Les enjeux de la. communication territoriale. en période pré-électorale. 2ème Edition Mars Edito
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- Victor Benoît
- il y a 8 ans
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1 newsletter éditée par les étudiants du master AGCOM également disponible en ligne sur 2ème Edition Mars 2014 Les enjeux de la communication territoriale en période pré-électorale Approche distinctive entre communication politique et communication publique À quelques semaines des élections municipales des 23 et 30 mars prochain, nous nous sommes intéressés à ce scrutin important qui permet aux électeurs français de voter les membres du conseil municipal notamment le maire tous les 6 ans. Tandis qu en tant que futurs communicants, nous connaissons ce que représente une communication dans les entrainés à nous interroger sur la particularité de la communication publique. Nous avons cherché à appréhender cet univers qui adjoint à la fois pratiques politiques et publiques. Car dans une période électorale, où tous les acteurs de la société se mobilisent : hommes politiques, partis politiques, institutions, médias et électeurs, nous avons voulu savoir quel est le champ d action des collectivités territoriales qui doivent assurer leur mission et le service public utiles à l ensemble des citoyens. Comment, dans un contexte électoral, conduire des actions de communication publique? Quels sont les paramètres à Edito Nous voici de retour avec une nouvelle thématique, un nouveau champ d investigation que nous avons exploré dans cette deuxième newsletter où nous vous invitons à découvrir le monde de la communication publique en période préélectorale. Un article, une interview d un professionnel, 1 entretien avec un élu et des paroles d AGCom pour couronner le tout. Il s agit donc d un éclairage varié sur l univers à la fois riche, complexe et chargé de contraintes de la communication territoriale avant la période électorale. Vous découvrirez également les évènements à ne pas manquer qu organisent les AGcom : de la conférence de Joe La Pompe le vengeur masqué de la pub prévue le 26 mars prochain au 11ème Concours de Courts Métrages International organisé à Toulouse les 2 et 15 avril Une vraie dose d émotions à vivre. A vos marques, prêts, partez à la découverte de notre newsletter! dans cette édition 1 Les enjeux de la communication territoriale en période pré-électorale 6 Entretien avec Joseph Carles 8 Témoignage d ancien AGCOM 10 Paroles de la promo 2013/2014 organisations, la curiosité nous a considérer? 12 L actu des AGCOM : 11ème édition de Concours de Courts Conférence Joe la Pompe 1
2 Cette préoccupation n est sans doute pas moindre si l on considère qu elle soulève la problématique du pouvoir d exécution des communicants institutionnels territoriaux dans l exercice de leur fonction. Ainsi, les collectivités territoriales, notamment les «communes, départements, régions et de plus en plus structures intercommunales sont au premier rang des émetteurs de communication publique.» Car dans la mise en place des actions de communication surtout lorsqu elles doivent être exécutées dans une période spécifique, il est nécessaire sinon fondamentale que l on distingue ce qui relève de la communication politique de ce qui concerne la communication publique. Comment dissocier les deux formes de communication? Et qui en sont les émetteurs? La communication politique plus souvent exposée par les médias, peut être définie comme la mise en œuvre des actions de communication par des spécialistes (agences de communication par exemple) pour favoriser l élection d un candidat politique. Tandis que la communication publique est émise par «l ensemble des institutions et des organismes qui, de la commune à l Etat et aujourd hui, à l Europe et aux organismes internationaux, sont au service de l intérêt général [ ] dont l absence d objectifs mercantiles et lucratifs demeure l essentiel.». La communication publique territoriale met donc en place des actions vastes qui s adressent à tous les publics ; elle joue un rôle majeur dans l organisation de la vie d un territoire précis basé sur la prise en compte des attentes citoyennes. Les communicants institutionnels territoriaux c est-à-dire les fonctionnaires de l Etat ont la mission d informer les usagers, de renseigner les citoyens sur les grandes questions liées à leur environnement, à l évolution des comportements de la société. La communication publique devient par conséquent de la part des collectivités locales un engagement durable, une vision constructive, une