Emploi, activité, exclusion : la préférence française pour le chômage
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- Louise St-Jacques
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1 Emploi, activité, exclusion : la préférence française pour le chômage Jean-Luc Outin Centre d Economie de la Sorbonne Comment accompagner à l emploi les personnes en précarité FNARS, 30 mai 2013
2 Plan Quelques éléments pour caractériser la crise économique actuelle Le marché du travail et ses transformations de long terme Les conséquences sociales Inégalités et pauvreté Les référents de l action publique
3 Crises Crise économique et rythme de croissance (source Ofce) Crise financière de l automne 2007 engendre une dynamique récessive En France : Recul cumulé du PIB de 3,4% entre le printemps 2008 et la fin 2009 Baisse de l emploi en partie amortie par baisse de la productivité du travail Politiques économiques de relance Retour momentané de la croissance Déficits et endettement publics Assainissement budgétaire (engagements européens / pressions marchés financiers) Arrêt de la croissance (+0,2% en 2012) Impact d autant plus négatif qu il est mené de manière générale en Europe Crise et régimes de croissance d un «capitalisme fordiste» = «Trente glorieuses» de 1945 à 1975 Quatre piliers institutionnels pour assurer croissance et plein emploi Ralentissement de la croissance et inflation début des années 70 : chute profits des entreprises à un «capitalisme actionnarial» Changement de cap des politiques économiques : assurer stabilité monétaire Partage de la valeur ajoutée en faveur des entreprises Libéralisation du système financier : rôle accru des marchés financiers/ des investisseurs institutionnels pour financer les entreprises Une crise, des crises? Champs et temporalités multiples : emploi, logement, protection sociale, etc.
4 Marché du travail Activité: renouvellement des ressources en maind'œuvre Emploi: Homogénéisation et diversification Chômage: Augmentation et diversification Porosité entre ces états : phénomènes de halos Niveaux / Flux Inégalités
5 Ressources en main-d'œuvre entre 1975 et 2010 (source Insee, champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes de 15 ans-64 ans) Forte croissance absolue + 7, 7 millions d actifs de 15 à 64 ans Faible croissance relative le taux d activité global de la population des ans augmente peu(de 68,5% à 70,5%) Fort renouvellement évolution de la structure de la population active Forte polarisation génération des ans
6 Taux d activité des ans de 1975 à 2010, selon le sexe (H, F, T) (source Insee, champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes de 15 ans-64 ans) 90,0 80,0 70,0 60,0 50,0 40,0 30,0 20,0 10,0 0, H ans F ans E ans
7 Taux d activité des femmes de 1975 à 2010 selon l âge (source Insee, champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes de 15 ans-64 ans)
8 Evolution du nombre d emplois de 1980 à emploi total en milliers
9 Evolution du lien entre croissance économique et niveau d emploi Entre 1986 et 1995 PIB = +2,2% en moyenne annuelle Emploi = +0,3% Entre 2001 et 2005 PIB = + 1,6% en moyenne annuelle Emploi = + 0,5% En 2009 PIB = -3,1% Emploi = -1,4%
10 Formes de l emploi Diversification des formes de l emploi selon : Nature du contrat de travail Durée du travail Modes de rémunération Représentation «précarité» différente selon mode d appréhension en stock : stabilité de l emploi très largement majoritaire en flux :précarité de l emploi très largement majoritaire Catégories de main-d œuvre : H/F ; Jeunes/adultes, qualif/non qualif
11 Statut des emplois en 2011 (source Insee, enquête emploi 2011) CDI : 76,4% H = 74% ; F = 79% Temps partiel : 17,9% H = 6,8% F = 30,0%
12 Formes particulières d emploi (source Insee, champ France métropolitaine, personnes de 15 ans et plus)
13 Formes particulières d emploi chez les jeunes ans (source Insee, champ France métropolitaine)
14 Chômage Niveau Le chômage et son halo Durée et récurrence Couverture sociale Inégalités selon les catégories de main-d œuvre et les territoires Sous emploi Chômage partiel, chômage technique, etc. Personne ayant un emploi à temps partiel et désirant travailler plus d heures
