CF 13/ mars 2015 Original : anglais. Rapport analytique du cinquième Forum consultatif sur le financement dans le secteur du café.

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1 CF 13/15 30 mars 2015 Original : anglais F Rapport analytique du cinquième Forum consultatif sur le financement dans le secteur du café Contexte 1. Le cinquième Forum consultatif sur le financement dans le secteur du café a eu lieu pendant la semaine de la 114 e session du Conseil international du Café à Londres (Royaume- Uni), le 3 mars Le Forum était présidé par M. Juan Esteban Orduz, Président-Directeur général de la Fédération colombienne du Café. Il assurait le suivi du quatrième Forum consultatif qui a eu lieu en septembre 2014 dont le titre était "Combler le fossé entre les producteurs et la finance". Son titre était "Comment structurer efficacement un projet en vue d'obtenir son financement" et son objectif était de décrire aux pays producteurs les mesures concrètes d'une demande de financement auprès des diverses banques de développement mais également des prêteurs sociaux, des organisations bilatérales et des fonds de produits de base. 2. Les présentations et les documents de référence du Forum peuvent être consultés sur le site Web de l'oic.

2 RÉSUMÉ ANALYTIQUE DU CINQUIÈME FORUM CONSULTATIF SUR LE FINANCEMENT DANS LE SECTEUR DU CAFÉ Allocutions de bienvenue et remarques liminaires 1. Le Directeur exécutif a souhaité la bienvenue aux participants du cinquième Forum. Il a souligné que ce forum avait été conçu comme un suivi du quatrième Forum et que dix institutions différentes feraient des présentations tout au long de la journée sur un ensemble de possibilités de financement, de développement et d'assistance pour l'agriculture, en particulier pour le secteur du café. Il a exhorté les participants à tirer le meilleur parti des possibilités de réseautage pendant la journée. Ce faisant, ils quitteraient le Forum avec les informations nécessaires que leur auront communiquées les institutions financières présentes pour demander le financement de leurs projets et ainsi poursuivre les efforts de développement du secteur mondial du café et de réduction de la pauvreté dans les communautés rurales. 2. Le Président a remercié le Directeur exécutif, le Secrétariat et le Vice-président pour leur travail acharné d'organisation du cinquième Forum. Le but de tous les forums est de créer un cadre dans lequel les participants peuvent échanger des idées et partager des connaissances sur le financement des petits producteurs de café, y compris la façon de gérer les problèmes comme le risque et la volatilité des prix. Pour le quatrième Forum, le Conseil a approuvé l'idée de réunir différents types d'institutions de financement et les pays producteurs afin d'engager un dialogue direct entre eux. À cette fin, 26 institutions différentes ont participé au dernier Forum et défini leur approche globale du financement du secteur de café. Le but était de mettre les institutions sur l'écran radar des pays et vice versa. Cette même idée s'applique au cinquième Forum qui définira les mesures pratiques que chaque promoteur du projet devra prendre en vue d'obtenir un financement auprès de l'une des institutions présentes. Le Président a remercié tous les intervenants pour leur participation. Présentations des représentants des banques de développement M. Roy Parizat, Banque mondiale 3. M. Parizat a commencé sa présentation en soulignant l'importance de l'agriculture pour les pays en développement, les défis du secteur et les solutions possibles. Il a expliqué en détail les six phases du cycle de projet de la Banque mondiale que les pays en quête de financement doivent suivre. M. Parizat a souligné que l'obtention d'un financement de la Banque mondiale n'est pas un processus facile mais qu'il assure que les projets approuvés sont d'une grande qualité, bien conçus et bénéfiques à la communauté dans laquelle ils sont