relation transparente et une action positive qui invite également les citoyens (par la concertation, la démocratie de proximité) à participer en tant qu acteurs dans la prise de décisions liée à leur ville, à leur localité. Par ailleurs, même si la communication territoriale permet également de diffuser des informations sur les projets ou de publier les réalisations et/ou les dépenses engagées par un élu au cours de son mandat afin de signifier et légitimer ses activités dans le cadre de ses fonctions, (Publication des informations budgétaires et ratios financiers) il n en demeure pas moins qu elle reste exclusivement un service public non profitable à un élu ou à une personnalité politique. La séparation entre les actions émises par les collectivités locales et celles effectuées par l élu en tant qu entité personnelle est donc indispensable Les Français, quand on les interroge sur la légitimité des pouvoirs publics à conduire des campagnes publicitaires sur des sujets d intérêt général, sont favorables à 63% et jugent ces campagnes utiles à 69%. Des chiffres à comparer avec ceux de l indice de confiance enregistré par les campagnes de pub «en général» : 36,2% (Dominique Mégard, La communication publique et territoriale). 2
3 Approche juridique de la communication institutionnelle territoriale en période préélectorale crédit photo : A l approche donc des élections municipales, la communication publique territoriale devient un enjeu déterminant pour les communicants territoriaux. Comment parvenir à communiquer pendant la période préélectorale sans créer d amalgame entre les missions assurées ordinairement par les collectivités locales et éviter ainsi une surinterprétation ou une mauvaise interprétation de leurs actions de communication? Quelles précautions prendre pour que ces actions ne soient pas considérées comme de la propagande en faveur de l élu sortant? Afin d apporter des réponses à ces interrogations le communicant institutionnel territorial doit se référer au code électoral qui promulgue les dispositions législatives et réglementaires relatives aux élections municipales. En ce qui concerne les élections municipales de mars 2014, «les conseillers municipaux seront élus les 23 et 30 mars Dès le 1er mars 2013, la communication municipale est soumise à des règles spécifiques. La campagne électorale officielle débute le 10 mars 2014, elle s achève le 22 mars 2014 à minuit. Pour le second tour, elle s ouvre le 24 mars 2014 et se termine le 29 mars 2014 à minuit. C est durant cette période que les moyens de propagande sont le plus strictement réglementés». Il est ainsi conseillé de ne pas organiser d évènements aux dates proches du scrutin, toutefois, dans le cas échéant, le communicant est tenu de respecter le fonctionnement et la fréquence des manifestations pour éviter l amalgame entre ce qui serait de l ordre de la campagne électorale et de l intérêt général. Cela en est de même des discours prononcés et d autres activités de service public. Dans tous les cas, selon les textes de lois, plusieurs actions de communication vont se faire en respectant quatre principes fondamentaux : l antériorité, la périodicité, l identité et la neutralité : Maintenir la continuité d un journal existant La publication du bulletin municipal à condition qu il soit neutre, informatif et axé sur les projets se rapportant à la vie de la commune La réalisation des évènements établis au préalable, aux dates prévues dans le respect des thématiques basées sur l intérêt général excluant tout discours faisant référence à l élu L utilisation des sites internet en respectant la notion de neutralité de moyens publics et donc interdisant une campagne électorale favorisant un quelconque candidat 3
4 Les collectivités locales devront par contre proscrire d autres actions de communication : Faire la propagande de l élu à travers la collectivité qu il/elle représente ou dont il/elle est membre Le recours à un procédé de publicité commerciale par voie de presse ou par tout moyen de communication audiovisuelle pendant les six mois précédant le premier jour du mois de l élection, soit le 1er septembre 2013 (1er alinéa de l art. L. 52-1) La diffusion ou le commentaire de sondages d opinion en rapport avec l élection ainsi que la diffusion de propos à caractère électoral la veille et le jour du scrutin La diffusion de nouveaux messages à caractère de propagande électorale sur les sites la veille et le jour du scrutin. Le site non modifié peut cependant rester en ligne. Du côté de l élu qui veut briguer un autre mandat, pendant la période