La lettre de Forêts Sauvages

Dimension: px
Commencer à balayer dès la page:

Download "La lettre de Forêts Sauvages"

Transcription

1 naturalité n 15 - Avril 2015 La lettre de Forêts Sauvages Edito Dans notre dernière lettre, nous avions évoqué le Parc National suisse, véritable icône de la naturalité assumée dans notre vieille Europe. Dans ce numéro, Jean-Claude Génot nous emmène dans le Parc National de Yellowstone, autre exemple, mais cette fois aux dimensions du continent américain. Et en France, direzvous? La mise en place d espaces de naturalité reste encore très timide, même au sein des parcs nationaux. Alors prenons comme un signe très positif les acquisitions de forêts naturelles laissées en évolution libre dans le Parc National des Cévennes. Une remarque toutefois, que ce soit dans l exemple suisse ou celui des USA, dans les deux cas, les retombées économiques se chiffrent en dizaine de millions de dollars par an. La naturalité rapporte beaucoup. C est normal, elle ne coûte rien! Pas de frais de fonctionnement puisque le seul fonctionnement est naturel et donc gratuit! Bonne lecture Gilbert Cochet

2 2 Naturalité Lettre n 15 J.C. Génot Sommaire Hauts Faits gl acquisition de deux forêts vouées à la libre évolution dans le Parc national des Cévennes /p. 3 En direct du front gl île de Hans /p. 5 «IF» Les indignés de la forêt gcompiègne, l agonie d une forêt /p. 6 Hauts lieux gle parc national de Yellowstone : la nature sauvage comme monument historique /p. 7 Pensées sauvages gen interrelation. /p. 13 grenouer avec le sauvage : une exigence éthique. Sur les traces de la pensée sauvage (1ère partie) /p. 14 gles mots pour le dire /p. 17 Bloc-notes gvu pour vous /p. 18 glu pour vous /p. 19 gle bêtisier /p. 19 Nous avons besoin de vous /p. 20 Naturalité Lettre éditée par Forêts Sauvages 4 rue André Laplace, Le Puy-en-Velay. Courriel : contact@forets-sauvages.fr Site web : Directeur de la publication : Gilbert Cochet. Rédacteur en chef : Jean-Claude Génot. Comité de rédaction : Pierre Athanaze, Bernard Boisson, Gilbert Cochet, Caroline Druesne, Jean-Claude Génot, Jean Poirot. Conception graphique : Bertrand Dubois. Remerciements à l ensemble des auteurs et contributeurs dont Stefan Alzaris, Eric Bas, Bernard Boisson, Grégoire Gautier et Emmanuel Hussenet. Photo de couverture : La rivière Yellowstone J.C. Génot h Forêt spontanée dans les Vosges du Nord. Naturalité est optimisée pour être diffusée par voie électronique et lue à l écran (Affichage / Mode Plein écran), pour une empreinte papier minimale. Lettre éditée avec le soutien financier du CPIE de l Oise.

3 3 Naturalité Lettre n 15 Hauts faits Hauts faits L acquisition de deux forêts vouées à la libre évolution dans le Parc national des Cévennes Approuvée en novembre 2013 après un long travail de concertation avec le territoire, la charte du Parc national fixe ses orientations pour les 15 années à venir. Dans sa carte des vocations, elle a désigné plus de 9000 ha de forêts dont la gestion recherchée est la libre évolution. L établissement public du Parc national des Cévennes, en partenariat avec l Office national des forêts, les collectivités territoriales et les propriétaires privés, veille à préserver ces forêts remarquables à travers des outils contractuels ou en dernier recours par des acquisitions foncières. Le bois noir : une des plus belles sapinières du Mont Lozère. i Dans le cadre de cette politique le conseil d administration du Parc national des Cévennes a approuvé l acquisition à l amiable de deux forêts privées à haut degré de naturalité : Le bois noir, situé sur le versant nord du mont Lozère (commune d Altier) est constitué en grande partie d une magnifique sapinière, l un des rares peuplements de sapins qui n est pas issu de reboisement. Par ailleurs, elle est fréquentée par un couple d aigles royaux G. Grégoire

4 4 Naturalité Lettre n 15 Hauts faits qui trouve toute la quiétude qu il recherche habituellement dans des secteurs de falaises. Recouvrant une surface de 132 ha, elle fait partie d un des plus vastes ensembles de forêts anciennes du territoire. Les forêts anciennes de grandes surfaces sont très rares dans les Cévennes compte tenu de l importance de l activité pastorale il y a encore 150 ans, ce qui justifie encore plus l intérêt de cette forêt privée. Cette acquisition fait suite à une proposition des anciens propriétaires qui souhaitaient s assurer de la préservation de leur forêt. M. Roussel La forêt du Sapet couvre 190 hectares et a un très grand intérêt écologique. Cette forêt privée est située sur la partie occidentale du mont Lozère (communes de Lanuéjols et de Saint-Etienne-du-Valdonnez) et accueille une belle population de grand tétras ainsi qu une des plus vieilles sapinières du territoire. Sachant le Parc national des Cévennes intéressé par cette forêt l ancien propriétaire l a contacté lorsqu il a pris la décision de vendre. Cette décision des acteurs du territoire représentés au conseil d administration marque ainsi un pas décisif dans la constitution d un réseau de forêts en libre évolution. Grace à l action conjointe du Parc national des Cévennes pour des forêts privées et de l Office national des forêts pour certaines forêts publiques cette vocation est aujourd hui assurée sur plus de ha. Le chemin à parcourir pour atteindre les objectifs de la charte est encore long mais la dynamique est lancée! n Grégoire Gautier La sapinière du Sapet est confinée sur des pierriers de granites où elle trouve des conditions favorables vis-à-vis de la concurrence du hêtre et des coupes d exploitations.

5 5 Naturalité Lettre n 15 En direct du front H. Melling En direct du front L île de Hans il île de Hans. À mille kilomètres du pôle Nord, au confluent entre le chenal de Kennedy et la mer de Lincoln mer la plus froide de notre hémisphère l île Hans a un rôle singulier. Elle est, pour les scientifiques, un point d observation exceptionnel des dernières banquises pluriannuelles dont dépend l avenir de nos climats ; pour les états-majors, elle est un point stratégique pour le contrôle de la route maritime qui conduira prochainement au Pôle. Pour les pétroliers et compagnies marchandes, enfin, elle est le point de passage obligé de leurs futurs transits. Le Canada et le Danemark s en disputent la propriété sans comprendre que pour le monde, l île Hans représente l un des derniers espoirs d empêcher l irréparable destruction des équilibres climatiques. Aux revendications territoriales d un autre temps, à ce passage en force des nations qui cherchent à s approprier ce qui devrait relever du bien commun, l île Hans oppose l idée d une communauté virtuelle unie par la nécessité de conserver une planète habitable et d interroger le droit international sur la question des milieux naturels sensibles. Nul peuplement effectif l île est inhabitable nulle administration ni même tentative pour instaurer un système idéal. L île Hans est une intention, un principe. L île Hans est un repère. Elle incarne la conscience qui nous met en mouvement et que nous partageons tous. La nature est morcelée. La division du territoire naturel est l un des premiers objectifs des forces civilisatrices. L Arctique ne souffre pas de ce quadrillage. Ce qui entrave sa protection, c est la distance physique qui nous en sépare, et non son morcellement. L homogénéité territoriale est l un des principaux caractères de ce milieu, une autre est son rôle de moteur des courants océaniques et de gardien des climats dont tous les autres milieux naturels dépendent. Le projet Hans, île universelle, a pour ambition de focaliser en un seul et unique point l ensemble des appels émis au non de la nature et de la dignité humaine. L île Hans peut devenir le miroir de la part la plus élevée de nous-mêmes. Tout comme les astres, les Pôles représentent des forces qui nous échappent et ordonnent l horloge cosmique. Ils sont inaliénables. Il y a de l indécence dans les revendications humaines. Et cette indécence, si elle perdure, finira par ruiner définitivement la Terre et à nous pousser au pire. Seule une évolution personnelle et intérieure, un éveil réel de la conscience collective, pourra nous détourner de ce funeste et trop prévisible destin. La cause de la liberté de l île Hans, qui doit échapper au pouvoir des nations et des intérêts particuliers, est la cause de toutes les causes. Rejoignez-la pour matérialiser votre rêve, car c est maintenant que notre destin se joue. n Emmanuel Hussenet Pour devenir l un des protecteurs de l île Hans et participer à son rayonnement, rendez-vous sur le site

6 6 Naturalité Lettre n 15 Les indignés de la forêt IF * Les Indignés de la Forêt E. Bas Compiègne, l agonie d une forêt «La forêt s offre comme un vaste jardin naturel! Fruits appétissants, champignons parfumés, noisettes croquantes, fleurs aux couleurs éclatantes, mousses, châtaignes Mais si la tentation est grande de se saisir de tous ces dons, un animateur de l ONF vous apprendra à modérer votre appétit car la forêt est un milieu fragile et complexe dont l équilibre doit être respecté» A la découverte des forêts de Compiègne et de Laigues. OT de l agglomération de Compiègne Merci. Merci à l ONF et à son animateur de réfréner l appétit des promeneurs et des amoureux de la forêt. La tentation est grande en effet, d y prélever à outrance. Modération, fragilité, équilibre et respect des caractéristiques de la gestion multifonctionnelle de la forêt de Compiègne? Sûrement, on ne fait pas n importe quoi dans une «forêt d exception». Mais Compiègne est surtout exceptionnelle par l ampleur du saccage! Comme toujours le poids des mots est important et là où le gestionnaire voit un «rajeunissement», les incultes en sciences forestières voient un massacre. D un point de vue sémantique, rajeunissement c est mieux, ça donne une fraîcheur nouvelle et ça positive même la coupe à blanc. Il n y aura pas de Réserve biologique intégrale (RBI) dans la chênaie séculaire des Beaux-Monts mais une Réserve biologique dirigée. La valeur d un chêne est dans sa bille de pied, pas dans le terreau de son houppier. Et puis, sans l aide avisé d un gestionnaire, les Beaux- Monts courent à leur perte. A la place on aura une RBI dans les Grands-Monts au sud de la forêt, sans aucune commune mesure avec la chênaie quadri centenaire en dépit du nom qui change à peine. La biodiversité s est bien faite arnaquer! Entre les deux, un réseau de micro-îlots que l on peine à repérer même sur une carte. Résultat : l exploitation intensive de la forêt et la politique des îlots ont créé une nouvelle forme de fragmentation de l habitat à l intérieur même du massif forestier. Pourtant, la fragmentation de l habitat est une cause majeure de perte de biodiversité. A Compiègne, les arguments des scientifiques n ont eu aucun poids. Aldo Léopold disait que le bon usage de la terre repose en partie sur la conscience écologique de ses usagers. Nous voyons bien à Compiègne que sans h La coupe à blanc élimine tous les très gros bois. éthique de la terre même un plan d action national peut se transformer en «marchandage collectif avec la nature». Compiègne agonise comme tant d autres forêts en France et en Europe. «Des forestiers ont perdu leur conscience forestière» m a dit un jour le plus grand spécialiste des forêts sauvages roumaines en traversant la forêt de Compiègne, c était il y a 8 ans. Nous savons aujourd hui que l amnésie est généralisée. n Eric Bas * «IF» comme l arbre en grande partie éliminé des forêts françaises à la suite des exploitations sylvicoles

7 7 Naturalité Lettre n 15 Hauts lieux Le parc national de Yellowstone : la nature sauvage comme monument historique Le parc de tous les superlatifs J.C. Génot Visiter le parc national de Yellowstone (PNY) pour un français correspond à peu près à la visite des châteaux de la Loire pour un américain. Ce dernier va y rencontrer un haut lieu du patrimoine historique français tandis qu à Yellowstone, le français va voir ce que l Amérique a de plus antique : sa nature sauvage. Comme le souligne l écrivain anglais Jonathan Raban 1 qui connaît bien l Ouest américain : «L ancien véritable le patrimoine qui n a pas de prix c est la forêt profonde, la rivière sauvage et la vaste prairie». Parcourir en voiture les 500 km qui séparent Salt Lake City de Yellowstone permet de mesurer à quel point les américains ont défiguré leurs paysages avec des zones urbaines et agricoles, des industries, des routes et des zones commerciales laides et démesurées. Ici aucune intégration ni de paysage intermédiaire comme en Europe, on passe de ce que Raban f Canyon de la rivère Yellowstone.

