NATALITE ET FECONDITE

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1 RÉPUBLIQUE DU TCHAD UNITE - TRAVAIL PROGRES MINISTÈRE DU PLAN ET DE LA COOPERATION INTERNATIONALE INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE, DES ÉTUDES ÉCONOMIQUES ET DÉMOGRAPHIQUES (INSEED) DEUXIEME RECENSEMENT GENERAL DE LA POPULATION ET DE L HABITAT (RGPH2, 2009) ANALYSE THEMATIQUE DES RESULTATS DEFINITIFS DU RGPH2 NATALITE ET FECONDITE Juillet 2014

2 AVANT-PROPOS Le Deuxième Recensement Général de la Population et de l Habitat (RGPH2) a été institué par le Décret n 408/PR/MPED/2000 du 11 septembre En fait, les Nations Unies recommandent aux gouvernements de réaliser un recensement démographique tous les dix (10) ans. Mais, faute de moyens et parfois aussi à cause de l instabilité politique, beaucoup de pays africains n arrivent pas à respecter cette périodicité. C est le cas du Tchad dont le premier recensement démographique remonte à L exécution de cette opération répond au souci du Gouvernement, de doter le pays des bases des données statistiques pour soutenir les politiques de développement, les initiatives du secteur privé et de la société civile. Il s agit donc des résultats très attendus par les pouvoirs publics et les partenaires au développement pour permettre de mieux entreprendre les actions visant l amélioration des conditions de vie de la population. Après les travaux préparatoires, le dénombrement a été effectué du 20 mai au 30 juin 2009 sur l'ensemble du territoire national. Les travaux se sont déroulés de manière satisfaisante malgré quelques difficultés conjoncturelles rencontrées au cours de la préparation et de l exécution de l opération. L organisation d un recensement général de la population et de l habitat est une opération extrêmement complexe, lourde et coûteuse, surtout dans un pays aussi étendu que le Tchad. Sa réussite nécessite non seulement des moyens logistiques, matériels et humains considérables, mais la collaboration de toutes les forces vives de la nation et la participation de l ensemble de la population. Tel fut le cas de notre Deuxième Recensement Général de la Population et de l Habitat (RGPH2), et ce d autant plus qu il a été programmé dans un contexte national particulier marqué par un certain nombre de contraintes et de difficultés, y compris d ordre sécuritaire, qui ont fait de sa réalisation un grand défi. La plupart de ces difficultés ont pu, heureusement, être surmontées grâce notamment à : - La volonté et le soutien sans faille du Gouvernement et des Plus Hautes Autorités du pays et en particulier l engagement du Chef de l État, Son Excellence le Président IDRISS DEBY ITNO, qui a permis la mobilisation des moyens nécessaires pour le bon déroulement de l opération en ordonnant la prise en charge sur les ressources nationales jusqu à 70 % du budget total du RGPH2, chose rare en Afrique dans le cas des opérations similaires ; - L appui déterminant des Partenaires Techniques et Financiers qui ont apporté les 30 % restants du budget ; - L Armée de l air tchadienne qui a assuré la logistique pour le transport des Agents et des Questionnaires vers certaines zones d accès difficile ; - La forte implication des acteurs politiques (tant de la majorité présidentielle que de l opposition démocratique) qui avaient convenu que la réalisation du RGPH2 soit une activité prioritaire devant permettre l approfondissement du processus démocratique dans notre pays tel que consigné dans l accord du 13 août 2007 ; 1

3 - Le consensus national formé autour de l opération qui a consolidé une sensibilisation de proximité par l ensemble des acteurs politiques et sociaux et qui a facilité l adhésion et la participation de l ensemble de la population Après la publication des résultats préliminaires en septembre 2009, des résultats globaux définitifs et des résultats définitifs par Sous-préfectures en mars 2012, des principaux indicateurs globaux issus de l analyse thématique en août 2012, l INSEED vient de finaliser et met à la disposition du Gouvernement, des partenaires au développement, des planificateurs et du grand public, une série de rapports portant sur des thèmes jugés prioritaires. Il s agit des rapports sur les thèmes suivants : Evaluation de la Qualité des Données ; Etat et Structures de la Population ; Etat Matrimonial et Nuptialité ; Natalité et Fécondité ; Mortalité ; Mouvements Migratoires ; Scolarisation, Niveau d Instruction et Alphabétisation ; Caractéristiques Economiques de la Population ; Situation des Personnes Agées ; Situation des Nomades ; Situation des Réfugiés ; Evaluation de la Pauvreté non Monétaire et Projections Démographiques J exhorte les services publics, les partenaires au développement, les ONG et tous les acteurs sociaux, économiques et politiques, à une utilisation bénéfique de ces données pour le plus grand intérêt du pays. Je voudrais saisir cette opportunité pour exprimer, au nom du Gouvernement de Son Excellence le Président IDRISS DEBY ITNO, toute notre gratitude à tous nos partenaires nationaux et internationaux dont la contribution matérielle, technique et financière a permis la réussite de cette importante opération. Je tiens à remercier particulièrement le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) (qui nous a appuyés de bout en bout à toutes les phases de l opération), l Union Européenne (UE), la Coopération Suisse, la Coopération française, les États Unis d Amérique (USA), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), la Banque Africaine de Développement (BAD) ainsi que les consultants nationaux et internationaux qui ont apporté leur précieux appui. Je tiens également à féliciter la Direction Générale et tout le personnel de l INSEED ainsi que le personnel temporaire dont l engagement sans faille a permis la bonne réalisation de l opération. Enfin, je rends hommage à toutes les personnes qui ont contribué aux différentes étapes de l opération et qui ne sont plus de ce monde. LE MINISTRE DU PLAN ET DE LA COOPERATION INTERNATIONALE 2 MARIAM MAHAMAT NOUR

4 TABLE DES MATIERES AVANT- PROPOS. ERREUR! SIGNET NON DEFINI. LISTE DES TABLEAUX... 5 LISTE DES GRAPHIQUES.. 7 LISTE DES CARTES....9 LISTE DES TABLEAUX EN ANNEXES SIGLES ET ABREVIATIONS SYNTHESE DES PRINCIPAUX RESULTATS INTRODUCTION GENERALE...13 CHAPITRE 1 : CONTEXTE ET ASPECTS METHODOLOGIQUES Contexte de l étude MODE DE VIE DE LA POPULATION CONTEXTE SOCIOCULTUREL CONTEXTE POLITIQUE ET INSTITUTIONNEL CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE CONTEXTE DEMOGRAPHIQUE CONTEXTE LIE AU HANDICAP Aspects méthodologiques DEFINITIONS DES CONCEPTS ET METHODE DE CALCUL DES PRINCIPAUX INDICATEURS POPULATION DE REFERENCE SYNTHESE SUR L EVALUATION DE LA QUALITE DES DONNEES PRESENTATION DE LA METHODE D AJUSTEMENT VUE D ENSEMBLE.. 29 CHAPITRE 2 : NATALITE Natalité et milieu de résidence Natalité selon les régions Natalité et mode de vie Natalité et ethnie Evolution de la natalité de 1993 à VUE D ENSEMBLE...36 CHAPITRE 3: NIVEAU ET STRUCTURE DE LA FECONDITE Niveau de la fécondité FECONDITE ET MILIEU DE RESIDENCE FECONDITE SELON LES REGIONS STRUCTURE DE LA FECONDITE FECONDITE ET MILIEU DE RESIDENCE FECONDITE REGIONALE VUE D ENSEMBLE.. 47 CHAPITRE 4 : ANALYSE DIFFERENTIELLE DE LA FECONDITE Fécondité et état matrimonial Fécondité et mode de vie Fécondité et religion Fécondité et nationalité Fécondité et ethnie Fécondité et statut d handicap Fécondité et niveau d instruction Fécondité et situation d activité Fécondité et catégorie socioprofessionnelle Fécondité et statut dans la profession...68 VUE D ENSEMBLE.. 70 CHAPITRE 5 : TENDANCES DE LA FECONDITE Evolution du niveau de la fécondité de 1993 à

5 NIVEAU NATIONAL ET VARIATIONS SELON LE MILIEU DE RESIDENCE VARIATIONS SELON LA REGION Evolution du calendrier de la fécondité NIVEAU NATIONAL ET VARIATIONS SELON LE MILIEU DE RESIDENCE VARIATIONS SELON LA REGION DE RESIDENCE VUE D ENSEMBLE CHAPITRE 6: FECONDITE DES ADOLESCENTES Niveau national et variation selon le milieu de résidence FÉCONDITÉ ACTUELLE FECONDITE PASSEE Variation selon la région de résidence FECONDITE ACTUELLE FECONDITE PASSEE Variation selon le mode de vie FECONDITE ACTUELLE FECONDITE PASSEE.. 98 VUE D ENSEMBLE..99 CHAPITRE 7: FECONDITE DES FEMMES AGEES DE 40 A 49 ANS Niveau national et variation selon le milieu de résidence NIVEAU ET STRUCTURE EVOLUTION DE 1993 A Variation selon la région de résidence Variations selon le mode de vie 107 VUE D ENSEMBLE..107 CHAPITRE 8 : INFECONDITE Situation au niveau national et selon le milieu de résidence Infécondité régionale INFECONDITE DES FEMMES DE ANS INFECONDITE DES FEMMES DE 50 ANS ET PLUS Infécondité et mode de vie Infécondité et religion Infécondité et état matrimonial Infécondité et niveau d instruction Infécondité et statut d handicap Evolution de l infécondité VUE D ENSEMBLE. 128 CONCLUSION GENERALE..129 BIBLIOGRAPHIE.132 ANNEXES 134 4

6 LISTE DES TABLEAUX TABLEAU 1.01 : MODELE DE CALCUL DE L INDICE COMPARATIF DE NATALITE (ICN)...23 TABLEAU 2.01 : NIVEAU COMPARES DU TAUX BRUT ( ) ET DE L INDICE COMPARATIF ( ) DE NATALITE PAR MILIEU DE RESIDENCE.. 30 TABLEAU 2.02 : TAUX BRUT ( ), INDICE COMPARATIF ( ) DE NATALITE ET RANG PAR RAPPORT A L ICN PAR REGION.31 TABLEAU 2.03 : NIVEAUX COMPARES DU TAUX BRUT ( ) ET DE L INDICE COMPARATIF ( ) DE NATALITE PAR MODE DE VIE 33 TABLEAU 2.04 :TAUX BRUT ( ), INDICE COMPARATIF ( ) DE NATALITE ET RANG PAR RAPPORT A L ICN PAR GRANDS GROUPES ETHNIQUES..34 TABLEAU 2.05:EVOLUTION DU TAUX BRUT ( ) ET DE L INDICE COMPARATIF ( ) DE NATALITE ENTRE 1993 ET TABLEAU 3.01: TAUX DE FECONDITE PAR AGE SELON LE MILIEU DE RESIDENCE 37 TABLEAU 3.02: INDICATEURS DE FECONDITE SELON LE MILIEU DE RESIDENCE...38 TABLEAU 3.03 : INDICATEURS DE FECONDITE PAR REGION DE RESIDENCE...40 TABLEAU 3.04 :TAUX DE FECONDITE ( ) PAR MILIEU DE RESIDENCE SELON LE GROUPE D AGES ET AGE MOYEN A LA PROCREATION..43 TABLEAU 3.05 : CONTRIBUTION A L'INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE PAR MILIEU DE RESIDENCE SELON LE GROUPE D AGES..44 TABLEAU 3.05 :TAUX DE FECONDITE ( ) PAR REGION SELON LE GROUPE D'AGE ET AGE MOYEN A LA PROCREATION (AMP) PAR REGION DE RESIDENCE 45 TABLEAU 4.01 :TAUX DE FECONDITE PAR ETAT MATRIMONIAL SELON LE GROUPE D AGES ( ), INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE ET AGE MOYEN A LA PROCREATION..49 TABLEAU 4.02 : TAUX DE FECONDITE ( ) PAR MODE DE VIE SELON LE GROUPE D AGES, INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE ET AGE MOYEN A LA PROCREATION 51 TABLEAU 4.03 : TAUX DE FECONDITE PAR RELIGION SELON LE GROUPE D AGES, INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE ET AGE MOYEN A LA PROCREATION.52 TABLEAU 4.04 :TAUX DE FECONDITE ( ) PAR GROUPE D AGES SELON LA NATIONALITE, INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE ET AGES MOYEN A LA PROCREATION..54 TABLEAU 4.05 : TAUX DE FECONDITE ( ) PAR GRANDS GROUPES ETHNIQUES SELON LE GROUPE D AGES, INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE ET AGE MOYEN A LA PROCREATION..57 TABLEAU 4.06 :TAUX DE FECONDITE ( ) PAR STATUT D HANDICAP SELON LE GROUPE D AGES, INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE ET AGE MOYEN A LA PROCREATION.60 TABLEAU 4.07: TAUX DE FECONDITE ( ) PAR NIVEAU D INSTRUCTION SELON LE GROUPE D AGES, INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE ET AGE MOYEN A LA PROCREATION.61 TABLEAU 4.08:TAUX DE FECONDITE ( ) PAR SITUATION D ACTIVITE SELON LE GROUPE D AGES, INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE ET AGE MOYEN A LA PROCREATION 63 TABLEAU 4.09:TAUX DE FECONDITE ( ) PAR GRANDS GROUPES DE PROFESSIONS SELON LE GROUPE D AGES, INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE ET AGE MOYEN A LA PROCREATION..66 TABLEAU 4.10 : TAUX DE FECONDITE ( ) PAR STATUT DANS LA PROFESSION SELON LE GROUPE D AGES, INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE ET AGE MOYEN A LA PROCREATION..68 TABLEAU 5.01 :EVOLUTION DES TAUX GLOBAUX DE FECONDITE GENERALE ( ) ENTRE 1993 ET 2009 PAR MILIEU DE RESIDENCE 71 TABLEAU 5.02 : EVOLUTION DES TAUX SPECIFIQUES DE FECONDITE (EN ) PAR GROUPE D AGES ENTRE 1993 ET 2009 ET INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE. 72 TABLEAU 5.03 :EVOLUTION DE L INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE (ISF) ENTRE 1993 ET 2009 PAR MILIEU DE RESIDENCE...73 TABLEAU 5.04 :EVOLUTION DE L'INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE (ISF) ENTRE 1993 ET 2009 PAR REGION DE RESIDENCE TABLEAU 5.05 :EVOLUTION DE LA DISTRIBUTION DES TAUX DE FECONDITE ( ) PAR GROUPE D AGES ET AGE MOYEN A LA PROCREATION (AMP) PAR MILIEU DE RESIDENCE ENTRE 1993 ET TABLEAU 5.06 : EVOLUTION DE L AGE MOYEN A LA PROCREATION (AMP) PAR REGION DE RESIDENCE ENTRE 1993 ET

7 TABLEAU 6.01:POURCENTAGE DES ADOLESCENTES (12-19 ANS) AYANT PROCREE DANS LES DOUZE DERNIERS MOIS PRECEDANT LE RECENSEMENT ET TAUX DE FECONDITE PAR MILIEU DE RESIDENCE ET PAR GROUPE D AGES 84 TABLEAU 6.02 :TAUX DE FECONDITE DES ADOLESCENTES PAR ANNEE D AGE SELON LE MILIEU DE RESIDENCE..84 TABLEAU 6.03 :EVOLUTION DES TAUX DE FECONDITE ( ) DES ADOLESCENTES (15-19 ANS) ET EVOLUTION DE LA CONTRIBUTION DE CELLES-CI A L INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE ENTRE 1993 ET 2009 PAR MILIEU DE RESIDENCE..86 TABLEAU 6.04:POURCENTAGE DES ADOLESCENTES AYANT DEJA EU AU MOINS UN ENFANT NE VIVANT PAR MILIEU DE RESIDENCE SELON LE GROUPE D AGES 86 TABLEAU 6.05:POURCENTAGE DES ADOLESCENTES AYANT DEJA EU AU MOINS DEUX ENFANTS NES VIVANTS PAR MILIEU DE RESIDENCE SELON LE GROUPE D AGES 87 TABLEAU 6.06 :POURCENTAGE DES ADOLESCENTES (12 A 19 ANS) AYANT PROCREE DANS LES DOUZE DERNIERS MOIS PRECEDANT LE RECENSEMENT PAR REGION DE RESIDENCE ET PAR GROUPE D'AGES.88 TABLEAU 6.07 :POURCENTAGE DES ADOLESCENTES (12 A 19 ANS) AYANT DEJA EU AU MOINS UN ENFANT NE VIVANT PAR REGION DE RESIDENCE ET PAR GROUPE D AGES 92 TABLEAU 6.08 : PROPORTION DES ADOLESCENTES (12 A 19 ANS) AYANT DEJA EU AU MOINS DEUX ENFANTS NES VIVANTS PAR REGION DE RESIDENCE ET PAR GROUPE D AGES 95 TABLEAU 6.09: POURCENTAGE DES ADOLESCENTES (12-19 ANS) AYANT PROCREE DANS LES DOUZE MOIS PRECEDENT LE RECENSEMENT PAR MODE VIE SELON LE GROUPE D'AGES 98 TABLEAU 6.10 : POURCENTAGE DES ADOLESCENTES AYANT DEJA EU AU MOINS UN ENFANT NE VIVANT PAR MODE DE VIE ET PAR GROUPE D AGES.98 TABLEAU 6.11 : POURCENTAGE DES ADOLESCENTES AYANT DEJA EU AU MOINS DEUX ENFANTS NES VIVANTS PAR MODE DE VIE SELON LE GROUPE D AGES 99 TABLEAU 7.01: POURCENTAGE DE FEMMES AGEES DE ANS AYANT PROCREE DANS LES DOUZE DERNIERS MOIS PRECEDANT LE RECENSEMENT ET TAUX DE FECONDITE PAR MILIEU DE RESIDENCE ET PAR GROUPE D AGES..102 TABLEAU 7.02 : CONTRIBUTION (%) DES FEMMES DE ANS A L EVOLUTION DE L INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE ENTRE 1993 ET 2009 PAR MILIEU DE RESIDENCE..102 TABLEAU 7.03: PROPORTION (%) DES FEMMES DE 40 A 49 ANS AYANT PROCREE DANS LES DOUZE DERNIERS MOIS PRECEDANT LE RECENSEMENT PAR REGION DE RESIDENCE SELON LE GROUPE D'AGES.104 TABLEAU 7.04 : PROPORTION DES FEMMES AGEES (40-49 ANS) AYANT PROCREE DANS LES DOUZE MOIS PRECEDANT LE RECENSEMENT PAR MODE DE VIE SELON LE GROUPE D AGES.107 TABLEAU 8.01 :PROPORTION (%) DE FEMMES DE 15 ANS ET PLUS SANS ENFANT NE VIVANT PAR MILIEU DE RESIDENCE SELON LE GROUPE D AGES..109 TABLEAU 8.02 : PROPORTION (%) DES FEMMES INFECONDES PAR REGION DE RESIDENCE SELON LE GROUPE D AGES.111 TABLEAU 8.03 :PROPORTION (%) DE FEMMES INFECONDES PAR GROUPE D AGES SELON LE MODE DE VIE 117 TABLEAU 8.04 :PROPORTION (%) DE FEMMES SANS ENFANT PAR GROUPE D AGES SELON LA RELIGION 119 TABLEAU 8.05 :PROPORTION ( ) DES FEMMES SANS ENFANT PAR GROUPE D AGES PAR ETAT MATRIMONIAL SELON LE GROUPE D AGES 120 TABLEAU 8.06 : PROPORTION (%) DES FEMMES SANS ENFANT PAR GROUPE D AGES SELON LE NIVEAU D INSTRUCTION 122 TABLEAU 8.07 :PROPORTION (%) DE FEMMES SANS ENFANT PAR STATUT D HANDICAP SELON LE GROUPE D AGES.124 TABLEAU 8.08: EVOLUTION DE LA PROPORTION DES FEMMES SANS ENFANT NE VIVANT PAR MILIEU DE RESIDENCE SELON LE GROUPE D AGES ENTRE 1993 ET

8 LISTE DES GRAPHIQUES GRAPHIQUE 2.01: INDICE COMPARATIF DE NATALITE ( ) PAR REGION DE RESIDENCE.32 GRAPHIQUE 2.02: INDICE COMPARATIF DE NATALITE ( ) PAR GRANDS GROUPES ETHNIQUES.35 GRAPHIQUE 3.01: TAUX DE FECONDITE ( ) PAR GROUPE D AGES SELON LE MILIEU DE RESIDENCE.38 GRAPHIQUE 3.02: INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE (ISF) PAR REGION DE RESIDENCE 41 GRAPHIQUE 4.01 : INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE PAR ETAT MATRIMONIAL 50 GRAPHIQUE 4.02 : AGE MOYEN A LA PROCREATION PAR ETAT MATRIMONIAL..50 GRAPHIQUE 4.03 : INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE PAR RELIGION.53 GRAPHIQUE 4.04 : AGE MOYEN A LA PROCREATION PAR RELIGION..53 GRAPHIQUE 4.05 : AGE MOYEN A LA PROCREATION PAR NATIONALITE...55 GRAPHIQUE 4.06 : INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE PAR GRAND GROUPE ETHNIQUE.58 GRAPHIQUE 4.07 : AGE MOYEN A LA PROCREATION PAR GRAND GROUPE ETHNIQUE..59 GRAPHIQUE : 4.08 : INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE PAR NIVEAU D'INSTRUCTION..62 GRAPHIQUE 4.09 : AGE MOYEN A LA PROCREATION PAR NIVEAU D INSTRUCTION..62 GRAPHIQUE 4.10 : INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE (ISF) SELON LA SITUATION DANS L'ACTIVITE 64 GRAPHIQUE 4.11 : AGE MOYEN A LA PROCREATION PAR SITUATION D ACTIVITE.64 GRAPHIQUE 4.12 : INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE PAR GRANDS GROUPES DE PROFESSIONS 67 GRAPHIQUE 4.13:AGE MOYEN A LA PROCREATION PAR GRANDS GROUPES DE PROFESSIONS.67 GRAPHIQUE 4.14 : INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE PAR STATUT DANS LA PROFESSION...69 GRAPHIQUE 4.15 : AGE MOYEN A LA PROCREATION PAR STATUT DANS LA PROFESSION.69 GRAPHIQUE 5.01 :EVOLUTION DES TAUX SPECIFIQUES DE FECONDITE ( ) PAR GROUPE D AGES ENTRE 1993 ET GRAPHIQUE 5.02 : AUGMENTATION (EN %) DE L'INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE (ISF) ENTRE 1993 ET GRAPHIQUE 5.03 : EVOLUTION DES TAUX DE FECONDITE PAR GROUPE D AGES EN MILIEU URBAIN ENTRE 1993 ET GRAPHIQUE 5.04 :EVOLUTION DES TAUX DE FECONDITE PAR GROUPE D AGES EN MILIEU RURAL ENTRE 1993 ET GRAPHIQUE 5.05 :AUGMENTATION (EN %) DE L AGE MOYEN A LA PROCREATION (AMP) ENTRE 1993 ET 2009 PAR REGION DE RESIDENCE GRAPHIQUE 6.01 : TAUX DE FECONDITE DES ADOLESCENTES PAR ANNEE D'AGE SELON LE MILIEU DE RESIDENCE...85 GRAPHIQUE 6.02 :PROPORTION (%) DES ADOLESCENTES (12 A 19 ANS) AYANT PROCREE DANS LES DOUZE DERNIERS MOIS PRECEDANT LE RECENSEMENT PAR REGION DE RESIDENCE. 89 GRAPHIQUE 6.03 : PROPORTION (%) DES ADOLESCENTES (12 A 19 ANS) AYANT DEJA EU AU MOINS UN ENFANT NE VIVANT PAR REGION DE RESIDENCE..93 GRAPHIQUE 6.04 : PROPORTION (%) DES ADOLESCENTES (12 A 19 ANS) AYANT DEJA EU AU MOINS DEUX ENFANTS NES VIVANTS PAR REGION DE RESIDENCE 96 GRAPHIQUE 7.01:PROPORTION DES FEMMES AGEES DE 40 A 49 ANS AYANT PROCREE DANS LES DOUZE DERNIERS MOIS PRECEDANT LE RECENSEMENT PAR REGION DE RESIDENCE.105 GRAPHIQUE 8.01:PROPORTION DES FEMMES SANS ENFANT NE VIVANT PAR MILIEU DE RESIDENCE SELON LE GROUPE D'AGES 109 GRAPHIQUE 8.02: PROPORTION DES FEMMES INFECONDES A ANS PAR REGION DE RESIDENCE..112 GRAPHIQUE 8.03 : PROPORTION DES FEMMES INFECONDES A 50 ANS ET PLUS PAR REGION DE RESIDENCE GRAPHIQUE 8.04: PROPORTION DES FEMMES INFECONDES PAR GROUPE D'AGES SELON LE MODE DE VIE 117 GRAPHIQUE 8.05 : PROPORTION DES FEMMES INFECONDES A ANS SELON L'ETAT MATRIMONIAL..121 GRAPHIQUE 8.06 : PROPORTION DES FEMMES INFECONDES A ANS SELON L'ETAT MATRIMONIAL.121 GRAPHIQUE 8.07: PROPORTION DES FEMMES INFECONDES PAR GROUPE D'AGES SELON LE NIVEAU D'INSTRUCTION..123 GRAPHIQUE 8.08 : PROPORTION DES FEMMES INFECONDES PAR GROUPE D'AGES SELON LE STATUT D'HANDICAP.124 7

9 GRAPHIQUE 8.09 :EVOLUTION DE LA PROPORTION DES FEMMES SANS ENFANT PAR GROUPE D'AGES ENTRE 1993 ET 2009 AU TCHAD..127 GRAPHIQUE 8.10 :EVOLUTION DE LA PROPORTION DES FEMMES SANS ENFANT PAR GROUPE D'AGES ENTRE 1993 ET 2009 EN MILIEU URBAIN 127 GRAPHIQUE 8.11 : EVOLUTION DE LA PROPORTION DES FEMMES SANS ENFANT PAR GROUPE D'AGES ENTRE 1993 ET 2009 EN MILIEU RURAL

10 LISTE DES CARTES CARTE 3.01 : INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE (ISF) PAR REGION DE RESIDENCE CARTE 3.02 : AGE MOYEN A LA PROCREATION PAR REGION DE RESIDENCE CARTE 6.01 : POURCENTAGE DES ADOLESCENTES AYANT PROCREE DANS LES DOUZE DERNIERS MOIS PRECEDENT LE RECENSEMENT PAR REGION DE RESIDENCE CARTE 6.02 : POURCENTAGE DES ADOLESCENTES AYANT DEJA EU AU MOINS DEUX ENFANTS NES VIVANTS PAR REGION DE RESIDENCE CARTE 7.01 : PROPORTION DES FEMMES AGEES DE ANS AYANT PROCREE DANS LES DOUZE DERNIERS MOIS PRECEDANT LE RECENSEMENT PAR REGION DE RESIDENCE..106 CARTE 8.01 : PROPORTION DES FEMMES INFECONDES A ANS PAR REGION DE RESIDENCE CARTE 8.02 : PROPORTION DES FEMMES INFECONDES A 50 ANS ET PLUS