préélectorale, ses initiatives, ses discours ou même ses interventions dans les journaux et autres manifestations publiques doivent être bien identifiés, tout comme les personnes s occupant de la réalisation de sa campagne électorale. Qu il s agisse des projets en cours ou finis, du traitement des questions citoyennes, l idée est de mobiliser un électorat, de le convaincre sans recevoir de l aide de la part des collectivités locales. La jurisprudence par cette règle veut rendre possible les principes d égalité entre les différents candidats, réguler les prises de parole sur les chaînes de télévision et dans la presse pour assurer une campagne électorale équitable à tous les candidats. C est le Conseil Supérieur de l Audiovisuel (CSA) qui est chargé de veiller à la régulation de la communication et de la propagande à des fins électorales sur les chaînes de télévisions et les radios. L accès à l antenne des médias audiovisuels des candidats aux élections municipales relève des règles particulières fixées par le CSA dans sa délibération du 4 janvier 2011 relative au principe de pluralisme politique en période électorale. crédit : «Selon les cas, ce texte général est complété par un texte articulier qui fixe des règles complémentaires. Il fixe par exemple la liste des éditeurs tenus de transmettre chaque semaine au Conseil leurs relevés de temps de parole et d antenne. Le temps de parole correspond à la diffusion de toutes les interventions d un candidat ou de ses soutiens. Le temps d antenne recouvre, d une part, le temps de parole et, d autre part, l ensemble des éléments éditoriaux consacrés à un candidat ou à ses soutiens.» 4
5 L impact du code électoral dans la réalisation d une campagne pré-électorale Il est évident que la communication publique en période pré-électorale qu elle soit considérée du point de vue des candidats ou des collectivités locales, n est pas facile à gérer. Les restrictions qu impose le code électoral influencent la campagne électorale des candidats qui demeurent dans le contrôle des actes qu ils posent. S agissant d un nouveau candidat, ou même d un ancien élu qui voudrait être réélu, la période préélectorale étant sensible soumet à une transparence aussi bien dans la gestion financière que dans l utilisation des moyens matériels. Car les irrégularités ou le non respect de ces règles établies peuvent entrainer soit l annulation du scrutin ou des poursuites judiciaires auprès de tribunaux si cela concerne les dépenses des deniers publiques au profit d un candidat. Aussi dans le traitement de certains sujets, l autocensure apparaît également comme un moyen d échapper à l épée de Damoclès qui pèse au-dessus de leur tête lorsqu il faut par exemple aborder des thèmes précis. En définitive, communiquer en période préélectorale, revient à prendre en compte le contexte politique, les contraintes ainsi que tous les aspects juridiques et techniques indispensables au bon déroulement de la campagne et par extension du scrutin. crédit photo : crédit photo ; 5
6 Entretien avec Joseph Carles Elu à la ville de Blagnac, Joseph CARLES est adjoint au Maire délégué aux finances, à la stratégie et la coopération intercommunale. Il nous livre son point de vue sur la communication en période pré-électorale. 1. Que pensez-vous des règles de limitation de la communication publique en cette période? La limitation me parait nécessaire. C est une nécessité de justice entre les différents candidats. Parce que certains ont accès, de par leurs fonctions, aux médias, et d autres n y ont pas accès, ou dans une moindre mesure. Les élus sortants ont accès non seulement aux médias classiques, mais à la communication institutionnelle développée par les municipalités. Prenons l exemple du bulletin municipal : il pourrait être facile pour les sortants d utiliser ce support à leur profit. S il n y avait pas de limitation, cela signifierait que l on amplifierait l avantage des élus sortants par rapport aux autres candidats. Il est donc normal que, dans cette période-là, la règle essaie le plus possible de mettre les différents candidats à égalité. Je suis donc très favorable à cette limitation. C est un premier point quique me paraît déterminant. 