Précongrès de l AQEFLS portant sur l enseignement du français L2 en milieu autochtone. 1 er mai 2013

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1 Préambule Précongrès de l AQEFLS portant sur l enseignement du français L2 en milieu autochtone Bienvenue à toutes et à tous! 1 er mai 2013 L enseignement du français L2 en milieu autochtone pose souvent des problèmes auxquels les enseignants et les enseignantes ne s attendent pas. Tout d abord, le français, une langue dominante, mais souvent pas, peu ou mal maîtrisée par les apprenants et les apprenantes autochtones, a une résonnance chez cette clientèle étudiante qu il n a pas chez d autres clientèles, comme celle des anglophones ou des allophones. Il faut donc développer des approches, des techniques et des objets d apprentissage qui conviennent à cette clientèle sans toutefois s y limiter. L enseignement du français L2 en milieu autochtone et aux autochtones mérite, en fait, l attention d un large public parce qu il est méconnu, parce que les populations autochtones grandissent bien plus rapidement que la population en général et, parce que mieux connaître cet enseignement ne peut qu être utile à tous ceux et à toutes celles qui travaillent dans le domaine de l enseignement du français L2 en général. C est pourquoi, l AQEFLS a décidé, cette année, d organiser un précongrès portant sur cet enseignement. Cela devrait permettre, d une part, à ceux et celles qui travaillent en milieu autochtone de se parler, et, d autre part, de parler à ceux et celles que cet enseignement pourrait intéresser ou qui, tout simplement, veulent approfondir leur propre enseignement, ce que tout congrès devrait, de toute façon, permettre de faire. Le précongrès vous offre une conférence d ouverture, plusieurs ateliers (qui vont du simple témoignage et de l application de techniques de l enseignement traditionnel autochtone à l enseignement du français L2, jusqu à, bien sûr, l enseignement de l oral et celui de l écrit) et une table ronde aux cours de laquelle des intervenants et des intervenantes travaillant dans divers milieux autochtones auront la chance d échanger sur des sujets qui les préoccupent et de répondre à des questions venant de l assistance. Migouètch (merci, en cri du sud de la Jamésie), Pierre Demers pour le comité organisateur du précongrès 1

2 Horaire des événements 8 h 30 à 9 h : Inscriptions 9 h à 9 h 15 : Mot de bienvenue de MM. Marc-Albert Paquette, président de l AQEFLS et Pierre Demers, co-organisateur du précongrès 9 h 15 à 10 h : Conférence d ouverture intitulée Réussite et persévérance scolaire en contexte autochtone : mieux comprendre les enjeux et les défis 10h à 10 h 15 : Pause 10 h 15 à 11h30 : Ateliers 1 et 2 11 h 30 à 12 h 45 : Lunch 12 h 45 à 14 h : Ateliers 3 et 4 14 h à 14 h 15: Pause 14 h 15 à 15 h 30 : Ateliers 5 et 6 15 h 30 à 16 h 45 : Atelier 7 et Table ronde 16 h 45 à 17 h : Conclusion de la journée, résumé et prospective par MM. Marc-Albert Paquette, président de l AQEFLS et Pierre Demers, co-organisateur du précongrès Voir la description et les animateurs des ateliers plus bas. 2

3 Description des ateliers Conférence d'ouverture Réussite et persévérance scolaire en contexte autochtone : mieux comprendre les enjeux et les défis La conférence d ouverture est donnée par Mme Carole Lévesque, professeure titulaire au Centre - Urbanisation Culture Société de l'institut national de recherche scientifique (INRS), fondatrice et directrice du réseau DIALOG : un réseau de recherche et de connaissances relatives aux peuples autochtones Atelier 1 Techniques de l enseignement traditionnel autochtone applicables à l enseignement du français L2 Présentateurs Alice Allain, professeure, St Thomas University, Pierre Demers, coordonnateur de l éducation générale des adultes, Service de l éducation des adultes Sabtuan de la Commission scolaire crie et France Pelletier, conseillère pédagogique au même service Résumé de la communication Le but de cette communication est de se familiariser avec des pratiques de l enseignement traditionnel autochtone et de voir comment ces pratiques peuvent s appliquer pour enseigner le français L2, non seulement aux clientèles autochtones mais aussi aux autres clientèles. Dans un premier temps, nous expliquerons des techniques de l enseignement traditionnel autochtone relevant du monde extérieur ou physique et habituellement pratiquées par un ou par une ainée et verrons, en donnant des exemples, comment il est possible, d utiliser ces techniques en enseignement du français L2. Dans un deuxième temps, nous expliquerons des techniques de l enseignement traditionnel autochtone relevant du monde intérieur ou spirituel et habituellement pratiquées par un chaman ou par une chamane et verrons, en donnant des exemples, comment il est possible d utiliser ces techniques en enseignement du français L2. Tous 3

