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1 En Quête de Performance Master Expertise, Performance, Intervention Prévention 3 = Préparation t Optimisation Technologie : UFR STAPS Nantes

2 Présentation de la formation Copyright Coordination éditoriale : Arnaud GUEVEL & Antoine NORDEZ Ligne éditoriale et mise en page : Lucile MOUNE & Justine MAGNARD Quatrième de couverture : Germain KNAUBLICH Crédit Photo : Antoine MERLET Le master «Expertise, Intervention, Performance» ouvert à l UFR STAPS de l Université de Nantes vise à répondre à de nouveaux besoins exprimés par différentes structures sportives. Il s agit de former des professionnels capables : d étudier l activité des «acteurs sportifs» (entraîneurs, athlètes, enseignants d EPS, formateurs) dans leur globalité et complexité, c est-à-dire en prenant en compte de manière simultanée différentes facettes de l activité (en privilégiant des approches interdisciplinaires); de concevoir des recherches poursuivant à la fois des objectifs scientifiques et sportifs, et qui soient réalisées dans un cadre de collaboration explicite et contractuelle entre les chercheurs et les acteurs sportifs. Plus concrètement, le diplômé du master «Expertise, Performance, Intervention» est capable d assurer la conception, le pilotage et l expertise de programmes d entraînement et d optimisation de la performance sportive ou motrice et doit pouvoir organiser son activité professionnelle en relation avec trois grandes familles de tâches : 1. La conception, le développement, et l optimisation de programmes d intervention ; 2. la mise en place, la coordination, la conduite et l évaluation de ces programmes d intervention ; 3. la formalisation et l optimisation des compétences des intervenants (entraîneurs, préparateurs physiques ou mentaux, formateurs, kinésithérapeutes, psychomotriciens, etc.) et de leurs modalités de travail collectif. Dans le cadre de leur dernière année de formation, les étudiants de master 2 «Expertise, Performance, Intervention» ont engagé une démarche originale visant à proposer aux professionnels et acteurs sportifs une revue présentant les travaux développés dans le cadre de leur cursus ou une synthèse des connaissances nouvelles dans un domaine en lien avec une activité sportive ou une activité de recherche ayant retenu leur intérêt. Un de leurs objectifs est de susciter votre curiosité et un intérêt qui, au delà de cette revue, inviteraient à des interactions entre vos structures et eux. Cette belle initiative, que je salue et qui je l espère se pérennisera, démontre le dynamisme des étudiants de cette promotion, et leur volonté de communiquer vers les professionnels et des acteurs du milieu sportif auprès desquels ils aspirent à valoriser et développer leurs compétences. Je suis certain que vous serez sensibles et intéressés par cette initiative, et au delà, je vous remercie par avance de l accueil que vous réserverez aux futurs professionnels issus de cette année de formation. Christophe Cornu Responsable Pédagogique du Master 2 EPI UFR STAPS Nantes

3 Edito Sommaire Technologie et Performance Ce recueil d articles écrits par les étudiant(e)s de Master 2 «Expertise, Performance, Intervention» - promotion s adresse aux professionnels du sport, aux cadres techniques, entraîneurs, dirigeants, directeurs sportifs, ainsi qu aux professionnels de la santé, susceptibles d être intéressés à des titres divers par des problématiques liées à la motricité humaine et son adaptation ou son développement. Chaque étudiant (en fin d étude de Master) a traité un thème de son choix, et propose au lecteur l état d une réflexion s appuyant sur des connaissances scientifiques et techniques actualisées dans le domaine concerné, avec un souci de la rendre accessible et utile pour les praticiens visés. A ce titre, l encadré «Recommandations» inséré dans chaque article permet au lecteur de disposer de quelques principes ou idées pouvant être mobilisés dans une pratique professionnelle. Ce recueil est donc une illustration concrète d une partie des compétences et qualités que les étudiantes et les étudiants de cette formation ont développé au cours de leur formation, et de leur capacité à traiter de toute question en relation avec l expertise sportive, la performance, et les techniques d intervention. Les articles présentés dans ce recueil concernent 4 thèmes : «Technologie et Performance», «Entraînement et Performance», «Préparation physique et mentale et Performance», et «Santé, Prévention, Rééducation». Ces thèmes sont représentatifs des connaissances que les étudiant(e) s acquièrent lors de leur cursus en Master, et des compétences qu ils développent au fil de cette formation. Cette publication vise aussi à inciter à des rencontres ou à initier des collaborations avec des professionnels et dirigeants du domaine sportif et/ou de la santé par les activités physiques. Au-delà, l insertion professionnelle des diplômés étant un objectif essentiel de ce Master, il s agit de faire découvrir l étendue de leur potentiel à d éventuels futurs employeurs (les coordonnées électroniques de chaque étudiant sont indiquées pour tout contact ou offre d emploi à leur adresser). Arnaud Guével Professeur des Universités Coordinateur de la publication M2 EPI 2013 Evolution des matériaux : impacts sur les performances sportives... 4 La technique en course à pied : Devenir performant en s économisant... 8 Utilisation de l électrostimulation dans l entrainement de haut niveau Vibration et électrostimulation : les nouveaux outils de la préparation physique Entrainement et Performance Les temps pronostics en aviron Les stratégies de coactivation et la performance sportive La gestion d équipe en sport individuel Football : Les jeux réduits avec ballons Préparation physique et mentale et Performance La récupération active chez des joueurs de tennis La coordination : Un pré requis fondamental de la réussite sportive? Mental et sport d opposition : Comment aborder le Stress? Le type d effort à privilégier pour améliorer sa composition corporelle Santé, Prévention, Rééducation Rupture du ligament croisé antérieur du genou : actualité, prédiction et prévention «Kinesio-Taping» : Nouvelle technologie de soins L ostéopathe : un partenaire de soins dans la pratique sportive L intérêt du renforcement excentrique dans la prévention des lésions musculaires Exercice intense et bienfaits sur la santé. Quelle place pour l EPS?... 66

4 Justine MAGNARD, Judokate depuis mon enfance et ancienne athlète du pôle Espoir et du pôle France de Rennes, c est naturellement que je me suis orientée vers des études liées aux activités physiques et sportives. Après une spécialisation en entraînement sportif, j ai choisi de me diriger vers les populations fragiles (personnes âgées, dialysées) afin de leurs faire bénéficier de programmes d activités physiques adaptées individualisés visant l amélioration de leur qualité de vie. Curieuse de nature et passionnée par la recherche, je m intéresse tout particulièrement aux travaux des cellules d aide à la performance liés aux nouvelles technologies et à leurs conséquences sur les pratiques sportives et l entraînement, d où le sujet de mon article. Mail : justine.magnard@etu.univ-nantes.fr Evolution des matériaux : impacts sur les performances sportives évolution (Figure 1b). Les courses en position de soufflerie se démocratisent et amènent de nouveaux records ; elle devient ainsi la position de référence en terme de performance (Figure 1abc). En 1978 au Chili, Steve Mc- KINNEY entre dans la légende en franchissant la barre des 200 km/h. Suite à cette performance, une évolution fulgurante de l équipement du skieur est observée (Figure 1c): Des ailerons en mousse compressible, glissés sous la combinaison, ont été crées afin d améliorer le coefficient de traînée des corps (Cx) et réduire ainsi le frein aérodynamique. De par une meilleure stabilisation du mollet et une réduction des turbulences, ces ailerons engendrent un meilleur contrôle des skis. Le saut à la perche est une discipline dont l évolution des performances est la plus directement proportionnelle à celles des matériaux (Figure 2). En effet, d abord en bois (Figure 3a) puis en bambou, l apparition de l aluminium a permis d améliorer la rigidité de la perche permettant ainsi une meilleure restitution de l énergie élastique. Depuis les années 1960, les perches en matériaux composites (fibres de verre et de carbone), plus légères, plus souples et plus résistantes, ont permis aux athlètes de sauter deux fois plus haut qu à l origine de la discipline, avec un record du monde actuel de 6,14 mètres, détenu depuis 1994 par l Ukrainien Sergueï BUBKA. Dans un contexte international toujours plus exigeant, où la victoire se joue au moindre détail, chaque paramètre de la performance nécessite d être optimisé. Les nouvelles technologies, et notamment les nouveaux matériaux, jouent un rôle majeur dans cette quête de succès en contribuant à l amélioration des équipements et autres dispositifs sportifs. Dès lors que la technologie interpelle la performance sportive, certaines questions s imposent : comment des matériaux peuvent-ils améliorer les performances? Quelles sont les grandes innovations de ces dernières années? Influencent-elles les pratiques sportives et leurs évolutions? Comment sont-elles règlementées? Pour quelles perspectives d avenir? Des sports de glisse à la natation, en passant par l athlétisme, l objectif de cet article sera de montrer l impact des nouveaux matériaux sur les performances, les pratiques ainsi que les règlements sportifs internationaux. Depuis la fin du XIXe siècle et la naissance du sport moderne, les athlètes ont toujours cherché à aller plus vite, plus loin, plus haut. Cette quête, au delà de la quantité et de la qualité de l entraînement, s est rapidement appuyée sur le développement du matériel et des équipements sportifs. C est pourquoi à partir de 1920, leur production, qui était jusqu alors exclusivement artisanale, est devenue industrielle. La finalité de l ingénieur est alors de proposer des matériaux qui répondent le mieux possible aux objectifs d usage. L élaboration d équipements innovants a progressivement nécessité des matériaux aux propriétés multiples et contradictoires, à savoir : performants mais peu coûteux, résistants mais souples, rigides mais légers Par conséquent, les matériaux anciens couramment utilisés tels que le bois, le cuivre ou le chanvre ont été remplacés par des matériaux modernes issus des industries métallurgiques et chimiques. Au cours des années 1970, cette incessante recherche de performance s accélère grâce à l apparition de nouveaux matériaux synthétiques, en particulier les matériaux composites (Price, 2002). Constitués de fibres renforts immergées au sein d une matrice, les matériaux composites résultent d un assemblage d éléments aux propriétés différentes, non miscibles mais ayant une forte capacité d adhésion, leurs permettant ainsi de posséder des propriétés que les éléments seuls ne possèdent pas. Toujours plus résistants, plus précis et plus performants, ces nouveaux matériaux et par extension ces nouveaux équipements sportifs, garantissent à l athlète une pratique sûre et confortable, tout en lui permettant de repousser ses limites. Comment des nouveaux matériaux peuvent-ils amener à de nouveaux records? L évolution d un matériel peut-elle avoir une incidence sur celle d un geste technique, voire d une discipline entière? Ces innovations sont-elles contrôlées par les fédérations? En se basant sur des travaux scientifiques ainsi que sur les règlements officiels, le but de cet article est de répondre à ces interrogations sous jacentes à l évolution technologique du matériel sportif. Quand les matériaux optimisent la performance : exemple du ski de vitesse Les bâtons courbés, ou en forme de Z, fournissent un appui antéropostérieur au niveau des mains, offrant ainsi davantage de stabilité au skieur. La combinaison, très moulante, est conçue en fibres synthétiques plastifiées assurant ainsi une pénétration dans l air optimale. Le casque, réalisé en fibre de verre ou en matériaux composites, est adapté à la morphologie du skieur, améliorant ainsi l aérodynamisme. Les skis, désormais composés de matériaux synthétiques (fibres de verre, aluminium, polyamide), sont plus légers et plus stables. Leurs semelles, conçues en polyéthylène, s épaississent assurant ainsi une meilleure glisse (Casey, 2000). L amélioration du coefficient de pénétration dans l air permise grâce à l ensemble de ces innovations technologiques fait qu aujourd hui le record du monde, détenu depuis 2006 par l Italien Simone ORIGONE, est de 251,4 km/h. (a) (b) (c) Figure 1: Evolution de l équipement du skieur de kilomètre lancé au cours du XXe siècle. Illustration de position de course en soufflerie. (a). 1931, Léo GASPERL: skis en bois. (b). Années 1950, skis en métal, casque intégral profilé, combinaison moulante. (c). Années 1990, optimisation du matériel existant, ajout d ailerons en mousse au niveau des mollets. Figure 2: Evolution du record du monde de saut à la perche de 1850 à nos jours : une nette amélioration est observée au fur et à mesure que la structure de perche évolue. En imposant des contraintes plus importantes au niveau du complexe musculo-tendineux, ces nouveaux matériaux ont révolutionné la discipline (Burgess, 1998). Outre l allongement de la course d élan propice à l atteinte d une vitesse maximale, l athlète doit maitriser l impact violent de la torsion de la perche au moment où celle-ci touche le butoir. Lors de la phase de suspension, la flexibilité de la perche combinée à l élan du perchiste provoque le renversement total de l athlète. L extension du bassin et des jambes est alors nécessaire pour continuer l ascension. Enfin l athlète pivote et produit une forte poussée sur la perche afin de franchir la barre (Figure 3b). La réception se fait désormais sur des tapis en mousse favorisant ainsi des hauteurs de chute plus importantes tout en garantissant la sécurité de l athlète qui se réceptionne sur le dos. Le ski de vitesse, ou kilomètre lancé, est une course de vitesse pure sur une pente en ligne droite dans laquelle le skieur s élance afin d atteindre la vitesse la plus élevée possible. Le premier record du monde homologué par la Fédération Internationale de Ski fut établi par l Autrichien Léo GASPERL en 1931 (Figure 1a), avec une Quand l évolution du matériel fait évoluer (a) vitesse de 136,6 km/h. C est alors que la composition et la une discipline sportive : exemple du saut à structure du ski commencent à se modifier. Les planches de bois sont remplacées par du métal et du polymère, la perche leur design s affine et devient un véritable témoin de leur 4 5

5 (b) Figure 3: Impacts des matériaux sur l évolution du saut à la perche. (a). 1860, la perche est en bois et l athlète se réceptionne sur les pieds dans un bac à sable. (b). A partir de 1960, la perche est composée de fibres de verre, l athlète se réceptionne sur le dos sur des tapis en mousse. Quand la technologie dénature l activité : exemple de dérive en natation L objectif de la natation est d atteindre une vitesse maximale avec un minimum d effort. Rapidement le textile est considéré comme un acteur de la performance. Dès lors, l intérêt porté par chercheurs et ingénieurs à la tenue du nageur a conduit à de nombreuses innovations : la combinaison en tissu est détrônée par le maillot de bain (Figure 4a & b), lui-même remplacé par les combinaisons. En 2008, la combinaison LZR Racer (Figure 3c), décrite comme étant une véritable innovation technologique, est homologuée par la Fédération International de Natation (FINA). Entièrement composée de polyuréthane, assemblée et soudée par ultrasons, cette combinaison inspirée de la peau de requin réduit les frottements et améliore la flottabilité. D après l étude de Moria et al. (2011), grâce à une contention efficiente de la cheville au torse, la LZR Racer optimise l aérodynamisme et l hydrodynamisme assurant ainsi une meilleure glisse sur l eau. Depuis l arrivée de cette combinaison high-tech, les performances se sont considérablement améliorées et bouleversent la discipline. En effet, en 2008 le bilan annuel fait état de 105 records du monde battus, dont 79 réalisés en portant la LZR Racer. Animées par une médiatisation sans précédant, les controverses s amorcent et la combinaison est remise en cause. En réponse aux polémiques que ces combinaisons suscitent, la FINA en interdit l utilisation à partir de La chartre de Dubaï fait alors état des nouvelles règles en termes d équipement et stipule en préambule que «La FINA tient à rappeler que la natation est un sport dont l essence est la performance physique du sportif, le principe le plus fondamental». Depuis, le règlement officiel de la FINA sur la tenue du nageur a été modifié, stipulant qu elle ne doit pas couvrir le corps au-delà du cou, des épaules et des genoux (GR 5.3). De plus, il spécifie que les confectionneurs devront désormais soumettre toutes leurs innovations auprès de la FINA afin d obtenir l approbation de la fédération (GR 5.5) et souligne qu ils doivent s assurer que les combinaisons soient bien disponibles pour tous les nageurs (GR 5.6). Aux Jeux Olympiques de Londres, la FINA a imposé aux hommes le jammer : une combinaison couvrant uniquement au dessus du genou (Figure 4d). (a) (b) (c) (d) Figure 4: Evolution de la tenue du nageur. (a). 1924, Johnny WEISSMULLER en combinaison tissu aux JO de Paris, médaillé d or au 100m et 400m Nage Libre. (b). 1972, Mark SPITZ septuple champion olympique à Munich en maillot. (c). 2008, Michael PHELPS remporte 8 médailles d or aux JO de Pékin en portant la combinaison LZR Racer. (d). 2012, Michael PHELPS obtient 4 titres aux JO de Londres en jammer La technologie apporte des progrès incontestables dans la pratique du sport. Néanmoins, en flirtant avec la question du dopage et son extension à la notion de «dopage technologique», les innovations amènent les fédérations à renforcer la règlementation sur le matériel et les équipements autorisés. A l instar de la FINA, la Fédération Internationale des Sociétés d Aviron (FISA) a contribué à freiner une «course à l armement» afin de ne pas entacher le développement et l universalité de la discipline et ainsi préserver l équité dans l aviron. Ainsi, les règlements officiels des fédérations assurent le développement pérenne de leur discipline en veillant au respect de l équité sportive, et en s assurant que les progrès technologiques ne prennent pas le pas sur la performance de l athlète. Pour conclure, il est important de souligner le rôle majeur des professionnels de l entrainement dans cette évolution des équipements sportifs. En effet, outre le fait que leur expertise est indispensable aux chercheurs et aux ingénieurs pour améliorer et valider leurs innovations, ils doivent également suivre leurs évolutions en veillant à ce que la technologie reste au service de l athlète, sans pour autant l instrumentaliser. Bibliographie Burgess S. (1998). The modern Olympic vaulting pole. Materials & design. 19: Casey H. (2001). Sporting materials: ski equipment. K. H. Buschow, R. W. Cahn, M. C. Flemings, B. Ilschner, E. J. Kramer, S. Mahajan & P. Veyssière (Eds.), Encyclopedia of materials: science and technology (pp ). United Kingdom: Elsevier Science. Moria H., Chowdhury H., Alam F. & Subic A. (2011). Aero/hydrodynamic study of Speedo LZR, TYR Sayonara and Blueseventy Pointzero3 Swimsuits. Jordan Journal of Mechanical and Industrial Engineering. 5: Price K. (2002). Composite win over sports market. Reinforced Plastics. 46: Recommandations Liens utiles Règlement FINA: PROVAL.pdf Règlement FISA: (cf. Rule 60-Fairness-Innovations). N hésitez pas à collaborer avec les chercheurs et les ingénieurs lorsqu ils élaborent un nouveau produit (tests, retour d expertise). Informez-vous de l évolution des règlements nationaux et internationaux de votre discipline lorsqu un nouveau matériel ou équipement est commercialisé. L essence même du sport étant le dépassement de soi, assurez-vous que la technologie ne prenne pas le pas sur la performance de l athlète ; il doit être au centre des préoccupations. Ne confondez pas innovation et marketing! En effet, étant donné l aspect très concurrentiel de ce marché, les fabricants essayent de sortir leurs nouveautés le plus rapidement possible, parfois au détriment de la fiabilité du produit. Afin de ne pas prendre de retard sur vos concurrents, soyez vigilant sur leurs progrès et leurs éventuelles acquisitions (nouvel outil, équipement ) notion de veille technologique. 6 7

6 Germain KNAUBLICH, Spécialiste du suivi et de l analyse de la performance sportive, je me dirige ces prochaines années vers l exercice d une activité de consultant et intervenant en préparation physique. Je souhaite également m investir dans le domaine qui lie l activité physique à la santé. Aujourd hui, j interviens en tant que stagiaire dans le club professionnel du Mans Sarthe Basket, avec pour mission de mettre en place un suivi qui permettrait d évaluer les profils physiques ainsi que l état de forme des jeunes joueurs espoirs. Également j encadre une section triathlon dans un collège Nantais et entraîne un groupe de triathlètes amateurs à Saint Herblain. Mail : g.knaublich@gmail.com La technique en course à pied : Devenir performant en s économisant Être efficace, tel est le secret de nos champions. Certains excellent dans la manière de se déplacer. Regardez et admirez le style d athlètes comme Alistair Brownlee (champion olympique de triathlon, à Londres, en 2012), dont on a l impression qu ils volent lorsqu ils courent. Ce résultat est le fruit d un travail spécifique à l entraînement qui doit nous inspirer. Cet article synthétique, s attache à définir les différentes caractéristiques de la foulée en course à pied, de moyennes et longues distances, qui permettent d optimiser les dépenses énergétiques et qui impactent la performance. force mécanique résultante au niveau du centre de gravité est liée aux forces de chacun des membres qui interagissent de manière indépendante. Autrement dit, la trajectoire du sujet dépend des caractéristiques des multiples forces produites par chaque segment. La foulée est construite sur un ensemble de principes mécaniques que nous allons aborder pour mieux comprendre la finalité de l entraînement technique en course à pied. Un savant mélange entre la production, la synchronisation et la transmission des forces permet d améliorer l efficacité. L énergie élastique C est en contractant ses muscles que l athlète produit une partie de la force nécessaire à son déplacement. Cette énergie mécanique est dite payante, car elle fait appel à la mise en place de mécanismes métaboliques. Une seconde source d énergie mécanique existe, celle-ci est dite gratuite, car elle ne requière pas l utilisation de substrats. On parle ici d énergie élastique, soit la récupération de l énergie cinétique stockée dans les structures corporelles élastiques au cours d un étirement préalable (Alexander, 1991). Au moment de l impact du pied au sol, les structures élastiques (tendons et aponévroses étant les structures les plus engagées) subissent une déformation, similaire à l étirement d un élastique. Lorsque la force appliquée s annule, ces structures élastiques sont capables de restituer l énergie qu elles ont stocké en se raccourcissant. Il est donc possible de diminuer le coût énergétique en produisant de la force par ce mécanisme. C est autour des articulations des membres inférieurs, et plus particulièrement la cheville, que l on recherche la production de cette énergie. À l impact, l attaque par l avant du pied, plus efficace et plus économique, permet l étirement du groupe musculaire du mollet, ce que ne permet pas un déroulé talon-pointe du pied, plus coûteux. De plus, l attaque par l avant du pied limite le risque de traumatismes articulaires et osseux, par rapport au talon pour lequel les vibrations de l impact se propagent directement par le système squelettique (Daoud et al, 2012). Aux niveaux des articulations du genou et de la hanche les possibilités sont plus limitées, mais néanmoins pas moins intéressantes. À ces niveaux, la mise en tension des groupes musculaires des quadriceps et fessiers, passe par le verrouillage articulaire en extension de ces deux articulations. Attention cependant, il est à noter que ce mécanisme fait appel à des qualités musculaires particulières. Lors de l attaque par l avant du pied, les structures musculaires sont mises en tensions de manière violente à l impact, ce qui engendre des traumatismes musculaires importants au début. Ainsi une certaine progressivité doit être respectée à l entraînement pour permettre aux structures musculaires de se développer et de s adapter. tronc, au cours de toute la phase d appui au sol, est un élément déterminant pour transmettre efficacement la force. En effet, la force, pour se propager, avec un minimum de perte d énergie mécanique, doit passer par un corps solide. Les flexions du membre en appui, que l on observe aux articulations du genou et de la hanche, sont sources de déperdition de force. La production de force n est alors qu illusoire si elle ne peut pas être transmise pour projeter l athlète. De plus, une position gainée-linéaire du membre en appui permet de limiter l affaissement du coureur au moment de la prise d appui et augmente la quantité d énergie élastique stockée au cours de cette phase. Sur le terrain, un observable préférentiel peut servir à évaluer cet alignement segmentaire. Au moment de la phase de soutien, instant ou le centre gravité passe à la verticale de l appui au sol, on peut évaluer la hauteur entre le pied d appui et le bassin (cf. figure 1). On recherche une position dite haute sur l appui. L outil vidéo est un excellent moyen d investigation ici, qui doit servir pour sensibiliser l athlète. Être performant en course à pied ne se limite pas l impact sur la performance que celle-ci peut avoir. Puis à de bonnes prédispositions, les meilleurs se distinguent nous introduirons quelques applications pratiques pour Figure 1 : Sur la figure de gauche on observe que le membre aussi de par leur efficience à se déplacer. Pour Di Prampero (2003), la performance repose sur 4 facteurs : la niques en course à pied. position ne permet pas une bonne transmission de la force et l entraînement, qui servent à améliorer les qualités tech- en appui est fléchi au niveau de la hanche et du genou, cette consommation maximale d oxygène (VO2max), la fraction d utilisation de la VO2max en course, le coût éner- La foulée est plus coûteuse en énergie, comparativement à la figure de droite où le membre est aligné. gétique et la capacité anaérobie. Le développement des La foulée est un mouvement complexe, caractérisée par des phases d appuis successives au sol entre- L amplitude et la fréquence qualités physiologiques occupe une part conséquente de l entraînement. Néanmoins il ne faut pas oublier l importance de la mécanique dans le déplacement, qui doit permettre d exploiter ce potentiel physiologique. Le coût énergétique est là pour nous le rappeler. À niveau de VO2max égale, la distinction entre deux athlètes passe par la capacité de ces derniers à se déplacer efficacement, autrement dit, par le coût énergétique de leur gestuelle. Cette notion de coût énergétique se définit comme la quantité d énergie métabolique consommée par unité de distance parcourue (Hausswirth & Brisswalter, 1999). Sa quantification est basée sur la mesure des volumes d oxygène consommés (VO2) en fonction de distances et vitesses de déplacement données, pour des efforts compris entre 60 et 90% de la VO2max de l athlète. La quantification du coût énergétique reste complexe à cause de la multiplicité des variables qui l influence. Cependant nous savons qu une efficacité mécanique accrue a pour effet de diminuer la consommation d énergie. Loin d être défini génétiquement, cette coupées de phases de suspensions. Une phase d appui peut être décomposée en 3 parties. L amortie commence à l instant où l on pose le pied au sol. Cette période est frénatrice, la force qui s applique sur le sujet est inverse au sens de déplacement. C est le moment privilégié pour emmagasiner de l énergie élastique. Ensuite vient la phase de soutien, à ce moment le centre de gravité de l athlète est à la verticale de l appui au sol. C est un instant préférentiel d observation pour analyser l attitude du coureur, que nous aborderons plus-tard. Enfin la poussée, qui se termine lorsque le pied quitte le sol, est l instant moteur où l athlète se projette vers l avant dans le sens de son déplacement. La succession de ces phases d appuis permet le déplacement grâce à la production de force appliquée au sol. Pour ce qui est de la phase de suspension, le coureur se tient en équilibre et ne peut plus agir sur sa trajectoire. Cette période plutôt passive est un temps de repos pour le coureur. Pour le reste il existe une multitude de façons d harmoniser la foulée, ce qui fait Après s être intéressé à la force produite pour se déplacer, arrêtons-nous sur les deux composantes de la vitesse de course, que sont l amplitude et la fréquence des pas. Quand certains avancent à grandes enjambées d autres réalisent un grand nombre de foulées. Du point de vue de l économie de course, il semblerait que l avantage soit à la fréquence. En effet, le coût énergétique est moindre lorsque l on privilégie une fréquence de pas plus élevée (Cavanagh & Williams, 1982 ; Hubiche & Pradet, 1993). Ce type de foulée avec des temps de contact court au sol, diminue les oscillations verticales de l athlète, induit des efforts moins importants pour résister à l écrasement à chaque appui, et enfin permet d exploiter plus efficacement l énergie élastique en diminuant le temps entre l étirement et le renvoi. Cette orientation de travail à l entraînement, reste cependant assez discutée. Car à contrario l amplitude permet d augmenter l efficacité mécanique, soit la quantité de force efficace pour le déplacement horizontal (Hubiche qualité peut être développée avec l entraînement. que chaque coureur possède sa foulée en fonction de différents paramètres en grande partie liés à sa morphologie. La transmission de la force il est possible d atteindre des vitesses beaucoup plus & Pradet, 1993). En augmentant l amplitude des foulées Bien courir pour courir plus vite, voilà ce que nous devons rechercher. Le travail technique en course à pied La production de la force n est pas suffisante élevées qu avec une augmentation de la fréquence. Par est primordial pour optimiser le rendement énergétique Les aspects techniques et leurs impacts pour être performant, il faut pouvoir exploiter celle-ci contre d un point de vu énergétique adopter une foulée des athlètes. La foulée est un mouvement complexe que Le mouvement de la course projette le coureur, au profit du déplacement. L alignement segmentaire, soit ample est plus coûteux, à cause de la quantité plus importante nous commencerons par décrire en mettant en avant qui peut être décrit comme un objet poly-articulé. La la position rigide-linéaire des segments jambe, cuisse et de force à produire sur chaque poussée. Il est 8 9