11 LISTE DES TABLEAUX EN ANNEXES TABLEAU A3.01:PARITES PAR REGION ET PAR MILIEU DE RESIDENCE EN TABLEAU A3.02:TAUX OBSERVES( ) PAR REGION ET PAR MILIEU DE RESIDENCE EN TABLEAU A3.03:TAUX DE FECONDITE ( ) ET ISF AJUSTES PAR REGION ET PAR MILIEU DE RESIDENCE 137 TABLEAU A4.01:TAUX OBSERVES PAR GROUPE D AGES SELON L ETAT MATRIMONIAL ET ISF.138 TABLEAU A4.02:PARITES OBSERVEES PAR GROUPE D AGES SELON L ETAT MATRIMONIAL 138 TABLEAU A4.03:TAUX OBSERVES PAR GROUPE D AGES SELON LE MODE DE VIE ET ISF TABLEAU A4.04 : PARITES OBSERVEES PAR GROUPE D AGES SELON LE MODE DE VIE 139 TABLEAU A4.05 : TAUX OBSERVES PAR GROUPE D AGES SELON LA RELIGION ET ISF TABLEAU A4.06 : PARITES OBSERVEES PAR GROUPE D AGES SELON LA RELIGION..139 TABLEAU A4.07: TAUX OBSERVES PAR GROUPE D AGES SELON LA NATIONALITE ET ISF 140 TABLEAU A4.08 : PARITES OBSERVEES PAR GROUPE D AGES SELON LA NATIONALITE TABLEAU A4.09 : TAUX OBSERVES PAR GROUPE D AGES SELON LES GRANDS GROUPES ETHNIQUES ET ISF TABLEAU A4.10 : PARITES OBSERVEES PAR GROUPE D AGES SELON LES GRANDS GROUPES ETHNIQUES 142 TABLEAU A4.11: TAUX OBSERVES PAR GROUPE D AGES SELON LE STATUT D HANDICAP ET ISF TABLEAU A4.12 : PARITES OBSERVEES PAR GROUPE D AGES SELON LE STATUT D HANDICAP TABLEAU A4.13 : TAUX OBSERVES PAR GROUPE D AGES SELON LE NIVEAU D INSTRUCTION ET ISF.143 TABLEAU A4.14:PARITES OBSERVEES PAR GROUPE D AGES LE NIVEAU D INSTRUCTION 144 TABLEAU A4.15: TAUX OBSERVES PAR GROUPE D AGES SELON LA SITUATION DANS L ACTIVITE ET ISF 144 TABLEAU A4.16 : PARITES OBSERVEES PAR GROUPE D AGES SELON LA SITUATION DANS L ACTIVITE TABLEAU A4.17 :TAUX OBSERVES PAR GROUPE D AGES SELON LA CATEGORIE SOCIOPROFES- SIONNELLE ET ISF..145 TABLEAU A4.18: PARITES OBSERVEES PAR GROUPE D AGES SELON LA CATEGORIE SOCIOPROFESSIONNELLE.145 TABLEAU A4.19: TAUX OBSERVES PAR GROUPE D AGES SELON LE STATUT DANS LA PROFESSION ET ISF. 146 TABLEAU A4.20 :PARITES OBSERVEES PAR LE GROUPE D AGES SELON LE STATUT DANS LA PROFESSION

12 SIGLES ET ABREVIATIONS AMP : Age moyen à la procréation BCR : Bureau Central de Recensement CIPD : Conférence Internationale sur la Population et le Développement DCAP : Direction de la Coordination des Activités en matière de Population DP : Division de la Population DPP : Déclaration de la Politique de Population DSEED : Direction de la Statistique, des Etudes Economiques et Démographiques ED : Enquête Démographique EDST : Enquête Démographique et de Santé du Tchad EDST1 : Première Enquête Démographique et de Santé du Tchad EDST2 : Deuxième Enquête Démographique et de Santé du Tchad ICN : Indice Comparatif de Natalité INSEED : Institut National de la Statistique, des Etudes Economiques et Démographiques ISF : Indice synthétique de fécondité RGPH : Recensement Général de la Population et de l Habitat RGPH1 : Premier Recensement Général de la Population et de l Habitat RGPH2 : Deuxième Recensement Général de la Population et de l Habitat SNR : Service national de recensement TBN : Taux brut de natalité TBR : Taux brut de reproduction TNR : Taux net de reproduction TGFG : Taux global de fécondité générale 11

13 SYNTHESE DES PRINCIPAUX RESULTATS % de % femmes d adolescentes âgées de ans Milieu/ ayant ayant Région de TBN ( ) TGFG ( ) ISF AMP TBR procréé procréé résidence au cours au cours des 12 des 12 derniers derniers mois mois Urbain 44,1 195,6 6,3 30,2 2,9 5,5 5,0 Rural 51,0 233,6 7,4 29,8 3,6 6,4 5,8 Batha 47,4 224,9 7,1 30,2 3,5 1,5 4,2 Borkou 41,5 184,8 6,3 31,3 3,1 2,0 5,4 Chari Baguirmi 52,0 244,2 7,6 29,2 3,7 7,9 5,5 Guéra 51,4 236,9 7,4 29,5 3,6 6,7 5,2 Hadjer Lamis 47,2 226,8 7,1 29,5 3,4 6,7 5,9 Kanem 43,2 189,7 6,1 30,3 3,0 3,7 4,5 Lac 45,2 210,2 6,6 29,8 3,2 6,2 5,4 Logone Occidental 53,6 218,2 7,6 29,9 3,7 6,8 6,2 Logone Oriental 53,5 260,5 7,4 29,0 3,6 8,6 5,7 Mandoul 51,9 234,5 7,2 29,0 3,5 8,8 6,0 Mayo Kebbi Est 52,7 240,2 7,5 28,9 3,6 8,0 4,9 Mayo Kebbi 55,7 254,7 8,2 30,2 4 6,3 7,4 Ouest Moyen Chari 51,4 228,7 7,2 29,7 3,5 7,1 6,0 Ouaddaï 49,6 224,2 7,3 31,2 3,6 3,6 5,6 Salamat 53,6 240,7 7,6 30,5 3,7 5,8 5,5 Tandjilé 54,5 238,0 7,6 29,6 3,7 6,8 5,8 Wadi Fira 46,6 215,6 7,2 31,7 3,5 3,0 10,8 N Djaména 41,4 180,5 5,8 30,6 2,9 5,5 5,1 Barh El Ghazal 42,4 205,3 7,1 31,8 3,5 1,5 4,2 Ennedi 38,5 172,0 6,1 32,5 3,0 1,5 4,0 Sila 52,8 264,7 8,5 30,8 4,2 4,3 6,2 Tibesti 36,3 154,6 5,5 32,2 2,7 1,4 4,5 Ensemble 49,6 225,6 7,1 29,9 3,5 6,2 5,6 12

14 INTRODUCTION GENERALE Lors des différentes Conférences mondiales des Nations Unies sur la population qui se sont succédé (Bucarest : 1974, Mexico : 1984 et Caire : 1994), la question de la fécondité et de la natalité a retenu l attention des chercheurs et des décideurs suite notamment à son association avec la plupart des problèmes de santé de la reproduction et de la planification socio-économique. Comme la plupart des pays du Tiers-Monde et particulièrement des pays africains, les représentants du Tchad à ces deux premières conférences ont exprimé des positions natalistes. Par contre, pour les pays industrialisés du bloc occidental, l explosion démographique est la cause du maintien des pays du Tiers-Monde dans le sous-développement. Ces pays, surtout ceux du continent africain, devraient, par le biais des programmes de planification familiale, réduire le niveau de leur fécondité pour résoudre les difficultés économiques et sortir ainsi petit à petit du sousdéveloppement. Avec la crise des années 1980, entraînant la mise en place des programmes d ajustement structurel dans la plupart des pays africains au Sud du Sahara, ces pays ont commencé par prendre conscience du rôle de la variable population dans la planification du développement et ont adopté des politiques de population dont l un des objectifs est la réduction de la fécondité. C est ainsi que l on assiste à la mise en place des programmes de planification familiale qui ont permis à certains d amorcer la transition démographique 1. En Afrique centrale, sous région à laquelle appartient le Tchad, on note également une diminution de la fécondité au Cameroun et en République Centrafricaine, qui succède à la phase antérieure de remontée de la fécondité consécutive à la lutte contre la stérilité qui frappait cette région (EVINA, RWENGE, 2002). Mais au Tchad, le niveau de la fécondité est resté élevé avec un indice synthétique de fécondité (ISF) de 6,3 enfants par femme et la comparaison de la fécondité réalisée à celle souhaitée montre la persistance des normes traditionnelles en matière de procréation (Tchad, INSEED, EDST, 2004). Ainsi, le nombre idéal d enfants souhaité varie de 8,9 pour les femmes à 12,0 enfants pour les hommes en dépit des efforts du gouvernement et de ses partenaires dans la mise en place des programmes de planification familiale. La connaissance des indicateurs de la fécondité est importante pour la formulation et la mise en œuvre des politiques de développement. Composante principale de la dynamique démographique, la fécondité détermine la structure par âge de la population et génère des besoins sociaux et économiques à court, moyen et long termes. Par ailleurs, le niveau de la fécondité est un révélateur de la situation et du statut de la femme. C est pourquoi, elle a toujours fait l objet d attention de la part des chercheurs et 1 C est le passage d une société principalement rurale et agraire, caractérisée par des taux élevés de fécondité et de mortalité, à une société essentiellement urbaine et industrielle, caractérisée par une baisse de ces taux (Ronald Lee et Andrew Mason, septembre 2006). 13

15 des spécialistes de la santé génésique et d acteurs de la société civile engagés dans les domaines de la santé de la reproduction y compris de la planification familiale (Burkina Faso, BCR, 2009). L étude de la fécondité à partir des données issues du Deuxième Recensement Général de la Population et de l Habitat, fournira des indicateurs actualisés sur le niveau de la fécondité et servira de base à la formulation de nouvelles politiques visant la réduction de la croissance démographique en général et de la fécondité en particulier d une part et la planification du développement à l ère pétrolière d autre part. Cette analyse a pour principal objectif de contribuer à l amélioration des connaissances sur la fécondité des femmes du Tchad. Plus spécifiquement, il s agit de : (i) mesurer le niveau et la tendance de la natalité ; (ii) mesurer le niveau et la tendance de la fécondité ; (iii) analyser les variations différentielles de la fécondité ; (iv) évaluer la fécondité à haut risque ; (v) mesurer l ampleur de l infécondité. Le rapport est structuré en huit chapitres. Le premier chapitre passe en revue le contexte et les aspects méthodologiques de l étude. Les deuxième et troisième chapitres traitent respectivement de la natalité et du niveau et de la structure de la fécondité. Les quatrième et cinquième chapitres abordent respectivement l analyse différentielle de la fécondité et les tendances de la fécondité. Enfin, les sixième, septième et huitième chapitres traitent respectivement de la fécondité des adolescentes, de la fécondité des femmes de ans et de l infécondité. 14

16 CHAPITRE 1 : CONTEXTE ET ASPECTS METHODOLOGIQUES L objectif de ce chapitre est de présenter les aspects contextuels et méthodologiques pouvant permettre de mieux comprendre les résultats de l analyse thématique sur la natalité et la fécondité au Tchad à partir des données du RGPH2. Il est structuré en deux sections, à savoir le contexte et les aspects méthodologiques de l étude Contexte de l étude Dans ce contexte, sont pris en compte le mode de vie de la population, le contexte socioculturel, le contexte politique et institutionnel, le contexte socio-économique, le contexte démographique et le contexte lié au handicap Mode de vie de la population Au Tchad, deux types de population cohabitent et se singularisent par leur mode de vie : les nomades (3,4%) et les sédentaires (96,6%). La population nomade est reconnue généralement par son habitat mobile contrairement à la population sédentaire, qui a un habitat fixe. La population nomade se caractérise aussi par ses perpétuels déplacements à la recherche du pâturage pour son bétail. Les nomades et les sédentaires ayant de modes de vie tout à fait différents, ils n ont pas les mêmes comportements en matière de nuptialité et de procréation. Les données de ce deuxième recensement offrent l opportunité d étudier pour la première fois la fécondité différentielle des femmes nomades et sédentaires au Tchad Contexte socioculturel Dans la société traditionnelle tchadienne, la valorisation du statut social de la femme est liée au nombre d'enfants qu'elle a mis au monde. Les valeurs et les normes sociales encouragent ainsi les mariages et les maternités précoces. Les facteurs socioculturels qui influent sur la fécondité sont de plusieurs ordres. Il s agit notamment de l état matrimonial, de la religion, de l ethnie, de la nationalité et du niveau d instruction Nuptialité Le mariage est une institution sociale régie par des règles bien précises et spécifiques à chaque société. Cette institution permet d établir des liens d amitié et de solidarité entre les clans, les lignages, les familles et les individus. Traditionnellement, le mariage était le cadre idéal généralement admis par les sociétés tchadiennes pour la procréation. Ce cadre explique la valeur que ces sociétés accordaient à la virginité des jeunes filles 15

17 jusqu au mariage. Avoir un enfant chez les parents avant le mariage était considéré comme un scandale, une humiliation que la jeune fille cause à ses parents. Mais les changements liés aux influences extérieures favorisent de plus en plus les rapports sexuels avant le mariage (DP, 2004). Toutes les différentes formes de mariage sont prises en compte, qu elles soient enregistrées à l état civil, célébrées à l église, devant un Iman ou conclues de façon traditionnelle. Le RGPH1 montre que l indice synthétique de fécondité (ISF) est plus élevé chez les femmes mariées que chez les femmes en rupture d union ou chez les célibataires. En effet, en 1993 l ISF est de 7,0 enfants par femme chez les mariées monogames, 6,5 enfants par femme chez les mariées polygames, 3,5 par femme chez les femmes divorcées/séparées, 3,2 chez les veuves et 0,8 enfant par femme chez les célibataires Religion Selon le Dictionnaire le Petit Larousse, la religion est "un ensemble de croyances et de dogmes définissant le rapport de l homme avec le sacré". C est un système de croyances et de pratiques propre à un groupe social. Trois grandes religions se partagent l espace national tchadien : l islam, le christianisme et l animisme (religion d origine africaine). Au RGPH1 de 1993, l islam dont les fidèles représentent 54% de la population totale constitue la principale religion, suivi du christianisme (36%) et de l animisme (7%). Les sans religion constituent 3% de la population du pays. Le christianisme est implanté majoritairement dans les cinq préfectures de la zone méridionale par le biais de la colonisation française (la proportion des adeptes varie de 42% de la population du Mayo Kebbi à 93% de celle du Logone Occidental). Quant à l Islam, arrivé au Tchad depuis le 11 e siècle, il est solidement implanté dans les neuf autres préfectures du nord et du centre où la proportion des fidèles varie de 88% de la population totale de la préfecture du Chari Baguirmi à 99% de celle des préfectures du Ouaddaï, Kanem, Biltine, et Batha. L animisme, reste importante dans la préfecture du Mayo Kebbi (37%) et significative dans le Moyen Chari (12%), la Tandjilé (6%) et le Guéra (5%). Les perceptions en matière d entrée en vie nuptiale et en vie féconde varient d une religion à une autre. Ce qui implique forcement de variation de l ISF d une religion à une autre. Ainsi, les résultats du RGPH1 de 1993 montrent que les femmes appartenant aux religions chrétiennes sont plus fécondes que les autres. L ISF qui est de 8,5 enfants par femme chez les catholiques passe à 7,8 enfants chez les femmes protestantes et à 7,0 enfants chez les femmes animistes. Les femmes musulmanes ont le plus faible ISF (5,3 enfants. 16

18 Ethnie Selon le dictionnaire Petit Robert, l ethnie est un "ensemble d individus que rapprochent un certain nombre de caractères de civilisation, notamment la communauté de langue et de culture". La notion d ethnie fait aussi référence à un espace commun, à un territoire. C est donc un groupe d individus qui ont en commun une langue, des coutumes, des traditions, une civilisation et qui, éventuellement, partagent le même territoire. Le Tchad compte plus d une centaine d ethnies dénombrées au Recensement Général de la Population et de l Habitat (RGPH) de Pour les besoins de l analyse, le Bureau Central du Recensement a fait un regroupement en quatorze grands groupes ethniques en tenant compte de plusieurs critères (linguistiques, culturels, géographiques, etc.). Ce regroupement avait déjà été fait à l Enquête Démographique de 1964 en douze grands groupes ethniques. Mais, le regroupement de 1993 semble meilleur que celui de Les ressemblances dans ces regroupements concernent quatre grands groupes ethniques : Sara, Ouaddaï, Arabe et Hadjaraï. Le grand groupe ethnique Sara est le groupe dominant au Tchad. Il représente 30% de la population totale en 1964 et 28% en Bien qu en régression, son poids démographique reste largement le plus élevé. Le grand groupe ethnique dit Ouaddaï a perdu son poids démographique passant d environ 16% de la population totale du Tchad en 1964 à 9% en Par contre, les grands groupes ethniques Arabe et Hadjaraï ont connu une augmentation de leur poids démographique passant respectivement d environ 9% à 12% et de 4% à 7%. Pour les autres grands groupes, la comparaison entre les données de ces deux opérations est impossible. La variable ethnie agit sur le comportement des femmes à travers les valeurs relatives au modèle culturel de référence qui peuvent produire des types d orientations mentales et de comportement à adopter en matière d entrer à la primo nuptialité, sexualité et fécondité. Les résultats du RGPH1 indiquent de variation de l indice synthétique de fécondité selon l ethnie. Ainsi, l ISF le plus élevé est observé chez les femmes Tandjilé (6,5 enfants) et le plus faible chez les femmes Gorane (4,5 enfants) Niveau d instruction Le niveau d instruction d une personne correspond à la dernière classe d étude suivie avec succès ou au diplôme le plus élevé obtenu. L instruction en tant que processus de transmission de connaissances, du savoir, du savoir-faire et du savoir-être permet à l individu d acquérir un certain nombre de connaissances, une transformation de l esprit aux niveaux culturel et intellectuel. 17

19 Selon les données du RGPH1 de 1993, environ 84% des femmes n avaient pas de niveau d instruction, 16% étaient instruites. Mais, cette instruction concernait davantage le niveau primaire et dans une moindre mesure le niveau secondaire. A la même date, seulement 4% des femmes avaient de diplôme (2% ont eu le CEPE, 1% le BEPC et 1% le Baccalauréat et plus). La Deuxième Enquête Démographique et de Santé de 2004 a révélé un changement notable. La proportion des femmes sans instruction est passée de 84% à 75%, soit une diminution de 9 points. La proportion des femmes ayant un niveau d instruction est passée de 16% à 25%. Le niveau d instruction a une influence sur la fécondité des femmes à travers l âge d entrer en première union, en première relation sexuelle et à la première naissance. Le niveau d instruction agit aussi sur la fécondité à travers l utilisation des services de santé et particulièrement l utilisation des méthodes modernes de contraception. L ISF observé au RGPH1 de 1993 selon le niveau d instruction passe de 7,4 enfants chez les femmes ayant le niveau d instruction primaire à 5,9 enfants pour les femmes n ayant aucun niveau d instruction ou ayant le niveau coranique. A l exception du niveau primaire, au fur et à mesure que le niveau d instruction augmente, l ISF diminue. Il passe de 5,1 enfants chez les femmes de niveau secondaire à 3,9 enfants chez celles ayant le niveau professionnel et à 2,7 enfants pour les femmes de niveau supérieur Contexte politique et institutionnel Comme la plupart des anciennes colonies de la France, le Tchad a adopté dans sa législation, la Loi française de 1920 qui réprimait par des sanctions pénales toute publicité, toute propagande antinataliste ainsi que l avortement et la tentative d avortement. Cette Loi est renforcée dans sa dimension avortement par les sanctions prévues à l article 296 du code pénal qui réprime l avortement et prévoit des peines à cet effet. Cette loi a trouvé un terrain favorable pour son application. En effet, la politique du Gouvernement de l époque était pro nataliste. Cette politique a été officiellement exprimée par les représentants du Tchad à la Conférence Internationale sur la Population de Bucarest en L application de cette politique a été faite à travers un certain nombre de mesures incitatives à la procréation. Ainsi le code de travail dans son article 178 garantit l emploi et permet à toute travailleuse enceinte de quitter le travail sans préavis et sans avoir à payer une indemnité de rupture de contrat. Elle a le droit de suspendre son travail pour une durée de quatorze semaines consécutives dont huit semaines postérieures à la naissance de l enfant pour se consacrer à son bébé. Pendant cette période, elle bénéficie de la gratuité des soins à la charge de l employeur et perçoit 50% de son salaire à la charge de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS). Elle bénéficie d une heure de repos par jour de travail pour allaitement et, ceci, pendant quinze mois (article 174). Dans l administration publique, la femme garde l intégralité de son salaire durant ces quatorze mois. Dans l esprit de cette loi, l activité professionnelle ne devrait 18

20 pas constituer un obstacle à la procréation. Ces avantages sont accordés aux femmes salariées pour les inciter à continuer leurs maternités. Le Décret N 428 P/CSM-SGG du 31 décembre 1977 portant fixation des taux de prestations familiales au profit des travailleurs salariés de la République du Tchad a déterminé trois sortes de prestations familiales : - Les allocations familiales perçues mensuellement à un taux de 600 FCFA par enfant de moins de 16 ans et ce, sans limitation pour autant que ces enfants soient reconnus et inscrits à l état-civil. La limite d âge est portée à 17 ans pour les enfants placés en apprentissage et à 20 ans si l enfant poursuit ses études ou si, par suite d infirmité ou de maladie incurable, il est dans l impossibilité d exercer un travail salarié (article 340 du Code de Travail et de la Prévoyance Sociale). - Les épouses de ces salariés perçoivent des allocations prénatales de FCFA par accouchement à condition qu elles aient suivi des visites médicales obligatoires. Cette condition permet de bien suivre les grossesses et de déceler les anomalies qui pourraient surgir FCFA sont alloués comme allocation d aide aux jeunes ménages nouvellement inscrits à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale. En réalité, on pourrait parler des allocations de maternité puisqu elles ne sont offertes qu à la suite d un accouchement et, ceci, pour les trois premières naissances uniquement. Les travailleurs nommés dans un cadre permanent de l administration publique recevaient les mêmes prestations dont les taux sont identiques à ceux des travailleurs régis par la Convention collective. Mais, depuis la guerre civile de 1979, ces prestations ne sont plus payées aux fonctionnaires. Il s agit d une suspension ou d une suppression de fait. Vu le nombre très infime des bénéficiaires de ces allocations et leur taux très faible, on peut douter de leur impact sur la croissance globale de la population. Elles sont peut-être incitatives pour les travailleurs de bas salaires qui n établissent pas de relation entre le coût d un enfant supplémentaire et les 600 FCFA perçus mensuellement par enfant. La troisième loi incitative est celle sur la fiscalité. Pour l impôt sur le revenu, le code sur la fiscalité tient théoriquement compte de la composition du ménage. Le taux d imposition est dégressif en fonction du nombre des enfants à charge jusqu à dix enfants. Les déductions fiscales en faveur des enfants peuvent jouer un rôle important dans la compensation du coût de l enfant. Pour les femmes au foyer ou pour celles bénéficiaires des revenus inférieurs au minimum imposable qui sont soumises à la taxe civique, elles en sont exonérées à partir de cinq enfants vivants. La loi sur la fiscalité incite au mariage et à une procréation nombreuse. Depuis le début de l exploitation pétrolière, toutes les femmes, qu elles aient au moins cinq enfants ou non sont exonérées de la taxe civique. 19

21 A cause des difficultés économiques liées à la fois aux troubles politico-militaires de la décennie 1980 et aux programmes d ajustement structurels, de nouvelles orientations ont apparu avec (i) la création en 1984 d un service de santé maternelle et infantile et du bien-être familial (SMI, BEF) ; (ii) la tenue en 1988 de la conférence internationale sur la planification familiale à N Djaména ; (iii) la reconnaissance en 1991 de l Association Tchadienne pour le Bien-être Familial (ASTBEF) ; et (iv) la création de l Unité de Population en Poursuivant les réformes, la Loi Française de 1920 a été abrogée par l Ordonnance N 008/PR/93 du 30 avril 1993, portant règlementation de la contraception au Tchad avant l adoption en 1994 de la Déclaration de la Politique de Population (DPP). Cette ordonnance autorise la publicité sur les méthodes contraceptives et leur utilisation. Cependant, cette autorisation est soumise à quelques restrictions. En effet, dans son article 5, l Ordonnance stipule que «les méthodes contraceptives réversibles modernes sont accordées à toute personne mariée avec l avis de son conjoint, à toute personne handicapée mentale sur demande de son représentant légal ou avec l accord médical, à toute personne ayant atteint la majorité et à toute personne mineure ayant l autorisation écrite de son père, mère ou tuteur». En 1994, a été adoptée la Déclaration de la Politique de Population dont deux des objectifs généraux intéressent notre problématique. Il s agit des objectifs suivants : Réduire le taux de fécondité générale et maîtriser la croissance démographique. Parmi les neuf objectifs spécifiques, deux devraient concourir à l atteinte des objectifs généraux cités. Faire baisser le taux de croissance démographique de 2,4% à 2% en 2005 en augmentant le taux de prévalence contraceptive de 1% en 1990 à 10% en 2000 et à 30% en 2015, en ce qui concerne la contraception moderne et renforcer et étendre les activités de Santé Maternelle et Infantile/Bien Etre Familial (SMI/BEF). Pour prendre en compte les nouvelles orientations définies par la Conférence Internationale sur la Population et le Développement, le Programme National de Santé Maternelle et Infantile et Bien-être familial est devenu le Programme National de Santé de la Reproduction par Arrêté N 1959/MSP/DG/88/DRH/DIA/99 et la Déclaration de la Politique de Population a été révisée en Dans cette nouvelle politique adoptée par le Gouvernement en 2007, un objectif spécifique porte sur la fécondité : Maîtriser la fécondité pour ramener l indice synthétique de fécondité de 6,6 enfants par femme en 1997 à 5 enfants par femme en augmentant la prévalence contraceptive moderne de 2% en 2000 à 35% en L efficacité de ce dispositif institutionnel est loin d être établie au regard des résultats atteints comme la faiblesse de la prévalence contraceptive (moins de 5% en 2004) et l importance des besoins non satisfaits en matière de planification familiale (23%). Les résultats de cette étude sur la natalité et la fécondité permettront au Gouvernement 20

22 et à ses partenaires au développement d observer les tendances les plus récentes de la fécondité en fournissant des informations fiables pour l évaluation du cadre politique dans lequel les programmes de population sont mis en œuvre afin de mieux orienter le suivi-évaluation des activités de terrain Contexte socio-économique L'économie tchadienne est une économie dominée par les activités agropastorales mais soumise à plusieurs contraintes tant d ordre naturel que d ordre technique. Ce qui fait que la taille d une exploitation au Tchad dépend du nombre de bras en mesure de tenir la houe. Ce paramètre pousse les paysans à vouloir procréer davantage pour avoir une main d œuvre nombreuse. En effet, les activités agropastorales concernent 82% de la population active occupée pour une contribution au Produit Intérieur Brut (PIB) qui ne cesse de décroître 2 pour atteindre 24% du PIB en Au cours de cette même année, la part du pétrole est de 40% du PIB (90% des exportations), le commerce (11,6%) et l industrie manufacturière occupe une place marginale (1,3% du PIB). Avec l exploitation du pétrole en 2003, l économie tchadienne a connu une croissance soutenue de 2003 à 2009 (8,3% en moyenne annuelle). Cependant, le maintien du taux d accroissement naturel au dessus de 3% l an ne permet pas d accroître rapidement le PIB par tête d habitant pour réduire la pauvreté. Les résultats de la Deuxième Enquête sur la Consommation et le Secteur Informel au Tchad (ECOSIT2) de 2003 montrent que le minimum vital est atteint avec une dépense d environ 396 francs CFA (moins d un dollar) par jour et par personne, ce qui correspond à une dépense annuelle par tête de francs CFA (moins de 300 dollars). Avec ce montant, ce sont 55% de la population qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, avec de fortes disparités régionales ainsi qu entre les centres urbains et les zones rurales. Dans pareilles circonstances économiques, l augmentation de la population augmenterait les difficultés. Il s agira notamment d une discordance entre tendances démographiques et le développement socio-économique. Il se posera une série de problèmes entre croissance démographique et les besoins dans certains secteurs 3. Cette tendance est un facteur de hausse de la fécondité comme l atteste les résultats obtenus par SCHOUMAKER dans son article «Pauvreté et fécondité en Afrique subsaharienne 4». Pour lui, dans l ensemble, les femmes les plus pauvres ont plus d enfants, se marient 2 Le secteur primaire qui contribuait pour 60% au PIB au début des années 1960 n a contribué qu à 40% du PIB en 1998 et le secteur secondaire, dominé par quelques industries contribuait pour 14% en 1960 contre 16% en Le secteur tertiaire, qui repose surtout sur les activités de l informel (artisanat, commerce, production familiale), contribuait autour de 26% au début des années 1960 contre 46% en 1998 (PNP, 2002). 3 PNP, 2002 : Entre autres Croissance démographique et agriculture, emploi, urbanisation, couverture sanitaire, besoins en matière d éducation, dégradation de l environnement. 4 Article paru dans «Etude de la population africaine, supplément A, Volume 19»,