4 Atelier 2 Témoignage d expérience d enseignement du français L2 aux Iroquois Mohawk de Kahnawake Présentateurs Dominique Janvier, coordonnatrice du français L2, Centre d éducation de Kahnawake, le Kahnawake Education Centre (KEC) et M. Mark Polson, professeur de français L2 à l école secondaire de Kahnawake Résumé de la communication Dans cette communication, il sera fait état d expérience d enseignement remontant à plusieurs années, des changements effectués depuis trois ans dans le but d améliorer la maîtrise du français chez nos élèves (nouvelles méthodes, nouveaux outils, nouvelles activités, révision des programmes) et des objectifs à atteindre dans les années à venir. Témoignage de 75 minutes Primaire et secondaire des commissions scolaires francophones et anglophones Atelier 3 Les apprenants 1 adultes autochtones vis-à-vis le mot et le monde Présentatrices Gabriela Grigoroiu, professeure à l éducation générale des adultes de la Commission scolaire crie, communauté de Wemindji, et France Pelletier, conseillère pédagogique, Service de l éducation des adultes Sabtuan de la Commission scolaire crie Résumé de l atelier L'apprentissage des langues est au cœur de chaque projet d'apprentissage, car nous donnons un sens à nos expériences dans le monde ce qu on lit, écrit, voit, dit et pense par et à travers le langage. Nous construisons activement notre vision du monde, tout en explorant nos rôles individuels et sociaux par l intermédiaire de la langue. La langue est aussi un aspect essentiel de la communication. Elle représente un moyen de communication dans la vie et un véhicule pour l'apprentissage des connaissances spécifiques 1 Note : Le masculin épicène est utilisé afin d alléger le texte. 4

5 aux différents domaines d études. De plus, les adultes sont intéressés à apprendre le français parce qu ils ont alors une meilleure chance de travailler hors de leurs communautés. Donc, la langue ouvre une fenêtre sur le monde et sur les connaissances. Elle aide les étudiants à organiser leurs pensées, décrire ou exprimer leurs idées, perceptions et sentiments. Elle aide les étudiants à construire ainsi qu à partager leur propre vision du monde, puisque les mots et les symboles, au-delà des codes et des règles, transmettent le caractère singulier de la pensée. De plus, la langue stimule le progrès car elle contribue à l'affirmation et au développement de l'identité personnelle, sociale et culturelle des étudiants. Par conséquent, la langue et la culture sont intrinsèques aux buts de l'éducation des étudiants. Tenant compte de ces aspects, l atelier propose des techniques et des jeux de mots qui tiennent compte de l apprentissage autochtone traditionnel. On considère aussi les stratégies qui pourraient faciliter l apprentissage du français pour les étudiants cris qui parlent aussi l anglais, comme, par exemple, l utilisation des mots amis ou faux amis. Les participants seront encouragés à échanger et à partager leurs expériences pédagogiques autour de l apprentissage du français dans le contexte autochtone traditionnel et autre. Adulte Atelier 4 Apprendre une langue seconde dans une communauté autochtone Présentateur André Charlebois, expert-conseil auprès de communautés cries, dénées et inuites Résumé de l atelier L'animateur présentera un projet sur l'apprentissage du français langue seconde dans les communautés cries de la Commission scolaire crie de la Baie James. L'animateur fera un survol du programme d'études, un curriculum garanti et viable (CGV), de l'approche utilisée pour un apprentissage efficace de la langue, l approche neurolinguistique (ANL), et la formation pédagogique pour les enseignants. Un projet d'envergure avec des objectifs qui visent le succès! Primaire et secondaire des commissions scolaires francophones et anglophones 5

6 Atelier 5 Pratiquer la conversation dans une langue seconde à travers un exercice de connaissance de soi : exemple d utilisation en contexte autochtone Présentatrice Ève-Line Landry, conseillère d orientation, Service de l éducation des adultes Sabtuan de la Commission scolaire crie Résumé de l atelier L atelier consistera à présenter un outil d intervention conçu comme une série d activités faites en groupe qui utilise le mode d apprentissage expérientiel. Cet outil est aussi spécifiquement adapté à la culture crie de par sa nature et son contenu (liens avec la nature, la chasse et les valeurs et les méthodes d apprentissage cries). Ces activités, originellement créées pour alimenter la réflexion sur soi-même et les autres ainsi que sur l importance du travail d équipe, favorisent aussi le dialogue, l écoute et l expression de soi. De plus, les activités ont pour effet de créer le climat le plus propice aux échanges en faisant des liens avec l expérience personnelle et les intérêts de l étudiant. L outil aide donc l étudiant à développer les habiletés de communication interpersonnelles, tout en faisant des liens avec l identité et en prenant en considération la culture crie, facteur déterminant dans la construction identitaire. s Secondaire des commissions scolaires francophones et anglophones, collégial, universitaire et adulte Atelier 6 Français écrit, langue seconde, et Premières Nations : étapes d élaboration d un programme court et expérimentation en milieu autochtone Présentatrice Josée Simard, responsable de programme, École de langue française et de culture québécoise (ELFCQ) de l université du Québec à Chicoutimi (UQAC) Résumé Plusieurs étudiants issus des Premières Nations éprouvent de sérieuses difficultés en matière de langue française. En effet, dans la majorité des communautés des Premières Nations du Québec, l enseignement débute en langue vernaculaire (langue locale) dès l éducation préscolaire et s étend aux premières années du primaire. Par la suite, un choix s effectue pour 6