8 8 Naturalité Lettre n 15 Hauts lieux nomme «la camelote» récente à la nature sauvage. Se rendre dans le PNY, c est craindre de confronter le réel au mythe que représente ce haut lieu de la wilderness américaine. En effet Yellowstone est le parc de tous les superlatifs : le plus ancien du monde (créé en 1872 même si Yosemite a été créé en 1864 mais pas placé à l époque sous administration fédérale 2 ), le plus grand des Etats-Unis en dehors de l Alaska (près de ha pour le parc mais ce qu on appelle l écosystème Yellowstone s étend sur 8,1 millions d ha en comptant le parc national de Grand Teton, des forêts nationales et des aires de wilderness qui entourent le PNY), le plus important système volcanique d Amérique du Nord avec deux tiers des geysers de la planète ( sources chaudes, fumerolles, marmites de boue bouillonnantes, terrasses) et une caldeira de 70 km de diamètre, le plus riche pour sa faune complète typique des Montagnes rocheuses et enfin le parc où se trouve le plus grand lac de montagne des Etats-Unis avec une surface de ha. Le PNY a été créé pour la beauté de ses paysages et son extraordinaire activité géothermique qui ont impressionné les premiers explorateurs européens, alors que des amérindiens, les shoshones, vivaient déjà là (les plus anciennes traces de présence humaine remonte à ans). 140 ans après sa création, le PNY émerveille toujours les visiteurs par ses paysages grandioses faits de canyons, de chutes d eau, de geysers, de rivières, de montagnes et de lacs. Pas d exploitation mercantile Les visiteurs sont nombreux : 3 millions par an (moins que dans le parc national du Grand Canyon). C est cet aspect de la fréquentation touristique qui peut écorner le mythe de la wilderness car le PNY représente 500 km de routes asphaltées, 1770 km de circuits de randonnée, 9 hôtels pour plus de 2000 chambres et des campings (2000 emplacements) dimensionnés pour recevoir des camping-cars grands comme des bus (une des schizophrénie américaine aller dans la nature sauvage mais avec tout le confort de la ville), des restaurants, des stations service, des magasins, des parkings grands comme ceux des hyper marchés et 9 centres pour visiteur et musées gérés par le parc. Tous les établissements commerciaux sont gérés par des concessionnaires privés. Au pays de la marchandisation extrême, le parc national est un business comme les autres et fort rentable qui pèse g Antilopes d Amérique 80 millions de dollars. Le parc national est une industrie touristique et le PNY est un parc de loisir avec de nombreuses activités (randonnée à pied, en vélo ou à cheval, pêche à la mouche, visite de musées et d expositions) où la nature offre les attractions (geysers, chutes, canyons, faune sauvage). On est loin de l esprit du décret de création du parc le 1 mars 1872 qui voulait en faire un lieu «exempt d exploitation mercantile, voué à la satisfaction du peuple». Ceci dit la création du parc avait pour but de satisfaire les besoins naissants de loisirs de la société américaine, plus que la protection de la nature sauvage, d ailleurs les prédateurs furent combattus voire éliminés comme le loup dans la première moitié du XX e siècle. Tous ces équipements et aménagements occupent 1% du parc, la rançon de la volonté de leurs fondateurs de rendre les parcs nationaux américains accessibles au plus grand nombre. Ces 9000 ha aménagés pour le tourisme supportent environ 90% des visiteurs principalement sur les 3 mois d été, ce qui a un impact non négligeable sur ces espaces. En période estivale, on assiste à des embouteillages dus aux travaux routiers assez fréquents et à la traversée d animaux tels que J.C. Génot

9 9 Naturalité Lettre n 15 Hauts lieux bisons, cerfs ou ours. Mais au final cette sur fréquentation est limitée aux sites aménagés car une grande partie des visiteurs reste dans leur véhicule pour visiter le parc et marche généralement sur de courtes distances, empruntant les parcours en bois qui sillonnent les sites géothermiques et les chemins asphaltés menant aux points de vue. Deux raisons à ce comportement : les américains aiment leur véhicule climatisé et confortable et le touriste moyen ne passe que 3 jours dans le parc 3. Séjourner deux semaines comme je l ai fait vous fait sortir des statistiques. De nombreux visiteurs viennent dans le parc comme dans une sorte de zoo, oubliant que les animaux même familiers sont sauvages. Certaines scènes en disent long sur l ignorance d un large public : père et son fils prenant une photo d un cerf à 1,5 m de ses andouillers bien pointus, famille en balade traversant un groupe de bison avec des jeunes, jeune femme tentant de s approcher d un grizzly, toutes ces scènes se déroulant non loin des routes. Les rangers du parc passent leur temps à régler la circulation et à éviter les contacts entre le public et les animaux sauvages. Tous ces gens grégaires ne quittant pas leur «matrice métallique» 4, le marcheur voit son espace dégagé. La marche est indispensable pour qui veut découvrir les richesses naturelles de ce parc montagnard et forestier. Elle demande une adaptation car 80% du parc est au-dessus de 2000 m. En fait le PNY est un vaste haut plateau volcanique à 2400 m d altitude, son plus haut sommet, le Mont Washburn culmine à 3122 m. Yellowstone grandeur nature Le grand écosystème de Yellowstone est la forêt (80% de la surface), majoritairement composée de conifères : le pin tordu (Pinus contorta) le plus répandu, le pin à écorce blanche (Pinus albicaulis) plus en altitude dont les cônes sont très prisés par les ours et qui régresse suite à des attaques d insectes et de champignons pathogènes, le pin agile (Pinus flexilis), le sapin de Douglas (Pseudotsuga menziesii) plus dispersé, le sapin subalpin (Abies lasiocarpa) et l épicéa d Engelmann (Picea engelmannii) au port en fourreau très pointu 5. Les feuillus, saules, peupliers, trembles, sont cantonnés aux vallées alluviales et aux secteurs situés en dessous de 2000 m. Ils ont quasi disparu dans certaines vallées à cause du cerf appelé wapiti mais qui est en fait la même espèce qu en Europe. La différence est nette avec le parc national de Grand Teton où toutes les vallées sont abondamment pourvues en saules dont raffolent les élans. Les forêts de conifères de Yellowstone sont claires avec des sousbois riches en plantes et en arbustes à baies et dont les diamètres des arbres ne dépassent pas 60 à 70 cm. Leur structure est assez hétérogène grâce au bois mort abondant et aux chablis. On peut y croiser des gelinottes qui se déplacent et se cachent dans la strate herbacée. Ces forêts sont soumises aux incendies car avec le temps elles accumulent du bois sec. C est ce qui est arrivé en 1988 où de nombreux foyers d incendie ont brûlé ha de forêts, soit le tiers du parc. Les traces de ces incendies sont visibles partout dans le hforêt de pins incendiée en PNY. Après incendie, les pins se régénèrent sous les troncs secs. Toutefois quand le feu est trop intense, la germination des pins n est plus possible et la forêt cède la place à une strate herbacée dont profitent les herbivores entre autres, le cerf mulet et l antilope d Amérique. Ces forêts soumises aux insectes, aux champignons, au vent et aux incendies comportent de grandes quantités de bois mort. Le bois mort accumulé est également impressionnant au débouché de certains affluents de la rivière Yellowstone. Les rivières du PNY sont J.C. Génot

10 10 Naturalité Lettre n 15 Hauts lieux remarquables, libres, indomptées, disposant de chutes parfois impressionnantes, traversant des défilés, charriant du bois et des galets et serpentant dans des paysages magnifiques. On peut y observer le balbuzard pêcheur, le pygargue à tête blanche, la grue du Canada, le pélican blanc, le cormoran double crête, le cygne trompette, le héron bleu, et la bernache du Canada. En dehors des cours d eau, les zones humides (prairies humides, marais, tourbières) sont présentes dans les vallées ou en bordure des lacs. L ensemble représente 5% du PNY. Quant aux milieux ouverts, ils couvrent 15% du PNY, situés dans sa partie septentrionale la moins élevée. Il s agit de prairies semi arides à sauge car malgré un climat montagnard cette zone reçoit peu de précipitations, protégées des nuages humides venus du Pacifique par les montagnes situées sur la frange ouest du parc. Il y a également des prairies dont l origine manifeste est la forêt incendiée il y a fort longtemps puis ensuite pâturée par les bisons et les autres herbivores qui se concentrent sur cette zone. Ces prairies à sauge sont anciennes car certains buissons de sauge ont plus de 300 ans et atteignent plus de 1,5 m de hauteur. La flore de ces prairies est composée de nombreuses espèces dont le J.C. Génot g Prairie à sauge.