2. Pensez-vous que ces règles préservent correctement l équité des candidats? Je dirais que c est un moindre mal. Elles n arrivent pas à rompre totalement avec ce que l on pourrait appeler «la prime au sortant». En même temps, il est aussi difficile de reprocher à un élu sortant de proposer à la population de prendre en compte le bilan de ce qu il a réalisé. On ne peut pas l attaquer en disant, cela ne va pas sans qu il ne soit en capacité de défendre son bilan. Nous nous situons donc dans quelque chose qui est un peu compliqué. Il pourrait probablement être judicieux de retravailler encore cette question des règles de limitation, pour allez chercher plus de justice. Mais aujourd hui il me semble que le cadre juridique apparaît comme un moindre mal, imparfait mais nécessaire, et jouant son rôle. 3. Pensez-vous que ces règles sont suffisamment clarifiées? et facilement applicables? Comme toujours, quand un cadre est extrêmement rigide, finalement il devient bloquant, paralysant. Et quand il est un peu plus souple, il laisse de l espace à l interprétation. Aujourd hui nous sommes un peu dans un entre-deux. La question est complexe et soulève des ambiguïtés. Il est souvent sensible d évaluer de ce qui relève de la communication politique. Prenons l exemple d une ville qui organise une manifestation tous les ans depuis cinq ans. Si elle continue à organiser cette manifestation, elle communique, et cela est normal, ce n est pas quelques chose qui va être considéré comme de la communication au profit du candidat déjà élu. En revanche, si c est la première année qu elle la met en place, elle est effectivement susceptible de voir la communication autour de cette manifestation être reprise dans les comptes de campagne. Pourtant même dans le cadre d une manifestation reconduite, si on peut modifier le format, le contenu ou les modalités de communication, cela doit-il être intégré dans les comptes de campagne? Toutes ces ambiguïtés ne pourront pas être levées. Il me semble qu il faut laisser un peu le bon sens, et puis laisser aussi les actions contentieuses, lorsqu elles sont nécessaires, faire leur œuvre. 6
7 4. Comment mettez-vous en œuvre la communication au sein de votre collectivité en ces périodes sensibles? Dans ma commune, comme dans beaucoup d'autres, nous avons tendance à pratiquer l'autocensure. J observe que nous avons très majoritairement la crainte de voir la communication contestée, il y a donc clairement des manifestations ou des inaugurations que nous préférons différer, car nous estimons que cela pourrait être ambigu. Il y a malgré tout des événements que l'on ne peut pas différer. Par exemple, à Blagnac, nous avons l'ouverture imminente d'un Musée de l'aéronautique. Les avions doivent être déplacés et amenés, depuis leur site actuel, jusqu'au musée. Il y a un programme élaboré depuis plusieurs mois maintenant. L'inauguration doit intervenir quelques temps avant les élections, et cet événement ne peut être reporté. Ainsi, la commune va être totalement absente de cet événement, et nous laissons faire les autres opérateurs en charge de ce projet, la SEM, le délégataire, Airbus. Si cet événement n'était pas survenu en période pré-électorale, la commune aurait pris part à cette manifestation. Mais elle a jugé préférable de se placer en retrait. Les équipes sortantes savent qu il faut éviter de risquer les actions contentieuses. Il faut être extrêmement vigilant. 5.Avez-vous établi des règles particulières de vigilance? Des processus de contrôle ou de vérification des communications par exemple? Nous avons effectivement une procédure en interne. Nous avons en quelque sorte un contrôle systématique, au niveau du Cabinet du Maire, de toutes les communications qui sont prévues, pour savoir si elles peuvent être autorisées ou non, en fonction des règles applicables à la communication dans lae période pré-électorale. Ainsi lorsque les services font des propositions, elles sont systématiquement passées au tamis de la validation des services du Cabinet. Le Cabinet ne juge pas de la pertinence du fond du message de communication, mais plutôt de son efficacité, et de sa conformité par rapport à la réglementation en cette période pré-électorale. En période hors élections, le Cabinet porte plus intérêt au fond et au sens du message. En période pré-électorale, c'est plutôt la conformité qui est surveillée. 