7 assez délicat d augmenter conjointement ces deux paramètres de fréquence et d amplitude. Autrement dit ce que l on gagne d un côté on le perd de l autre. Les conclusions tirées de différentes études scientifiques font ressortir une certaine constante des résultats. Il semble que la modulation entre amplitude et fréquence des foulées soit dépendante de l épreuve. Au fur et à mesure que les distances s allongent en course à pied, la dimension énergétique doit être prise en compte. Ainsi plus les distances s allongent, plus il faut privilégier la fréquence pour augmenter sa vitesse de façon économique (Hubichet & Pradet, 1993). Le rôle des bras Comme nous l avons souligné en introduction, l ensemble des forces produites par les différents segments du système athlète influence son déplacement. Ainsi le balancier des bras, en plus d être indispensable à l équilibre, joue un rôle, d allègement en produisant une force vers le haut, inverse au poids, et d orientation de la foulée vers l avant. L utilisation des bras influence positivement le coût énergétique (Arellano & Kram, 2011). De plus utiliser ses bras permet de réguler la foulée. En effet, il existe une synchronisation naturelle entre les bras et les jambes lorsque l on court. L augmentation de la fréquence de balancier des bras permet d augmenter la fréquence au niveau des jambes, il en va de même si l on veut augmenter l amplitude des pas en tirant sur les bras. Le travail de coordination trouve ici tout son intérêt pour bénéficier de ces avantages. L influence de la fatigue Le prolongement des efforts en course à pied engendre un épuisement progressif de l organisme. La fatigue est synonyme d une altération des capacités de production de force qui induit l augmentation du coût énergétique. Celle-ci est d origine multiple. Elle provient de l appauvrissement des ressources énergétiques, de dommages musculaires induits par l exercice ou encore de l épuisement de la commande nerveuse centrale et périphérique (Millet et al, 2009 ; Hausswirth et al, 1999). L athlète en situation de fatigue modifie progressivement son attitude. Par exemple, l augmentation de l amplitude de la foulée, observée en situation de fatigue, permet d augmenter les temps de repos en phase d envol. Cependant, nous avons vu que ce comportement entraîne aussi une augmentation du coût énergétique qui influence négativement le niveau de fatigue. Il existe donc un cercle vicieux autour de l installation de la fatigue. Si l on ne peut pas stopper le mécanisme de la fatigue, il est important de pouvoir ralentir son apparition au maximum. Pour cela il semble qu un travail technique à l entraînement sur le maintien de la gestuelle de course au cours de l effort puisse être une prescription adaptée en complément des diverses recommandations nutritionnelles et autres équipements technologiques utilisés en course. Les applications à l entraînement La programmation de la technique Comme pour toutes les autres disciplines, le 10 travail technique en course à pied engendre des perturbations du schéma moteur de l athlète. Une période d adaptation à ces changements est nécessaire si l on veut que l organisme s adapte pour optimiser le coût énergétique de ce nouveau mode de déplacement. Ainsi, il est préférable que ce travail ne soit pas effectué en période pré-compétitive et compétitive. Pour ce qui est de la programmation d exercices techniques dans une séance celle-ci peut varier. En début de séance, en l absence de fatigue, l intégration de la gestuelle est plus appropriée. Placé en fin de séance ce travail trouve également sa place, l apparition de la fatigue entraînant une dégradation de la technique de course, il est intéressant de pouvoir travailler sur le maintien de la foulée dans cette situation. L apprentissage d un nouveau geste est fastidieux et long, c est pourquoi ce travail doit être fait de manière longitudinale et progressive. Le travail de gammes athlétiques L apprentissage technique doit faire l objet d une appropriation de la part de l athlète. Pour ce faire la décomposition du geste est nécessaire afin d obtenir des adaptations progressives sans bousculer complètement le schéma moteur en place. Le travail de gammes athlétiques permet cette dissociation par phases de la foulée. On retrouve ainsi des exercices de montées de genoux ou de talons-fesses pour la phase de retour de la jambe libre, des foulées bondissantes pour le travail de propulsion, de jambes tendues pour le gainage et l attaque du pied au sol, et d autres encore. Chacun de ces exercices doivent être effectués en alternance avec de la course libre non contrainte, pour favoriser l intégration au schéma moteur. Il est très simple de mettre en place ce type de travail, en début de séance pour terminer un échauffement par exemple, ce qui permet de répéter la gestuelle de manière longitudinale. Le travail de musculation et de gainage Dans le cadre de la production et de la transmission des forces, il est important de développer chez l athlète une musculature homogène des différents segments. Bien entendu l hypertrophie n est pas l objectif recherché, car celle-ci entraîne une augmentation excessive de la masse plutôt défavorable en course à pied sur moyenne et longue distance. Cependant, nous avons pu remarquer l importance de la contrainte de poids au moment de l impact à laquelle l athlète doit résister et également l intérêt d être gainé tout au long de la phase d appui au sol pour ensuite se projeter vers l avant. Un travail pliométrique en musculation, semble offrir de bons résultats pour améliorer les performances en course à pied (Spurrs et al., 2003). Ce type d exercice provoque des dommages musculaires pouvant être importants si l on excède un certain volume, c est pourquoi il faut être vigilant en intégrant ce travail progressivement et en limitant le nombre de répétitions. La musculation et le gainage des muscles du tronc est indispensable à la transmission de la force, il est intéressant d intégrer ces exercices tout au long de la préparation. La musculation n est pas seulement pratiquée en salle de musculation, il est très facile et intéressant de pouvoir l intégrer à chaque séance. Le travail en côte Le travail en côte serait un bon moyen de progresser du point de vue de l économie de course. En effet les contraintes ajoutées en côte, liées à l augmentation de l influence de la force de pesanteur, entraîne une modification naturelle de l attitude de l athlète qui devient plus efficace. C est ce qui a pu être constaté par un groupe de chercheurs qui ont comparé le coût énergétique de coureurs entraînés pour des courses en montagne et d autres qui courent exclusivement sur le plat (Praz et al., 2011). Ce résultat est d autant plus vrai que la vitesse de course est faible. L hypothèse que nous pouvons faire est que l amélioration de la puissance développée en montée permet une diminution du coût énergétique. Il serait intéressant d explorer cette piste de travail aussi bien sur le terrain que dans le cadre d études scientifiques futures. Les outils d aide à l analyse sur le terrain Les progrès technologiques nous permettent aujourd hui de disposer d outils d investigations abordables pour analyser et suivre l évolution d un geste comme la foulée. Le premier étant la vidéo, qui reste le plus simple. La vidéo permet de sensibiliser les athlètes à travers des feed-backs directs. Mais son utilisation peut être aussi plus pointue avec des logiciels de traitement vidéo permettant de quantifier certains paramètres mécaniques, tels que des angles articulaires et d envols, par exemple. Si l on poursuit du côté de l analyse mécanique, les systèmes optojump ou myotest, permettent d analyser de manière qualitative et quantitative la foulée à travers le calcul de vitesses de déplacements, d accélération, de temps de vol et de contact et également la fréquence ou l amplitude des pas. Plus coûteuse mais aussi plus pointue, l utilisation de plateformes de force sur tapis roulant ou sur piste, offre des données de production de force très intéressantes pour analyser le rendement d une foulée. Pour ce qui est de la définition du coût énergétique, nous l avons vu celle-ci est possible grâce à la mesure des volumes d oxygènes consommés via un dispositif d analyse des échanges gazeux. Beaucoup moins fiable mais plus abordable, la mesure des dépenses caloriques à partir de la fréquence cardiaque est également une solution exploitable pour rendre compte des dépenses énergétiques de la foulée. L observation visuelle basique ne suffit pas à analyser finement un geste technique. L utilisation de moyens technologiques de plus en plus simplifiée, doit être intégrée à l entraînement pour accroître la précision du travail en faveur de la performance. Conclusion Il est donc important de ne pas oublier que les déterminants de la performance en course à pied ne se limitent pas aux simples qualités physiologiques. Le coût énergétique de la foulée est indissociable de l aspect mécanique de celle-ci. C est pourquoi un travail technique régulier doit être intégré à l entraînement. Trop souvent cette dimension de l entraînement est négligée par les entraîneurs par ignorance de sa maîtrise et de son impact sur la performance. Pourtant la technique peut très facilement être intégrée aux séances sans risque de perte de temps. Le travail technique est d autant plus bénéfique que les athlètes seront novices. Alors il est inutile de faire passer des séries de 1000m avant la maîtrise gestuelle de la foulée. La mécanique sert la physiologie en permettant d exploiter complètement le potentiel de l athlète. Bibliographie Alexander RM. (1991). Energy saving mechanism in walking and running. J.Exp Biol. 160: Arellano CJ. & Kram R. (2011). The effects of step width and arm swing on energetic cost and lateral balance during running. J- Biomech. 44(7): Cavanagh PR. & Williams KR. (1982). The effect of stride length variation on oxygen uptake during distance running. Med. Sci. Sports Exerc. 14:30-5. Daoud Geissler GJ., Wang F., Saretsky J., Douad YA. & Lieberman DE. (2012). Foot strike and injury rates in endurance runners: A retrospective study. Med Sci Sports Exerc. 44(7): Di Prampero PE. (2003). Factors Limiting maximal performance in humans. Eur J Appl Physiol. 90: Hausswirth C. & Brisswalter J. (1999). Le coût énergétique de la course à pied de durée prolongée : étude des paramètres d influence. Sciences et Sports. 4: Hubiche JL. & Pradet M. (1993). Comprendre l athlétisme : sa pratique et son enseignement. Collection Entraînement. Millet GY., Morin JB., Degache F., Edouard P., Feason L., Verney J. & Oullion R. (2009). Running from Paris to Beijing: biomechanical and physiological consequences. Eur J Appl Physiol.107(6): Praz C., Jagdeep S., Praz M. & Dériaz O. (2011). Coût énergétique de la course en montée et en descente chez les coureurs entraînés pour la course de montagne. Schweizerische Zeitschrift. 59(1): Spurrs RW., Murphy AJ. & Watsford ML. (2003). The effect of plyometric training on distance running performance. Eur J Appl Physiol. 89(1):1-7. Recommandations Le coût énergétique de la course à pied est un déterminant majeur de la performance sur moyenne et longue distances. Le travail technique à l entraînement vise l amélioration de ce rendement. L intégration du travail technique doit respecter une certaine progressivité pour ne pas perturber brutalement le schéma moteur en place et limiter le risque de blessures liées aux adaptations musculaires nécessaires. Favoriser l attaque par l avant du pied au sol permet d augmenter la quantité d énergie restituée au moment de la poussée. La transmission de la force qui projette l athlète dans son déplacement doit passer par un corps linéaire et rigide. La fatigue influence négativement la qualité de la foulée, il est donc intéressant de travailler à l entraînement sur le maintien du schéma moteur au cours de l effort. Au delà des exercices de gammes athlétiques connues maintenant, il semble que le travail de renforcement musculaire global et les exercices en côte soient des pistes intéressantes pour améliorer l économie de course. 11

8 Benjamin BLANCHARD, A la «frontière» entre le monde professionnel et le monde de la recherche, je suis en stage au laboratoire «Motricité, Interactions, Performance» de l UFR STAPS de Nantes, et parallèlement Educateur de Football au sein du FC NANTES où j ai en charge l encadrement de la promotion née en 2001 (U12). Actuellement en Master 2 et impliqué dans un processus de recherche scientifique depuis ma 3ème année de licence (Entraînement Sportif), j estime que les passerelles entre la recherche et l entraînement sont fondamentales. La recherche doit répondre aux problématiques de l entraînement quand celui-ci doit se construire sur des bases scientifiques. Ces deux domaines sont donc intimement liés et complémentaires. Mail : benjamin.blanchard.1@gmail.com Utilisation de l électrostimulation dans l entraînement de haut niveau Le monde du sport est étroitement lié à un univers de techniques. Celles-ci sont tout d abord corporelles, au sens où elles mettent en jeu le corps mais peuvent également renvoyer à divers objets intervenant dans les progrès sportifs. Ces «objets techniques» mobilisés dans le monde du sport sont de natures diverses, ils peuvent être directement liés à la réalisation du geste (la perche en athlétisme, la raquette en tennis) ou être utilisés pour l entraînement (appareils de musculation par exemple). Depuis une trentaine d années, on observe l apparition d une technique particulière au service de l entraînement du sportif de haut niveau : l électrostimulation (ES) (ou électromyostimulation : EMS). L électrostimulation est une technique qui consiste à provoquer la contraction des fibres musculaires par le biais de sollicitations électriques de formes, de durées et d intensités variables. L impulsion électrique provoque donc la contraction musculaire du ou des muscles choisis sans que le système nerveux central (cerveau) ne soit directement mis à contribution. Introduction L électrostimulation (ES) fut très tôt utilisée en rééducation dans le domaine médical et en kinésithérapie. La possibilité d isoler un groupe musculaire précis est un avantage important dans un travail de rééducation, qui plus est post - opératoire. Puis, elle fut introduite dans l entraînement dans les pays d Europe de l Est. Dans les années 1970, en URSS, Kotz a commencé à utiliser l ES dans le cadre de l entraînement des sportifs sur une population de lutteurs. Dès les années 1980, cette technique semble se répandre dans le monde de l entraînement en France, et ce, dans la perspective d une amélioration de la performance. Elle remplirait un rôle dans le développement de la force et de l endurance musculaire mais aussi dans un certain nombre d autres domaines (récupération, échauffement musculaire). Cette revue tend à présenter, de manière liminaire et succincte, les intérêts que peut revêtir l ES. Puis dans un second temps, nous chercherons à expliciter les mécanismes physiologiques sous jacents ainsi que les adaptations aiguës et chroniques à l ES. Pourquoi utiliser l électrostimulation? Quels sont les intérêts concrets? L entraînement sportif à haut niveau nécessite une somme de travail considérable afin de provoquer une adaptation de l organisme qui soit la plus efficiente possible. Cependant, en raison des impératifs du calendrier «sportif», la problématique d un entraînement efficace doit s insérer dans un volume et un temps de récupération restreint. Pour obtenir des gains significatifs, les programmes de musculation doivent tendre vers des sollicitations musculaires importantes, on parle de tensions musculaires maximales et même supra maximales (de l ordre de 150% en excentrique). Quand on sait que, par exemple, des lanceurs de haut niveau sont capables de développer 300Kg dans un mouvement de flexion extension de jambes, cela les amènerait à un travail de l ordre de 450 kg en excentrique. Outre les dangers en terme de blessure, on comprend la difficulté pour mobiliser ces charges en pratique. Il en va de même pour le travail dit pliométrique, qui consiste à rebondir après un saut en contrebas et constitue une autre méthode intense de musculation. Cependant, des hauteurs de saut excessives (de l ordre de 2 à 3m) seraient nécessaires pour atteindre des forces maximales. De plus, les tensions maximales qu exigent aujourd hui les entraînements les plus efficaces sont destinées à recruter principalement les fibres de types II (dites rapides). Les travaux d Enoka et Duchateau (1988) ont montré que l originalité de l électrostimulation sur le plan physiologique réside dans une sollicitation aléatoire des fibres rapides. En d autres termes, il est possible de recruter des fibres rapides à de faibles niveaux de force, ce qui est impossible lors de contractions volontaires. Il est nécessaire de tendre vers des niveaux de force plus élevés pour solliciter un maximum de fibres rapides. On comprend que les chercheurs, les entraîneurs et les athlètes s intéressent à d autres techniques moins contraignantes et dangereuses. C est dans cet esprit que l électrostimulation peut être introduite dans l entraînement afin de constituer une alternative intéressante et efficace au travail classique. Cependant, l électrostimulation occupe une place controversée. Pour certains, l entraînement par ES semble raccourcir à la fois le temps d entraînement et le temps de récupération et se présente donc comme une alternative intéressante aux exigences contemporaines du sport de haut niveau (Cometti, 1988). Pour d autres, l ES peut avoir un effet semblable, mais pas supérieur aux techniques de musculation utilisant des contractions volontaires (Duchateau & Hainaut, 1988). L électrostimulation ne peut pas être vue comme plus efficace que des contractions volontaires, en revanche, elle s avère intéressante puisqu elle permet un gain de temps et une sollicitation différente, donc complémentaire. Physiologiquement, comment cela fonctionne? Lors d une contraction volontaire, les unités motrices (UMs) d un muscle sont recrutées suivant un ordre défini. Selon le principe de taille énoncé par Henneman (ou loi d Henneman), les UMs de petits diamètres (dites lentes), qui possèdent un seuil de recrutement plus bas, sont recrutées avant les UMs de gros diamètres (dites rapides). En revanche, lors de contractions électro induites, on observe un recrutement aléatoire (Feiereisen, 1997). En effet, lorsque la contraction se fait par stimulation électrique, les fibres nerveuses sont activées par l intermédiaire des terminaisons axonales. Or, il semblerait que les axones de plus gros diamètres soient plus facilement excitables, ainsi les plus grosses UMs sont activées avant les plus petites. De plus, les UMs de plus gros diamètres ont tendance à être situées dans les régions superficielles, ce qui favoriserait leur recrutement préalable puisque la distance entre les axones moteurs et l électrodes de stimulation influence également l ordre de recrutement. Les travaux d Enoka et Duchateau ont prouvé ce recrutement spécifique où les fibres rapides sont préférentiellement sollicitées. L électrostimulation pourrait donc provoquer un «sur recrutement» des fibres musculaires, particulièrement intéressant dans le cadre de la musculation dans la mesure où certaines fibres musculaires, difficilement recrutables en CV car appartenant à des unités motrices à haut seuil, deviendraient plus facilement entrainables sous ES. Pour aller dans ce sens, Vanderthommen et al. (1997) ont constaté un flux sanguin plus important dans les régions superficielles du muscle par rapport aux régions profondes lors de contractions électro induites, ce qui suggèrent un recrutement spatial spécifique. Ce résultat tend à corroborer les travaux d Enoka puisque nous savons que les fibres rapides se trouvent majoritairement dans les régions superficielles du muscle. Dans la même étude, Vanderthommen et al. (1997) observent un flux sanguin plus important lors des contractions électro - induites par rapport aux contractions volontaires pour un même niveau de force. Cette demande métabolique supérieure en ES serait due à un recrutement synchrone des UMs, contrairement aux contractions volontaires où le recrutement est dit asynchrone. En terme d adaptations? L augmentation de la performance motrice suite à un entraînement par ES regroupe une littérature abondante et discutée. L hétérogénéité des protocoles expérimentaux mis en œuvre dans les méthodologies de recherches rend difficile la comparaison et la généralisation. Il a été clairement admis l intérêt de l ES sur un muscle atrophié et/ou pendant une période d arrêt de l activité, mais également sur un muscle sain lors d un processus d entraînement. La grande majorité des études incluant un protocole d entraînement par ES ont mis en avant la possibilité de gains sur la force maximale volontaire (FMV). Ces gains sont très variables, et selon Hainaut et al. (1992), ils sont au mieux équivalents à ceux obtenus par des contractions volontaires, mais ne peuvent dépasser ces derniers. Ces gains peuvent être, en partie, expliqués par une augmentation du volume musculaire. En effet, on sait que la production de force d un muscle est en relation avec sa surface de section transversale (CSA). Il a été montré la possibilité d une hypertrophie des fibres musculaires au bout de plusieurs semaines d entraînement par ES. Pour prouver cette possibilité, il a été montré qu un entraînement en électrostimulation provoquait les mêmes modifications au niveau de l activité des cellules responsables de l hypertrophie. L ES peut activer les mécanismes moléculaires responsables de l hypertrophie. Cependant, au delà des facteurs structuraux, des adaptations nerveuses ont également été mises en avant. Certains auteurs observent des gains en force maximale sans augmentation de la CSA du muscle étudié. Ainsi, Romero et al. (1982) ont étudié la force ainsi que la circonférence du quadriceps avant et après un protocole d entraînement en ES. Il en ressort une augmentation de la force de l ordre de 21% cependant aucune modification de la masse musculaire en terme de volume ne fut observée. Un autre témoin de la manifestation de facteurs nerveux est l effet controlatéral de l entraînement par stimulation électrique

9 Le principe de ce transfert est que l entraînement d un segment provoque une modification du schéma de recrutement des unités motrices de l autre segment. Ainsi, bien qu il ne soit pas stimulé directement, on observe une amélioration de la force des muscles du mollet (Cabric, 1987) et du quadriceps (Lai, 1988) non stimulés après un cycle d entraînement par stimulation électrique. Cette adaptation peut être expliquée par une meilleure synchronisation des unités motrices du segment non stimulé. Et dans la pratique sportive en elle même? La question fondamentale de l entraîneur est de savoir, si les modifications observées grâce à l ES se traduisent également par des modifications de l efficacité dans les disciplines sportives. En Natation Augmentation de 43% en force excentrique, 15% en force isométrique et 10% en force concentrique (sur un mouvement de flexion extension d épaule) suite à un protocole d entraînement en électrostimulation du grand dorsal. Et parallèlement, des tests de natation ont été effectués. Il en ressort des gains de 0,19 s pour un 25 m crawl bras seuls et 0,38 s sur un 50 m nage complète. En conclusion, un entraînement en électrostimulation du grand dorsal est en mesure d améliorer la performance en natation. En Aviron Augmentation de 4,4% de la puissance développée sur 15 s et de 5,1% sur 30 s sur un ergomètre spécifique à l activité (rameur) suite à un cycle d entraînement par électrostimulation. En Hockey sur Glace Diminution de 4,8% sur un 10m skating suite à un entraînement de 3 semaines d électrostimulation des quadriceps. En football Augmentation de 5,6% de la performance à un test de CMJ et de 6,7% de la vitesse maximale du ballon lors d un test de frappe, suite à un entraînement en électrostimulation de 5 semaines. Ces différentes études, non exhaustives d une littérature abondante, nous montrent que les bénéfices, liés à un protocole d entraînement en électrostimulation, observables lors de tests non spécifiques se traduisent aussi par des gains dans l activité. Comment insérer une séance d électrostimulation dans ma planification? La séance La durée moyenne de la séance de stimulation est de minutes par muscle stimulé. Cependant, une importance doit être accordée à la longueur musculaire à laquelle on impose la stimulation. Il ne faut pas dépasser 3 muscles par séance. La séance type pour les membres inférieurs comporte les stimulations des quadriceps (10 min chacun), des ischio-jambiers (5 min chacun) et des fessiers (10 min chacun) Pour le haut du corps, les muscles étant plus nombreux, il faut faire un choix. Les pectoraux sont faciles à stimuler, le grand dorsal et les deltoïdes également. Les abdominaux représente un autre cas particulier. On peut en effet réaliser jusqu à 20 minutes de stimulation par séance avec des durées de contractions longues (10 secondes). Le cycle Le nombre de séances optimal par semaine est de 3. Pour les muscles des jambes nous conseillons 3 séances. Il est recommandé de laisser une journée de repos entre les séances. Pendant cette journée, il faut faire fonctionner les muscles stimulés de manière non intensive. La course étant une solution intéressante pour les jambes. Le cycle de travail se structure généralement sur 3 semaines. Conclusion Parmi les avantages à utiliser l électrostimulation, nous pouvons citer une augmentation de force qui touche tous les paramètres liés à la force, y compris la possibilité de gain de masse musculaire (hypertrophie). Ces résultats sont également en lien, d un point de vu plus spécifique, avec l amélioration des performances sportives propres à chaque activité. Au delà de l optique de l entraînement à des fins d améliorations, la méthode peut également être intéressante pour faire travailler un membre quand on ne peut soulever de charge (blessure), pour l échauffement d avant compétition ou encore l entretien de la force en période de compétition. Bibliographie Billot M., Martin A., Paizis C., Cometti C. & Babault N. (2010). Effects of an electrostimulation training program on strength, jumping, and kicking capacities in soccer players. J Strength Cond Res. 24(5): Cabric M. & Appell HJ. (1987). Effect of Electrical Stimulation of High and Low Frequency on Maximum Isometric Force and Some Morphological Characteristics in Men. Int J Sports Med (4): Enoka RM. (1988). Muscle strength and its development. New perspectives. Sports Med. 6: Feiereisen P., Duchateau J. & Hainaut K. (1997). Motor unit recruitment order during voluntary and electrically induced contractions in the tibialis anterior. Experimental Brain Research. 114: Recommandations La pose des électrodes, ainsi que les réglages tels que l intensité du courant et la durée de stimulation doivent être réfléchis en amont de la séance d entraînement. Lors de la première séance, incrémenter l intensité petit à petit afin d habituer le sportif aux contractions électro-induites. Fixer les articulations afin de travailler en isométrie est préférable. Hainaut K. & Duchateau J. (1992). Neuromuscular electrical stimulation and voluntary exercise. Sports Med. 14: Romero J., Schroeder RV. & Fahey T. (1982). The effects of electrical stimulation of normal quadriceps on strength and girth. Med. Sci. Sports Exerc. 14: Vanderthommen M., Depresseux JC., Dauchat L., Degueldre C., Croisier JL. & Crielaard JM. (2000) Spatial distribution of blood flow in electrically stimulated human muscle: a positron emission tomography study. Muscle Nerve. 23: L électrostimulation ne peut se substituer entièrement aux contractions volontaires, mais doit être utilisée avec celles-ci, puisqu elle représente une méthode complémentaire

10 Ludovic LETARD Après avoir effectué sa licence à Angers, il effectue son master à l université de Nantes. Durant son master, il s intéresse aux impacts des vibrations localisées afin de savoir si cet outil aurait un intérêt pour la préparation physique Il pratique le tir à l arc et l ultimate frisbee. Il fut préparateur physique de l ASB Rezé handball ( national 2 ; National 1) Mail : ludo-letard@bbox.fr Vibration et électrostimulation : les nouveaux outils de la préparation physique Les nouvelles technologies occupent aujourd hui une place croissante dans le milieu sportif. La préparation physique reste constamment à la recherche de nouveaux moyens d amélioration de la performance. Deux appareils, celui de la vibration et de l électrostimulation sont au cœur de cette évolution et présentent à l heure actuelle des enjeux importants dans ce domaine. Le but de cet article sera donc de présenter ces deux appareils. Quel est leur intérêt mais quelles sont aussi leurs limites? La vibration La vibration est une méthode qui se développe de plus en plus au sein des salles de musculation et/ou de remise en forme. Elle est appliquée sur le corps entier. Les exercices de vibrations s effectuent par l intermédiaire d une plate forme vibrante, constituée d une colonne avec des poignets et d un plateau vibrant. Celle-ci génère des vibrations qui sont globales, c est à dire que l ensemble du corps est soumis à des vibrations. En général la personne est debout sur la machine avec une flexion de genou à 90. La position peut varier selon les groupes musculaires que l on souhaite travailler. Il n existe pas une méthode précise avec des durées de vibrations et de repos bien définies pour améliorer la force. Le temps moyen de vibrations en continu est de 10 à 20 minutes. Les vibrations peuvent être aussi localisées. Elles sont induites par un petit appareil appelé vibrateur qui se positionne au niveau des tendons. Cela permet ainsi de faire vibrer l ensemble du muscle ciblé. Beaucoup d études se sont intéressées à cet outil. Sur le plan de l entraînement, la majorité ont montré des résultats positifs. Cardinale et al. (2005) ont effectué un bilan des effets des vibrations globales. Sur le plan des effets aigus, une période de vibration supérieure à 5 minutes engendre une diminution de la performance de détente. En d autres termes, une période de vibration provoque une fatigue au niveau musculaire. En ce qui concerne un programme d entraînement en vibration, Cardinale et al. (2005) indiquent que les effets sont différents selon la population. Chez une population de sportifs de haut niveau, la vibration seule n aurait pas ou peu d effet sur la performance. Il faudrait plutôt associer la vibration avec un travail de résistance du type isométrique. La vibration globale permet une augmentation de l activation musculaire. Ce travail est intéressant chez des sportifs de haut niveau. Les auteurs ont aussi cherché les effets des vibrations globales chez des personnes âgées ou sédentaires. Ils ont alors constaté qu un programme de vibration globale a des bénéfices sur la performance de cette population. Ainsi Cardinale et al. (2005) montrent les bienfaits des vibrations globales. En ce qui concerne la vibration localisée, beaucoup d études ont été réalisées sur les effets aigus. Elles ont essentiellement montré un effet d inhibition de la performance suite à une période de vibration. En ce qui concerne les effets chroniques, peu d études ont été réalisées sur la vibration locale. Nous pouvons citer l étude de 2009 de Lapole et al. qui ont montré qu un programme de vibration de 14 jours avec une heure de vibration par jour engendre une amélioration de l excitabilité réflexe du soléaire. Leur étude s était intéressée à la flexion plantaire. Les auteurs avaient fixé le vibrateur au niveau du talon d Achille afin de faire vibrer l ensemble des muscles qui composent le mollet. Cette amélioration fut expliquée par l inhibition présynaptique induite par les vibrations. Ces améliorations auraient surtout un impact au niveau neuromusculaire. Une amélioration du recrutement des unités motrices seraient probablement à l origine des gains de force constatés. De plus, les vibrations auraient un impact important sur les fibres rapides. Nous constatons ainsi que les études menées sur les vibrations ont abouti à des résultats intéressants. Ils ont montré que l utilisation de cet outil avait un impact au niveau musculaire. Intérêt de la vibration La vibration serait un outil à utiliser en complément des méthodes classiques pour faciliter le développement des capacités musculaires. Un travail isométrique permettrait une efficacité optimale. Le but de la vibration devrait alors permettre une augmentation plus importante des capacités musculaires. De plus c est une méthode qui est complémentaire aux méthodes traditionnelles de musculation. Ceci implique la possibilité pour le préparateur physique d augmenter les performances de son athlète et cela en jouant sur d autres paramètres. De plus, cet outil pourrait s utiliser seul au début d une réathlétisation. Ce serait une méthode douce pour que l athlète retrouve ses capacités musculaires initiales et sa tonicité musculaire. Nous pouvons envisager son utilisation dans un protocole standardisé. Son intégration aurait lieu avant le travail de charge. Mais pouvons nous le prescrire dans la récupération? En effet, aucune étude n a permis de mettre en évidence l intérêt des vibrations dans le domaine de la récupération. Les intérêts que nous avons présentés sont à relier au niveau de la préparation physique. Il y a également un intérêt pratique de cet appareil. En effet, pour la vibration localisée, son intérêt serait aussi situé au niveau de sa taille. C est un appareil qui est facilement transportable et qui ne possède pas d inconvénient de logistique comme les plates formes vibrantes ou les appareils de musculation. Ainsi, les exercices ou les séances peuvent être facilement réalisés. Mais il faut cibler le groupe musculaire que nous voulons solliciter car l appareil stimuler deux groupes musculaires en même temps. Enfin, sa facilité d utilisation n oblige aucune surveillance particulière comme peut impliquer une séance de musculation et aucune étude n a montré que la vibration occasionnait des blessures suite à son utilisation. Limites de la vibration pas de standardiser une vraie méthode d entraînement afin de faciliter la progression de l athlète. De plus, peu d études ont été réalisées sur un programme d entraînement en vibration localisée. Nous ne pouvons donc pas savoir si cette vibration a un impact. Le seul point qui est certain c est que celle-ci engendre une fatigue après une séance (Turner et al 2003). Il est donc probable que la répétition de séance permette des adaptations chroniques, mas ces adaptations restent à étudier. L électrostimulation L électrostimulation est une méthode qui fut utilisée pour la première fois pour l entraînement en 1971 par Kost. Elle permet d avoir des impactes réels dans la performance sportive. Cette méthode consiste à stimuler les terminaisons nerveuses musculaires afin d évoquer une contraction musculaire par l intermédiaire d électrodes posées à la surface de la peau. L appareil de stimulation est composé d un générateur et d électrodes. Le générateur a plusieurs voies pour permettre une stimulation optimale du muscle. Il existe différentes tailles d électrodes, ce qui permet de jouer sur la sensation électrique. En effet si l électrode est trop petite, la sensation sera plus douloureuse. Les fréquences de stimulation électrique sont comprises entre 50 et 120 Hz afin d évoquer un haut niveau de force. Les études estiment qu un programme de quatre à huit semaines de trente minutes de stimulation par jour permet d avoir des améliorations (Bacquaert, 2008). Des études ont montré des gains de force. Cometti et al ont mis en évidence ces gains de force à travers plusieurs populations sportives. Ces études ont permis de montrer que l impact des stimulations électriques était réel mais qu il était plus ou moins important selon les groupes musculaires. Ainsi, les quadriceps présentaient une amélioration plus importante que le triceps brachial. Gondin et al., (2011) se sont intéressés aux différents effets de l électrostimulation. Pour des personnes saines, cet outil permet d avoir des gains de force en isométrique sur long et court terme. Ils ont constaté que pour la force dynamique et les mouvements explosifs, peu d études ont montré des améliorations quand l électrostimulation était utilisée seule. En revanche lorsque celui-ci est associé à une autre méthode, l amélioration est plus importante que si nous utilisons la méthode seule ou l électrostimulation seule. Ce constat fut aussi vérifié pour les athlètes de haut niveau. Ainsi, un travail en plyométrie associé à l électrostimulation permet une amélioration de la performance en détente et en force maximale (Maffiuletti et al., 2000). Ces améliorations font suite à des adaptations. Les études ont montré une adaptation au niveau musculaire de type hypertrophique. La stimulation électrique permet de solliciter également le recrutement des fibres musculaires rapides pour des faibles niveaux de force. Les limites se situent au niveau de la calibration de la vibration. Les études qui ont été réalisées présentent des protocoles différents. Ainsi, les temps de vibrations sont assez larges puisque pour une vibration sur plate forme vibrante le temps est compris entre 3 min et 20 min. Au niveau de la vibration localisée, la vibration dure entre 30min et 60 min. Cette remarque peut également être faite au niveau de la fréquence de vibrations qui est différente d une étude à une autre. L intervalle de fréquence est compris entre 20 Hz et 100 Hz. Nous pouvons penser que l impact du temps et de la fréquence est différent d un protocole à un autre. Ceci ne permet 16 17