11 11 Naturalité Lettre n 15 Hauts lieux genre est également présent en Europe (Aster, Linaria, Hypericum, Gentiana, Epilobium, Lupinus, Senecio, Melilotus, Actea, Achillea, Campanula, Geranium, Juniperus, etc.). Après incendies, les lieux où la forêt repousse sont tapissés d une fruticée riche en arbustes à baies dont des églantiers sauvages et de la symphorine blanche. Les libres processus naturels Que peut-on dire sur la naturalité du PNY? Yellowstone n est pas un espace vierge puisque des hommes y ont vécu, indiens (en 1882, 400 indiens résidant sur le territoire de Yellowstone, ont été déportés de force vers une réserve du Wyoming par l armée à qui fut confiée l administration du PNY entre 1886 et 1918), trappeurs et explorateurs. Ce n est pas non plus un milieu primaire, puisque les conditions préhistoriques ont changé sur le plan de l influence des hommes et sur le plan climatique. Yellowstone est tout simplement un lieu majeur de la nature sauvage nord américaine possédant un haut degré de naturalité. Celui-ci se traduit par les dimensions du parc, l ampleur des phénomènes naturels comme les incendies de 1988, les attaques d insectes ou de champignons pathogènes, les processus géodynamiques fluviaux, la géothermie qui agit sur la géomorphologie, la présence complète des grands prédateurs et d une grande diversité d herbivores. Les grands prédateurs sont l ours brun ou grizzly, l ours noir, le loup, le lion des montagnes ou puma, le lynx et le lynx roux, les trois dernières espèces étant rares dans le parc. Il y a un peu plus de 500 grizzlys et quelques milliers d ours noirs, plus forestiers que les ours bruns. Les grizzlys seraient entre 800 et un millier dans le grand Yellowstone, ce que certains biologistes considèrent comme le maximum que cet écosystème peut supporter. Mais comme le souligne le journaliste Arnaud Devillard : «Je n ai jamais entendu personne indiquer le nombre maximum de ranchs, de têtes de bétail et de pavillons individuels que la région pouvait supporter» 6. Les loups ont été réintroduits dans le PNY en 1995 (14 individus d Alberta et 17 de Colombie britannique) 7 et on dénombre aujourd hui environ une centaine de loups pour 7 meutes. La réintroduction a été menée également en dehors du PNY dans des réserves indiennes de l Idaho avec l appui des communautés locales. En 20 ans, la population de loup a été multipliée par 3, ce qui est loin de correspondre aux fantasmes de «prolifération» évoqués par certains en France. Que s est-il passé à Yellowstone? D abord les loups ont formé des meutes, se sont reproduits et ont eu un impact sur les populations de coyotes. Puis très vite deux meutes se sont affrontées et le mâle dominant d une des meutes a été tué. La proie principale des loups est le cerf mais tuer un cerf est risqué pour le loup puisque chaque année 6 à 7 loups sont retrouvés morts des suites de leurs blessures occasionnées par les cervidés pendant la chasse, montrant ainsi que dans la nature sauvage le loup n est pas tout puissant. Certains loups sont retrouvés noyés car ils attaquent les cerfs dans les h Site géothermique de Hot Spring Basin. rivières comme j ai pu le constater au cours d une observation assez extraordinaire. Cette prédation sur les cerfs et la vigilance accrue des cervidés liée à la présence des loups, que les scientifiques ont nommé l écologie de la peur, entraîne une moins forte pression sur la végétation feuillue (tremble, saule et peuplier). Les loups sont devenus une attraction touristique majeure du PNY, renforçant encore l attractivité de Yellowstone et les rentrées d argent. Du coup le loup est devenu un produit d appel et pour J.C. Génot

12 12 Naturalité Lettre n 15 Hauts lieux quelques dollars on peut acheter une fiche plastifiée (à emporter sur le terrain) avec les photos des animaux identifiés de chaque meute pour l année concernée. Une information utile pour les observateurs des loups et les scientifiques qui les suivent mais qui, pour les amoureux de la nature, diminue fortement le caractère sauvage de l animal, réduit à un simple matricule d un zoo du troisième type. La liste des herbivores est impressionnante : bison, élan (rare), cerf, cerf mulet, cerf à queue blanche (d implantation récente), antilope d Amérique, mouflon du Cana- da et chèvre des montagnes (rare). Le bison est une espèce emblématique pour les américains car l espèce symbole de la «frontière» a failli disparaître et Yellowstone abrite les descendants de cet herbivore des grandes plaines. La rançon du succès est que les bisons vivant dans le PNY exercent une forte pression de pâturage sur les milieux ouverts dont l effet se cumule avec celle des cerfs. Les bisons quittent le parc lors des hivers trop rigoureux et sont reconduits dans le parc à cause du risque de transmission de la brucellose au bétail (aucun cas renseigné à ce jour). Même si la faune, la flore et la géologie sont remarquables, les libres processus naturels constituent le plus précieux trésor de Yellowstone. Mais malgré sa taille et celle de sa zone tampon, le PNY n est pas à l abri des impacts d une exploitation minière ou pétrolière. n Jean-Claude Génot Je remercie Kevin Sanders, biologiste, pour m avoir communiqué des informations précieuses et montré certains sites dans le PNY. J.C. Génot Bibliographie 1 Raban J Seconde nature. La défiguration des paysages de l Ouest américain. Editions Nevicata. 63 p. 2 Muir J. The Yellowstone National Park. VistaBooks. 80 p. 3 Héritier S Voyager à sa propre rencontre. Lecture des déplacements touristiques dans les espaces protégés canadiens. Natures, miroirs des hommes? L Harmattan : Bryson B American rigolos. Chroniques d un grand pays. Petite Bibliothèque Payot/ Voyageurs. 377 p. 5 Alden P. & Grassy J Field Guide to the Rocky Mountain States. National Audubon Society. 447 p. 6 Devillard A Grizzly Park. Le mot et le reste. 331 p. 7 Welsch J. & Moore S. L Yellowstone & Grand Teton National Parks and Jackson Hole. A great Destination. Explorer s Guides. 239 p.

13 13 Naturalité Lettre n 15 Pensées sauvages En interrelation J.C. Génot «On est souvent surpris de constater à quel point le dogme de la nature «propriété» de l homme a marqué la pensée occidentale. Qu un forestier puisse déclarer que la forêt a besoin de l homme, c est qu il ne songe qu à la forêt jardinée, exploitée, source de profit et oublie la vraie forêt, celle qui est encore autonome et libre. Mais on s étonnera de trouver sous la plume d un ardent défenseur du milieu naturel cet aphorisme : «la nature n a de sens que par l homme, c est pour lui qu elle existe 1...» Ici encore, on n a sans doute songé qu à la nature domestiquée, peignée, asservie de nos paysages occidentaux : il en existe encore, Dieu merci, bien d autres.» Théodore Monod, citation extraite du livre Et si l aventure humaine devait échouer, éditions Grasset, Philippe Saint-Marc. g Forêt sauvage en Slovénie

14 14 Naturalité Lettre n 15 Pensées sauvages Renouer avec le sauvage : une exigence éthique. Sur les traces de la pensée sauvage (1 ère partie) S. Alzaris Qu est-ce qui nous pousse à nous frayer un passage dans les terres du sauvage? Quelles peurs avons-nous à surmonter pour accepter de perdre le contrôle? Quelle posture existentielle, quelle attitude intérieure nous faut-il adopter pour goûter la saveur du sauvage? L expérience du sauvage n est-elle pas solidaire d une «pensée sauvage» dont il nous appartient de réveiller le sens? L accueil du sauvage ne semble aujourd hui possible, dans une société malade de la gestion, que si nous réenracinons notre être dans les sources du sensible, dans une sagesse qui est rapport à l inconnu et ouverture à l altérité. La pensée sauvage n est pas une pensée du sauvage, mais une pensée en acte, sensible et artiste, concrète et vivante, qui s exprime par l exigence éthique et la nécessité existentielle de renouer avec la nature sauvage. f Entrée dans le sauvage De l art de se frayer un passage : une expérience sauvage Je m en souviens encore, de cette vallée perdue, qui résistait péniblement à la domestication des paysages alentour. Elle m a attiré, tel un charme, hors des sentiers battus. De mon récent séjour dans les Cornouailles britanniques, c est sans conteste l expérience naturaliste la plus marquante qu il m ait été donné de vivre ; nul autre paysage n a pu rivaliser avec cette nature hirsute et indomptée qui a réveillé en moi l appel du sauvage! Lorsque nous nous sommes retrouvés, mes amis et moi, immergés de manière inopinée dans cette «jungle», nous avions alors deux options possibles : soit rebrousser chemin pour retrouver le sol ferme du sentier balisé, qui devait nous conduire assurément sur la côte, soit tenter de nous frayer un passage au sein de cette nature exubérante et enchevêtrée, mais sans l assurance d atteindre la mer en temps voulu. Le crépuscule étendait son ombre sur nos esprits et

15 15 Naturalité Lettre n 15 Pensées sauvages tentait de nous dissuader de poursuivre notre aventure exploratrice La végétation était dense, la rivière capricieuse, le sol boueux, et les coteaux formaient une barrière infranchissable d arbustes aux épines acérées. La progression était difficile et non sans risque. Nous avions le sentiment d être perdus dans cette nature qui n en finissait pas de faire obstacle à notre avancée. Mais c est cette difficulté qui, paradoxalement, stimulait notre plaisir d être là. Malgré nos incertitudes et nos doutes, notre désir de poursuivre notre exploration se doublait du bonheur de se sentir immergés dans la nature sauvage, dans cette solitude essentielle qui réveillait nos peurs de l inconnu. Nous ne savions pas jusqu où nous pourrions aller, ni si nous pourrions atteindre la mer avant que la nuit ne nous surprenne. À chaque pas, nous entrions un peu plus dans les terres du sauvage Le rapport à l inconnu et la déprise du sujet Pour que cette expérience du sauvage puisse advenir, nous avons dû accepter de quitter le sol ferme des assurances tout risque et des sécurités en tout genre, abandonner notre posture de maîtrise et notre volonté de savoir. L appel du sauvage ne se fait entendre qu à la suite d un processus de déprise. Nous n étions plus en position de surplomb, en face de la nature, à contempler tranquillement ces magnifiques paysages côtiers du haut d une falaise ; nous étions dans un corps à corps avec la nature, dedans, comme perdus au sein de cette sylve englobante. Si un sentier balisé nous offre des «vues» paysagères, un cheminement qui se fraye un passage, dans l épaisseur du sauvage, lui, dote la nature d une haute teneur en inconnu. Chaque pas nous réservait sa part d inattendu et de mystère. Nous avions déjoué en nous cette irrépressible volonté de prise qui occulte tout rapport à l inconnu et toute rencontre avec l altérité. Le sauvage dérobe le connu dans l inconnu. En cela est sa vertu! Il rejoint l art et la poésie qui portent en eux cette exigence du rapport à l inconnu. «Comment vivre sans inconnu devant soi?», interroge René Char dans son recueil Fureur et mystère. «Le poète fait face à l inconnu», nous dit Jean Starobinski qui épouse la parole du poète, et l inconnu, «c est ce dont je ne suis pas le maître» 1. Le sauvage, ne renvoie-t-il pas alors à cette part de l homme rebelle à l hégémonie du contrôle et à la transparence généralisée? Le sauvage n est-il pas cette g La «jungle» des Cornouailles dimension poétique qui nous habite, profondément, c est-à-dire, comme le dit René Char, «la partie de l homme réfractaire aux projets calculés» 2? L ouverture à l altérité et la surprise du réel Dans cette expérience naturaliste, le sauvage s y trouve par le sens de la traversée et de l ouvert, par le sentiment d une nature qui n est pas un site, mais un passage. Ce que nous avons vu n est peut-être rien d esthétiquement satisfaisant, mais a été réellement vu, dans le présent vivant : vu et non prévu. Le réel, nous dit Henri Maldiney, c est l imprévisible ; c est ce qu on n attendait pas 3. Ainsi seule l expérience du sauvage peut nous délester de notre volonté de prise, nous délivrer des «prises de vue», liées aux habitudes perceptives et aux attentes cognitives, afin de nous ouvrir à la surprise du réel! A l heure des mondes virtuels et de l abstraction déshumanisante, la perte de sens du réel est à son comble et devient une véritable psychopathologie sociale et culturelle. Or le sauvage réveille en nous le sens du réel. Dans la surprise du S. Alzaris