7 une langue d enseignement autre, le français ou l anglais, selon la situation géographique de la communauté ou la préférence des parents (Gauthier, 2005). Ces jeunes enfants autochtones acquièrent donc, plus tardivement, la langue française que les enfants allochtones et, même si le français devient la langue de scolarisation, dans plusieurs communautés, c est la langue maternelle qui demeure en usage à la maison et dans la cour de récréation, ce qui permet, dans certains cas, de la préserver, mais ralentit également l acquisition du français (Gauthier, 2005). Ajoutons que les communautés autochtones se trouvent très souvent en territoire éloigné et que, par le fait même, les ressources compétentes, internes ou externes à la communauté, se font plus rares, ce qui entraîne fréquemment l embauche de candidats peu ou aucunement expérimentés et dont la formation n est pas toujours complétée (Sarrasin, 1998). Ces divers obstacles linguistiques, culturels, géographiques et professionnels ont des répercussions jusqu au niveau universitaire. La faiblesse en français écrit de plusieurs étudiants universitaires issus des Premières Nations menace leur réussite scolaire, allant même jusqu à mettre ceux-ci en situation d échec. Afin de pallier cette faiblesse, il est primordial d intervenir rapidement et, si possible, avant le début des études avancées. Notre présentation dressera un bilan provisoire des différentes étapes qui ont mené à la création d un programme court en français écrit, langue seconde, pour Premières Nations, soit : la cueillette du corpus et son analyse, l établissement des contenus et des approches utilisées, la phase expérimentale en milieu autochtone ainsi que les résultats obtenus. Les participants pourront également voir un exemple concret d une activité développée. Adulte Atelier 7 Jeux bilingues innu - français pour développer la conscience phonémique des élèves de la maternelle Présentatrice Constance Lavoie, professeure au Département des sciences de l éducation de l Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) Résumé de l atelier La conscience phonémique est l'un des meilleurs indicateurs pour l'apprentissage de la lecture. Cet atelier présente 10 jeux bilingues innu-français validés par une centaine d'élèves de 4 communautés. Ils montrent le potentiel de transfert des habiletés phonémiques d'une langue à l'autre. Ces jeux donnent des idées pour travailler les sons auprès des minorités linguistiques. 7

8 Primaire des commissions scolaires francophones et anglophones Table ronde Table ronde animée par M. Marc-Albert Paquette, président de l AQEFLS avec M. Pierre Demers de la Commission scolaire crie, Mme Dominique Janvier de la Kanahwake Education Centre, Mme Sophia Koutsoyannis de l Institution Kiuna, M. Jean-François Létourneau de l Institution Kiuna et Mme Josée Simard de l Université du Québec à Chicoutimi : les panélistes échangeront sur des sujets reliés à l enseignement du français L2 en milieu autochtone et répondront aux questions du public. 8

9 Liste des intervenants et des intervenantes Allain, Alice, professeure de français à la St Thomas University, atelier 1 Charlebois, André, expert-conseil, atelier 4 Demers, Pierre, coordonnateur de la formation générale des adultes à la Commission scolaire crie, atelier 1 et table ronde Grigoroiu, Gabriela, professeur à la formation générale des adultes de la Commission scolaire crie, atelier 3 Janvier, Dominique, coordonnatrice et consultante de français L2 au Kahnawake Education Centre, atelier 2 et table ronde Koutsoyannis, Sophia, professeure d anglais et de langue seconde à l Institution Kiuna, table ronde Landry, Ève-Line, conseillère en orientation au Service de l éducation des adultes Sabtuan de la Commission scolaire crie, atelier 5 Lavoie, Constance, professeure au Département des sciences de l éducation de l UQAC, atelier 7 Létourneau, Jean-François, professeur de français à l Institution Kiuna, table ronde Lévesque, Carole, professeur titulaire au Centre UCS de l INRS, conférence d ouverture Paquette, Marc-Albert, président de l AQEFLS, animateur de la table ronde Pelletier, France, conseillère pédagogique en TIC au Service de l éducation des adultes Sabtuan de la Commission scolaire crie, ateliers 1et 3 Polson, Mark, professeur de français L2 à l école secondaire de Kahnawake, atelier 2 Simard, Josée, responsable de programme à l École de langue française et de culture québécoise de l UQAC, atelier 6 et table ronde 9