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- Franck Juneau
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1 1 Théorie linguistique 12/10/2010 Cours 5 Ce document a été rédigé à partir de notes prises durant les cours. Il ne remplace pas le cours du professeur ni vos propres notes. Envoyez vos remarques à : coursdelinguistique@yahoo.fr Durant les précédentes séances nous avons vu beaucoup de choses : Relation fondamentale entre le prédicat et l argument La définition d un argument La notion de rôle thématique La nature de la relation univoque entre le rôle thématique et l argument La notion de relation structurale La théorie universelle pour représenter les différents constituants : théorie x-barre pour décrire les relations entre les constituants La catégorie simple la catégorie complexe Le groupe nominal est une projection d une tête fonctionnelle Qu est ce que le degré? (qui est une projection) Certains groupes peuvent fonctionner comme arguments Certaines catégories sélectionnent des arguments : verbe, les noms dérivés, les noms spécifiques (ex : qui indiquent l idée de la création) Le rôle thématique POSSESSEUR vient de la structure elle-même (ex : «La maison de Paul». «Paul» définit un contenu argumental donc il a rôle thématique structural mais pas lexical car ce n est pas un nom qui assigne ce rôle mais la structure elle-même) A-Classification des verbes en fonction de la sélection thématique Classe des verbes intransitifs : 1. Verbes inergatifs : par exemple «marcher». Les propriétés de ces verbes sont qu ils s utilisent avec l auxiliaire avoir, ils ne peuvent pas s utiliser dans une construction impersonnel (ex : Il a marché beaucoup d enfants), ils ne peuvent pas être employés sous leur forme participative de façon autonome (ex : Marché longtemps Paul s est couché). 2. Verbes inacusatifs (agentifs) : par exemple «venir, arriver». Ils peuvent avoir des sujets inanimés ou animés. Les propriétés de ces verbes sont qu ils s utilisent le plus souvent avec l auxiliaire être, ils peuvent se mettre en début de phrases sous leur forme participative. On distingue les langues ergatives et les langues nominatives/accusatives (indo-européennes). Dans une langue ergative le sujet du verbe intransitif porte la même maque casuelle que l objet du verbe transitif. Cette marque casuelle correspond au cas absolutif qui est porté par l objet. Le sujet d un verbe transitif
2 2 porte une marque casuelle spéciale qui est le cas ergatif. Dans une langue nominative/accusative, le sujet du verbe intransitif porte la même marque casuelle que le sujet du verbe transitif. L objet porte la marque casuelle qui est le cas accusatif. Classe des verbes transitifs : 1. Verbes bitransitifs : par exemple «donner, emprunter». Ils sont susceptibles d accepter simultanément deux compléments objets. 2. Verbes transitifs simples : Verbes agentifs Verbes psychologiques B-Test de distinction entre les verbes inergatifs et les verbes inacusatifs On utilise la préposition «en». On cherche à savoir si une partie du groupe-complément peut être pronominalisée par la préposition «en» dans le cas des verbes intransitifs (inergatifs & inacusatifs) et transitifs. 1) Le frère de Paul a marché toute la nuit. => *Le frère en a marché toute la nuit. À partir de «frère de Paul», on ne peut pas pronominaliser par la préposition «en». 2) Je connais le frère de Paul. => J en connais le frère. 3) Il est arrivé la fille d un ministre. => IMPOSSIBLE 4) Il est arrivé trois accidents. => Il en est arrivé trois. 5) Pierre a lu la préface du livre. => Pierre en a lu la préface. On est dans le cas d un verbe transitif. «du livre» est de la forme «de» + un groupe nominal. Une séquence à laquelle on peut faire correspondre une autre séquence avec la préposition «en».
3 3 L argument unique du verbe inacusatif semble se comporter comme l objet du verbe transitif. L argument unique du verbe inergatif semble se comporter comme le sujet du verbe transitif. Dans le cas des verbes inergatifs on ne peut pronominaliser un complément en «de» en ce qui concerne la pronominalisation par la préposition «en». 6) La préface de ce livre surprendra tout le monde. => La préface en surprendra tout le monde. «surprendre» est un verbe transitif dont le sujet contient un complément en «de». On ne peut pas faire une phrase avec «en». On souhaite expliquer grammaticalement et formellement la différence vue au sujet des verbes inergatifs et inacusatifs. On constate qu il y a une asymétrie entre la position objet et sujet. On avance l hypothèse suivante : 1. L argument du verbe inergatif est vraiment l argument-sujet du verbe inergatif. Il sélectionne un argument-sujet. 2. Le verbe inacusatif ne sélectionne qu un seul argument qui n est pas un argument-sujet mais un argument-objet. Il se caractérise par le fait qu il sélectionne un argument-objet et non un argument-sujet. C-Utilisation de la théorie x-barre dans le cas des verbes intransitifs et transitifs Cette théorie nous aide à donner une représentation géométrique des relations lexicales des éléments dans une phrase. On fait correspondre à une propriété lexicale une représentation géométrique. Le propre de cette théorie est qu elle distingue la tête, la position du complément et la position du spécificateur. Elle se répète à l infini pour toutes les catégories mais cela n implique pas que toutes les catégories aient un complément ou un spécificateur.
