RECOMMANDATIONS DU CONSEIL MUNICIPAL EN MATIERE DE CONSTRUCTIONS 1 : INTRODUCTION ET OBJECTIFS DES PRESENTES RECOMMANDATIONS :

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1 RECOMMANDATIONS DU CONSEIL MUNICIPAL EN MATIERE DE CONSTRUCTIONS 1 : INTRODUCTION ET OBJECTIFS DES PRESENTES RECOMMANDATIONS : Introduction L architecture de la vallée d Illiez est remarquable par la combinaison de deux éléments de vocabulaire architectural : La toiture avec sa forme en sifflet aux importants débords et le soubassement de maçonnerie enduite arrimé à la pente. La forme prédominante des toitures qui se répondent est l élément fondateur de l unité architecturale du paysage. La disposition des chalets dans leur environnement naturel est caractérisée par la forme de leur soubassement et dans le rapport formel que ce dernier entretient avec le relief, avec la pente, sa rondeur et sa morphologie. Le chalet est à l'origine une construction traditionnelle montagnarde et rurale construite en madriers de bois empilés et comportant un toit en saillie couvert de bardeaux ou d ardoise. De bâtiment utilitaire, grenier, abri d'alpage, il est devenu l'«habitation suisse» symbole de simplicité, de liberté et d'harmonie avec la nature. La Commune de Champéry et ses habitants ont bien compris l importance de la préservation de cette richesse architecturale et patrimoniale et ont pour objectif d en préserver au maximum les grands principes. Le chalet dans son environnement naturel Objectifs La Commune de Champéry est dotée d un règlement communal des constructions et des zones (RCCZ) qui constitue la base légale de toute demande d autorisation de construire sur son territoire. Toutefois, ce règlement communal des constructions ne peut pas et n a pas pour vocation des définir toutes les bonnes pratiques en matière de construction. En effet, dans certaines zones ou certains cas, les recommandations peuvent revêtir une importance toute particulière alors que dans d autres, elles peuvent être marginales ou même contraires à une certaine logique. Les articles 68 et suivants du RCCZ donnent au Conseil Municipal une grande marge d appréciation quant aux formes, couleurs et matériaux admises en fonction de la situation. La Commission Communale des Construction et le Conseil Municipal ont ainsi une mission délicate lorsqu il s agit d apprécier ce qui est acceptable ou non. A chaque changement de législature, cette appréciation est soumise à des changements d interlocuteurs. Le Conseil Municipal a donc décidé de proposer ce document qui permet de fixer les éléments majeurs qui ne figurent pas dans le règlement des constructions mais qui sont toutefois pris en considération dans l analyse qui est faite des dossiers. Ses recommandations, si elles n ont pas force de loi, ont pour objet de faciliter le travail de l architecte à l établissement de son projet, de rassembler les interlocuteurs autour de règles de base préalablement discutées et acquises, pour un dialogue fructueux.

2 2- TOITURES La toiture est l élément de vocabulaire architectural de la vallée le plus spectaculaire. Il est la «marque de fabrique» de Champéry, en quelque sorte. Il est particulièrement recommandé de préserver le principe de toiture à deux pans simples, sans lucarnes, sans noue, sans croisement de faîtage ou tout autre arrangement pittoresque. Toiture à deux pans simple et débordante Des avant-toits d un minimum de 1m50 sont d usage avec un sifflet allant jusqu à 2.50 m au faîtage en pignon. Ces longueurs seront adaptées en fonction de la taille de la toiture pour maintenir un équilibre judicieux. La finesse des toitures anciennes est à préserver dans la mesure du possible et à reproduire dans les nouvelles constructions. Dans ce même objectif de finesse des toitures, il s agit d éviter le recouvrement par la ferblanterie de l ensemble de la rive de toiture. Un décalage est préconisé. Décalage de la rive de toiture Pente de toiture plus prononcée en zone village La pente de toiture des chalets anciens regroupés de la rue du village peut atteindre 60% et dans le cas de reconstruction, ne devrait pas être inférieure à 50%. Pour les autres quartiers, la pente de toiture est généralement plus proche de 40 %. Les matériaux de toiture recommandés sont le bardeau de bois, l ardoise ou la tuile. D une manière générale, une déclinaison de couleurs mates d anthracite à noire est préconisée. Le matériau recommandé pour les ferblanteries est le cuivre qui se patine rapidement. D autres matériaux de couleur anthracite à noire sont admissibles. Par contre le Zinc et les autres matériaux de couleur grise métallisée sont à éviter absolument. Le toit de bardeaux L ardoise

3 Lors d une restauration, le retour à la forme et au matériau d origine pour une construction ancienne est conseillé. Les panneaux solaires sont autorisés pour autant qu ils soient correctement intégrés à la toiture et de couleur adaptée à la toiture. Ils ne sont en principe pas acceptés en dehors des toitures et encore moins dans les aménagements extérieurs car ils dénaturent le paysage et sont difficile à intégrer. 3- SOUBASSEMENTS Le soubassement, son adaptation au terrain et au relief, est le deuxième objet caractérisant fortement l architecture de la vallée et que l architecte doit considérer avec grande attention. Le soubassement traditionnel Le soubassement en moellons Le soubassement qui a pour vocation de rétablir l horizontalité d un sol en pente, forme le socle à la construction d habitation. Le socle du chalet est la résurgence du sol. Il doit exprimer du poids et de la masse liés à sa fonction. La multiplication des formes, des matériaux et des couleurs, la simplification à grands coups de terrassements contreviennent à ce principe fondateur de la variété dans l unité, maître mot de l intégration au paysage. La forme du sol doit être préservée. Elle est un des éléments fondateurs de l architecture de montagne. Une rondeur du relief, un faux-plat ou au contraire une pente raide donnent tout le caractère au soubassement et à la disposition du chalet dans son environnement naturel, sa disposition dans la pente. Ce «jeu» des formes et de l implantation de la construction caractérise l architecture de montagne. L emmarchement en soubassement La composition des accès des chalets en bas de pente (en aval), est le sujet d une recherche architecturale. Le jeu des emmarchements est une source de variations plastiques particulièrement appréciables.