6. Selon vous, est-ce un temps particulier pour la communication de la collectivité en direction des habitants? Le dialogue est-il toujours possible? Bien entendu, le dialogue est possible. Mais il y a plusieurs choses. Un peu partout, j'observe aujourd hui une tendance très caractéristique. D'une part, les listes d opposition aux équipes sortantes ont tendance à se situer dans une posture et un discours d enfermement. «troptrop d habitants, trop d habitations...». Il y a aussi une tendance, une forme de «démagogie à tous les étages». Tous les opposants sont prêts à baisser les impôts, dans un contexte ou l'etat annonce pourtant de nouvelles baisses des dotations aux collectivités, encore plus sévères que celles qui sont déjà survenues, de l'ordre de plusieurs milliard d'euros. Dans ce contexte, comment imaginer une baisse des impôts locaux? Ce serait un danger considérable du point de vue de la prospective. Et pourtant, un peu partout, les propositions sont en totale contradiction avec cette perspective de baisse des ressources. Il y a une inconnue par rapport au réalisme des projets proposés. En parallèle de cela, il y a un candidat sortant, qui porte un bilan et qui connaît les contraintes énormes qui pèsent sur la faisabilité des projets. Il y a une véritable déconnexion des discours entre des équipes en place, qui sont marquées par le réel, et des alternatives, des propositions «horssol», empreintes de démagogie. Le deuxième élément à mon avis est difficilement mesurable. Il s'agit de la mise en question et de la représentativité et du poids des réseaux sociaux ; Ils relèvent, selon moi, «d'un microcosme, microcosmique». Quel est le poids de ces réseaux sociaux? Quelle est leur représentativité? Est-ce que cela va peser ou non sur les résultats? Ce sont des questions qui se posent. Et l'on se situe à mon avis dans une forme de communication «d'intoxication». Il faut donc compter sur l'intelligence des électeurs, et leur capacité à peser et évaluer les points positifs et les points négatifs, parmi tous ces discours, sur les véritables arguments de fond. Quoi qu'il en soit, les élus sortants se doivent d'avoir une communication très sérieuse sur le bilan, et des propositions étayées. 7
8 Témoignage d ancien AGCOM Maria REYX, aujourd hui chargée de communication à la Marie de Castelmaurou, est issue de la pormotion AGCOM 2004/2005. Elle témoigne ici de son expérience en tant que communicant d une institution publique et nous raconte comment la communication est gérée dans cette période délicate. Votre parcours est atypique J ai eu la chance de travailler dans des structures très différentes. Que ce soit dans le secteur privé ou public, à chaque fois j ai rencontré des personnes compétentes et motivées, qui m ont transmis leurs valeurs et m ont fait confiance. C est la base dans notre domaine. Qu est ce que vous aimez dans ce métier? Ce qui me plaît vraiment c est qu on ne s ennuie jamais. Autant dire que tous les jours j apprends quelque chose de nouveau. Vous êtes responsable de communication d une collectivité territoriale. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez? Dans la communication il faut être polyvalent et savoir adapter son message aux différentes cibles et collaborateurs pour répondre aux attentes et aux comportements rencontrés. 8 Par exemple, dans une mairie, les élus changent tous les 6 ans. Donc la stratégie de communication change. Il faut savoir s adapter et s améliorer, être force de proposition. Et convaincre. De plus, il faut toujours faire plus vite, mieux et avec moins de moyens. Comment gérez-vous la communication en période préélectorale? La communication en période préélectorale est bien définie par le Code électoral. En quelques mots, il faut respecter les grands principes : Neutralité Régularité Antériorité - Identité. Nous sommes obligés de veiller aux messages envoyés par tous les moyens et ce en fonction du calendrier électoral. Par exemple, pendant l année qui précède l élection municipale, les collectivités territoriales ont l interdiction de contribuer au financement de la campagne électorale d un candidat. Cette interdiction concerne entre autres les actions de promotion des actions réalisées ou toutes communications sur la gestion locale qui pourraient avoir un impact électoral. Mais aussi, pour les candidats sortants, il est interdit d utiliser les moyens humains et matériels de la commune pour la campagne électorale (personnel municipal, voiture de fonction, téléphone, photos, etc.). Les actions de communication mises en place par les collectivités peuvent néanmoins se poursuivre en évitant d apparaître comme des éléments de propagande en faveur de listes candidates. Comment éviter les dérapages pour ne pas favoriser le candidat élu en période préélectorale? Les élus jouent un double rôle : celle de représentant d un territoire et celle de personnalité qui souhaite être réélue. Ils doivent donc veiller à utiliser les moyens de communication propres à chacun de ces rôles, sans les confondre. La communication institutionnelle à destination des administrés et la communication politique au soutien de leur