3 - 2 - mis en œuvre. Le point de contact principal de la Banque mondiale pour assurer la liaison avec les gouvernements est le Ministère des finances, mais le Ministère de l'agriculture est très étroitement impliqué dans le processus. La dernière partie de la présentation de M. Parizat était une présentation du rapport conjoint Banque mondiale/oic qui réunit vingt études de cas traitant du risque et du financement dans le secteur du café. Les Membres devraient trouver que certaines leçons peuvent être tirées de ces études qui pourront être appliquées à leur propre contexte. M. Parizat a demandé aux Membres de partager le rapport avec les organisations non-gouvernementales (ONG), le secteur privé et les autres parties intéressées. L'OIC, en collaboration avec la Banque mondiale, tiendra une série de webinaires en direct. Chaque webinaire portera sur une étude de cas et fera partager l'expérience des protagonistes. Mme Naomi Chakwin, Banque asiatique de développement (BAsD) 4. Les deux tiers des pauvres du monde vivent en Asie. Il est donc urgent d'investir dans l'alimentation et l'agriculture dans cette région. Investir dans ces domaines peut améliorer la sécurité alimentaire, augmenter la productivité et atténuer les effets du changement climatique. La BAsD travaille sur des projets en Asie et dans la région du Pacifique qui affectent directement et indirectement le secteur du café. Deux exemples d'infrastructure ont été donnés en Papouasie-Nouvelle-Guinée et à Timor-Leste où des travaux sont en cours pour améliorer l'accès par la route aux zones montagneuses reculées et permettre ainsi aux producteurs de vendre leur café plus facilement. Un exemple d'un projet qui pourrait être mis en œuvre par tous les Membres est le système sans papier mis en œuvre au Laos pour les petits producteurs afin de simplifier la procédure d'exportation au moyen d'un site Web dédié. Ce système a réduit les délais et le coût pour les producteurs car ils n'ont plus à entreprendre des visites coûteuses aux divers bureaux gouvernementaux ou à utiliser des services de messagerie. M. Ignacio Corlazzoli, Banque interaméricaine de développement (BID) 5. L'agriculture a toujours été et demeure au cœur des priorités de la BID. Depuis 1961, 15 milliards de dollars de prêts ont été approuvés pour des projets agricoles en Amérique latine et dans les Caraïbes. La BID est active dans quatre domaines différents pour améliorer et soutenir le secteur. Le cycle de projet est très similaire à celui des autres banques de développement, de même que les critères de réussite d'une proposition de projet. M. Corlazzoli a présenté la plate-forme ConnectAmericas qui a déjà été mise en œuvre : il s'agit d'une communauté en ligne des entreprises de la région. Elle offre un espace aux entreprises pour se connecter, apprendre davantage sur les exigences commerciales, échanger des informations et trouver des sources de financement. La plate-forme a une communauté spécifique pour l'alimentation et les boissons que les Membres pourront trouver utile.