16 16 Naturalité Lettre n 15 Pensées sauvages réel, il est cette rencontre avec l altérité. C est pour cela que l expérience du sauvage est aujourd hui salutaire et nécessaire : elle est une forme de résistance éthique qui nous permet de retrouver le contact avec le réel, le rapport à l altérité, le présent vivant. La nature n est le réel que quand elle est sauvage. La pensée sauvage : une présence sensible L expérience du sauvage est à l œuvre en nous à chaque fois que nous accueillons cette irrésistible puissance de la nature, du réel, qui nous approfondit et nous élève en même temps, nous perd et nous trouve. Elle est œuvre de l ouverture à tout ce qui nous échappe ; à ce qui échappe à nos anticipations et à notre volonté de prise et d emprise. Elle est une voie qui nous conduit de la déprise à la surprise. L expérience du sauvage réhabilite implicitement une pensée sauvage dont il nous appartient de désensabler les sources vives. Cette pensée sauvage, telle qu elle s est esquissée dans ce texte, est une manière d être au monde, une posture existentielle dont l étoffe est le rapport à l inconnu et l ouverture à l altérité. Elle s enracine dans une sensibilité éveillée, dans l ouverture sensible qui est au fondement de notre être. C est une pensée méditante, poétique, qui prend le risque du réel et qui laisse être la nature telle qu elle est, sans intervention humaine. En cela, la pensée sauvage est présence sensible. Elle est, comme l explicite Merleau-Ponty, une «ouverture aux choses sans concept» 4. Pour préciser les contours de cette pensée sauvage, nous convoquerons dans un prochain article la philosophie existentielle et la phénoménologie, l anthropologie et l ethnologie, l art et la poésie, afin de redécouvrir ses sources dans la raison sensible, dans la vérité du sentir. Le sauvage, pour pouvoir se déployer en toute liberté dans nos espaces naturels, appelle une profonde interrogation sur notre être-au-monde, une refondation intérieure, une pratique de sagesse : c est en cela que renouer avec le sauvage est un «exercice spirituel» 5, une exigence éthique. n Stefan Alzaris philosophe, artiste et naturaliste Docteur en philosophie et professeur à l Université Paris-Sud 11 Président de l association CESAME / ÉcoPhil ( S. Alzaris Bibliographie 1 Jean Starobinski, «René Char et la définition du poème», in Marie-Claude Char (éd.), René Char, faire du chemin avec, Marie-Claude Billet, 1990, p René Char, Recherche de la base et du sommet, Gallimard, coll. «Poésie», p Voir, par exemple : Henri Maldiney, L art, l éclair de l être. 4 Maurice Merleau-Ponty, L Œil et l Esprit, Gallimard, coll. «Folio», p Au sens où le définit Pierre Hadot dans son œuvre sur la philosophie antique : une pratique de connaissance de soi et de transformation de soi. Lire par exemple : La philosophie comme manière de vivre (Entretiens), Le Livre de Poche.

17 17 Naturalité Lettre n 15 Pensées sauvages Les mots pour le dire Nouveaux écosystèmes Un récent ouvrage paru en 2013 (Novel Ecosystems. Intervening in the New Ecological World Order de Hobbs R.J., Higgs E.S. & Hall C.M.) fait état d un nouveau langage en écologie avec l expression «nouveaux écosystèmes». Il s agit d écosystèmes qui diffèrent en composition et en fonctionnement (interactions entre espèces et entre espèces et environnement) des systèmes passés et présents à la suite de changements de répartition d espèces, climatiques ou d usage des sols et de modifications de valeurs en ce qui concerne la nature et les écosystèmes. Ces nouveaux écosystèmes ont franchi un palier et ne peuvent plus revenir en arrière vers leur état historique, à tel point que leur restauration peut être abandonnée. Si les écosystèmes historiques ont une grande naturalité, les nouveaux écosystèmes, eux, relèvent plus de la féralité. Ces nouveaux écosystèmes sont d une part composés de nouvelles espèces avec un potentiel de changement du fonctionnement de l écosystème, et d autre part, le résultat volontaire ou involontaire de l action humaine mais ne dépendent pas de l homme pour leur maintien. Ces nouveaux écosystèmes sont la réponse de la biosphère à l influence humaine. Tous les écosystèmes modernes peuvent être considérés comme nouveaux à cause de l élévation des températures et du taux de CO 2. Les facteurs de nouveauté externes sont le changement climatique, le dépôt de nitrates et les espèces invasives. La nouveauté pour un écosystème est caractérisée par un changement de composition, de structure et de fonctionnement. Cette nouveauté s exprime le long d un continuum. Les nouveaux écosystèmes sont présents depuis des millénaires. La majorité de la biosphère terrestre a été modifiée pour des usages intensifs depuis les 250 dernières années. Il y a ans, déjà plus de 20% des terres libres de glace étaient «nouvelles». Aujourd hui on dénombre 28 à 36% de nouveaux écosystèmes. Si le critère principal de la nouveauté est l incapacité pour un écosystème de revenir à son état historique au niveau biotique et abiotique alors tous les écosystèmes sont nouveaux. S agit-il seulement d une «nouvelle» façon de nommer la dynamique évolutive des écosystèmes dans l anthroposphère ou bien d une réelle mutation qui s exerce sous nos yeux vers des trajectoires imprévisibles? Les nouveaux écosystèmes défient les catégorisations classiques car ils sont diversifiés mais envahis, négligeables mais résilients, nouveaux mais naturels, anthropogènes mais sauvages. Ils nous conduisent à repenser ce que nous définissons comme naturel. Jean-Claude Génot

18 18 Naturalité Lettre n 15 Bloc-notes Vu pour vous g La planète verte Réalisateur Jan Haft - Productrice Mélanie Haft - KOBA Films - Un film comme tout autre support culturel est un gestionnaire collectif d attention, et au nom de cela je crois qu il est plus important qu il soit plus débattu qu évasivement consommé pour que sans cesse nous affinions ensemble nos perceptions sensibles de nature, en les dénudant peu à peu des conditionnements culturels et du prêt à interpréter qui s empare inévitablement de nous tous, à notre insu! Vu dans cette perspective, cela peut aider la création audiovisuelle à explorer au-delà de ses préjugés, d autant que ce qui est dit pour ce film, se retrouve fréquemment dans d autres. Il y a plusieurs manières de faire une création audiovisuelle sur la forêt, à fortiori sur la forêt européenne. Dans ce DVD, les enthousiasmes du réalisateur et de la productrice sont patents. Tous deux rappellent l adhésion innée de la sensibilité allemande pour les forêts. Cette commande a bénéficié d une maîtrise d écriture audiovisuelle non initiale au film naturaliste. Elle s adjoint le savoir-faire du studio de cinéma et de la post-production. L attractivité esthétique et attendrissante est d autant plus importante pour le public. Cette écriture ne déroge pourtant pas aux difficultés naturalistes. Ainsi, suppose-t-elle en amont, beaucoup de temps, et un volume de rushs très élevé pour que le réalisateur ne se sente en rien handicapé. La musique joue très bien le jeu de l illustration sonore sans la transcender. Nous gardons l impression que personne n a été bridé dans la création. Accélérés et ralentis démultiplient les possibilités de mouvement pour le visiteur qui ne croyait voir de la forêt qu un décor inerte entre l apparente immobilité végétale et fongique et la fugacité animale (un problème récurrent pour tout projet cinématographique abordant la forêt). Dès lors, le contrat professionnel rassemble tous les ingrédients du prêt à plaire. Quant à la valeur éducative du film, qu en est-il? Je m abstiendrais de me représenter au nom de tous les naturalistes et de tous les forestiers. Toutefois, s il est fait cas de l arbre dépérissant comme socle de biodiversité, le bois mort apparaît ici curieusement comme un élément paysager démarqué dans des futaies âgées bien nettoyées. Il est perçu par le spectateur dans un aspect monumental à part, et non comme une phase intégrée du cycle sylvigénétique. Sa place semble trop voulue à l endroit consenti et non permise au-delà de sa fonction assignée. Une telle pédagogie de la représentation pourrait satisfaire certains discours de biodiversité sur les îlots de sénescence, mais à le dire franchement, les ambiances globales de forêts naturelles n apparaissent pas dans le film aux yeux de ceux qui les connaissent vraiment! Ce manquement interroge vivement : pourquoi avoir éluder cette dimension si puissante des forêts? Est seulement évoqué le fait que les incendies et les tempêtes, jugés catastrophiques du point de vue d intérêts anthropocentriques, ne le sont pas du point de vue écologique, et vlan, on passe à autre chose en zappant les stades matures des forêts naturelles! On s interroge aussi de savoir si le comportement animal est bien perçu intrinsèquement, et s il n est pas un peu trop théâtralisé dans ce qu il peut présenter de plus ou moins vrai en miroir d un comportement humain pour satisfaire la captation d attention du public par le réalisateur. Un curieux accent est également mis sur l enrichissement de la biodiversité dans l ouverture des milieux au détriment de la biodiversité intra-forestière spécifique. Au final, et sans même vouloir être militant, beaucoup plus fort que cela n a pas été soutenu en messages de fond. Ce peut être encore un cas où l esthétisant peut éblouir au détriment de l éveil à l essentiel malgré une information naturaliste de base. Bernard Boisson

