LE SOL ET LA PLANTE. plantes qui y poussent.
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- Mathieu Audy
- il y a 7 ans
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1 LE SOL ET LA PLANTE La structure, la texture et la teneur plantes qui y poussent. en éléments nutritifs d'un sol ont un impact sur la croissance des Le sol peut être léger et sablonneux ou lourd et argileux. Ces différences agissent sur la capacité de la plante à développer ses racines afin de prélever eau et éléments nutritifs nécessaires. Elles conditionnent également l'aptitude du sol à retenir cette eau et les différents éléments minéraux indispensables aux plantes. Pour élaborer la matière végétale dont elle est faite, la plante utilise : 1 Du Carbone et de l'oxygène tirés de l'atmosphère grâce à la chlorophylle des feuilles. 2 De l'eau puisée dans le sol par les racines. 3 Des Sels minéraux dissous dans cette dernière absorbés en quantités importantes : azote, acide phosphorique, potasse, chaux, magnésie et soufre. La plante utilise aussi, dans une moindre mesure des oligo-éléments qui entrent dans la composition des tissus, végétaux : Fer, Zinc, Manganèse, Cuivre
2 L azote (N) participe au développement du feuillage, de la partie aérienne et stimule la croissance. L acide phosphorique (P) régule la circulation de la sève, favorise l accumulation des substances de réserves (sucres, amidon ) et améliore la résistance aux maladies. La potasse (K) aide à la mise à fruits, la floraison, consolide les tissus. Il existe aussi des animaux et des champignons qui améliorent le développement des plantes. C'est le cas des mycorhizes, champignons symbiotiques qui s installent sur les racines et leur permettent de prélever plus efficacement l'eau et les éléments nutritifs. Les mycorhizes sont visibles dans le sol sous forme de minuscules filaments mycéliens attachés aux racines ou de fructifications poussant à la base de la plante. De même, des bactéries sont capables de fixer et transmettre l'azote à la plante en s'installant sur ses racines. Si on laisse ces dernières en terre une fois la récolte achevée, elles amélioreront la teneur du sol en éléments nutritifs pour les cultures suivantes. Invisibles à l'œil nu, elles se manifestent par des nodosités au renflement distinct apparaissant sur les racines (pois et haricot) : le jardinier qui pratique la rotation des cultures les intégrera en alternance avec d'autres légumes, pour accroître sa production. Azote, phosphore et potasse peuvent être présents dans le sol en quantité insuffisante : sol pauvre, appauvrissement dû aux cultures. Ces trois éléments majeurs sont interdépendants et se complètent mutuellement. Leur présence simultanée en quantité suffisante est indispensable à une végétation harmonieuse. L'expérience montre que l'importance du rendement est déterminée par l'élément qui figure en plus petite quantité. Il ne sert donc à rien d'apporter l'un d'eux si les autres n'existent pas en proportions équilibrées. C est l élément le moins présent qui détermine le niveau de fertilité. Il arrive aussi que la quantité anormalement élevée d un élément nutritif compromettre l assimilation d un autre. Citons le cas des tomates nourries à l engrais enrichi en potassium : leurs récoltes augmentent, mais elles peuvent développer une carence en magnésium, trahie par le jaunissement des feuilles âgées. La capacité de la plante à assimiler correctement les éléments nutritifs du sol dépend aussi grandement du ph de ce dernier. Par exemple, un sol au ph élevé (alcalin, calcaire ou crayeux) bloquera le fer et le manganèse. En règle générale, dans un sol alcalin, la plupart des oligoéléments sont toujours moins disponibles que dans un sol acide ou neutre. À l'inverse, dans un sol au ph bas (sol acide), les plantes souffriront d une carence en magnésium. Analyser la terre de son jardin, permet de connaître la teneur en éléments nutritifs et le ph du sol afin d'estimer la valeur agronomique de la terre. Atelier Les Engrais -04/15- page 2 de 6