4 - 3 - M. Benedict Kanu et M. Olivier Eweck, Banque africaine de développement (BAfD) 6. La BAfD prenait la parole devant le Forum pour la première fois. L'équipe a présenté les différents canaux et produits dont la banque dispose pour financer des projets agricoles et obtenir des résultats tangibles et un impact sur le développement à long terme. La BAfD cherche des projets qui offrent non seulement une source d'emplois mais veillent également à ce que les groupes d'exploitants aient un bon accès au marché. Dans le cadre du Programme de financement du commerce, la BAfD soutient le volet financier de l'exportation et de l'importation des produits de base agricoles comme le café. La BAfD a cité la productivité des cultures comme l'élément clé de l'amélioration de la valeur marchande de la production de café en Afrique. Néanmoins, la réduction des déchets post-récolte est un domaine en croissance pour la BAfD car des stations d'usinage plus efficaces maintiendront la valeur postrécolte du café et permettront d'obtenir de meilleures recettes en devises. Le secteur du café doit également investir dans des installations de stockage supplémentaires et améliorer les infrastructures des sites clés d'exportation, en particulier entre les pays enclavés et les villes portuaires. C'est pourquoi la BAfD encourage fortement l'intégration régionale et s'appuie sur l'expertise respective de chaque organisation afin d'améliorer la coopération commerciale dans le secteur du café dans son ensemble. Discussion 7. A l'issue des présentations de la matinée, le Président a souligné l'importance du projet sans papier présenté par la BAsD et de la plate-forme ConnectAmericas de la BID. Il a encouragé les Membres à dialoguer avec Mme Chakwin et M. Corlazzoli pour avoir plus de détails sur les projets et sur les modalités de leur application dans leur pays. Le Président a été impressionné de voir la variété des secteurs et pays dans lesquels la Banque africaine de développement était active et a conclu que la connectivité est un sujet très important. Les producteurs de café doivent être connectés non seulement à ce qui se passe dans leur environnement immédiat mais également au monde entier afin qu'ils puissent comprendre et être conscients des problèmes qui pourraient avoir un effet sur eux, comme les variations de prix. 8. M. Panos Varangis de la Société financière internationale (IFC) a parlé de la participation de l'ifc au financement du secteur du café par le secteur privé. L'IFC participe activement au financement du secteur mais elle traite exclusivement avec des entités du secteur privé qui doivent approcher l'institution par l'intermédiaire d'un agrégateur, par exemple, une institution financière locale ou un gros négociant. L'IFC fournit un financement à la fois aux agrégateurs et aux services de partage des risques sur la base des portefeuilles de prêts constitués par les agrégateurs. Ces portefeuilles permettent à l'ifc de partager avec

5 - 4 - l'agrégateur les pertes éventuelles d'un portefeuille particulier. M. Varangis a donné quelques exemples de projets, l'un en Éthiopie et l'autre en Amérique centrale qui, au moyen d'un financement pour le secteur du café, aident à développer les communautés locales et à lutter contre la pauvreté. 9. Une discussion s'en est suivie sur l'utilisation des fonds de stabilisation comme moyen de compenser les fluctuations naturelles des prix du café qui font que le café demeure une source peu fiable de revenus pour de nombreux producteurs. L'IFC a indiqué qu'un certain nombre de pays ont essayé de mettre en place ce type de fonds de stabilisation mais qu'ils s'étaient souvent heurtés à des difficultés en raison de la faiblesse persistante des prix. Certains pays évoluent vers des approches plus souples telles que les tranches de prix et délaissent la stabilisation des prix, en particulier sur de longues périodes. La Banque africaine de développement a reconnu qu'à long terme, il est difficile de fournir des services qui tiennent compte des fluctuations de prix mais qu'à court terme elle pourrait fournir un prêt lié au prix du produit. Certains pays essaient désormais d'acheter des dérivés directs liés aux produits mais à un coût élevé. La Banque essaie donc de développer des produits abordables pour les pays à faible revenu et elle espère trouver une solution dans un avenir proche. Présentation de Mme Jenny Kwan, IDH (Initiative pour le commerce durable) 10. L'objectif d'idh est de réunir les secteurs public et privé dans l'ensemble de la chaîne de valeur du café afin de s'attaquer aux défis qui limitent la production de café durable. Une idée intéressante qui a été soulignée dans la présentation est le Cursus national de durabilité, sorte d'enseignement agricole primaire destiné aux producteurs de café. Le cursus veille à ce que tout le monde reçoive la même formation approuvée par le secteur privé et le secteur public. Une solide coopération dans l'ensemble du secteur est nécessaire afin de transposer rapidement les initiatives et d'accélérer le processus d'apprentissage de toutes les parties concernées. IDH est enthousiasmée par la possibilité de travailler avec l'oic et a travaillé avec Vision 2020 sur un certain nombre de modalités pour mettre en place cette collaboration. Présentations des représentants des institutions bilatérales, des fonds de produits de base et des prêteurs sociaux M. Ian Lachmund, DEG 11. DEG se concentre sur le financement de projets et d'entreprises durables dans le secteur privé dans la plupart des pays producteurs de café au moyen d'une gamme de produits, à savoir prêts, fonds propres et investissements à long terme, qui sont adaptés à chaque projet. Le financement se fait souvent en association avec d'autres banques