19 19 Naturalité Lettre n 15 Bloc-notes Lu pour vous Le bêtisier g Ma vie dans les Appalaches Thomas Rain Crowe, Phébus, 2013, 294 pages. L auteur est un poète américain qui décide dans les années 1970 de tout laisser derrière lui et d aller vivre en autarcie dans les Appalaches, tel un Henry David Thoreau des temps modernes. Ce livre est une ode à la beauté de la nature, mais pour autant l auteur n idéalise pas sa vie parfois rude dans une cabane qu il n a pas construit de ses mains contrairement à son illustre prédécesseur. Le pacifiste devient vite chasseur quand il s agit de défendre ses productions alimentaires contre certains animaux sauvages tout en restant végétarien. Le livre est un savant mélange de descriptions des aspects pratiques d une telle aventure et de réflexions sur la solitude et le rapport à la nature. Il suffit de vouloir dépendre directement de son environnement pour prendre conscience de ce que nous devons à la nature, eau, air, produits de la terre et des leçons que nous avons à recevoir d elle : «Comme nous avons à apprendre, nous autres humains, de nos voisins sauvages!». L homme des villes a retrouvé des réflexes sensoriels d homme de la nature «je me sens plus sauvage, plus proche du monde animal que de celui de mes semblables bipèdes» mais en matière de mentalité c est plus difficile : «J ai mis beaucoup de temps à me mettre à remplacer les idées utilitaristes européennes de domination, de division et de destinée manifeste par les valeurs plus harmonieuses de mes voisins cherokees, qui prennent en compte le caractère interdépendant des choses, dans une perspective holistique de durabilité». L histoire se termine par un retour forcé à la «syphilisation» comme la nommait Edward Abbey, rattrapé par la marée humaine, et notre homme des bois se voit contraint de retourner vivre parmi les siens, déboussolé comme un Dersou Ouzala américain. Jean-Claude Génot g La biodivercécité Développeur de biodiversité! Et à quand le jardin primaire? Le jardinage de naturalité? Ou la sylviculture de chablis? N y aurait-il pas d ailleurs plus de biodiversité dans un arboretum que dans une forêt primaire? A trop tirer le concept dans ce qu il peut suggérer de quantitatif au détriment du qualitatif ou de l authentique ne faudrait-il pas proposer au développeur de parler plutôt de biodivercécité. Après, le gestionnaire, le développeur, oh, juste une simple extrapolation du concept quand du discernement qualitatif et éthique fait initialement défaut. Ensuite proposons à une agence de tourisme, le concept de biodivertissement pour rafraîchir les âmes urbaines en peine de sensualité moussue. Et puis, on a aussi besoin de bois-énergie pour résorber le déficit commercial de la balance extérieure, alors pourquoi ne pas en rajouter une couche, avec le développement du rab. Croyez-moi, ceux qui se servent n y verront que du feu. Le problème, c est qu à force de vouloir être branché avec le vocabulaire du moment, on oublie à quel point on est déraciné dans l esprit. Vous ne savez penser? Mais alors tous à vos pelles, la pâquerette à la bouche, et allons-y... Bernard Boisson

20 20 Naturalité Lettre n 15 Nous avons besoin de vous Forêts Sauvages Fonds pour la naturalité des écosystèmes Notre objectif Redonner aux écosystèmes naturels toutes leurs potentialités. La forêt libre et sans entretien apporte gratuitement des bienfaits inestimables à l humanité : g limitation de l effet de serre ; g régulation du cycle de l eau ; g épuration de l eau et de l air ; g formation de sols ; g diminution de l érosion ; g riche biodiversité ; g lieux de ressourcement et d inspiration artistique Nos actions Afin de permettre la préservation des écosystèmes à fonctionnement naturel, nous nous engageons à : g promouvoir la naturalité à tous les niveaux ; g éditer un périodique trimestriel diffusé par voie électronique, Naturalité, la lettre de Forêts Sauvages ; g protéger de façon intégrale des surfaces forestières conséquentes par la maîtrise foncière C. Fabing Faites un geste pour les forêts sauvages : Offrez quelques mètres carrés de naturalité! Faites un don à Forêts Sauvages, et nous nous engageons à reverser l intégralité des sommes reçues pour l acquisition de forêts et de milieux naturels à fort potentiel de naturalité. Ainsi acquises, ces surfaces auront la meilleure des protections qui soit : la maîtrise foncière pour une libre expression de la nature. Première «réserve» de Forêts Sauvages, la forêt du Bruchet (Haute-Loire), qui n a pas connu d exploitation depuis plus de 60 ans, poursuivra en toute sérénité son évolution spontanée. Cette acquisition a été possible grâce à la générosité de son ancienne propriétaire et d un partenariat avec la Société Nationale de la Protection de la Nature. Forêts Sauvages travaille actuellement à l achat de forêts aux diversités biologiques remarquables. Et dont seule la maîtrise foncière pourra permettre la pérennité. Nous avons besoin de vous! Un reçu fiscal vous sera adressé dès réception de votre contribution. Il vous permettra de bénéficier d une exonération fiscale de 66% du montant de votre don. Nom :...Prénom :... Adresse :... Code Postal :...Commune :... Adresse mel :... Je fais un don de... à Forêts Sauvages afin de permettre à celle-ci, l acquisition de forêts ou milieux naturels qui seront laissés en libre évolution. Date :...Signature : Bulletin à adresser à : Forêts Sauvages, 4 rue André Laplace Le Puy-en-Velay.

LE MONITORING DE LA BIODIVERSITE EN SUISSE. Hervé LETHIER, EMC2I

LE MONITORING DE LA BIODIVERSITE EN SUISSE. Hervé LETHIER, EMC2I LE MONITORING DE LA BIODIVERSITE EN SUISSE Hervé LETHIER, EMC2I INTRODUCTION OBJECTIFS L INSTRUMENT LES INDICATEURS UN PREMIER BILAN INTRODUCTION OBJECTIF De simples inventaires spécialisés et ciblés Combler

Plus en détail

Le nouveau Code forestier

Le nouveau Code forestier Aimer la forêt, c est la préparer aux défis du XXI ème siècle. Le nouveau Code forestier Découvrez ce qui se cache derrière. 1. Le nouveau Code forestier : pourquoi et comment? p5 2. Une nouvelle ambition

Plus en détail

Les compensations écologiques sur la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique

Les compensations écologiques sur la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique Les compensations écologiques sur la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique Conception, rédaction, réalisation : Parménion/RFF - Crédit photos : Biotope, CREN Poitou-Charentes, Ecosphère, RFF Impression

Plus en détail

Trait et ligne. La ligne avance, Elle indique une direction, Elle déroule une histoire, Le haut ou le bas, la gauche et la droite Une évolution.

Trait et ligne. La ligne avance, Elle indique une direction, Elle déroule une histoire, Le haut ou le bas, la gauche et la droite Une évolution. Trait et ligne I La ligne me fascine. Le trait qui relie ou qui sépare Qui déchire le néant et marque une trace Qui me fait entrer dans l univers des signes. La ligne avance, Elle indique une direction,

Plus en détail

Cahier d enquête. Suspect N 5. Reproduction interdite

Cahier d enquête. Suspect N 5. Reproduction interdite Cahier d enquête Suspect N 5 Reproduction interdite 1ère étape : dé découvrez votre suspect Le Gypaè Gypaète barbu À l aide du plan, trouvez le Gypaète barbu dans les expositions. Le Gypaète barbu est

Plus en détail

Activités Bureau des Guides

Activités Bureau des Guides Activités Bureau des Guides au départ du CENTRE DE DEPAYSEMENT ET DE PLEIN AIR DE MARBEHAN 1 Table des Matières Introduction I. Faune II. Habitats III. Wildcraft & Orientation IV. Coin des Artistes V.

Plus en détail

ICELAND ROVERS INCENTIVES À L ÉCOUTE DE VOS ENVIES

ICELAND ROVERS INCENTIVES À L ÉCOUTE DE VOS ENVIES ICELAND ROVERS INCENTIVES À L ÉCOUTE DE VOS ENVIES INCENTIVES EN ISLANDE INCENTIVES Quand on pense incentives, la première idée est souvent le plaisir et l amusement. Mais une excursion incentive réussie,

Plus en détail

Débroussailler autour de sa maison : «une obligation»

Débroussailler autour de sa maison : «une obligation» Guide du débroussaillement règlementaire aux abords des constructions dans le département de Vaucluse Débroussailler autour de sa maison : «une obligation» 2 ème édition Le débroussaillement vous protège,

Plus en détail

Raid Glace et Feu Islande

Raid Glace et Feu Islande Raid Glace et Feu Islande 5 au 26 juillet 2016 Présentation : Le raid "Glace et Feu" commence par une traversée maritime au départ d Hirtshals au Danemark pour vous faire découvrir vos premières images

Plus en détail

* Extraits d'un entretien effectué dans le Karyassa 'supres de membres d'un clan Tamashek, les Kel Taddak. Document présenté par Etienne Le Roy.

* Extraits d'un entretien effectué dans le Karyassa 'supres de membres d'un clan Tamashek, les Kel Taddak. Document présenté par Etienne Le Roy. (< Le chez soi pour nous, c'est l'eau 11 Cet entretien a été réalisé chez les Tamashek par J.-M. Yung le 30 novembre 1988, et traduit U au pied de la dune n. Il nous a impressionné. Le choix des extraits

Plus en détail

un lieu d exception pour goûter l art de vivre en bretagne

un lieu d exception pour goûter l art de vivre en bretagne un lieu d exception pour goûter l art de vivre en bretagne le château du grand val accueille séminaires et incentives haut de gamme Le Château du Grand Val, dont les origines remontent au XVème siècle,

Plus en détail

PLAN GÉNÉRAL D AMÉNAGEMENT FORESTIER SEIGNEURIE DE PERTHUIS RÉSUMÉ NOTE AU LECTEUR

PLAN GÉNÉRAL D AMÉNAGEMENT FORESTIER SEIGNEURIE DE PERTHUIS RÉSUMÉ NOTE AU LECTEUR NOTE AU LECTEUR Dans le cadre de notre certification forestière à la norme du Forest Stewardship Council de la Seigneurie de Perthuis, nous vous présentons un résumé du plan général d aménagement forestier

Plus en détail

Science et technologie : Le truc de Newton

Science et technologie : Le truc de Newton Science et technologie : Le truc de Newton Une caractéristique fondamentale de la science c est le lien étroit qui l unit à la technologie. La science cherche les règles du monde matériel et la technologie

Plus en détail

Tout au long de l année

Tout au long de l année Objectifs Familiariser les élèves avec le relevé d informations sur un journal de bord. Apprendre aux élèves à utiliser des instruments d observation scientifiques. Réaliser des dessins d observations

Plus en détail

Nom : Prénom : Date :

Nom : Prénom : Date : J observe le livre dans son ensemble, je le feuillette et je réponds aux 1) Je complète la carte d identité du livre. Titre du livre Nom de l auteur Nom de l illustrateur Editeur Collection Genre 2) Qui

Plus en détail

CORRIGES Plan de la séance

CORRIGES Plan de la séance CORRIGES Plan de la séance 1. Corriges Compréhension écrite 2. Corriges Compréhension orale 3. Corriges Syntaxe 4. Corriges Vocabulaire 5. Corriges Conjugaison 6. Corriges Lecture d'élargissement 7. Corriges

Plus en détail

PREFECTURE DE LA LOZERE

PREFECTURE DE LA LOZERE SOUS-PREFECTURE DE FLORAC POLE DE DEFENSE DES FORETS CONTRE L INCENDIE PREFECTURE DE LA LOZERE Arrêté préfectoral n 2015071-0002 - du 12 mars 2015 relatif à la prévention des incendies de forêts dans les

Plus en détail

La Charte. forestière. du Pilat. Un engagement collectif pour une gestion durable de la forêt

La Charte. forestière. du Pilat. Un engagement collectif pour une gestion durable de la forêt La Charte forestière du Pilat Un engagement collectif pour une gestion durable de la forêt Réalisation Jecom - RCS 493 898 043 - Avril 2011 - Imprimé sur papier issues de forêts françaises et belges gérées

Plus en détail

PASS ARAN. Maison du Valier - Gite Eylie 9 h 25 mn Dénivelée +1642m -1582 m

PASS ARAN. Maison du Valier - Gite Eylie 9 h 25 mn Dénivelée +1642m -1582 m PASS ARAN Maison du Valier - Gite Eylie 9 h 25 mn Dénivelée +1642m -1582 m Maison du Valier 950m 0h Tél 05 61 01 01 01 Suivre vers le Nord le GR 10 (balisage rouge et blanc) qui remonte au parking pour

Plus en détail

PROSPECTUS INTERNATIONAL. International FRANÇAIS LETHBRIDGE, ALBERTA, CANADA

PROSPECTUS INTERNATIONAL. International FRANÇAIS LETHBRIDGE, ALBERTA, CANADA FRANÇAIS PROSPECTUS INTERNATIONAL LETHBRIDGE, ALBERTA, CANADA International LETHBRIDGE COLLEGE Lethbridge College, le plus important collège communautaire subventionné par l État, est ouvert depuis 1957.