11 Intérêts de l électrostimulation L électrostimulation peut présenter différents intérêts dans la préparation physique. Tout d abord, il présente un intérêt dans l amélioration de la force musculaire et de la performance musculaire. En 1988 Ratton et Cometti ont montré chez des coureurs de vitesse une augmentation de la force musculaire suite à un cycle de 6 semaines d entrainement en électrostimulation. Ainsi dans le domaine de la préparation physique, nous pouvons l utiliser comme outil de musculation sans avoir toute les contraintes de placement de la personne. De plus, les séances d électrostimulation ont une durée d environ 25 minutes pour plusieurs groupes musculaires qui est assez faible par rapport à des séances de musculation classique. C est un élément important à prendre en compte dans la planification pour des athlètes de haut niveau. L autre point important de l utilisation de cet appareil se situe au niveau de la sollicitation des unités motrices qui est différente du volontaire. En effet, l électrostimulation permettrait de repousser la fatigue et de stimuler les fibres lentes ainsi que les fibres rapides. Ensuite, l électrostimulation peut être utilisée dans un programme d échauffement afin de stimuler le muscle de manière progressive. Il pourrait permettre de réveiller les muscles. L électrostimulation est aussi utilisé pour la récupération dans le cadre de douleur post entraînement ou post compétition. La fréquence choisit pour ce type de travail est de basse fréquence (max 10hz) (Bacquaert, 2008). L utilisation actuelle de l électrostimulation est plus orientée vers la réadaptation. L intérêt pour la réadaptation est le fait de pouvoir stimuler le muscle de manière identique à un mouvement de musculation avec des charges lourdes. Limites de l électrostimulation : Nous pouvons catégoriser les limites de l électrostimulation en deux groupes : le premier est en rapport avec la séance et ces conséquences et l autre est en rapport avec la fiabilité du matériel. Lors d une séance d électrostimulation, l intensité doit permettre de solliciter au maximum la force musculaire volontaire. Ceci provoque alors une forte contraction qui ne peut pas être tolérée par toutes les personnes. Ainsi, il faut trouver le juste milieu au niveau de l intensité pour avoir une sollicitation suffisante sans trop de douleur. En outre, une séance d électrostimulation durant moins longtemps qu une séance de musculation classique sollicite les muscles et provoque une fatigue musculaire. Ceci implique donc un temps suffisamment important entre les différences séances. La stimulation électrique est induite par 18 l intermédiaire d électrodes qui sont posées sur la peau. Cela provoque donc des contraintes. Ainsi, l impédance corporelle et la massa adipeuse inhibent la stimulation. De plus le ph de la peau rentre en compte dans la tolérance à la stimulation. Après un entraînement en endurance, la stimulation électrique sera inhibée par la déshydratation. Il existe deux autres limites de l électrostimulation qui se situent au niveau du matériel. Le type et la qualité des électrodes doivent être pris en compte. De plus, selon la taille et la marque, la stimulation sera différente. Une étude de Martin et al a mis en évidence des différences de gain de force selon les appareils. Les auteurs avaient réalisé une étude qui comparait 3 stimulateurs électriques. Ils ont comparé la force maximale volontaire (FMV) induite par chaque appareil sur 10 sujets. Les résultats ont montré que l appareil le plus performant engendre 79% de la FMV et le plus faible 58% de la FMV. Il y a donc une différence entre les appareils sur un élément important pour l entraînement. Ainsi si la stimulation n est pas assez importante durant le programme d entraînement alors les résultats seront plus ou moins intéressants. Conclusion Différents éléments sont donc à retenir de cette présentation. Nous avons remarqué que ces appareils possèdent des intérêts pour la préparation physique. Ils permettent essentiellement l amélioration des capacités musculaires. Ils ont la particularité d intervenir plus au niveau neuromusculaire. Ce sont deux outils complémentaires de la musculation classique pour le développement du muscle et de la force musculaire. Ce qui veut dire que le préparateur physique possède par ces deux outils, un moyen supplémentaire pour faire progresser ses athlètes. Ce sont ensuite des appareils qui peuvent être utilisés pour permettre la réadaptation progressive des sportifs de retour de blessures. Leurs limites sont plus liées aux protocoles qui ne sont pas standardisés surtout pour la vibration car les études ont utilisé des durées et des fréquences très différentes. De plus peu d études ont été faites au niveau des vibrations localisées. Au niveau de l électrostimulation, la limite se trouve essentiellement au niveau de la tolérance des sujets à la douleur. En effet, si nous ne pouvons pas solliciter de manière optimale, les gains de force ne seront pas énormes voir inexistan ts. La préparation physique et un métier dans lequel il faut faire des choix pour le bien être de l athlète. Par cet article nous vous donnons de nouvelles pistes pour élaborer vos programmes. A vous de vous faire votre propre opinion. Bibliographie Cardinale M. & Wakeling J. (2005); Whole body vibration exercise: are vibrations good for you? Br J Sports Med. 39: Cometti G. Effet de l électrostimulation dans l entraînement des sportifs de haut niveau, université de Boulogne Gondin J., Cozzone P. & Bendahan D. (2011). Is highfrequency neuromuscular electrical stimulation a suitable tool for muscle performance improvement in both healthy humans and athletes? Eur J Appl Physiol.111: Lapote T. & Perot C. (2009). Hoffmann reflex is increased after 14 days of daily repeated Achilles tendon vibration for the soleus but not for the gastrocnemii muscles. Appl Physiol Nutr Metab. 37: Recommandations Avant d utiliser l un ou l autre des appareils, il faut cibler l objectif d utilisation. Le programme doit être planifié et progressif. Maffieletti NA., Cometti G., Amiridis IG., Martin A., Pousson M. & Chatard JC. (2000). The effects of electromyostimulation training and basketball practice on muscle strength and jumping ability. Int J Sports Med. 21: Martin L., Cometti G., Pousson M. & Morlon B. (1991). Influence d un entrainement par électrostimulation sur différentes caractéristiques mécaniques et morphologiques du triceps sural, communication au colloque de la société de biomécanique, Lille. Jackson SW. & Turner DL. (2002). Prolonged muscle vibration reduces maximal voluntary knee extension performance in both the ipsilateral and the contralateral limb in man. Eur J Appl Physiol. 88: Dr Bacquaert P. publié Pour la vibration, la durée des séances doit être au minimum de 5 min pour la vibration corps et 30 min pour la vibration locale pour que nous puissions avoir une fatigue musculaire. Au niveau de l électrostimulation, l intensité doit permettre de solliciter 50% de la force maximale volontaire ou être à la limite de la tolérance à la douleur du sujet. La fréquence doit être comprise entre 50 et 120 Hertz. Pour la récupération, l électrostimulation ne doit pas dépasser une fréquence de 10 Hertz. 19

12 De quoi s agit-il? Jacky COTINAT Entraîneur d aviron depuis 1995, employé fédéral depuis 2000 au sein des Pôles France et Espoirs d Aviron de Nantes. Il a entraîné en équipe de France junior pendant 12 ans. Maintenant, il fait parti des entraîneurs qui encadrent l équipe de France senior femme. Mail : jacky.cotinat@etu.univ-nantes.fr Les temps pronostiques en aviron Dans le sport de l aviron, il est de plus en plus nécessaire d objectiver l entraînement. Les contrôles de la cadence, de la fréquence cardiaque et parfois une mesure de lactates ne sont pas suffisants. Depuis quelques années déjà, les entraîneurs internationaux s appuient sur des paramètres objectifs pour évaluer la performance des bateaux et des rameurs. Parmi ces outils d évaluation, nous trouvons les temps pronostiques qui servent à fixer la vitesse de leurs bateaux pour l entraînement au quotidien. Rappelons tout d abord que le temps pronostique est une hypothèse du temps qu il faudra réaliser pour être champion olympique. «Refuser de l utiliser comme orientation et fondement de l entraînement, signifierait que l on renonce à terme à atteindre le niveau mondial.» (Mund, 1997). Deux méthodes s affrontent 0,48% par cycle olympique. Utiliser le meilleur temps mondial moins 1% (World Best Time -1% : WBT-1%) semble le choix le moins discutable, le plus simple et le plus clair pour prédire la performance. Même avec le WBT-1%, les temps pronostiques ne prédisent pas parfaitement la performance des équipages. Un travail statistique est à mener sur la densité des épreuves. L observation du comportement des équipages lors des compétitions préparatoires doit compléter cette analyse. Les juniors ne possèdent pas de «meilleur temps mondial» établi par la FISA. Le faible nombre de régates internationales rend aléatoire les statistiques. La référence des séniors est sans doute la plus claire et la plus juste possible. Il faut noter que ce calcul concerne toutes les classes de bateaux ; bateaux olympiques et bateaux non-olympiques. Cependant, on constate que l évolution des temps dans la catégorie non olympique ne progresse plus du fait certainement d un manque d intérêt des nations à présenter leurs meilleures équipes dans des championnats non médiatisés. La FISA répertorie des WBT pour les bateaux -23 ans. Créer un temps pronostique spécifique pour eux irait à l encontre de l émulation nécessaire pour battre la meilleure performance sénior. Il ne faut pas oublier que certains équipages -23 brillent déjà sur les podiums mondiaux seniors ou détiennent le WBT senior. Pour conclure, chaque discipline des championnats du monde senior, moins de 23 ans et junior doit garder un temps pronostique égal au meilleur temps mondial senior - 1%. Cette méthode est choisie pour sa simplicité, sa clarté et l ambition qu elle suscite. En pratique Paraissant complètement irréalistes au départ, certains temps pronostiqués il y a huit ans sont réalisés aujourd hui. Il suffi de prendre pour exemple le temps réalisé par le deux sans barreur Néozélandais en série éliminatoire des Jeux de Londres 2012 : Non seulement ils battent le meilleur temps mondial de , mais «tombent» aussi notre temps pronostique de d une seconde et demi. Nous pouvons constater également, que la vitesse des bateaux femmes qui couraient sur 1000m jusqu en 1984, est désormais la même aujourd hui, sur 2000m. Pour appliquer correctement cet outil, il est nécessaire de connaître la vitesse d un bateau. Pour cela, il faut relever la distance parcourue (avec comme unité le mètre) et le temps qu il lui est nécessaire pour le parcourir (avec comme unité la seconde). Pour illustrer notre propos, nous prendrons comme exemple, le calcul de la vitesse d un skiff senior femme toute catégorie (que nous appellerons «Géraldine»). Le calcul sera le suivant : Estimons que Géraldine fasse une course de 2000m en (soit 490 ). La vitesse de son bateau est de : 2000m / 490 = 4,0816 m/s Sur notre table de référence (fin de cet article), il est établi que (soit 425 ) soit le temps que sera capable de réaliser le skiffeuse championne olympique en 2016 à Rio. La vitesse pronostique est donc : 2000m / 425 = 4,7058 m/s En divisant la vitesse pronostique par celle qu a mis Géraldine pour parcourir 2000m, nous obtiendrons :(4,0816 / 4,7058) x 100 = 85,78% 85,78% est le pourcentage établi par rapport au temps pronostique de Géraldine lors de sa compétition. Que peut-on en déduire? Le tableau 1 présente les temps réalisés lors du parcours handicap préparatoire aux JO Figure pour chaque équipage le temps intermédiaire par 500m, son temps total et le pourcentage du temps pronostique. Le tableau 2 ci-dessous montre un classement des vainqueurs lors des championnats de France bateaux-courts. Le classement prend en compte le temps de référence du cycle olympique du moment. Cet exemple permet également d illustrer cette application au plan national. Grâce à ces tableaux, on constate aisément la possibilité de comparer les bateaux les uns par rapport aux autres et d une catégorie par rapport à l autre. Ceci est très intéressant pour l entraîneur dans les équipes nationales mais aussi dans le club, pour évaluer ses bateaux et organiser une (saine) concurrence entre eux en compétition mais aussi à l entraînement, comme nous allons le voir. De 1990 à 2002 les temps pronostiques français ont été établis d après la méthode de P. SCHWANITZ (Coordonnateur des activités scientifiques de la Fédération Ce mode de calcul vaut, bien sûr, pour l ensemble des bateaux et sur n importe quelle distance comme nous Tableau 1. Légende ; 4x : quatre de couple, 4- : quatre sans, 2- : d Aviron de la RDA). Depuis 2003, les temps pron- le verrons plus loin. Suivant un mode d application plus deux sans, 2x : deux de couple, 1x : skiff, PL : poids-léger, S : ostiques (appelés alors temps de référence) ont été fixés empirique, le pourcentage de nos équipes, dont certaines senior, J : junior, H : homme, F : femme. à partir d observations de terrain. Au début de cette nouvelle ont connu les plus hautes marches des podiums olympiques, Source : Direction Technique Nationale FFSA olympiade, il semble donc essentiel de faire le point pour choisir une méthode. La méthode de P. SCHWANITZ est basée sur le calcul de régressions linéaires des meilleurs temps réalisés lors des finales des championnats du Monde ou des Jeux Olympiques dans chaque cycle olympique. Cette méthode suppose une stabilité, qui est discutable, dans l évolution des performances sur la période d analyse. Enfin, cette méthode d analyse mathématique ne prend pas en compte la réalité du terrain : le meilleur temps mondial qui peut être réalisé en dehors d une compétition permet d établir la règle suivante. Pour viser un podium olympique un rameur doit atteindre un minimum de 95% du temps pronostique lors du cycle olympique. A 93%, il doit pouvoir entrer dans une finale et en dessous, il sort du niveau mondial! Bien entendu, cette règle est fluctuante, et très dépendante de la densité dans certaine classe de bateaux. Quelques jours avant de se rendre aux Jeux Olympique de Londres en 2012, lors des courses organisées entre les français (conditions météo comparables), trois bateaux remplissaient ces critères (Tableau 1). Le deux sans barreur homme toute catégo- terminale. rie (2-SH), médaillé d argent, le deux de couple homme KLESHNEV montre une amélioration moyenne de 0,12% par an de 1992 à 2009 sur l ensemble des départ des anglais pour cause mécanique), et le quatre poids-légers (2xSHPL), 4ème (alors qu il subissait le faux Tableau 2. Légende ; 4x : quatre de couple, 4- : quatre sans, 2- : deux sans, 2x : deux de couple, 1x : skiff, PL : poids-léger, S : senior, J : junior, H : homme, F : femme. performances des bateaux olympiques (Kleshnev, 2009) sans barreur poids-légers (4-SHPL), 7ème, qui a dû déplorer de fortes fièvres d un rameur lors des séries. Source : Direction Technique Nationale - FFSA soit une amélioration des meilleurs temps mondiaux de 20 21

13 Comment utiliser ces temps pronostiques à l entraînement? Car jusqu à maintenant nous n avons parlé que de l évaluation du niveau de la compétition. Mais quel intérêt peut-on avoir dans le quotidien à travailler avec le temps pronostique? En fin de compte, c est en s appuyant sur cette base de temps pronostique que s élabore toute notre démarche d entraînement. Notre catalogue d entraînement est constitué de 7 séances types, allant du B1 au B8. Les cinq premières sont assujetties à un pourcentage du temps pronostique. Les deux séances les plus utilisées sont le B1 et le B2 (70% de la charge d entraînement des rameurs de haut-niveau s effectue au travers de ces séances). Leurs références habituelles d intensité d entraînement sont 70 à 75% du temps pronostique en B1 et 75 à 80% en B2. Pour les juniors, les repères du B1 sont 67% à 72% du WBT-1% et le B2 72% à 77%. Ces indications sont rassurantes mais parfois trompeuses notamment pour les bateaux non olympiques, certains bateaux longs et les équipages très rapides à l entraînement. En B1 et B2, l objectif doit rester la vitesse la plus élevée possible avec des exigences minimum de durée (2x40min en B1 et 2x25min en B2), des exigences maximum de cadence (18cps/min en B1 et 20cps/min en B2) et d engagement physiologique (2 mml/l, soit env. 80% de FC Max en B1 et 3 mml/l soit environ 85% de FC Max en B2). Nous pouvons observer «Géraldine», qui lors d une séquence de travail en skiff de type B2 réalise par exemple, la distance de 5000m en (soit 1390 ). Le calcul est le suivant : 5000/1390 = 3,5971m/s soit : (3,5971/4,7058) x 100 = 76,44% par rapport au temps pronostique du skiff senior femme toute catégorie. Ce pourcentage représente une vitesse de coque très satisfaisante pour un travail en B2 dans ce cas de figure. Reste encore à juger des conditions météorologiques, et des données réalisées récemment par «Géraldine». Nous pouvons remarquer que, quelle que soit la distance dont on dispose pour l entraînement, il est toujours possible de se référer à ce mode de calcul. En connaissant la distance exacte on peut être plus précis sur le plan international. Aussi, même si l on ne dispose que d une distance approximative, pour une référence de club ou de pôle, on est également capable de comparer un rameur à un autre. La discussion peut s établir autour du niveau de pourcentage qu une équipe atteint. En effet, on se pose souvent la question pour un rameur de club qui, par ce mode de calcul, atteint seulement 65% d une vitesse établie pour un futur champion olympique! Cependant, 22 en procédant de la sorte, on peut mesurer les progrès restant à effectuer, et mesurer la progression d un rameur ou d un équipage dans le temps. Il est donc évident que pour ces rameurs, les fourchettes de vitesse établies en B1 (70 à 75%) ou B2 (75 à 80%) ne pourront pas être atteintes. C est en procédant de la sorte, que l entraîneur est capable de vérifier la performance de chacun de ses bateaux sur l ensemble du catalogue d entraînement. Et au plan international? Au travers de nombreux colloque et visite sur des centres d entraînement nationaux, nous constatons que toutes les nations utilisent des temps pronostiques. L usage qu ils en font sont les mêmes que les nôtres. Ce qui diffère sont les temps eux-mêmes, car la majorité des équipes nationales étrangères utilisent une des deux méthodes que nous avons citées plus haut. L Afrique du Sud a pris le parti de retirer 1,5% aux WBT (0,5% de mieux que ceux que nous utilisons). Ce qui ne fait que décaler les pourcentages obtenus. Certaines équipes ont fait le choix de ne retenir que leurs records nationaux pour apprécier le travail de leurs rameurs (Egypte, Tunisie). Ce système ne tient pas compte du niveau international. Même s il est probable qu ils possèdent des rameurs de classe internationale, aucune nation aujourd hui n excelle dans toutes les disciplines. La comparaison ne peut donc pas s effectuer entre les différentes catégories. Aussi, certaines équipes comme l équipe du Canada, adapte leur temps selon une interprétation libre. Enfin, et la France le fait elle-même, quelques soient les temps retenus, l interprétation pratique lors des confrontations internationales permet toujours de juger du niveau de pertinence de ces temps pronostiques. Conclusion Cette vision «mathématique», peut donner à notre démarche d entraîneur, une rigueur plus importante dans le suivi de l entraînement. Bien sûr, le mode de calcul constitue peut-être une difficulté ou une contrainte, mais il est possible de se constituer des repères simples pour les bateaux dont on a la charge et surtout de les adapter au bassin sur lequel s effectue l entraînement. L utilisation maintenant régulière des GPS nous permet de simplifier les mesures. Les paramètres tels que le courant ou la température de l eau sont autant d éléments qui entrent en compte dans l évaluation. Correctement utilisés, les temps pronostiques sont en fin de comptes, pour les rameurs comme pour les entraîneurs, non seulement un mode d évaluation efficace de la qualité du travail, mais également une aide à la prédiction de la performance. Temps pronostiques Légende ; 4x : quatre de couple, 4- : quatre sans, 2- : deux sans, 2x : deux de couple, 1x : skiff, PL : poids-léger, S : senior, J : junior, H : homme, F : femme. Source : Direction Technique Nationale - FFSA Recommandations Bibliographie Klesnev V., Rowing Biomechanic newsletters - Volume 9 N Aout 2009 Mund E., Revue des entraineurs n 1 Analyse de la saison Octobre 1997 Mund E., Revue des entraineurs n 6 - Analyse de la performance sur la base des temps pronostiques - Juin Schwanitz P. (1997). Revue des entraîneurs d aviron numéro 1 Les temps pronostiques de l an Octobre Afin d optimiser son entraînement et de juger de sa qualité, voici les fourchettes cibles pour chacun de nos entraînements. Pour les meilleures conditions d entraînement, nous prendrons les pourcentages supérieurs. S il n y a pas de bonnes conditions, il faut prendre le pourcentage inférieur : o entraînement de type B1 : 70 à 75 % o entraînement de type B2 : 75 à 80% o entraînement de type B3 : 80 à 85% o entraînement de type B4 : 85 à 93 % o entraînement de type B5 : 100% Il est nécessaire de soustraire 3% à ces données pour les équipages juniors. Un autre aspect important est la température de l eau. Entre 5 C et 22 C, il y a une différence sur la vitesse du bateau de l ordre de 1,6%! Soit, presque 7 secondes gagnées sur 2000 mètres pour un skiff dans une eau plus chaude o de 5 C à 10 C: 0,55 % o de 10 C à 15 C: 0,40 % o de 15 C à 20 C: 0,35 % o de 20 C à 25 C: 0,30 % Il n est pas nécessaire de mesurer le temps au centième de seconde Par contre, il est indispensable de contrôler l efficacité de l entraînement. 23

14 Valentin DOGUET, Après avoir effectué ma licence entraînement sportif au STAPS de Nantes, où j ai découvert l univers de la recherche, je me suis dirigé vers un Master à Grenoble pour poursuivre ma formation avec un stage de recherche dans le domaine de la physiologie cardiovasculaire. Je suis revenu au STAPS de Nantes pour effectuer ma deuxième année de Master et orienter ma problématique de recherche vers le domaine de la fonction neuromusculaire, thème que j espère continuer à investiguer lors d un Doctorat à l issu de cette année. Mail : valentin.doguet@gmail.com Les stratégies de coactivation et la performance sportive Le domaine du sport a motivé de nombreuses recherches sur les stratégies de mobilisation des muscles, cherchant à comprendre comment améliorer l entraînement et la performance des sportifs. Dans cette optique, il a été démontré que des mécanismes nerveux influençaient la production de force lors de contractions volontaires. En effet, la contraction musculaire est le fruit d une avalanche d évènements aboutissant au chevauchement des unités contractiles du muscle mais dont la commande motrice provient des aires du système nerveux central (SNC). Ainsi, quand le SNC active un groupe musculaire pour une tâche motrice, comme les extenseurs de la jambe pour le shoot en football par exemple, ces muscles sont dits agonistes au mouvement. On distingue un phénomène de «coactivation» ou «cocontraction» des muscles dont l action s oppose au mouvement (i.e. fléchisseurs de la jambe), définis comme antagonistes au mouvement. Les mécanismes de cette stratégie de coactivation des muscles antagonistes ainsi que les conséquences qu elle induit sur la réalisation de gestes sportifs mérite d être éclaircie. Cette présentation s attachera donc à expliquer brièvement quels sont les intérêts et désavantages d un tel phénomène, quels mécanismes en sont responsables et de quelle manière peut-on l influencer à l entraînement. Généralités Le terme de coactivation désigne l activité des muscles antagonistes survenant lors d une contraction volontaire des muscles agonistes en conditions statiques ou dynamiques (Remaud et al., 2007). Le couple de force produit par les muscles antagonistes s oppose au couple de force produit par les muscles agonistes, le couple résultant appliqué à l articulation est donc le résultat du couple des agonistes auquel il faut soustraire celui produit par les antagonistes. Le niveau de coactivation des antagonistes prend cependant une part relativement faible, de l ordre de 5 à 10%, par rapport à l activité maximale qu ils sont capables de développer en lorsqu ils sont utilisés en tant qu agonistes du mouvement (i.e. 100%). La stratégie adoptée par le SNC permettrait à la contraction simultanée des antagonistes de stabiliser et protéger l articulation. En effet, elle semblerait réduire les tensions et les pressions au sein de l articulation et stabiliser les segments lors de la rotation, notamment en évitant le glissement antérieur du plateau tibial dans le cas de l extension du genou (Baratta et al., 1988; Remaud et al., 2007). D autre part, le niveau de coactivation augmente fortement en fin d amplitude, permettant de freiner suffisamment le mouvement avant la butée articulaire, là où l étirement musculaire et la vulnérabilité de l articulation sont les plus importants. Cependant, un tel mécanisme peut constituer un frein à la performance dans certaines activités sollicitant des forces maximales, le couple de force produit par les agonistes étant limité par la coactivation des antagonistes. La résistance au mouvement que la coactivation induit nécessite également un travail des agonistes plus important pour un même couple de force sous maximal, par rapport à des conditions sans coactivation. Il apparaît donc que la demande métabolique requise soit supérieure dans ces conditions (Baratta et al., 1988), favorisant probablement l apparition d une fatigue neuromusculaire plus précoce. Mécanismes et facteurs d influences Les muscles et le SNC sont en étroite relation au sein de la fonction neuromusculaire grâce à un réseau de neurones assurant la transmission des influx nerveux entre les deux composantes. Les chercheurs se sont donc intéressés à l influence des aires spinales (i.e. moelle épinière) et supra-spinales (i.e. encéphale et tronc cérébral), composantes du SNC, sur le mécanisme de la coactivation. Figure 1: Représentation schématique des différentes voies nerveuses pouvant influencer la coactivation des muscles antagonistes: cas de l extension de jambe. L activation des muscles agonistes induit (i) une diminution de la coactivation des muscles antagonistes par activation des afférences Ia des fuseaux neuromusculaires des agonistes et (ii) une augmentation de la coactivation par l activation des afférences Ib des organes tendineux de Golgi et des cellules de Renshaw du muscle agoniste. Figure tirée de Remaud et al. (2007). L influence des aires supra-spinales a été démontrée par une réduction du degré de coactivation après un entraînement isométrique des extenseurs du genou pour la jambe entraînée mais également, dans une moindre mesure, pour celle non-entraînée (Carolan & Cafarelli, 1992). D autre part, l évolution proportionnelle de l activité des muscles agonistes et antagonistes lors d une contraction musculaire impliquerait une commande motrice commune par lesquels les centre supra-spinaux contrôleraient simultanément l activation des unités motrices des deux groupes musculaires (Remaud et al., 2007). Il existe également des preuves de l intervention des centres spinaux sur le processus de coactivation. Chaque muscle est munit de récepteurs sensoriels lui permettant de renseigner le SNC son état à chaque instant. Les fuseaux neuromusculaires (FNM), placés parallèlement aux fibres musculaires, sont des récepteurs proprioceptifs sensibles à la variation de longueur des muscles, renseignant le SNC sur le degré et la vitesse d étirement musculaire. Ainsi, les FNM activent les neurones moteurs du muscle étiré pour limiter la contrainte. Les organes tendineux de Golgi (OTG), situés dans les tendons, détectent la tension appliquée sur ceux-ci et donc les contractions exagérées des muscles. La stimulation des OTG induit alors une décontraction du muscle agoniste grâce à des inter-neurones inhibiteurs pendant que des inter-neurones excitateurs activent son antagoniste pour contrecarrer la tension sur les tendons de l agoniste et l articulation. Lors de la mobilisation d un groupe musculaire, comme celui des quadriceps, de tels mécanismes peuvent expliquer la présence d une coactivation des muscles antagonistes. En effet, dans le cas de l extension de jambe, la combinaison d une forte contraction du quadriceps stimulant ses OTG et d un étirement simultané des FNM des muscles ischio-jambiers sont deux facteurs favorisant la contraction des antagonistes via les aires spinales. Par ailleurs, l étirement des FNM des muscles ischio-jambiers, tendrait à augmenter avec l angle articulaire (i.e. extension de jambe) et devrait induire un degré de coactivation plus important aux angles ouverts. Cependant, il semblerait que la coactivation des antagonistes soit en fait modulée selon la variation du bras de levier (Baratta et al., 1988), correspondant à la distance entre l axe d application de la force par rapport à l insertion du muscle et le centre de rotation articulaire. En fonction du bras de levier, le degré de coactivation est modulé pour appliquer un couple de force constant sur toute l amplitude du mouvement permettant ainsi une répartition constante des pressions sur la surface articulaire (Baratta et al., 1988). Cette régulation suivant l angle articulaire semble souligner l importance des récepteurs kinesthésiques, sensibles à la déformation mécanique de la capsule articulaire, dans la modulation de la coactivation selon la variation du bras de levier (Baratta et al., 1988; Solomonow et al., 1988). Les récepteurs proprioceptifs (i.e. FNM et OTG) et kinesthésiques seraient donc les principaux responsables de la coactivation des muscles antagonistes lors de la mobilisation des muscles agonistes (Solomonow et al., 1988), mais il existerait également un contrôle sensorimoteur initié par les récepteurs situés dans les ligaments articulaires (Baratta et al., 1988). En effet, dans le cas de l articulation du genou, la force appliquée par les extenseurs de la jambe sur l insertion du tibia induit un glissement antérieur du plateau tibial. Ce glissement provoque un étirement du LCA qui stimulerait ses récepteurs ligamentaires et déclencheraient l activation des muscles antagonistes pour contrecarrer le glissement (Solomonow et al., 1988). Cependant, l influence des récepteurs ligamentaires reste encore controversée en raison du délai d apparition du réflexe moteur, trop long pour éviter la rupture ligamentaire (Remaud et al., 2007). Nous avons vu que la coactivation des muscles antagonistes possédait des origines spinales et supraspinales (Baratta et al., 1988; Carolan & Cafarelli, 1992; Remaud et al., 2007; Solomonow et al., 1988) et que la position articulaire en serait un facteur d influence (Baratta et al., 1988; Solomonow et al., 1988). Il semblerait également que la vitesse de mouvement et le type de contraction effectué fassent varier ce degré de coactivation (Remaud et al., 2007). Bien que les mécanismes responsables de ce phénomène ne fassent pas l objet d un consensus arrêté, la plupart des auteurs s accordent malgré tout sur le caractère entraînable de ce phénomène et relève des variations du niveau de coactivation avec l entraînement (Carolan & Cafarelli, 1992). Entraînabilité La plasticité de la fonction neuromusculaire lui confère un intérêt particulier dans l entraînement sportif. En effet, l entraînement permet d améliorer les capacités physiques en jouant à la fois sur des adaptations structurales, comme l hypertrophie musculaire, mais également sur 24 25