3 LES ENGRAIS DANS LE SOL : MODE D ACTION L azote organique contenu dans l'humus ou dans les engrais d origine animale ou végétale n'est pas directement utilisable par les végétaux : il doit être transformé par les micro-organismes du sol, d'abord en azote ammoniacal, puis finalement en nitrate seuls assimilables par les plantes (sauf en ce qui concerne celles de la famille des légumineuses, capables de fixer directement l'azote de l'air). L effet des nitrates absorbés tels quels est immédiat et leur application se traduit aussitôt par un «coup de fouet» stimulant la croissance. Toutefois, ces sels sont très solubles et se trouvent rapidement entraînés par les eaux d'infiltration hors de portée des racines s'ils ne sont pas captés par celles-ci : il ne faut donc les employer que pendant la période de végétation active et au fur et à mesure des besoins des plantes. L action des engrais à azote organique ou ammoniacal est au contraire différée tant que dure leur transformation en nitrates. Par contre, sous ces formes, l'azote est retenu par le pouvoir absorbant du sol. Ces engrais doivent donc être enfouis en automne ou en hiver. Leur effet se manifeste ensuite progressivement au fur et à mesure de leur mutation en nitrates, dès qu'une température suffisamment élevée permet aux ferments d'exercer leur activité. Les réserves du sol en azote évoluent ainsi en permanence et il faut les renouveler chaque année pour compenser les prélèvements des récoltes et les pertes par infiltration. Par contre acide phosphorique et potasse restent énergiquement fixés par le pouvoir absorbant du sol dans la couche de terre où ils ont été localisés. Il est ainsi possible d'en constituer un stock de réserve que les plantes exploiteront au fur et à mesure de leurs besoins. Cet excédent est d'ailleurs indispensable, car la terre retient fortement ces éléments et ne les cède aux racines que si elle en est suffisamment saturée. Cette provision d'acide phosphorique et potasse, enfouie au bêchage d'automne ou d'hiver s'appelle «fumure de fond». Atelier Les Engrais -04/15- page 3 de 6
4 LES ENGRAIS SOUS QUELLE FORME? LES ENGRAIS ORGANIQUES Ils sont d'origine végétale ou animale : fumier, compost, corne broyée, sang séché, guano, poudre d'os, arêtes de poissons, algues, cendre de bois. Certains renferment azote, acide phosphorique et potasse ainsi que des oligo-éléments : ce sont alors des engrais complets, mais leur teneur en éléments fertilisants est peu élevée sauf exceptions. Ils doivent subir une transformation par les micro-organismes du sol, avant d'être rendus assimilables par les plantes, notamment en ce qui concerne l'azote. Leur effet n'est donc pas immédiat, mais il est généralement progressif et prolongé. Enfin la décomposition des engrais organiques végétaux fournit de l'humus La meilleure utilisation des engrais organiques est leur incorporation au compost, dont ils augmentent la valeur fertilisante et au sein duquel ils subissent une «prédigestion» favorable à leur action. LES ENGRAIS MINERAUX Les engrais minéraux peuvent être de deux sortes : - soit provenant de gisements naturels (potasse, phosphate), - soit issus de l'industrie chimique, ce qui est de loin le plus courant. Ils apportent à la plante des éléments minéraux directement assimilables. Ils ont donc une action rapide. Les engrais minéraux simples apportent un seul élément à la fois : engrais azotés, phosphatés et potassiques. LES ENGRAIS COMPOSES A côté des engrais simples qui renferment chacun un élément fertilisant (exceptionnellement 2), on trouve dans le commerce des engrais composés (mélange ou combinaison des précédents) qui permettent d associer acide phosphorique et potasse soit par deux (engrais binaires) soit tous ensemble (engrais tertiaires ou complets NPK). La composition des engrais complets est indiquée par trois chiffres qui désignent respectivement le pourcentage d'azote (N), acide phosphorique (P) et potasse (K) qu'ils renferment. Ainsi une formule N.P.K , désigne un engrais qui renferme 7 kg d'azote, 14 kg d'acide phosphorique et 10 kg de potasse. Atelier Les Engrais -04/15- page 4 de 6