Plus en détail

Les communes de la Montagne et de Bouguenais

Les communes de la Montagne et de Bouguenais Contribution d'un groupe de citoyens et d'élus réunis le mercredi 1er avril 2015 Les communes de la Montagne et de Bouguenais Envoyé le 08/04/2015 Deux communes de l agglomération nantaise : LES AUTEURS

Plus en détail

Ressources pour l école élémentaire

Ressources pour l école élémentaire Ressources pour l école élémentaire éduscol Découverte du monde Progressions pour le cours préparatoire et le cours élémentaire première année Ces documents peuvent être utilisés et modifiés librement

Plus en détail

Formation FORÊT Les massifs

Formation FORÊT Les massifs Formation FORÊT Les massifs Ateliers du patrimoine naturel de Picardie Rémi François Paul Janin 20/04/2014 Tour d horizon des principaux massifs picards Retz : l héritage de la futaie cathédrale Dominance

Plus en détail

Héron. branché NOUVEAUTÉ CET AUTOMNE! 22 octobre au 2 novembre

Héron. branché NOUVEAUTÉ CET AUTOMNE! 22 octobre au 2 novembre Le petit Héron branché Infolettre pour les professionnels de l éducation www.heritagestbernard.qc.ca Volume 3 Numéro 3 AUTOMNE 2012 NOUVEAUTÉ CET AUTOMNE! 22 octobre au 2 novembre Le À lire dans cette

Plus en détail

TOUR DES LACS DU MERCANTOUR PARTIE NORD

TOUR DES LACS DU MERCANTOUR PARTIE NORD Bureau : 37, rue Manuel BP3 F- 04400 BARCELONNETTE Tél.04 92 81 29 97 contact@montagnes-ubaye.com www.ubaye-aventure.com TOUR DES LACS DU MERCANTOUR PARTIE NORD Randonnée itinérante 7 jours / 6 nuits Le

Plus en détail

Quelques données : Domaines & Patrimoine. Accord de partenariat avec le Groupe LAFORET Franchise. Membre de l ASFFOR.

Quelques données : Domaines & Patrimoine. Accord de partenariat avec le Groupe LAFORET Franchise. Membre de l ASFFOR. 1 2 Quelques données : Domaines & Patrimoine Membre de Adhérent à : l ASFFOR Membre de l ASFFOR Accord de partenariat avec le Groupe LAFORET Franchise 10 11 salariés 7000 8 500 ha ha gérés 12 13 groupements

Plus en détail

Bancs publics. Problématiques traitées : FICHE

Bancs publics. Problématiques traitées : FICHE Bancs publics Pour un piéton dont les ressources de mobilité sont limitées, le banc public n est pas uniquement un lieu de détente, mais il lui sert également à retrouver des forces pour poursuivre son

Plus en détail

nouvel horizon Quartier Beauregard Une vue sur le soleil, une vue sur la ville

nouvel horizon Quartier Beauregard Une vue sur le soleil, une vue sur la ville nouvel horizon Quartier Beauregard Une vue sur le soleil, une vue sur la ville ST MALO CAEN ST BRIEUC ICI VANNES LORIENT RENNES LE MANS NANTES Des accès proches et rapides Bus lignes 4 et 30 Métro A à

Plus en détail

Questionnaire eevm. échange école ville montagne. www.parc-du-vercors.fr/eevm/

Questionnaire eevm. échange école ville montagne. www.parc-du-vercors.fr/eevm/ Questionnaire eevm échange école ville montagne www.parc-du-vercors.fr/eevm/ Répondre aux questions. Il y a 3 types de réponses en fonction des types de questions. - Questions fermées à réponse unique

Plus en détail

OUVERT02 - Maintien de l ouverture par élimination mécanique ou manuelle des rejets ligneux et autres végétaux indésirables Sous-mesure :

OUVERT02 - Maintien de l ouverture par élimination mécanique ou manuelle des rejets ligneux et autres végétaux indésirables Sous-mesure : OUVERT02 - Maintien de l ouverture par élimination mécanique ou manuelle des rejets ligneu et autres végétau indésirables Sous-mesure : 10.1 Paiements au titre d'engagements agroenvironnementau et climatiques

Plus en détail

Week-end Neige et Vapeur Sur le Mont Lozère

Week-end Neige et Vapeur Sur le Mont Lozère Week-end Neige et Vapeur Sur le Mont Lozère 2 Jours / 1 Nuit Du Samedi 31 Janvier au Dimanche 01 Février 2015 Du Samedi 14 au Dimanche 15 Février 2015 Possibilité d arriver le vendredi soir. Accueil Dispersion

Plus en détail

QuickTime et un décompresseur sont requis pour visionner cette image. ETUDE DE CLIENTELE TOURISTIQUE DU LIMOUSIN. 7 avril 2009

QuickTime et un décompresseur sont requis pour visionner cette image. ETUDE DE CLIENTELE TOURISTIQUE DU LIMOUSIN. 7 avril 2009 ETUDE DE CLIENTELE TOURISTIQUE DU LIMOUSIN 7 avril 2009 Objectifs de l enquête Définir les caractéristiques des clientèles touristiques du Limousin : motivations, profils et comportements Mesurer leur

Plus en détail

N 0. Trait d Union. Edito. Juillet 2012. Trimestriel Le journal de l EPAG

N 0. Trait d Union. Edito. Juillet 2012. Trimestriel Le journal de l EPAG Juillet 2012 Trait d Union Trimestriel Le journal de l EPAG N 0 Edito Cette fin d année scolaire 2011 2012 voit le jour du premier journal interne trimestriel de l EPAG Institut Saint Joseph. Cette naissance

Plus en détail

Laisser une empreinte Devenez acteur de la restauration des plantations du canal du Midi

Laisser une empreinte Devenez acteur de la restauration des plantations du canal du Midi Laisser une empreinte Devenez acteur de la restauration des plantations du canal du Midi Le canal du Midi, un patrimoine exceptionnel Une vitrine. L inscription par l Unesco en 1996 sur la liste du patrimoine

Plus en détail

DES FORÊTS POUR LE GRAND TÉTRAS GUIDE DE SYLVICULTURE

DES FORÊTS POUR LE GRAND TÉTRAS GUIDE DE SYLVICULTURE DES FORÊTS POUR LE GRAND TÉTRAS GUIDE DE SYLVICULTURE 2 ÉDITO C R C - M C Daniel BEGUIN Jean-Marie HARAUX Jean-Pierre RENAUD Henri PLAUCHE GILLON 3 SOMMAIRE PRÉAMBULE 5 PARTIE 1 : DESCRIPTION DE L ESPÈCE

Plus en détail

Nous avons besoin de passeurs

Nous avons besoin de passeurs 1 Nous avons besoin de passeurs «Lier pratiques culturelles et artistiques, formation tout au long de la vie et citoyenneté» François Vercoutère Du point de vue où je parle, militant d éducation populaire

Plus en détail

Sauvegarde et protection des documents

Sauvegarde et protection des documents Sauvegarde et protection des documents 16 avril 2013 p 1 Sauvegarde et protection des documents Sauvegarder un document consiste à en conserver une copie, pour le mettre à l abri ou pour y revenir ultérieurement.

Plus en détail

L Hôtel de la Conférence

L Hôtel de la Conférence INFORMATIONS PRATIQUES POUR LES DÉLÉGUÉS L Hôtel de la Conférence La quatorzième session du Sous-comité du commerce du poisson qui aura lieu à l hôtel Radisson Blu Royal, situé au célèbre Bryggen, au coeur

Plus en détail

Mise en place d un réseau d Arboretums pour une valorisation coordonnée des ressources ligneuses ex situ

Mise en place d un réseau d Arboretums pour une valorisation coordonnée des ressources ligneuses ex situ ENGREF. Mise en place d un réseau d Arboretums pour une valorisation coordonnée des ressources ligneuses ex situ Stéphanie BRACHET Chargée des missions scientifiques ENGREF - Arboretum national des Barres

Plus en détail

L eau c est la vie! À l origine était l eau... La planète bleue. Les propriétés de l eau. L homme et l eau. ... et l eau invita la vie.

L eau c est la vie! À l origine était l eau... La planète bleue. Les propriétés de l eau. L homme et l eau. ... et l eau invita la vie. 1 L eau c est la vie! À l origine était l eau... Lors du refroidissement de la terre, qui était une boule de feu à sa création, les nuages qui l entouraient ont déversé leur eau, formant les mers et les

Plus en détail

Le design de service, tout le monde en parle. Mais après tout, qu est-ce que c est?

Le design de service, tout le monde en parle. Mais après tout, qu est-ce que c est? Wallonie Design confie une thématique pour la réalisation d un «focus» mensuel, à des spécialistes en design. Chaque article est réalisé par une agence, un designer ou un enseignant dans le domaine du

Plus en détail

Concertation sur la requalification des places MABIT et PRESSENSE

Concertation sur la requalification des places MABIT et PRESSENSE Concertation sur la requalification des places MABIT et PRESSENSE Diagnostic sur les lieux - 8 mars 2012 Balade urbaine - 29 mars 2012 Enjeux de requalification - 5 avril 2012 Adoption des fondamentaux

Plus en détail

Un écrivain dans la classe : pour quoi faire?

Un écrivain dans la classe : pour quoi faire? Un écrivain dans la classe : pour quoi faire? Entretien avec Philippe Meirieu réalisé pour l ARALD - Quel est votre sentiment sur la présence des écrivains dans les classes? Il me semble que ce n est pas

Plus en détail

Présentation Programme éducatif au niveau primaire : Les mousquetaires de l eau claire

Présentation Programme éducatif au niveau primaire : Les mousquetaires de l eau claire Présentation Programme éducatif au niveau primaire : Les mousquetaires de l eau claire 1- Bonjour à tous, Je suis la capitaine des mousquetaires de l eau claire de la Compagnie de Champlain, Chantal d

Plus en détail

Séquence 4. Comment expliquer la localisation des séismes et des volcans à la surface du globe?