23 plus jeunes et utilisent moins la contraception moderne. La pauvreté constitue, par conséquent, un frein à la baisse de la fécondité. L aspect économique est pris en compte dans l analyse différentielle de la fécondité à travers la situation d activité de la mère, son grand groupe de profession et son statut dans la profession. Les résultats du RGPH1 révèlent que la fécondité des femmes est variable selon leur situation d activité. L ISF est plus élevé chez les ménagères (6,9 enfants) que chez les femmes occupées (6,6 enfants) et les femmes en chômage (4,8 enfants). L ISF le plus bas est observé chez les rentières (3,8 enfants) et chez les étudiantes (4,2 enfants) Contexte démographique La population du Tchad, estimée en 1993 à habitants s établirait en 2005 à 9,3 millions dont sont des femmes. Le taux d accroissement de cette population est passé de 1,4 % en 1964 (Service de Statistique, 1966) à 2,5 % en 1993 (TCHAD, BCR, 1995) pour atteindre 3,2 % en 2000 (d après les projections de la DCAP). L augmentation continue de ce taux s explique par une augmentation continue de la fécondité sur la période considérée et une mortalité en baisse relative. Le niveau de fécondité au Tchad reste l un des plus élevés de la sous région avec un ISF de 6,3 enfants par femme en 2004 (Tchad, EDST, 2004). Les femmes tchadiennes entrent en vie nuptiale, sexuelle et féconde de façon précoce. A l âge de 15 ans, 34,9% des femmes sont mariées et 72,6% le sont à 18 ans exacts. Quant à l entrée en vie sexuelle, à 15 ans exacts, 36% avaient eu leurs premiers rapports. De même, 37% des femmes ont commencé leur vie féconde entre ans : 30% sont déjà mères et 6% sont enceintes pour la première fois. Cette forte fécondité du moment des femmes tchadiennes s'explique par plusieurs raisons. Non seulement les femmes tchadiennes commencent leur vie procréative très tôt mais elles la poursuivent aux âges tardifs et parfois à des intervalles trop rapprochés. A l ESDT2 de 2004, les naissances survenues en moins de 24 mois de la précédente concernent 26%. S agissant des naissances multiples, 54% des femmes de ans ont eu 7 enfants et plus. Par ailleurs, compte tenu de l entrée précoce et de la sortie tardive des femmes en vie procréatrice, la contribution importante de la fécondité des adolescentes et des femmes âgées de 35 ans et plus 5 est importante. Il faut noter aussi la faiblesse de la prévalence contraceptive n'atteignant pas 5% en et en Cette population est en majorité jeune, puisque 48,1% de la population a moins de 15 ans. Ce qui constitue un potentiel de croissance de la population dans l avenir. 5 En , environ 39% des adolescentes ont déjà débuté leur vie féconde et contribuent pour 15% à l'indice synthétique de fécondité; cette contribution est de 19% pour les femmes âgées de 35 ans et plus (EDST). 22

24 Contexte lié au handicap Selon l Organisation Mondiale de la Santé (OMS), "le handicap est un désavantage résultant pour un individu d une déficience ou d une invalidité, qui limite l individu concerné dans l exercice d un rôle normal pour lui, compte tenu de son âge, de son sexe et de facteurs sociaux et culturels ou l empêche d exercer ce rôle". Le handicap peut constituer une contrainte sur le marché matrimonial et empêcher à la femme ou à l homme vivant avec un handicap d avoir un conjoint (e), condition nécessaire d avoir de risque d exposition à la grossesse. Il est donc possible que les personnes vivant avec un handicap soient défavorisées en matière de procréation Aspects méthodologiques Dans les aspects méthodologiques, il sera défini les concepts, les méthodes de calcul de certains indicateurs et la population de référence. Une synthèse sur l évaluation de la qualité des données sera faite et on présentera la méthode d ajustement de ces données) Définitions des concepts et méthode de calcul des principaux indicateurs Natalité. La natalité désigne la fréquence des naissances vivantes au sein de la population au cours d une année. Taux Brut de Natalité (TBN). Il indique le nombre moyen de naissances vivantes annuelles pour 1000 habitants. Il est obtenu en rapportant les naissances des douze derniers mois à l effectif moyen de la population résidente de l année. TBN= Indice Comparatif de Natalité (ICN). Utilisé à la place du taux brut de natalité pour les comparaisons dans le temps et dans l espace, il représente la moyenne pondérée des taux de fécondité par âge, les coefficients de pondération étant la structure par âge d une population considérée comme «population type», c est-à-dire la population du Tchad en Les naissances sont rapportées à la population féminine, le tout multiplié par TABLEAU 1.01 : MODELE DE CALCUL DE L INDICE COMPARATIF DE NATALITE (ICN) Coefficient de pondération Groupes d âges

25 Fécondité. Elle désigne la fréquence des naissances vivantes au sein des femmes en âge de procréer, c est-à-dire celles âgées de ans en général. Fécondité différentielle. Elle désigne les différences de fécondité entre sous groupes d une population. Infécondité. Elle désigne l absence de naissance vivante chez une femme en âge de procréer au cours d une période de temps donnée ou à un âge donné. L incapacité biologique de concevoir pour un homme ou une femme en âge de procréer désigne la stérilité. Fécondité à très hauts risques. Dans cette étude, le terme fécondité à hauts risques désigne la maternité des adolescentes (12-19 ans) et des femmes âgées de ans appartenant aux deux générations extrêmes concernées par la vie féconde. Nous savons en général que la maternité comporte des risques. Cependant, ces risques sont plus élevés chez certaines catégories de femmes en âge de procréer notamment les plus jeunes et les plus âgées. Ces deux groupes d âges présentent un intérêt particulier en ce sens que les enfants nés des mères jeunes ou très âgées courent généralement plus de risque de décéder que ceux nés des mères de 20 à 39 ans. En outre, les accouchements précoces ou tardifs augmentent le risque de décéder chez les femmes concernées. Fécondité des adolescentes. Les adolescentes désignent des filles qui ont un âge compris entre 12 et 19 ans. La fécondité des adolescentes désigne la survenance de naissances vivantes au sein des femmes âgées de 12 à 19 ans. Adolescence. La définition de l adolescence varie d une société à l autre. Elle est souvent définie comme une période de transition entre l enfance et l âge adulte. En Europe, l adolescence se termine selon le cas avec l accès à un emploi rémunéré, avec le départ de la maison familiale ou avec la maturité psychologique qui sort la jeune fille ou le jeune garçon de la crise d adolescence (Valérie Delaunay, 1994). Dans le rapport sur la population mondiale 2003, les concepts "adolescents", "jeunes" et "jeunes générations (UNFPA, 2003) ont été définis". Adolescence : de 10 à 19 ans (première adolescence : ans et seconde adolescence : ans). Jeune : ans. Jeune génération : ans. Taux Global de Fécondité Générale (TGFG). C est le nombre de naissances vivantes pour 1000 femmes en âge de procréer c est-à-dire les femmes âgées de ans révolus. Il est obtenu en rapportant les naissances des douze derniers mois à l effectif des femmes en âge de procréer. TGFG= 24

26 Taux spécifique de fécondité par âge (TF(x, x+a)). Il indique le nombre de naissances vivantes chez les femmes par âge ou groupe d âges pour 1000 femmes en âge de procréer, c est-à-dire les femmes âgées de ans révolus. Il est obtenu pour un groupe d âges donné de femmes âgées de ans, en rapportant les naissances vivantes des douze derniers mois à l effectif du même groupe d âges. TF(x, x+a) = Nombre de naissances vivantes chez les femmes d'un groupe d'âge 1000 Effectif des femmes du même groupe d'âge Indice Synthétique de Fécondité (ISF) Appelé aussi somme des naissances réduites ou descendance du moment, il représente le nombre moyen d enfants nés vivants qu aurait mis au monde une femme arrivée à la fin de sa vie féconde, si elle subissait, à chaque âge, les taux de fécondité observés au cours des douze derniers mois. Il est obtenu en faisant la somme des taux de fécondité par groupe âge observé au cours des douze derniers mois multiplié par l amplitude de ces groupes d âges. Avec fx comme taux de fécondité par groupe d âges quinquennaux Taux Brut de Reproduction (TBR). Il indique la descendance finale en filles d une génération fictive de femmes soumises aux conditions actuelles de la fécondité en ne tenant pas compte de la mortalité. TBR= ISF 0,488 Avec ISF comme indice synthétique de fécondité et 0,488 comme indice de féminité des naissances. Taux Net de Reproduction (TNR). Il indique la descendance finale en filles d une génération fictive de femmes soumises aux conditions actuelles de la fécondité en tenant compte de la mortalité. Les Sx étant les survivantes et fx étant les taux de fécondité. Age Moyen à la Procréation (AMP). L âge moyen à la procréation est un indice résumé du calendrier de la fécondité des femmes en âge de procréer. Il est obtenu en faisant le rapport de la somme des naissances vivantes des douze derniers mois multipliée par l amplitude des groupes d âges par la somme des naissances vivantes des douze derniers mois. 25

27 AMP= ( ) ( ) ( ) Population de référence La population de référence est constituée des femmes en âge de procréer, c est-à-dire la population féminine âgée de ans. Mais, selon le cas, on s intéressera à la fécondité de la sous-population des adolescentes âgées de ans, à la fécondité de la sous-population des femmes âgées de ans pour étudier la fécondité à très hauts risques ou à la population des femmes de 15 ans et plus pour l analyse de l infécondité Synthèse sur l évaluation de la qualité des données Evaluation qualitative Lors du Recensement Général de la Population et de l Habitat du Tchad en 2009, deux questions spécifiques ont permis de saisir les données sur la fécondité. Il s agit de la question portant sur les naissances vivantes survenues au cours des 12 derniers mois précédant la collecte, et celle qui concerne l ensemble des naissances vivantes durant la vie féconde des femmes. Ces questions étaient posées à toutes les femmes âgées de 12 ans et plus au moment du recensement. L enfant né vivant était défini comme étant un enfant ayant présenté des signes de vie à la naissance. Parmi ces signes, on trouve : une respiration régulière, les battements de cœur, les cris, etc. Les enfants décédés immédiatement après la naissance étaient comptés parmi les enfants nés vivants. En plus de ces questions, l agent recenseur devait poser à la femme la question sur le nombre d enfants qu elle a eus et qui sont encore en vie. Une autre question était posée pour connaître les survivants parmi les enfants nés depuis les 12 derniers mois. Mais bien que l interview directe ait été utilisée comme technique de collecte, il a été constaté que les informations sur les naissances des 12 derniers mois et le nombre total d enfants nés vivants présentaient certaines erreurs, déjà constatées au premier recensement de 1993, dues notamment : (i) à la difficulté des agents recenseurs et des interviewés, d apprécier convenablement la période des 12 derniers mois qui ont précédé le dénombrement. Certaines naissances, de plus d une année, peuvent être déclarées à tort alors que celles de moins d un an qui devraient être enregistrées peuvent être omises ; (ii) à la non déclaration des naissances suivies de décès ; (iii) aux omissions des enfants vivant ailleurs ; (iv) à la déclaration des mort-nés comme étant nés vivants ; (v) aux pertes de mémoire, principalement des femmes d âges avancés. Bien plus, la plupart des réponses aux questions ont été fournies par des chefs de ménage en majorité de sexe masculin alors qu il n est pas évident que ceux-ci puissent 26

28 donner aussi précisément que possible le nombre d enfants d une femme dont ils ignorent le passé ou de celles qui ont vécu l expérience de plusieurs unions (Tchad, BCR, 1995). Par conséquent, la conjugaison de toutes ces erreurs possibles, peuvent entraîner des biais sur les calculs des indicateurs de natalité et de la fécondité Evaluation quantitative Evaluation des données sur les naissances des 12 derniers mois Les principaux résultats suivants ont été obtenus : - L examen des rapports de masculinité a révélé qu à chaque groupe d âges des mères, les rapports de masculinité des enfants à leurs naissances, exception faite pour les groupes d âges et ans, restent toujours supérieurs aux moyennes attendues et cela aussi bien en milieu urbain qu en milieu rural. Or, les rapports de masculinité inférieurs à 102 ou supérieurs à 107 dénotent des omissions différentes selon les sexes ou des erreurs de déclaration quant au sexe. Il y a donc lieu de penser à une surestimation des naissances masculines au cours du RGPH de L examen par la comparaison des naissances des 12 derniers mois avec les enfants de moins d un an au moment du recensement a montré que les naissances des 12 derniers mois sont inférieures aux enfants de moins d un an quel que soit le milieu de résidence. Ce qui veut dire que globalement, les naissances des 12 derniers mois sont sous déclarées. Car, logiquement, si les âges ont été bien déclarés et la période des 12 derniers mois bien délimitée aussi bien pour les naissances attendues que pour les décès, le nombre de naissances attendues au cours des 12 derniers mois devraient se rapprocher de la somme des personnes âgées de moins d un an et des décès survenus à moins d un an chez ces enfants (en l absence des migrations). Ainsi, les principaux résultats obtenus relatifs aux données sur les naissances des 12 derniers mois montrent, en effet, qu il y a une sous-estimation de ces naissances ; ce qui nécessite, par conséquent, un ajustement. Evaluation des données sur l ensemble des enfants nés vivants Les principaux résultats suivants ont été obtenus : - En examinant la variation des parités moyennes des femmes par groupe d âges, on observe une augmentation régulière de celles-ci aussi bien en milieu urbain qu en milieu rural jusqu au groupe d âge ans, puis une décroissance plus ou moins régulière au-delà de 50 ans. Cela peut être dû soit à une omission des 27

29 naissances vivantes pour les femmes âgées ou soit à une augmentation de la fécondité dans les générations les plus jeunes. Toutefois, la structure des parités par âges entre 15 et 49 ans semble être adéquate. - L examen par la méthode de COALE et DEMENY, BRASS et RACHAD a donné des résultats qui montrent que les femmes enquêtées ont probablement fait des omissions en déclarant les naissances vivantes ou bien alors il y a eu transfert des femmes d un groupe d âges dans un autre. Ce qui conforte l hypothèse d une mauvaise qualité des données sur les naissances vivantes. Ainsi, les principaux résultats obtenus relatifs aux données sur les naissances des 12 derniers mois et sur le nombre total d enfants nés vivants montrent, en effet, qu il y a eu des problèmes de collecte ayant une incidence sur la qualité des données. Il y a donc lieu d envisager un ajustement de ces données en recourant à la méthode la mieux indiquée afin de produire des indicateurs plus fiables Présentation de la méthode d ajustement Les méthodes d estimation directe de la fécondité ne sont applicables que lorsque les données sur les naissances des 12 derniers mois et celles sur l ensemble des enfants nés vivants sont de bonne qualité. Dans le cas contraire, on est obligé de recourir aux méthodes indirectes d estimation de la fécondité. Divers auteurs ont développé des méthodes d ajustement des taux de fécondité à partir des parités moyennes par âge. La plus connue de ces méthodes est le modèle de BRASS avec toutes ses variantes. Ces modèles souffrent toutefois d un inconvénient majeur, celui de reposer sur l hypothèse que la fécondité est restée constante. Ce n est pas le cas au Tchad. ARRIAGA (1983) a développé une technique de type BRASS mais qui tient compte de l évolution éventuelle de la fécondité. L auteur observe que dans les conditions de la baisse de la fécondité, la parité moyenne par âge des mères évolue de façon linéaire pour les femmes surtout avant l âge de 35 ans. A partir de cette observation et partant du fait que, généralement les réponses à la question en rapport avec les enfants nés vivants pour les femmes de moins de 35 ans sont acceptables, une interpolation linéaire des données sur les enfants nés vivants par femme selon l âge des mères à partir de deux ou plusieurs recensements peut servir pour l estimation des enfants nés vivants pour les 12 mois ayant précédé le recensement actuel et pour les 12 mois ayant précédé le précédent recensement. La méthode d ARRIAGA présente donc un double intérêt : elle tient compte de l hypothèse d une évolution de la fécondité d une part, et d autre part, elle permet d estimer la fécondité à partir d un plus grand nombre d informations, soit les données de deux ou plusieurs opérations de collecte. Par ailleurs, la procédure ARFE2 du logiciel PAS en facilite l application. On y a recouru en utilisant les données des deux recensements: 2009 et Pour l ajustement des taux de fécondité, la méthode d ARRIAGA propose des facteurs d ajustement selon que l on considère les groupes d âges ans, ans, ans ou ans. Il est 28

30 recommandé d utiliser le facteur de correction du groupe d âge dont le centre est le plus proche de l âge moyen à la procréation. Les indicateurs relatifs aux caractéristiques de la population telles que le mode de vie (sédentaire/nomade), l ethnie, la religion entre autres ont été ajustés par la méthode PF/RATIO de BRASS faute de données brutes relatives à ces caractéristiques en Les résultats obtenus par cette méthode sont très proches de ceux obtenus par la méthode d ARRIAGA 6. Vue d ensemble En définitive, de l étude des différents contextes de la fécondité, on retient qu il s agit d un environnement très favorable à une forte fécondité due notamment à la persistance de certaines pratiques traditionnelles pro-natalistes et au non-respect des programmes de planification familiale surtout en milieu rural. Toutefois, les organisations gouvernementales et non gouvernementales conjuguent leurs efforts pour, d une part, maîtriser la forte fécondité des femmes et, d autre part, améliorer la santé de la mère et de l enfant dans un pays à fort taux de mortalité infanto-juvénile. Il ressort de l évaluation de la qualité des données que celles-ci ont été, en général, mal déclarées notamment pour la fécondité actuelle (naissances des 12 derniers mois). La méthode d ajustement qui a été retenue pour faire les corrections est la méthode d ARRIAGA, utilisant la procédure ARFE2 à deux dates du logiciel PASEX. En effet, cette méthode intègre l évolution éventuelle de la fécondité et permet de l estimer à partir d informations issues de deux ou plusieurs opérations de collecte. On y a recouru en utilisant les données des deux recensements: 2009 et En effet la valeur de l indice synthétique de fécondité (ISF) est de 7,1 dans la méthode d ARRIAGA et 7,2 dans la méthode PF/RATIO de BRASS ; dans le cadre de ce travail, c est la valeur de 7,1 qui est retenu. 29

31 CHAPITRE 2 : NATALITE La natalité désigne la fréquence de survenance des naissances au sein d une population. Elle est appréhendée par le taux brut de natalité (TBN) qui est le nombre annuel des naissances pour mille habitants. Le taux brut de natalité est l un des éléments de détermination du taux de croissance démographique. Elle dépend à la fois du niveau de la fécondité et de la structure par âge de la population. Aussi, pour comparer la natalité dans l espace et dans le temps, il faut transformer les TBN en Indice comparatif de natalité (ICN) afin d éliminer les effets de structure par la méthode dite de la population type. Cette population type est la population du Tchad en Dans ce chapitre, il sera analysé la variation de la natalité selon le milieu de résidence, la région, le mode de vie, l ethnie et on étudiera l évolution de la natalité entre 1993 et Natalité et milieu de résidence Comme l indique le tableau 2.01 qui fournit le taux brut de natalité (TBN) selon le milieu de résidence ainsi que l indice comparatif de natalité (ICN) correspondant, le niveau de la natalité au Tchad est très élevé (49,6 ). Le milieu rural est de loin celui qui a le taux le plus élevé (51,0 contre 44,1 en milieu urbain) comme le confirme l ICN (55,2 contre 46,4 ). TABLEAU 2.01 : NIVEAU COMPARE DU TAUX BRUT ( ) ET DE L INDICE COMPARATIF ( ) DE NATALITE PAR MILIEU DE RESIDENCE Indicateurs Milieu de résidence Urbain Rural Ensemble Taux brut de natalité 44,1 51,0 49,6 Indice Comparatif de Natalité 46,4 55,2 53, Natalité selon les régions Le tableau 2.02 présente le taux brut et l indice comparatif de natalité par région et le graphique 2.01 en donne le classement. L analyse de l ICN permet de classer les régions en cinq grands groupes selon le niveau de la natalité : - Les régions à très forte natalité dont l ICN est d au moins 57,4 : Sila (61,7 ), Mayo Kebbi Ouest (60,5 ), Mayo Kebbi Est (58,4 ), Chari Baguirmi (57,7 ) et Tandjilé (57,4 ) ; - Les régions à forte natalité dont l ICN varie entre 55,5 et 56,6 : Logone Occidental (56,4 ), Guéra (56,2 ), Logone oriental (56,1 ) et Salamat (55,5 ) ; 30

32 - Les régions à natalité intermédiaire dont l ICN tourne autour de la moyenne nationale (53,4 ). Elles sont situées au sud et dans la bande sahélienne : Moyen Chari (54,2 ), Mandoul (54,7 ) et Hadjer Lamis (53,1 ) ; - Les régions à natalité faible dont l ICN varie entre 50,5 et 52,5 : Batha (52,5 ), Ouaddaï (52,2 ), Wadi Fira (51,1 ) et Barh El Ghazal (50,5 ) ; - Les régions à très faible natalité dont l ICN est inférieur à 50 : Lac (49,0 ), Kanem (45,5 ), Borkou (44,9 ), Ennedi (43,6 ), N Djaména (42,2 ) et Tibesti (37,8 ). TABLEAU 2.02 : TAUX BRUT ( ), INDICE COMPARATIF ( ) DE NATALITE ET RANG PAR RAPPORT A L ICN PAR REGION Région TBN ICN Classement ICN Batha 47,4 52,5 13 Borkou 41,5 44,9 19 Chari Baguirmi 52,0 57,7 4 Guéra 51,4 56,2 7 Hadjer Lamis 47,2 53,1 12 Kanem 43,2 45,5 17 Lac 45,2 49,0 16 Logone Occidental 53,6 56,4 6 Logone Oriental 53,5 56,1 8 Mandoul 51,9 54,7 10 Mayo Kebbi Est 52,7 58,4 3 Mayo Kebbi Ouest 55,7 60,5 2 Moyen Chari 51,4 54,2 11 Ouaddaï 49,6 52,2 13 Salamat 53,6 55,5 9 Tandjilé 54,5 57,4 5 Wadi Fira 46,6 51,1 14 N Djaména 41,4 42,2 21 Barh El Ghazal 42,4 50,5 15 Ennedi 38,5 43,6 20 Sila 52,8 61,7 1 Tibesti 36,3 37,8 22 Ensemble 49,6 53,4-31

33 GRAPHIQUE 2.01: INDICE COMPARATIF DE NATALITE ( ) PAR REGION DE RESIDENCE SILA MAYO KEBBI OUEST MAYO KEBBI EST CHARI BAGUIRMI TANDJILE LOGONE OCCIDENTAL GUERA LOGONE ORIENTAL SALAMAT MANDOUL MOYEN CHARI ENSEMBLE TCHAD HADJER LAMIS BATHA OUADDAÏ WADI FIRA BARH EL GHAZAL LAC 61,7 60,5 58,4 57,7 57,4 56,4 56,2 56,1 55,5 54,7 54,2 53,4 53,1 52,5 52,2 51,1 50,5 49,0 KANEM BORKOU ENNEDI NDJAMENA 45,5 44,9 43,6 42,2 TIBESTI 37,8 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0 70,0 32

34 2.3. Natalité et mode de vie Le tableau 2.03 présente la variation de la natalité selon le mode de vie et indique que le TBN est plus élevé chez les sédentaires (50,5 ) que chez les nomades (48,7 ). Mais il y a un effet de la structure par âge car l examen par l ICN fait ressortir plutôt que chez les nomades le niveau de la natalité serait en réalité un peu plus élevé que chez les sédentaires (55,2 contre 53,4 ). TABLEAU 2.03 : NIVEAUX COMPARES DU TAUX BRUT ( ) ET DE L INDICE COMPARATIF ( ) DE NATALITE PAR MODE DE VIE Indicateurs Mode de vie Sédentaire Nomade Ensemble Taux brut de natalité 50,5 48,7 49,6 Indice comparatif de natalité 53,4 55,2 53, Natalité et ethnie Les résultats relatifs aux TBN par grands groupes ethniques ainsi qu aux ICN correspondants sont présentés dans le tableau Le graphique 2.02 en donne le classement hiérarchique par rapport à l ICN. L analyse de l ICN permet de classer les ethnies en cinq grands groupes selon le niveau de natalité (graphique 2.02) : - Les groupes ethniques à très forte natalité se trouvent essentiellement dans le sud du pays (Mayo Kebbi Est et Mayo Kebbi Ouest) : Ce sont les Karo/Zimé/Pévé, les Moundang et les Marba/Lélé/Mesmé et les autres ethnies tchadiennes (Achit/Banda/Kim et autres) dont l ICN est supérieur ou égal à 60 ; - Les groupes ethniques à forte fécondité dont l ICN varie entre 57,2 et 59 sont les Mesmedjé/Massalat/Kadjaksé (59 ), les Dadjo/Kibet/Mouro (58,6 ), les Peuls/Foulbé/Bodoré (58,2 ), les Massa/Mousseye/Mousgoum (57,6 ), les ethnies d origines étrangères (57,5 ), les Gabri/Kabalaye/Nangtchéré/Soumraye et autres (57,2 ) et les Toupouri/Kéra (57,2 ) ; - Les groupes ethniques à natalité intermédiaire dont l ICN est supérieur à la moyenne nationale (53,4 ) mais inférieur à 57 : les Goranes (56,1 ), les Bidio/Migami/Kenga/Dangléat (55,2 ), les Boulala/Médogo/Kouka (54,9 ) ; - Les groupes ethniques à natalité moyenne. Leur ICN est très proche de la moyenne nationale (53,4 ) comme illustré dans le graphique Ce sont les Sara et les Tama/Assongori/Mararit (54,3 ), les Barma/Baguirmi (53,6 ), les Arabes (53,2 ) et les Ouaddaï/Maba/Massalit/Mimi (52,7 ); - Les groupes ethniques à faible natalité se trouvent dans les régions orientales et occidentales du pays et aussi dans les ethnies de nationalité étrangère. Ce sont les 33

35 nationalités étrangères (51,9 ), les Zaghawa (51,4 ) et les Kanembou/Bornou/Boudouma (50,3 ). TABLEAU 2.04 : TAUX BRUT ( ), INDICE COMPARATIF ( ) DE NATALITE ET RANG PAR RAPPORT A L ICN PAR GRANDS GROUPES ETHNIQUES Grands groupes ethniques TBN ICN Classement ICN Gorane 47,6 56,1 12 Arabe 48,7 53,2 18 Barma/Baguirmi et autres 49,9 53,6 17 Kanembou/Bornou/Boudouma 45,8 50,3 22 Boulala/Médégo/Kouka 48,5 54,9 14 0uaddaï /Maba/Massalit/Mimi 49,2 52,7 19 Zaghawa (Bideyat/Kobé) 46,0 51,4 21 Dadjo/Kibet/Mouro et autres 44,9 58,6 6 Bidio/Migami/Kenga/dangléat et autres 52,1 55,2 13 Moundang 55,7 61,8 2 Massa/ Mousseye/Mousgoum 51,8 57,6 8 Toupouri/ Kéra 50,7 57,2 11 Sara (Ngambaye/Sara Madjingaye/Mbaye et autres) 52,9 54,3 15 Peuls/Foulbé/Bodoré 50,7 58,2 7 Tama/Assongori/Mararit 49,6 54,3 16 Gabri/Kabalaye/Nangtchéré/Soumraye et autres 55,4 57,2 10 Marba/Lélé/Mesmé 58,6 61,3 3 Mesmedjé/Massalat/Kadjaksé 48,4 59,0 5 Karo/Zimé/Pévé 57,2 64,0 1 Autres ethnies tchadiennes (Achit/Banda/Kim et autres) 53,8 60,0 4 Ethnies d'origines étrangères (Bambara/Haoussa/Touwer) 49,3 57,5 9 Nationalités étrangères 98,6 51,9 20 Ensemble 49,6 53,4-34

