NOTE DE SYNTHESE SCHEMA REGIONAL BOIS ENERGIE Décembre 2013

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1 NOTE DE SYNTHESE SCHEMA REGIONAL BOIS ENERGIE Décembre 2013 Midi-Pyrénées Bois a réalisé un «Schéma régional bois énergie», dans le cadre de sa mission bois-énergie soutenue par l Etat, l ADEME, la Région Midi-Pyrénées et l Europe au titre du FEDER, avec la collaboration du réseau régional des animateurs bois-énergie et de nombreuses entreprises et institutionnels du bois-énergie. Ce schéma vise à définir l état des lieux de la filière bois énergie (approvisionnement et productions), mais aussi à mettre en adéquation les futurs projets de chaufferies et la ressource. Ces éléments permettent d anticiper les besoins en termes de ressources bois et de structurer la filière. Les principaux résultats de cette étude sont les suivants : Etat des lieux (voir cartes en pages 4 et 5) 348 chaudières automatiques à biomasse solide (de 50 kw et plus) consomment l équivalent de tonnes de bois par an. La chaufferie à liqueurs noires dans le secteur papetier à Saint-Gaudens (31) représente 66 % de cette consommation totale de biomasse (les liqueurs noires sont un sous-produit de la fabrication de pâte à papier et sont considérées comme de la biomasse solide). Si l on sort cette chaufferie à liqueurs noires du champ d analyse, les 347 autres chaufferies représentent 264 MW de puissance et consomment l équivalent de tonnes de bois par an. Les chaufferies industrielles (principalement industries du bois et du papier) représentent un cinquième des 347 chaufferies mais 83 % des consommations de bois-énergie, dont 50 % est autoconsommé (approvisionnement par les produits connexes de l activité). Les chaufferies collectives et tertiaires représentent plus des deux-tiers en nombre de chaufferies, mais seulement 15 % des volumes de bois consommés. Néanmoins, elles sont les vitrines du bois énergie et permettent la structuration des filières commerciales d approvisionnement. 42 approvisionneurs en combustibles bois plaquettes et assimilés gèrent 19 plateformes de stockage (plus 6 approvisionneurs spécifiques granulé en vrac). Certains approvisionneurs se sont regroupés pour renforcer et pérenniser leur structuration comme les coopératives «Occitania Bio Combustible» et «Ariège Energie Bois Forêt». Au total, ce réseau d approvisionnement couvre l ensemble du territoire, il n y a pas de zone où de nouvelles chaufferies ne pourraient s implanter. Le prélèvement forestier total en région est de l ordre de 2,5 millions de m 3 par an (1,62 million de tonnes à 30 % d humidité), soit 45 % de l accroissement naturel. Le prélèvement forestier spécifique pour le chauffage automatique à bois est seulement de m³ (ou t.), soit 3 % de la récolte totale ; tout le reste du combustible pour le chauffage automatique est fourni par des produits connexes de l industrie du bois : liqueurs noires, écorces, copeaux, sciure, ainsi que par les déchets de bois. Développement à 5 ans Les projets de chaufferies collectives et tertiaires identifiés à ce jour représentent une consommation supplémentaire de t. de bois/an à échéance de 5 ans, donc une croissance de la consommation de t. supplémentaires en moyenne, chaque année. Le Schéma Régional Bois Energie s inscrit dans le cadre de la mission de promotion du bois-énergie menée par Midi-Pyrénées Bois, avec le soutien de :

2 Des projets de chaufferies industrielles sont identifiés, en région (et à proximité de la région lorsque leur approvisionnement concerne en partie Midi-Pyrénées). Les consommations unitaires des projets vont de à t./an. Chacun de ces projets reste entouré d une forte incertitude quant à sa réalisation, tandis que d autres peuvent se réaliser d ici 5 ans sans être connus aujourd hui. Cette incertitude ne permet pas de prévoir la demande supplémentaire, à échéance de 5 ans, pour les chaufferies industrielles, puisqu elle pourrait se situer n importe où entre 0 et t./an. De plus, une partie de cette demande pourrait se porter sur de la biomasse solide, hors bois (déchets agricoles et agro-alimentaires). Considérations sur la ressource Le développement de la filière bois énergie passe par l utilisation de plaquettes forestières et de plaquettes d élagage. En effet, la filière bois déchet ayant été fortement exploitée depuis l émergence de la filière bois énergie, son potentiel de développement est très limité ; de même, les connexes industriels sont déjà presque tous utilisés, soit par le bois-énergie, soit par les industries du bois. En région, le gisement forestier brut pour développer le bois énergie n est pas limitant, le prélèvement de plaquette forestière étant actuellement modeste. Toutefois la forêt régionale présente des obstacles importants à la mobilisation du bois, notamment le morcellement de la forêt privée, le manque de dynamisme d une partie des propriétaires forestiers, et l accessibilité (relief, desserte). En première approche et à échéance de 5 ans, l interprofession Midi-Pyrénées Bois indique une disponibilité assez facile de tonnes supplémentaires par an et, à condition de mesures favorables à la mobilisation du bois en général et du boisénergie en particulier, jusqu à tonnes/an. Le bois d œuvre reste le débouché le plus rémunérateur pour le gestionnaire forestier. Les propriétaires forestiers ont donc intérêt à diversifier leurs débouchés et n utiliser, pour le bois énergie, que les essences et qualités de bois les plus médiocres et les moins rémunératrices. Si cela contribue à préserver les différents débouchés du bois, cela implique aussi qu il est difficile d encourager les propriétaires forestiers à mettre en marché le bois-énergie, puisque sa rémunération reste très peu incitative. En conséquence, Midi-Pyrénées Bois indique que, dans un premier scénario prospectif, dans lequel le bois-énergie se développerait en générant t. de demande supplémentaire par an à échéance 2018, l approvisionnement pourrait être satisfait assez facilement. Dans un second scénario prospectif, avec t. supplémentaires par an à échéance 2018, l approvisionnement pourrait être satisfait à condition que des mesures soient prises pour favoriser la mobilisation du bois, tout en gardant une forte vigilance sur les conflits d usage de la ressource. Un troisième scénario prospectif, à hauteur de t. de demande supplémentaire par an, ne paraît pas réalisable sans déstabiliser gravement les filières bois déjà en place. La comparaison avec le Schéma Régional Climat Air Energie (SRCAE) montre que les objectifs de ce schéma à horizon 2020, ramenés à 2018 au pro-rata de la durée, correspondent globalement à ceux du scénario prospectif n 2. Il s agit d un niveau de progression très élevé, qui ne peut pas être atteint sur la seule poursuite de la dynamique actuelle. De plus, comme déjà mentionné, ce niveau de consommation nécessiterait des mesures importantes pour la mobilisation du bois, et une forte vigilance sur les conflits d usage de la ressource. MPB Synthèse du Schéma régional bois-énergie Page 2 sur 5

