LES DIFFERENTES STRATEGIES QUI CONTRIBUENT A ASSEOIR UNE POSTURE DE LECTEUR ACTIF

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1 LES DIFFERENTES STRATEGIES QUI CONTRIBUENT A ASSEOIR UNE POSTURE DE LECTEUR ACTIF L'apprentissage de la lecture constitue un objectif prioritaire dans l'année du CP. Tout enseignant de CP s'interroge afin de proposer des activités d'apprentissage qui provoquent une entrée dans la lecture active. Qu'est-ce que lire? A quel moment commence l'apprentissage de la lecture? - au décodage? - à la reconnaissance de mots? - A l'entrée dans le sens? Que disent les instructions officielles? Que proposent les manuels? Qu'est-ce qu'un lecteur actif? Quelles stratégies rendent le lecteur actif? 1

2 1. L ACQUISITION DU PRINCIPE ALPHABETIQUE 1.1. Définition du principe alphabétique «La connaissance du principe alphabétique est la condition nécessaire à l'apprentissage de la lecture. Le principe alphabétique est la correspondance entre les phonèmes et les graphèmes. Le phonème est la plus petite unité sonore. Il est différent du son. Par exemple : dans «bol» et «col» la différence entreles mots se situe au niveau du phonème initial. Lorsque nous prononçons le son, nous disons «be» alors qu'il s'agit du phonème [b]). Un phonème est par nature imprononçable car extrêmement court. Le graphème utilise le code alphabétique pour transcrire le phonème.» Apprendre à lire,observatoire National de la lecture 2

3 1.2. Définition du code alphabétique Le code alphabétique est propre à chaque langue. L'alphabet français contient 26 lettres qui permettent de transcrire 36 phonèmes La complexité de la langue française Il y a des notions qui se construisent et d'autres qui s'acquièrent par la pratique de la lecture. Exemples : - la présence de lettres muettes («il sort») - la lettre T qui ne fait pas [t] mais [s] («attention») - la lettre S qui ne fait plus [s] mais [z] entre 2 voyelles («maison») - ER ou ET en fin de mot («jouer, jouet») - les différentes graphies du [in] : in, im, ain, aim, ein, en 3

4 2. LES COMPETENCES SELON LES INSTRUCTIONS OFFICIELLES Compétences attendues à la fin de l école maternelle : - distinguer les syllabes d un mot prononcé, reconnaître une même syllabe dans plusieurs énoncés - distinguer mot et syllabe Compétences attendues en fin de CP : -savoir qu'un mot est composé d'une ou plusieurs syllabes -être capable de repérer des graphies et des syllabes dans un mot -savoir qu'une syllabe est composée d'une ou plusieurs graphies -reconnaître et écrire la plupart des lettres de l alphabet - mettre en relation des sons et des lettres - différencier les sons -connaître les correspondances entre les lettres et les sons dans les graphies simples (exemples : f, o) et complexes (exemples : au, eau, ph) - faire correspondre les mots d un énoncé court à l oral et à l écrit «Dès le cours préparatoire, les élèves s entraînent à déchiffrer et à écrire seuls des mots déjà connus. L articulation entre lecture et écriture est indispensable à cet apprentissage. Cet entraînement conduit progressivement l élève à lire d une manière plus aisée et plus rapide (déchiffrage, identification de la signification).» Bulletin Officiel (hors série n 3, BO du 19 juin 2008) 4

5 3. CONSTRUCTION DE SEANCES 3.1. La discrimination auditive Dire si j'entends... Repérer un phonème commun à plusieurs mots Trouver des mots qui contiennent un phonème ou une syllabe donnés Comparer et trier selon les attaques et les rimes Ajouter ou supprimer un phonème selon les attaques et les rimes Comparer et localiser des phonèmes et des syllabes dans les mots (exemple : chasse à l'intrus) Phono, Goigoux Associer le geste au phonème selon la méthode Borel- Maisonny Associer un personnage au phonème selon la méthode des alphas 5