15 des adaptations nerveuses, en modulant l activation des muscles agonistes et antagonistes. Il est utile de noter que ce dernier type d adaptation intervient dès les premières semaines d entraînement alors que les adaptations structurales sont plus tardives à apparaître. Le niveau de coactivation n est pas sous contrôle conscient de la part des individus et dépend purement des composantes nerveuses (Carolan & Cafarelli, 1992). En conséquence, ce phénomène peut être diminués avec l entraînement afin d augmenter, de manière relativement rapide, le moment net appliqué à l articulation en réduisant le couple des antagonistes s opposant à celui des agonistes. En effet, le degré de coactivation est souvent élevé lors des tâches nouvelles mais semble diminuer avec l expertise (Carolan & Cafarelli, 1992). De plus, il a été relevé chez certains sujets pourvus de quadriceps hypertrophiés un degré de coactivation relativement faible (Baratta et al., 1988). Ces différences selon le niveau d expertise témoignent de l adaptabilité du niveau de coactivation, reste maintenant à savoir quel type d entraînement induit des diminutions efficaces. L entraînement en résistance améliore les gains de force musculaire par hypertrophie mais aussi par adaptations nerveuses. La sollicitation des muscles agonistes en résistance isométrique semble être un choix efficace lorsque l on souhaite diminuer le degré de coactivation des antagonistes. En effet, l entraînement isométrique permettrait des diminutions de la coactivation des muscles antagonistes allant jusqu à 20% du niveau initial dès les premières semaines d entraînement (Carolan & Cafarelli, 1992). Dans de moindres mesures, l entraînement concentrique serait également bénéfique à la baisse du niveau de coactivation avec une diminution d environ 5% suite à un entraînement concentrique sur les extenseurs de la jambe (Hakkinen et al., 1998). Cependant, l entraînement excentrique des muscles agonistes n apporterait pas ou peu de diminution de coactivation des antagonistes (Colson et al., 1999; Remaud et al., 2007). Une diminution du niveau de coactivation des antagonistes tend à perturber la stabilité de l articulation durant le mouvement et risque d exposer les ligaments à des tensions plus importantes notamment en fin de mouvement si le degré de coactivation est trop faible. En effet, la coactivation est nécessaire aux amplitudes extrêmes pour freiner le mouvement, diminuant à la fois les contraintes articulaires et le risque de claquage des muscles antagonistes. Ainsi, un équilibre entre activation des agonistes et des antagonistes est nécessaire pour préserver l intégrité de l articulation. Aussi, les entraîneurs doivent veiller à inclure des exercices spécifiques de renforcement des muscles antagonistes dans leurs séances. D autre part, l implication des ischiojambiers dans la stabilisation de l articulation du genou permet d envisager des programmes de prévention ou rééducation sur le LCA. Il semblerait que le renforcement excentrique des ischio-jambiers soit préférable par rapport à des exercices du quadriceps pour traiter cette 26 pathologie, de manière à exercer leur action de frein au mouvement et éviter le glissement antérieur du plateau tibial lors des extensions de la jambe (Baratta et al., 1988). Pour finir, il est important de noter que le degré de coactivation ne doit pas être abordé de la même manière selon l activité pratiquée. Si cette présentation s est plutôt focalisée sur les mouvements mono-articulaires, faisant du degré de coactivation un frein à la force maximale, celui-ci est un élément majeur des mouvements polyarticulés complexes. Si l on s intéresse à des mouvements tels que le saut vertical ou le pédalage, l action des membres inférieurs suit une séquence chronologique allant d une mobilisation de la hanche jusqu aux chevilles. La coactivation des muscles antagonistes bi-articulaires lors de chaque phase de cette séquence constitue une stratégie de transfert de force à l articulation suivante (Van Ingen Schenau et al., 1992). En effet, dans le cas du saut vertical illustré en Figure 2, la pré-activation des gastrocnémiens (i.e. chefs bi-articulaires du mollet), en plus de protéger le genou en phase terminale d extension, permet d utiliser la force appliquée par les extenseurs de la jambe pour mobiliser la cheville au fur et à mesure du mouvement et ainsi optimiser la vitesse d exécution du saut et augmenter la puissance musculaire. Si les gastrocnémiens n étaient pas activés (Schéma a) le mouvement se résumerait à la succession de contractions mono-articulaires isolées, dans la mesure où ils sont pré-activés (Schéma b et c) un transfert de force est possible d un segment à l autre, permettant une rotation de la cheville avant même la fin de l extension du genou. Dans ce cas, la coactivation des muscles antagonistes devient alors une stratégie nécessaire à la performance, notamment en fin de mouvement lorsque le muscle antagoniste est étiré et où l articulation est vulnérable. Figure 2: Modèle «Jumping Jack». La force produite par les quadriceps (ressort) est mieux transmise à l extrémité du segment avec la pré-activation des gastrocnémiens (b, c; corde=14cm) que sans (a; corde=26cm). Figure tirée de Van Ingen Schenau et al. (1992). Conclusion La coactivation des muscles antagonistes est donc une stratégie protectrice adoptée par le SNC pour préserver l intégrité du muscle lors de son étirement et de l articulation proche de l amplitude maximale. Sa diminution apparaît une alternative efficace pour augmenter le couple total de force appliquée à une articulation, notamment dans les activités où la force maximale est déterminante. Cependant, un équilibre réfléchi doit alors être envisagé entre recherche de performance et santé du sportif, une coactivation suffisante en fin de mouvement étant essentielle pour éviter les blessures. Les entraîneurs doivent également garder à l esprit que selon l activité pratiquée, la coactivation peut être un élément clé de la réussite, en témoigne l amélioration de la coordination intermusculaire qu elle apporte lors des mouvements poly-articulaires. Bibliographie Baratta R., Solomonow M., Zhou B. H., Letson D., Chuinard R. & D Ambrosia R. (1988). Muscular coactivation. The role of the antagonist musculature in maintaining knee stability. Am J Sports Med. 16(2): Recommandations Carolan B., & Cafarelli E. (1992). Adaptations in coactivation after isometric resistance training. J Appl Physiol. 73(3): Colson S., Pousson M., Martin A., & Van Hoeck, J. (1999). Isokinetic elbow flexion and coactivation following eccentric training. J Electromyogr Kinesiol. 9(1): Hakkinen K., Kallinen M., Izquierdo M., Jokelainen K., Lassila H., Malkia, E. & Alen M. (1998). Changes in agonist-antagonist EMG, muscle CSA, and force during strength training in middle-aged and older people. J Appl Physiol. 84(4): Remaud A., Guevel A. & Cornu C. (2007). Antagonist muscle coactivation and muscle inhibition: effects on external torque regulation and resistance training-induced adaptations. Neurophysiol Clin. 37(1):1-14. Solomonow M., Baratta R., Zhou BH. & D Ambrosia R. (1988). Electromyogram coactivation patterns of the elbow antagonist muscles during slow isokinetic movement. Exp Neurol. 100(3): Van Ingen Schenau GJ., Boots PJ., de Groot G., Snackers RJ. & van Woensel WW. (1992). The constrained control of force and position in multi-joint movements. Neuroscience. 46(1): Quelle que soit l activité pratiquée, la coactivation des muscles antagonistes est un mécanisme sur lequel les entraîneurs peuvent jouer à l entraînement. Dans les activités où la force maximale est déterminante (e.g. haltérophilie, mêlée de rugby) ou nécessitant des contractions sous-maximales répétées (e.g. natation), il peut être bénéfique de diminuer le degré de coactivation des muscles antagonistes pour augmenter la force ou réduire le cout énergétique. L entraînement isométrique apparaît le moyen le plus efficace pour diminuer la coactivation. Des exercices avec enchaînement de contractions contre résistances statiques aux angles utilisés lors de la pratique sont alors conseillés. La coactivation des antagonistes ainsi que sa diminution avec l entraînement reste de faible ampleur, elle peut cependant être envisagée pour les sportifs très entraînés, pour qui la force des muscles agonistes est déjà élevée. Les activités à haut degré de coordination intermusculaire (e.g. patinage, cyclisme, sauts) requièrent un degré de coactivation important en fin d amplitude, de manière à transférer la force entre les segments. Un travail excentrique des muscles antagonistes permettra alors d améliorer leur niveau d activation en fin de mouvement, la vitesse de mouvement choisie devra être la plus proche possible de celle rencontrée dans la pratique. La stratégie de coactivation des muscles antagonistes reste un mécanisme protecteur de l articulation et des muscles antagonistes, un juste dosage doit être trouvé entre performance et intégrité du sportif. 27

16 Lucile Mouné, étudiante en master 2 à l UFR STAPS de Nantes, elle est également entraineur dans un club de judo, sa spécialité sportive. Sensible aux questions relatives au groupe, elle a engagé un mémoire de M1 sur la coordination interpersonnelle et l activité collective en basket. Un article sous forme de retour aux sources, mais également après une longue réflexion de terrain en lien avec son groupe de jeunes compétiteurs. Mail: Lucile.moune@hotmail.fr L «équipe» dans les sports individuels : des configurations variées, et problématiques spécifiques pour l entraîneur C est une évidence : la pratique d un sport individuel de compétition n est jamais une pratique solitaire. Dans de nombreuses disciplines individuelles, les entrainements impliquent des groupes de sportifs, et certaines disciplines demandent même une collaboration étroite entre sportifs pour permettre une optimisation des performances individuelles. On peut alors se demander dans quelles mesures l implication de l autre et du groupe influencent la progression individuelle, et si dans le cas des sports individuels, le groupe représente toujours une aide à la réalisation de hautes performances. Cela est une question cruciale pour l entraineur, qui doit autant que possible favoriser une organisation collective performante pour chacun des sportifs dont il a la responsabilité. La mise en question de la notion d équipe s impose dans les sports individuels à un autre titre. Dans de nombreux sports individuels, il existe en effet des épreuves dites «par équipes». Le format de ces épreuves est particulier puisque la rencontre consiste généralement en une succession de rencontres individuelles, et la performance collective, en une addition des performances individuelles. Elles mettent donc en jeu un degré d interdépendance très faible entre les «coéquipiers». Quelle est donc la place et l importance du groupe et des partenaires en sports individuels? Quels facteurs l entraîneur doit-il prendre en compte pour favoriser dans la gestion des relations? Quels leviers permettant d optimiser la performance de chacun peut-il exploiter? Dans cet article, nous tentons d apporter des éléments de réponse à ces questions, tout d abord en évoquant l importance de l équipe en sports individuels et sa distinction avec l équipe de sports collectifs, puis en tentant une classification des différentes formes d équipes et les phénomènes émergeant auxquels l entraineur peut être exposé. Réflexion de l équipe en sports individuels et critères de distinctions Un sportif n évolue jamais complètement seul. Il fait partie d un club, d une structure d accès à la performance, d un petit groupe d entrainement. Il est en relation avec d autres sportifs de sa discipline, notamment sur le moment de l entrainement. La formation du groupe d entrainement s organise autour du sentiment d appartenance «à partir du moment où [l individu] établit avec d autres individus des relations d interdépendance reposant sur des croyances et un projet communs» (Rey et al, 2000). L ensemble du groupe forme alors un groupe d entrainement et s organise selon les caractéristiques de la structure et avec un entraineur commun. L autre (le partenaire d entraînement) permet de se dépasser, de repousser ses limites d être un soutien moral et affectif, et d être une aide au perfectionnement technique et tactique «Renforcer une force individuelle dans l équipe, mais aussi grâce à l équipe». La notion d équipe et de collectif est importante à prendre en compte dans les procédés d entrainement et ce même en sports individuels. L individu seul ne peut pas progresser il a besoin d être entouré, de mesurer sa performance par rapport à celle d autrui, pour pouvoir s évaluer. Dans certaines disciplines la présence de l autre est même indispensable à la pratique et à la progression. G. Santoro, entraineur national de lutte, évoque l importance du partenaire pour l activité du sportif «il faut prendre en compte la singularité des individus, mais le contexte fait que celui-ci dépend d un partenaire d entrainement». En voile, la performance n est évaluable que par rapport à celle des autres athlètes, le modèle de préparation olympique de Sydney 2000 au sein de la Fédération Française de Voile visait une «optimisation des compétences et ressources collectives» donc une véritable coopération des sportifs entre eux. De nombreux sports individuels demandent une relation de partenariat dans l entrainement, comme par exemple, les sports de combats, de duels ou encore de navigation, où l autre est un repère permettant d évaluer sa propre performance et sa progression. L entraineur est le catalyseur de cette dynamique collective et doit faire face à l ambivalence entre la progression individuelle de son sportif et la gestion collective de l entrainement. La gestion d une équipe en sports individuels n est pas la même que pour les sports collectifs, cependant la frontière semble mince et il est important d en préciser des éléments de distinction. La littérature en psychologie sociale s appuie sur trois axes pour définir une équipe. Elle est constituée de deux joueurs minimum avec un certain degré d interdépendance, les joueurs partagent un but et chacun a un rôle dans la performance collective. On parle d interdépendance lorsque les activités des individus interfèrent mutuellement, cela va de l addition des performances à une interdépendance collective. En sports collectifs, l équipe constitue l effectif des joueurs sur le terrain (titulaires et remplaçants), les membres poursuivent un but commun et s attribuent des fonctions, ou rôles spécifiques, au sein du jeu. On s attache au fonctionnement d une unité autonome et d une articulation fluide des joueurs. L équipe s organise autour des postes de jeu et du règlement du sport pratiqué, la tâche est structurellement collective et ne peut exister sans la présence de plusieurs acteurs. A ce titre, les matchs de double, ou par paires dans les sports duels, ou même les relais, peuvent plutôt être considérés comme des activités collectives. Dans le cas des sports individuels (i.e., dans lesquels la performance est jugée dans une tâche compétitive individuelle), l interdépendance entre membres concerne seulement le résultat (on parle de pooled interdependence, Saavedra et al.1993), la réalisation de la performance en elle-même ne demandant pas l interaction avec un partenaire. Michel Bouet reprend la nuance de cette distinction en évoquant le cas des sports individuels en équipes, ou encore les sports de combats où il existe un perpétuel appui sur l autre. Pour autant, les configurations d équipes peuvent être très différentes dans les sports individuels, d une discipline à une autre. Une tentative de classification est donc nécessaire pour préciser les caractéristiques distinctives des équipes dans les sports dits communément individuels. Classifications des différentes configurations d équipes en sports individuels Selon les conditions de pratique et la culture de la discipline, une équipe peut être se construire à partir de plusieurs possibilités, créant des configurations collectives différentes. Equipes de partenaires d entrainement On peut constituer une équipe à partir du groupe de partenaires d entrainement. Les sportifs, issus de la même structure d entrainement avec un entraineur commun et pratiquant ensemble, deviennent coéquipiers et concourent en équipe lors du même évènement et dans un but commun et affiché. Mais ils peuvent, devenir concurrents lors des épreuves individuelles. C est le cas par exemple, des équipes interclubs en athlétisme ou en natation, ou encore des équipes de clubs lors des rencontres dans les sports de duels et/ou de combats. L équipe est alors constituée par des individus partageant des principes de groupe construits lors des entrainements et fonctionnent sur des normes partagées. C est au niveau national et inférieur que cette configuration semble la plus fréquente. Pour l entraineur, la problématique se situe dans la gestion des objectifs individuels dans un ensemble collectif et le partage de différents espaces de collaboration. Les sportifs collaborent sachant qu ils sont de potentiels concurrents, ce qui peut poser problème aux entraineurs. Au sein de certaines équipes de ce type, on a décrit des collaborations qui s organisaient au sein de deux espaces différents selon le niveau d interactions : (a) un espace public correspondant aux moments d entrainement, la collaboration s effectuant de façon ouverte et manifeste vis-à-vis de l ensemble des membres de l équipe et (b) un espace de collaboration privé, correspondant à la dyade entraîneur- athlète. Le tout forme un équilibre précaire pour apporter à chaque athlète l aide dont il a besoin. L entraineur joue un rôle essentiel dans le maintien de cet équilibre et dans la gestion relationnelle au sein du groupe d entrainement. Une certaine paresse sociale peut aussi se développer au contact de personnes moins motivées sur le moment. Par exemple, dans les sports de combats les sportifs peuvent s entendre pour baisser le niveau d opposition et faire «des combats de copains», ce qui peut être un frein à leur progression. La responsabilisation de chacun vis-à-vis de l ensemble des membres de l équipe et (b) un espace de collaboration privé, correspondant à la dyade entraîneur- athlète. Le tout forme un équilibre précaire pour apporter à chaque athlète l aide dont il a besoin. L entraineur joue un rôle essentiel dans le maintien de cet équilibre et dans la gestion relationnelle au sein du groupe d entrainement

17 30 Une certaine paresse sociale peut aussi se développer au contact de personnes moins motivées sur le moment. Par exemple, dans les sports de combats les sportifs peuvent s entendre pour baisser le niveau d opposition et faire «des combats de copains», ce qui peut être un frein à leur progression. La responsabilisation de chacun vis-à-vis des ses objectifs personnels semble être indispensable pour poursuivre la progression. Dans certains cas les partenaires du groupe d entrainement peuvent être des coéquipiers mais ne seront pas concurrents sur les phases individuelles, comme par exemple, lors de la constitution d équipes dans les sports à catégorie de poids. La problématique n est pas tant sur la gestion de l espace de collaboration, mais davantage sur la gestion du collectif et de la pratique commune malgré les divergences physiques. Equipes de regroupement occasionnel pour former une équipe Pour les besoins de certaines compétitions, les entraineurs peuvent rassembler au sein d une équipe de «sélection» des sportifs provenant de diverses structures d entrainement, ou de diverses équipes de clubs. Cette configuration est poussée à son extrême sur des sélections de types régionales ou nationales. L équipe s appuie sur la sélection des supposés meilleurs éléments sans articulation entre les sportifs, ceux-ci étant placés sous la responsabilité de l entraîneur national ou régional. Les coéquipiers se connaissent peu et ont rarement pratiqué ensemble. C est le cas en tennis (la Coupe Davis et la Fed Cup), des équipes de sélections régionales et nationales en sports de combats, en biathlon, gymnastique artistique, etc. Ces organisations est le plus souvent fondée sur l idée que la performance est une addition de performances collectives et néglige l aspect environnemental et affectif. Pour l entraineur, la gestion collective en est rendu plus complexe. Il peut faire face à des problèmes d intégration et de motivation des sportifs. Le manque de partage de valeurs communes peut entrainer un désinvestissement des sportifs par rapport aux objectifs du collectif et une possible perte de motivation à des moments importants. Cela peut aussi se traduire par un détachement du résultat du groupe en favorisant la mise en avant de sa propre performance, ce qui va à l encontre de l idée de collectif. Dans une moindre mesure, la problématique d intégration peut aussi faire surface lorsque les sportifs s entrainant sur un autre lieu (pôles espoirs, autres villes ) reviennent pour les besoins du club au moment de la compétition. L entraineur est le premier lien de ce collectif. L organisation des rassemblements des membres de l équipe en amont par des stages de préparation, permet une émergence d un collectif. Pendant la compétition, le rappel des objectifs communs aux sportifs par un discours d avant rencontre, et un débriefing, par l entraineur permet de rappeler le but commun et l importance de l investissement de chacun pour l équipe. De même, l acceptation d une stratégie collective comprise par tous peut jouer sur la considération du rôle de chacun dans l équipe. Equipes autour d un entraineur, d un staff ou d une écurie sportive Pour des besoins individuels, des sportifs font appel à certains entraineurs, ou staff de leur choix. Ils parlent en termes d association d expertise et ne fonctionnent pas sur une idée de groupe d entrainement. Les entraineurs collaborent avec quelques sportifs sur un projet individuel. Souvent, ils s occupent de quelques sportifs en même temps. Le niveau de partenariat n est pas tant entre les sportifs entre eux mais davantage avec un staff, et un regard expert. Le sportif s appuie sur une structure comme les écuries en sports mécaniques pour pouvoir mettre en œuvre sa performance. L aspect collectif se situe dans l environnement du sportif. On retrouve aussi cet état de fait en natation ou athlétisme, où certains sportifs s expatrient dans une ville ou un pays étranger pour être suivi pour une personne de leur choix. Ils se retrouvent avec quelques autres sportifs mais sont totalement indépendants les uns des autres, avec des objectifs différents, mais toujours dans l idée d être le meilleur. Par exemple, en athlétisme John Smith entrainait Ato Boldon et Marie José Perec. La problématique de l entraineur ou du staff est basée essentiellement sur la partie technique du sport pratiqué et non sur les relations interindividuelles. L entraineur cloisonne les entrainements entre les sportifs et se situe dans une véritable individualisation de l entrainement. Il doit également organiser sa disponibilité envers chacun. La performance s effectue grâce à une organisation dédiée à l exploit individuel du sportif et dans une démarche très techniciste. Conclusion Même en sports individuels, l équipe a un impact sur la dimension psychologique, la prise en considération de l objectif commun par chaque membre permet de partager une vision commune. Le sportif s engage dans la réussite ou l échec du collectif. Tiffany Fanjat, parle des championnats par équipes «J ai besoin que les autres comptent sur moi, ça me rend plus forte de sentir qu ils ont besoin de moi8.». Cette responsabilisation est un levier sur l investissement personnel et sur la motivation de chacun, sans quoi il ne peut y avoir de réussite collective. L équipe est un appui psychologique, le groupe un élément fondateur de la performance sportive. Mais la construction d un collectif doit répondre avant tout aux objectifs personnels pour que chacun y trouve sa place. L entraîneur joue un rôle essentiel dans la coordination des membres de son groupe, pour créer et entretenir une dynamique de groupe de progrès et de performance. Il doit également faire face à des problématiques variées en fonction du type de configuration de l équipe formée. En sports collectifs comme en sports individuels, se jouent des phénomènes liés au groupe et influençant la performance. La question de la cohésion serait alors intéressante à interroger dans la situation du groupe ou de l équipe en sports dits individuels, et du lien possible à la performance. Recommandations Bibliographie Bouet M (2000), Signification du sport, l harmattan Bourbousson J (2009), Approcher la notion d équipe, revue EPS, p12 Krantz N. & Dartnell L(2007), Les experts en questions, savoirs professionnels en matière d entrainement, collection entrainement Saavedra, Earley, & Van Dyne (1993), Complex interdependence in task-performing groups, Journal of Applied Psychology, Vol 78(1), Feb 1993, Saury J & Salou J-P(2000), Le groupe, éditions pour l action, p73-87 Intérieur sport (2012), Drôle de dan, canal + La dimension collective et le degré d implication du partenaire doit être pris en compte dans la progression individuelle et dans les procédés d entrainement. Ne pas négliger les différents espaces de collaboration (collectif : public, et individuel : privé). La création d un collectif pour des phases de compétition demande un minimum de préparation en amont pour constituer le groupe. Le collectif se structure autour d un vécu commun et marquant (entrainement, vie quotidienne etc.). Multiplier les phases de collaboration à l entrainement (jeux d affrontements en équipe ), pour favoriser la création d une coppération au sein d une tâche définie Organiser des moments communs en dehors du cadre de la pratique (stage sportif, prolongation post-entrainement...) 31

18 Introduction Sébastien CORNUAULT, il a 22 ans et il est étudiant en Master 2 au sein de l Université de Nantes. Il est engagé dans le football en tant que joueur mais surtout il est éducateur de football depuis 5 ans. Il souhaite travailler en tant qu entraineur avec des catégories de jeunes au sein d une école de football. Mail : sebastien.cornuault@hotmail.fr Football : Les jeux réduits avec ballons, une alternative au travail strictement physique dans le football amateur La préparation physique est souvent vécue comme une partie de l entrainement «appréhendé» par le joueur de footballeur. Cependant, elle reste essentielle pour aborder la compétition de la meilleure des manières. Elle a pour but d optimiser les performances grâce à l amélioration des qualités physiques. Cependant, il ne faut pas que celle-ci affaiblisse la composante mentale. C est pourquoi cet article encourage les entraineurs, les préparateurs physiques de football à utiliser les jeux réduits comme une alternative de développement des qualités physiques. Notre argumentation s appuiera notamment sur les études réalisées par Dellal en 2007 et Comme dans toutes les activités physiques, le football est découpé en quatre facteurs essentiels de la performance : la technique, la tactique, le physique et le mental. Afin d être plus précis dans la charge d entrainement, l entraineur ou le préparateur physique peut dissocier tous ces éléments. L analyse de l activité physique du footballeur au cours d un match, nous apprend que l effort du joueur est principalement de type aérobie. Au regard de la littérature, les exercices intermittents courses de courtes durées sont les plus pertinents et surtout les plus utilisés par l entraineur au cours d une saison pour la préparation physique. Un staff technique ou un entraineur peut utiliser, dans des conditions bien définies, les jeux réduits avec ballon, dans le but de travailler l aspect physique, tout en intégrant la spécificité technique et tactique propre à l activité. L association de ces facteurs permet de travailler dans des situations se rapprochant des conditions de compétition. Le travail avec ballon peut : - Représenter une modalité intéressante de préparation physique. - Augmenter la qualité technique et de coordination des joueurs - Amener du plaisir au joueur Les jeux réduits Le jeu réduit est bien souvent utilisé par les entraineurs afin de finir l échauffement ou bien la séance d entrainement. C est une situation qui correspond à une réduction du nombre de joueurs, de l espace de jeu et du temps de jeu. Serait-il intéressant de l utiliser à des fins de travail physique? Les jeux réduits sont multiples, voici l exemple d un 4 contre 4 avec gardien de but (ci-dessous figure 1) : Figure 1: Schématisation d un 4 contre 4 avec gardien de but. Dans ce cas bien précis, les joueurs réalisent 3 périodes de jeu de 4 minutes chacune. Elles sont interrompues par des périodes de récupération de 3 minutes. L espace de jeu est de 30 et 25 mètres, respectivement en longueur et en largeur. Des consignes peuvent y être ajoutées comme la limitation à trois touches de balles maximum par joueur. Vers un objectif de travail physique Il ne faut pas omettre que dans le milieu amateur comme celui du football, le joueur arrive souvent à l entraînement en fin de journée, peut-être après une journée de travail ou d étude. Les jeux réduits permettent, à l entraineur ou au préparateur physique, de remplacer les exercices purement physique afin de venir masquer la charge de travail. Les exercices sous forme ludique sont acceptés plus facilement par les joueurs. L intégration du ballon est ici une variable très appréciée des footballeurs. Il est bien évident que dans le milieu amateur, les joueurs sont là pour se faire plaisir et donc pour jouer au football. En outre un entraînement créatif et stimulant, même s il est éprouvant physiquement, peut apporter dans le groupe un plus grand enthousiasme. C est aussi une façon de créer une atmosphère positive au sein de l équipe et qui ne doit pas être oubliée, sous-estimée de la part de l entraineur. Dans le milieu amateur, beaucoup d entraîneurs manquent de temps pour traiter tous les aspects athlétiques, techniques et tactiques. Par conséquent, il s orientent de plus en plus vers la préparation physique intégré afin de ne plus les travailler séparément. Un entrainement intégrant des jeux réduits passera mieux et permettra de maintenir plus facilement un grand nombre de joueurs en éveil. Á la fin de cet entrainement, la charge de travail sera la même que si les joueurs avaient uniquement chaussé leurs chaussures de sport. Toutefois avec des notions de technique, de tactique de plaisir et de motivation en plus. Selon Barthelemy (2011), la prise en compte des variables mises en place est importante. L activité des joueurs est difficilement contrôlables lors des jeux réduits. Le niveau technique et tactique des footballeurs influence directement sa participation dans l exercice et par conséquent sa réponse cardiaque. Selon Owen et al (2004), la réponse cardiaque est variable suivant les caractéristiques propres du jeu réduit c est-à-dire selon le nombre de joueur ou encore la taille des terrains. Ces paramètres doivent être pris en compte par l entraineur afin d évaluer si la situation mise en place permettra d atteindre l objectif souhaité. Les sollicitations cardiaques et les outils de contrôle pouvant être utilisés L amélioration de l endurance des joueurs par la pratique des jeux réduits lors des séances d entrainement a été montrée par Rampinini et al. (2007). Ceci rejoint les conseils apportés aux coachs d inclure des exercices physiques spécifiques intégrés dans les séances. Ces jeux réduits induisent une réponse cardiaque similaire à des exercices intermittents courses. Entre ces deux types d exercices, l intégration du ballon engendre une activité plus spécifique et développe autrement les qualités physiques du footballeur. L entraineur, le préparateur physique souhaitent connaître les sollicitations de ces différents types d exercices. La possibilité d avoir des comparaisons directes sur l efficacité de l exercice peut se faire grâce à des cardiofréquencemètres. Dans le football professionnel, les préparateurs physiques travaillent avec des cardiofréquencemètres effectuant des mesures sur plusieurs joueurs en même temps grâce au système POLAR TEAM². Les données de fréquence cardiaque sont enregistrées et peuvent ensuite être traitées sur un ordinateur. La mesure de lactate tout de suite après la réalisation de l exercice peut aussi être une solution intéressante. Cependant, le coût d une telle mesure est beaucoup trop onéreux pour des clubs amateurs. Ces contrôles permettent à l entraineur, au préparateur physique, d identifier les joueurs s impliquant à leur maximum dans ces exercices. Ils remarqueront aussi ceux qui évoluent en quelque sorte comme des «tricheurs» d un point de vue des objectifs visés. Face à ces résultats, les différents jeux réduits pourront être gardés ou non afin d être réutilisés par la suite. L intérêt et l attractivité du jeu réduit proposé peuvent influencer fortement les réponses cardiaques. Dans un milieu amateur, ces méthodes de contrôle restent très difficiles à mettre en place. Il apparait important de solliciter l objectivité des joueurs afin d identifier la «réussite» ou l «échec» de tel ou tel exercice ou situation mise en place par l entraineur, le préparateur physique. Les chiffres évoqués par Dellal Les études menées par Dellal reposent sur des chiffres mettant en avant le %FCres. Ceci correspond à la fréquence cardiaque de réserve de chaque individu. Celle-ci repose sur la formule suivante : %FCres = [(FC moyenne au cours de l exercice FC de repos) / (FC max FC de repos)] * 100 La fréquence cardiaque maximale est le nombre maximum de pulsations cardiaques par minute que votre corps peut endurer à l occasion d un effort physique. La fréquence cardiaque désigne le nombre de battements par minute lorsqu il n y a pas d exercice physique. Cette prise de mesure peut s effectuer au lever

19 Les résultats présentés dans le tableau ci-dessus (tableau 1) montrent que les fréquences cardiaques relevées lors de cette étude ne sont pas significativement différentes entre les exercices intermittents courses de courtes durées et les jeux réduits. Selon Dellal (2007) : «Les jeux réduits peuvent alors être utilisés comme une méthode d entrainement intégrant l aspect tactique, l aspect technique mais aussi l aspect physique en approchant des intensités semblables à celles d exercices intermittents courts». GK : présence de gardiens de buts. X vs. Y : jeux réduits avec x contre y joueurs. vvo2max : la vitesse minimale associée au VO2max. PR : récupération passive. AR : récupération active, le joueur devait courir à une allure de 9 km.h-1. CV inter-sujet : coefficient de variation intersujet. Tableau 1. Réponses cardiaques lors des exercices intermittents et les jeux réduits (Dellal, 2007) Nous remarquons aussi qu avec la variable gardien de but (avec ou sans), les réponses cardiaques sont bien différentes pour un même nombre de joueurs sur le terrain. En effet, la présence de gardiens de but semble être un plus pour l engagement des joueurs dans l activité. La sollicitation cardiaque est de 71,7% et de 80,3% de la fréquence cardiaque de réserve, respectivement pour un jeu réduit en 8 contre 8 et un 8 contre 8 avec gardiens. C est une des variables possible afin d affecter les sollicitations physiques du joueur. Le 4 contre 4 avec gardiens de but est le jeu réduit le plus contraignant pour le joueur, avec un pourcentage de 80,3% de la fréquence cardiaque de réserve individuelle. Dellal (2007) révèle que les réponses cardiaques induites lors des jeux réduits est moins homogène que lors des exercices intermittents courses. Respectivement les résultats montrent une variation de 11,8% et de 5,9%. Les jeux réduits ne permettent pas de contrôler de manière similaire les efforts produits par les joueurs. D autres avantages venant des jeux réduits Kirkendall (2001) considère que le football est un ensemble de phases de jeu à 4 contre 4 (ou moins) dans un espace restreint du terrain. Les jeux réduits permettent de remettre en situation ces phases de jeu. Les jeux réduits ajoutent à la notion de travail physique différentes composantes de la technique individuelle. Se rapprocher au plus près des situations de matches constitue l objectif recherché tout en effectuant un travail physique mais avec des notions de technique et de tactique. Inclure un jeu réduit dans une séance permet d augmenter la motivation des joueurs. Pour un travail physique et des résultats similaires, le joueur préfèrera toucher le ballon plutôt que de courir sur des distances définies. Le travail physique serait variable comme lors d un match tout en étant influencé par les caractéristiques propres du jeu réduit. Les exercices avec ballon, au-delà des avantages apportés pour l aspect technique, développe la prise d information, la réactivité, l imagination, la rapidité d exécution, l entente avec les coéquipiers, la communication etc. D un point de vue défensif, les joueurs sont en opposition. Les duels sont donc présents. Les joueurs sont en confrontation ce qui permet de perfectionner les techniques défensives comme le tacle ou encore le recul frein. Offensivement, les joueurs sont amenés à dribbler, à changer de rythme de façon à éliminer leurs adversaires mais aussi à conserver le ballon collectivement. Les jeux réduits de conservation avantagent le déplacement des joueurs et par conséquent travaillent la notion de démarquage. De plus, contrairement à des exercices intermittents courses, les jeux réduits amènent les joueurs à communiquer. Les relations entre eux peuvent ainsi se développer et se perfectionner. Des automatismes se créent, se perfectionnent et plus tard se retrouvent lors de la compétition. Conclusion Les jeux réduits ne permettraient pas un contrôle rigoureux de l activité des joueurs. Ainsi, en accord avec les objectifs de l entrainement, le coach devra choisir entre un entrainement physique contrôlé (exercices intermittents) et un entrainement physique intégré plus difficilement contrôlable (jeux réduits). Dans le milieu amateur, les joueurs veulent avant tout prendre du plaisir, c est pourquoi l entraineur ou le préparateur physique doit cibler les séances physiques où il souhaite travailler de manière vérifiable les sollicitations cardiaques. Le jeu sous toutes ces formes constitue un moyen d entraînement : technique, tactique, physique et mental. En passant donc à l aspect méthodologique, il est opportun d alterner exercices avec ballon, séances entières de préparation physique pure. Les semaines à grande charge de travail peuvent se réaliser à base d exercices intermittents et celles où la charge de travail est moins importante peuvent se faire avec des jeux réduits. Cette organisation permettrait d avoir une certaine «homogénéité» entre les joueurs de semaine à semaine. De plus, la monotonie du travail purement physique affectera moins les joueurs. Quelques questions à se poser Un entraînement à base de jeux réduits ne serait-il pas davantage bénéfique aux joueurs sur du long terme? Au football, les exercices physiques intégrés ne seraient-ils pas une solution d entraînement dans les catégories de jeunes, en intégrant l aspect technique, l aspect tactique au travail physique, et constituer des joueurs aux qualités plus adaptées au football moderne, en favorisant le travail technique? Recommandations Bibliographie Dellal J. (2007). De l entraînement à la performance. Edition De Boeck. Chapitre 5: Dellal J. (2008) Analyse de l activité physique du footballeur et de ses conséquences dans l orientation de l entraînement : Applications spécifiques aux exercices intermittents courses à haute intensité et aux jeux réduits. Thèse de Doctorat d université, Université de Strasbourg, 260 pages. Kirkendall D. (2001). Training to mimic the game : in praise of 4 v 4 Master s thesis, University of North Carolina, Chapel Hill. Karnoven K., Kentala S. & Mustala S. (1957). The effect of training on heart rate. A longitudinal study. Ann. Med. Exp. Biol. Fenn. 35: Owen T., Twist N. & Ford P. (2004). Small-sided games : The physiological and technical effect of altering pitch size and player numbers. The F. A. Coaches Association Journal. 7(2), Rampinini I., Impellizzeri R., Castagna S., Abt S., Chamari C, Sassi M. & Marcora N. (2007). Factors influencing physiological responses to small-sided soccer games. J Sport Sci. 25(6): Stolen S., Chamari S., Castagna C. & Wisloff P. (2005) Physiology of soccer: an update. Sports Med. 35: L objectif souhaité par l entraineur, le staff ou le préparateur physique doit être ciblé. Identifier si l on souhaite avoir une certaine homogénéité dans les réponses physiologiques entre les joueurs dans le travail à réaliser. Évaluer les conséquences sur les sollicitations physiques des variables lors des jeux réduits (exemple : présence de gardien de but). L encadrement technique doit mettre en place des situations qui permettent aux footballeurs de s épanouir dans leur pratique amateur