6 - 5 - commerciales, banques de développement ou institutions de financement. La banque gère également des programmes pour des tiers donateurs comme le gouvernement allemand. M. Lachmund a encouragé tous les Membres qui ont des projets qu'ils souhaitent appuyer mais qui n'ont pas les ressources financières pour les financer intégralement, à examiner les options offertes par DEG. Il a présenté le service de transposition offert par la banque pour les entreprises ou les projets qui ne peuvent plus recevoir de subvention et ont du mal à obtenir un prêt car l'investissement est considéré comme trop risqué. Dans ce cas, la subvention n'est remboursée que si le projet est un succès. Enfin, M. Lachmund a évoqué le Partenariat pour le café en Tanzanie qui a permis d'augmenter les revenus nets de petits producteurs de café. M. Curt Reintsma, Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) 12. USAID appuie actuellement, directement ou indirectement, des programmes sur le café dans une douzaine de pays. Elle se concentre sur le renforcement des coopératives, le renforcement des capacités, la diversification des activités et l'amélioration de l'accès aux marchés et au financement pour les petits producteurs. M. Reintsma a souligné la nécessité pour les Membres de prendre contact le plus rapidement possible avec le bureau de leur pays s'ils souhaitent travailler avec USAID sur un projet. Il a donné un exemple concret d'un projet qu'usaid a contribué à financer : un programme de réhabilitation du café au Rwanda après le génocide. Le projet couvre plusieurs domaines, notamment l'amélioration de la qualité, le renforcement des capacités et les aspects liés à la santé. Mme Nancy Cheruiyot, Commodities Development Fund 13. Le Commodities Development Fund est un fonds basé au Kenya, qui jusqu'à l'année dernière était connu sous le nom de Coffee Development Fund. Le fonds est la principale source de financement du secteur du café, par l'intermédiaire du gouvernement kenyan. Le Fonds fournit des fonds directement et indirectement aux acteurs de la chaîne de valeur. L'un des axes d'action du Fonds est l'accroissement du rôle des femmes dans le secteur du café et trouver les moyens de prêter directement aux femmes. C'est un défi dans une société comme le Kenya en raison de problèmes comme la propriété foncière. Le Fonds offre des prêts mais des problèmes de remboursement se posent parfois en raison du manque d'éducation financière. Organisation relativement nouvelle, le Commodities Fund apprend rapidement ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas et améliore donc constamment ses services.

7 - 6 - Mme Eva Teekens, Fonds commun pour les produits de base (FCPB) 14. Le FCPB travaille très étroitement avec l'oic depuis les deux dernières décennies, ayant fourni des fonds pour une quarantaine de projets de l'oic. Un rôle clé de l'oic en partenariat avec le FCPB est de s'assurer que tout projet soumis est correctement rédigé sous la forme d'une proposition solide. Le FCPB abandonne maintenant ses dons traditionnels pour offrir des prêts. Mme Teekens a décrit les étapes nécessaires d'une demande de financement ainsi que les critères de sélection des propositions de projets. M. Peter Veening, Fonds rural Rabobank 15. Le groupe Rabobank dans son ensemble prête aux acteurs de la chaîne de valeur du café, des producteurs aux PME, des commerçants aux clients. La Fondation Rabobank vise à aider les producteurs au moyen d'une assistance technique, de prêts, de garanties et de subventions tandis que le Fonds rural se concentre sur la fourniture de financements commerciaux, de prêts et d'instruments de partage des risques aux PME et transformateurs locaux. M. Veening a décrit les critères des demandes de financement au Fonds rural Rabobank ainsi que le processus d'évaluation. Il a également présenté trois études de cas comme exemples de la façon dont Rabobank contribue au financement des projets dans le secteur du café. 16. Le Président a remercié tous les intervenants pour cette session intéressante et fructueuse. Les plans pour le prochain Forum seront communiqués en temps opportun.