6 3.2. La discrimination visuelle A partir de mots A partir de phrases -Identifier la graphie d'un phonème -Manipuler des syllabes pour former des mots -Reconstituer une phrase donnée à partir de mots étiquettes -Former une phrase à partir de mots connus -Présentation du mot repère -Repérer une syllabe donnée -Repérer une syllabe commune à plusieurs mots -Lire des syllabes avec le nouveau graphème 6

7 3.3. La production d'écrit Vers les mots Assembler deux ou plusieurs graphèmes pour former des syllabes (exemple : le mécano des lettres) Vers les phrases Utiliser une banque de mots (sur un même thème, mots-outils) pour écrire une phrase Reconstituer une phrase donnée à partir de mots étiquettes Composer une phrase à partir de mots connus (étiquettes) Assembler des syllabes pour former un mot Ecrire des mots avec le nouveau graphème Associer le geste de l'écriture au phonème (dictée de phonèmes, de syllabes, de mots et de phrases) Compléter une phrase avec une amorce ou un texte à trous (ex : Dans ma boîte, il y a ; Ailleurs au même instant...) Ecrire une phrase à partir d'une image (Qui voit-on? Que se passet-il? Où? Quand?) Ecrire pour communiquer : la lettre au Père Noël, texte à trous 7

8 4. LES DIFFICULTES DES ELEVES Certaines difficultés peuvent faire barrage aux progrès. Une mauvaise transcription du mot peut être entrainée par, notamment : - la complexité du code alphabétique français (homophone, marque du pluriel, lettres muettes) - la perception auditive - les confusions graphèmes / phonèmes - la mauvaise prononciation - les accents régionaux - les problèmes d'audition - les différentes pathologies liées aux «dys..». 8

9 5. LES METHODES DE LECTURE «L appui sur un manuel de qualité est un gage de succès pour cet enseignement délicat. La lecture de textes du patrimoine et d œuvres destinés aux jeunes enfants, dont la poésie, permet d accéder à une première culture littéraire.» Bulletin Officiel (hors série n 3, BO du 19 juin 2008) L enseignant doit se sentir à l aise avec la méthode de lecture qu il utilise dans sa classe. 9

10 5.1. La méthode analytique Cette méthode s'appuie sur la découverte de l'écrit sans faire de lien avec la structure linéaire de la langue orale. Elle induit certaines difficultés inhérentes à cette séparation entre code oral, qui ne fera pas l'objet d'une analyse, et code écrit, considéré comme nouveau, autonome et distinct. En effet, cette méthode part des grandes unités écrites (le texte, la phrase) pour aller vers leurs composantes (le mot). Chaque phrase ou chaque mot est une entité qui a son identité propre et son sens associé. On privilégie des activités d'hypothèses sur le sens ; on découvre des mots, des indices. D'une certaine manière, c'est une approche qui construit des correspondances entre mots, phrases et sens : pour certains élèves cela va amener des difficultés. - La première vient de la saturation assez rapide de la mémoire, puisque la méthode impose la rétention de mots entiers ou de phrases. - Elle impose par ailleurs une perspective hypothétique sur le «sens» plus que sur la forme des textes, ce qui ne sera pas forcément facile à gérer pour l'enfant. Exemples de manuels utilisant la méthode globale : Mika, Chut, je lis, Rue des contes 10