20 Alexandre MELLET, est spécialisé dans le Tennis, il a obtenu sa Licence Staps mention «Entraînement Sportif» à l UFR STAPS de Rennes avant de poursuivre son Master à Nantes et obtenir en marge de celui-ci son Certificat de Qualification Professionnel d Assistant Moniteur Tennis. Depuis plus d un an, il est entraineur et préparateur physique à Sainte-Luce Tennis et intervient également en tant que préparateur physique dans diverses associations sportives. A compter de cette année, il est entraîneur de Tennis à l AS Mangin Beaulieu ainsi qu au Nantes Etudiant Club. Il en profite également pour développer le Coaching Sportif. Son domaine de recherche de prédilection est la récupération active au Tennis. Mail : alexandre.mellet.mail@gmail.com, Site : alexandremellet.wix.com/training Récupération active chez des joueurs de deuxième et troisième série au Tennis : Avantage ou désavantage sur la performance anaérobie alactique lors d un exercice de longue durée? Le but de cette étude est d analyser les effets d une récupération active lors des matchs de tennis, et donc son éventuel intérêt, sa mise en place, sa tolérance par les joueurs. Il s agit plus particulièrement de trouver un point pouvant s avérer être clef dans la recherche perpétuelle d une amélioration de la performance. Pour cela il fallut comparer les deux modalités de récupération (active et passive) au cours d un match et observer la performance à un test de détente verticale (CMJ bras libres), la fréquence cardiaque, le temps de jeu effectif et la perception de la fatigue (échelle de Borg). Les résultats ont montré une amélioration de la performance à ces tests de sauts suite à la récupération active. Par ailleurs les résultats de % FC max moyen ont montré que lors match de tennis de 3h : Fcmoy = ± 7.8 bpm ce qui va dans le sens de Girard & coll. (2008) mais également que le temps de jeu effectif mesuré fut de 20% du temps total, soit en accord avec la littérature (Kovacs, 2007) et que cette modalité de récupération active fut classée parmi les efforts «un peu difficile». L alternance de phases d exercices brefs et intenses avec des phases de repos est l une des spécificités du tennis. En effet, lors d un match, les temps de repos relatifs, qui sont les 20 s autorisés entre chaque point, les 90 s entre chaque jeu, les 2 min entre chaque set, peuvent représenter 2/3 à 4/5 du temps total selon Kovacs (2007). D après les images que l on peut avoir, depuis le début du siècle dernier, les joueurs se sont toujours assis lors des temps de récupération pendant les changements de côtés. Cependant, il y a eu une évolution de l effort en Tennis au cours de cette période. En effet, Kovacs en 2007 a démontré qu il y avait, au cours d un match de tennis, une diminution des temps de jeu effectif et une augmentation de l intensité. Il est possible de se demander à partir d ici, si tout comme l effort en Tennis, l exploitation des temps de repos n aurait, quant à elle, pas pu évoluer? Données de la Littérature La particularité de l activité Tennis réside dans le fait qu elle propose une alternance entre des phases d exercices brefs et intenses et entre des phases de repos comme dit précédemment selon Kovacs (2007). Dupuy et al. (2006) ont montré lors d une étude réalisée sur terre battue que 70% des points avaient une durée comprise entre 0 et 10 sec ce qui permet de montrer que la filière anaérobie alactique est principalement sollicitée. Il est important ici de préciser la nature de la surface de jeu car Zouhal et al. (2011) ont montré que la surface de jeu influait sur les caractéristiques du match ainsi que sur les réactions physiologiques des joueurs. Concernant les caractéristiques physiologiques, les études sont divisées sur la demande énergétique en Tennis. En effet, Bergeron et al. (1991) ainsi que Dansou et al. (2001) ont déterminé que le Tennis était une activité à dominante aérobie alors que Fox (1979) et Kovacs (2006) ont mis en avant que l activité était majoritairement anaérobie. Il est donc possible de définir cette activité comme étant une activité anaérobie nécessitant un haut niveau de conditionnement aérobie. Christmas et al. (1998) ont démontré que la consommation d oxygène maximale des joueurs de haut niveau est comprise entre 44 et 69 ml.min-1.kg-1, et classe donc ces joueurs parmi des individus spécialistes d efforts anaérobies hautement entrainés. Pour ce qui est de la récupération active sur des efforts dits «alactiques», Edwards (1973) a montré l intérêt d une récupération aérobie pour les efforts anaérobies montrant que l oxygène aide la régénération des phosphagènes. Blei (1993) a montré quant à lui que la vitesse de resynthèse de la Phosphoryl Créatine dépend de la quantité d oxygène consommé par le muscle après l effort. Le constat posé est le suivant : Une étude réalisée antérieurement nous a permis de voir qu une récupération active à une intensité comprise entre 50 et 60% de la FC de réserve semblait optimal dans le but de réaliser un effort nous permettant d avoir une estimation de la capacité anaérobie alactique, effort représentatif de l activité Tennis. Cependant, la durée de cette expérimentation fut très brève ( 40 min). L objectif de cette étude sera donc de vérifier, sur une expérimentation plus longue, l amélioration de la performance anaérobie alactique suite à une récupération active à 50% de la FC réserve mais également de vérifier si une telle intensité de récupération est supportable par l athlète sur une telle durée de recherche de performance. Méthode Pour mener à bien cette étude, 6 joueurs de Tennis volontaires de deuxième [N=4] et de troisième série [N=2] ont participé à celle-ci. Leurs principales caractéristiques étaient les suivantes : Âge : 19,7 ans (± 1,4), Poids : 76,7 kg (± 11,0), Taille : 182 cm (± 7,9). Chaque participant a pris part à : 1 test d évaluation physique préalable et 2 matchs en 3x10 jeux (règlement ITF) avec un adversaire tiré au sort (le même pour les deux matchs) réalisés dans des conditions identiques (échauffement, familiarisation avec le test, balles neuves, surface, terrain, heure de la journée). Matchs à l intérieur desquels nous avons inclus des tests de détente verticale dans le but d avoir un indice nous permettant d estimer la puissance des membres inférieurs. Concernant le déroulement, le test physique fut le test IFT de Buchheit et al. (2008). Ce test est intermittent en course navette, progressif et permet de déterminer à la fois la Vitesse Maximale Aérobie (VMA), la FC maximale, mais également d estimer la VO2max, tout en tenant compte des qualités aérobies, de la capacité de récupération et des qualités d explosivité des membres inférieurs. A la suite de ce test, deux matchs en 3x10 jeux avec une semaine d intervalle furent réalisés. L un avec une récupération passive lors des changements de côtés où les joueurs se sont assis lors de ces moments dans le but d apporter le moins de variation possible, et l autre avec une récupération active à une intensité de 50% de la FC réserve lors de ces changements de côtés. L ordre des matchs fut tiré au sort, et la performance au test de détente verticale relevée tous les 3 changements de côtés. Les données mesurées au cours de cette étude ont été : la performance anaérobie alactique (CMJ bras libres) tous les 3 changements de côtés au terme de la période de récupération (90 s), la fréquence cardiaque, le temps de jeu effectif (TJE) et la perception de la fatigue (échelle de Borg). Résultats Parmi les principaux résultats à cette étude, on trouve suite au IFT que la VMA moyenne (en km/h) est de 17,8 ± 0,6, la FC maximale (bpm) de 196,3 ± 2,25, et la VO2max (ml.min ¹.kg ¹) de 47,8±1,5 estimée suivant la formule : VO2max 30-15IFT = G A P A x VMA 30-15IFT VMA 30-15IFT (où G correspond au genre [féminin = 2; masculin = 1], A à l âge, et P au poids du sportif.). En récupération passive, les joueurs sont en moyenne à 41,0% FC réserve. L intensité de récupération active fût bien respectée (51%FC réserve contre 50% demandée). La détente verticale moyenne suite à la récupération active est supérieure à la détente moyenne en récupération passive, et ce pour chaque passage. La différence de détente verticale entre la récupération passive et active est quant à elle, relativement stable. De plus, la récupération active à une intensité égale à 50% FC réserve semble supportable sur le long terme. En effet, on n observe pas d évolution négativement significative de la performance en détente verticale au cours du temps. Les résultats de % FC max (ici = 76,3±3,7 en récupération passive) et FC moy (= 148,7±5,0) quant à eux vont dans le sens de Girard et al. (2008) qui ont montré lors match de tennis de 3h : FC moyenne = ± 7.8 bpm, soit une intensité moyenne = 74,1 ± 4,0% (FC max estimée à 220-âge). Pour ce qui est de la perception de la fatigue (RPE), l intensité égale à 50% FC réserve semble être supportable sur du long terme. En récupération passive, la difficulté perçue est égale à 12 en récupération passive et 13,7 en récupération active ce qui place ces deux valeurs dans la perception d un effort «un peu difficile». Les temps de jeu effectif quant à eux nous permettent de dire, que les matchs se sont déroulés dans les mêmes conditions suivant les modalités de récupération. En effet, ceux-ci furent de 20,7% et les temps de repos relatifs de 79,3% ce qui est en accord avec les 20-25% de TJE selon Kovacs (2007). Discussion Au vu des variables mesurées telles que les caractéristiques des matchs, les valeurs des paramètres cardiaques et des performances au test de détente verticale, une récupération active à une intensité de 50 % FC réserve permettrait d augmenter la performance au test de détente verticale, indicateur de la performance anaérobie alactique

21 Les résultats obtenus semblent donc aller dans le sens d une validation de l hypothèse émise. En effet, la performance au test proposé fut meilleure en récupération active à une intensité de 50% FC réserve (454.0 ± 26.8 mm à 50% FC réserve) qu en récupération passive. Certaines données isolées par le protocole nous permettent de dire que la seule différence entre les deux matchs disputés par les sujets est bien l intensité de récupération lors des changements de côtés. En effet, les matchs se sont déroulés dans les mêmes conditions. D ailleurs les données du jeu que nous avons mesurées le confirment. Les matchs ont opposé les mêmes adversaires et les scores sont restés sensiblement les mêmes, du match en récupération passive au match en récupération active. De plus les temps de jeux (% TJE) sont quasiment identiques entre les différentes modalités de récupération, les matchs ont été joués au même moment de la journée, même surface, même terrain, même échauffement. Si l on observe les résultats de l intensité de récupération (en % FC réserve), 40% en récupération active pour 51,1% en récupération active, cette intensité de récupération semble donc être le seul paramètre changeant significativement d un type de modalité de récupération à l autre. On peut alors tenter d expliquer cette amélioration de la performance au test de sauts par une intensité de récupération significativement supérieure. Ces résultats vont dans le sens de Blei et al. (1993) qui montrent qu il y a, uniquement en présence d oxygène, une réelle régénération de Phosphoryl créatine (PCr). La vitesse de cette resynthèse dépend alors de la quantité d oxygène arrivant aux muscles. Pour cela deux facteurs doivent être mobilisés : a) central, la consommation d oxygène de l organisme, sa capacité à l apporter jusqu aux muscles, et b) périphérique, la capacité oxydative du muscle, c est-à-dire sa faculté à recevoir l oxygène. En augmentant la FC du joueur pendant sa récupération, on va susciter une ventilation et un apport en oxygène plus important. Ainsi, si le muscle a la capacité de consommer plus d oxygène, la régénération de PCr sera plus importante et rapide. La PCr étant le principal substrat de la filière anaérobie alactique, on peut mieux comprendre l augmentation de la performance au test des sauts qui est un effort anaérobie alactique. De plus, l amélioration de la performance au test de détente verticale au fil du match peut être due au fait que le muscle strié squelettique soit composé de plusieurs types de fibres (Saltin & Gollnick, 1980), et que ces différentes fibres soit recrutées dans un ordre progressif. Le muscle étant de plus en plus chaud au fil du match, on peut supposer que le recrutement des fibres soit plus rapide. Néanmoins, on peut se demander si cette tendance aurait été confirmée si l on avait poursuivi le jeu. Genovely et Stamford (1982) trouvent qu à la longue un échauffement avant un exercice anaérobie ne contribue 38 pas à améliorer la performance, ils constatent par ailleurs une augmentation de la lactatémie et une diminution du glycogène. Ils assistent alors à une sollicitation de la filière anaérobie lactique. Des prélèvements sanguins auraient été intéressants à réaliser dans notre étude dans le but de savoir si cette intensité de récupération active ne stimule pas la filière anaérobie lactique. Cependant, la récupération active à 50% FC réserve peut s avérer être une bonne intensité de récupération car elle permet d améliorer sa performance, mais c est aussi cette intensité qui élimine le mieux les lactates d après la cinétique de la disparition des lactates selon Hermansen et Stenvold (1972). Cette intensité de récupération pourrait donc être un gage de performance, en plus de prévenir une éventuelle stimulation de la filière anaérobie lactique. Conclusion Cette étude montre qu une récupération active lors des changements de côtés d un match de tennis semble bénéfique pour réaliser un effort de type anaérobie alactique, à une intensité de 50% de la FC de réserve. Une meilleure resynthèse de la Phosphoryl Créatine grâce à un apport en oxygène plus important est sans doute à l origine de cette amélioration de la performance lorsqu il y a utilisation de la récupération active. Pour poursuivre dans cette quête de l optimisation de la performance, les tennismen pourraient peut-être optimiser les temps de repos dont ils bénéficient. D un point de vue purement physiologique et dans le cadre de cette étude, dont il faut bien le notifier, la durée moyenne des matchs est de 115 min, il semblerait que les joueurs aient intérêt à effectuer une récupération active. Néanmoins, l application pratique d une récupération active au tennis semble, aujourd hui encore, difficile. En effet, la plupart des joueurs de tennis essaient de mettre ces temps de repos, lors des changements de côtés, à profit des ressources mentales et tactiques. On pourrait donc proposer la récupération active à l aide d une corde à sauter, permettant à la fois de travailler les muscles des jambes, ceux des bras, ce qui pourrait, de plus, induire un apport en oxygène plus important au niveau du haut du corps et, éventuellement, permettre au tennisman en plus de récupérer activement, de se décrisper. Ainsi, on serait moins en rupture avec l habitude de rester assis que lors de la course autour du terrain, de par le schéma moteur d ores et déjà intégré par le sportif et on aurait moins de traumatisme ainsi qu une récupération d avantage propice à la concentration. Bibliographie Blei ML., Conley KE. & Kushmerick MJ. (1993). Seperate measures of ATP utilization and recovery in human skeletal muscle. J. Physiol. 465: Belcastro AN. & Bonen A. (1975). Lactic acid removal rates during controlled and uncontrolled recovery exercise. J. Appl. Physiol. 39: Bergeron MF., Maresh CM., Kraemer WJ., Abraham A., Conroy B. & Garabee C. (1991). Tennis : a physiological profile during match play. Int. J. Sports Medecine. 12: Buchheit M. (2008). The Intermittent Fitness test: relevance for interval training prescription in young intermittent sport players. The Journal of Strength & Conditioning Research. 22: Christmass MA., Richmond SE., Cable NT., Arthur PG. & Hartmann PE. (2005). Exercise Intensity and metabolic response in singles tennis. J Sports Sci. 23:31-9. Dansou P., Oddou MF., Delaire M. & Therminarias A. (2001). Dépense énergétique aérobie au cours d un match de tennis, du Laboratoire au terrain. Science et sports. 16: Dupuy O. & Fargeas-Gluck MA. (2007). Actualisation des temps effectifs de jeu. La lettre du club fédéral. 46. Edwards RHT., Ekelund LG., Hesser CM., Hultman E., Melcher A. & Wigertz O. (1973). Cardiorespiratory and metabolic costs of continuous ans intermittent exercice in man. J. Physiolog. 234: Fox EL. Philadelphia : WB Saunders. Sports Physiology Recommandations Genovely H. & Stamford B. (1982). Effects of prolonged warm-up exercise above and below anaerobic threshold on maximal performance. J. Appl. Occup. Physiol. 48(3): Girard O., Lattier G., Micallef JP. & Milet GP. (2006). Changes in exercise characteristics, maximal voluntary contraction, and explosive strength during prolonged tennis playing. Br. J. Sports Med. 40: Hermansen L. & Stenvold I. (1972). Production and removal of lactate during exercise in man. Acta. Physiol. Scand. 86:191. ITF, Official rules of Tennis, Kovacs M. (2006). Applied physiology of tennis performance. Br J Sports Med. 40(5): Kovacs M. (2007). Tennis physiology, Training the competitive athlete. Br J Sports Med. 37(3): Martin C., Thevenet D., Zouhal H. & Prioux J. (2011). Effects of playing surface (hard and clay courts) on heart rate and blood lactate during tennis matches played by high level players. J. Strength Cond Res. 25: Murias JM., Lanatta D., Arcuri CR. & Laiño FA. (2007). Metabolic and functional responses playing tennis on different surfaces. J. Strength Cond Res. 21(1): Saltin B. & Gollnick PD. (1983). Skeletal muscle adaptability : significance for metabolism and performance. Handbook of physiology. 10: Tardieu-Berger M., Thevenet D., Zouhal H. & Prioux J. (2004). Effects of active recovery between series on performance during an intermittent exercice model in young endurance athletes. European journal of applied physiology. 93: Les règles à suivre pour la mise en place d une récupération active lors des changements de côtés au cours d un match de Tennis : - Réaliser préalablement un test VMA, de préférence le IFT qui s accorde bien avec l activité tennis pour définir sa FC max et ainsi à l avenir définir une intensité de travail à un % FC réserve. - S assurer d être en bonne condition physique le jour du match pour pouvoir supporter les efforts réclamés par celui-ci en plus de réaliser la récupération active ce qui ne laissera que peu de temps à une récupération passive. - Être en possession d un cardio-fréquence mètre pour contrôler en temps réel sa fréquence cardiaque et ainsi veiller à ce qu elle soit proche de la valeur préalablement déterminée et voulu pour une bonne récupération active. - Veiller à toujours profiter des temps de repos quelle que soit la modalité de récupération choisie pour les mettre à profit des ressources mentales et tactiques. 39

22 Clémentine DUBREIL, Après avoir obtenu l an passé le diplôme universitaire d évaluation et de préparation physique de la faculté de Poitiers, elle s intéresse, dans le cadre de sa deuxième année de Master, à la rééducation post-opératoire des ruptures des ligaments croisés par le biais du tir en basketball. Ses spécialités sportives sont l arbitrage (football) et la danse, et elle intervient comme préparatrice physique depuis 4 ans auprès des joueurs cadets et juniors du club de Rugby de Saint Sébastien Basse Goulaine. Mail: clementinedubreil@laposte.net La coordination : Un pré requis fondamental de la réussite sportive? La performance repose sur un ensemble de déterminants techniques, tactiques, physiques ou encore physiologiques. Parmi les déterminants physiques, on peut constater que la coordination motrice a une influence non négligeable sur la réussite sportive. Mais qu est ce que réellement la coordination motrice? Comment agit elle sur les performances sportives? Y a-til un âge optimal pour son apprentissage? Le but de cet article est de démontrer l importance de la coordination dans l entraînement sportif. Qu est ce que la coordination? Et quels sont ses mécanismes sous-jacents? Selon Kuznetsov, «la coordination est la capacité d une personne à apprendre rapidement de nouveaux mouvements et à adapter son comportement en fonction des exigences de l environnement». Être coordonné, c est réaliser avec efficacité, fiabilité et efficience un mouvement intentionnel pour résoudre une tache concrète. L efficacité fait référence à l atteinte de l objectif, l efficience signifie que le résultat est obtenu en maîtrisant le coût et la fiabilité correspond à un taux de reproduction qui est élevé. Il s agit de la réalisation d un geste précis grâce à l action conjointe de la musculature squelettique et du système nerveux central. La coordination motrice permet au sportif d acquérir une maîtrise des actions dans des situations prévisibles (stéréotypes) ou imprévisibles (adaptation), de les exécuter de façon économique ainsi que d apprendre rapidement de nouveaux gestes sportifs (Frey & Hirtz, cités par Weineck, 1997). La réalisation d un mouvement aussi simple soitil (marcher, ouvrir une porte...) sollicite de nombreux muscles, articulations et récepteurs sensoriels en charge de la transmission de divers signaux du système nerveux central. Cette apparente simplicité résulte d une mise en ordre de tous ces éléments, appelés degrés de liberté. Cette mise en ordre étant également nommée processus de coordination. Autrement dit, il s agit de l organisation du contrôle de l appareil moteur. La coordination motrice n est pas innée, elle s acquiert par l apprentissage. La capacité de coordination joue un rôle indispensable dans les déplacements quotidiens de chaque être humain. Une bonne coordination nous aide à maitriser des situations prévisibles, comme par exemple se lever d une chaise, se baisser pour ramasser quelque chose ou pour déplacer une charge. Elle nous permet également de faire face à des situations imprévisibles, comme par exemple se faire bousculer par une autre personne. Développer la capacité de coordination favorise la protection contre les chutes dans la vie active de tous les jours et participe également à une meilleure qualité de vie. La coordination se décline sous trois formes, à savoir la coordination inter-segmentaire, la coordination action perception et la coordination sociale. Les coordinations inter-segmentaires portent sur la construction de relations spatio-temporelles stables entre plusieurs segments, articulations ou systèmes. Des mouvements sportifs tels que le swing en golf ou la course à pied s inscrivent dans cette catégorie. La coordination action- perception désigne quant à elle la construction de relations spatio-temporelles entre un segment et un évènement présent dans l environnement. La coordination du batteur en baseball est à ranger dans cette catégorie puisqu il s agit d une tâche d interception où l on doit synchroniser sa réponse motrice, son geste technique avec la balle. Enfin, les coordinations sociales portent sur l élaboration de relations spatio-temporelles stables entre plusieurs individus. On les retrouve dans des sports d équipes où tous les membres doivent se coordonner ( gymnastique rythmique par équipe, match en double au tennis) La coordination et les performances sportives La coordination se compose de cinq qualités essentielles (Hotz, 1986); les qualités d orientation, de différenciation, de réaction, d équilibre et de rythme. La première d entre elles permet de tenir compte en permanence, dans son propre comportement moteur, des modifications spatiales de l environnement. C est par l information visuelle que cette qualité est développée, puis c est par le biais d informations kinesthésiques qu elle est complétée. La pratique sportive entraîne des modifications visuelles. Ainsi, Di Russo et al. (2003) ont mis en évidence que les experts présentent une plus grande étendue visuelle et que ces caractéristiques perceptives visuelles sont entraînables. La qualité de différenciation (modification musculo articulaires dues à la pratique) permet d ajuster sa réponse motrice afin d obtenir une bonne harmonie du mouvement et des modifications musculo-articulaires sont à mettre en lien avec la pratique sportive. Ensuite, la qualité de réaction est le processus de prise de décision permettant des réponses motrices adaptées à la situation. Son intérêt dans la pratique sportive est fondamental, le joueur devant analyser très rapidement la situation dans laquelle il se trouve afin d y répondre au mieux. Ainsi avec de grandes quantités de pratique, les athlètes de haut niveau peuvent produire des réponses avoisinant le traitement automatique. Ces réactions sont très rapides et sont peu, ou pas, ralenties par l augmentation du nombre de choix (Schmidt, 1993). Dans le cadre du temps de réaction les experts produisent une quantité donnée de travail mécanique en dépensant moins d énergie que les débutants (Bernstein, 1967). La qualité d équilibre représente l aptitude, soit à maintenir en place une position, soit à la retrouver rapidement dans des mouvements ou des situations difficiles. Enfin, la qualité de rythme est la capacité à réaliser un mouvement de manière rythmée et dynamique, ou à saisir un rythme donné. Ces qualités de coordination sont entraînables et prennent forme dans trois aspects de l exécution d un mouvement; le guidage d un mouvement par la maîtrise et la précision des gestes, l adaptation à des conditions changeantes et l élaboration et l affinement des possibilités de résolution par apprentissage. L apprentissage de la coordination permet la mise en place de schémas moteurs spécifiques en stimulant le système nerveux central. Ces schémas moteurs incluent les muscles qui doivent être contractés, la force et la séquence des contractions musculaires, ce qui permet l amélioration de la technique de certains gestes spécifiques Enfin, Fleishman (1964) distingue cinq facteurs représentatifs de l efficience motrice du jeune adulte à partir d un ensemble de tests. Il s agit de la force (explosive, dynamique et statique des membres inférieurs et supérieurs), de la souplesse (statique et dynamique), de l équilibre corporel général, de la coordination globale et de l endurance cardio-respiratoire. Comme il semblerait que la coordination soit parmi les facteurs clés de la réussite future des sportifs, il pourrait être intéressant de l utiliser dans le cadre de tests de détection. Y a- t-il un âge optimal pour l apprentissage de la coordination? La coordination doit être abordée dès le plus jeune âge et tout au long de la croissance et de la maturation psychomotrice de l enfant et de l adolescent, afin de permettre la mise en place de schémas moteurs spécifiques. De 7 à 9 ans, il y a développement du système nerveux permettant l apprentissage de nouvelles acquisitions motrices limitées cependant par la faiblesse musculaire. C est pendant cette période que s installe une coordination motrice globale. De 9 à 11 ans, c est la tranche d âge optimale pour les acquisitions motrices car l organe de l équilibre et les organes sensoriels atteignent alors leur maturation morphologiques et fonctionnelles (Turpin, 2002). Lors de la puberté les jeunes adolescents voient leur apparence se modifier tant au niveau de la taille que de la corpulence. Cela aura pour conséquence d entraîner une modification des schémas moteurs. Ils seront alors plus maladroits, ne maîtriserons pas totalement leur gestuelle dans des gestes de précision et leur coordination en sera alors chamboulée du fait de la construction, de la mobilisation et de l appropriation de nouveaux schémas moteurs. C est entre l adolescence et l âge de 30 ans que l être humain atteint ce qu on appelle «le plateau de coordination». S il atteint son maximum de façon naturelle, sans entraînement, il est par contre possible d augmenter le capital par des exercices spécifiques. «Il y a apprentissage lorsqu un organisme, placé plusieurs fois de suite dans la même situation, modifie sa conduite de façon systématique et durable» (Reuchlin, 1983). Alors que l apprentissage renvoie à une problématique d acquisition, le contrôle moteur concerne les problèmes de production, c est-à-dire à la manière dont sont produits les mouvements nécessaires à la résolution d un problème moteur actuel posé par l environnement. La coordination motrice peut être apprise par le biais de la méthode de coordination générale et par la méthode de coordination spécifique

23 Dans le cadre des coordinations spécifiques on retrouve un travail portant sur, les changements rapides des situations de jeu, des combinaisons de différentes action de déplacement avec ou sans ballon, des changements rapides des situations de jeu et des duels avec l adversaire. Pour un processus d entraînement à long terme, il s agirait de respecter la règle suivante : lorsque les qualités de coordination sont acquises suffisamment tôt, l entraînement de la technique et de la condition physique qui s ensuit est optimisé. Recommandations Bibliographie Bernstein NA. (1967). The co-ordination and regulation of mouvement. Oxford: Pergamon Press. Branta C., Hausbenstricker J. & Seefeldt V. (1984). Ages changes in motor skills during childhood and adolescence. Exercise and sport sciences reviews. 12: Deschamps T. (2009). Le contrôle du mouvement. In F. Hug & al, Le mouvement (pp ). Paris. Di Russo F., Martinez A. & Hillyard SA. (2003). Source analysis of event-related cortical activity during visuospatial attention. Cerebral Cortex. 13: Faugloire E., Bardy BG., Merhi O. & Stoffregen TA. (2005). Exploring coordination dynamics of postural system with real-time visual feedback. Neurosciences letters. 374(2): Fleishman EA. & Quaintance MK. (1964). Taxinomies of human performance. New York: Academic Press. Thiebauld C.M., Sprumont P. (1997). L enfant et le sport: introduction à un traité de médecine du sport chez l enfant. De Boeck Université. Paris, Bruxelles. Turpin B. (2002). Préparation et entraînement du footballeur. Tome 2, la préparation physique. Edition amphora. Paris. Schmidt RA. (1993). Apprentissage moteur et performance. Paris: Vigot. Weineck J. (1997). Manuel d entraînement. Paris: Vigot. Commencer l apprentissage de la coordination dès le plus jeune âge, sans l oublier dans les préparations physiques destinées à un public adolescent et adulte. Le développement de la coordination permet l optimisation de la technique sportive. Romain SOUBRE, Après être passé par le pôle espoir Badminton de Dinard, je suis arrivé à l UFR STAPS de Nantes avec la conviction d enrichir et d interroger mes connaissances ainsi que mon niveau de compétences dans l entrainement et la recherche en sport. En marge de mon Master j ai obtenu mon Brevet d Etat d Educateur Sportif 1er degré, option badminton. Depuis 4 ans, je suis auto entrepreneur, j interviens dans l encadrement du badminton à tous les niveaux. A l heure actuelle, j effectue mon stage de recherche au sein du laboratoire«motricité, Interactions, Performance» à l UFR STAPS de Nantes, dans le domaine de la neurophysiologie. Aborder ici un des facteurs psychologiques de la performance me permet de mettre en avant l aspect multidimensionnel de la performance. Mail: romain.soubre@orange.fr Mental et sport d opposition: Comment aborder le Stress? Qui n a jamais ressenti la peur de ne pas remporter un match pourtant dominé de la tête et des épaules? Qui n a jamais été déstabilisé par un adversaire? Pire encore, qui n a jamais eu la sensation de subir une pression, pourtant involontaire, de sa famille venue le soutenir lors d un match? Ces situations ont un point commun : le stress. Comment en faire un élément positif? Présentation de cet état particulier et tentative de réponse. Gagner est une chose essentielle dans la pratique du sport, pas seulement à haut niveau. La performance sportive dépend de nombreux facteurs : physiologique, biomécanique, nutritionnel, psychologique C est à ce dernier facteur que nous allons nous intéresser. Tout sportif sait que le «mental» prend une place prépondérante dans sa performance. D ailleurs, il n est pas rare d entendre des sportifs expliquer leur échec par une mauvaise gestion du stress. Martens et al. (1990) définit cet état particulier comme un processus qui implique une perception d un déséquilibre entre la demande environnementale et la capacité de réponse du sportif. D autres auteurs nous montrent que la présence du stress à des conséquences dans la réalisation de performance, comme l illustre la figure 1 ci-dessous : Selon Debois (2000), l anxiété et le stress cognitif sont des facteurs qui diminuent le niveau de performance. Ainsi, si le stress est trop faible ou trop important, il conduit à une altération des capacités du sportif. Yerkes et Dodson (1908) ont proposé un modèle caractérisant le lien entre le niveau de stress et la performance (figure 1), celui-ci décrit une zone optimale fonctionnelle (ZOF) dans laquelle le niveau de stress est optimal. Le stress a plusieurs origines. Il peut être dû à une menace portant sur l intégrité physique du corps, ou liée aux émotions et aux interactions avec nos semblables. Il se caractérise par une modification de l état physiologique (accélération du rythme cardiaque, augmentation de la pression artérielle), endocrinien (influence sur le système digestif) ou psychique (anxiété) (Graham-Jones & Hardy, 1990). En sport, ces conditions d apparition se retrouvent notamment en situation de compétition. Stress et compétition Les exercices de coordination doivent être variés afin que le sportif apprenne à s adapter à une situation nouvelle. Figure 1: Relation entre le stress et la performance (Yerkes & Dodson, 1908) La compétition engendre un stress que l on appelle le stress précompétitif. Le sportif met en cause sa propre compétence. Ce stress est variable selon l importance de la compétition et également selon la personnalité de l athlète. On a vu que la gestion du stress conditionnait en partie la performance, l intérêt pour le sportif va donc être de conserver suffisamment de lucidité pour ne pas l altérer. Cela va lui permettre de «dédiaboliser les matchs» : une formule forte pour une réalité simple. Celle-ci consiste par exemple à préparer minutieusement son matériel, ainsi qu à s échauffer physiquement et techniquement de manière précise

