le réfrigérateur, rappelant comment organiser le rangement des aliments. Le geste d évitement du gaspillage n est pas toujours conscient. Les Foyers ont eu des difficultés à porter cette donnée sur le calculateur d une manière générale. 2.7 LES TÂCHES MÉNAGÈRES Pour ce geste, la consigne était double : S agissant des ustensiles utilisés pour faire le ménage : Compter le nombre de lingettes jetées ; Compter le nombre d utilisations d ustensiles réutilisables. S agissant des produits ménagers : Compter le nombre de fois que sont utilisés des produits d entretien concentrés ou en écorecharges, ou des produits organiques (écolabellisés ou non) ; Compter le nombre d utilisation de produits ménagers non concentrés, sans recharge ou de l eau de javel. La difficulté sur ce geste est venue de la manière de le comptabiliser : compter les utilisations n est pas apparue très simple. Et l automatisme du geste fait qu il est difficile de le noter ensuite. La pratique de ce geste a suscité de nombreuses questions de la part des Foyers notamment s agissant des sigles figurant sur les flacons des produits ménagers. Un récapitulatif a été diffusé via la liste de diffusion du groupe Foyers Témoins Paris. Beaucoup ont fait remarquer qu au moment du renouvellement de leurs produits, ils feraient plus attention aux produits vendus dans les commerces. 2.8 LES PILES La consigne sur ce point était de : Compter le nombre de piles jetables rapportées dans les points de collecte ; Compter le nombre de fois que l on recharge 2 piles. 10

11 23 Foyers Témoins déclaraient utiliser des piles rechargeables en début d opération. Au total : Le nombre de piles rapportées dans un point de collecte en 19 semaines de test s élève à 91. Le nombre de rechargements de 2 piles s élève quant à lui à 82 soit 164 piles économisées. Le geste est simple à réaliser puisqu il et désormais facile de trouver dans le commerce des chargeurs universels de piles. L économie peut également consister dans l acquisition de produits comportant un système de dynamo ou un mini capteur solaire (lampe torche, radio ). A noter cependant que l utilisation de piles rechargeables n apparaît pas forcément intéressante pour les produits peu gourmands en énergie comme les réveils ou les télécommandes dont les piles peuvent durer plusieurs années. 2.9 LES GRANDS GESTES A EFFET DURABLE Le STOP PUB et la Liste Robinson La consigne était la suivante : Pour la publicité non adressée : peser la publicité ; Pour la publicité adressée : peser la publicité (optionnel). 11

12 On constate une baisse des publicités reçues d une manière globale. S agissant de la liste Robinson, les effets de l inscription sur la liste semblent plus longs à se faire ressentir. Après deux mois, les Foyers indiquent continuer à recevoir des publicités nominatives. On remarque un pic en semaine 16 et une nouvelle hausse en semaine 19. Ceci est dû principalement, pour ce qui concerne la semaine 16, à la publicité stockée par un Foyer pendant plusieurs semaines avant de la jeter ; et pour ce qui concerne la semaine 19, à la présence d un catalogue de VPC dans le courrier. Concernant le STOP PUB, les avis sont très partagés. Selon certains ils n est pas respecté. Pour d autres, l autocollant est systématiquement arraché. Pour d autres encore sa présence est inutile car habitant dans des immeubles avec un gardien qui fait filtre. La présence d un interphone ou d un digicode pour accéder aux boîtes aux lettres est également dissuasif. Pour un Foyer, la baisse des publicités non adressées après l apposition du STOP PUB sur sa boîte a été très significative : de plus de 300g par semaine, le poids de la publicité est rapidement tombée en dessous de 50g. A noter que la boîte aux lettres de ce Foyer est située dans un passage ouvert au public Le devenir des vieux objets La consigne était de : Noter les appareils ou objets jetés (poids optionnel) ; Noter les objets ou appareils réemployés, réutilisés, réparés, donnés, prêtés, empruntés ou loués. Le geste n a pas toujours été rapporté car déjà pratiqué par les Foyers. En effet, au départ, 6 Foyers indiquaient toujours réutiliser ce qui peut l être, 22 indiquaient «souvent». Il a aussi un caractère automatique. Toutefois, des Foyers se disent aujourd hui plus attentifs qu avant au réemploi LE LOMBRICOMPOSTAGE La consigne était la suivante : Peser les déchets compostés ; Peser les déchets jetés dans la poubelle résiduelle. 12

13 Les lombricomposteurs de cette opération ont été fournis par la Ville de Paris. Au total 8 Foyers ont pu bénéficier d un appareil en semaine 6 de test. Un autre Foyer a fait l acquisition d un lombricomposteur début mai La mise en route du lombricompostage est assez longue et les résultats ne sont donc pas immédiats. Il faut en effet commander les vers quand l appareil est installé. C est pourquoi on ne note une augmentation du poids des déchets compostés qu à compter de la semaine 8. Le poids des déchets compostés dépend de la capacité des vers à absorber les épluchures et certaines semaines (ex : semaine 14) on ne peut éviter de jeter ses déchets organiques dans la poubelle résiduelle. D où la frustration de certains Foyers qui ne peuvent composter tous leurs déchets organiques de la semaine. L ensemble des Foyers Témoins fournis s accordent à dire que le lombricomposteur est absolument sans odeur. En revanche, certains signalent des problèmes qui peuvent rapidement prendre de l ampleur : apparition de mouches et pucerons. Le problème provient souvent, selon le formateur Thierry SIN (Société Vers la Terre), du stockage intermédiaire des déchets qui commencent leur fermentation avant tout compostage et permet ainsi la ponte d œufs en grande quantité. 13

14 Pour cette raison, un des Foyers envisage de se séparer de son lombricomposteur mais ne renonce pas à l idée de recycler ses déchets en les apportant dans un jardin partagé par exemple. Sur ce point, de nombreux Foyers Témoins ont manifesté leur intérêt pour un compostage collectif plutôt qu individuel LES COUCHES LAVABLES POUR BÉBÉ La consigne était de : Compter le nombre de couches jetables utilisées ; Compter le nombre de lessives de couches lavables par semaine. Un Foyer a testé les couches lavables pour son bébé de 18 mois. Il a finalement compté le nombre de couches lavables utilisées au lieu de compter le nombre de lessives. De 26 couches jetables, le Foyer n utilise aujourd hui plus que 6 couches jetables par semaine. Ces couches correspondent à celles utilisées en journée par la nourrice qui reste à convaincre d utiliser les couches lavables. Le Foyer fait remarquer qu à l achat, les couches lavables sont onéreuses. En outre, l utilisation n est pas forcément agréable notamment en présence de selles. Enfin, l entretien des couches n est pas toujours aisé et certaines lessives réduisent leur pouvoir d absorption favorisant une usure prématurée de ces dernières. 3 LES POUBELLES L ensemble des données collectées jusqu à ce jour nous a permis de ramener à une base 100 le poids total des déchets (en kg), les 3 poubelles confondues, pour l ensemble des Foyers Témoins. On constate sur l ensemble des 16 semaines de test une baisse d environ 18% du poids total des déchets. La courbe de tendance indique également une diminution du poids de la poubelle résiduelle ainsi que celui de la poubelle de tri hors verre. Le poids de la poubelle de verre est stable, voir en légère augmentation. De nombreux Foyers préfèrent se rabattre sur des emballages en verre dont ils savent qu il se recycle très bien. Exemple : les yaourts. 14

15 On voit donc que la pratique de gestes simples de prévention incitant à adopter un comportement responsable en matière de consommation aboutit effectivement à une baisse globale du poids des déchets ménagers produits. 15