Séquence 4. Comment expliquer la localisation des séismes et des volcans à la surface du globe? Sommaire Séquence 4 Tu as constaté que les séismes et les éruptions volcaniques se déroulaient toujours aux mêmes endroits. Tu vas maintenant chercher à expliquer ce phénomène. Problématique : Comment

Plus en détail

Charte du tourisme durable

Charte du tourisme durable Annexes Charte du tourisme durable Annexe 1 Les participants de la Conférence mondiale du Tourisme durable, réunis à Lanzarote, îles Canaries, Espagne, les 27 et 28 avril 1995, Conscients que le tourisme

Plus en détail

Une espèce exotique envahissante: Le Roseau commun. ou Phragmites australis

Une espèce exotique envahissante: Le Roseau commun. ou Phragmites australis Une espèce exotique envahissante: Le Roseau commun ou Phragmites australis Indigène vs exotique Il y a deux sous-espèces de Phragmites australis, L indigène: n envahit pas le milieu, cohabite avec les

Plus en détail

Classe verte à Hollenfels

Classe verte à Hollenfels Classe verte à Hollenfels Du lundi 10 mai au mercredi 12 mai 2010 C.E.1 de Madame Lanneluc SOMMAIRE 1. Personnel d encadrement 2. Transport 3. Hébergement 4. Projet pédagogique 5. Budget 6. Annexes : -

Plus en détail

les nouveaux espaces publics des quartiers nord

les nouveaux espaces publics des quartiers nord les nouveaux espaces publics des quartiers nord Comité de suivi du 7 avril 2006 SEM SEM Amiens Amiens Aménagement _ 7 _ avril 7 avril 2006 2006 _ ESE _ ESE bet bet ingénierie Charles VICARINI concepteur

Plus en détail

TOSSA DE MAR ITINÉRAIRES ET PARCOURS

TOSSA DE MAR ITINÉRAIRES ET PARCOURS FR OFICINA DE TURISME OFFICE DE TOURISME MUNICIPAL Avinguda del Pelegrí, 25 - Edifici La Nau 17320 Tossa de Mar Costa Brava Girona Spain Tel. +34 972 340 108 email: info@infotossa.com www.infotossa.com

Plus en détail

«Portfolio» Depuis 1994

«Portfolio» Depuis 1994 «Portfolio» Depuis 1994 Corpo Aventure, générateur d'expériences, oeuvre au niveau des programmes incentives, de récompences (team building et autres), VIP et Relation publique, mettant les gens dans l'action

Plus en détail

Atelier Environnement Préparatoire au Projet d Aménagement et de Développement Durable. S e p t e m b r e 2 0 0 8

Atelier Environnement Préparatoire au Projet d Aménagement et de Développement Durable. S e p t e m b r e 2 0 0 8 Atelier Environnement Préparatoire au Projet d Aménagement et de Développement Durable S e p t e m b r e 2 0 0 8 Le PADD : un Projet Politique Le PADD : un Projet Politique L e S C O T, u n o u t i l a

Plus en détail

Le Pavé Mosaïque. Temple?» C est la question que je me posais la première fois que je vis le Pavé Mosaïque à

Le Pavé Mosaïque. Temple?» C est la question que je me posais la première fois que je vis le Pavé Mosaïque à Le Pavé Mosaïque «Mais à quel jeu jouent donc les francs maçons sur cet échiquier dessiné à même le sol du Temple?» C est la question que je me posais la première fois que je vis le Pavé Mosaïque à la

Plus en détail

«Toi et moi, on est différent!» Estime de soi au préscolaire

«Toi et moi, on est différent!» Estime de soi au préscolaire Service d animation spirituelle et d engagement communautaire au primaire «Toi et moi, on est différent!» Estime de soi au préscolaire Séquence de 5 rencontres en classe Estime de soi au préscolaire 1

Plus en détail

Château des Ducs de Bretagne, France : l accessibilité permet la réappropriation par les habitants de Nantes du château-musée

Château des Ducs de Bretagne, France : l accessibilité permet la réappropriation par les habitants de Nantes du château-musée Château des Ducs de Bretagne, France : l accessibilité permet la réappropriation par les habitants de Nantes du château-musée Thierry Mezerette FICHE D IDENTITÉ Type d établissement : château - musée Localisation

Plus en détail

Horizons Solidaires. Un portrait photographique et sonore de l Économie Sociale et Solidaire aujourd hui

Horizons Solidaires. Un portrait photographique et sonore de l Économie Sociale et Solidaire aujourd hui Horizons Solidaires Un portrait photographique et sonore de l Économie Sociale et Solidaire aujourd hui «Nous sommes à un moment de l histoire qui pose un défi radicalement nouveau à l espèce humaine :

Plus en détail

Morcellement du paysage

Morcellement du paysage Morcellement du paysage L indicateur «Morcellement du paysage» montre comment le paysage en dessous de 100 mètres est morcelé par des barrières artificielles telles que des routes ou des zones d habitation.

Plus en détail

Le Relax Hôtel & Restaurant, Mahe

Le Relax Hôtel & Restaurant, Mahe Le Relax Hôtel & Restaurant, Mahe (15 Chambres) L hôtel est situé au sud de Mahé sur les versants d une colline dominant la baie de Anse Royale avec une vue sur les ilots lointains, dont l ile Souris.

Plus en détail

Vision stratégique du développement culturel, économique, environnemental et social du territoire

Vision stratégique du développement culturel, économique, environnemental et social du territoire Vision stratégique du développement culturel, économique, environnemental et social du territoire PROJET D ÉNONCÉ DE VISION STRATÉGIQUE OCTOBRE 2014 TABLE DES MATIÈRES POURQUOI UN ÉNONCÉ DE VISION STRATÉGIQUE?...

Plus en détail

Film DATACENTER INTRODUCTION. 1 Depuis le début de l année 2009, la région de Chartres est le centre d une intense activité.

Film DATACENTER INTRODUCTION. 1 Depuis le début de l année 2009, la région de Chartres est le centre d une intense activité. Film DATACENTER INTRODUCTION 1 Depuis le début de l année 2009, la région de Chartres est le centre d une intense activité. 2 Les lignes téléphoniques et accès ADSL ont été modernisés, les capacités électriques

Plus en détail

Une promenade en forêt par Inner Health Studio. Enregistré avec la permission de l entreprise.

Une promenade en forêt par Inner Health Studio. Enregistré avec la permission de l entreprise. Une promenade en forêt par Inner Health Studio. Enregistré avec la permission de l entreprise. Adoptez une position confortable, soit assise, soit couchée. Sentez votre corps se détendre à mesure qu une

Plus en détail

Règlement type relatif à l abattage d arbres

Règlement type relatif à l abattage d arbres Règlement type relatif à l abattage d arbres INTRODUCTION «Une municipalité ou une MRC peut régir ou restreindre la plantation ou l'abattage d'arbres afin d'assurer la protection du couvert forestier et

Plus en détail

Introduction. 1. Les engagements de McGill

Introduction. 1. Les engagements de McGill Introduction L Université McGill remercie le Conseil municipal et l Office de consultation publique de Montréal de tenir des consultations publiques sur le projet du Plan de protection et de mise en valeur

Plus en détail

MANIFESTE POUR LA PRESERVATION DU GRAND TETRAS EN FRANCE

MANIFESTE POUR LA PRESERVATION DU GRAND TETRAS EN FRANCE MANIFESTE POUR LA PRESERVATION DU GRAND TETRAS EN FRANCE Photo Vincent Munier Oiseau symbole des forêts sauvages, nous devons sauvegarder le Grand Tétras Juillet 2007 GROUPE TETRAS FRANCE : CORA faune

Plus en détail

DISPOSITIONS LEGISLATIVES ET REGLEMENTAIRES DANS LE SECTEUR DE LA DISTRIBUTION ET DE LA GESTION DES CENTRES COMMERCIAUX

DISPOSITIONS LEGISLATIVES ET REGLEMENTAIRES DANS LE SECTEUR DE LA DISTRIBUTION ET DE LA GESTION DES CENTRES COMMERCIAUX DISPOSITIONS LEGISLATIVES ET REGLEMENTAIRES DANS LE SECTEUR DE LA DISTRIBUTION ET DE LA GESTION DES CENTRES COMMERCIAUX Monsieur AIT ABDERRAHMANE Abdelaziz Directeur Général de la Régulation et de l Organisation

Plus en détail

Il était une fois Une forêt mystérieuse!!! Parcourez cette forêt, explorez la Franche-Comté, partez à la rencontre de ses paysages et de ses

Il était une fois Une forêt mystérieuse!!! Parcourez cette forêt, explorez la Franche-Comté, partez à la rencontre de ses paysages et de ses Il était une fois Une forêt mystérieuse!!! Parcourez cette forêt, explorez la Franche-Comté, partez à la rencontre de ses paysages et de ses richesses. Du massif Vosgien aux plateaux du Jura, en passant

Plus en détail

2014-2015. Animations pédagogiques TANINGES. - Ecoles primaires - Cycles 2 et 3. Arcade MAISON du PATRIMOINE

2014-2015. Animations pédagogiques TANINGES. - Ecoles primaires - Cycles 2 et 3. Arcade MAISON du PATRIMOINE Animations pédagogiques 2014-2015 TANINGES - Ecoles primaires - Cycles 2 et 3 «Située à Taninges, au cœur de la vallée du Giffre, la Maison du Patrimoine vous emmène dans une rue reconstituée pour découvrir,

Plus en détail

Retour du bison d Europe dans le Jura : ébauche de projet

Retour du bison d Europe dans le Jura : ébauche de projet Retour du bison d Europe dans le Jura : ébauche de projet 1 La vision Le bison d Europe a été éradiqué de Suisse déjà au Moyen-âge. Il s en est même fallu de peu pour que le plus grand mammifère sauvage

Plus en détail

eduscol Ressources pour la voie professionnelle Français Ressources pour les classes préparatoires au baccalauréat professionnel

eduscol Ressources pour la voie professionnelle Français Ressources pour les classes préparatoires au baccalauréat professionnel eduscol Ressources pour la voie professionnelle Ressources pour les classes préparatoires au baccalauréat professionnel Français Présentation des programmes 2009 du baccalauréat professionnel Ces documents

Plus en détail

VIVRE LA COULEUR DOSSIER PÉDAGOGIQUE. Musée des beaux-arts de Brest

VIVRE LA COULEUR DOSSIER PÉDAGOGIQUE. Musée des beaux-arts de Brest VIVRE LA COULEUR DOSSIER PÉDAGOGIQUE Musée des beaux-arts de Brest 1 Les objectifs : - Comment percevons-nous les couleurs? Quel rôle joue le cerveau? - Comprendre les choix et les procédés de création

Plus en détail

CENTRALES HYDRAULIQUES

CENTRALES HYDRAULIQUES CENTRALES HYDRAULIQUES FONCTIONNEMENT Les différentes centrales hydrauliques Les centrales hydrauliques utilisent la force de l eau en mouvement, autrement dit l énergie hydraulique des courants ou des

Plus en détail

Réunion de présentation. Avril 2015

Réunion de présentation. Avril 2015 Réunion de présentation Avril 2015 Points abordés 1. L environnement 2. L équipe 3. La pédagogie et le fonctionnement de l établissement 4. Après la 3 ème? 5. Questions L environnement 12, chaussée Jules

Plus en détail

EXIGEZ L IMPOSSIBLE. Venez Partager, Supporter et Révéler votre véritable nature. Celle qui donne envie de gagner avec vous.