24 L idée c est de mettre en place une dynamique positive dès le début de journée. Cela commence donc par une précaution : vérifier dans le détail son matériel avant le début de la compétition, de telle sorte à éviter les phases de stress de dernière minute, qui sont souvent les plus mauvaises. Il s avère également important de ne pas négliger son alimentation quand il en est encore temps. Dès que l on est stressé, on perd l appétit. Un rappel de base : il est préférable de manger 3h avant le début du match. Tout le monde le sait mais il est toujours utile de le rappeler. L idée est d adopter un menu type qui convient au sportif, il n est pas conseillé à ce moment précis de faire des expériences culinaires. Enfin, la préparation et l échauffement doivent se faire toujours de la même manière, dans le but de conserver toujours la même routine. Pour relever tous ces défis, des techniques de maintien et de régulation du tonus psycho-physiologique vont permettre au sportif de se maintenir en zone de stress positif (semblable à la ZOF). Que ce soit à travers des exercices de respiration, de sophrologie, de relaxation ou même d imagerie mentale, l idée est de rester mobilisé et efficace. Par exemple, Guillot et al. (2013) nous expose deux solutions, très simples. La première réside à trouver un moment durant la compétition pour s évader de cet environnement oppressant, où l on ressasse ses erreurs et où on est incapable d émettre une pensée positive. Il s agit de se vider l esprit, en sortant du gymnase par exemple, ou en trouvant un endroit plus calme que les tribunes des joueurs. L idée est de penser à autre chose qu au match précédent et à venir, mais plutôt d évoquer ses proches, un moment plaisant entre amis, une destination de vacances Cela va permettre de chasser les manifestations du stress. Nous évoquons ici une technique de relaxation. La seconde solution est intéressante pour se remettre dans le tournoi. Elle consiste à visualiser des situations de réussite à l entrainement ou au cours de matchs antérieurs : une anticipation réussie, un bon déplacement, un coup gagnant, un smash bien exécuté... Le sportif a donc à sa disposition différentes techniques afin de gérer son stress, seulement, il ne faut pas attendre d être en tournoi pour les mettre en place. Trouver un rituel lors de l entrainement Tout commence à l entrainement. L intensité de stress y est plus faible que lors d une compétition, c est ici que le badiste va pouvoir adopter un rituel de fin de séance. Celui-ci, dans un état de détente, va chercher à ressentir et revivre des sensations positives ressenties lors d échanges remportés durant la séance d entrainement. Cela va permettre de réactiver des stratégies qui ont déjà été efficaces. C est ce qu on appelle le renforcement positif, technique qui va permettre au badiste de se redonner confiance. Les travaux de Guillot (2013), démontrent que le calme lié à la fin de l activité couplé au relâchement musculaire peut permettre au joueur de se concentrer, de prendre du recul, et d ainsi visualiser ses mouvements. Néanmoins, cette routine mentale doit être répétée de nombreuses fois afin d être maitrisée, avec pour but final, la capacité pour le sportif à la reproduire en compétition. Plusieurs techniques permettent donc au badiste de maintenir son stress à un niveau optimum, et notamment l imagerie mentale. Technique sur laquelle nous allons investiguer un peu plus profondément. L imagerie mentale L imagerie est une technique très utilisée en préparation mentale. Derrière le concept un peu abrupt, se cache une activité qui selon Fontani et al. (2007) consiste pour un sportif à se représenter mentalement l exécution d un pattern (schéma). L imagerie mentale est une représentation mentale qui peut être de nature visuelle, kinesthésique), olfactive, auditive, gustative Comme le souligne Fontani et al. (2007): cette technique est à la base de presque toutes les techniques utilisées par les préparateurs mentaux ou les psychologues du sport, elle peut être utilisée seule ou associées à d autres techniques. En effet, lorsque l on travaille la respiration par exemple, on demande de se représenter mentalement le trajet de l air pour bien apprendre à respirer. La relaxation de Schultz (1958) utilise également l imagerie pour focaliser l attention sur les différentes parties du corps. Enfin, la sophrologie est également une technique de préparation mentale qui s appuie beaucoup sur l imagerie. L imagerie s avère donc intéressante car c est une technique facilement accessible pour les entraîneurs les préparateurs mentaux et les athlètes. Il faut cependant bien circonscrire son domaine d utilisation et rester focalisé sur la préparation à la performance. Le rôle de l imagerie En sport, la performance est multifactorielle, et l aspect mental est un des déterminants. Ce qui est intéressant, c est que cela concerne tous les joueurs, quel que soit leur niveau. Ainsi, tout le monde peut utiliser la respiration accompagnée de l imagerie et l intérêt est manifeste dans le sport mais aussi dans la vie en général. Cette technique peut être utilisée pour atteindre différents objectifs. Dans un premier temps elle permet de récupérer, aussi bien mentalement que physiquement. On évoque des images de détente, des images relaxantes qui vont nous apaiser. Deuxièmement, elle peut aussi servir à anticiper une situation. Il arrive à de nombreux badistes là encore de haut niveau comme dans un tournoi de club, de perdre leurs moyens avant le premier match, ou parfois avant un match important, voire une finale avec ce que l on appelle la «peur de gagner». Grace à l imagerie, ils peuvent se débarrasser de cette peur en anticipant la victoire. Le principe est d emmener le sportif vers un stress positif pour favoriser l action. Enfin, l imagerie est très utile pour les sportifs blessés. Elle permet de continuer à travailler des gestes bien précis malgré la blessure, un service par exemple, en les reproduisant mentalement. D ailleurs, dans une étude de Guillot et al. (2013), ces derniers expliquent qu allier le geste à la pratique mentale (imagerie dynamique) contribuerait à améliorer la qualité et l efficacité de l imagerie mentale. En somme, cette technique de préparation mentale permet d atteindre des objectifs multiples tels que l intégration de nouveaux gestes et comportements, la majoration de sa motivation, la favorisation de la récupération après l effort mais également de lutter contre le découragement, de gérer le stress précompétitif, de renforcer la confiance en soi etc. (Weinberg & Gould, 1997). De manière générale, en plus de gérer le stress, l imagerie va permettre aux badistes d optimiser leurs préparations physique, technique et tactique, afin d obtenir une meilleure performance. On peut utiliser cette technique de différentes manières. En effet, chacun est différent devant la gestion des images mentales. Lorsque l on commence à pratiquer l imagerie il est préférable d être accompagné, guidé afin d apprendre à construire des images claire, précises, durables dans le temps. Voici deux exercices correspondant à deux situations «classiques» qui peuvent être testées avant une compétition, avant un match important (préparation) puis à la fin (récupération). Situation 1 : Se mettre dans les meilleures dispositions avant le premier match de la journée. Positon : assis, adossé ou debout contre un mur. Durée : 5 minutes. Exercice : L objectif est de se projeter, durant quelques minutes seulement pour ne pas se ramollir, sur le match à venir, en s imaginant combatif, agressif et positif, s imaginant appliquer la tactique et le plan de match. Associé à cela, un travail sur la respiration peut s avérer important. Il existe des techniques de respirations dynamisantes qui peuvent être combinées à de l imagerie. Etant donné que nous sommes en amont de la compétition, il est important que cet exercice soit bien préparé avant, que le sportif soit conditionné, autrement on peut très vite s écarter du résultat souhaité. L intérêt serait que le sportif puisse récupérer cette sensation de bien-être directement en mémoire en fonction des mises en applications précédentes. Il ne s agit donc pas de se remémorer les compétitions précédentes, ni de faire un focus sur les erreurs du passé contre tel ou tel adversaire, mais de se mettre dans une situation de stress optimale pour aborder la compétition du mieux possible. Situation 2 (Récupérer après un match) Position : allongé. Durée : 10 minutes. Exercice : L idée est de se relâcher après la tension créée par le match. Pour ce faire, l exercice consiste à respirer profondément par le ventre. Cela va amener le badiste de se détendre. Puis un travail de respiration lente (bien souffler) associé à une image mentale de détente choisie par le sportif (allongé sur une plage, dans son lit ) va permettre d effectuer un retour au calme tout en récupérant. Conclusion Il faut anticiper le stress, limiter les effets négatifs de ce dernier. Les facteurs internes de résistance au stress doivent être gérés à la même échelle que les facteurs physiques. Bien s alimenter, se détendre, se relaxer, déterminer les causes de stress, sont autant de techniques utiles et nécessaires pour le sportif. Elles permettront également de mieux aborder les situations stressantes de la compétition qui peuvent venir des attentes des parents, des entraîneurs et/ou du sportif, par rapport aux performances. On peut donc améliorer la performance en apprenant des techniques de préparation mentale qui accroissent l efficacité du compétiteur ou qui aident l athlète à surmonter les obstacles qui l empêchent d être efficace. En préparation mentale, on dit souvent que l on doit préparer le sportif à être «prêt à tout et surpris de rien». D où la nécessité d avoir anticipé les situations qu il pourra vivre en compétition lors de l entraînement. Tout ceci s effectue donc dans la durée, sur le long terme, ce qui nécessite de faire de l exercice régulièrement. Ainsi, nous pouvons donc nous apercevoir qu il est primordial pour un joueur de badminton, et pour le sportif en général, de ne pas occulter le versant mental durant l entrainement, ce dernier faisant partie intégrante des facteurs liés à la performance sportive. En outre, en dehors de l activité physique à proprement parler, rire ou sourire le plus fréquemment possible peut être considéré comme un antistress. Comme l expliquent Miller et Fry (2009), le rire c est la liberté du corps et de l esprit, apportant calme et détente ainsi qu une conservation de l énergie et de l efficacité, afin d aboutir à ses fins. Qu il soit artificiel ou sincère, peu importe, le rire libère dans les deux cas des endorphines bienfaisantes

25 Bibliographie Debois N. (2000). Precompetitive anxiety and performance: testing of the zone of optimal function and intensity versus direction models. Journal of Sport and Exercise Psychology. 22:S33. Fontani G. et al. (2007). Effect of mental imagery on the development of skilled motor actions. Perceptual and motor skills. 105: Guillot A., Moschberger K. & Collet C. (2013). Coupling movement with imagery as a new perspective for motor imagery practice. Behavioral and brain functions. 9(1):8. Graham-Jones J. & Hardy L. (1990). Stress and performance in sport. New York: John Wiley & Sons. Levy AR., Nicholls AR. & Polman RC. (2011). Pre-competitive confidence, coping, and subjective performance in sport. Scandinavian journal of medicine and sciences in sports Recommandations Le volet technico-tactique de l entrainement ne doit pas occulter celui du mental. Martens R., Vealey RS. & Burton D. (1990). Competitive anxiety in sport. Human Kinetics Books. Miller M. & Fry WF. (2009). The effect of mirthful laughter on the human cardiovascular system. Medical Hypotheses. 73(5): Parfitt CG., Jones JG. & Hardy L. (1990). Multidimensional anxiety and performance. Stress and Performance in Sport, Wiley, Chichester, Schultz JH. (1958). Le Training Autogène. Paris: PUF. Weinberg, R.S & Gould, D. (1997) Psychologie du sport et de l activité physique. Vigot ED. Yerkes RM. & Dodson JD. (1908). The relation of strength of stimulus to rapidity of habit-formation. Journal of Comparative Neurology and Psychology, 18: Adrian MORARD, Etudiant en Master 2 EPI à l UFR Staps de Nantes, j ai effectué mon stage professionnel au sein du NLA Handball (D2 féminine), en tant que préparateur physique de l équipe première. Par ailleurs, je suis aussi entraîneur de football et titulaire du brevet d état premier degré de football. A l issue de mes études, je souhaite me diriger vers la préparation physique dans le sport de haut niveau (football, handball, rugby, tennis, basket, volley..) et éventuellement vers le coaching personnel de particuliers sportifs ou non et souhaitant se remettre en forme, augmenter leur capacité physique ou atteindre un objectif particulier. Mail : adrianmorard@wanadoo.fr Quel type d effort physique à privilégier pour améliorer sa composition corporelle (diminuer sa masse grasse)? Au sein d une société qui a de plus en plus tendance à pousser à la sédentarité, de nombreuses personnes pratiquent une activité physique afin de rester en forme ou de retrouver la forme. Bien souvent, l objectif à travers l activité physique est de «perdre du poids».autrement dit ces personnes souhaitent améliorer leur composition corporelle en diminuant leur pourcentage de masse grasse (tissu adipeux) au profit de leur masse maigre (os, muscles...). Pour autant, quel type d activité physique ces personnes doivent-elles privilégier? Cet article vise à comparer les effets des activités physiques longues et peu intenses (footings, marche...) couramment utilisées dans les programmes visant à «perdre du poids» et les effets des activités intenses et intermittentes qui commencent à être privilégiées par quelques professionnels de la forme et de la santé. Le recourt à l imagerie mentale est une réalité au quotidien, une technique qui demeure très personnelle Travailler sa respiration et les images positives est un travail qui s acquiert assez rapidement. Par contre, un entrainement mental nécessite au même titre que la préparation physique une planification à long terme ainsi qu une évaluation régulière si on veut espérer des progrès et de l efficacité. C est une technique qui impose donc un suivi régulier. Il faut comprendre que ce n est pas parce que l on s imagine quelque chose, que l on se «fait le film», que cela va arriver. L imagerie mentale est une expertise que l on affine. Ce n est donc pas parce que ca ne marche pas une fois ou deux que ce n est pas fait pour vous. Dans la vie de tous les jours, de nombreux individus déclarent pratiquer une activité sportive dans le but avoué de «perdre du poids» comme peuvent en témoigner, par exemple, les nombreuses salles de fitness qui rivalisent d imagination afin d attirer une clientèle de plus en plus désireuse de prendre soin de son corps. Autrement dit, ces personnes souhaitent perdre de la masse grasse au profit de leur masse maigre (composée notamment des os et des muscles). Cette problématique liée à la composition corporelle (rapport masse grasse/ masse maigre) intéresse aussi les sportifs de haut niveau qui sont en recherche bien souvent d un pourcentage de masse grasse le plus faible possible. Afin de caractériser la composition corporelle d un individu, ce pourcentage de masse grasse est bien plus pertinent que l indice de masse corporelle (IMC = masse/taille²) qui, lui, ne distinguera pas un individu présentant une masse musculaire très importante et un individu en surpoids par exemple. La pratique sportive semble légitime dans une recherche de perte de masse grasse car, de nombreuses études scientifiques le montrent (Sijie et al., 2012), l activité sportive est un facteur sinon indispensable au moins favorisant à la fonte du tissu adipeux. Cependant, il ne s agit pas du seul «élément» à mettre en place dans sa vie quotidienne afin d atteindre cet objectif. En premier lieu, la nutrition semble incontournable. En effet, une alimentation adaptée et équilibrée est bien entendu le facteur le plus important pour qui veut perdre de la masse grasse. Aucun résultat ne peut être obtenu si l alimentation est inadaptée (Redman et al., 2007). La balance entre apports et dépenses caloriques doit être équilibrée et maîtrisée. D autres facteurs liés à «l hygiène de vie» (la qualité de sommeil..) rentrent aussi en compte mais ne sont pas l objet de notre attention dans cet article. Ainsi cela fait consensus, pour maintenir une perte de poids et/ou favoriser la perte de masse grasse, l activité physique constitue un facteur très intéressant et non négligeable. Mais, au regard de ce constat, la question que l on peut se poser est quelle type d activité physique ou plutôt quel type d effort physique (sur le plan physiologique) est le plus adapté pour quiconque souhaite perdre de la masse grasse. Dans la pensée courante, dans les médias, dans le monde de la forme, sur les terrains, mais aussi dans de nombreux articles scientifiques, l activité physique quasi-systématiquement privilégiée pour perdre de la masse grasse est une activité de longue durée (bien souvent supérieure à 40 minutes), continue et donc peu intense

26 Activité continue, peu intense et de longue durée : pourquoi? Les arguments des défenseurs de ce type d activité dans un but de perte de poids sont principalement basés sur la notion de «lipoxmax» (ou «fatmax» en anglais). En effet, ce concept physiologique désigne l intensité d un exercice physique à laquelle l oxydation des graisses est la plus importante. On sait que l utilisation des nutriments varie selon l intensité de l exercice. Ainsi si l on observe, la courbe ciaprès d utilisation des lipides et des glucides en fonction de l intensité de l exercice (% VO2 max) telle qu elle est définie par les concepteurs de la notion de «lipxomax», on remarque que plus l intensité d exercice est importante plus la part des glucides utilisée par l organisme est importante. Concernant les lipides, la relation est un peu plus complexe. Leur utilisation commence par augmenter avec l intensité de l exercice puis elle atteint un maximum appelé «lipoxmax» (entre 55 et 75% VO2max) avant de décroître et de devenir nulle à partir de 85/90% VO2max. On peut donc déduire logiquement de cette courbe que pour oxyder un maximum de graisses, il faut adopter une intensité d exercice faible à moyenne correspondant au «lipoxmax» (dépense énergétique majoritairement liée à l oxydation des lipides) d où la promotion des footings longs et des efforts continus de longue durée, et donc relativement peu intenses, (entre 55 et 75% VO2max pour entrer dans la zone «lipoxmax») dans les programmes de perte de poids. Source: Sport & Vie 2010; 119. Cependant, ce constat laisse penser que seuls les efforts longs et peu intenses sont appropriés pour modifier sa composition corporelle. L objectif est donc de comparer les effets sur la composition corporelle de ce type d exercice et ceux induits par des efforts intenses intermittents qui ont pour avantage préalable d être moins longs en terme de durée totale (gain de temps) et qui permettent, contrairement aux efforts aérobies de longue durée, de conserver la «masse musculaire intacte» et notamment les fibres rapides (ce qui constitue un avantage pour des sportifs plutôt «explosifs» et ce qui est intéressant au sein de programmes de remise en forme couplant travail cardio-vasculaire et travail de renforcement musculaire). Le concept controversé du «lipoxmax» Concernant le lipoxmax, il convient de préciser que ce concept physiologique est en réalité largement remis en cause. Tout d abord, comme l indique Jeukendrup dans ses travaux d études s intéressant à cette relation entre composition corporelle et exercice de différentes intensités, le lipoxmax n est pas un pic mais une zone d intensité donc l éventail d intensités d exercices possibles est important. De plus, il s agit d un concept variable qui change en fonction du niveau de forme et aussi et surtout en fonction de l alimentation (l organisme est capable de prendre en compte les apports énergétiques récents pour varier la formule de carburation au cours de l exercice). Enfin, et c est ce qui est le intéressant, de récentes études, telles que celle de Thivel et al. (2013) et celle de Grémeaux et al. (2012), montrent que des lipides sont aussi oxydés au cours des heures qui suivent l exercice et cette quantité de lipides oxydés doit aussi être pris en compte dans le bilan des pertes liées à l exercice. Si le sujet oxyde plus de lipides pendant l exercice, il en oxyde moins pendant la récupération (le même processus a lieu pour les glucides). Ainsi, le bilan s équilibre parfaitement. Pour une quantité totale donnée d énergie dépensée et une quantité totale donnée d énergie apportée par l alimentation, on s aperçoit en définitive que l intensité de l effort n influence pas la quantité totale de lipides oxydés. De plus, l intérêt du lipoxmax est mis en cause par les faits. En effet on dénombre plusieurs études montrant que l exercice à faible intensité ne maximisait pas forcément la perte de masse grasse. Ainsi, par exemple, une étude comparant deux groupes suivant respectivement un régime alimentaire et un régime alimentaire combiné à des exercices physiques de faible intensité (exercices dans la «zone lipoxmax») pendant 6 mois (les régimes des deux groupes étaient identiques) n a montré aucune différence significative entre les deux groupes concernant la composition corporelle. Donc, l exercice au lipoxmax ne paraît pas nécessairement maximiser la perte de graisse. L exercice intense peut-il être utilisé afin d améliorer la composition corporelle? En effet, comme expliqué précédemment, si l exercice intense induit, il est vrai, une oxydation de lipides moins importante pendant l exercice, cette oxydation est en revanche accrue dans les heures suivant la séance comparativement à une séance aérobie peu intense et de longue durée. Ce phénomène est démontré notamment par Thivel et al. (2103) dans leur récente étude sur des adolescents obèses. De plus, certaines études tendent même à montrer que les exercices intermittents à haute intensité (en anglais, HIT pour «high intermittent training») induisent une perte de masse grasse plus importante que les exercices peu intenses. Ainsi, Sijie et al. (2012) ont comparé l effet d exercices aérobies peu intenses et l effet d exercices intermittents à haute intensité (85% VO2max et plus) sur des jeunes filles en surpoids. Les résultats ont montré que les exercices à haute intensité permettent de meilleurs résultats en termes de perte de masse grasse mais aussi en ce qui concerne les bénéfices sur le plan cardiovasculaire. Ces résultats sont relayés par plusieurs études telles que celles de MacPherson (2011), Farah (2013) ou Gremeaux (2012) qui démontrent elles aussi l intérêt des exercices à haute intensité chez des personnes obèses mais aussi chez des personnes sédentaires n ayant pas de surcharge pondérale importante. Ainsi, à partir des résultats de ces différentes études, il peut sembler intéressant, dans une perspective de perte de masse grasse, de privilégier des séances à haute intensité et de courte durée sous forme d exercices intermittents plutôt que des efforts longs, continus et peu intenses. Cependant, ce type d exercice à haute intensité nécessite un degré d expertise afin de calibrer les séances de manière adéquate (l appel à un entraîneur spécialiste ou à un préparateur physique paraît donc nécessaire). L aspect motivationnel est aussi prépondérant. En effet, ce type d exercice demande un engagement important de la part du pratiquant qui sera certainement facilité par la présence d un entraîneur ou d un préparateur physique. Conclusion Si les exercices intermittents à haute intensité semblent permettre des gains relatifs à la composition corporelle (perte de masse grasse) identiques voire supérieurs aux gains obtenus avec des exercices de longue durée notamment chez des individus en surpoids, ils semblent présenter aussi d autres «avantages» qui peuvent toucher d autres publics : - ce type d exercice semble induire des améliorations cardiovasculaires plus importantes que les efforts aérobies de longue durée (Farah BQ et al. 2013, Gremeaux et al. 2012) (intérêt sur le plan de la santé) et ne sont pas plus dangereux ou accidentogènes que les exercices peu intenses et de longue durée - ce type d exercice induit des séances plus courtes, plus diversifiées et peut être plus ludiques (rupture avec une certaine monotonie des séances aérobies de longue durée) ce qui représente un intérêt pour le monde de la forme (gain de temps et d attractivité pour les sédentaires souhaitant reprendre une activité sportive) - pour les sportifs, ils semblent représenter un travail plus proche de la «réalité sportive» notamment pour les athlètes riches en fibres rapides dits «explosifs», ces dernières étant mieux préservées avec un tel type de travail (tout en maintenant un travail aérobie important) alors que la répétition des efforts longs et peu intenses est plus propice à la fonte musculaire. Cependant, on ne trouve pas encore d articles traitant le sujet de l effet des exercices à haute intensité sur la modification de la composition corporelle chez des athlètes de haut-niveau 48 49

27 Bibliographie Achten J. & Jeukendrup AE. (2003). Maximal fat oxydation during exercise in trained man. School of Sport and Exercise Sciences. 24(8): Farah BQ., Ritti-Dias RM., Balagopal PB., Hill J. & Prado W. (2012). Does exercice intensity affect blood pressure and heart rate in obese adolescents? Pediatr Obes. 24: Gremeaux J. et al. (2012). Long term lifestyle intervention with optimized high-intensity interval training improves body composition, cardiometabolic risk, and exercise parameters in patients with abdominal obesity. Am J Phys Med Rehabil. 91(11): MacPherson R., Hazell TJ., Olver TD., Paterson DH. & Lemon PW. (2011). Run sprint interval training improves aerobic performance but not maximal cardiac output. Med Sci Sports Exerc. 43(1): Peronnet, F., Thibault G. & Tremblay, J. (2010). Lipoxmax, mythe ou réalité. Sport & Vie. 119: Redman L., Huffman K., Landerman L., Pieper C., Bain J., Muehlbauer M., Stevens R., Wenner B., Kraus V., Newgard C., Kraus W. & Ravussin E. (2007). Effect of calorie restriction with or without exercice on body composition and fat distribution. J Clin Endocrinol. Metab. 92(3): Shiraev T. & Barclay G. (2012). Evidence based exercise clinical benefits of high intensity interval training. Austr. Fam. Physician. 41(12): Sijie T., Hainai Y. & Fengying Y. (2012). High intensity interval exercise training in overweight young women. J Sports Med Phys Fitness. 52(3): Thivel D., Aucouturier J., Metz L., Morio B. & Duché P. (2013). Is there spontaneous energy expenditure compensation in response to intensive exercise in obeses youth? Pediatr Obes. 28:42. François DAUSSE, Kinésithérapeute au sein de l Institut Sport Atlantique à Saint-Herblain exerce depuis vingt ans dans le monde du sport. En se rapprochant de l université (Bordeaux II en évaluation et préparation physique, l UFR STAPS de Nantes en tant que vacataire sur la réadaptation après blessure puis candidat au master 2 en Expertise Performance et Intervention), François souhaite rationnaliser les prises en charge rééducatives avec une démarche plus universitaire, mais aussi, développer en collaboration avec le monde de l entraînement et de la préparation physique des stratégies de prévention. La validation de protocoles préventifs permettra de faire chuter le nombre de pathologies liées au sport. Mail : francois.dausse@etu.univ-nantes.fr Rupture du ligament croisé antérieur du genou: actualité, prédiction et prévention Nous voyons arriver aujourd hui dans nos cabinets de kinésithérapie du sport de nombreux cas d entorse du ligament croisé antérieur du genou. Ce fléau touche tous les sportifs (de haut niveau ou amateurs) et constitue un enjeu de santé publique (coût d intervention chirurgicale, arrêt maladie). Le sportif blessé voit sa carrière au mieux interrompue sinon réorientée, au pire arrêtée. 50 Recommandations Les efforts longs, peu intenses et continus sont à privilégier pour les athlètes d endurance, les fondeurs, les pratiquants hédonistes ou dans un souci de variété au sein d un programme de perte de poids (à combiner avec des efforts intermittents de haute intensité). Les efforts intermittents à haute intensité doivent être des efforts pouvant durer de quelques secondes à quelques minutes (avec une intensité pouvant varier de 85% VO2max jusqu à l effort maximal et une période de récupération dépendante de l intensité de l effort et du nombre de répétitions). Le nombre de séries et de répétitions est lié à l objectif et la planification de la séance dans un programme de perte de masse grasse. Les efforts intermittents à haute intensité sont à privilégier pour les sportifs dits «explosifs», pour les pratiquants souhaitant briser la monotonie des courses longues et continues, pour les personnes souhaitant se remettre en forme ou préserver leur santé (améliorations cardiovasculaires plus importantes) à condition de faire appel à un professionnel (surface de course et intensité de course à prendre en compte notamment lors d une reprise d activité afin d éviter un stress mécanique trop important sur le plan ostéo-articulaire) et pour les personnes n ayant que peu de temps à consacrer à l activité physique. Il est possible et même recommandé de composer des séances «hybrides» favorisant le côté ludique et varié : introduire dans la séance d intermittent, en plus des courses rectilignes classiques, des courses variées, des sauts, des exercices musculaires en fonction des objectifs et de jouer sur les temps d effort et de récupération toujours en fonction des objectifs fixés. Le ligament croisé en danger Cette population augmente, se rajeunie et se féminise : 3 fois plus chez les sportives (Sutton et al., 2013) 2 fois plus de risque chez les footballeuses que chez leurs homologues masculins (Laboute et al., 2006). Les facteurs morphologiques en sont les raisons : formes des échancrures intercondyiliennes, élasticités tissulaires, orientation des plateaux tibiaux, genu valgum, tonicités musculaires (Laboute et al., 2006). La chirurgie, la rééducation et la réadaptation ont beaucoup progressé et les suites de blessure sont optimisées : le reprise du sport au même niveau est l objectif, mais le Dr Rodineau nous rappelle dans son éditorial du Journal de Traumatologie du Sport de Mars 2013 que seulement 53% (Dauty et al., 2008) à 65% (Gobbi et al., 2006) reprennent à leur niveau antérieur, et ce taux est d autant plus faible que le niveau est élevé. Mais la réparation et la réadaptation ne suffisent plus il faut agir à la source et la prévention de ces blessures est la solution d avenir. Des recommandations (Cardinale et al., 2012) dans le rugby vont dans le bon sens : la limitation de l utilisation des crampons à lamelles diminuerait de façon significative le risque d entorse du ligament croisé (risque multiplié par 2 dans le cas des lésions sans contact). Un programme d entraînement neuro-musculaire préventif réduit le nombre de blessures chez les femmes (Sutton et al., 2013). La FIFA, elle même, préconise une routine d échauffement visant à limiter les lésions du croisé antérieur chez les filles (Soligard et al., 2008). En football, pourtant sport de contact, ces blessures interviennent chez les hommes ou les femmes à 65% sans contact. Dans les autres sports tels que le hand-ball, le judo ou le basketball, la proportion de blessures sans contact est bien supérieure. Ceci nous encourage à explorer des pistes de prévention. Concernant les blessures avec contact, l application des règlements sportifs qui protègent les athlètes constitue la meilleure des préventions. Des outils de prévention des blessures et des récidives existent : tests de laxité (GNRB), de stabilité (Y BALANCE TEST) et d équilibre musculaire (ratios isocinétiques). Laximètrie : le GeNouRoB Depuis 2006, le GeNouRoB ou GNRB permet de mesurer la laxité du ligament croisé antéro externe (LCAE) avec une bonne reproductibilité. Le GNRB peut être utilisé dans le dépistage des ruptures incomplètes ou complètes du LCAE et dans le suivi des lésions du LCAE opéré ou non (Robert et al., 2009). Ainsi, après un traumatisme du genou nous pouvons évaluer de façon non invasive la laxité et l élasticité du ligament et ainsi définir le type de lésion dont souffre le LCAE (rupture totale, mono-faisceau, mise en nourrice sur le ligament croisé postérieur). Ce test permet d aider à la prise de décision du traitement, donne les orientations de l aménagement de l entraînement et de la mise en place de mesures préventives. Lors de la prise en charge du genou lésé (opéré ou non) nous suivrons son évolution et pourrons le solliciter de façon idéale, ni trop, ni trop peu. Selon l évolution de sa laxité (cicatrisation ou ligamentisation dans le cas de la ligamentoplastie) la difficulté des exercices en rééducation sera adaptée et les passages d une phase à l autre sont objectivés. 51