3 Midi-Pyrénées Bois attire l attention sur les projets qui ont une consommation unitaire nettement supérieure à t./an, car ils peuvent s avérer particulièrement déstabilisants pour les filières en place. Recommandations émises par Midi-Pyrénées Bois pour le développement du boisénergie Il faut encourager fortement les nouvelles chaufferies à recourir aux ressources supplémentaires, et non pas aux bois qui ont déjà des débouchés. Le développement du bois-énergie doit s inscrire dans le cadre de l utilisation rationnelle de l énergie. En particulier, la génération d électricité ne doit s envisager qu avec une valorisation complète de la chaleur produite. Le rôle de la «cellule biomasse» régionale est essentiel pour l instruction et le contrôle des plans d approvisionnement des projets de taille importante. Les principales mesures identifiées par l interprofession pour mobiliser davantage de ressource forestière relèvent de 5 axes : 1) Augmenter la surface de forêt gérée, notamment par l incitation à la réalisation de documents de gestion et à la réalisation des travaux prévus ; 2) faciliter les regroupements forestiers (mise en vente groupée, associations syndicales de propriétaires ) ; 3) utiliser plus de bois (en général), notamment par la création de nouveaux débouchés pour le bois d œuvre et par des mesures encourageant maîtres d ouvrages publics et privés à «penser bois» ; 4) Faciliter la desserte forestière et la mobilisation en zone de pente ; 5) adapter les itinéraires techniques de production de bois. En complément, les sources de bois non forestiers doivent être développées, notamment les taillis à courte rotation, la plaquette issue de l entretien de l espace (haies, élagage, parcs et jardins ) et celle d origine viticole et arboricole. Il est fortement souhaitable de mettre en place ces mesures pour développer la mobilisation de la biomasse forestière, ainsi que celle non-forestière, afin de se donner les moyens de répondre au développement futur du bois-énergie, et cela d autant plus que ces mesures présentent une inertie, c'est-à-dire qu elles mettront du bois-énergie sur le marché, non pas immédiatement, mais dans quelques années. Un niveau de prix de l ordre de 25 à 30 HT/MWh (soit 80 à 100 HT/tonne) entrée chaufferie est nécessaire pour permettre la production de plaquette forestière (hors situations particulières : petits volumes, fortes contraintes d accès ). Cela représente une évolution limitée par rapport aux prix actuels de la plaquette forestière ; en revanche, certaines ressources actuellement bon marché (déchets de bois, produits connexes de l industrie) pourraient voir leur prix augmenter nettement, pour tendre (à long terme) vers cette zone de prix. L optimisation de la logistique du bois-énergie est indispensable pour permettre cette montée en puissance : création ou extension de plateformes, complétées par le développement des livraisons en flux tendu et semi-tendu ; optimiser la praticité des silos de chaufferies, en vue de la livraison par semi-remorques à fond mouvant. Enfin, les animations bois-énergie doivent évoluer pour prendre en compte ces enjeux. Il s agit notamment de mieux suivre les projets bois-énergie de taille importante ; d accompagner la structuration de l approvisionnement ; de s assurer de l adéquation combustible-chaufferie en s appuyant sur le retour d expérience des chaufferies existantes, et enfin constituer et alimenter un observatoire régional du bois-énergie (recenser les chaufferies, les approvisionneurs et les consommations), dans le prolongement du présent schéma régional. MPB Synthèse du Schéma régional bois-énergie Page 3 sur 5

4 MPB Synthèse du Schéma régional bois-énergie Page 4 sur 5

5 Nota : les traits sur la carte constituent non pas des flux, mais des liens logiques : en vert : «fait partie du groupement» en orange : «plateforme utilisée par» MPB Synthèse du Schéma régional bois-énergie Page 5 sur 5