36 GRAPHIQUE 2.02: INDICE COMPARATIF DE NATALITE ( ) PAR GRANDS GROUPES ETHNIQUES KARO/ZIME/PERE MOUNDANG MARBA/LELE/MESME AUTRES ETHNIES TCHADIENNES MESMEDJE/MASSALAT/KADJAKSE DADJO/KIBET/MOURO PEULS/FOULBE/BODORE MASSA/ MOUSSEYE/MOUSGOUM ETHNIES D'ORIGINES ETRANGERES GABRI/KABALAYE/NANGTCHERE/SOUMRAYE TOUPOURI/ KERA GORANE BIDIO/MIGAMI/KENGADANGLEAT BOULALA MEDEGO/KOUKA SARA TAMA/ASSONGORI/MARARIT BARMA/BAGUIRMI ENSEMBLE TCHAD ARABE OUADDAÏ /MABA/MASSALIT/MIMI NATIONALITES ETRANGERES ZAGHAWA KANEMBOU/BORNOU/BOUDOUMA 64,0 61,8 61,3 60,0 59,0 58,6 58,2 57,6 57,5 57,2 57,2 56,1 55,2 54,9 54,3 54,3 53,6 53,4 53,2 52,7 51,9 51,4 50,3 20,0 25,0 30,0 35,0 40,0 45,0 50,0 55,0 60,0 65,0 70,0 35

37 2.5. Evolution de la natalité de 1993 à 2009 Le tableau 2.05 présente l évolution du taux brut de natalité et de l indice comparatif de natalité au Tchad entre 1993 et 2009 à partir des données issues du RGPH1 et du RGPH2. Que ce soit par le TBN ou par l ICN, on remarque que le niveau de la natalité est plus élevé en 2009 qu en Il s agit là des indices qui mettent en évidence l augmentation du niveau de la fécondité en TABLEAU 2.05: EVOLUTION DU TAUX BRUT ( ) ET DE L INDICE COMPARATIF ( ) DE NATALITE ENTRE 1993 ET 2009 Indicateur Année TBN 47,3 49,6 ICN 49,5 53,4 Vue d ensemble Le nombre de naissances annuelles pour mille habitants (TBN) obtenu au RGPH2 est de 49,6 pour l ensemble du pays. Cet indicateur présente des variations selon le milieu de résidence : il est de 44,1 en milieu urbain et de 51,0 en milieu rural. Il présente aussi des variations selon le mode de vie de la population : il est de 50,5 pour la population sédentaire et de 48,7 pour la population nomade. Mais l Indice Comparatif de Natalité indique plutôt qu il s agit d un effet de structure et que la natalité est plus élevée chez les nomades que chez les sédentaires. Au niveau régional, la région de Sila est celle qui enregistre la fréquence des naissances vivantes pour mille habitants la plus forte. Elle est suivie des régions de Mayo Kebbi Ouest et de Mayo Kebbi Est. A l autre extrémité, c est la région du Tibesti suivie des régions de N Djaména, de l Ennedi et du Borkou qui enregistrent la fréquence des naissances vivantes pour mille habitants la plus faible. La tendance générale de la natalité est à la hausse au Tchad entre 1993 et L analyse du niveau et de la structure de la fécondité permettra de vérifier avec plus d exactitude cette tendance. Selon les grands groupes ethniques, trois groupes ethniques à très forte natalité se distinguent. Ce sont les Karo/Zimé/Pévé (64 ), les Moundang (61,8 ) et les Marba/Lélé/Mesmé (61,3 ). A l opposé, se trouvent trois autres groupes à très faible natalité. Ce sont les Kanembou/Bornou/Boudouma (50,3 ), les Zaghawa (51,4 ) et les nationalités étrangères (52,7 ). 7 Il s agit là des indicateurs ajustés tant pour le RGPH de 1993 que pour celui de

38 CHAPITRE 3: NIVEAU ET STRUCTURE DE LA FECONDITE Ce chapitre traite de la survenue des naissances vivantes au sein de la population féminine en âge de procréer. Il a pour objectif de décrire le niveau et la structure de la fécondité. L analyse de la fécondité du moment est abordée à travers les taux de fécondité par groupe d âges, l indice synthétique de fécondité, le taux global de fécondité générale et l âge moyen à la procréation. Ce chapitre traitera du niveau et de la structure de la fécondité Niveau de la fécondité Fécondité et milieu de résidence Le tableau 3.01 donne les taux de fécondité par groupes d âges selon le milieu de résidence. L indice synthétique de fécondité, le taux global de fécondité générale, le taux brut de reproduction et le taux net de reproduction sont donnés dans le tableau Le taux global de fécondité générale (TGFG) est de 225,6 au niveau national. Il est plus élevé en milieu rural (233,6 ) qu en milieu urbain (195,6 ). L indice synthétique de fécondité (ISF) est de 7,1 enfants par femme au niveau national. L ISF est plus élevé en milieu rural (7,4 enfants par femme) qu en milieu urbain (6,3 enfants par femme). Le taux brut de reproduction est de 3,5 filles par femme au niveau national. Ce taux est plus élevé en milieu rural (3,6 filles par femme) qu en milieu urbain (3,1 filles par femme). En tenant compte de la mortalité, la descendance finale en filles indiquée par le taux net de reproduction est de 3,4 filles par femme au niveau national. Elle est plus élevée en milieu rural (3,5 filles par femme) qu en milieu urbain (2,9 filles par femme). TABLEAU 3.01: TAUX DE FECONDITE PAR AGE SELON LE MILIEU DE RESIDENCE Groupes Milieu de résidence d âges Urbain Rural Ensemble ,6 168,2 160, ,0 307,8 294, ,3 327,4 315, ,4 274,1 269, ,2 217,9 213, ,1 111,8 110, ,1 66,5 65,8 37

39 TABLEAU 3.02: INDICATEURS DE FECONDITE SELON LE MILIEU DE RESIDENCE Indicateurs Milieu de résidence d âges Urbain Rural Ensemble TGFG 195,6 233,6 225,6 ISF 6,3 7,4 7,1 TBR 3,1 3,6 3,5 TNR 2,9 3,5 3,4 L examen de la variation des taux de fécondité selon l âge tel que le représente le graphique 3.01 fait apparaître un étalement de la fécondité sur toute la période de procréation et surtout entre 20 et 39 ans avec un maximum à ans. Cette allure s observe aussi bien en milieu urbain qu en milieu rural, les taux de fécondité des femmes urbaines restant toutefois inférieurs à ceux des femmes rurales. GRAPHIQUE 3.01: TAUX DE FECONDITE ( ) PAR GROUPE D AGES SELON LE MILIEU DE RESIDENCE 350,0 300,0 250,0 200,0 150,0 100,0 50,0 0, Urbain Rural Ensemble La fécondité du moment demeure encore très élevée au Tchad. L ISF est de 7,1 enfants par femme au niveau national. Ce qui fait du Tchad l un des pays du monde où la fécondité demeure très élevée. Il varie sensiblement selon le milieu de résidence passant de 7,4 en milieu rural à 6,3 en milieu urbain et à 5,8 à N Djaména la capitale. Plusieurs raisons expliquent cette forte fécondité, il s agit entre autres de : - une faible prévalence des méthodes contraceptives modernes. L EDST 2004 a montré que la proportion des femmes utilisant la contraception moderne n était que de 1,5% ; - le désir d une progéniture nombreuse. En effet, l EDST 2004 a révélé que le nombre idéal d enfants chez les femmes de ans est de 10,2. Il est de 9,2 pour les femmes de en union et de 8,9 pour l ensemble des 38

40 femmes de ans ; - une proportion importante de femmes d un faible niveau d instruction majoritairement occupées dans le secteur agricole en milieu rural : - une mortalité infanto-juvénile élevée conduisant les couples à procréer davantage pour compenser les pertes ou pour que certains aient la chance de survivre : - des maternités trop précoces, trop rapprochées, trop tardives et trop multiples : - la baisse de l infécondité, comme on le verra par la suite (chapitre 8) Fécondité selon les régions Le tableau 3.03 donne le TGFG, l ISF et le TBR par région de résidence. Il en ressort que la fécondité du moment varie selon la région. Le TGFG varie ainsi de 154,6 dans la région du Tibesti à 264,7 dans celle du Sila. Il est beaucoup plus important dans les régions méridionales du pays auxquelles il faut ajouter les régions du Hadjer Lamis, du Guéra, du Salamat et du Chari Baguirmi. En revanche, il est moins élevé dans les régions du nord-ouest et du nord-est auxquelles il faut ajouter les régions du Logone Occidental et de N Djaména. L ISF varie de 5,5 dans la région du Tibesti à 8,5 dans celle du Sila. Comme l illustre le graphique 3.02, il est beaucoup plus élevé dans les régions méridionales du pays auxquelles il faut ajouter les régions du Salamat, Chari Baguirmi, du Wadi Fira, du Guéra et du Ouaddaï. En revanche, il est moins élevé dans les régions du nord-ouest et du nord-est auxquelles il faut ajouter la région de Ndjamena. Cette répartition géographique de l ISF est également celle observée pour le TGFG et le TBR et proche de celle observée avec les indices comparatifs de natalité. Le TBR varie de 2,7 filles par femme dans la région du Tibesti à 4,2 filles par femme dans celle du Sila. Il est beaucoup plus élevé dans les régions méridionales du pays auxquelles il faut ajouter les régions du Chari Baguirmi, du Salamat, du Ouaddaï et du Guéra. En revanche, il est moins élevé dans les régions du nord-ouest et du nord-est auxquelles il faut ajouter la ville de N Djaména. 39

41 TABLEAU 3.03 : INDICATEURS DE FECONDITE PAR REGION DE RESIDENCE Indicateur Région de résidence TGFG ISF TBR Batha 224,9 7,1 3,5 Borkou 184,8 6,3 3,1 Chari Baguirmi 244,2 7,6 3,7 Guéra 236,9 7,4 3,6 Hadjer Lamis 226,8 7,1 3,4 Kanem 189,7 6,1 3,0 Lac 210,2 6,6 3,2 Logone Occidental 218,2 7,6 3,7 Logone Oriental 260,5 7,4 3,6 Mandoul 234,5 7,2 3,5 Mayo Kebbi Est 240,2 7,5 3,6 Mayo Kebbi Ouest 254,7 8,2 4,0 Moyen Chari 228,7 7,2 3,5 Ouaddaï 224,2 7,3 3,6 Salamat 240,7 7,6 3,7 Tandjilé 238,0 7,6 3,7 Wadi Fira 215,6 7,2 3,5 Ndjamena 180,5 5,8 2,9 Barh El Ghazal 205,3 7,1 3,5 Ennedi 172,0 6,1 3,0 Sila 264,7 8,5 4,2 Tibesti 154,6 5,5 2,7 Ensemble 225,6 7,1 3,5 Comme l illustrent le graphique 3.02 et la carte 3.01 ci-dessous, on peut distinguer cinq groupes de régions selon le nombre moyen d enfants par femme : - Les régions à très forte fécondité sont celles-là qui ont un ISF supérieur à 8 enfants par femme. Ce sont : Sila (8,5), Mayo Kebbi Ouest (8,2) ; - Les régions à forte fécondité sont celles-là qui ont un ISF variant de 7,3 à 7,6 enfants par femme. Ce sont : Salamat, Tandjilé, Logone occidental et Chari-Baguirmi (7,6), Mayo-Kebbi Est (7,5), Guéra et Logone Oriental (7,4) et Ouaddaï (7,3) ; - Les régions à fécondité moyenne dont l ISF tourne autour de la moyenne nationale. Ce sont : Moyen Chari, Wadi Fira et Mandoul (7,2), Batha, Barh El Ghazal, et Hadjer Lamis (7,1); - Les régions à faible fécondité dont l ISF varie entre 6,1 et 6,6 enfants par femme. Ce sont : Lac (6,6), Borkou (6,3), Ennedi et Kanem (6,1) ; - Les régions à très faible fécondité dont l ISF est inférieur à 6 enfants par femme : N Djaména (5,8) et Tibesti (5,5). 40

42 GRAPHIQUE 3.02: INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE (ISF) PAR REGION DE RESIDENCE Sila 8,5 Mayo-kebbi ouest 8,2 Salamat Tandjilé Logone occidental Chari Baguirmi Mayo-kebbi est Guéra Logone oriental Ouaddaï Moyen chari Wadi Fira Mandoul ENSEMBLE TCHAD Batha Barh el Ghazal Hajer Lamis 7,6 7,6 7,6 7,6 7,5 7,4 7,4 7,3 7,2 7,2 7,2 7,1 7,1 7,1 7,1 Lac 6,6 Borkou Ennedi Kanem 6,1 6,1 6,3 Ndjamena 5,8 Tibesti 5,5 3,0 4,0 5,0 6,0 7,0 8,0 9,0 41

43 CARTE 3.01 : INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE (ISF) PAR REGION DE RESIDENCE 42

44 3.2. STRUCTURE DE LA FECONDITE Fécondité et milieu de résidence Le tableau 3.04 donne une structure de la fécondité par groupe d âges selon le milieu de résidence et l âge moyen à la procréation. Il en ressort que l âge moyen à la procréation est de 29,9 ans au Tchad. Par milieu de résidence, il n existe pas une grande différence entre le milieu urbain (30,2 ans) et le milieu rural (29,8 ans). TABLEAU 3.04 : TAUX DE FECONDITE ( ) PAR MILIEU DE RESIDENCE SELON LE GROUPE D AGES ET AGE MOYEN A LA PROCREATION Groupes Milieu de résidence d âges Urbain Rural Ensemble ,6 168,2 160, ,8 294, ,3 327,4 315, ,4 274,1 269, ,2 217,9 213, ,1 111,8 110, ,1 66,5 65,8 AMP 30,2 29,8 29,9 Le tableau 3.05 ci-dessous présente la contribution de chaque groupe d âges à l indice synthétique de fécondité au Tchad par milieu de résidence. Dans l ensemble, les plus jeunes femmes, celles appartenant au groupe ans et leurs congénères les plus âgées, celles appartenant aux groupes ans et ans contribuent le moins à l ISF. Le plus grand contributeur à l ISF est le groupe d âge ans avec 22,1%. Les trois groupes d âge suivants 20-24, et ans ont apporté une contribution de l ordre de 62% à l ISF au niveau national. Selon le milieu de résidence, la contribution à l ISF en milieu rural est plus importante qu en milieu urbain avant 30 ans. 43

45 TABLEAU 3.05 : CONTRIBUTION A L'INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE PAR MILIEU DE RESIDENCE SELON LE GROUPE D AGES Groupes d âges Milieu de résidence Urbain Rural Ensemble ,5 11,4 11, ,7 20,9 20, ,7 22,2 22, ,7 18,6 18, ,3 14,8 14, ,1 7,6 7, ,9 4,5 4,6 Total Fécondité régionale Le tableau 3.05 donne le taux de fécondité par âge et l âge moyen à la procréation par région. Il se dégage que l âge moyen à la procréation le plus bas est enregistré dans le Mayo-Kebbi Est (28,9 ans) et le plus élevé dans l Ennedi (32,5 ans). Comme l illustre la carte 3.05 ci-dessous cinq groupes de régions se distinguent par l âge moyen à la procréation : - Le premier groupe où l AMP est supérieur ou égal 31,7 ans comprend les régions de l Ennedi (32,5 ans); du Tibesti (32,2 ans ), du Barh El Ghazal (31,8 ans) et du Wadi Fira (31,7 ans) ; - Le second avec un AMP compris entre 30,8 ans et 31,6 ans. Ce sont les régions du Borkou (31,3 ans), du Ouaddaï (31,2 ans) et du Sila (30,8 ans) ; - Le troisième groupe est constitué des régions dont l AMP varie de 29,9 ans à 30,7 ans. Ce sont les régions du Salamat (30,5 ans), du Batha et du Mayo Kebbi Ouest (30,2 ans), de N Djaména (30,6 ans), du Kanem (30,3 ans) et du Logone Occidental (29,9 ans) ; - Le quatrième groupe est celui des régions où l APM varie 29,5 ans à 29,8 ans. Il s agit du Lac (29,8 ans), du Moyen Chari (29,7 ans), de la Tandjilé (29,6 ans), de Hadjer Lamis et du Guéra (29,5 ans) ; - Le dernier groupe comprend les régions ayant un AMP inférieur à 29,5 ans. Ce sont le Chari Baguirmi (29,2 ans), le Logone Oriental et le Mandoul (29,0 ans) et le Mayo Kebbi Est (28,9 ans). 44

46 TABLEAU 3.05 : TAUX DE FECONDITE ( ) PAR REGION SELON LE GROUPE D'AGE ET AGE MOYEN A LA PROCREATION (AMP) PAR REGION DE RESIDENCE Région de Groupes d'âges et âge moyen à la procréation résidence AMP Batha 140,4 283,9 324,2 265,5 222,9 120,6 64,4 30,2 Borkou 58,9 210,7 330,5 291,9 201,1 97,9 76,0 31,3 Chari Baguirmi 209,8 318,5 330,5 272,4 220,5 100,6 61,6 29,2 Guéra 182,8 306,8 335,2 275,1 215,8 106,8 57,1 29,5 Hadjer Lamis 185,5 290,5 304,6 256,7 202,8 110,9 59,3 29,5 Kanem 120,1 240,4 274,2 233,0 181,3 102,4 68,2 30,3 Lac 165,9 272,7 271,9 241,5 193,2 99,5 72,1 29,8 Logone Occidental 161,7 317,9 332,6 284,2 227,4 125,1 65,8 29,9 Logone Oriental 193,2 328,0 332,7 268,5 201,3 98,0 50,6 29,0 Mandoul 196,0 318,9 322,6 259,5 189,0 101,7 52,9 29,0 Mayo Kebbi Est 204,2 331,0 333,3 278,3 211,6 96,1 40,7 28,9 Mayo Kebbi Ouest 159,6 337,5 368,7 317,1 250,7 141,0 74,2 30,2 Moyen Chari 162,6 299,9 319,3 282,1 206,9 107,7 63,2 29,7 Ouaddaï 117,5 271,1 314,3 276,2 239,7 128,2 111,1 31,2 Salamat 164,6 287,1 326,8 289,8 239,9 122,2 96,8 30,5 Tandjilé 168,4 327,4 336,8 290,2 217,6 119,5 55,2 29,6 Wadi Fira 93,4 247,9 307,9 283,0 264,2 131,0 113,7 31,7 N Djaména 118,0 221,1 246,3 232,7 186,4 94,9 69,7 30,6 Barh El Ghazal 83,4 235,0 311,0 299,9 250,7 139,7 100,2 31,8 Ennedi 51,6 168,4 290,1 255,2 220,3 152,0 83,1 32,5 Sila 153,3 314,2 363,4 353,8 278,6 127,1 115,7 30,8 Tibesti 51,3 147,2 241,1 267,5 239,5 77,9 73,1 32,2 Ensemble 160,1 294,6 315,7 269,4 213,3 110,1 65,8 29,9 45

47 CARTE 3.02 : AGE MOYEN A LA PROCREATION PAR REGION DE RESIDENCE 46

48 Vue d ensemble De l analyse de la fécondité du moment, il se dégage les principaux résultats suivants : - Le taux global de fécondité générale est de 225,6 et l indice synthétique de fécondité est de 7,1 enfants par femme. Ces deux indicateurs sont plus élevés en milieu rural qu en milieu urbain. En effet, le taux global de fécondité générale est de 233,6 en milieu rural contre 195,6 en milieu urbain. L indice synthétique de fécondité est de 7,4 enfants par femme en milieu rural contre 6,3 en milieu urbain. - En considérant les groupes d âges, le taux global de fécondité générale le plus bas est observé dans le groupe ans (65,8 ) et le plus élevé dans le groupe d âges ans (315,7 ). De façon générale, les groupes d âges à ans sont les groupes d âges de forte fécondité. - L examen du taux global de fécondité générale au niveau régional montre de fortes variations allant d un minimum de 154,6 dans la région du Tibesti à un maximum de 264,7 dans celle de Sila, soit un écart de 110,1. L indice de fécondité et le taux brut de reproduction suivent les mêmes tendances. - L âge moyen à la procréation (AMP), en revanche, ne suit pas ces mêmes tendances. Au niveau national, l AMP est de 29,9 ans et est plus élevé en milieu urbain (30,2 ans) qu en milieu rural (29,8 ans). Il connaît également des variations régionales importantes passant de 28, 9 ans dans le Mayo Kebbi Est, région méridionale, à 32,5 ans dans l Ennedi, région située plus au nord du pays. L examen des indicateurs de la fécondité du moment laisse apparaître une tendance à la régionalisation de la fécondité. Les régions méridionales et orientales ont la plus forte fécondité et celles situées dans la partie septentrionale et occidentale du pays ont une fécondité relativement basse. Les régions du centre, elles, occupent une position intermédiaire 47

49 CHAPITRE 4 : ANALYSE DIFFERENTIELLE DE LA FECONDITE Ce chapitre consacré à l analyse différentielle de la fécondité traitera de la variation de la fécondité selon certaines caractéristiques socio-économiques et culturelles des femmes à travers trois indicateurs : les taux de fécondité, l indice synthétique de fécondité et l âge moyen à la procréation. Les variables retenues sont : l état matrimonial, le mode de vie, la religion, les grands groupes ethniques, la nationalité, le statut d handicap, le niveau d instruction, la situation d activité, la catégorie socioprofessionnelle et le statut dans la profession. Enfin, les résultats relatifs au milieu de résidence et aux régions ont été obtenus par la méthode d ARRIAGA en tenant compte des données du RGPH1 contrairement à ceux relatifs aux autres variables (mode de vie, ethnie, religion, etc.) qui ont été ajustées par la méthode P/F de BRASS fautes de données brutes y relatives au RGPH Fécondité et état matrimonial Le tableau 4.01 présente les taux de fécondité, l indice synthétique de fécondité (ISF) et l âge moyen à la procréation (AMP) des femmes par groupe d âges selon leur état matrimonial. Globalement, les taux de fécondité sont plus bas chez les célibataires et les femmes vivant en union libre que chez les autres catégories de femmes. Les taux les plus élevés s observent notamment chez les femmes mariées, qu elles soient en union monogamique ou en union polygamique. A ans et à ans, les taux de fécondité atteignent leur valeur maximale sauf chez les femmes célibataires, celles en en union libre et celles en rupture d union. Cette tendance est confirmée par la valeur des indices synthétiques de fécondité correspondants à ces taux. En effet, les résultats du tableau 4.01 montrent aussi, comme on pourrait s y attendre, que les femmes mariées, en union monogamique (7,0) ou polygamique (7,1) avec au moins 7 enfants par femme, sont plus fécondes que les autres femmes. Elles sont suivies par les veuves (5,7 enfants) et les divorcées ou séparées d avec leur conjoint (4,8 enfants). La faible fécondité des femmes célibataires (2,1 enfants) et des femmes en union libre (3,9 enfants) s expliquerait peut-être par une faible exposition au risque de concevoir ou par le fait qu elles hésiteraient à avoir une progéniture avec un partenaire peu sûr. Ces résultats sont illustrés par le graphique 4.01 ci-dessous. En effet, les femmes mariées en union polygamique ont un ISF dont la valeur est égale à la moyenne nationale (7,1 enfants par femme) tandis que leurs congénères vivant en union monogamique ont un ISF très proche de la moyenne nationale (7,0 enfants par femme). 48

50 TABLEAU 4.01 : TAUX DE FECONDITE PAR ETAT MATRIMONIAL SELON LE GROUPE D AGES ( ), INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE ET AGE MOYEN A LA PROCREATION Etat matrimonial Groupes d âges Mariée Mariée Divorcée/ Célibataire Union libre Veuve Ensemble monogame polygame séparée ,4 270,9 262,3 201,6 270,2 261,4 160, ,7 281,6 286,2 143,2 179,7 230,3 294, ,2 273,5 282,5 147,8 176,2 234,7 315, , ,2 105,8 136,7 166,1 269, ,1 182,3 185, ,7 139,3 213, ,3 96,7 100,4 43,8 58,7 66,8 110, ,9 63,3 56,6 39,2 30,5 47,2 65,8 ISF 2,1 7 7,1 3,9 4,8 5,7 7,1 AMP 36,6 28,6 28,7 27,9 27,2 27,9 29,9 Par ailleurs, le graphique 4.02 est une illustration de l âge moyen à la procréation (AMP) des femmes. Elle montre que les célibataires (36,6 ans) ont un âge moyen à la procréation largement supérieur à celui des autres catégories de femmes. A l opposé, les divorcées et les séparées ont l âge moyen à la procréation le plus bas (27,2 ans). Chez les femmes en union libre, l âge moyen à la procréation est de 27,9 ans. Ainsi, quel que soit l état matrimonial, aucun âge moyen à la procréation se rapproche de la moyenne nationale (29,9) comme illustré par le graphique 4.02 ci-dessous. 49

51 GRAPHIQUE 4.01 : INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE PAR ETAT MATRIMONIAL MARIEE POLYGAME 7,1 ENSEMBLE 7,1 MARIEE MONOGAME 7,0 VEUVE 5,7 DIVORCEE/SEPAREE 4,8 UNION LIBRE 3,9 CELIBATAIRE 2,1 0,0 1,0 2,0 3,0 4,0 5,0 6,0 7,0 8,0 GRAPHIQUE 4.02 : AGE MOYEN A LA PROCREATION PAR ETAT MATRIMONIAL CELIBATAIRE 36,6 ENSEMBLE 29,9 MARIEE POLYGAME 28,7 MARIEE MONOGAME 28,6 UNION LIBRE 27,9 VEUVE 27,9 DIVORCEE/SEPAREE 27,2 0,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50

52 4.2. Fécondité et mode de vie Le tableau 4.02 présente la fécondité des femmes selon leur mode de vie. Il en ressort que les nomades avec un ISF de 7,8 enfants par femme sont plus fécondes que les sédentaires dont l ISF est de 7,1 enfants par femme. Bien plus, si l on examine l âge moyen à la procréation, on s aperçoit aussi que ce sont les femmes nomades qui ont un AMP supérieur à celui des sédentaires (31,3 ans contre 29,8 ans). TABLEAU 4.02 : TAUX DE FECONDITE ( ) PAR MODE DE VIE SELON LE GROUPE D AGES, INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE ET AGE MOYEN A LA PROCREATION Groupes d âges Mode de vie Sédentaire Nomade Ensemble ,2 130,1 160, ,5 271,2 294, ,7 315, ,8 305,3 269, ,6 260,9 213, ,3 145,7 110, ,7 109,4 65,8 ISF 7,1 7,8 7,1 AMP 29,8 31,3 29, Fécondité et religion Le tableau 4.03 présente les taux de fécondité des femmes, leur indice synthétique de fécondité et leur âge moyen à la procréation selon la religion. Il en ressort qu il n y a pas de grandes différences en matière d indice synthétique de fécondité. L ISF le moins élevé est identique à la moyenne nationale (7,1 enfants par femme) et le plus élevé est observé chez les femmes sans religion et celles appartenant aux minorités religieuses (7,7 enfants par femme). Comme l indique le graphique 4.03, ce sont les musulmanes qui ont l ISF le plus bas (7,1). L examen de l âge moyen à la procréation en revanche, montre que ce sont les musulmanes qui ont un âge moyen à la procréation le plus élevé (30,2 ans) et, les animistes celui le plus bas (28,9 ans). 51

53 TABLEAU 4.03 : TAUX DE FECONDITE PAR RELIGION SELON LE GROUPE D AGES, INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE ET AGE MOYEN A LA PROCREATION Religion Groupes d âges Autre Sans Animiste Catholique Musulman Protestant Ensemble religion religion , ,2 165,1 170,1 200,5 160, ,3 320,4 281,3 314, ,6 294, ,8 332,3 312,3 335,3 347,2 329,2 315, ,6 281,2 272,1 284,3 290,6 270,8 269, ,7 222, ,8 224,3 213, ,6 108,4 120,4 107,3 110, ,1 60,3 79,1 56,6 50,3 66,8 65,8 ISF 7,3 7,5 7,1 7,4 7,7 7,7 7,1 AMP 28,9 29,6 30,2 29,6 29,5 29,4 29,9 52