28 Le test GNRB devient un critère pour la reprise de course et pour l évolution du travail neuro-moteur (complexification du travail de proprioception et de coordination). Lors d un dépistage systématique (test de pré-saison par exemple) nous pouvons détecter un genou en danger et lui proposer un programme de prévention personnalisé sous forme de renforcement musculaire, reprogrammation neuro motrice et d allègement des contraintes temporaires si nécessaire, ou encore d adaptations techniques ou matérielles en collaboration avec le staff physique et technique. La stabilité en question Quelles sont les possibilités pour évaluer la stabilité? Le Y balance test validé dans le basket universitaire américain pour des problématiques de stabilité de cheville, évalue la stabilité fonctionnelle du membre inférieur (Lauren et al., 2003). Il s agit d un test dérivé du STAR excursion balance test (Coughlan et al., 2012), celui-ci préconisant 8 mesures est difficilement interprétable. Sa simplification en Y balance test avec 3 mesures par genou est plus facilement utilisable en test de suivi ou même en prévention primaire. En appui unipodal le sujet doit réaliser un touché léger avec l autre pied, en avant sur un axe, et deux touchés en postéro latéral et postéro médial sur les deux autres branches du Y inversé. Les comparaisons entre les deux membres inférieurs ou avec les autres sportifs du groupe ou entre plusieurs dates donnent une idée assez précise de la stabilité unipodale du sujet testé et de son évolution dans le temps. La combinaison avec un HOP test monopodal affine l évaluation de la stabilité monopodale du sportif. Le HOP test consiste à mesurer un saut horizontal, en avant à cloche pied sur un axe sans élan, les mains restant sur les hanches. Le saut est validé si l atterrissage est stable, sans chute ni sursaut (Reid et al., 2007). Dans une série en cours (concernant un centre de formation de rugby et un pôle espoir de volley féminin), ces tests semblent se corréler. D autres pistes de tests de stabilité, ou de qualité d appuis n ont pas été encore suffisamment explorées : utilisation du Myotest ou de l Optojump ou encore des plateformes de force. Les ratios isocinétiques Dans les structures sportives professionnelles, les tests isocinétiques sont réalisés systématiquement au moins une fois en début ou en fin de saison (avant la phase de renforcement musculaire à l intersaison pour le rugby par exemple). Ces tests nécessitent l utilisation d un dynamomètre isocinétique, matériel coûteux, acquis par certains clubs professionnels, centre de rééducation ou quelques cabinets libéraux spécialisés. Le test isocinétique fait également partie du suivi des sportifs opérés d une ligamentoplastie. Le principe du 52 dynamomètre isocinétique est de mesurer les forces musculaires maximales à vitesse constante. La valeur retenue (Rochcongar, 2007) pour évaluer l équilibre musculaire d articulation du genou est le ratio extenseurs sur fléchisseurs à 60 /s en concentrique. On considère que le genou est musculairement protégé si ce ratio est supérieur à 60%. C est la valeur de référence aujourd hui la plus utilisée mais ce ratio est très éloigné de la physiologie du genou. Il semble plus opportun de retenir le ratio extenseurs en concentrique à vitesse élevée (240 /s ou 180 /s) sur fléchisseurs en excentrique à vitesse lente (30 /s), celui-ci est défini comme équilibré s il est proche de 1 (Rochcongar, 2007). En effet, ce ratio correspond un peu plus à la physiologie car la valeur retenue pour les extenseurs est le pic de force en vitesse élevée comme en situation fonctionnelle, et, le mode de contraction évalué (le mode excentrique) pour les fléchisseurs est également plus fonctionnel. La vitesse lente ne répond pas à des critères fonctionnels, mais c est à vitesse lente que les évaluations excentriques sont le plus reproductibles. Par ailleurs, on sait que les valeurs de couples maximales retenues pour ces ratios sont comparables dans le mode excentrique quelques soient les vitesses (Rochcongar, 2007). Le choix du ratio extenseurs en concentrique à 240 /s sur fléchisseurs en excentrique à 30 /s nous semble plus opportun même si la reproductibilité des tests en excentrique reste discutée. Les publications à ce sujet ne concernent encore que des petits échantillons de sujets (Rochcongar, 2007). Une autre valeur nous intéresse pour l équilibre du genou quant à la reprise des activités après une ligamentoplastie, c est le pic de force des extenseurs en concentrique à 60 /s (confirmé à une vitesse rapide : 180 /s ou 240 /s). A ce jour, il est retenu 60% par rapport au côté opposé pour la reprise de la course (Rochcongar, 2007) et 90% pour la reprise de la compétition. Il en est de même pour les fléchisseurs de genou. Pour les tests préventifs, sans pathologie préexistante connue, la comparaison se fera avec le côté opposé, une différence de 10% étant tolérée, au delà si cet écart se vérifie à plusieurs vitesses, un examen clinique est nécessaire et une stratégie de renforcement compensateur est préconisée. D autre part, les valeurs de chaque sportif seront confrontées à celles de son groupe et à des valeurs références de son sport et de son âge. De la prédiction à la prévention Cette stratégie prédictive ne vise bien entendu pas à écarter des sportifs de leur passion, mais l objectif est de mettre en œuvre des programmes de prévention personnels et collectifs. Tous les facteurs de risques devront être pris en compte : âge, sexe, morphologie, traumatismes antérieurs, matériel, surfaces, rythmes, progression. Tout déficit mesuré pourra être exploré et compensé : articulaire, musculaire, fonctionnel. Les schémas corporels devront être renforcés. C est au prix d une prévention multifactorielle que tous les acteurs du sport (entraîneurs, préparateurs physiques, kinésithérapeutes, médecins, podologues) pourront avoir une influence sur la réduction du nombre d entorses du genou et a fortiori du ligament croisé antérieur. Bibliographie Cardinale M. & Curet PM. (2012). Incidence des équipements modernes sur les lésions traumatiques du membre inférieur chez le rugbyman. Journal de Traumato du Sport. 29: Coughlan GF., Fullam K., Delahunt E. & Gissane C. (2012). A comparaison between performance on selected directions of the star excursion balance test and the Y balance test. BMJ Athl Train. 47(4): Dauty M., Le Brun J., Huguet D., Paumier S., Dubois C. & Letenneur J. (2008). Reprise du sport pivot contact après reconstruction du ligament croisé antérieur : technique au tendon patellaire ou aux ischio-jambiers. Rev Chir Orthop Reparatrice Appar Mot. 94: Gobbi A. & Francisco R. (2006). Factors affecting return to sports after anterior cruciate ligament reconstruction with patellar tendon and hamstring graft: a prospective clinical investigation. Knee Surg Sports Traumatol Arthrosc. 14: Recommandations La prévention des entorses du ligament croisé peut se décliner selon 3 axes : Laboute E., LeGall F. & Rochcongar P. (2006). Incidence des ruptures du ligament croisé antéro-externe du genou chez la joueuse de football de haut niveau : À propos de 66 cas. Journal de Traumatologie du Sport Olmsted L., Carcia C., Hertel J. & Shultz S. (2002). Efficacy of the Star Excursion Balance Tests In Detecting Reach Deficits in Subjects With Chronic Ankle Instability. Journal of Athletic Training. 37(4): Reid A., Birmingham TB., Stratford PW., Alcock GK. & Hop G. (2007). Testing provides a reliable and valid outcome measure during rehabilitation after anterior cruciate ligament reconstruction. Phys Ther. 87: Robert H., Nouveau S., Gageot S. & Gagnière B. (2009). Nouveau système de mesure des laxités sagittales du genou, le GNRB. Application aux ruptures complètes et incomplètes du ligament croisé antérieur. Revue de Chirurgie Orthopédique et Traumatologie. 95: Rochcongar P. (2004). Évaluation isocinétique des extenseurs et fléchisseurs du genou en médecine du sport : revue de la littérature. Annales de réadaptation et de médecine physique 47: Soligard T., Myklebust G. & Steffen K. (2008). Comprehensive warm-up programme to prevent injuries in young female footballers. British Medical Journal. 337:2469. Sutton KM. & Bullock JM. (2013). Anterior cruciate ligament ruptures : différences between males and females. J Am Acad Orthop. Surg. 21(1): La prévention primaire Identifier les populations à risque (pratiquantes féminines de sports pivots par exemple) et mettre en œuvre des séances de préparation physique spécifiques. Veiller à ce que les chaussures soient adaptées aux surfaces. Graduer les difficultés des exercices et intégrer progressivement les débutants dans les compétitions. Anticiper ou repérer les périodes de fatigue et aménager les contraintes. 2. Le dépistage systématique ou ciblé Les tests articulaires (GNRB), musculaires (isocinétiques) et fonctionnels (Y balance test) permettent de repérer des sujets ou groupes à risque et entreprendre un travail de prévention spécifique. 3. La prévention de la récidive Toute reprise du sport après traumatisme du genou doit être graduée et motivée par une réadaptation rigoureuse et au besoin validée par des tests. L entorse grave du ligament croisé antérieur est, comme beaucoup de blessures, d origine multifactorielle. Nous avons aujourd hui les moyens de maîtriser une bonne partie de ces causes. Tous les acteurs du sport (entraîneur, préparateurs physiques, médecins, kinésithérapeutes) sont responsables de la santé des sportifs.un sportif qui ne se blesse pas est un sportif qui s entraîne plus et qui est donc plus performant pour lui-même ou pour son équipe. N attendons pas que les sportifs se blessent pour les réparer, intervenons avant. 53

29 Mathieu BOURGAULT, a comme spécialité sportive le football qu il pratique depuis de nombreuses années. Après avoir fait un Master 1 à Lyon en préparation physique, mentale et réathlétisation. Il s occupe maintenant de la préparation physique du groupe U17 - U16 de Carquefou Football. Mail : mathieu.bourgault@etu.univ-nantes.fr «Kinesio-Taping» : Nouvelle technologie de soins Les avantages, comparés aux bandes «classiques», ainsi que leurs effets concrets sur le corps. Dans le sport moderne, les compétitions sont très rapprochées, ce qui sollicite fortement l organisme des athlètes. Tout cela entraîne alors des douleurs musculaires, tendineuses ou ligamentaires. Avez-vous remarqué ces bandes de toutes les couleurs sur le corps des sportifs lors de retransmissions sportives à la télévision? Au football, au tennis, et dans de nombreux sports, nous utilisons déjà beaucoup ces bandes appelées «Kinesio», qui sont un véritable outil thérapeutique. Dans cet article, nous allons faire la revue des effets annoncés et voir ceux démontrés scientifiquement. Selon son créateur, le Dr Kenzo Kase, la nouvelle technologie «Kinesio» Taping est une façon différente d aborder les désordres musculaires, tendineux, ligamentaires et circulatoires. Ces bandes ont alors de nombreux avantages comparées au strapping classique. En effet, elles apportent un effet sur la fonction musculaire en facilitant notamment la contraction musculaire, elles améliorent la circulation sanguine et lymphatique, et aident à la réadaptation de la fonction articulaire. Cet outil thérapeutique est donc principalement un outil curatif, mais il peut être utilisé de manière préventive afin de réussir à maintenir ses performances. Nous allons donc définir ce qu est un strapping avant de nous intéresser aux avantages du «Kinesio» Taping par rapport au strapping classique. Puis, nous étudierons les effets positifs sur le corps ainsi que les inconvénients de ce nouvel outil thérapeutique. Définition du strapping Les bandes élastiques classiques sont utilisées principalement pour le strapping afin de créer une stabilisation articulaire. Cette stabilisation est possible car le stapping limite les amplitudes et exerce une pression sur la zone lésée, ce qui induit alors une réduction de la circulation sous cutanée. Pour rappel, le strapping est donc une méthode d immobilisation ou de contention souple. Si les bandes suivent les ligaments et leur trajet, elles peuvent effectivement améliorer le maintien, voire même suppléer une articulation défaillante. Avant la mise en place du strapping, nous devons tenir compte de son support, c est-à-dire la peau. S il existe des lésions cutanées de type érosion, plaie ou phlyctène, une désinfection est alors recommandée avant de poser le strapping ainsi que la réalisation d un pansement si nécessaire. Une fois la peau protégée, la réalisation d un strapping efficace et confortable nécessite le respect de certaines règles, quelle que soit la topographie : les embases ou ancrages sont indispensables et la tension des bandes ne doit pas être excessive pour éviter une compression et un effet garrot. Différence entre le strapping classique et le «Kinesio» taping Figure 1: Différence entre un strapping et un «Kinesio» taping au genou En effet Delaunay (2011) nous dit qu après la pose, celles-ci vont augmenter l espace interstitiel en soulevant la peau et en créant des circonvolutions à la surface de celle-ci. Cela se traduit par une diminution de la pression et de l irritation des mécano-récepteurs sous cutanés. A la différence du strapping classique, les bandes «Kinesio» ne vont pas fortement limiter l amplitude articulaire et ne réduiront pas la circulation sous-cutanée, pour réduire la douleur liée à une blessure. Elles vont jouer sur la fonction musculaire et sur la circulation sanguine et lymphatique. Il existe donc une réelle différence entre l application des bandes classiques et celle des bandes «Kinesio». De plus, l auteur du bandage va agir sur les tensions de la bande, sur la longueur, sur la leur largeur, mais aussi sur la forme. Les techniques de pose des bandes vont alors varier selon les effets recherchés. Les kinésithérapeutes utilisent aujourd hui six techniques d application différentes : - La technique de correction circulatoire, pour réduire les œdèmes et hématomes. - La technique de correction antalgique, pour diminuer la pression sur les récepteurs sous-cutanés. - La technique de correction des fascias, pour mobiliser les fascias et l information proprioceptive. - La technique de correction mécanique, pour créer un mouvement correctif sans non plus limiter ce mouvement. - La technique de correction ligamentaire et tendineuse, pour stimuler la zone du ligament ou du tendon. Elle améliore ainsi la perception proprioceptive et stimule le tissu. - La technique de correction fonctionnelle, pour favoriser ou limiter le mouvement de l articulation grâce à une tension importante sur la bande. Effet sur la stabilisation articulaire Selon Delaunay (2009), afin d avoir un effet sur les articulations, il est nécessaire d appliquer plusieurs techniques correctives. Il est alors possible d améliorer la proprioception avec l application de bandes «Kinesio» sur les tendons et les ligaments. L action est immédiate sur la position d une articulation grâce à des interventions sur les fascias. Dans ces conditions, la fonction articulaire est sensiblement améliorée en diminuant les douleurs. Afin d augmenter l amplitude articulaire, il est nécessaire de jouer sur la balance agoniste/antagoniste, c est-à-dire agir sur l équilibre musculaire et donc jouer sur le rapport de force entre agonistes et antagonistes. Nous comprenons alors que les bandes «Kinesio» ont plus un effet de prévention et de correction autour de la blessure, qu un effet de stabilisation. Dans l étude Bicici en 2012, les bandes «Kinesio» ont été testé sur des basketteurs sains mais ayant des problèmes récurrents d entorse de la cheville. Ces joueurs ont passé des tests de saut, d agilité, d endurance, d équilibre et de coordination. Il apparaît que les bandes «Kinesio» n ont aucun effet négatif sur les performances lors des tests. En outre, nous observons des améliorations de performances lors de tests fonctionnelles, comme passer un obstacle avec une jambe par exemple. Effets sur la fonction musculaire Le «Kinesio taping» est parfois utilisé pour améliorer la performance des membres inférieurs, même si peu de preuves objectives ont été publiées. Dans l étude de Huang en L objectif est de montrer l effet des bandes «Kinesio» sur le triceps sural lors d un saut vertical maximal. Il a été émis l hypothèse que les bandes «Kinesio» placées sur le triceps sural vont augmenter l activité musculaire et provoquer un effet positif sur la hauteur de saut. Cette étude, faite sur 2 groupes (groupe A «Kinesio» taping, groupe B «Mplacebo»), a montré que la hauteur de saut évolue peu. Cependant, la force de réaction au sol augmente de manière significative (p = 0,02) dans le groupe A, mais ne change pas dans le groupe B (p = 0,86). De plus, la hauteur de saut a montré une amélioration mineure après l application de ruban «Kinesio» (groupe A). Les bandes Mplacebo, bandes classiques, étant plutôt adaptées au maintien des articulations plutôt qu à l amélioration des performances. En outre, ces bandes classiques «Mplacebo» entraînent une diminution significative de la hauteur de saut, mais ne démontrent pas de changement dans l activité EMG des muscles et de la force verticale de réaction au sol sur tous les tests. Nous voyons donc la différence entre les bandes provoquant alors des effets variés au cours de l activité. La structure distincte et le degré d élasticité produiraient des effets biomécaniques différents. Les bandes «Kinesio» facilitent alors l effort musculaire pour les muscles à l endroit où la bande est appliquée, alors que les bandes classique limite cet effort. Les effets de ruban Kinesio, dans cette étude, étaient semblables à d autres études réalisées. Hsu et al. (2009), ont noté des effets positifs sur l activité musculaire et sur les performances du mouvement de la scapula avec les bandes «Kinesio». Par conséquent, il en ressort ici qu il est préférable d utiliser des bandes «Kinesio» quand l excitation de la fonction musculaire est importante pour l exercice ou la réhabilitation. Effets sur la circulation sanguine et lymphatique Dans l étude de Stedge publiée en 2012 il est noté qu après l application de bande «Kinesio» sur les gastrocnemiens, il n y a eu aucune amélioration au niveau de la circulation sanguine, aucune différence significative repérée, ni aucune remarque sur le volume musculaire et cela sur une population en bonne santé. Cependant, en 2011, dans l article de Delaunay et al., nous constatons que l application des bandes «Kinesio» peut malgré tout avoir un effet sur la circulation sanguine et lymphatique sur des individus blessés. Le «Kinesio» taping utilise des bandes élastiques de couleur permettant une liberté de mouvement et fonctionne comme une pompe en stimulant la circulation lymphatique. A la différence des bandages classiques, ces bandes «Kinesio» ont la propriété de la peau (poids, épaisseur, élasticité)

30 Cela va permettre une augmentation de la circulation sous-cutanée. Ce genre d application est très utilisée pour lutter contre les œdèmes (traumatiques ou type lymphoedèmes), les hématomes (traumatiques ou postchirurgicaux), mais aussi pour la récupération. Prenons l exemple du traitement d un œdème et d un hématome post-chirurgicaux : ce traitement fait suite à une ligamentoplastie du ligament croisé antérieur. L application des bandes se fait 4 jours après l opération. 48h après la pose, il est observé une disparition totale de l œdème et un drainage partiel de l hématome. Les sensations de «tiraillements» dans la loge postéro-externe distale de la cuisse, qui accompagnaient l œdème disparaissent également. Conclusion des effets réels et des effets encore non prouvés Dans cet article nous avons remarqué que les bandes «Kinesio» ont de nombreux effets sur le corps, au niveau des articulations, au niveau musculaire et au niveau de la circulation sanguine et lymphatique. Grâce à l apport d études sur les effets du «Kinesio» taping, nous constatons que les résultats de ces bandes sont bien concrets, autant dans l amélioration de la stabilisation articulaire que de la fonction musculaire. Néanmoins, une nuance peut être faite sur l amélioration de la circulation, discutable chez les individus en bonne santé. En outre, une revue de littérature a été faite par Mostafavifar en Deux études ont indiqués que l utilisation du «Kinesio» taping n a pas d effet sur la performance. Dans deux études sur les blessures musculo-squelettique impliquant la colonne vertébrale. Les chercheurs démontrent qu avec l application de «Kinesio» taping, on réduit significativement la douleur et l amplitude des mouvements chez les patients souffrant de troubles aigus associés à l entorse cervicale de la colonne vertébrale, immédiatement et 24 heures après l accident. Deux études ont examiné les blessures musculo-squelettiques sur l épaule. La première avait des résultats jugées insuffisantes pour indiquer que le «Kinesio» taping diminue la douleur et l invalidité de l épaule chez les patients (choc et tendinite), tandis que la seconde a suggéré que les bandes «Kinesio» soulagent la douleur à court terme pour les patients souffrant d un choc à l épaule. Cette revue systématique trouve des preuves suffisantes pour appuyer l utilisation du «Kinesio» taping sur des blessures musculo-squelettiques. Il existe quelques études de qualité portant sur l utilisation «Kinesio» taping suite à des blessures musculo-squelettiques. Cependant, il apparaît nécessaire de garder un bandage strapping classique sur certaines blessures articulaires pour permettre de maintenir fortement l articulation. Dès lors, les «Kinesio» taping comportent peu d inconvénient quand nous recherchons à maintenir nos performances. Les seuls inconvénients sont de maîtriser les méthodes de pose des bandes, selon les six techniques 56 énoncées précédemment. Nous comprenons alors qu il est nécessaire de connaître le corps parfaitement, insertions musculaires, ligamentaires, de connaître le trajet du muscle. De plus comme il a été dit précédemment sur des blessures sévères, il est conseillé de mettre en place un bandage classique. Il faut donc impérativement avoir parfaitement diagnostiqué la blessure. Ainsi, nous notons que malgré l ancienneté du produit, créé en 1970, celui-ci apparaît encore comme une nouvelle technologie principalement parce que les études faites pour prouver son efficacité sont très récentes. Pourtant, elles tendent à montrer que ces bandes «Kinesio» ont des effets positifs, autant dans la stabilisation, dans la fonction musculaire que dans la circulation sanguine. Bibliographie Bicici S., Karatas N. & Baltaci G. (2012). Effect of athletic taping and kinesiotaping on measurements of functional performance in basketball players with chronic inversion ankle sprains. International Journal of Sports Physical Therapy. 7(2): Delaunay L. (2009). Comment prolonger l action manuelle du kinésithérapeute? Kiné actualité Delaunay L. & Echinard S. (2011). Une nouvelle génération de contention élastique. Profession kinésithérapeute. 21. Geoffroy C. & Roman L. (2006). Guide pratique des contentions : toutes les techniques de strapping à connaître. Edition Geoffroy. Paris. Huang CY., Hsieh TH., Lu SC. & Su FC. (2011). Effect of the Kinesio tape to muscle activity and vertical jump performance in healthy inactive people. BioMed Eng OnLine. 10:70. Recommandations Hsu YH., Chen WY., Lin HC., Wendy T. & Shih YF. (2009). The effects of taping on scapular kinematics and muscle performance in baseball players with shoulder impingement syndrome. Journal of Electromyography and Kinesiology. 19(6): Mostafavifar M., Wertz J. & Borchers J. (2012). A systematic review of the effectiveness of kinesio taping for musculoskeletal injury. Physician and Sports medecin. 40(4): Stedge HL., Kriskie RM. & Docherty CL. (2012). Kinesio taping and the circulation and endurance ratio of the gastrocnemius muscle. Journal of Athletic Training. 47(6): Source images - strapping-du-genou.html - Lors de l application des bandes, il faut être capable de diagnostiquer parfaitement la blessure, sinon les bandes n auront aucun effet, voir un effet négatif. Lors de la pose, il ne faut pas appliquer les bandes sur une plaie ouverte. De plus, il est nécessaire de maîtriser les techniques de pose selon l amélioration recherchée et le résultat souhaité. Sur des blessures musculo-squelettiques sévères, il est conseillé de mettre en place un bandage classique. Ces bandes sont faites pour compléter un désordre physique, il ne faut donc pas en abuser. Si le retour à la forme optimale peut se faire sans elles, il est préconisé de se rétablir sans les bandes. 57

31 58 Céline HESLAN, En cours de fin d étude d ostéopathie précédée de la licence ES, je complète ce cursus par le master EPI en vue de développer des connaissances scientifiques dans le champ de l ostéopathie. Ancienne compétitrice nationale et internationale d aviron, je mets à profit mon expérience du sport de haut niveau dans la prise en charge ostéopathique lors d événements sportifs tels que le marathon de Paris. Mail : celine.heslan@etu.univ-nantes.fr L ostéopathe : Un partenaire de soins dans la pratique sportive Les entraînements sportifs sont parfois déclencheurs de douleurs transitoires, récurrentes et/ou persistantes dans le temps. Parfois, ils exacerbent des douleurs déjà présentes ce qui limite ou empêche la poursuite du programme d entraînement. L ostéopathie peut alors permettre au corps de retrouver son équilibre postural, physiologique et biomécanique afin de l aider à supporter les contraintes de la vie quotidienne et les charges de l entraînement. Lors d une pratique sportive régulière voire quotidienne avec pour échéances des compétitions tous les week-ends, tous les mois ou à l année, la question se pose : Quand consulter l ostéopathe pour que le traitement soit le plus efficace et durable possible? Qu est-ce que l ostéopathie? Figure 1: Exemple de raisonnement ostéopathique L ostéopathie reconnue en France depuis 2002, est une thérapie exclusivement manuelle. En effet, l ostéopathe effectue un examen palpatoire qui permet d évaluer la mobilité des articulations et la qualité des tissus environnants dans une perspective de compréhension du schéma global de fonctionnement du patient, propre au concept de l ostéopathie. Cette vision globale du corps du patient inclut, entre autre, ses habitudes de vie (position de travail, conduite automobile, alimentation, stress, etc.), ses activités professionnelles et extraprofessionnelles telle que l activité sportive. Ces éléments sont susceptibles de créer un déséquilibre ayant pour conséquences des douleurs, des blessures, des troubles fonctionnels, et des phases de stagnation dans l endurance, l apprentissage ou le perfectionnement d une activité. C est à partir de l interprétation des données du patient entendues, observées, palpées, testées et ressenties sur la base des connaissances anatomiques, physiologiques et biomécaniques, que l ostéopathe va définir un diagnostic ostéopathique. Ce dernier prend en compte l interrogatoire, les attentes du sportif, l examen palpatoire spécifique et les résultats d éventuels examens complémentaires médicaux afin de définir un plan de traitement spécifique au patient. Ce traitement aura pour fil conducteur d amener le patient à retrouver son état d équilibre en levant les zones de restriction de mobilité articulaire et tissulaire à différents niveaux comme illustré à la figure 1. Quand consulter l ostéopathe? À visée préventive Il est possible de consulter tout au long de l année mais certaines périodes sont plus propices au maintien des effets thérapeutiques dans le temps. En effet, d un point de vue ostéopathique, le corps intègre mieux et plus longtemps les soins apportés en période de repos. La plus appropriée est celle de la trêve sportive et professionnelle. D autre part, il est conseillé de prévoir deux à trois jours de repos suivant une consultation étant donné les effets secondaires parfois observé 4 à 48h après une séance (Cagnie et al., 2004). À visée thérapeutique - Les douleurs peuvent apparaître suite à des traumatismes (chutes, coups, entorses, fractures), des microtraumatismes (gestes répétés, chocs répétés, vibrations excessives), des changements de position, de matériel ou d outil liés à l activité physique ou professionnelle. Lorsqu une douleur est installée et maintenue par des mécanismes histochimiques et neuronaux, l ostéopathe agira en vue d interrompre la boucle itérative de la douleur mise en place (Haavik & Murphy, 2012). Cependant, l efficacité des traitements sera dépendante de l ancienneté des symptômes, des mécanismes d apparition et du type de tissu en souffrance. Par exemple, dans certains cas de tendinite d apparition progressive, liée le plus souvent à la répétition de gestes identiques, l ostéopathe a une action limitée tant que le facteur causal n est pas soustrait. Pour compléter le traitement, l ostéopathe peut être amené à conseiller ou déconseiller certains gestes, certaines habitudes de vie, considérés comme des facteurs déclencheurs, d entretien ou prévenant des douleurs. - Un autre champ de compétences de l ostéopathie est la prise en charge du patient après une blessure, une opération ou une pathologie autre. Cette prise en charge est complémentaire du suivi médical et du travail de rééducation par un masseur-kinésithérapeute. Selon le type de blessures, d opérations ou de pathologie, l ostéopathe peut conseiller sur le moment le plus opportun pour son intervention. Dans les cas de blessures, le traitement de l ostéopathe vise à annihiler les contraintes installées suite aux traumatismes ou aux microtraumastismes répétés. Son travail est donc en interrelation avec la rééducation, qui a aussi pour objectif d améliorer la vascularisation locale afin de diminuer l inflammation. Les douleurs en lien avec sa pratique sportive ; action de l ostéopathe? Selon l activité physique pratiquée il a été observé des plaintes typiques, non exhaustives qui peuvent être prises en charge par un ostéopathe (Chantepie & Pérot, 2009). Voici quelques exemples de douleurs les plus couramment rencontrées selon les activités physiques auxquelles l ostéopathie peut apporter ou non une réponse de traitement. En cyclisme professionnel 58% des coureurs souffrent de lombalgies c est-à-dire de douleurs au niveau du bas du dos et 36% connaissent une douleur de la face antérieure au genou (Clarsen et al., 2010). Or plusieurs études montrent l efficacité de l ostéopathie dans la prise en charge des douleurs de dos (Licciardone et al., 2005 ; Vincent et al., 2012). Concernant les douleurs antérieures de genou aucune étude ne porte sur les effets de l ostéopathie dans ce cas précis. Cependant, l étude de Clarsen et al. (2010) indique que la prédisposition aux douleurs de membre inférieur chez les cyclistes élites peut être associée à une perturbation du flux sanguin des artères iliaques externes. Dans une étude s intéressant aux effets hémodynamiques de l ostéopathie après chirurgie coronarienne, il est noté une diminution du volume sanguin total, pouvant signifier une amélioration de la circulation périphérique après un traitement ostéopathique (O-Yurvati et al., 2005). Ces résultats concernant une population précise peut laisser supposer des effets semblables dans les cas plus généraux de perturbations du flux sanguin. Dans les cas de sport de raquettes, des douleurs fréquentes se situent sur les membres inférieurs caractérisées par des souffrances des tendons d Achille ou des gastrocnémiens médiaux (Jacobson et al., 2005). Des douleurs d épaule, de coude ou de poignet sont également présentes selon le niveau d activité (Jacobson et al., 2005; Fahlström et al., 2006). Concernant la pratique du golf, les douleurs sont prédominantes aux membres supérieurs caractérisées par des syndromes de la coiffe des rotateurs, des épicondylites et des ténosynovites de poignet (Jacobson et al., 2005). D un point de vue ostéopathique les principales prises en charge sont les douleurs du rachis, les douleurs du bord médial du genou gauche chez le droitier et les golfs elbow (épicondylites médiales) (Chantepie & Pérot, 2009). Dans le cas des épicondylites liées à des activités aux gestes répétitifs des membres supérieurs, les thérapies additionnelles comprenant un traitement ostéopathique, des exercices thérapeutiques et un système de taping (bandes proprioceptives) permettent un soulagement précoce de la douleur et une meilleure guérison (Vicenzino, 2003). Comme précisé précédemment, tant que le facteur déclencheur, le plus souvent l activité professionnelle et/ou sportive, n est pas diminué voire arrêté, l ostéopathe aura une action limitée dans le temps. En judo et dans les sports de combat, les principales douleurs et pertes de mobilité sont localisées au niveau cervical, liées aux chutes, aux coups répétés et aux étranglements possibles survenant lors de la pratique. Il est alors conseillé dans ce genre d activité soumise à des traumatismes répétés (coups, chocs, pertes de connaissance) de consulter son ostéopathe régulièrement après les compétitions. Les contraintes infligées 59

