Article dans la gazette Amaporte n 7 «Février 2010»
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- Andrée Laframboise
- il y a 7 ans
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1 Article dans la gazette Amaporte n 7 «Février 2010» Visite à la ferme de François TOUCHET où il est question de polyculture et d élevage... Michèle Legrain & Laurent Cochereau, (tuteurs farine) Autour d'un verre, François nous explique que sa ferme pratique la polyculture (environ 35ha de céréales pour la consommation humaine et animale) et l'élevage (environ 70ha). Un hectare supplémentaire est consacré à la culture de pommes de terre et de betteraves fourragères. La ferme a obtenu le label «Agriculture biologique» en (Crise de la vache folle). Pendant les dix années précédentes François pratiquait une agriculture dite «douce» utilisant peu d engrais (enrichissement des sols par la culture de trèfle blanc dont l'apport d'azote se fait par les racines) et de ray-grass. Cette appellation avait été empruntée à André Pochon, agriculteur des Côtes d' Armor, pionnier en ce domaine. La dernière parcelle achetée (qui était enclavée dans les autres parcelles) est acquise en 2000 (celle du trèfle rouge semée en 2007).
2 Cela représente un ensemble de 40ha d un bloc entourant la stabulation, gros avantage pour le déplacement des bêtes entre les parcelles. Les terrains autour de la stabulation sont partagés en parcelles de 2ha sur lesquelles les bêtes «tournent» ; elles y restent environ 1 semaine. Sur les terrains non pâturés, François récoltera le foin pour l hiver. D autres terrains sont dispersés dans la vallée et sont utilisés en prairies ou en culture. Au total, une ferme de 107ha. : 70 pour les animaux, 35 pour les céréales 1 à 2ha pour les pommes de terre et de betteraves fourragères. Si vous ne voulez pas fâcher François, ne lui dites pas qu'il est producteur dans une exploitation agricole, mais bel et bien ELEVEUR à la FERME, car ici, les animaux et les terres ne sont absolument pas exploitées de façon intensive, mais bel et bien en harmonie avec le respect de l'environnement comme vous allez le constater ci-dessous : Concernant les sols, les terres sont éparpillées sur 3 sites, et François cultive en fonction des particularités de la terre de chaque site. Ainsi, le troupeau broute l'herbe poussant sur les schistes de Trélazé, les céréales sont cultivées dans la vallée de l'authion, et près des stabulations poussent pommes de terre et betteraves (+ herbe pour la rotation des pâturages).
3 Ce sont des prairies semi permanentes Le semis se fait avec des graminées variées et des légumineuses (trèfle rouge). Ce premier semis ne présente que des avantages : il est productif dès le printemps pour l alimentation (sans inconvénient de météorisation - gonflement - possible comme avec la luzerne). Il enrichit la terre en azote naturel par broyage sur place et il est très joli à la floraison. Cette prairie va permettre l amélioration des sols sans apporter d excès d azote. On reconnaît les prairies de François à l œil par une grande variété de plantes «courtes» mais «costaudes» et peu de plantes «indésirables» (chardons, ravenelles). Un équilibre s installe entre les espèces végétales en réponse à un équilibre du sol ; l année suivante, il y a moins de trèfle rouge mais du trèfle blanc. Dans la vallée, François a aussi des prairies naturelles. Le suivi repose sur une observation attentive des différentes plantes indicatrices des sols. Ces plantes (chardons, ravenelles, orties ) indiquent le plus souvent un déséquilibre. Suite à la présence des animaux pendant les six mois de printemps et d été, François passe l ébouseuse (herse étrille), pour éclater les bouses, détruire d éventuels parasites et broyer les restes de végétation. Le repos des sols l hiver ainsi que la faible densité, permettent au sol de moins se compacter et donc d être moins favorable au développement excessif de certaines espèces. La règle est le respect du sol en tant qu organisme vivant. La nourriture des sols en autonomie sur l exploitation! A partir du fumier des vaches riche en azote (bouses) et en carbone (paille),
4 François fabrique un compost qui au bout d une année est disponible pour épandre sur ses champs. Le sol nourrit les vaches et les vaches nourrissent le sol. Il suffisait d y penser et de respecter un équilibre! Pas de recherche de rendement excessif, pas d intrant donc pas de dépense excessive non plus! LES CULTURES Le mélange céréales légumineuses : 3ha pour l alimentation des bêtes en stabulation. Les betteraves fourragères : 0,7ha pour la nourriture animale. Les plants seront repiqués à la planteuse début juillet. Cet aliment sera utilisé pour la période d engraissement hivernal. Les pommes de terre : 1 à 2ha. Le désherbage est mécanique ou manuel en cas de «débordement». La gestion des doryphores se fait par un traitement bio qui cible les larves (NOVODOR). Le sarrasin : 2,5ha. Suite à un semis de lupin saccagé par les corbeaux qui «boulottaient» toutes les graines germées, essai d une culture de sarrasin (utilisation éventuelle par Aurélien Mabit, le producteur de galette de l AMAP). Il est récolté tardivement, seulement après les premières gelées. Le blé : 5ha. Destiné à la vente directe sous forme de farine. Le seigle : occupe quatre hectares. La céréale dont l enracinement est le meilleur est le seigle.
5 L épeautre est l ancêtre du blé. C est une céréale qu'il faut décortiquer car elle se récolte avec la balle. Il est très riche en sels minéraux. Cultivé sur deux hectares. Pas de culture de maïs : cette plante est trop gourmande en eau et en énergie fossile (pétrole). Le fait de diversifier les céréales permet une rotation des cultures et une meilleure utilisation des sols. A la ferme de François on produit 15 tonnes de farine. La farine «T 80» est appelée ainsi parce qu elle contient 80% de sels minéraux, elle est semi-complète avec un peu de son. C est une farine mixte qui permet une utilisation en boulangerie et en pâtisserie. Il est proposé aussi de la farine de blé (T80, semi-complète, la meilleure pour la consommation et la pâtisserie) moulue à la meule de pierre, chez un minotier de Chigné. François fournit d'ailleurs la boulangère de l'amap de Beaufort. Il s'agit d'un mélange de 3 blés dont des vieilles souches.
6 La farine peut se conserver 6 mois, mais attention, c'est quand même un produit vivant qui perd de ses qualités nutritives avec le temps. L'ensemble de la production est écoulée en vente directe, en AMAP, auprès des particuliers et de quelques magasins locaux comme la CABA. Les AMAP sont celles de la Goutte d'eau à Brain sur Authion, des Fondus de Panier à Beaufort en Vallée, des Voisins de Panier à la Membrolle et notre Nature AMAP Porte. L AMAP de la Goutte d eau, la 2ème créée dans le département, a, depuis 3 ans, son point de vente dans la cour de F. Touchet.
7 «Les AMAP nous sécurisent pour l écoulement de la production, précise Hélène la fille de François. De plus, elles permettent d établir une relation avec le consommateur.» Les Amap qui achètent de la farine écoulent ainsi l équivalent d un hectare de blé sur cinq cultivés en 2009 et il est prévu de passer à dix hectares de blé en Début 2010, l'association de François avec son gendre Thomas MARTIN et sa fille Hélène vise à un maintien de l'activité bovine et à un développement de la production de farine avec l'achat d'un moulin à meules de pierre.
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