11 5.2. La méthode synthétique La méthode synthétique impose la découverte et la compréhension du principe alphabétique, ce qui peut paraître très abstrait. Il s'agit de comprendre qu'il existe un mécanisme de correspondance arbitraire mais relativement régulier entre les unités de la langue orale et celles de la langue écrite. Pour certains enfants, ces liens - purement formels - ne prennent pas «sens» et ils rencontreront des difficultés avec les irrégularités qui naissent du passage de l'oral à l'écrit ou l'inverse. Il faut une pratique fréquente, donc un peu lassante et mécanique, ce qui peut rebuter certains élèves. C'est d'ailleurs l'un des reproches faits à cette démarche de décodage - encodage : c'est ennuyeux. Les étapes de fusion et de combinatoire ne sont pas beaucoup moins abstraites. Les élèves sont amenés à lier certaines unités minimales en unités plus grandes, les syllabes, puis en mots. En termes simples, la méthode synthétique et les démarches qui l'exploitent paraissent, aux yeux de certains, très (trop) artificielle. Exemples de manuels utilisant la méthode synthétique : Taoki et compagnie, Léo et Léa, Un monde à lire, 11

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13 5.3. La méthode mixte La démarche mixte conjointe propose une entrée simultanée dans l'écrit par des activités relevant des méthodes analytique et synthétique. Elles sont littéralement mises en concurrence dans la représentation que l'élève essaie de se construire de la lecture. La méthode mixte, pour devenir efficace, nécessite de la part de l'enseignant une parfaite connaissance et une bonne maîtrise des deux méthodes qu'elle rassemble. Exemples de manuels utilisant la méthode mixte : à l école des albums, lecture tout terrain a. Les difficultés des élèves - La lecture par la voie directe : la mémoire - La lecture par la voie indirecte : le principe alphabétique 13

14 L appui sur un manuel de qualité est un gage de succès pour cet enseignement délicat. La lecture de textes du patrimoine et d œuvres destinés aux jeunes enfants, dont la poésie, permet d accéder à une première culture littéraire. 14

15 6. LIRE, C EST COMPRENDRE «Savoir déchiffrer et reconnaître la signification des mots ne suffit pas pour lire une phrase ou un texte ; les élèves apprennent aussi à prendre appui sur l organisation de la phrase ou du texte qu ils lisent. Ils acquièrent le vocabulaire et les connaissances nécessaires pour comprendre les textes qu ils sont amenés à lire.» cf. BO, HS n 3, 19 juin La compréhension littérale ou immédiate C est comprendre les informations ou les idées données de façon explicite par l auteur dans un texte. La tâche consiste à EXTRAIRE, c est-à-dire à repérer les informations, les idées ou les situations apparaissant clairement dans le texte. Exemples : - répondre à des questions - renseigner un QCM 6.2. La compréhension globale C est comprendre l idée générale d un texte. La tâche consiste à SYNTHETISER, c est-à-dire à dégager l essentiel d un texte. Exemples : - résumer le texte en 2 ou 3 phrases - donner un titre au texte 15

16 6.3. Les inférences et l anticipation, essentiellement à l oral en CP C est comprendre les informations implicites supplémentaires. Le lecteur les découvre par déduction. La tâche consiste à DEDUIRE, c est-à-dire à trouver les informations qui ne sont pas clairement exprimées dans le texte. Exemples : - répondre à une question dont la réponse n est pas littéralement formulée dans le texte - faire appel à ses connaissances dans tous les domaines 16

17 Projet de lecteur Connaissances des fonctions des écrits Conceptualisation de la langue Lecture d'apprenti C R Facteurs linguistiques et encyclopédiques favorisant la compréhension Facteurs de développement des capacités d'identification C : compréhension R : reconnaissance des mots Mise en relation des informations 17

18 C L R Mise en relation des informations L : lecture C : compréhension R reconnaissance des mots L apprenti lecteur en difficulté, A. Ouzoulias, Retz 18

19 6.4. Les difficultés du lecteur - Les connaissances sur la langue : phono, vocabulaire, syntaxe - Les connaissances sur le monde : les structures affectives de l élève Bibliographie : o Apprendre à lire,observatoire National de la lecture o L apprenti lecteur en difficulté, A. Ouzoulias, Retz o PHONO, Goigoux o BO, HS n 3, 19 juin

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