32 aux structures anatomiques lors de certains gestes techniques peuvent créer des lésions musculaires des membres (élongations, contractures, micro-déchirures) ainsi que des lésions ligamentaires (entorses, hyperlaxité) des doigts, pouces, orteils, chevilles ou genoux. Dans ce type de blessures, l ostéopathie est indiquée en cas de faible récupération de mobilité globale suite aux séances du masseur-kinésithérapeute ou en cas de persistance de douleurs ou de gênes. En natation, différentes zones sont le siège de douleurs selon le type de nage le plus couramment pratiqué (Chantepie & Pérot, 2009). En brasse, la propulsion s effectue par la détente des membres inférieurs entraînant une hyperlordose lombaire et pouvant engendrer sur le long terme des lombalgies. En crawl, la poussée de l eau sur l abdomen entraîne à l inverse une délordose qui est peu contraignante pour les structures vertébrales et discales (Chantepie & Pérot, 2009). Les patients consultent principalement pour des douleurs d épaules qui s expliquent par une laxité des structures capsulo-ligamentaires antéro-inférieures (Olivier et al., 2008). En ostéopathie, des techniques à visée d ajustement des structures de maintien permettent d éviter cette tendance liée à la pratique intensive en natation. En basketball et handball les entorses de genou arrivent en tête des douleurs les plus fréquentes, suivies des lombalgies et des sciatalgies. De même, une prise en charge par un masseur-kinésithérapeute et un ostéopathe suite aux entorses de tous types est conseillée en vue d une meilleure récupération. Une étude de 2001 montre, par ailleurs, que les manipulations thérapeutiques ajoutées au taping diminuent la douleur, augmentent la mobilité et améliorent la fonction globale de la cheville sur le court et le long terme après une entorse sub-aiguë (Pellow & Brantingham, 2001). D autres douleurs ou plaintes ressenties lors de la pratique sportive peuvent constituer des motifs de consultations entrant dans le champ de compétence des ostéopathes. Par exemple, les points de côté récurrents lors de la course, les nausées ou vomissements pendant ou après l effort, les incontinences liées à l effort, les difficultés à respirer de type manquer d air, être à court de souffle ou encore les maux de têtes récurrents sont susceptibles d être améliorés par une prise en charge globale qu offre l ostéopathie. Cependant, les dommages musculaires plus connus sous le nom de courbatures, induits par certains entraînements sportifs, sont un processus physiologique qui ne nécessite pas d intervention ostéopathique spécifique. Bibliographie Cagnie B., Vinck E., Beernaert A. & Cambier D. (2004). How common are side effects of spinal manipulation and can these side effects be predicted?. Manual Therapy, 3(9): Chantepie A. & Pérot JF. (2009). Cahiers d ostéopathie n 3 : Ostéopathie du sport. s.l.:maloine. Clarsen B., Krosshaug T. & Bahr R. (2010). Overuse injuries in professional road cyclists. AJSM PreView. Fahlström M., Yeap J., Alfredson H. & Söderman K. (2006). Shoulder pain -- a common problem in worldclass badminton players. Scand J Med Sci Sports, 16(3): Farber A. & Wilckens J. (2007). Sports hernia: diagnosis and therapeutic approach. J Am Acad Orthop Surg. 15(8): Haavik H. & Murphy B. (2012). The role of spinal manipulation in addressing disordered sensorimotor integration and altered motor control. J Electromyogr Kinesiol. 5(22): Jacobson J., Miller B. & Morag Y. (2005). Golf and racquet sports injuries. Semin Musculoskelet Radiol. 4(9): Licciardone J., Brimhall A. & King L. (2005). Osteopathic manipulative treatment for low back pain: a systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials. BMC Musculoskelet Disord. 6:43. Mellion M. (1991). Common cycling injuries. Management and prevention. Sports Med. 11(1): Olivier N., Quintin G. & Rogez J. (2008). The high level swimmer articular shoulder complex. Ann Readapt Med Phys. 51(5): Yurvati A., Carnes M., Clearfield M., Stoll S. & McConathy W. (2005). Hemodynamic effects of osteopathic manipulative treatment immediately after coronary artery bypass graft surgery. J Am Osteopath Assoc. 105(10): Pellow J. & Brantingham J. (2001). The efficacy of adjusting the ankle in the treatment of subacute and chronic grade I and grade II ankle inversion sprains. J Manipulative Physiol Ther. 1(24): Vicenzino B. (2003). Lateral epicondylalgia: a musculoskeletal physiotherapy perspective. Manual Therapy. 2(8): Vincent K., Maigne J., Fischhoff C., Lanlo O. & Dagenais S. (2012). Systematic review of manual therapies for nonspecific neck pain. Joint Bone Spine. 12: Dans le cas des gymnastes les microtraumatismes sont dus aux chocs sur l agrès ou au sol, et aux vibrations créées en retour des impacts. Les sportifs présentent le plus souvent des lombalgies du fait de la sursollicitation de la zone lombo-sacrée due aux alternances de phases statiques et dynamiques en pression, étirement et rotation (Chantepie & Pérot, 2009). D autre part, les tendinites du membre inférieur et les lésions des muscles postérieurs du membre inférieur à type d élongations, déchirures sont plus fréquemment rencontrées et peuvent nécessiter l intervention complémentaire d un masseur-kinésithérapeute et d un ostéopathe. En effet, les impacts répétés créent une onde qui se propage dans le corps pouvant entraîner des lésions sur des zones déjà sollicitées de façon excessive. Lorsqu une blessure survient, il y a donc la zone locale de souffrance liée à la blessure, mais aussi des zones adjacentes compensant la perte de fonction. Ceci peut se traduire par une persistance des douleurs, de gênes ou d une récupération insuffisante lors des séances du masseur-kinésithérapeute. L ostéopathe pourra apporter une solution en s intéressant aux structures sus et sousjacentes à la blessure qui peuvent empêcher la récupération fonctionnelle complète. Le meilleur travail sera apporté en amont de la blessure en agissant sur les zones hypersollicitées, d où l intérêt de consulter en prévention lors de phase d accalmie de la saison sportive. Pour finir, l ostéopathe, professionnel de première intention, est capable, par des tests spécifiques, de discriminer dans une pathologie, les signes fonctionnels relevant de l ostéopathie, de la part organique relevant de la médecine. Il sera amené à réorienter vers un autre membre de l équipe médicale avant sa prise en charge s il est considéré nécessaire. C est en ceci que l ostéopathe constitue un partenaire de soin. Recommandations Consulter l ostéopathe lors des périodes de trêves sportives et professionnelles pour prévenir les douleurs. Prévoir deux à trois jours de repos suivant la consultation. Après un traumatisme (chocs, chutes, coups) occasionnant des douleurs intenses, à réveil nocturne consulter le médecin au préalable. Au vu des résultats médicaux, le plan de traitement de l ostéopathe sera adapté et adéquat. En cas de persistance de douleurs et/ou d un manque de récupération fonctionnelle d une partie du corps pourtant suivi par le masseur-kinésithérapeute, pensez à consulter l ostéopathe en complément. L ostéopathe garantira un soin optimal en fonction des échéances sportives à court et long termes. Il est donc possible de consulter la veille d une compétition pour des douleurs aiguës, sinon préférer en début de semaine d affûtage (1 semaine avant)

33 Maxime BROUXEL, Etudiant en Master 2 EPI, Maxime s est intéressé pendant 2 ans à la quantification de la Charge d entrainement sous la direction de Stéphane MORIN. Maxime est spécialisé dans le football et est titulaire du Brevet d Etat 1er degré. Il est actuellement préparateur physique de l USJA Carquefou (National). Mail : brouxel.m@gmail.com Et le ratio mixte IJ(exc)/Q(con) inférieur ou égal à 0,6 représente le meilleur indicateur (probabilité : 77,5 %). Le taux de récidive de lésions des ischio-jambiers est de 30 % (3 cas sur 10). Les principes et intérêt du renforcement excentrique Une contraction excentrique se caractérise par Résistance manuelle la production d une force musculaire associée à un allongement du complexe muscle-tendon. Ce mode de L intérêt du renforcement excentrique dans la prévention contraction est paradoxal car c est un mécanisme lésionnel lorsque les contraintes externes excèdent les capacités de résistance, mais aussi un mécanisme protecteur des lésions musculaires car il induit des bénéfices au niveau musculaire, métabolique et nerveux. Le travail excentrique peut être réalisé contre une charge externe constante (isotonique) ou à D vitesse constante (isocinétiques). Ces contraintes mécaniques différentes pourraient induire des adaptations ans le sport, qu il soit professionnel ou amateur, les blessures et notamment celles qui sont d origine musculaire (élongations, déchirure ) sont des contraintes pour les entraineurs et les éducateurs. Plus structurales et nerveuses spécifiques à chaque mode souvent on les retrouve juste après les trêves sportives (estivales et hivernales). Leurs origines sont multiples Figure 1: Résistance manuelle avec contraction excentrique d exercice. : L augmentation inadaptée des charges d entrainement, le changement de surface, un manque de souplesse, des ischio-jambiers. Les effets désirés du travail excentrique sont une mauvaise routine d échauffement, le froid, la fatigue etc. nombreux. Au niveau musculaire, il permet une hypertrophie musculaire (gain de masse), une augmenta- utilisé par la totalité des kinésithérapeutes dans le cadre d une Le travail excentrique avec résistance manuelle est Les membres inférieurs et notamment ceux des intrinsèque est due à l overstretching et à la contraction excentrique. Une contraction excentrique se défini tion. Cela permet respectivement d améliorer la vitesse est celle de Stanish. L intérêt principal est de pouvoir se mettion des fascicules musculaires et des angles de penna- lésion musculaire et articulaire. La méthode la plus utilisé quadriceps (Q) et des ischio-jambiers (IJ), sont souvent contraint à ces lésions. Les quadriceps sont moins souvent touchés que les ischio-jambiers par des lésions mus- tension pendant l allongement physique de l unité tendi- de force. Au niveau métabolique, ce type de contrac- pour avantage d être très facile d utilisation dans les clubs. Une «comme force externe accompagnée d une montée en de contraction musculaire et la capacité de production tre rapidement en place auprès des sportifs. Cette pratique a culaires mais elles sont généralement plus grave (stade 2 no-musculaire». Ceci peut paraitre contradictoire, car tion mobilise moins d énergie métabolique pour une résistance manuelle permet d être également indolore (arrêt à la demande du sportif). La difficulté est d être sur une charge à 3 selon la classification des lésions musculaires de Rodineau). Avec des atteintes irréversibles de nombreuses prévenir des lésions. Des études électromyographique montrent que pour ces contractions excentriques permettent également de même production de force qu en mode concentrique. et vitesse non-constante. C est une méthode efficace dans la prévention des blessures. Les limites majeures sont de ne pas fibres musculaires et du tissu conjonctif entrainant un une même force développée à une vitesse donnée, le recrutement d unités motrices est deux fois moindre lors pouvoir quantifier les gains potentiels en période de «réathlétisation». désentrainement partiel ou total pendant 3 à 6 semaines. Revue de Littérature Petersen et al. (2011) a montré que les lésions des IJ du travail excentrique que lors du travail concentrique représentent 12 à 16% des lésions sportives. De plus, le (Heiser et al., 1984). La force maximale développée par Nous connaissions déjà les effets des régimes A poids de corps taux de rechute est spécifique des ischio-jambiers : 22 à un groupe musculaire lors d actions excentriques est supérieur au couple de force produit en contraction isomé- excentriques avec l utilisation de l isocinétisme dans la 25 %! Le manque de force a été incriminé pour favoriser rééducation après une lésion musculaire. Mais les dernières études se sont plus intéressées aux effets de ces les lésions musculaires. Il a mis en évidence un lien entre les lésions musculaires et le déficit de force qui était maximale isométrique selon les études. trique et concentrique atteignant 100 à 180 % de la force régimes dans un rôle préventif. Les différentes études attribué à un défaut de rééducation. Une comparaison Lors d un travail excentrique isotonique ou montrant les bienfaits du régime excentrique dans un entre les deux membres inférieurs était alors proposée. isocinétique, le complexe muscle-tendon est soumis à rôle préventif. Petersen et al. (2011) ont réalisé un protocole d entraînement excentrique sur 26 équipes de foot- Heiser et al. (1984) ont évalué la force à l aide d un dynamomètre isocinétique pour déterminer les conséquences myofibrilles (ruptures des ponts d actine et myosine) et des tensions et entrainant des microlésions au niveau des ball élites du championnat Danois. Cette étude utilisait et la prévention des lésions des ischio-jambiers. Le ratio également au niveau des membranes plasmiques entourant le muscle. Cela va induire une inflammation locali- un protocole manuel de Stanish sur 10 semaines. Ils ont entre la force des quadriceps et des ischio-jambiers (ratio comparé les résultats avec un groupe contrôle représentant 28 équipes de même niveau. Les résultats ne mon- Figure 2: Résistance à poids de corps en position de squat. IJ/Q) inférieur à 0,6 et une asymétrie des fléchisseurs de sée responsable de douleurs musculaires à effet retardé 5 % représenteraient des facteurs de risque de survenue appelées «delayed onset muscular soreness» (DOMS) trent pas de différence significative entre les groupes «de lésions musculaires des ischio-jambiers (Ostenberg & (Guilhem, Cornu & Guevel, 2012). Des études ont montré que la réalisation d une première séance d exercice excentrique» et le groupe «contrôle» lors des 10 premières semaines de présaison. Par contre, passées ces 10 se- clubs dans un cadre préventif. L utilisation du poids du corps La méthode suivante est celle la plus utilisée dans les Roos, 2000). Ainsi, la correction de ces paramètres par un renforcement musculaire permettrait de diminuer le excentrique a pour effet de limiter les DOMS perçus à maines, le groupe «excentrique» à subit environ 7 fois permet d être sur des résistances sous-maximales. Entrainant taux de lésions des ischio-jambiers de 7,6 à 1 % et le taux la suite d une seconde session d exercice excentrique. Cet moins de dommages sur le sarcomère et la structure musculaire. Les effets désirés seront également moins importants. moins de lésions musculaires que le groupe «contrôle». de récidives de 31,7 à 0 % lors de la pratique du football effet protecteur se nomme «repeated bout effect» (Declan et al., 2002). Au niveau nerveux, les gains de force C est donc une méthode qui peut être mise en place même à Une autre étude de Dauty et al. (2003) du CHU de Nantes américain. a également étudié l intérêt du régime excentrique dans Nous nous intéressons plus particulièrement à pourraient être la conséquence d une diminution de plusieurs jours d une compétition. Comme pour le renforcement sur machine de musculation, le principal inconvénient la prévention des blessures. L évaluation de la force musculaire des ischio-jambiers (IJ) et des quadriceps (Q) la lésion musculaire de type intrinsèque, c est-à-dire qui l activité des muscles antagonistes (co-activation). Sur le n est pas dû à un contact par exemple (béquilles). Selon plan nerveux, un degré de co-activation moindre permet est d avoir un «retour» concentrique non-négligeable dans ce en excentrique est un bon indicateur pour mesurer des type de protocole (freiner la descente sur jambe et remonter à la littérature scientifique, la lésion musculaire de type de réduire le niveau d inhibition réciproque et réduire les déficits. deux jambes). réflexes myotatiques. Néanmoins, l entrainement excen trique ne semble pas avoir d impact sur le niveau de coactivation, celui-ci restant stable entre le début et la fin de la période d entrainement (Colson et al., 1999). Travail excentrique avec différent mode de résistance

34 Sur machine isocinétique Figure 3: Travail excentrique des IJ sur machine isocinétique Les premières machines isocinétiques ont fait leurs apparitions dans les années 60 pour la NASA. Mais il faut attendre les années 80 en France pour son utilisation dans la rééducation fonctionnelle sur les sportifs de haut niveau. L intérêt d un dynamomètre isocinétique c est de pouvoir travailler avec une vitesse constante tout le long du mouvement. L avantage de ce système c est de pouvoir l utiliser dans l axe et régler la machine en fonction des butées articulaires. L objectif est donc d avoir un travail musculaire maximal sur la totalité de l amplitude du mouvement et une donnée objective de la force musculaire. Cela permet la définition d une «courbe cible» pour la rééducation. Par contre, un tel système à un coût relativement important. Les protocoles sont longs à mettre en place, du fait de la mise en place des tests. Il faut retenir que l intérêt principal dans la prévention des lésions musculaires, c est la possibilité d évaluer l existence de déséquilibre des muscles agonistes et antagonistes (Déséquilibre si ratio ischio-jambier/ quadriceps < 0.47). Sur machine de musculation Figure 4: Résistance externe sur les ischio-jambiers. Le travail excentrique sur machine est encore très peu utilisé par les staffs techniques, lors des périodes de préparation en renforcement musculaire. L objectif est de trouver sur certaine machine, une stabilité articulaire se rapprochant des dynamomètres isocinétiques. Mais tout en restant sur un système isotonique avec une charge externe constante. L utilisation en prévention des lésions musculaires permet d être sur un système évaluable, où l on peut objectiver les progrès en % d 1 répétions maximale (RM). Une répétition maximale (1RM) 64 est le poids maximum que l on pourra soulever, tirer ou pousser lors d une seule répétition. La différence avec le renforcement à poids de corps, c est de travailler sur la totalité de l angle articulaire. Lorsque ces exercices sont maitrisés par les sportifs, ceux-ci peuvent se gérer facilement. L inconvénient principal est de ne pas avoir un système de blocage en cas de gêne musculaire ressenti. Résistance combinée avec élastique Figure 5: Travail excentrique des Q au squat guidé. Cette méthode fait son apparition depuis peu dans les cycles de renforcement musculaire. Lors d un mouvement sur machine, la résistance est identique tout le long, que ce mouvement soit en chaine ouverte ou fermé. Mais cette résistance n est pas vraiment constance du fait de l accélération et de la vitesse non constante de l objet. D où l intérêt d utiliser des chaines ou encore des élastiques afin d accroitre la résistance au cours de l amplitude articulaire. Par exemple sur un exercice excentrique en squat sur cadre guidée (ci-dessus figure 5), les élastiques vont permettre d avoir une résistance qui va diminuer constamment au cours de l amplitude articulaire. Conclusion Le travail excentrique a montré son intérêt dans la phase de réathlétisation. Mais il faut désormais mettre ce travail excentrique dans un rôle préventif, en amont d une éventuelle lésion. Il faut être très vigilant sur ce type de renforcement. Des exercices excentriques non contrôlés sont responsables de lésions tendineuses et musculaires (Middleton & Montero, 2004). Cependant un travail effectué en toute sécurité avec des protocoles bien définis, permet de «protéger» le muscle en cas de contraintes trop importantes (Overstretching par exemple). En plus d avoir beaucoup d intérêts et de limiter les lésions musculaires, d autres études ont montré l intérêt du travail excentrique sur de multiples composantes. Le travail excentrique est aussi utilisé dans la prévention et le traitement de tendinopathie. Il permet également d améliorer la composante proprioceptive du muscle et donc efficace dans la prévention des entorses. Bibliographie Colson S., Pousson M., Martin A. & Van Hoecke J. (1999). Isokinetic elbow flexion and coactivation following eccentric training. J Electromyogr Kinesiol. 9: Dauty M., Potiron-Josse P. & Rochcongar M. (2003). Consequences and prediction of hamstring muscle injury with concentricand eccentric isokinetic parameters in elite soccer players, sciences-direct Annales de réadaptation et de médecine physique. 46: Connolly A., Reed B. & McHugh M. (2002). The repeated bout effect: does evidence for a crossover effect exist? Journal of Sports Science and Medicine. 1: Guilhem G., Cornu C. & Guével A. (2012). Neuromuscular Adaptations to Isoload versus Isokinetic Eccentric Resistance Training. Med Sci Sports Exerc. 45(2): Heiser TM., Weber J., Sullivan G., Clare P. & Jacobs Recommandations Effet retardés : En général de 6 à 8 semaines. Privilégier les résistances combinées ou à poids de corps en prévention. R. (1984).Prophylaxis andmanagement of hamstring muscle injuries in intercollegiate football players. Am J Sports Med. 12(5): Marconnet P. & Komi P. (1998). Structure, architecture et fonction des muscles squelettiques. Muscle et Réadaptation.12:1-25. Middleton P. & Montero C. (2004). Le travail excentrique dans la prise en charge du sportif. Ann Readapt Med Phys. 47(6): Ostenberg A. & Roos H. (2000). Injury risk factors in female european football. A prospective study of 123 players during one season. Scand J MedSci Sports. 10(5): Petersen J., Thorborg K., Nielsen MB., Budtz-Jørgensen E. & Hölmich P. (2011). Preventive effect of eccentric training on acute hamstring injuries in men s soccer: a cluster-randomized controlled trial. Am J Sports Med. 39(11): Sensibiliser les joueurs à l intérêt de ce type de renforcement, mais également sur les «dangers» de celui-ci. Varier les angles et vitesses articulaires, plus communément appelé «tempo» sur le terrain (entre 15 et 60.s-1). En période de compétition : être de préférence sur des charges légères (entre 60% et 80% d 1 RM) avec peu de répétitions (8-10) et des séries courtes (2 à 3 séries au maximum). Afin de répondre musculairement aux contraintes des entrainements et des compétitions. Faire à la fin de la séance, car il y a une atteinte des myofibrilles et du tissu conjonctif. Et il peut être fait 1 fois / semaine au maximum sur des sportifs «sains», voire 2 fois / semaine sur des sportifs en «réathlétisation». Faire un macrocycle important durant sa période de préparation général (PPG). Puis ensuite des séances de rappel en cours de période de compétition (PC), de préférence éloignés des matchs. 65

35 Yann LE MANSEC, Si sa spécialité sportive est le tennis de table, Yann Le Mansec est avant tout enseignant d EPS depuis une quinzaine d années. Impliqué dans la formation des formateurs au sein du groupe académique CP5, il s intéresse à la question de l intensité des situations proposées aux élèves. C est dans le cadre de cette problématique qu il a écrit cet article sur les bienfaits possibles de l exercice intense. Mail: yann.lemansec@etu.univ-nantes.fr Exercice intense et bienfaits sur la santé. Quelle place pour l EPS? Pendant longtemps a prévalu l idée selon laquelle la santé allait de pair avec une activité physique mesurée, raisonnée. Depuis une dizaine d années cependant, de nombreuses études tendent à montrer, au contraire, que l exercice intense pratiqué à tout âge était un bon moyen d améliorer son Capital Santé ou au moins de le préserver en luttant plus efficacement contre les effets du vieillissement. Nous avons retenu ici 3 critères qui nous paraissent pertinents pour caractériser un état de santé physique : la densité osseuse, la fonction cardiovasculaire et la fonction cérébrale. Cet article veut donc défendre l idée selon laquelle l amélioration de ces trois paramètres est corrélée à l exercice intense et que l EPS peut/doit contribuer à l amélioration du Capital Santé. Contrairement aux idées reçues et comme le souligne le Professeur Timmons de l Université d Edimburgh : «Les directives actuelles, qui consistent à mettre en place les meilleurs programmes pour obtenir les meilleurs résultats en terme de santé, pourraient ne pas être optimales et nécessitent que l on en discute.» Si le gain en densité osseuse n est plus évident, les activités à impact permettent de freiner la perte qui débute dès l arrivée dans l âge adulte. L amélioration du capital osseux en EPS ne semble pas être une utopie. En effet, les données scientifiques s accordent relativement avec les conditions d enseignement de la discipline : - Les meilleurs résultats sont obtenus lors de la phase de pré-puberté. Le squelette n est pas à maturité (turn over osseux facilité), la sensibilité du tissu osseux aux contraintes mécaniques est alors plus élevée et les gains obtenus à cet âge se conservent bien. - Des séances courtes (10min) suffisent pour avoir un impact réel (INSERM, 2008). - En raison d une efficacité site-spécifique, la variété des activités est une donnée importante. «Atteindre un pic de masse osseuse élevé, puis conserver ce capital osseux à l âge adulte grâce à une bonne hygiène de vie, constitue un facteur de protection contre les facteurs ostéoporotiques.» (Beck & Snow, 2003) Cas de la fonction cardiovasculaire liés à l exercice, «être actif ne suffit pas». La question qui se pose ensuite est de savoir si cet intérêt pour l exercice aigu est identique de la 6ème à la terminale, où si certaines classes d âge sont plus propices que d autres. Mercier et al. (1987) montrent que si l entraînement améliore la VO2max dès 10 ans (variable suivant les études), les résultats sont les meilleurs lors de la période pubertaire. C est pourquoi il semble préférable d utiliser le travail intermittent dans le cadre du développement de la puissance anaérobie alactique au début de la scolarité (20 à 60m à vitesse max) pour viser le développement de la puissance aérobie vers la fin du collège (entre 90 et 110 % VO2max). Cette approche est d autant plus pertinente qu elle correspond à la motricité spontanée des enfants de 10 ans qui multiplient naturellement des courses explosives n excédant jamais quelques secondes (Bailey et al., 1995). De fait, ce type de travail se retrouve assez bien en EPS à travers certaines activités qui présentent cette configuration (badminton, handball, vitesse ). Des résultats prometteurs ont ainsi été relevés chez le rat adulte suite à un entraînement (4 semaines) intense. Ces résultats concernent aussi bien l hypertrophie des cellules cardiaques existantes (ayant pour conséquence une amélioration de la fraction d éjection systolique) qu une hyperplasie (apparition de nouvelles cellules) (Waring et al., 2012). Au-delà de l aspect préventif, essentiel en EPS, s ajoute donc un aspect curatif lié à ce phénomène de régénération cardiaque pour les sujets atteints de pathologies cardiovasculaires. La consommation maximale d oxygène (VO2max) est considérée comme le marqueur de santé et de condition physique par excellence. Marin et Danion (2005) ont montré qu entre 20 et 75 ans, VO2max diminuait en moyenne de 9% par décennie. Or, la valeur minimale pour accomplir des activités motrices journalières de manière indépendante est située autour Cas de la densité osseuse les nageurs, les cyclistes ou chez les spationautes, malgré de 14ml d O2.minˉ¹.kgˉ¹. Là encore on mesure l enjeu de Cas de la fonction cérébrale la pratique intense d exercice, confirme cet état de fait. maximiser ce paramètre bioénergétique lors de l enfance «L expression «la fonction crée l organe» L INSERM (2008) estime que les contraintes doivent être afin de faire face à la sénescence le plus efficacement possible. disposait d un stock de neurones avec lequel il devrait Longtemps on a considéré que le nouveau né s applique particulièrement bien à la masse osseuse. égales à au moins 3G et différentes des contraintes habituelles (marche, course). En effet, pour Duclos (2007), la L activité des ostéoblastes augmente quand le tissu osseux est soumis à des contraintes prolongées et les os sécrétion de l hormone de croissance (GH), dont le lien Si la fréquence cardiaque maximale (FCmax) composer durant toute son existence. La neurogénèse semble être une constante et ne pas être influencée par embryonnaire était vue comme le moment unique et deviennent plus denses». (Brooker et al., 2001). avec la densité osseuse a été démontré (INSERM 2008), l entraînement, le volume d éjection systolique (Vs) donc fondamental de fabrication neuronale. Or on a Selon Blanchet et al. (2008), la santé osseuse est stimulée par l exercice physique, proportionnellement à l intensité de celui-ci. Or, de nombreuses études dépend, entre autres, du retour veineux. Or, l exercice intense améliore le remplissage ventriculaire diastolique. de nouveaux neurones (neurogénèse secondaire). Le constaté que les sujets, quotidiennement, fabriquaient peut être considérée comme la résistance des os ainsi que l aptitude à éviter les fractures en cas de chute, de coup, montrent que la réponse de l os à l exercice avec charge Le travail intermittent, qui grâce à des périodes de récupération permet d aborder des intensités élevées sans mettent en évidence le rôle de l activité physique dans New York Times (2007) fait état de plusieurs études qui de torsion ou de tout autre stress mécanique auquel les os est maximale chez l enfant de 10 à 18 ans (Blanchet et al., peuvent être soumis. Chaque mouvement entraîne des 2008). Il est par ailleurs spécifié que les effets positifs obtenus sur la résistance osseuse lors de ce type d exercices risque de surcharge, semble être le support idéal pour cette neurogénèse secondaire. Bien que les mécanismes microtraumatismes qui lèsent l os. Au cours du repos, obtenir des résultats favorables. L American Heart Association (AHA, 2009) insiste sur l importance de ne pas cerneraient l amélioration de la vascularisation cérébrale, soient encore mal connus, les effets bénéfiques con- l os se reconstruit et, si l alimentation est adaptée, il se pourront perdurer. La faible masse corporelle des élèves reconstitue plus fort qu auparavant, comme s il voulait se lors de la phase de pré-puberté (6ème, 5ème) implique s en tenir aux 30min d exercice. L association américaine une amélioration de l action du BDNF (neurotrophine préparer à de nouvelles agressions. Cette masse osseuse qu il n y a pas de contre indication sérieuse à la pratique défend l idée selon laquelle l activité physique intense important régulateur de la plasticité synaptique) et de augmente jusqu à environ 25 ans, chez l actif comme d activités sollicitantes de ce point de vue du fait d une est plus efficace que l activité modérée pour atténuer les l IGF-1 (hormone à effet neurotrophique puissant) (INchez le sédentaire pour ensuite diminuer plus ou moins charge trop importante lors de la phase d amortissement. facteurs de risque associés au syndrome métabolique. SERM, 2008). Des neuroscientifiques de l Université de vite selon la présence ou pas d activité physique chez le Bien au contraire les cartilages, qui ne reçoivent pas de De même, une étude de Juneau (2008) montre qu il est Columbia ont montré que l entraînement physique augmentait l afflux sanguin dans une partie de l hippocampe sujet considéré. Le capital osseux acquis à cet âge peut vaisseaux sanguins, ont besoin de mouvements pour assurer leur pérennité, pour autant que les activités se fas- préférable de s entraîner à intensité élevée plutôt qu à donc être considéré comme un stock qui servira pour intensité modérée pour accroître sa capacité cardiorespiratoire et diminuer ainsi les risques de maladies rogénèse. La traduction fonctionnelle est d importance (bulbe olfactif), partie du cerveau responsable de la neu- le reste de la vie. On sait que les activités à impacts sont sent dans l axe des articulations et qu elles soient diversifiées afin de mieux répartir les contraintes articulaires. A les plus efficaces pour le squelette. Blanchet et al. (2008) coronariennes. Enfin, Helgerud (2007) montre qu une puisqu elle s accompagne d une amélioration des performances dans les tâches spécifiques liées à l hippocampe, ont montré une différence de contenu minéral chez cette période, la densité est proportionnelle au nombre séance de HIT (High Intensity Interval Training) à 95% des tennismen entre le bras tenant la raquette et l autre. d impacts. Par la suite, l augmentation de la masse corporelle s accompagne d un renforcement musculaire ainsi de FCmax est plus performante qu une course longue à de même qu elle favorise la récupération fonctionnelle en L absence de gain osseux, voire des valeurs anormalement basses de densitométrie osseuse constatées chez que des cartilages qui deviennent moins déformables au 70% FCmax. Comme le souligne Juneau (2008), il semble bien que pour maximiser les bienfaits pour la santé croissance d axones au niveau des zones du cerveau augmentant la survie de cellules lésées et en stimulant la stress mécanique

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