4 4 1. Le verbe transitif «RENCONTRER» Le verbe «rencontrer» sélectionne deux arguments. V est la sœur de DP ; V(barre) est la sœur de DP ; l ensemble est dominé par VP ; DP est un groupe nominal. 2. Le verbe inergatif «MARCHER» Il n y a pas d argument objet direct donc V est dominé par V(barre). VP domine DP qui va être le sujet fonction du SPECIFICATEUR mais il n y pas de complément de VP. 3. Le verbe inacusatif «ARRIVER» VP contient une position de complément et il n y a pas de position de SPECIFICATEUR. Il y a une sélection directe d un argument objet et non sujet. D-La sélection catégorielle et le schéma x-barre On étudiera le groupe nominal et la proposition. D-1-Étude de la proposition C est un groupe verbal (VP) mais la structure interne d une proposition sera plus structurée. Elle ne se résume pas à un groupe verbal (VP) qui est un domaine représentatif de la relation prédicat-argument. On a besoin d un objet plus complexe que le groupe verbal (VP). Si la phrase est la projection d une tête, elle sera un élément qui sera commun à toutes les propositions. La phrase est décrite par une propriété qui vaut pour l ensemble de la proposition. On peut
5 5 penser à un temps fini. Dans la nouvelle structure de la proposition que nous allons adoptée, le groupe verbal va être le complément d une catégorie fonctionnelle que l on appellera la catégorie temps. Donc, la proposition a comme tête une catégorie TP (temps). Le complément de T est VP. Le spécificateur de TP sera une position DP. La proposition comme dans tous les domaines syntaxiques peut s écrire dans le cadre de la théorie x-barre. La phrase est une flexion temporelle. 1) Pierre rencontre Paul. Il y a 2 arguments et 1 catégorie qui les sélectionne. 2) Pierre a rencontré Paul. Il y a 2 arguments mais un élément ne fonctionne pas comme élément thématique qui n a pas sa position dans le groupe verbal (VP). Il se trouve à l extérieur du groupe verbal (VP) : ici il s agit de «a». 3) Il est arrivé deux personnes. Où va-t-on mettre le terme «il» qui n est pas un argument? C est un élément qui n a aucun contenu argumental et est vide syntaxiquement. Il ne reçoit aucun rôle thématique. On va l insérer à l intérieur de la structure géométrique mais à l extérieur du groupe verbal (VP).
6 6 4) John will leave Paris. L auxiliaire «will» a une valeur temporelle qui est le futur. Le verbe «leave» est un transitif qui sélectionne un argument direct. Dans (1) «John» occupe une position interne du groupe verbal. Dans (2) «John» occupe la position spécificateur de TP. Tous les arguments sujets de V ont leur place dans le spécificateur de VP. «Paris» est un argument objet. «Will John leave Paris?» ne correspond pas à la phrase précédente (1), on cherche donc une autre représentation (2). On doit définir un mécanisme qui permet d aller de la 1 ère représentation géométrique à la 2 ème. On va déplacer «John» qui permettra de faire correspondre une représentation à une autre. De la position de spécificateur de VP, il passe à la même position de TP. Les motivations d un tel déplacement est syntaxique c'est-à-dire que toutes les propositions doivent avoir un sujet flexionnel et on doit toujours occuper la position de spécificateur de TP. On appellera PRINCIPE DE PROJECTION ÉTENDU (EPP). *Illustrations de cet EPP en français 5) Plusieurs étudiants sont arrivés. / topique 6) Il est arrivé plusieurs étudiants. information nouvelle (arg. objet)
7 7 Le contenu sémantique est le même. Le topique correspond à un élément ancien (structure informationnelle). Du point de vue thématique, dans 6) «il» peut être occupé par un élément sémantiquement vide donc c est une position dans laquelle aucun rôle thématique n est assigné. Dans 5) «Plusieurs étudiants» reçoit un rôle thématique. Dans 6) il n y pas de position argumentale sujet mais objet. D-2-Les deux notions distinctes du sujets On distingue le sujet argumental et le sujet grammatical. 1) Pierre rencontre Marie.
8 8 «Pierre» a son origine dans le groupe verbal. «Pierre» est un argument sujet du verbe «rencontrer». «Pierre» est aussi un sujet grammatical du verbe «rencontrer» car il est le spécificateur de T. Du point de vue formel, «Pierre» c-commande «Marie», donc «Pierre» à un niveau plus haut que «Marie». «Pierre» se déplace dans le spécificateur de TP. Le temps dans une proposition (opp. complément) indépendante confère une valeur de vérité/référence (V ou F). Les coordonnées temporelles doivent êtres spécifiées. D-3-Étude du groupe nominal Du point de vue sémantique un groupe nominal est porteur d une référence. Des expressions qui vont être référentielles renvoient à un individu particulier. Pour être référé un groupe nominal doit avoir un déterminant (un article défini). Par exemple, «Le garçon aux cheveux longs ; Le voisin d en face» : on appelle ces phrases des descriptions définies. Il existe des cas où le groupe nominal n est pas combiné aux articles et cette construction existe quand le verbe «être» est mis en jeu. Par exemple, «Jean est médecin». Un groupe nominal ne peut référer que s il est précédé d un article. 1) Ma collaboratrice et mon amie sont arrivées. deux entités impliquées 2) Ma collaboratrice et amie est arrivée. une seule entité impliquée (un déterminant) Le groupe nominal est la projection de la catégorie des déterminants. La proposition est la projection de la catégorie temps.
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