54 GRAPHIQUE 4.03 : INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE PAR RELIGION SANS RELIGION 7,7 AUTRE RELIGION 7,7 CATHOLIQUE 7,5 PROTESTANT 7,4 ANIMISTE 7,3 ENSEMBLE 7,1 MUSULMAN 7,1 6,8 6,9 7,0 7,1 7,2 7,3 7,4 7,5 7,6 7,7 GRAPHIQUE 4.04 : AGE MOYEN A LA PROCREATION PAR RELIGION MUSULMAN 30,2 ENSEMBLE 29,9 CATHOLIQUE 29,6 PROTESTANT 29,6 AUTRE RELIGION 29,5 SANS RELIGION 29,4 ANIMISTE 28,9 28,0 28,5 29,0 29,5 30,0 30,5 53

55 4.4. Fécondité et nationalité Le tableau 4.04 présente la fécondité des femmes tchadiennes et des femmes étrangères résidant au Tchad. Il montre que l indice synthétique de fécondité (ISF) des Tchadiennes (7,3) est plus élevée que la moyenne nationale (7,1). Cet indicateur est aussi très élevé chez les Africaines qui ne sont ni ressortissantes de l Afrique centrale ni ressortissantes de l Afrique de l Ouest (7,5). Ce sont les femmes ressortissantes de l Afrique centrale et celles qui ont une nationalité extra-africaine qui ont le plus bas ISF (5,1 enfants par femme) comme l illustre le graphique 4.05 ci-dessous. Si l on examine l âge moyen à la procréation, il se trouve qu à l exception des femmes ayant la nationalité tchadienne, toutes les autres femmes ont un AMP inférieur à la moyenne nationale qui est de 29,9 ans comme l illustre le graphique Toutefois, il est à noter que tous les AMP sont proches les uns des autres avec une variation allant de 28,6 à 29,9 ans. TABLEAU 4.04 : TAUX DE FECONDITE ( ) PAR GROUPE D AGES SELON LA NATIONALITE, INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE ET AGES MOYEN A LA PROCREATION Groupes Afrique Afrique de Autre Tchad d âges Centrale l Ouest Afrique Autre Pays Ensemble ,1 158,7 167,0 123,9 156,8 160, ,6 212,7 232,5 353,7 250,9 294, ,7 193,6 270,8 371,0 191,5 315, ,4 209,3 267,6 261,7 187,0 269, ,3 169,9 194,5 247,9 119,4 213, ,1 75,8 73,5 117,3 103,8 110, ,8 8,5 0,0 20,3 15,3 65,8 ISF 7,1 5,1 6,0 7,5 5,1 7,1 AMP 29,9 28,9 28,8 29,5 28,6 29,9 54

56 GRAPHIQUE 4.05 : AGE MOYEN A LA PROCREATION PAR NATIONALITE TCHADIENNE 29,9 ENSEMBLE 29,9 AUTRE AFRIQUE 29,5 AFRIQUE CENTRALE 28,9 AFRIQUE DE L' OUEST 28,8 AUTRE PAYS 28,6 28,0 28,2 28,4 28,6 28,8 29,0 29,2 29,4 29,6 29,8 30, Fécondité et ethnie La fécondité varie selon l ethnie comme le montre le tableau 4.05 ci-dessous. La variation du nombre moyen d enfants par femme (ISF) qui en découle permet néanmoins de classer les femmes en cinq grands groupes par rapport au niveau national de l ISF (7,1 enfants par femme) comme l illustre le graphique Les Moundang (8,9 enfants), les Karo/Zimé/Pévé (8,4 enfants) et les Marba/Lélé/Mesmé (8,1 enfants) sont de loin les groupes ethniques à très forte fécondité. - Les Dajo/Kibet/Mouro (7,9 enfants), les Tama/Assongori/Mararit et les Peuls/Foulbé/Bodoré (7,7 enfants) et les ethnies d origines étrangères (Bambara/Haoussa/Touwer) avec 7,6 enfants sont des groupes ethniques à forte fécondité ; - Les Gabri/Kabalaye/Nangtchéré/Soumraye et les autres ethnies tchadiennes à savoir les Achit/Banda/Kim et les apparentées (7,5 enfants par femme), les Toupouri/Kéra, les Goranes, les Boulala/Médégo/Kouka, les Massa/Mousseye/Mousgoum et les Ouaddaï/Maba/Massalit/Mimi (7,4 enfants par femme), les Bidio/Migami/Kenga/Dangléat (7, 3 enfants par femme) sont des groupes ethniques à fécondité intermédiaire entre les groupes à forte et les groupes à faible fécondité ;

57 - Les groupes ethniques à fécondité moyenne dont l ISF tourne autour de la moyenne nationale : les Sara, les Arabes et les Zaghawa (7,2 enfants par femme) et enfin, les Mesmedjé/Massalat/Kadjaksé, les Barma/Baguirmi (7,1 enfants par femme) et ethnies de nationalités étrangères (7,0 enfants par femme).; - Le groupe ethnique à fécondité faible dont l ISF est inférieur à 7 enfants par femme : les Kanembou/Bornou/ Boudouma (6,7 enfants par femme). Le graphique 4.07, elle, illustre plutôt le fait que si l on fait un examen de l âge moyen à la procréation par grands groupes ethniques, l on obtient les résultats qui ne sont plus semblables à ceux obtenus avec les ISF. Néanmoins, cinq grands groupes de femmes sont observés par rapport à la moyenne nationale de l âge moyen à la procréation (29,9 ans par femme) : - Les groupes ethniques ayant un âge moyen à la procréation très élevé : ce sont les Tama/Assongori/Mararit (32 ans), les Goranes (31,5 ans), Ouaddaï/Maba/Massalit/Mimi (31,3 ans), les Moundang (31,2 ans) et les Zaghawa (31,1 ans) - Les groupes ethniques ayant un âge moyen à la procréation élevé atteignant au moins 30 ans: ce sont les Dadjo/Kibet/Mouro (30,3 ans), les Boulala/Médégo/Kouka et les Peuls/Foulbé/Bodoré (30,1 ans) ; - Les groupes ethniques ayant un âge moyen à la procréation proche de la moyenne nationale (29,9 ans) : Autres ethnies tchadiennes à savoir les Achit/Banda/Kim et autres (29,9 ans), les Mesmedjé/Massalat/Kadjaksé, les Barma/Baguirmi et les Arabes (29,8 ans), les Marba/Lélé/Mesmé et les Bidio/Migami/Kenga/Dangléat (29,7 ans) ; - Les groupes ethniques ayant un âge moyen à la procréation bas : les ethnies de nationalités étrangères et les Kanembou/Bornou/Boudouma (29,6 ans), les Karo/Zimé/Péré et les Sara (29,5 ans) ; les Toupouri/Kéra et les Gabri (29,2 ans) ; - Le groupe ethnique ayant le plus jeune âge moyen à la procréation : les Massa/Mousseye/Mousgoum (28,8 ans). - On s attendrait à voir l âge moyen à la procréation suivre la tendance inverse de l ISF. Plus l ISF est élevé, moins l âge moyen à la procréation devrait être élevé. Or, ce n en est pas le cas. Les groupes ethniques Tama/Assongori/Mararit (32 ans), Moundang (31,2 ans) et Peul/Foulbé/Bodoré (30,1 ans) bien que se trouvant dans les groupes ethniques à très forte et forte fécondité ont des âges moyens à la procréation très élevés ou élevés. Ces femmes assureraient leur procréation jusqu aux âges tardifs. 56

58 TABLEAU 4.05 : TAUX DE FECONDITE ( ) PAR GRANDS GROUPES ETHNIQUES SELON LE GROUPE D AGES, INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE ET AGE MOYEN A LA PROCREATION Grands groupes ethniques Groupe d'âges ISF AMP Gorane 100,9 251,7 336,8 306,8 247,1 127,7 113,6 7,4 31,5 Arabe 177,3 286,8 311,2 266,0 215,3 109,8 67,6 7,2 29,8 Barma/Baguirmi et autres 176,5 290,4 308,6 251,9 207,2 128,3 62,6 7,1 29,8 Kanembou/Bornou/Boudouma 175,0 277,6 282,7 243,6 191,4 101,4 60,9 6,7 29,6 Boulala/Médégo/Kouka 156,7 295,2 325,4 277,6 234,2 125,4 62,6 7,4 30,1 0uaddaï /Maba/Massalit/Mimi 116,6 267,0 314,4 289,6 251,4 121,0 113,3 7,4 31,3 Zaghawa (Bideyat/Kobé) 97,3 261,3 324,3 289,7 255,6 124,1 78,4 7,2 31,1 Dadjo/kibet/Mouro et autres 163,9 304,6 341,1 322,2 239,4 113,1 97,2 7,9 30,3 Bidio/Migami/Kenga Dangléat et autres 175,0 299,5 323,4 272,9 215,7 105,6 65,5 7,3 29,7 Moundang 105,1 331,3 403,0 367,0 303,7 180,1 83,5 8,9 31,2 Massa/ Mousseye/Mousgoum 209,7 331,4 323,0 265,6 207,4 92,1 45,5 7,4 28,8 Toupouri/ Kéra 170,3 329,9 339,9 297,2 217,6 93,2 37,6 7,4 29,2 Sara (Ngambaye/Sara Madjingaye/Mbaye et autres) 172,6 310,1 322,1 269,5 203,2 106,8 58,0 7,2 29,5 Peuls/Foulbé/Bodoré 194,8 287,0 327,5 286,7 232,7 128,5 83,7 7,7 30,1 Tama/Assongori/Mararit 100,1 256,4 333,5 294,8 279,3 137,5 146,6 7,7 32,0 Gabri/Kabalaye/Nangtchéré/Soumraye et autres 181,9 331,8 340,2 278,1 203,8 103,1 54,2 7,5 29,2 Marba/Lélé/Mesmé 175,1 350,3 361,7 311,7 236,0 130,1 62,6 8,1 29,7 Mesmedjé/Massalat/Kadjaksé 142,5 279,0 344,1 295,6 219,2 88,8 57,0 7,1 29,8 Karo/Zimé/Pévé 190,3 371,4 381,1 297,1 243,5 133,2 59,9 8,4 29,5 Autres ethnies tchadiennes (Achit/Banda/Kim et autres) 172,1 303,6 328,2 284,9 213,3 102,6 85,6 7,5 29,9 Ethnies d'origines étrangères (Bambara/Haoussa/Touwer 191,1 320,8 308,2 287,4 253,1 110,4 57,9 7,6 29,6 Nationalités étrangères 162,9 287,6 305,5 254,0 211,5 122,8 48,4 7,0 29,7 Ensemble 160,1 294,6 315,7 269,4 213,3 110,1 65,8 7,1 29,9 57

59 GRAPHIQUE 4.06 : INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE PAR GRANDS GROUPES ETHNIQUES MOUNDANG 8,9 KARO/ZIME/PERE MARBA/LELE/MESME DADJO/KIBET/MOURO TAMA/ASSONGORI/MARARIT PEULS/FOULBE/BODORE ETHNIES D'ORIGINES ETRANGERES GABRI/KABALAYE/NANGTCHERE/SOUMRAYE AUTRES ETHNIES TCHADIENNES TOUPOURI/ KERA GORANE BOULALA MEDEGO/KOUKA MASSA/ MOUSSEYE/MOUSGOUM OUADDAÏ /MABA/MASSALIT/MIMI BIDIO/MIGAMI/KENGADANGLEAT SARA ARABE ZAGHAWA ENSEMBLE TCHAD MESMEDJE/MASSALAT/KADJAKSE BARMA/BAGUIRMI NATIONALITES ETRANGERES KANEMBOU/BORNOU/BOUDOUMA 8,4 8,1 7,9 7,7 7,7 7,6 7,5 7,5 7,4 7,4 7,4 7,4 7,4 7,3 7,2 7,2 7,2 7,1 7,1 7,1 7,0 6,7 4,0 5,0 6,0 7,0 8,0 9,0 10,0 58

60 GRAPHIQUE 4.07 : AGE MOYEN A LA PROCREATION PAR GRANDS GROUPES ETHNIQUES TAMA/ASSONGORI/MARARIT 32,0 GORANE OUADDAÏ /MABA/MASSALIT/MIMI MOUNDANG ZAGHAWA 31,5 31,3 31,2 31,1 DADJO/KIBET/MOURO BOULALA MEDEGO/KOUKA PEULS/FOULBE/BODORE AUTRES ETHNIES TCHADIENNES ENSEMBLE TCHAD MESMEDJE/MASSALAT/KADJAKSE BARMA/BAGUIRMI ARABE NATIONALITES ETRANGERES MARBA/LELE/MESME BIDIO/MIGAMI/KENGA/DANGLEAT ETHNIES D'ORIGINES ETRANGERES KANEMBOU/BORNOU/BOUDOUMA KARO/ZIME/PERE SARA GABRI/KABALAYE/NANGTCHERE/SOUMRAYE TOUPOURI/ KERA MASSA/ MOUSSEYE/MOUSGOUM 30,3 30,1 30,1 29,9 29,9 29,8 29,8 29,8 29,7 29,7 29,7 29,6 29,6 29,5 29,5 29,2 29,2 28,8 27,0 28,0 29,0 30,0 31,0 32,0 33,0 59

61 4.6. Fécondité et statut d handicap Le tableau 4.06 présente la fécondité des femmes tchadiennes selon qu elles vivent avec un handicap ou non. Il en ressort que les femmes vivant avec un handicap ont une fécondité moins forte que leurs paires vivant sans handicap. En effet, le nombre moyen d enfants par femme vivant avec un handicap est de 6,2 ; ce qui est inférieur à celui de leurs pairs qui n ont pas de handicap (7,3). En revanche, l examen de l âge moyen à la procréation (AMP) indique que les femmes vivant avec un handicap ont un AMP légèrement supérieur à celui des femmes vivant sans un handicap (30,2 ans contre 29,8 ans). Cette situation pourrait s expliquer par le fait qu au Tchad, les personnes vivant avec un handicap sont victimes de stigmatisation qui a pour conséquence de les mettre dans une situation défavorable en matière de nuptialité. En effet, ou bien les femmes vivant avec un handicap se marient avec d autres personnes vivant avec un handicap ou bien elles se marient tardivement ou encore ne se marient jamais, se contentant des relations sexuelles extraconjugales et clandestines avec les hommes ne vivant pas avec un handicap. TABLEAU 4.06 : TAUX DE FECONDITE ( ) PAR STATUT D HANDICAP SELON LE GROUPE D AGES, INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE ET AGE MOYEN A LA PROCREATION Groupes d âges Statut d handicap Vit avec un handicap Vit sans handicap Ensemble ,2 130,1 160, ,5 271,2 294, ,7 315, ,8 305,3 269, ,6 260,9 213, ,3 145,7 110, ,7 109,4 65,8 ISF 6,2 7,3 7,1 AMP 30,2 29,8 29, Fécondité et niveau d instruction Le tableau 4.07 ainsi que les graphiques 4.08 et 4.09 ci-dessous présentent les taux de fécondité par groupe d âge, l indice synthétique de fécondité et l âge moyen à la procréation selon le niveau d instruction des femmes. Comme l on peut s y attendre, deux groupes de femmes sont à distinguer : les femmes sans niveau et celles de niveau primaire ont des comportements très proches en matière de procréation et constituent un groupe différent de leurs congénères de niveau secondaire ou supérieur. Ainsi, chez 60

62 les premières, l ISF est plus élevé que la moyenne nationale alors que chez les secondes cet indicateur est largement en dessous de cette moyenne. En revanche, si l on fait des comparaisons à l intérieur des deux groupes, on se rend compte que ce sont les femmes de niveau supérieur qui ont l ISF le plus bas (3,6) bien loin de la moyenne nationale (7,1). Elles sont suivies par les femmes de niveau secondaire (5,5) ; ce qui semble logique. Mais quand on compare l ISF des femmes sans niveau à celui des femmes de niveau primaire, on remarque que ce sont les femmes de niveau primaire qui ont plus d enfants (7,8) que leurs congénères qui n ont aucun niveau (7,3). Ce phénomène observé dans de nombreux pays d Afrique subsaharienne s expliquerait par le fait qu il n y a pas eu une transition en matière de fécondité entre les femmes de niveau primaire et leurs congénères sans niveau. En effet, la plupart des femmes de niveau primaire, se voyant plus émancipées que celles qui sont sans niveau, ont dû abandonner les méthodes contraceptives traditionnelles au profit des méthodes contraceptives modernes qu elles ont mal assimilées. Il en résulte qu elles ne sont ni dans les méthodes contraceptives traditionnelles ni dans les méthodes contraceptives modernes contrairement aux femmes sans niveau qui continuent la pratique des méthodes contraceptives traditionnelles comme celle de l aménorrhée. C est donc le manque de pratique de la contraception qui explique la forte fécondité des femmes de niveau primaire comparativement à leurs paires n ayant aucun niveau d instruction. L examen de l âge moyen à la procréation montre que les femmes de niveau secondaire (30,5 ans) et celles de niveau supérieur (31,8 ans) procréent plus tardivement que leurs congénères sans niveau (29,8 ans) ou de niveau primaire (29,7 ans). TABLEAU 4.07: TAUX DE FECONDITE ( ) PAR NIVEAU D INSTRUCTION SELON LE GROUPE Groupes d âges D AGES, INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE ET AGE MOYEN A LA PROCREATION Niveau d instruction Sans niveau Primaire Secondaire Supérieur Ensemble ,1 157,6 102,1 58,4 160, ,0 346,2 211,9 92,6 294, ,5 352,3 238,7 151,8 315, ,0 300,9 230, , ,0 227,7 162,8 145,9 213, ,2 119,8 89,5 61,1 110, ,5 61,3 63,6 47,1 65,8 ISF 7,3 7,8 5,5 3,6 7,1 AMP 29,8 29,7 30,5 31,8 29,9 61

63 GRAPHIQUE : 4.08 : INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE PAR NIVEAU D'INSTRUCTION PRIMAIRE 7,8 SANS NIVEAU 7,3 ENSEMBLE 7,1 SECONDAIRE 5,5 SUPERIEUR 3,6 0,0 1,0 2,0 3,0 4,0 5,0 6,0 7,0 8,0 9,0 GRAPHIQUE 4.09 : AGE MOYEN A LA PROCREATION PAR NIVEAU D INSTRUCTION SUPERIEUR 31,8 SECONDAIRE 30,5 ENSEMBLE 29,9 SANS NIVEAU 29,8 PRIMAIRE 29,7 28,5 29,0 29,5 30,0 30,5 31,0 31,5 32,0 62

64 4.8. Fécondité et situation d activité Le tableau 4.08 présente les taux de fécondité par groupe d âge, l indice synthétique de fécondité (ISF) et l âge moyen à la procréation (AMP) selon la situation d activité des femmes. L ISF des femmes occupées et celui des femmes au foyer est identique à la moyenne nationale (7,1) et supérieur à celui des autres femmes comme l illustre le graphique 4.10 ci-dessous. La forte fécondité des femmes occupées et celle des femmes au foyer s expliqueraient par le fait que ces femmes sont pour la plupart agricultrices et rurales, donc exerçant une activité qui n est pas incompatible avec une forte fécondité. En effet, au Tchad, une écrasante majorité des femmes actives occupées exercent dans le secteur de l agriculture, élevage, pêche et sylviculture, secteur prédominant en milieu rural. En revanche, les étudiantes (4,4) et les chômeurs/en quête du premier emploi (5,5) constituent le groupe à faible fécondité à cause de la contrainte des études pour les premières et de l instabilité socio-économique pour les secondes. Lorsqu on examine l âge moyen à la procréation, deux groupes se distinguent, comme l indique le graphique 4.11 ci-dessous. Le premier groupe est celui dans lequel l AMP est supérieur à la moyenne nationale (29,9 ans). Ce groupe est constitué des étudiantes, des chômeurs et personnes en quête du premier emploi et des femmes étant dans toute autre situation d activité. Le second groupe par contre, est constitué des femmes dont l AMP est inférieur la moyenne nationale. Il s agit des femmes occupées et des femmes au foyer auxquelles s ajoutent les retraitées/ rentières. TABLEAU 4.08: TAUX DE FECONDITE ( ) PAR SITUATION D ACTIVITE SELON LE GROUPE D AGES, INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE PROCREATION ET AGE MOYEN A LA Situation d'activité Groupes d âges Chômeur/ Femme Retraitée/ Autre Occupée 1 er Etudiante Ensemble emploi au foyer rentière situation ,5 93,5 240,6 128,7 44,5 59,5 160, ,6 179,3 280,4 284,9 137,4 162,3 294, ,7 240, ,5 190,5 234,4 315, ,3 238,6 237,1 218,3 216,5 234,3 269, ,7 163,5 190,8 144,1 158,8 227,1 213, ,3 84,7 99,4 63,2 67,2 125,2 110, ,1 101,1 65,5 106, ,9 65,8 ISF 7,1 5,5 7 6,4 4,4 5,7 7,1 AMP 29,1 31, ,7 31,8 32,6 29,9 63

65 GRAPHIQUE 4.10 : INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE (ISF) SELON LA SITUATION DANS L'ACTIVITE OCCUPEE 7,1 ENSEMBLE 7,1 FEMME AU FOYER 7,0 RETRAITEE/RENTIERE 6,4 AUTRE SITUATION 5,7 CHOMEUR/ 1er EMPLOI 5,5 ETUDIANTE 4,4 0,0 1,0 2,0 3,0 4,0 5,0 6,0 7,0 8,0 GRAPHIQUE 4.11 : AGE MOYEN A LA PROCREATION PAR SITUATION D ACTIVITE AUTRE SITUATION 32,6 ETUDIANTE 31,8 CHOMEUR/ 1er EMPLOI 31,4 ENSEMBLE 29,9 RETRAITEE/RENTIERE 29,7 OCCUPEE 29,1 FEMME AU FOYER 29,0 27,0 28,0 29,0 30,0 31,0 32,0 33,0 64

66 4.9. Fécondité et catégorie socioprofessionnelle Le tableau 4.09 présente les taux de fécondité par groupe d âges, l indice synthétique de fécondité (ISF), l âge moyen à la procréation (AMP) selon la catégorie socioprofessionnelle. En effet, les femmes exerçant dans l agriculture sont celles qui ont la plus forte fécondité avec 7,2 enfants en moyenne par femme. A cette catégorie s ajoutent les femmes travaillant dans le secteur des métiers qualifiés de l industrie et de personnel de services directs (7,0 enfants par femme). A l opposé, il y a les femmes employées de type administratif qui ont à peine trois enfants par femme (2,9). Puis viennent les professions intellectuelles et scientifiques, les professions intermédiaires et les conducteurs d installation qui ont un ISF de 4,5 enfants par femme. Par ailleurs, le graphique 4.12 illustre la variation de l âge moyen à la procréation par grands groupes de professions. Les femmes appartenant à la catégorie des directeurs et cadres de direction ont l AMP le plus bas de toutes les catégories (28,4 ans) ; elles sont suivies par les catégories «métiers qualifiés de l industrie» (28,5 ans), «personnel de services directs» (28,7 ans), «employés de type administratif» (28,9 ans), «professions intellectuelles et scientifiques» (29,0 ans). L AMP le plus élevé est observé dans la catégorie des conducteurs d installation (33,3 ans) suivie de la catégorie des professions militaires et policières (31,7 ans). Dans la catégorie des professions intermédiaires (30,4 ans), les professions élémentaires (30,0 ans) et les agriculteurs et ouvriers qualifiés (29,2 ans), l AMP est supérieur à la moyenne nationale. 65

67 TABLEAU 4.09: TAUX DE FECONDITE ( ) PAR GRANDS GROUPES DE PROFESSIONS SELON LE GROUPE D AGES, INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE ET AGE MOYEN A LA PROCREATION Grands groupes de professions Groupes d âges ISF AMP Directeurs, cadres de direction 178,9 238,1 217,1 130,9 133,2 79,5 36,8 5,1 28,4 Professions intellectuelles et scientifiques 155,7 172,9 196, ,5 72,6 30,2 4,5 29,0 Professions intermédiaires 92,7 189, ,5 115,2 99,2 49,2 4,5 30,4 Employées de type administratif 111,2 115,2 94,6 110,5 91,3 43,3 18,2 2,9 28,9 Personnel de services directs 232,8 293,2 288,1 234,7 178, ,2 6,9 28,7 Agriculteurs et ouvriers qualifiés 199,9 308,2 316,4 263,3 204,4 102,4 55,3 7,2 29,2 Métiers qualifiés de l'industrie 256,3 290,1 291,9 238,5 176,4 93,8 54,8 7,0 28,5 Conducteurs d'installation 97,6 139,9 137, ,7 84,8 180,2 4,5 33,3 Professions élémentaires 78,8 332,3 204,7 151,5 285,3 56,7 45,5 5,8 30,0 Profession militaires, policières 87,2 163,7 264,9 168,2 149,4 83,8 125,6 5,2 31,7 Ensemble 206,2 302,6 307,1 253, ,4 55,5 7,1 29,1 66

68 Graphique 4.12 : Indice synthétique de fécondité par grands groupes de professions Agriculteurs et ouvriers qualif ENSEMBLE Métiers qualifiés de l'industrie Personnel de services directs 7,2 7,1 7,0 6,9 Professions élémentaires 5,8 Profession militaires, policières Directeurs, cadres de direction 5,2 5,1 Professions intellect et scienti Conducteurs d'installation Professions intermédiaires 4,5 4,5 4,5 Employées de type administr 2,9 0,0 1,0 2,0 3,0 4,0 5,0 6,0 7,0 8,0 GRAPHIQUE 4.13 : AGE MOYEN A LA PROCREATION PAR GRANDS GROUPES DE PROFESSIONS Conducteurs d'installation 33,3 Profession militaires, policières 31,7 Professions intermédiaires Professions élémentaires 30,0 30,4 Agriculteurs et ouvriers qualif Fécondité et statut dans la profession ENSEMBLE Professions intellect et scienti 29,2 29,1 29,0 Employées de type administr Personnel de services directs Métiers qualifiés de l'industrie Directeurs, cadres de direction 28,9 28,7 28,5 28,4 25,0 26,0 27,0 28,0 29,0 30,0 31,0 32,0 33,0 34,0 67

69 4.10. Fécondité et statut dans la profession Le tableau 4.10 présente les taux de fécondité par groupe d âges, l indice synthétique de fécondité et l âge moyen à la procréation par statut dans la profession. En dehors des femmes salariées qui ont un faible indice synthétique de fécondité (4,4 enfants par femme), les autres ont un ISF au moins égal à 7 enfants par femme, les femmes apprenties ayant un ISF le plus élevé (8,2 enfants). Si on examine l âge moyen à la procréation, on se rend compte que ce sont les femmes indépendantes qui ont un comportement différent de toutes les autres femmes avec l AMP le plus bas (28,6 ans) mais proche de la moyenne nationale (29,1 ans) comme illustré par le graphique Cet indicateur est très élevé chez les apprenties (32,9 ans) suivies des femmes ayant tout autre statut socioprofessionnel (31,0) et les aides familiales (30,0 ans) comme l illustre le graphique TABLEAU 4.10 : TAUX DE FECONDITE ( ) PAR STATUT DANS LA PROFESSION SELON LE GROUPE D AGES, INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE ET AGE MOYEN A LA PROCREATION Statut dans Groupe d'âges la profession ISF AMP Employeur 177,1 295,5 296,1 239,9 225,5 117,0 65,0 7,1 29,8 Indépendant 238,2 293,5 292,0 239,5 183,6 92,1 51,5 7,0 28,6 Salarie 122,7 183,2 185,9 146,1 122,1 73,9 38,8 4,4 29,4 Aide Familial 155,8 318,4 351,6 300,5 235,0 126,4 60,5 7,7 30,0 Apprenti 108,6 217,8 348,3 259,4 240,2 404,2 63,9 8,2 32,9 Autre 130,2 306,6 299,1 312,9 160,7 197,7 97,9 7,5 31,0 Ensemble 206,5 302,6 306,7 253,3 195,7 100,3 55,1 7,1 29,1 68