9 candidature doivent faire appel à des moyens différents. Quant aux chargés de communication de la collectivité, ils ne doivent en aucun cas aider un candidat. Comment vous adaptez-vous aux changements dans votre structure en pleine période électorale? En tant que fonctionnaires, nous sommes au service des autres et promouvons une politique territoriale en faveur des habitants. Nous veillons au respect des règles imposées par la loi en matière de communication électorale. Le communicant territorial doit faire attention aux pressions exercées par les médias ou par les habitants qui se multiplient en cette période. En aucun cas il ne doit confondre son rôle avec celui des candidats. La rigueur et l intégrité sont les mots clé de notre métier. Quels conseils donneriez-vous aux Agcom pour la recherche d emploi? Envoyer un simple CV aujourd hui ne suffit plus. La recherche d emploi est un chemin plein d enseignements sur notre métier et sur nous-mêmes. Je vous conseille d aller à la rencontre des responsables de communication. Quand on va directement discuter avec ces personnes, on montre notre motivation et l intérêt qu on porte à la structure dans laquelle on postule. N hésitez pas à surprendre vos interlocuteurs, à sortir des sentiers battus. 9
10 Nous vous présentons ici les témoignages de quelques étudiantes de la promotion actuelle. Un grand merci à Marine, Julia et Carole, pour leur contribution ; elles nous apportent leur point de vue sur la communication publique en période préélectorale. La promo AGCOM 2013/ Que pensez-vous de la communication : La communication publique est une notion très large : débats publics, portes-paroles du gouvernement, communication des collectivités locales...c est une notion très riche mais également encadrée par de nombreuses contraintes : celle de la hiérarchie, du politiquement correct, des critiques des partis de l opposition etc.. Cependant, la communication publique est indispensable. En effet, les pouvoirs publics sont constitutionnellement censés représenter les citoyens, le secteur public doit donc s efforcer d être transparent et nouer un véritable lien entre ses actions et les citoyens d un : De mon point de vue, la communication publique est essentielle, qu elle soit politique, évènementielle, culturelle, sportive... Elle participe à la défense des valeurs portées par l ensemble des citoyens et accompagne ainsi l amélioration de la vie en communauté. Elle contribue également à développer l attractivité touristique et économique des territoires. La communication publique permet d informer les acteurs économiques, les acteurs culturels, les médias ainsi que l ensemble de la population des projets en cours et à venir. Elle est tout simplement un vecteur de dialogue avec les citoyens et de rassemblement autour de valeurs communes ; c est pourquoi elle me paraît primordiale. Elle représente un enjeu majeur pour les institutions publiques puisqu elle concourt à rendre compréhensibles leurs choix et leurs : La communication publique, donc institutionnelle, répond à un cadre juridique particulier en période de préélections. C est la raison pour laquelle la communication doit veiller à rester institutionnelle et non politique six mois avant le scrutin. 2. Comment le communicant public peut-il bien communiquer en période : Il faut avant tout que le communicant public respecte le cadre légal de la communication électorale au risque de se faire lyncher et d être sanctionné. Il doit par ailleurs savoir transmettre le message de son parti tout en s assurant l adhésion du plus grand nombre. Il ne doit donc pas trahir ses valeurs mais doit rester ouvert afin de toucher chaque : Le communicant public peut s exprimer sur le bilan politique du mandat en cours, sur tous les sujets : sportifs, culturels, urbains, économiques Il faut que le communicant reste prudent quant aux sujets politiques, il vaut mieux ne pas s exprimer que d entacher la campagne électorale en cours et mettre le candidat dans une position délicate. Le communicant public doit bien distinguer la communication institutionnelle de la communication politique. 10