EXIGEZ L IMPOSSIBLE. Venez Partager, Supporter et Révéler votre véritable nature. Celle qui donne envie de gagner avec vous. EXIGEZ L IMPOSSIBLE Dans un contexte économique particulièrement tendu, la compétitivité de votre offre et la pugnacité de votre force de vente ne suffiront plus à garantir votre développement. La qualité

Plus en détail

1575 pour Monsieur 1099 pour Madame

1575 pour Monsieur 1099 pour Madame MAURICE Casuarina Resort & Spa 1575 pour Monsieur 1099 pour Madame CES PRIX COMPRENNENT : les vols en classe éco (Q) avec Air Mauritius au départ de Bruxelles (TGV), les taxes d aéroport, l assistance,

Plus en détail

L obligation de négocier sur la pénibilité dans les entreprises. Premiers éléments de bilan. Direction générale du travail

L obligation de négocier sur la pénibilité dans les entreprises. Premiers éléments de bilan. Direction générale du travail CONSEIL D ORIENTATION DES RETRAITES Séance plénière du 21 novembre 2012 à 14 h 30 «Pénibilité. Transition emploi-retraite. Elaboration de cas-types pour les projections.» Document N 6 Document de travail,

Plus en détail

Que sont les sources d énergie renouvelable?

Que sont les sources d énergie renouvelable? Que sont les sources d énergie renouvelable? Comme leur nom l indique, il s agit de sources qui se renouvellent et ne s épuiseront donc jamais à l échelle du temps humain! Les sources non renouvelables

Plus en détail

PROJET INTER LA TESTE 2016

PROJET INTER LA TESTE 2016 PROJET INTER LA TESTE 2016 Présentation du GWCF Aquitaine Affiliés à la Fédération des GoldWing Club de France qui regroupe 1500 possesseurs de motos GoldWing, notre Club comprend des hommes et des femmes

Plus en détail

PATRIMOINE NATUREL ET ÉCOLOGIQUE UNIQUE EN FRANCE. Faites de la Drôme l épicentre de vos événements.

PATRIMOINE NATUREL ET ÉCOLOGIQUE UNIQUE EN FRANCE. Faites de la Drôme l épicentre de vos événements. Entre Romans et Valence, la capitale stratégique du Sud Rhône Alpes : la Drôme, vous offre de nombreux attraits culturels, historiques et gastronomiques. Un département aux multiples facettes, composées

Plus en détail

Nature et pêche au Domaine provincial de Mirwart

Nature et pêche au Domaine provincial de Mirwart Nature et pêche au Domaine provincial de Mirwart Accueil Comprendre la nature et le monde qui nous entoure, apprendre à taquiner le poisson et à jeter l hameçon, observer, toucher, manipuler, sentir et,

Plus en détail

Exceptionnellement et pour longtemps

Exceptionnellement et pour longtemps Grand Genève Exceptionnellement et pour longtemps L ŒUVRE IMMOBILIÈRE L ŒUVRE IMMOBILIÈRE CONCEVOIR & CONSTRUIRE Animés par un idéal de bien-être et de créativité, nous concevons notre métier comme une

Plus en détail

Changement du trait de côte et images satellites. Tempêtes 2014, plage de la Salie, côte atlantique française

Changement du trait de côte et images satellites. Tempêtes 2014, plage de la Salie, côte atlantique française Les tempêtes L expert Avec la crise climatique, les rivages subissent plus durement les assauts de la mer et les crues de fleuves. Pour anticiper et prévenir des risques d érosion et d inondation, il est

Plus en détail

Ça bouge au Canada : Le parc national de Banff

Ça bouge au Canada : Le parc national de Banff Fiche apprenant Niveau débutant Ça bouge au Canada : Le parc national de Banff Activité 1 Avant de voir le film a. En petits groupes de quatre, observez, préparez et composez quatre questions sur l une

Plus en détail

DOSSIER DE PRESSE. Assises du Tourisme Vendredi 21 novembre 2014 Pied-de-Borne

DOSSIER DE PRESSE. Assises du Tourisme Vendredi 21 novembre 2014 Pied-de-Borne DOSSIER DE PRESSE Assises du Tourisme Vendredi 21 novembre 2014 Pied-de-Borne Conseil général de la Lozère Elodie LEHNEBACH, Rue de la Rovère 48000 Mende 04 66 49 66 07 Comité dép.. du Tourisme Brigitte

Plus en détail

Espace Babylone. Au cœur de Paris, un lieu pour. Formation Comité de direction Conseil Assemblée Conférence Réunion. 91, Rue de Sèvres, 75006 Paris

Espace Babylone. Au cœur de Paris, un lieu pour. Formation Comité de direction Conseil Assemblée Conférence Réunion. 91, Rue de Sèvres, 75006 Paris Espace Babylone Au cœur de Paris, un lieu pour Formation Comité de direction Conseil Assemblée Conférence Réunion 91, Rue de Sèvres, 75006 Paris Réservations Les demandes de disponibilité de salles peuvent

Plus en détail

TEST QUEL VOYAGEUR ETES-VOUS?

TEST QUEL VOYAGEUR ETES-VOUS? TEST QUEL VOYAGEUR ETES-VOUS? 1) Choisissez la photo qui symbolise le mieux les vacances pour vous : 2) Quand vous partez en voyage, quel est pour vous le compagnon indispensable? a. Votre brosse à dents

Plus en détail

Bien vivre, dans les limites de notre planète

Bien vivre, dans les limites de notre planète isstock Bien vivre, dans les limites de notre planète 7e PAE le programme d action général de l Union pour l environnement à l horizon 2020 Depuis le milieu des années 70, la politique environnementale

Plus en détail

ESSOURCES PÉDAGOGIQUES

ESSOURCES PÉDAGOGIQUES 2015 MATERNELLES CYCLE I / PS - MS ESSOURCES PÉDAGOGIQUES Introduction Je découvre par les sens MODULES À DÉCOUVRIR PENDANT LA VISITE La Cité des enfants de Vulcania est un lieu d éveil, de découvertes

Plus en détail

Normes internationales pour les mesures phytosanitaires (NIMPs)

Normes internationales pour les mesures phytosanitaires (NIMPs) 105 Annexe 3 Normes internationales pour les mesures phytosanitaires (NIMPs) On trouvera ci-après une description succincte des NIMP adoptées. Le texte intégral des NIMP peut être consulté sur le Site

Plus en détail

Visuel non contractuel OFFRES GROUPES & SÉMINAIRES

Visuel non contractuel OFFRES GROUPES & SÉMINAIRES Visuel non contractuel OFFRES GROUPES & SÉMINAIRES Totalement intégré à l espace MILLE8, naturellement niché au coeur d Arc 1800 et ouvert sur le domaine Paradiski. MILLE8 est un nouvel espace de loisirs

Plus en détail

Où sont les Hommes sur la Terre

Où sont les Hommes sur la Terre Où sont les Hommes sur la Terre Introduction : Notre planète est constituée de régions peuplées et d autres qui sont presque vides, ainsi 90% de la population vit dans l hémisphère nord. Dans certains

Plus en détail

Des espaces prestigieux pour des instants magiques

Des espaces prestigieux pour des instants magiques Des espaces prestigieux pour des instants magiques Vous recherchez un lieu d exception pour réunir vos collaborateurs ou vos partenaires, les Châteaux de la Drôme vous proposent le dépaysement et la richesse

Plus en détail

Activité 45 : La responsabilité de l Homme sur son environnement géologique

Activité 45 : La responsabilité de l Homme sur son environnement géologique 1. EXTRAITS REFERENTIELS DU BO Partie : Géologie externe, évolution des paysages (16 heures) Notions. contenus Compétences Exemples d activités L procure à l Homme des ressources. [Thèmes : Environnement,

Plus en détail

Service départemental d incendie et de secours du Territoire de Belfort

Service départemental d incendie et de secours du Territoire de Belfort Service départemental d incendie et de secours du Territoire de Belfort Fiche technique 2011 / 01 Nouvelles dispositions prévues par le règlement de sécurité pour l évacuation des personnes en situation

Plus en détail

enquête pour les fautes sur le fond, ce qui est graves pour une encyclopédie.

enquête pour les fautes sur le fond, ce qui est graves pour une encyclopédie. 4.0 Contrôles /4 4 e enquête pour les fautes sur le fond, ce qui est graves pour une encyclopédie. RPPEL de 0. Wikipédia 2/2 Dans le chapitre : XX e siècle : ( 4.0 mythe paroxysme ) sous la photo d un

Plus en détail

Square Patriarche et place Jean-Jaurès À PARTIR DE 11 h

Square Patriarche et place Jean-Jaurès À PARTIR DE 11 h Square Patriarche et place Jean-Jaurès À PARTIR DE 11 h Édito En route pour la COP21! Dans six mois, le 30 novembre 2015, le coup d envoi de la 21 e conférence internationale pour le climat sera donné

Plus en détail

Construction modulaire et temporaire

Construction modulaire et temporaire Construction modulaire et temporaire Nous créons des espaces. Rapidité, flexibilité, respect des délais et fiabilité des coûts sont nos mots-clés. >Éducation >Sport >Banques >Bureaux et administration

Plus en détail

Les activités : Nos activités au départ de l hôtel Spa Balmoral

Les activités : Nos activités au départ de l hôtel Spa Balmoral Nos activités au départ de l hôtel Spa Balmoral En partenariat avec votre hôtel nous vous proposons un large choix d activités team building pour agrémenter votre séjour. Pour toute question au sujet de

Plus en détail

RESERVES DE BIODIVERSITE POUR SEPT TERRITOIRES ET DE RESERVE AQUATIQUE POUR UN TERRITOIRE DANS LA REGION ADMINISTRATIVE DE L ABITIBI-TEMISCAMINGUE

RESERVES DE BIODIVERSITE POUR SEPT TERRITOIRES ET DE RESERVE AQUATIQUE POUR UN TERRITOIRE DANS LA REGION ADMINISTRATIVE DE L ABITIBI-TEMISCAMINGUE MÉMOIRE DEPOSE AU BUREAU D AUDIENCES PUBLIQUES SUR L ENVIRONNEMENT (BAPE) DANS LE CADRE DES AUDIENCES PUBLIQUES POUR LES PROJETS DE RESERVES DE BIODIVERSITE POUR SEPT TERRITOIRES ET DE RESERVE AQUATIQUE

Plus en détail