70 GRAPHIQUE 4.14 : INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE PAR STATUT DANS LA PROFESSION APPRENTI 8,2 AIDE FAMILIAL 7,7 AUTRE 7,5 ENSEMBLE 7,1 EMPLOYEUR 7,1 INDEPENDANT 7,0 SALARIE 4,4 0,0 1,0 2,0 3,0 4,0 5,0 6,0 7,0 8,0 9,0 GRAPHIQUE 4.15 : AGE MOYEN A LA PROCREATION PAR STATUT DANS LA PROFESSION APPRENTI 32,9 AUTRE 31,0 AIDE FAMILIAL 30,0 EMPLOYEUR 29,8 SALARIE 29,4 ENSEMBLE 29,1 INDEPENDANT 28,6 26,0 27,0 28,0 29,0 30,0 31,0 32,0 33,0 34,0 69

71 Vue d ensemble De l analyse de la fécondité différentielle, il se dégage les principaux résultats suivants : - Les nomades avec un ISF de 7,8 enfants par femme sont plus fécondes que les sédentaires dont l ISF est de 7,1 enfants par femme. Leur âge moyen à la procréation est supérieur à celui des sédentaires (31,3 ans contre 29,8 ans). - Les Moundang (8,9 enfants par femme), les Karo (8,4 enfants par femme) et les Maba (8,1 enfants par femme) sont de loin les groupes ethniques à forte fécondité. Les Bidio (7,3 enfants par femme), les Sara, les Arabes et les Zaghawa (7,2 enfants par femme), les Mesmedjé, les Barma/Baguirmi (7,1 enfants par femme) constituent les groupes ethniques à fécondité moyenne. En fin, les groupes ethniques à fécondité faible sont les Kanembou/Bornou/Boudouma (6,7 enfants par femme) et les nationalités étrangères (7,0 enfants par femme). L âge moyen à la procréation le plus élevé est observé chez les Tama/Assongori/Mararit (32 ans) et, celui le plus bas est observé chez les Massa/Mousseye/Mousgoum (28,8 ans). - En considérant la religion, les niveaux de fécondité sont plus proches les uns des autres. Le niveau le plus élevé est observé chez les femmes sans religion et celles appartenant aux minorités religieuses avec un ISF de 7,7 enfants par femme et le plus bas est observé chez les femmes musulmanes (7,1 enfants par femme). - L examen de l âge moyen à la procréation en revanche montre que ce sont les musulmanes qui ont un âge moyen à la procréation le plus élevé (30,2 ans) et, les animistes l âge moyen le plus bas (28,9 ans). - Selon le statut matrimonial, comme on pourrait s y attendre, les femmes mariées, en union monogamique (7,0) ou polygamique (7,1) avec au moins 7 enfants par femme sont plus fécondes que les autres femmes. Les célibataires (36,6 ans) ont un âge moyen à la procréation largement supérieur à celui des autres catégories de femmes. A l opposé, les divorcées et les séparées ont l âge moyen à la procréation le plus bas (27,2 ans). 70

72 CHAPITRE 5 : TENDANCES DE LA FECONDITE L analyse des tendances de la fécondité sera faite à partir du taux global de fécondité générale, des taux de fécondité par groupe d âges, de l indice synthétique de fécondité ainsi que de l âge moyen à la procréation. Cette analyse sera faite d abord au niveau national puis par milieu de résidence et par région. Les données qui seront prises en considération sont celles issues des deux recensements généraux de la population et de l habitat du Tchad, autrement dit RGPH 1993 et RGPH Il sera analysé dans ce chapitre l évolution du niveau et du calendrier de la fécondité entre 1993 et Evolution du niveau de la fécondité de 1993 à Niveau national et variations selon le milieu de résidence La comparaison des taux globaux de fécondité générale obtenus à partir des données de deux recensements confirme les tendances observées à partir du taux brut de natalité : une hausse de la fécondité pour l ensemble du pays, tant en milieu urbain qu en milieu rural, comme l illustrent les tableaux 5.01 et 5.02 ci-dessous. TABLEAU 5.01 : EVOLUTION DES TAUX GLOBAUX DE FECONDITE GENERALE ( ) ENTRE 1993 ET 2009 PAR MILIEU DE RESIDENCE ECART RELATIF Milieu de ECART ABSOLU résidence (%) Urbain 195,6 189,3 6,3 3,3 Rural 233,6 206,6 27,0 13,1 Ensemble 225,6 202,9 22,7 11,2 Globalement, ces taux passent de 202,9 à 225,6 de 1993 à 2009 soit une augmentation nette de 11,2% du niveau général de la fécondité. Par milieu de résidence, l augmentation des taux globaux de fécondité générale est effective aussi bien en milieu urbain, passant de 189,3 en 1993 à 195,6 en 2009 soit une augmentation de 3,3%, qu en milieu rural passant de 206,6 en 1993 à 233,6 en 2009 soit une augmentation de 13,1%. Ainsi, cette augmentation est quatre fois plus importante en milieu rural qu en milieu urbain. La hausse de la fécondité est plus prononcée en milieu rural qu en milieu urbain comme le montrent les écarts entre les TGFG de 2009 et ceux de 1993 dans le tableau 5.01 ci-dessus. Cette hausse sensible du TGFG en milieu rural a une répercussion sur la hausse de la fécondité au niveau national. En effet, le tableau 5.01 donne un écart de 22,7 entre le TGFG de 2009 et celui de 1993 ; ce qui est considérable. Certaines caractéristiques de la population urbaine comme le niveau d instruction et l âge au premier mariage ont changé considérablement pendant la période intercensitaire (entre 1993 et 2009) modifiant de ce fait, le comportement de la population urbaine en matière de procréation. Mais, il faudrait remarquer que le TGFG est généralement affecté 71

73 par la structure par âge de la population. Aussi, faudrait-il en vérifier la confirmation avec l examen par les ISF. La comparaison de la courbe des taux de fécondité estimés en 2009 avec celle des taux de fécondité estimés en 1993 indique une hausse de ces taux comme le montre le tableau 5.02 et le graphique 5.01, sauf dans les deux premiers groupes d âges (15-19 et ans). L ISF a augmenté entre 1993 et 2009 passant de 6,5 à 7,1 enfants par femme. TABLEAU 5.02 : EVOLUTION DES TAUX SPECIFIQUES DE FECONDITE (EN ) PAR GROUPE D AGES ENTRE 1993 ET 2009 ET INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE Groupes d âges ,1 161, ,6 292, ,7 298, ,4 235, ,3 176, ,1 84, ,8 44,4 ISF 7,1 6,5 Les courbes ci-dessous, issues du graphique 5.01 montrent que le niveau de fécondité n a guère varié entre 1993 et 2009 dans les tranches d âges les plus jeunes, ans et ans. Mais à partir de ans jusqu à ans, l on remarque une nette augmentation des taux de fécondité en L évolution de l indice synthétique de fécondité entre 1993 et 2009 confirme cette tendance comme on peut le remarquer avec le tableau 5.03 ci-dessous. GRAPHIQUE 5.01 : EVOLUTION DES TAUX SPECIFIQUES DE FECONDITE ( ) PAR GROUPE D AGES ENTRE 1993 ET ,0 300,0 250,0 200,0 150,0 100,0 50,0 0,

74 Le tableau 5.03 présente l évolution de l ISF entre 1993 et 2009 par milieu de résidence en donnant les écarts entre les valeurs prises par cet indicateur au cours de cette période. Ainsi, en 2009 les femmes ont eu en moyenne 0,6 enfant de plus qu en 1993 soit une augmentation de 9,2%. Cette augmentation du nombre moyen d enfants par femme est deux fois moins importante en milieu urbain (0,3 enfant) qu en milieu rural (0,7 enfant). En effet, elle est de 5% en milieu urbain contre 10,6% en milieu rural. TABLEAU 5.03 : EVOLUTION DE L INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE (ISF) ENTRE 1993 ET 2009 PAR MILIEU DE RESIDENCE Milieu de résidence ECART ABSOLU ECART RELATIF (%) Urbain 6,3 6,0 0,3 5,0 Rural 7,4 6,6 0,7 10,6 Ensemble 7,1 6,5 0,6 9, Variations selon la région Le tableau 5.04 ci-dessous présente l évolution de l indice synthétique de fécondité entre 1993 et 2009 selon la région de résidence. Il présente aussi les écarts absolus et les écarts relatifs entre 2009 et Il en résulte que la hausse de la fécondité est un fait attesté au niveau régional. Dans seulement 3 régions sur 22 l indice synthétique de fécondité n a guère connu de variation ; son niveau est resté le même. Ce sont les régions du Tibesti, du Logone Oriental et du Hadjer Lamis. Dans 19 régions sur 22, l indice synthétique de fécondité (ISF) est en augmentation ; Néanmoins, on peut distinguer cinq catégories de région : - Les régions à très forte fécondité dans lesquelles l ISF a connu une augmentation proche de 2 enfants par femme. Il s agit du Sila et du Mayo Kebbi Ouest. - Les régions dans lesquelles l ISF a connu une augmentation variant entre 1,1 et 1,4 enfant par femme. Il s agit du Barh El Ghazal, du Salamat, du Chari Baguirmi et du Ouaddaï. - Les régions dans lesquelles l ISF a connu une augmentation proche de 1 enfant par femme. Ce sont des régions dans lesquelles cette augmentation se situe entre 0,7 et 0,9 enfant par femme. Il s agit du Batha, du Lac, du Moyen Chari, du Guéra et du Mayo Kebbi Est. - Les régions dans lesquelles l ISF a connu une augmentation inférieure à la moyenne nationale qui est de 0,6 enfant par femme. Ce sont des régions dans lesquelles cette augmentation varie entre 0,2 et 0,4 enfant par femme. Il s agit du 73

75 Logone Occidental, du Borkou, de N Djaména, de la Tandjilé, du Wadi Fira, de l Ennedi, du Kanem et du Mandoul. - Les régions dans lesquelles l ISF n a pas connu une augmentation. Il s agit du Tibesti, du Logone Oriental et du Hadjer Lamis. TABLEAU 5.04 : EVOLUTION DE L'INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE (ISF) ENTRE 1993 ET 2009 PAR REGION DE RESIDENCE Ecart absolu Ecart relatif Région de résidence (%) Batha 7,1 6,4 0,7 10,9 Borkou 6,3 6,1 0,2 3,3 Chari Baguirmi 7,6 6,4 1,2 18,8 Guéra 7,4 6,5 0,9 13,8 Hadjer Lamis 7,1 7,1 0,0 0,0 Kanem 6,1 5,7 0,4 7,0 Lac 6,6 5,9 0,7 11,9 Logone Occidental 7,6 7,4 0,2 2,7 Logone Oriental 7,4 7,4 0,0 0,0 Mandoul 7,2 6,8 0,4 5,9 Mayo Kebbi Est 7,5 6,6 0,9 13,6 Mayo Kebbi Ouest 8,2 6,4 1,8 28,1 Moyen Chari 7,2 6,5 0,7 10,8 Ouaddaï 7,3 6,2 1,1 17,7 Salamat 7,6 6,3 1,3 20,6 Tandjilé 7,6 7,3 0,3 4,1 Wadi Fira 7,2 6,9 0,3 4,3 N Djaména 5,8 5,6 0,2 3,6 Barh El Ghazal 7,1 5,7 1,4 24,6 Ennedi 6,1 5,8 0,3 5,2 Sila 8,5 6,8 1,7 25,0 Tibesti 5,5 5,5 0,0 0,0 Ensemble 7,1 6,5 0,6 9,2 Le graphique 5.02 ci-dessous est une illustration de l augmentation de l indice synthétique de fécondité dans les différentes régions du Tchad à l exception du Tibesti, du Logone Oriental et du Hadjer Lamis. Dans l ensemble, l augmentation de l indice synthétique de fécondité est de 9,2%. Mais des variations importantes existent entre les régions. En effet, cette augmentation passe de 0% au Hadjer Lamis à 28,1% dans le Mayo Kebbi Ouest. Ce graphique fait ressortir cinq grandes catégories de régions : 74

76 - Les régions dans lesquelles la valeur relative de cette augmentation est supérieure ou égale à 25% : Sila et Mayo Kebbi Ouest; - Les régions dans lesquelles la valeur relative de cette augmentation se situe entre 17% et 24,6% : Ouaddaï, Chari Baguirmi, Salamat et Barh El Ghazal ; - Les régions dans lesquelles la valeur relative de cette augmentation est supérieure à la moyenne nationale (9,2%) mais inférieure à 14 : Moyen Chari, Batha, Lac, Mayo Kebbi Est et Guéra ; - Les régions dans lesquelles la valeur relative de cette augmentation est inférieure à la moyenne nationale : Logone Occidental, Borkou, N Djaména, Tandjilé, Wadi Fira, Ennedi, Mandoul et Kanem ; - Les régions dans lesquelles la valeur relative de cette augmentation est nulle : Tibesti, Logone Oriental et Hadjer Lamis. GRAPHIQUE 5.02 : AUGMENTATION (EN %) DE L'INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE (ISF) ENTRE 1993 ET 2009 MAYO KEBBI OUEST SILA BARH EL GHAZAL SALAMAT CHARI BAGUIRMI OUADDAÏ GUERA MAYO KEBBI EST LAC BATHA MOYEN CHARI ENSEMBLE KANEM MANDOUL ENNEDI WADI FIRA TANDJILE NDJAMENA BORKOU LOGONE OCCIDENTAL TIBESTI LOGONE ORIENTAL HADJER LAMIS 0,0 0,0 0,0 7,0 5,9 5,2 4,3 4,1 3,6 3,3 2,7 13,8 13,6 11,9 10,9 10,8 9,2 17,7 18,8 20,6 25,0 24,6 28,1 0,0 5,0 10,0 15,0 20,0 25,0 30,0 75

77 5.2. Evolution du calendrier de la fécondité Niveau national et variations selon le milieu de résidence Le tableau 5.05 et les graphiques 5.03 et 5.04 donnent l évolution de la distribution des taux de fécondité par groupe d âges et l âge moyen à la procréation selon le milieu de résidence des femmes. L âge moyen à la procréation a augmenté entre les deux recensements passant de 29,1 ans en 1993 à 29,9 ans en faisant un écart absolu de 0,8 ans soit une augmentation relative de 2,7%. Cette augmentation de l AMP est plus importante en milieu urbain (4,1%) qu en milieu rural (2,4%). Les courbes du graphique 5.03 montrent qu en milieu urbain, le niveau de fécondité en 1993 est supérieur à celui de 2009 dans les tranches d âges les plus jeunes, ans, ans et ans. Mais à partir de ans jusqu à ans, l on remarque une nette augmentation des taux de fécondité en L évolution de l âge moyen à la procréation (AMP) au cours de cette période montre que celui-ci a augmenté considérablement entre 1993 et 2009 passant de 29,0 ans à 30,2 ans; un écart absolu de 1,2 an soit une augmentation de 4,1% (tableau 5.05). L entrée tardive en union dans les zones urbaines dues aux raisons d études et à la conjoncture économique pourrait expliquer cette situation. En milieu rural, en revanche, le niveau de la fécondité n a guère varié entre 1993 et 2009 dans les groupes d âges les plus jeunes (15-19 ans et ans) avec une augmentation de moins de 3% comme le montre l allure des courbes du graphique Mais à partir de ans jusqu à ans, l on remarque une nette augmentation des taux de fécondité en L évolution de l âge moyen à la procréation (AMP) montre que celui-ci a augmenté de 0,7 ans entre 1993 et 2009, passant de 29,1 ans à 29,8 ans, soit une augmentation de 2,4%. Le chapitre suivant qui traite de la fécondité des adolescentes permettra de confirmer la tendance à la baisse de la fécondité dans les générations les plus jeunes notamment chez les adolescentes âgées de ans. 8 Les AMP dans les deux recensements ont été calculés après ajustement des données. 76

78 TABLEAU 5.05 : EVOLUTION DE LA DISTRIBUTION DES TAUX DE FECONDITE ( ) PAR GROUPE D AGES ET AGE MOYEN A LA PROCREATION (AMP) PAR MILIEU DE RESIDENCE ENTRE 1993 ET 2009 Milieu de résidence/ Age Moyen à la Procréation (AMP) Ecart absolu Ecart relatif (%) Urbain ,6 153,0-20,4-13, ,0 268,4-19,4-7, ,3 277,0-2,7-1, ,4 225,4 23,0 10, ,2 161,9 31,3 19, ,1 77,9 24,2 31, ,1 39,3 22,8 58,0 AMP 30,2 29,0 1,2 4,1 Rural ,2 163,6 4,6 2, ,8 298,9 8,9 3, ,4 304,7 22,7 7, ,1 238,7 35,4 14, ,9 182,1 35,8 19, ,8 85,4 26,4 30, ,5 46,1 20,4 44,3 AMP 29,8 29,1 0,7 2,4 Ensemble ,1 161,0-0,9-0, ,6 292,1 2,5 0, ,7 298,5 17,2 5, ,4 235,6 33,8 14, ,3 176,9 36,4 20, ,1 84,7 25,4 30, ,8 44,4 21,4 48,2 AMP 29,9 29,1 0,8 2,7 77

79 GRAPHIQUE 5.03 : EVOLUTION DES TAUX DE FECONDITE PAR GROUPE D AGES EN MILIEU URBAIN ENTRE 1993 ET URBAIN 1993 URBAIN 2009 GRAPHIQUE 5.04 : EVOLUTION DES TAUX DE FECONDITE PAR GROUPE D AGES EN MILIEU RURAL ENTRE 1993 ET RURAL 1993 RURAL

80 Variations selon la région de résidence Le tableau 5.06 ci-dessous donne l évolution de l âge moyen à la procréation (AMP) par région de résidence des femmes entre 1993 et On y remarque qu à l exception de la région du Logone Oriental dans laquelle l âge moyen à la procréation a légèrement baissé, dans toutes les autres régions du pays, cet indicateur a connu une augmentation plus ou moins importante. En effet, c est dans la région du Barh El Ghazal que l augmentation de l âge moyen à la procréation a été la plus remarquable passant de 29,3 ans en 1993 à 31,8 ans en 2009 ; un écart absolu de 2,5 ans soit une augmentation relative de 8,5%. TABLEAU 5.06 : EVOLUTION DE L AGE MOYEN A LA PROCREATION (AMP) PAR REGION DE RESIDENCE ENTRE 1993 ET 2009 ECART ECART RELATIF Région de résidence ABSOLU (%) Batha 30,2 29,6 0,6 2,0 Borkou 31,3 30,1 1,2 4,0 Chari Baguirmi 29,2 28,5 0,7 2,5 Guéra 29,5 29,0 0,5 1,7 Hadjer Lamis 29,5 28,5 1,0 3,5 Kanem 30,3 29,3 1,0 3,4 Lac 29,8 28,8 1,1 3,8 Logone Occidental 29,9 29,7 0,2 0,7 Logone Oriental 29,0 29,3-0,3-1,0 Mandoul 29,0 28,7 0,3 1,0 Mayo Kebbi Est 28,9 28,3 0,6 2,1 Mayo Kebbi Ouest 30,2 28,3 1,9 6,7 Moyen Chari 29,7 28,7 1,0 3,5 Ouaddaï 31,2 30,2 1,0 3,3 Salamat 30,5 29,0 1,4 4,8 Tandjilé 29,6 29,0 0,6 2,1 Wadi Fira 31,7 31,1 0,6 1,9 N Djaména 30,6 29,0 1,6 5,5 Barh El Ghazal 31,8 29,3 2,5 8,5 Ennedi 32,5 30,1 2,4 8,0 Sila 30,8 30,2 0,7 2,3 Tibesti 32,2 30,1 2,1 7,0 Ensemble 29,9 29,1 0,8 2,7 79

81 Le graphique 5.05 ci-dessous illustre l augmentation de l âge moyen à la procréation (AMP) dans les régions du Tchad sauf dans le Logone Oriental où l AMP est passé de 29,3 ans en 1993 à 29,0 ans en 2009 soit une diminution de 2%. Comme on peut aisément le constater, quatre catégories de régions sont à distinguer : - Les régions à très forte augmentation de l âge moyen à la procréation (AMP). Ce sont des régions dans lesquelles il y une augmentation d au moins 2 ans. Il s agit du Barh El Ghazal, de l Ennedi et du Tibesti. En effet, dans ces régions cette augmentation est d au moins 7%. - Les régions à forte augmentation de l âge moyen à la procréation (AMP). Ce sont des régions dans lesquelles il y une augmentation d au moins 1,5 an. Il s agit du Mayo Kebbi Ouest et de N Djaména. Dans ces deux régions, cette augmentation est d au moins 5%. - Les régions à augmentation moyenne de l âge moyen à la procréation (AMP). Ce sont des régions dans lesquelles il y une augmentation d au moins 1 an. Il s agit du Hadjer Lamis, du Moyen Chari, du Ouaddaï, du Kanem, du Lac, du Borkou et du Salamat. Dans ces sept régions, cette augmentation est supérieure à la moyenne nationale (2,7%) mais inférieure à 5%. - Les régions à faible augmentation de l AMP. Ce sont des régions dans lesquelles il y a une augmentation inférieure à 1 an. Il s agit du Chari Baguirmi, du Sila, du Wadi Fira, du Batha, de la Tandjilé, du Mayo Kebbi Est, du Guéra, du Mandoul et du Logone Occidental. Dans ces régions, cette augmentation est inférieure à la moyenne nationale (2,7%). 80

82 GRAPHIQUE 5.05 : AUGMENTATION (EN %) DE L'AGE MOYEN A LA PROCREATION (AMP) ENTRE 1993 ET 2009 PAR REGION DE RESIDENCE Barh el Ghazal Ennedi Tibesti Mayo-kebbi ouest Ndjamena Salamat Borkou Lac Moyen chari Hajer Lamis Kanem Ouaddaï Ensemble Chari Baguirmi Sila Tandjilé Mayo-kebbi est Batha Wadi Fira Guéra Mandoul Logone occidental 8, ,7 5,5 4,8 4 3,8 3,5 3,5 3,4 3,3 2,7 2,5 2,3 2,1 2,1 2 1,9 1,7 1 0,7 Logone -1 oriental

83 Vue d ensemble De l étude de l évolution du niveau et du calendrier de la fécondité, on peut retenir les principaux résultats suivants : - Les valeurs des TGFG sont toujours faibles en milieu urbain pour les deux recensements, entre 1993 et 2009, et la hausse de la fécondité qui en découle est plus prononcée en milieu rural qu en milieu urbain. - L examen par les taux de fécondité, révèle que le niveau de fécondité n a guère varié entre 1993 et 2009 dans les tranches d âges les plus jeunes mais, à partir de ans, il y a une nette augmentation des taux de fécondité en Les valeurs de l ISF qui en découlent sont en augmentation en 2009 quel que soit le milieu de résidence. Cette tendance est observée également dans les régions où il y a eu une augmentation de près de 2 enfants par femme (Sila et Mayo Kebbi Ouest). Aussi, la valeur relative de cette augmentation est de 28,1% dans le Mayo Kebbi Ouest et de 25% dans le Sila. - L âge moyen à la procréation a augmenté entre 1993 et 2009 passant ainsi de 29,1 ans à 29,9 ans. Cette augmentation de l AMP est plus importante en milieu urbain (1,2 an) qu en milieu rural (0,7 an). Dans toutes les régions, sauf au Logone Oriental l AMP est en augmentation. 82

84 CHAPITRE 6 : FECONDITE DES ADOLESCENTES Dans l étude de la fécondité en Afrique, on distingue généralement deux groupes de personnes à risque. Il s agit des adolescentes, c est-à-dire les femmes les plus jeunes dont l âge varie entre 12 et 19 ans et les femmes âgées dont l âge varie entre 40 et 49 ans. La fécondité des adolescentes retient de plus en plus l attention des chercheurs et des décideurs dans les études de fécondité, car on constate de jour en jour qu une proportion importante de naissances provient des jeunes de moins de 20 ans. Ce chapitre s intéresse à la fécondité des adolescentes au niveau national et à sa variation selon le milieu de résidence, la région et le mode de vie Niveau national et variation selon le milieu de résidence Le niveau et la structure de la fécondité des adolescentes seront mesurés à partir des indicateurs relatifs à la fécondité actuelle et à la fécondité passée Fécondité actuelle Niveau et structure de la fécondité actuelle Le tableau 6.01 donne la proportion des adolescentes âgées de 12 à 19 ans ayant accouché dans les douze derniers mois précédant le recensement par milieu de résidence selon le groupe d âges. Dans l ensemble, au Tchad, 6,2% des adolescentes dont l âge varie de 12 à 19 ans ont donné naissance à un enfant né vivant au cours des 12 derniers mois. Si l on considère les adolescentes les plus âgées, appartenant au groupe d âges ans, une sur dix (9,9%) a procréé dans les douze derniers mois contre moins de 1% pour leurs congénères les plus jeunes appartenant au groupe d âges ans. La proportion des adolescentes mères âgées de 12 à 19 ans est un peu plus élevée en milieu rural (6,4%) qu en milieu urbain (5,5%). Quel que soit le milieu de résidence, la proportion des adolescentes les plus jeunes, celles âgées de 12 à 14 ans ayant procréé dans les douze derniers mois reste faible (0,4%). Par contre, si l on considère les adolescentes les plus âgées, celles dont l âge varie entre 15 et 19 ans, au moins une personne sur dix (10,3%) a déjà procréé en milieu rural contre 8,6% en milieu urbain. Les mêmes tendances se dégagent avec les taux de fécondité. 83

85 TABLEAU 6.01: POURCENTAGE DES ADOLESCENTES (12-19 ANS) AYANT PROCREE DANS LES DOUZE DERNIERS MOIS PRECEDANT LE RECENSEMENT ET TAUX DE FECONDITE PAR MILIEU DE RESIDENCE ET PAR GROUPE D AGES Groupe d âges % des adolescentes ayant procréé dans les 12 derniers Taux de fécondité en pour 1000 mois Urbain ,4 5, ,6 132,6 Total (12-19) 5,5 69,2 Rural ,4 6, ,3 168,2 Total (12-19) 6,4 87,2 Ensemble Tchad ,4 6, ,9 160,1 Total (12-19) 6,2 83,2 Le tableau 6.02 ci-dessous fait ressortir la structure par âge des adolescentes. Il présente en effet les taux de fécondité ajustés des adolescentes par année d âge selon le milieu de résidence. Au niveau national, dans l ensemble, ils s élèvent à 83,2 et sont plus élevés en milieu rural (87,2 ) qu en milieu urbain (69,2 ). Le tableau 6.02 qui donne les taux de fécondité des adolescentes par année d âge selon le milieu de résidence montre que celles qui vivent en milieu rural sont plus fécondes que celles qui résident en milieu urbain. Dans la mesure où au Tchad, les campagnes manquent cruellement d infrastructures médicales et de personnels soignant, nous pouvons en conclure que les adolescentes résidant en milieu rural sont aussi celles-là qui sont soumises à un risque très élevé de maternité à hauts risques en comparaison avec leurs congénères vivant en milieu urbain. TABLEAU 6.02 : TAUX DE FECONDITE DES ADOLESCENTES PAR ANNEE D AGE SELON LE MILIEU DE RESIDENCE Année Taux de fécondité d'âge Urbain Rural Ensemble 12 1,5 2,7 2,4 13 5,4 5,2 5, ,1 12,2 12, ,8 38,5 37, ,5 84,3 80, ,5 139,2 131, ,0 200,9 196, ,4 249,1 233,8 Ensemble 69,2 87,2 83,2 84