11 @Carole : Le chargé de la communication institutionnelle peut communiquer sur le bilan du mandat écoulé. Les thèmes peuvent être variés et dans son périmètre d action : culture, éducation, urbanisme, logement, entre autres 3. Selon vous, quelles sont les difficultés rencontrées par les communicants publics dans cette période : Dans un premier temps, le cadre légal, comme dit précédemment, est un premier obstacle. Dans un second temps, je pense que les plus grosses difficultés sont de ne pas aller trop loin dans le dénigrement des concurrents, de rester fairplay, de faire face aux critiques, moqueries, imitations, aux ironies, aux diffamations et de toujours garder la tête haute, un discours honnête, ouvert et respectueux. La tentation d attaquer l opposition est : La principale difficulté en période pré-électorale est de ne pas évoquer les sujets politiques sensibles. Ils sont bien évidemment le centre de la communication politique en période pré-électorale, cependant, le communicant public doit s exprimer dans un cadre purement institutionnel. Comme les journalistes parlent au nom des médias, le communicant public doit s exprimer au nom de l institution concernée plutôt qu au nom du candidat. C est, il me semble, la principale : Les difficultés qui peuvent être rencontrées durant la période pré-électorale concernent les sujets politiques. Le candidat aux élections et en activité ne peut pas réagir dans les médias durant cette période, afin de respecter l équité entre tous les candidats aux élections. Le communicant doit donc orienter son message sur des thèmes purement institutionnels. 4. Quelles sont les qualités essentielles d un communicant : Les qualités essentielles selon moi sont la bonne compréhension de l univers politique, des institutions, des attentes et appréhensions des citoyens, l empathie, le respect, l anticipation, la subtilité. Il faut également être un bon orateur et fin dans sa : Un communicant public doit avant tout s informer puisqu information et communication se rejoignent. Il doit également rester prudent quant à la pression exercée par les médias lors de la période pré-électorale. Comme tous communicants, il doit disposer de qualités rédactionnelles et d une capacité d adaptation. Une compréhension des enjeux politiques est également essentielle. Pour résumé, je pense qu un communicant public doit être curieux, informé, attentif et avant tout passionné par son métier pour remplir au mieux ses : Les qualités essentielles d un communicant dans un service public doivent être la neutralité et la transparence. Un communicant reste informé des sujets d actualité locaux, régionaux, nationaux et internationaux. 11
12 L actu des AGCOM... 11ème édition de Concours de Courts à Toulouse : «Silence dans la salle, envoyez le magnéto!» Les 2 et 15 avril, venez voter pour vos courts préférés lors des projections publiques! Concours de Courts est de retour ce printemps pour sa 11ème édition. Le public est de nouveau invité à devenir jury le temps de deux projections publiques pour voter pour ses courts-métrages préférés les 2 et 15 avril Des projections gratuites et ouvertes à tous Quelques 350 talents du monde entier (Mali, Etats-Unis, Argentine, Canada, Espagne, Allemagne...) ont tenté leur chance et ont répondu à l appel à candidatures de la 11ème édition de «Concourts de Courts». Cette année encore beaucoup de films de qualité et beaucoup de créativité : films, documentaires, comédies, films d animation... Il y en aura pour tous les goûts. Le public, un jury à part entière Ces projections sont l occasion pour le public de découvrir ou redécouvrir le format original du court-métrage, d autres cultures, mais aussi de donner son avis sur la quarantaine de films sélectionnés par notre pré-jury de professionnels de l audiovisuel et de la communication. Lors de ces projections, le public joue un rôle primordial puisqu il est amené à voter pour ses films favoris, et à déterminer les 20 œuvres qui seront visionnées, jugées, et récompensées par le jury final. 11 années de courts-métrages Créé en 2003 à l initiative de Serge Regourd, Directeur du Master 2 professionnel «Administration et Gestion de la Communication» de l Université Toulouse 1 Capitole, le festival est devenu un rendez-vous incontournable du court métrage à Toulouse. La cérémonie de clôture, quant à elle, de déroulera le 23 mai 2014 au cinéma l ABC. Les films seront diffusés, le public votera pour son coup de cœur, et le jury remettra les prix aux vainqueurs. Un cocktail dînatoire clôturera l événement. INFORMATIONS PRATIQUES : Entrée libre et gratuite Mercredi 2 avril 2014 : 1ère projection 18h-20h/ 2nde projection 20h-22h Salle des Arts du Spectacle Ecole Supérieure de l Audiovisuel de Toulouse (ESAV) 56, rue du Taur Toulouse Pour plus d infos sur le concours : Internet : Twitter Facebook : concoursdecourtstoulouse Mardi 15 avril 2014 : 18h-20h Amphithéâtre Guy Isaac. Manufacture des Tabacs, Université de Toulouse 1 Capitole 21, Allée de Brienne Toulouse 12
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