15 Taux de chômage et de sous-emploi au sens du BIT en moyenne annuelle (source Insee, champ : France métropolitaine)
16 Taux de sous-emploi dans l emploi total selon le sexe entre 1990 et ,0 10,0 8,0 6,0 4,0 2,0 0, (*) Femmes Hommes Ensemble
17 Niveau et ancienneté de chômage en février 2013 (source Pôle Emploi, France métropolitaine) Demandeurs d emploi fin de mois Catégorie A : (+ 10,8% sur un an) Catégories A B C : (+9,8% sur un an) Entrées au cours du mois : (dont 31% fin Cdd, interim) Ancienneté 482 jours (+ 19 jours sur un an) 39,8% inscrits depuis plus d un an (1,873, + 14,7%) 45% depuis deux ans et plus ( ) 27 % depuis trois ans et plus
18 Chômage et activités réduites (sources PE, Dares, Insee) En février 2013 : 1,5 million des DE inscrits (cat A,B,C) ont exercé une activité réduite soit 32% des DE(contre 17% en 1996) Activité réduite tend à diminuer lorsque la conjoncture se dégrade et inversement (lien avec intérim et contrats courts) Forte rotation de la population (20% par mois) Plus fréquentes chez indemnisables que non indemnisables DE en activité réduite / salariés du privés inscrits à PE niveau d études plus élevé, plus qualifiés. Femmes, personnes d âges médians, vivant en couple, avec enfants à charge Emplois précaires, CDI à temps partiel, trajectoires instables (allers-retours entre emploi et non emploi)
19 Chômage et couverture sociale en janvier 2013 (source Pôle emploi) DE indemnisés (A,B,C, D,E), hors alloc formation) : 49,2% régime d assurance : 41,6% (+ 8,9% sur un an) régime de solidarité : 7,6% (+ 16,9%) Non indemnisés : 40% <30 ans Le rôle du RSA DE (A, B, C) ont un droit payable au RSA 18,4% des DE cat A (+ 13,6% ) 15,7% des DE cat A, B, C ( + 12,7%) 68,2% RSA socle (+ 15,9%) 18 % RSA activité
20 Pauvreté et interventions publiques Quelle mesure pour un phénomène multidimensionnel? Crise et pauvreté extension intensité réversibilité Nouveaux référents de l action publique Incitations Accompagnement
21 La pauvreté monétaire à différents seuils (source Insee, EFRS) Taux de pauvreté relative de 1996 à 2010 Baisse puis augmentation lente amorcée avant la crise Seuil à 60% (964 ) : 13,5% à 14,1% 8,6 millions de personnes en 2010 Seuilà50%(803 ):7,2%à7,8% 4,7 millions de personnes Seuil à 40% (642 ) : 3,5% en ,3 millions de personnes
22 Pauvreté monétaire et/ou pauvreté en conditions de vie (source Insee) En 2009, seuls 5% des ménages cumulentles deux formes 20% des ménages touchés par l une oul autre dimension (12,4 millions) 13,5% 5% 12,6%
23 Dynamiques de la pauvreté Conséquences individuelles et collectives différentes si pauvreté = état transitoire état permanent état récurrent état transmis Entre 2003 et % des personnes ont connu pauvreté monétaire au moins une fois 50% pauvres une seule année 12% pauvres sur toute la période
24 Crise économique et pauvreté Différents canaux de diffusion de la crise Arrêt embauche, chômage partiel, fin intérim, licenciements, réduction part variable rémunération Différents mécanismes d amortissement PS ; mesures exceptionnelles, Impact progressif Extension après 2009 (txpauvreté + 0,5 pt) Intensification antérieure, s accentue après 2009 Réversibilité? Extension chômage de longue durée Extension emploi précaire Fragmentation sociale : plusieurs trajectoires des allocataires du RSA (maintien durable, rotation, transition)
25 Les référents de l action publique Nature des politiques sociales Politiques indemnitaires Politiques actives Droits et devoirs / contrepartie Efforts partagés / échange marchand Individu / collectivité Incitations et accompagnement Incitations : Rationalité des agents Instabilité des situations individuelles Accompagnement : Dimensions : prof, sociale, socio-prof Système d acteurs : coopération et représentations
26 Conclusion Dynamique économique et compromis sociaux Quelles formes de partage du travail? Dualisation, fragmentation ou transitions? Les acteurs Les entreprises et l Etat face aux coûts sociaux des mutations Le tiers secteur et les nouvelles formes d intervention Innovations et instrumentalisation
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