86 Le graphique 6.01 ci-dessous indique clairement que la structure de la fécondité des adolescentes a une allure exponentielle : très faibles aux âges initiaux (2,4 à 12 ans), les taux de fécondité progressent rapidement en fonction de l âge et atteignent une valeur maximale de 233,8 à la sortie de l adolescence. La même allure de la courbe est observée tant en milieu urbain qu en milieu rural. GRAPHIQUE 6.01 : TAUX DE FECONDITE DES ADOLESCENTES PAR ANNEE D'AGE SELON LE MILIEU DE RESIDENCE 300,0 250,0 200,0 150,0 100,0 50,0 0, urbain Rural Ensemble Evolution de 1993 à 2009 Le tableau 6.03 donne l évolution des taux de fécondité des adolescentes et l évolution de la contribution de celles-ci à l indice synthétique de fécondité entre 1993 et 2009 par milieu de résidence. Dans l ensemble, le taux de fécondité des adolescentes semble resté constant (160 ) entre 1993 et Mais, en fait, il a diminué en milieu urbain, passant de 153 en 1993 à 132,6 en 2009 et a augmenté en milieu rural, passant de 163,6 à 168,2. 85

87 TABLEAU 6.03 : EVOLUTION DES TAUX DE FECONDITE ( ) DES ADOLESCENTES (15-19 ANS) ET EVOLUTION DE LA CONTRIBUTION DE CELLES-CI A L INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE ENTRE 1993 ET 2009 PAR MILIEU DE RESIDENCE Année Urbain Rural Ensemble Taux de Ci(%)* Taux de Ci(%) Taux de Ci(%) fécondité fécondité fécondité ,6 10,5 168,2 11,4 160,1 11, ,0 12,8 163,6 12,4 161,0 12,3 * Ci : contribution à l ISF du moment La contribution des adolescentes de ans à l ISF a aussi connu une évolution entre 1993 et Dans l ensemble, cette contribution est en baisse au niveau national passant de 12,3% en 1993 à 11,3% en Elle est aussi en baisse lorsque l examen se fait par milieu de résidence. Cette baisse est plus prononcée en milieu urbain qu en milieu rural. En effet, elle passe de 12,8% à 10,5% en milieu urbain alors qu en milieu rural, elle passe de 12,4% à 11,4% Fécondité passée Proportion des adolescentes ayant déjà eu au moins un enfant né vivant Le tableau 6.04 ci-dessous présente le pourcentage des adolescentes âgées de 12 à 19 ans ayant déjà eu au moins un enfant né vivant par milieu de résidence selon le groupe d âges. Dans l ensemble, au Tchad, 23,4% des adolescentes dont l âge varie de 12 à 19 ans ont déjà eu au moins un enfant né vivant. Cette proportion est plus élevée en milieu rural (24,4%) qu en milieu urbain (20,1%). Si l on considère les adolescentes les plus âgées, appartenant au groupe d âges ans, près de quatre sur dix (35,5%) ont déjà eu au moins un enfant né vivant contre moins de 2% pour leurs congénères les plus jeunes, appartenant au groupe d âges ans. Quel que soit le milieu de résidence, chez les adolescentes âgées de ans, le pourcentage de celles qui ont déjà eu au moins un enfant né vivant ne varie pas beaucoup. Par contre, le pourcentage des adolescentes âgées de 15 à 19 ans résidant en milieu rural est beaucoup plus important (37,1%) que celui de leurs congénères résidant en milieu urbain (30,3%). TABLEAU 6.04: POURCENTAGE DES ADOLESCENTES AYANT DEJA EU AU MOINS UN ENFANT NE VIVANT PAR MILIEU DE RESIDENCE SELON LE GROUPE D AGES Groupes Milieu de résidence d âges Urbain Rural Ensemble ,7 1,9 1, ,3 37,1 35, ,1 24,4 23, Proportion des adolescentes ayant au moins deux enfants nés vivants Le tableau 6.05 ci-dessous présente le pourcentage des adolescentes âgées de 12 à 19 ans ayant déjà eu au moins deux enfants nés vivants par milieu de résidence selon le groupe d âges. Dans l ensemble, cette proportion baisse par rapport à la précédente, 86

88 celle concernant les adolescentes ayant déjà eu au moins un enfant né vivant. En effet, dans l ensemble, seules 8,6% des adolescentes ont déjà eu au moins deux enfants nés vivants, contre 9,1% en milieu rural et 7,2% pour le milieu urbain. Si l on considère les adolescentes les plus âgées, appartenant au groupe d âges ans, 13,2% ont déjà eu au moins deux enfants nés vivants contre 0,5% pour leurs congénères les plus jeunes, appartenant au groupe d âges ans. Quel que soit le milieu de résidence, la proportion des adolescentes les plus jeunes, celles âgées de 12 à 14 ans ayant déjà eu au moins deux enfants nés vivants reste trop faible (moins de 0,6%). Par contre, si l on considère les adolescentes les plus âgées, celles dont l âge varie entre 15 et 19 ans, 13,9% ont déjà eu au moins deux enfants nés vivants en milieu rural contre 11% en milieu urbain. TABLEAU 6.05: POURCENTAGE DES ADOLESCENTES AYANT DEJA EU AU MOINS DEUX ENFANTS NES VIVANTS PAR MILIEU DE RESIDENCE SELON LE GROUPE D AGES Groupes Milieu de résidence d âges Urbain Rural Ensemble ,4 0,5 0, ,9 13, ,2 9,1 8, Variation selon la région de résidence Fécondité actuelle Le tableau 6.06 ci-dessous présente le pourcentage des adolescentes âgées de 12 à 19 ans ayant procréé dans les douze derniers mois précédant le recensement par région de résidence selon le groupe d âges. Des variations importantes sont observées par région de résidence des adolescentes comme illustrées par le graphique 6.02 et la carte 6.01 ci-dessous qui font ressortir quatre catégories de régions : - Les régions dans lesquelles la proportion d adolescentes ayant déjà procréé dans les douze derniers mois est élevée et atteint au moins 6,8%. Il s agit de : Mandoul, Logone Oriental, Mayo Kebbi Est, Chari Baguirmi, Moyen Chari, Tandjilé, Logone Occidental. - Les régions dans lesquelles cette proportion varie de 5,5 à 6,7% : Hadjer Lamis, Guéra, Mayo Kebbi Ouest, Lac, Salamat et N Djaména. - Les régions dans lesquelles cette proportion varie de 3 à 4,3% : Sila, Kanem, Ouaddaï, et Wadi Fira. - Les régions dans lesquelles cette proportion est trop faible et inférieure à 3% : Borkou, Ennedi, Barh El Ghazal, Tibesti et Batha. 87

89 TABLEAU 6.06 : POURCENTAGE DES ADOLESCENTES (12 A 19 ANS) AYANT PROCREE DANS LES DOUZE DERNIERS MOIS PRECEDANT LE RECENSEMENT PAR REGION DE RESIDENCE ET PAR GROUPE D'AGES Région de Résidence Groupe d'âges ans ans ans Batha 0,0 2,7 1,5 Borkou 0,0 3,2 2,0 Chari Baguirmi 0,5 12,7 7,9 Guéra 0,7 10,6 6,7 Hadjer Lamis 0,5 10,8 6,7 Kanem 0,1 6,4 3,7 Lac 0,4 10,0 6,2 Logone Occidental 0,6 10,7 6,8 Logone Oriental 0,7 13,6 8,6 Mandoul 0,6 14,0 8,8 Mayo Kebbi Est 0,3 13,0 8,0 Mayo Kebbi Ouest 0,4 10,3 6,3 Moyen Chari 0,5 11,3 7,1 Ouaddaï 0,2 6,0 3,6 Salamat 0,6 9,0 5,8 Tandjilé 0,3 11,1 6,8 Wadi Fira 0,1 4,9 3,0 N Djaména 0,4 8,5 5,5 Barh El Ghazal 0,0 2,7 1,5 Ennedi 0,2 2,3 1,5 Sila 0,3 7,4 4,3 Tibesti 0,0 2,4 1,4 Ensemble 0,4 9,9 6,2 88

90 GRAPHIQUE 6.02 : PROPORTION (%) DES ADOLESCENTES (12 A 19 ANS) AYANT PROCREE DANS LES DOUZE DERNIERS MOIS PRECEDANT LE RECENSEMENT PAR REGION DE RESIDENCE MANDOUL LOGONE ORIENTAL 8,8 8,6 MAYO-KEBBI EST CHARI BAGUIRMI 8 7,9 MOYEN CHARI TANDJILE LOGONE OCCIDENTAL HAJER LAMIS GUERA MAYO-KEBBI OUEST ENSEMBLE LAC SALAMAT NDJAMENA 7,1 6,8 6,8 6,7 6,7 6,3 6,2 6,2 5,8 5,5 SILA 4,3 KANEM OUADDAÏ 3,7 3,6 WADI FIRA 3 BORKOU 2 ENNEDI BARH EL GHAZAL BATHA TIBESTI 1,5 1,5 1,5 1,

91 CARTE 6.01 : POURCENTAGE DES ADOLESCENTES AYANT PROCREE DANS LES DOUZE DERNIERS MOIS PRECEDENT LE RECENSEMENT PAR REGION DE RESIDENCE 90

92 Fécondité passée Pourcentage des adolescentes ayant déjà eu au moins un enfant né vivant Le tableau 6.07 ci-dessous présente le pourcentage des adolescentes âgées de 12 à 19 ans ayant déjà eu au moins un enfant né vivant par région de résidence selon le groupe d âges. Il existe des variations importantes par région de résidence des adolescentes comme illustrées par le graphique 6.03 ci-dessous. Il fait ressortir cinq catégories de régions : - Les régions dans lesquelles la proportion d adolescentes ayant déjà eu au moins un enfant né vivant est très élevée et atteint au moins 30%: Chari Baguirmi et Lac ; - Les régions dans lesquelles la proportion d adolescentes ayant déjà eu au moins un enfant né vivant est élevée, variant de 26,8% à 29,5%: Mandoul, Hadjer Lamis, Logone Oriental, Guéra et Salamat. - Les régions dans lesquelles la proportion d adolescentes ayant déjà eu au moins un enfant né vivant par femme tourne autour de la moyenne nationale (23,4%) : Mayo Kebbi Est, Moyen Chari, Logone Occidental, Tandjilé et Sila. - Les régions dans lesquelles la proportion d adolescentes ayant déjà eu au moins un enfant né vivant par femme varie de 18,2% à 21,8%: Wadi Fira, Ouaddaï, Batha, Mayo Kebbi Ouest et N Djaména. - Les régions dans lesquelles la proportion d adolescentes ayant déjà eu au moins un enfant né vivant par femme est moins de 18,2% : Kanem, Barh El Ghazal, Ennedi, Borkou et Tibesti. 91

93 TABLEAU 6.07 : POURCENTAGE DES ADOLESCENTES DE ANS AYANT DEJA EU AU MOINS UN ENFANT NE VIVANT PAR REGION DE RESIDENCE ET PAR GROUPE D'AGES Région de Groupe d'âges Résidence ans ans ans Batha 1,6 30,1 19,3 Borkou 0,3 12,1 7,6 Chari Baguirmi 2,8 48,4 33,2 Guéra 2,7 41,3 27,6 Hadjer Lamis 2,3 42,9 28,5 Kanem 0,9 27,5 17,1 Lac 2,6 43,5 30,4 Logone Occidental 2,5 35,6 24,0 Logone Oriental 2,4 41,6 28,1 Mandoul 2,3 44,1 29,5 Mayo Kebbi Est 1,2 38,6 24,9 Mayo Kebbi Ouest 1,2 29,2 18,3 Moyen Chari 2,3 37,1 24,7 Ouaddaï 2,0 30,7 20,3 Salamat 2,7 39,8 26,8 Tandjilé 1,3 34,1 22,1 Wadi Fira 1,9 32,2 21,8 N Djaména 1,3 27,2 18,2 Barh El Ghazal 0,4 17,5 10,3 Ennedi 0,6 13,8 9,4 Sila 1,8 35,1 22,1 Tibesti 0,1 8,1 4,9 Ensemble 1,8 35,5 23,4 92

94 GRAPHIQUE 6.03 : PROPORTION (%) DES ADOLESCENTES (12 A 19 ANS) AYANT DEJA EU AU MOINS UN ENFANT NE VIVANT PAR REGION DE RESIDENCE 93

95 Pourcentage des adolescentes ayant déjà eu au moins deux enfants nés vivants Le tableau 6.08 ci-dessous donne la proportion des adolescentes âgées de 12 à 19 ans ayant déjà eu au moins deux enfants nés vivants par région de résidence selon le groupe d âges. Des variations importantes sont observées par région de résidence des adolescentes comme illustrées par le graphique 6.04 et la carte 6.02 ci-dessous qui font ressortir cinq catégories de région : - Les régions dans lesquelles la proportion d adolescentes ayant déjà eu au moins deux enfants nés vivants est très élevée et atteint au moins 12%. Il s agit de : Chari Baguirmi et Hadjer Lamis. - Les régions dans lesquelles la proportion d adolescentes ayant déjà eu au moins deux enfants nés vivants est élevée et varie de 10,5 à 11,7% : Lac, Salamat, Guéra, Logone Oriental et Sila. - Les régions dans lesquelles la proportion d adolescentes ayant déjà eu au moins deux enfants nés vivants tourne autour de la moyenne nationale (8,6%). Il s agit de : Mandoul, Mayo Kebbi Est, Moyen Chari, Wadi Fira et Logone Occidental. - Les régions dans lesquelles la proportion d adolescentes ayant déjà eu au moins deux enfants nés vivants est basse et varie de 6,4% à 7,4%. Ce sont : Tandjilé, Ouaddaï, Batha, Mayo Kebbi Ouest, N Djaména et Kanem. - Les régions dans lesquelles la proportion d adolescentes ayant déjà eu au moins deux enfants nés vivants est très basse et inférieure à 5% : Barh El Ghazal, Ennedi, Borkou et Tibesti. 94

96 TABLEAU 6.08 : POURCENTAGE DES ADOLESCENTES AYANT DEJA EU AU MOINS DEUX ENFANTS NES VIVANTS PAR REGION DE RESIDENCE ET PAR GROUPE D AGES Région de Groupe d'âges résidence ans ans ans Batha 0,4 11,1 7,1 Borkou 0,2 5,2 3,3 Chari Baguirmi 0,6 19,8 13,4 Guéra 0,4 16,6 10,8 Hadjer Lamis 0,5 18,4 12,0 Kanem 0,3 10,4 6,4 Lac 0,9 16,7 11,7 Logone Occidental 0,5 12,2 8,1 Logone Oriental 0,7 15,8 10,6 Mandoul 0,5 14,8 9,8 Mayo Kebbi Est 0,4 13,0 8,4 Mayo Kebbi Ouest 0,2 10,8 6,7 Moyen Chari 0,6 12,5 8,3 Ouaddaï 0,7 11,2 7,4 Salamat 0,7 16,9 11,2 Tandjilé 0,4 11,5 7,4 Wadi Fira 0,7 12,2 8,2 N Djaména 0,3 9,8 6,5 Barh El Ghazal 0,2 7,3 4,3 Ennedi 0,1 5,5 3,7 Sila 0,4 16,9 10,5 Tibesti 0,0 3,6 2,2 Ensemble 0,5 13,2 8,6 95

97 GRAPHIQUE 6.04 : PROPORTION (%) DES ADOLESCENTES (12 A 19 ANS) AYANT DEJA EU AU MOINS DEUX ENFANTS NES VIVANTS PAR REGION DE RESIDENCE Chari Baguirmi 13,4 Hajer Lamis Lac Salamat Guéra Logone oriental Sila 12,0 11,7 11,2 10,8 10,6 10,5 Mandoul 9,8 ENSEMBLE TCHAD Mayo-kebbi est Moyen chari Wadi Fira Logone occidental 8,6 8,4 8,3 8,2 8,1 Tandjilé Ouaddaï Batha Mayo-kebbi ouest Ndjamena Kanem 7,4 7,4 7,1 6,7 6,5 6,4 Barh el Ghazal Ennedi Borkou 3,3 3,7 4,3 Tibesti 2,2 0,0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0 96

98 CARTE 6.02 : POURCENTAGE DES ADOLESCENTES AYANT DEJA EU AU MOINS DEUX ENFANTS NES VIVANTS PAR REGION DE RESIDENCE 97

99 6.3. Variation selon le mode de vie Fécondité actuelle Le tableau 6.09 donne la proportion des adolescentes âgées de 12 à 19 ans ayant procréé dans les douze derniers mois précédant le recensement par mode de vie selon le groupe d âges. La proportion des adolescentes mères âgées de 12 à 19 ans est un peu plus élevée chez les sédentaires (6,2%) que chez les nomades (5,8%). Mais si l on considère les adolescentes les plus jeunes, celles appartenant au groupe d âges ans, la proportion des nomades (6,6%) est seize fois plus grande que celle des sédentaires (0,4%). Par contre, si l on considère les adolescentes les plus âgées, celles dont l âge varie entre 15 et 19 ans, au moins une sur dix (10,1%) a procréé chez les sédentaires contre quatre sur cent chez les nomades (4,3%). TABLEAU 6.09: POURCENTAGE DES ADOLESCENTES (12-19 ANS) AYANT PROCREE DANS LES DOUZE MOIS PRECEDENT LE RECENSEMENT PAR MODE VIE SELON LE GROUPE D'AGES Groupe Mode de vie d'âges Sédentaire Nomade Ensemble ,4 6,6 0, ,1 4,3 9, ,2 5,8 6, Fécondité passée Pourcentage des adolescentes ayant déjà eu au moins un enfant né vivant Le tableau 6.10 ci-dessous présente la proportion des adolescentes âgées de 12 à 19 ans ayant déjà eu au moins un enfant né vivant par mode de vie selon le groupe d âges. Dans l ensemble, 23,4% des adolescentes dont l âge varie entre ans ont déjà eu au moins un enfant né vivant. Cette proportion est plus élevée chez les sédentaires (23,6%) que chez les nomades (16,8%). En faisant la comparaison par groupe d âges, on constate que quel que soit le groupe d âge considéré, la proportion des sédentaires est plus élevée que celle des nomades. Ainsi, si l on considère les adolescentes les plus jeunes, celles appartenant au groupe d âges ans, la proportion des sédentaires (1,9%) est deux fois plus élevée que celle des nomades (1%). Bien plus, si l on considère les adolescentes les plus âgées, celles dont l âge varie entre 15 et 19 ans, près de quatre personnes sur dix (35,8%) ont déjà eu au moins un enfant né vivant chez les sédentaires contre près de trois personnes sur dix chez les nomades (26,1%). TABLEAU 6.10 : POURCENTAGE DES ADOLESCENTES AYANT DEJA EU AU MOINS UN ENFANT NE VIVANT PAR MODE DE VIE ET PAR GROUPE D AGES Groupe d'âges Mode de vie Sédentaire Nomade Ensemble ,9 1 1, ,8 26,1 35, ,6 16,8 23,4 98

100 Pourcentage des adolescentes ayant déjà eu au moins deux enfants nés vivants Le tableau 6.11 ci-dessous fait ressortir le pourcentage des adolescentes âgées de 12 à 19 ans ayant déjà eu au moins deux enfants nés vivants par mode de vie selon le groupe d âges. Dans l ensemble, 8,6% des adolescentes dont l âge varie entre 12 et 19 ans ont déjà eu au moins deux enfants nés vivants. Cette proportion est plus élevée chez les sédentaires (8,7%) que chez les nomades (6,3%). En faisant la comparaison par groupe d âges, on constate que quel que soit le groupe d âges considéré, la proportion des sédentaires est plus importante que celle des nomades. Toutefois, si l on considère les adolescentes les plus jeunes, celles appartenant au groupe d âges ans, les proportions restent très faibles (moins de 0,6%) aussi bien chez les sédentaires que chez les nomades. Néanmoins, la proportion des sédentaires (0,5%) est deux fois plus importante que celle des nomades (0,2%). Par ailleurs, si l on considère les adolescentes les plus âgées, celles dont l âge varie entre 15 et 19 ans, plus d une sur dix (13,3%) a déjà eu au moins deux enfants nés vivants chez les sédentaires alors que chez les nomades (9,9%), cela concerne à peine une personne sur dix. TABLEAU 6.11 : POURCENTAGE DES ADOLESCENTES AYANT DEJA EU AU MOINS DEUX ENFANTS NES VIVANTS PAR MODE DE VIE SELON LE GROUPE D AGES Groupe d'âges Mode de vie Sédentaire Nomade Ensemble ,5 0,2 0, ,3 9,9 13, ,7 6,3 8,6 Vue d ensemble De l analyse de la fécondité des adolescentes, il ressort les principaux résultats suivants : - La fécondité des adolescentes même si elle n est pas négligeable demeure globalement faible et sa contribution à l ISF est en baisse entre 1993 et 2009 passant de 12,3 à 11,3%. - Dans l ensemble, 6,2% des adolescentes ont procréé dans les douze derniers mois ; ce phénomène est plus répandu en milieu rural (6,4%) qu en milieu urbain (5,5%) et est aussi plus répandu chez les sédentaires (6,2%) que chez les nomades (5,8%). - Les adolescentes ayant déjà eu au moins un enfant né vivant représentent 23,4% de l ensemble des adolescentes mais cette proportion est très inégalement répartie entre les groupes d âges ans (1,8%) et ans (35,5%). Les sédentaires (23,6%) sont plus concernées que leurs congénères nomades (16,8%) ; 99

101 - 8,6% d adolescentes ont déjà eu au moins deux enfants nés vivants, ce qui est très inquiétant tant pour la santé de la mère que pour celle des enfants. La proportion des sédentaires (8,7%) touchées par ce phénomène est plus élevée que celle des nomades (6,3%). - Les régions dans lesquelles la proportion des adolescentes ayant procréé dans les douze derniers mois demeure importante sont le Mandoul (8,8%), le Logone Oriental (8,6%) et le Mayo-Kebbi est (8%). A l opposé, le Tibesti, le Batha, le Barh El Ghazal et l Ennedi sont les régions les moins touchées (moins de 2%). - La proportion des adolescentes ayant déjà eu au moins un enfant né vivant est supérieure à 28% dans le Logone Oriental, le Hadjer Lamis et le Mandoul et atteint au moins 30% dans le Lac et le Chari Baguirmi tandis que l Ennedi, le Borkou et le Tibesti avec moins de 10% sont des régions les moins touchées par ce phénomène. - La proportion des adolescentes ayant déjà eu au moins deux enfants nés vivants est supérieure à 10% dans le Sila, le Logone Oriental, le Guéra, le Salamat, le Lac, le Hadjer Lamis et le Chari Baguirmi tandis que le Barh El Ghazal, l Ennedi, le Borkou et le Tibesti avec moins de 5% sont les régions les moins touchées. 100

102 CHAPITRE 7: FECONDITE DES FEMMES AGEES DE 40 A 49 ANS Ce chapitre a pour objectif d étudier la fécondité chez les femmes âgées de ans et ans, considérées comme des groupes d âges à très hauts risques de maternité. C est la raison pour laquelle leur fécondité retient de plus en plus l attention des chercheurs et des décideurs, car il a été constaté qu une proportion importante de naissances provient des femmes de 40 ans et plus. Ce chapitre passe en revue la fécondité des femmes de ans au niveau national et s a variation selon le milieu de résidence, la région de résidence et le mode de vie Niveau national et variation selon le milieu de résidence Niveau et structure Le niveau et la structure de la fécondité des femmes âgées de ans seront mesurés à partir du pourcentage des femmes de ans ayant procréé dans les douze derniers mois et le taux de fécondité. Les indicateurs tirés des données du RGPH2 relatifs à la fécondité des femmes âgées de 40 à 49 ans ayant procréé dans les douze derniers mois précédant le recensement par milieu de résidence selon le groupe d âges, se trouvent dans le tableau Dans l ensemble, 5,6% des femmes dont l âge varie de 40 à 49 ans ont donné naissance à un enfant né vivant au cours des 12 derniers mois. La proportion des femmes âgées de 40 à 49 ans ayant procréé dans les douze derniers mois est un peu plus élevée en milieu rural (5,8%) qu en milieu urbain (5,0%). Quel que soit le milieu de résidence, la proportion des femmes âgées de 45 à 49 ans ayant procréé dans les douze derniers mois reste faible (moins de 4%). Par contre, si l on considère les femmes âgées de 40 à 44 ans, cette proportion est un peu plus élevée en milieu rural (7,1%) qu en milieu urbain (6,2%). La même tendance est observée chez les femmes âgées de ans. Ainsi, lorsque l on considère les groupes d âges des femmes, le pourcentage des mères diminue avec l augmentation de l âge et ce, quel que soit le milieu de résidence de la femme. De même, lorsque l on considère les taux de fécondité ajustés, les mêmes tendances sont observées. 101

103 TABLEAU 7.01: POURCENTAGE DE FEMMES AGEES DE ANS AYANT PROCREE DANS LES DOUZE DERNIERS MOIS PRECEDANT LE RECENSEMENT ET TAUX DE FECONDITE PAR MILIEU DE RESIDENCE ET PAR GROUPE D AGES Groupes d âge % des femmes âgées ayant procréé dans les 12 Taux de fécondité en pour 1000 derniers mois Urbain ,2 102, ,1 62,1 Total (40-49ans) 5,0 94,5 Rural ,1 111, ,7 66,5 Total (40-49ans) 5,8 103,9 Ensemble Tchad ,9 110, ,6 65,8 Total (40-49ans) 5,6 102, Evolution de 1993 à 2009 Le tableau 7.02 présente l évolution de la contribution des femmes âgées de ans à l indice synthétique de fécondité par milieu de résidence entre 1993 et Cette contribution a augmenté entre les deux recensements. Dans l ensemble, la contribution à l ISF des personnes âgées de ans est de 9,9% en 1993 et 12,4% en Ce qui semble confirmer la tendance à la hausse de la fécondité entre 1993 et C est surtout en milieu urbain que la contribution des femmes âgées de ans à l ISF a beaucoup augmenté entre les deux recensements. En effet, celle-ci est passée de 9,8% en 1993 à 13,0% en En milieu rural, elle est passée de 10% en 1993 à 12% en TABLEAU 7.02 : CONTRIBUTION (%) DES FEMMES DE ANS A L EVOLUTION DE L INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE ENTRE 1993 ET 2009 PAR MILIEU DE RESIDENCE Année Milieu de résidence Urbain Rural Ensemble ,0 12,0 12, ,8 10,0 9, Variation selon la région de résidence Le tableau 7.03 ci-dessous donne la proportion des femmes âgées de 40 à 49 ans ayant procréé dans les douze derniers mois précédant le recensement par région de résidence selon le groupe d âges. Comme le montre le graphique 7.01 ci-dessous, il existe des variations importantes entre les régions de résidence des femmes. Les proportions vont de 4,0% dans l Ennedi à 10,8% dans le Wadi Fira. On peut ainsi distinguer cinq catégories de régions comme l illustrent le graphique 7.01 et la carte 7.01 ci-dessous : 102

104 - Les régions dans lesquelles la proportion des femmes âgées de 40 à 49 ans ayant procréé dans les douze derniers mois est très élevée et atteint au moins 7%. Il s agit de Wadi Fira et du Mayo Kebbi Ouest. - Les régions dans lesquelles la proportion des femmes âgées de 40 à 49 ans ayant procréé dans les douze derniers mois varie de 6% à 6,9% : Sila, Logone Occidental, Mandoul et Moyen Chari. - Les régions dans lesquelles la proportion des femmes âgées de 40 à 49 ans ayant procréé dans les douze derniers mois varie de 5,7 à 5,9% : Hadjer Lamis, Tandjilé et Logone Oriental. - Les régions dans lesquelles la proportion des femmes âgées de 40 à 49 ans ayant procréé dans les douze derniers mois varie de 5,0 à 5,6% : Ouaddaï, Salamat, Chari Baguirmi, Lac, Borkou, Guéra et N Djaména. - Les régions dans lesquelles la proportion des femmes âgées de 40 à 49 ans ayant procréé dans les douze derniers mois est inférieure à 5% : Mayo Kebbi Est, Kanem, Tibesti, Barh El Ghazal, Ennedi et Batha. 103