5 LES ENGRAIS VERTS On appelle ainsi des plantes que l'on cultive spécialement dans le but de les enterrer sur place par un labour. Elles se décomposent alors dans le sol après avoir absorbé et transformé en matière végétale vivante, génératrice d'humus, les reliquats d'éléments fertilisants subsistant après les récoltes précédentes. Les espèces les plus utilisées sont : phacélie, moutarde, vesce... Les plantes sont semées, puis détruites mécaniquement ou par le gel, avant d'être incorporées au sol. Ces espèces doivent être à développement rapide pour occuper le terrain le moins longtemps possible. Vous pouvez les semer en août-septembre, aussitôt après l'enlèvement des premières récoltes (Pois, Haricots, Pomme de terre, etc.), et après un griffage ou un labour superficiel. Dans un potager bien conduit, la culture des engrais verts doit être systématiquement pratiquée sur toute parcelle de terre libérée assez tôt pour les recevoir. Cette technique s intègre dans le principe de rotation des cultures. LES ENGRAIS «BIO» Ces engrais naturels (engrais organiques, engrais minéraux) sont élaborés à base de matière première végétale, minérale ou animale. Les engrais bio spécifiques sont des mélanges complets équilibrés, très rigoureusement dosés contenant tous les constituants nécessaires au cycle de la plante. De plus en plus sollicités dans l agriculture bio, les engrais naturels possèdent de nombreux avantages. Ils favorisent les qualités nutritives du sol en le protégeant de l érosion naturellement. L azote (N) contenu dans ces engrais est d origine organique, le phosphore (P) provient de phosphates naturels. La potasse (K) est généralement apportée par la vinasse de betterave. EN GUISE DE CONCLUSION Risques de l'engrais chimique En contrepartie de leurs avantages, les engrais chimiques comportent des risques. La terre s'appauvrit Les engrais chimiques de synthèse sont directement assimilés par les végétaux. On court-circuite en quelque sorte le lent processus par lequel les engrais organiques se décomposent sous l'action de micro-organismes. Ce processus n'étant plus sollicité, la terre ne «travaille» plus, sa vie microbienne n'est plus alimentée et s'éteint peu à peu. La terre s'appauvrit jusqu'à devenir stérile. L'utilisation d'engrais chimique entraîne des risques de pollution La concentration du sol en produits chimiques (engrais et produits de traitements) est souvent plus importante dans les jardins des particuliers que sur les terres agricoles! Les fabricants d'engrais ont Atelier Les Engrais -04/15- page 5 de 6
6 souvent tendance à préconiser des doses généreuses, que les jardiniers, croyant bien faire, dépassent encore. Vers une utilisation raisonnée des engrais chimiques Dans les jardins, il serait préférable de privilégier d'abord les engrais organiques gratuits ou presque (compost, fumier, engrais vert), puis les engrais naturels du commerce, et de ne recourir aux engrais chimiques que de façon exceptionnelle. Les engrais organiques Les engrais organiques constituent la base de tout programme de fertilisation de fond, avant d'avoir recours aux engrais minéraux. Ils présentent deux avantages : Ils libèrent les éléments nutritifs assimilables par la plante par minéralisation progressive, évitant ainsi les risques de lessivage. Certains d entre eux, d origine végétale, contribuent à enrichir le sol en matières organiques, comme un amendement (engrais vert, compost, fumiers ) Les engrais minéraux Avant d'utiliser un engrais minéral chimique: Assurez-vous sur l étiquette qu'il est homologué (Norme française NFU à 42004, ou norme CE) et vérifiez les teneurs garanties pour chaque élément fertilisant, exprimées en % du poids ou du volume de produit. Assurez-vous de respecter scrupuleusement les doses recommandées pour éviter la fragilisation et les brûlures sur les plantes et bien sûr la pollution des milieux. Engrais organique ou minéral? Le jardinier raisonnable donnera la priorité aux engrais organiques. Attention cependant à ne pas diaboliser les uns et à sous-estimer l'impact environnemental des autres : il existe aujourd'hui des engrais minéraux chimiques «retard» dont l'enrobage permet une libération progressive de leurs éléments nutritifs. Ils contribuent à limiter les risques de lessivage, alors qu'un surdosage d'engrais organique liquide, comme par exemple le lisier, pourra conduire à une pollution des eaux. Une minéralisation d un apport excessif d azote organique rend les plantes plus sensibles aux maladies. L excès d azote est également contraire à la qualité organoleptique (goût) des fruits et légumes. Atelier Les Engrais -04/15- page 6 de 6
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