4 Les soubassements à moellons jointoyés sont une pratique récente. Les moellons dans le village n étaient pas laissés apparents. En témoigne ce cliché ancien du «chalet du centre» au soubassement recouvert d enduit à la chaux, aujourd hui retiré pour laisser le moellon apparent et jointoyé. Le chalet du centre Revêtement en enduit à la chaux Il est ainsi recommandé de reproduire un soubassement simple et sobre en utilisant de l enduit à la chaux ou un simple crépi blanc. D autres propositions de traitement de béton peuvent être envisagées. Le recouvrement du soubassement par de la pierre peut être admis pour autant qu il s agisse de moellons comme on peut les trouver sur certains chalets de la rue du village. Dans ce cas, des échantillons seront présentés à la Commune pour approbation. Le recouvrement des angles du soubassement uniquement ou même du rez-de-chaussée n est pas un traitement adéquat dans notre Commune. Le béton Les moellons 4- AMENAGEMENTS EXTERIEURS Les aménagements extérieurs devront respecter au mieux le terrain naturel. Les grands mouvements de terre pour créer des terrasses et aplanies seront minimisés, de même que les murs de soutènement. Si la propriété privée doit être respectée, Champéry est un petit village de montagne dans lequel les espaces entre les propriétés ont toujours été ponctués de petits cheminements donnant ainsi à tout un chacun un sentiment de liberté. Les éléments de clôtures en grillage qui donnent une impression de fermeture ne sont en principe pas autorisés. Si une fermeture est justifiée, une simple barrière en fois ou une haie d arbustes locaux sera privilégiée. La haie dense typique de quartiers résidentiels de plaine n est pas une solution à préconiser. Les aménagements extérieurs minéraux sous forme de «champs de pierre» vont à l encontre de l esprit du village de montagne dans une vallée verte à caractère agricole sont à éviter.

5 5- FORMES ET MATERIAUX DES CONSTRUCTIONS En général, les constructions sont d un seul volume rectangulaire afin d assurer une toiture simple. Les excroissances et volumes annexes sont à éviter au maximum. Les constructions composées, par exemple en terrasse, comprenant plusieurs chalets reliés en surface et représentant des ensembles constructifs massifs ne sont pas autorisés. Les vérandas ne sont admises que si elles s inscrivent dans le volume du bâtiment. Elles ne devraient pas constituer une excroissance par rapport au volume du bâtiment existant. Comme évoqué plus haut, le soubassement est de type minéral alors que les niveaux supérieurs doivent être réalisés en bois. 6- OUVERTURES ET VOLETS Sur les vieux chalets, les ouvertures traditionnelles sont à préserver y compris les croisillons. D autres ouvertures peuvent être créées mais les grandes baies vitrées seront intégrées à la façade par un système de claustra. Le matériau préconisé pour les éléments d ouverture est le bois. En effet, l utilisation de PVC ou d aluminium engendre à moyen terme une différence marquée entre la façade qui vieillit et les éléments d ouverture qui conservent un aspect intemporel. Sur les nouvelles constructions, des ouvertures contemporaines peuvent être créées. Par contre, l utilisation de volets sera privilégiée à celle des stores. Les couleurs préconisées des volets sont d une part le vert et d autre part la couleur de la façade. 7- BALCONS ET BALLUSTRES Le balcon est un élément traditionnel de la région qu il convient et préserver et éventuellement de réinterpréter. Il est généralement symétrique sur la façade et de dimension généreuse. Historiquement, il desservait les trois façades principales (sauf la façade amont) et pouvait servir de coursive. Les balcons Les loggias sur les façades latérales sont également des éléments qui peuvent être intéressantes à réinterpréter. Les loggias

6 La façade amont ne comportait en général pas de balcon. Toutefois, dans la Rue du Village, ceux-ci peuvent être indiqués suivant le projet et son emplacement. La façade amont Les balustres de balcon doivent être réalisés à palains verticaux avec alternance de pleins et de vides et, en principe, en bois. La finesse des balcons est préconisée. Les détails comme la prolongation des palains devant la tête de dalle ou le recouvrement de la dalle par du bois ou du cuivre sont à éviter de part leur effet de lourdeur sur la façade. Certaines barrières, notamment pour les accès ou les terrasses peuvent être réalisées en métal fin. Toutefois, ce métal sera de couleur anthracite, rappelant le fer forgé. Les autres couleurs sont à éviter sauf s il s agit de retrouver la couleur d origine sur un vieux chalet. En particulier les éléments en acier inoxydable non teinté ou comportant d autres couleurs grises métallisées sont à éviter. 8- CONCLUSION La Commune souhaite qu en se nourrissant de ces recommandations lors de l élaboration d un nouveau projet, d un agrandissement ou d une transformation, le projeteur, par sa nouvelle intervention, parvienne à comprendre et donc maintenir l essence même du riche et formidable patrimoine bâti du Val d Illiez. Ces quelques recommandations non exhaustives ont pour objectif de faciliter le travail de l architecte à l établissement de son projet, de rassembler les interlocuteurs autour de règles de base préalablement discutées et acquises, pour un dialogue fructueux.