105 TABLEAU 7.03: PROPORTION (%) DES FEMMES DE 40 A 49 ANS AYANT PROCREE DANS LES DOUZE DERNIERS MOIS PRECEDANT LE RECENSEMENT PAR REGION DE RESIDENCE SELON LE GROUPE D'AGES Région de Groupe d'âges résidence ans ans ans Batha 4,5 3,5 4,2 Borkou 6,1 4,3 5,4 Chari Baguirmi 6,6 3,5 5,5 Guéra 6,3 3,4 5,2 Hadjer Lamis 7,0 3,5 5,9 Kanem 5,3 2,9 4,5 Lac 6,2 3,3 5,4 Logone Occidental 8,2 3,7 6,2 Logone Oriental 7,5 3,5 5,7 Mandoul 7,8 3,8 6,0 Mayo Kebbi Est 6,6 2,7 4,9 Mayo Kebbi Ouest 9,9 4,2 7,4 Moyen Chari 7,6 3,8 6,0 Ouaddaï 6,4 4,2 5,6 Salamat 6,4 3,8 5,5 Tandjilé 7,9 3,4 5,8 Wadi Fira 13,6 7,0 10,8 N Djaména 6,3 3,4 5,1 Barh El Ghazal 4,5 3,5 4,2 Ennedi 4,9 2,7 4,0 Sila 6,9 5,0 6,2 Tibesti 5,0 3,5 4,5 Ensemble 6,9 3,6 5,6 104

106 GRAPHIQUE 7.01: PROPORTION DES FEMMES AGEES DE 40 A 49 ANS AYANT PROCREE DANS LES DOUZE DERNIERS MOIS PRECEDANT LE RECENSEMENT PAR REGION DE RESIDENCE WADI FIRA 10,8 MAYO-KEBBI OUEST 7,4 SILA LOGONE OCCIDENTAL 6,2 6,2 MOYEN CHARI MANDOUL HAJER LAMIS TANDJILE LOGONE ORIENTAL ENSEMBLE OUADDAÏ SALAMAT CHARI BAGUIRMI LAC BORKOU GUERA NDJAMENA MAYO-KEBBI EST TIBESTI KANEM BARH EL GHAZAL BATHA 6 6 5,9 5,8 5,7 5,6 5,6 5,5 5,5 5,4 5,4 5,2 5,1 4,9 4,5 4,5 4,2 4,2 ENNEDI

107 CARTE 7.01 : PROPORTION DES FEMMES AGEES DE ANS AYANT PROCREE DANS LES DOUZE DERNIERS MOIS PRECEDANT LE RECENSEMENT PAR REGION DE RESIDENCE 106

108 7.3. Variations selon le mode de vie Le tableau 7.04 ci-dessous donne la proportion des femmes âgées de 40 à 49 ans ayant procréé dans les douze derniers mois précédant le recensement par mode de vie selon le groupe d âges. Dans l ensemble, au Tchad, 5,6% des femmes dont l âge varie de 40 à 49 ans ont donné naissance à un enfant né vivant au cours des 12 derniers mois. La proportion des femmes âgées de 40 à 49 ans ayant procréé dans les douze derniers mois est un peu plus élevée chez les nomades (5,8%) que chez les sédentaires (5,6%). Quel que soit le mode de vie, la proportion des femmes âgées de 45 à 49 ans ayant procréé dans les douze derniers mois reste faible (moins de 6%). Par contre, si l on considère les femmes âgées de 40 à 44 ans, cette proportion est un peu plus élevée (6,9%) chez les sédentaires que chez les nomades (6,6%). Chez les femmes âgées de ans, en revanche, c est la tendance contraire qui est observée. En effet, la proportion des nomades (4,3%) ayant procréé dans les douze derniers mois est plus élevée que celle des sédentaires (3,6%). TABLEAU 7.04 : PROPORTION DES FEMMES AGEES (40-49 ANS) AYANT PROCREE DANS LES DOUZE MOIS PRECEDANT LE RECENSEMENT PAR MODE DE VIE SELON LE GROUPE D AGES Groupe d'âges Mode de vie Sédentaire Nomade Ensemble ,9 6,6 6, ,6 4,3 3, ,6 5,8 5,6 Vue d ensemble De l analyse de la fécondité des femmes âgées de ans, il ressort les principaux résultats suivants : - La fécondité des femmes âgées de ans demeure globalement faible (102,2 ) et est plus élevée en milieu rural (103,9 ) avec une contribution à l ISF plus élevée que celle des adolescentes (12,4%). Contrairement à la situation des adolescentes, la contribution de la fécondité des femmes âgées de ans est en hausse entre 1993 et 2009 passant de 9,9 à 12,4%. - Les naissances tardives représentent pour l instant une proportion faible mais non négligeable des naissances survenues au cours des 12 derniers mois ; par conséquent devraient déjà attirer l attention des services en charge des questions liées à la santé de la reproduction. - Dans l ensemble, 5,6% des femmes âgées de 40 à 49 ans ont procréé dans les douze derniers mois. Cette proportion est plus élevée en milieu rural (5,8%) qu en milieu urbain (5,0%). Elle est aussi plus élevée dans le groupe d âges ans que dans le groupe d âges ans. - En considérant le mode de vie des femmes âgées de ans, on constate que la proportion des femmes nomades (5,8%) ayant procréé dans les douze derniers mois est supérieure à celle des femmes sédentaires (5,6%). 107

109 CHAPITRE 8 : INFECONDITE Après avoir abordé la procréation des femmes (la fécondité), il est question dans ce chapitre d étudier leur infécondité. Plus précisément, il est question de mesurer, au sein de cette population, la proportion de femmes n ayant eu aucune naissance vivante. On analysera le niveau et la structure de l infécondité, son évolution entre 1993 et 2009 et ensuite on fera une analyse différentielle de l infécondité Situation au niveau national et selon le milieu de résidence Le tableau 8.01 donne la proportion des femmes âgées de 15 ans et plus sans enfant né vivant par groupe d âges. Il en ressort que, dans l ensemble, 20,2% des femmes âgées de 15 ans et plus n ont jamais mis au monde un enfant vivant. Cette proportion est plus élevée en milieu urbain (24,8%) qu en milieu rural (18,9%). La proportion des femmes infécondes diminue avec l âge passant de 64,5% dans le groupe d âges ans à 4,6% dans le groupe d âges ans où elle atteint le niveau minimal. A partir de ans, elle remonte pour atteindre 16,7% à 65 ans et plus. Cette tendance est la même quel que soit le milieu de résidence. Cependant, aux groupes d âges inférieurs à 45 ans, l infécondité est moins accentuée en milieu rural qu en milieu urbain. La situation s inverse à partir de ans. Les femmes dont l âge varie entre 45 et 49 ans sont celles qui appartiennent à la dernière classe d âges des femmes en âge de procréer. Dans un contexte pro-nataliste comme celui du Tchad où la pratique contraceptive est faible, l infécondité prolongée, à ans, peut être assimilée à un cas de stérilité définitive pour les femmes régulièrement exposées et ayant un mari non stérile. On suppose, par conséquent, que les femmes appartenant à cette catégorie et qui sont encore nullipares sont très probablement frappées de stérilité pathologique. Au RGPH2, 6,5 % des femmes âgées de ans sont nullipares. Cette proportion est un peu plus élevée en milieu rural (6,5%) qu en milieu urbain (6,2%). Quand on compare le niveau d infécondité des femmes de ans supposée être proches de la ménopause à celle des femmes plus âgées, on peut en conclure que le niveau de l infécondité a baissé passant de 6,5% à 13,2% pour les femmes de ans et à 16,7% pour les femmes de 65 ans et plus. La baisse du taux d infécondité dans les jeunes générations serait l un des facteurs qui expliquent la hausse de la fécondité au Tchad. 108

110 TABLEAU 8.01 : PROPORTION (%) DE FEMMES DE 15 ANS ET PLUS SANS ENFANT NE VIVANT PAR MILIEU DE RESIDENCE SELON LE GROUPE D AGES Groupe d âges Milieu de résidence Urbain Rural Ensemble ,7 62,9 64, ,2 19,8 22, ,1 7,4 8, ,7 4,9 5, ,6 4,3 4, ,0 5,5 5, ,2 6,5 6, ,6 9,4 9, ,2 10,3 10, ,8 13,5 13,2 65 et + 15,8 16,9 16,7 Ensemble 24,8 18,9 20,2 Comme l illustre le graphique 8.01 ci-dessous, à partir de 45 ans l infécondité augmente graduellement avec l âge de la femme passant de 6,5% chez les femmes de ans à 16,7% chez celles qui sont âgées de 65 ans et plus. A ans et à ans, le niveau de l infécondité est un peu plus élevé en milieu rural qu en milieu urbain. GRAPHIQUE 8.01: PROPORTION DES FEMMES SANS ENFANT NE VIVANT PAR MILIEU DE RESIDENCE SELON LE GROUPE D'AGES 80,0 70,0 60,0 50,0 40,0 30,0 20,0 10,0 0, et + Urbain Rural Ensemble 109

111 8.2. Infécondité régionale L infécondité varie, comme illustrée plus haut, selon le milieu de résidence de la femme. Le tableau 8.02 et les graphiques 8.02 et 8.03 présentent la variation de l infécondité selon la région de résidence. La proportion des femmes infécondes varie du simple au double quand on considère l ensemble des femmes de 15 ans et plus. De 15,5% dans la région du Mandoul (niveau minimal), elle atteint 37,2% dans la région du Tibesti (niveau maximal). Neuf régions ont une proportion de femmes infécondes supérieure à la moyenne nationale (20,2%) et treize ont une proportion de femmes infécondes inférieure à cette moyenne. On peut distinguer quatre groupes de régions selon le niveau de l infécondité : - Les régions à très forte infécondité sont celles qui ont la proportion des femmes infécondes supérieures à 30%. Seule la région du Tibesti se trouve dans ce groupe. - Les régions à forte infécondité sont celles qui ont la proportion des femmes infécondes variant entre 25% et 30%. Appartiennent à ce groupe le Borkou (29,6%), l Ennedi (28,4%), la ville de N Djaména (28,3%) et le Barh El Gazal (25,1%). - Les régions à infécondité moyenne sont celles qui ont la proportion des femmes infécondes variant entre 20% et 24,9%. Les régions suivantes entrent dans ce groupe : Mayo Kebbi Ouest (23,7%), Kanem (21,5%), Salamat (20,6%), Batha (20,4%) et Tandjilé (20,1%). - Les régions à infécondité faible sont celles qui ont la proportion des femmes infécondes variant entre 15% et 19,9%. Il s agit de Mayo Kebbi Est (19,7%), Ouaddaî (19,5%), Hadjer Lamis (19,3%), Logone Occidental et Moyen Chari (19,1%), Chari Baguirmi, Lac et Sila (17,6%), Guéra et Logone Oriental (17,5%), Wadi Fira (15,9%) et Mandoul (15,5%) Infécondité des femmes de ans Dans l ensemble, moins de 7% des femmes de 45 à 49 ans sont infécondes (6,5%). La région du Chari Baguirmi est celle dans laquelle l on trouve la plus grande proportion des femmes de ce groupe d âge sans enfant né vivant (9,6%). A l opposé, dans la région du Borkou, de l Ennedi, du Wadi Fira et du Barh El Ghazal, moins de 3 femmes sur 100 sont victimes de ce phénomène. Dans 9 autres régions sur 22, cette proportion est supérieure à la moyenne nationale : Logone Oriental, N Djaména, Lac, Tandjilé, Mandoul, Hadjer Lamis, Salamat, Mayo Kebbi Est et Chari Baguirmi Infécondité des femmes de 50 ans et plus A 50 ans et plus, dans l ensemble, moins de 13% des femmes sont infécondes (12,6%). La région du Hadjer Lamis est celle dans laquelle l on trouve la plus grande proportion des femmes de ce groupe d âge sans enfant né vivant (16,9%). En effet, près de 2 femmes sur 10 sont infécondes dans cette région alors que dans la région du Borkou, de l Ennedi et du Barh El Ghazal, moins de 7 femmes sur 100 sont victimes de ce phénomène. A ces régions, s ajoutent les régions du Logone Occidental, du Moyen 110

112 Chari, du Wadi Fira, du Logone Oriental, du Mandoul, du Tibesti, de N Djaména, du Guéra, de la Tandjilé dans lesquelles la proportion des femmes infécondes à 50 ans et plus est inférieure à la moyenne nationale. Dans 10 autres régions sur 22, cette proportion est supérieure à la moyenne nationale : Sila, Mayo Kebbi Ouest, Batha, Ouaddaï, Kanem, Mayo Kebbi Est, Lac, Salamat, Chari Baguirmi et Hadjer Lamis. TABLEAU 8.02 : PROPORTION (%) DES FEMMES INFECONDES PAR REGION DE RESIDENCE SELON LE GROUPE D AGES Groupes d âges Région de résidence et Ense mble Batha 69,9 26,5 9,3 5,2 3,5 4,4 5,1 8,1 10,0 13,9 18,9 20,4 Borkou 87,9 51,8 15,6 5,1 2,9 2,6 1,5 2,0 3,6 5,0 7,3 29,6 Chari Baguirmi 51,6 13,6 6,9 5,6 6,1 7,8 9,6 13,9 14,0 20,0 22,3 17,6 Guéra 58,7 19,7 7,3 5,1 4,3 5,3 6,3 8,6 9,8 10,9 15,0 17,5 Hadjer Lamis 57,1 17,5 7,8 5,5 5,1 7,4 8,8 12,9 16,1 19,9 25,1 19,3 Kanem 72,5 26,6 10,1 5,0 4,1 4,1 5,5 9,3 11,1 14,5 20,4 21,5 Lac 56,5 14,8 6,6 4,6 3,9 5,9 6,7 11,3 12,7 17,1 22,2 17,6 Logone Occidental 64,4 20,9 7,5 4,5 4,1 4,5 5,1 6,4 7,2 7,9 9,8 19,1 Logone Oriental 58,4 15,9 6,9 5,1 4,9 6,1 6,6 7,7 9,2 10,7 12,0 17,5 Mandoul 55,9 13,7 5,7 4,6 4,9 6,2 7,4 8,9 9,7 10,1 11,4 15,5 Mayo Kebbi Est 61,4 15,8 6,7 5,4 5,7 7,7 8,9 12,6 13,1 16,2 17,5 19,7 Mayo Kebbi Ouest 70,8 25,9 8,9 5,2 4,7 5,5 6,4 8,9 9,7 13,1 18,3 23,7 Moyen Chari 62,9 19,6 7,6 5,5 4,5 5,2 5,8 7,5 7,6 9,0 11,4 19,1 Ouaddaï 69,3 24,5 9,3 5,7 4,3 5,2 5,9 9,0 10,9 14,1 19,5 19,5 Salamat 60,2 21,6 8,8 6,1 5,2 7,1 8,9 12,6 14,8 17,0 20,2 20,6 Tandjilé 65,9 19,1 6,9 4,6 4,3 5,6 7,0 9,5 9,8 13,6 15,2 20,1 Wadi Fira 67,8 23,5 7,8 3,9 2,6 3,1 2,9 5,2 7,7 9,3 14,9 15,9 N Djaména 72,8 35,1 18,0 9,7 6,7 6,4 6,6 8,5 9,2 11,5 16,0 28,3 Barh El Ghazal 65,8 37,5 12,1 5,0 2,5 2,7 2,7 3,5 3,8 6,4 11,7 25,1 Ennedi 86,2 50,1 16,4 6,1 2,8 2,8 2,7 3,6 4,3 7,0 11,9 28,4 Sila 64,9 20,9 7,4 3,8 2,7 4,0 5,8 9,0 11,1 13,4 19,8 17,6 Tibesti 91,9 63,2 32,2 15,9 9,1 6,7 6,0 7,0 10,7 8,3 15,5 37,2 Ensemble 64,5 22,2 8,8 5,5 4,6 5,6 6,5 9,2 10,1 13,2 16,7 20,2 111

113 GRAPHIQUE 8.02: PROPORTION DES FEMMES INFECONDES A ANS PAR REGION DE RESIDENCE CHARI BAGUIRMI 9,6 MAYO KEBBI EST SALAMAT HADJER LAMIS 8,9 8,9 8,8 MANDOUL TANDJILE LAC NDJAMENA LOGONE ORIENTAL Ensemble MAYO KEBBI OUEST GUERA TIBESTI OUADDAÏ MOYEN CHARI SILA KANEM LOGONE OCCIDENTAL BATHA 7,4 7,0 6,7 6,6 6,6 6,5 6,4 6,3 6,0 5,9 5,8 5,8 5,5 5,1 5,1 WADI FIRA ENNEDI BARH EL GHAZAL 2,9 2,7 2,7 BORKOU 1,5 0,0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 112

114 CARTE 8.01 : PROPORTION DES FEMMES INFECONDES A ANS PAR REGION DE RESIDENCE 113

115 Mais pour appréhender la stérilité primaire dans l hypothèse que les femmes sont exposées, le graphique 8.03 et la carte 8.02 illustrant la situation des femmes qui, à 50 ans et plus ont une parité nulle permet de mieux évaluer l ampleur du phénomène. En effet, d une manière générale, les femmes qui restent volontairement sans enfant sont relativement rares en Afrique, en particulier au Tchad où la population reste encore pro-nataliste. Par conséquent, la parité zéro des femmes en union et âgées de ans (âges auxquels l arrivée d un premier enfant est peu probable) permet d estimer le niveau de la stérilité totale ou primaire (Tchad, EDST, 2004, P.62). Au-delà de 49 ans, à 50 ans et plus, conformément à cette logique, les femmes, qu elles soient en union ou non, sans enfant, peuvent être considérées comme touchées par l infécondité primaire. Il se dégage que le Hadjer Lamis et le Chari-Baguirmi sont les régions où les femmes sont les plus touchées par l infécondité primaire comme se fut le cas en 1993 lors du RGPH1. Toutefois, le niveau de ce phénomène est en recul puisqu il était de 18% en 1993 contre 16,9% en Cinq tendances se dégagent : - Les régions à très forte infécondité dans lesquelles, la proportion des femmes de parité nulle est supérieure à 14% : Hadjer Lamis (16,9%), Chari-Baguirmi (15,7%), Salamat (15,0%), Lac (14,3%) et Mayo-Kebbi Est (14,2%). L observation de la carte montre, que mise à part la région du Salamat, les quatre autres régions sont contiguës. - Les régions à forte infécondité dans lesquelles, la proportion des femmes de parité nulle est supérieure à la moyenne nationale (12,6%) : Kanem (12,8%) et Ouaddaï (12,7%). - Les régions à infécondité intermédiaire dans lesquelles, la proportion des femmes de parité nulle est proche de la moyenne nationale : Batha et Mayo-Kebbi-Ouest (12,6%), Sila (12,4%), Tandjilé (11,4%) et Guéra (10,6%). - Les régions à faible infécondité dans lesquelles, la proportion des femmes de parité nulle varie de 8,4 à 10,4% : Ndjamena (10,4%), Tibesti (9,9%), Mandoul (9,2%), Logone oriental (9,1%), Wadi Fira (8,9%) et Moyen Chari (8,4%). - Les régions à très faible infécondité dans lesquelles, la proportion des femmes de parité nulle est inférieure à 8% : Logone occidental (7,4%), Barh El Ghazal (6,2%), Ennedi (5,9%) et Borkou (4,1%). 114

116 GRAPHIQUE 8.03 : PROPORTION DES FEMMES INFECONDES A 50 ANS ET PLUS PAR REGION DE RESIDENCE HADJER LAMIS CHARI BAGUIRMI SALAMAT LAC MAYO KEBBI EST KANEM OUADDAÏ ENSEMBLE BATHA MAYO KEBBI OUEST SILA TANDJILE GUERA NDJAMENA TIBESTI MANDOUL LOGONE ORIENTAL WADI FIRA MOYEN CHARI LOGONE OCCIDENTAL BARH EL GHAZAL ENNEDI BORKOU 4,1 6,2 5,9 7,4 12,8 12,7 12,6 12,6 12,6 12,4 11,4 10,6 10,4 9,9 9,2 9,1 8,9 8,4 16,9 15,7 15,0 14,3 14,2 0,0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0 16,0 18,0 115

117 CARTE 8.02 : PROPORTION DES FEMMES INFECONDES A 50 ANS ET PLUS 116

118 8.3. Infécondité et mode de vie Le tableau 8.03 présente la proportion des femmes infécondes par mode de vie selon le groupe d âges. Dans l ensemble, la proportion des femmes nomades de 15 ans et plus infécondes est supérieure à celle des femmes sédentaires (28,1% contre 20,1%). Ce qui confirme ce qui a été dit plus haut. Bien qu ayant une fécondité supérieure à celle des sédentaires (7,8 enfants par femme contre 7,1 enfants), les femmes nomades sont beaucoup plus touchées par l infécondité. Mais, cette situation d ensemble varie en fonction des groupes d âges comme le montre le graphique TABLEAU 8.03 : PROPORTION (%) DE FEMMES INFECONDES PAR GROUPE D AGES SELON LE MODE DE VIE Groupe d âges Mode de vie Sédentaire Nomade Ensemble ,2 73,8 64, ,9 32,2 22, ,8 9,9 8, ,5 4,9 5, ,7 2,6 4, ,7 2,7 5, ,6 3,4 6, ,4 4,7 9, ,2 4,5 10, ,3 6,6 13,2 65 et + 16,8 11,9 16,7 Ensemble 20,1 28,1 20,2 Le graphique 8.09 relative aux proportions des femmes de parité nulle fait ressortir ce qui suit. - Les proportions des femmes infécondes chez les sédentaires sont inférieures à celles des nomades dans les plus jeunes groupes d âges c est-à-dire, les groupes d âges allant de ans à ans. - A partir du groupe d âges ans et plus, l on assiste à un retournement des tendances. En effet, la proportion des femmes nomades infécondes est bien inférieure à celles des femmes sédentaires à tous les groupes d âges. 117

119 GRAPHIQUE 8.04: PROPORTION DES FEMMES INFECONDES PAR GROUPE D'AGES SELON LE MODE DE VIE 80,0 70,0 60,0 50,0 40,0 30,0 20,0 10,0 0, et + sédentaire nomade 8.4. Infécondité et religion Le tableau 8.04 donne la proportion des femmes sans enfant par groupe d âges selon la religion. Dans l ensemble, l infécondité varie en fonction des religions pratiquées. Les femmes sans religion sont moins touchées par l infécondité (16,0%) et les femmes protestantes sont les plus touchées (22,6%). - Dans l ensemble, à ans, 4,7% des femmes chrétiennes sont infécondes (catholiques et protestantes) alors que chez leurs congénères musulmanes, 4,4% des femmes sont touchées par ce phénomène. Les animistes et leurs congénères sans religion sont les plus touchées avec 5,7% et 5,9% respectivement. - A ans, la situation n est plus la même. Dans l ensemble, 6,5% de femmes sont infécondes. Parmi ces femmes, celles qui sont les moins touchées par ce phénomène sont les protestantes et les musulmanes avec respectivement 5,8 et 6,2% tandis que celles qui sont les plus touchées sont les animistes et les femmes issues des minorités religieuses (9% au moins). - A ans, en revanche, parmi les animistes et les femmes sans religion, au moins une personne sur dix est inféconde alors que parmi les adeptes d autres religions moins d une personne sur dix est victime de l infécondité. 118

120 TABLEAU 8.04 : PROPORTION (%) DE FEMMES SANS ENFANT PAR GROUPE D AGES SELON LA RELIGION Religion Groupe d âges Autre Sans Animiste Catholique Musulmane Protestante Ensemble religion religion ,5 63,6 64,2 67,2 65,4 59,2 64, ,3 19,3 23,4 23,9 19,4 15,4 22, ,5 7,6 9,3 9,6 6,1 6,5 8, ,8 5,3 5,5 5,6 5,2 5,0 5, ,7 4,7 4,4 4,7 5,9 5,6 4, ,8 5,9 5,4 5,1 6,0 7,0 5, ,2 6,7 6,2 5,8 9,3 7,4 6, ,6 8,2 9,6 7,5 7,8 11,3 9, ,5 9,0 11,1 8,3 10,5 11,2 10, ,6 11,3 14,3 10,2 10,9 14,2 13,2 65 et + 16,1 12,8 19,1 12,0 16,2 17,0 16,7 Ensemble 17,4 19,6 20,2 22,6 18,9 16,0 20, Infécondité et état matrimonial La situation des femmes par rapport au mariage est un bon critère de compréhension de la nature de l infécondité. A propos, le tableau 8.05 et les graphiques 8.05 et 8.06 qui présentent les proportions des femmes sans enfant par groupe d âges selon l état matrimonial donnent les renseignements suivants : - Quel que soit le statut matrimonial, l infécondité baisse généralement avec l augmentation de l âge de la femme mais chez les séparées/divorcées et les veuves il y a une légère augmentation à ans ; - Au mariage (union monogamique et union polygamique), sont associés les niveaux d infécondité les plus bas, surtout aux âges avancés, en particulier, à ans, où seules 2,3% des femmes mariées sont concernées par ce phénomène. Les proportions des femmes infécondes sont particulièrement faibles aux jeunes groupes d âges, rendant compte de l association entre le mariage précoce et l entrée précoce en vie féconde ; - A l EDST de 2004, le niveau de l infécondité des femmes en union âgées de ans est faible (2%) ; - La proportion des femmes infécondes est particulièrement élevée chez les femmes célibataires (situation qui correspond à une plus faible exposition au risque de procréer) et chez les femmes en union libre, qui est une situation connue comme celle de «non sécurité» pour les femmes, et pour cette raison, peu favorable à la procréation. Les veuves et les divorcées connaissent aussi une infécondité un peu 119

121 élevée compte tenue de la rupture plus ou moins précoce de leur union les exposant moins que les autres au risque de procréer. TABLEAU 8.05 : PROPORTION ( ) DES FEMMES SANS ENFANT PAR GROUPE D AGES PAR ETAT MATRIMONIAL SELON LE GROUPE D AGES Etat matrimonial Groupes d âge Divorcée /sé Célibataire Mariée Union libre Veuve Ensemble parée ,3 35,3 30,7 25,9 29,4 64, ,0 7,3 16,0 15,2 14,6 22, ,3 4,6 13,0 9,9 7,0 8, ,8 3,5 11,8 8,0 5,7 5, ,4 3,3 11,3 6,4 5,3 4, ,6 2,3 14,8 7,5 7,3 5, ,8 4,9 14,6 7,8 7,7 6, ,7 6,8 27,3 10,6 10,3 9, ,3 7,6 21,1 11,5 10,1 10, ,9 9,6 35,7 12,8 13,2 13,2 65 et + 59, ,7 17,2 15,1 16,7 Ensemble 92,3 8,7 21,0 11,7 12,7 20,2 A ans, au moins une célibataire sur deux demeure inféconde (51,8%) alors que chez les femmes mariées moins d une femme sur dix est inféconde (moins de 5%), de même que chez les divorcée/séparée et les veuves (8%). A ans, on assiste à la même tendance que pour le groupe d âge ans à la seule différence qu il y a une légère augmentation de la proportion des femmes infécondes, exception faite pour les célibataires, cette proportion a pratiquement doublé chez les veuves passant de 14,6 à 27,3%. Même au-delà de 54 ans, on se rend compte que les femmes mariées sont moins infécondes que leurs congénères vivant en union libre, divorcées, séparées ou veuves. 120

122 GRAPHIQUE 8.05 : PROPORTION DES FEMMES INFECONDES A ANS SELON L'ETAT MATRIMONIAL , ,3 4,6 5,3 6,4 11,3 0 Mariée Ensemble Tchad Veuve Divorcée /séparée Union libre Célibataire GRAPHIQUE 8.06 : PROPORTION DES FEMMES INFECONDES A ANS SELON L'ETAT MATRIMONIAL 60 51, ,6 10 4,9 6,5 7,7 7,8 0 Mariée Ensemble Tchad Veuve Divorcée /séparée Union libre Célibataire En définitive, la proportion des femmes mariées et encore Infécondes à ans (environ 4,9%) est un indicateur de la stérilité définitive. 121

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