CHAPITRE 1 - LES RELATIONS COMMERCIALES INTERNATIONALES

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1 CHAPITRE 1 - LES RELATIONS COMMERCIALES INTERNATIONALES Les avantages comparatifs? «C'est sans doute la théorie la plus brillante de la science économique.» OMC

2 Les pays ont intérêt à développer leurs échanges plutôt qu à rester en autarcie (cas de l Albanie ou de l Espagne des années 50). Ainsi, en se référant à l analyse classique (D. Ricardo), chaque pays aura intérêt à se spécialiser dans les productions où il possède un avantage de coûts relatifs, appelés avantages comparatifs. Ce principe a été énoncé par D. Ricardo dans un cadre théorique simple : - le travail est le seul facteur de production ; - il existe une parfaite mobilité des facteurs de production à l intérieur d un pays mais les facteurs ne sont pas mobiles entre les pays ; - il existe un plein emploi des facteurs de production dans chaque pays (absence de chômage) ; - les pays sont de taille identique et ont des techniques de production différentes qui sont indépendantes du prix des facteurs de production ; - les coûts de production sont indépendants des quantités produites (hypothèse de rendements d échelle constants). Le modèle explicatif ricardien représente un élément d explications important des performances des pays développés sur les marchés étrangers de produits manufacturés. Précisons d ores et déjà que des facteurs autres que la productivité relative du travail (variable fondamentale du schéma ricardien) doivent aussi être pris en considération dans l explication des échanges internationaux Dans ce chapitre, deux problèmes seront abordés : les déterminants des échanges internationaux et les politiques commerciales qui permettent d'aménager les conditions de l'échange international. Section 1 - Les déterminants des échanges internationaux : un faisceau explicatif complexe Il convient de distinguer les théories traditionnelles de l échange international de la nouvelle théorie du commerce international. Pour conclure, en nous appuyant sur l article d H. Bourguinat, «Le libre-échange : un paradigme en situation d inconfort», nous indiquerons les limites à prendre en compte dans l explication de l échange international en situation d économie globalisée. A - Les théories traditionnelles de l échange international 2

3 On distinguera les théories fondées sur les différences internationales de coût de celles fondées sur les différences internationales de technologie. 1 - Les théories fondées sur les différences internationales de coût Elles concernent la théorie ricardienne des coûts comparatifs et celle connue sous la dénomination modèle HOS (Heckscher-Ohlin-Samuelson). a - La théorie de Ricardo des avantages comparatifs Adam Smith expliquait l échange international par les différences de coûts de production par comparaison des coûts absolus : un pays importe un bien si sa production nationale est plus coûteuse que son importation. David Ricardo prendra en considération les coûts comparatifs. Explicitons le mécanisme de l échange à partir de deux économies A et B en situation initiale d autarcie, produisant deux biens, le drap et le vin. Les coûts de production en heures de travail sont plus faibles dans la production des deux marchandises dans le pays A. Pour produire une unité de drap et une unité de vin, il faut respectivement : - dans le pays A, 90 H et 80 H de travail ; - dans le pays B, 100 H et 120 H de travail. En application de la théorie d A. Smith des avantages absolus, il apparaît un avantage absolu pour le pays A dans les deux biens. Mais selon D. Ricardo, les deux pays ont intérêt à se spécialiser et à échanger leur production. Selon quel scénario? Pour le déterminer, il est nécessaire de calculer les coûts relatifs unitaires de production du drap par rapport au vin dans les deux pays. Le ratio est de 90/80 dans le pays A et de 100/120 dans le pays B (Inversement, les coûts relatifs unitaires de production du vin par rapport au drap conduisent au ratio de 80/90 dans le pays A et de 120/100 dans le pays B). Cela signifie que si dans le pays B, on souhaite accroître la production de vin d une unité, le pays B doit dégager 120 H de la production de drap et renoncer ainsi à la production de 1,2 unité de drap (120/100). Inversement pour augmenter la production de drap d une unité, le pays B doit dégager 100 H de la production de vin et renoncer ainsi à la production de 0,83 unité de vin (100/120). Dans le pays A, la situation est différente : pour élever la production de vin d une unité, il faut renoncer à 0,88 unité de drap (80/90) et pour élever la production de drap d une unité, il faut renoncer à1,125 unité de vin (90/80). 3

4 Soit le tableau récapitulatif suivant de la situation des pays A et B : Pays A Pays B Coût relatif dans le pays A (DV et VD) Coût relatif dans le pays B (DV et VD) Drap =90/80=1,125 =100/120=0,83 Vin =80/90=0,88 =120/100=1,2 On remarque que comparativement, le vin est plus difficile à produire que le drap dans le pays B alors que dans le pays A, le drap est plus difficile à produire que le vin. Le pays A se spécialisera dans la production de vin qu il exportera en partie et le pays B se spécialisera dans la production de drap qu il exportera en partie. Ricardo pose le principe de l avantage comparatif : chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production du bien pour lequel il détient l avantage comparatif le plus élevé. Chaque pays tirera un gain à l échange en exportant le bien pour lequel il dispose d un avantage comparatif et en important le bien pour lequel il ne dispose pas de cet avantage. Comment s établit alors le rapport d échange international? Raisonnons à partir du pays A. Le pays A produira du vin qu il échangera selon le rapport d une unité de vin contre une quantité de drap supérieure à 0,88 unité et inférieure à 1, 2 unité, les rapports d échange nationaux en autarcie déterminant les deux bornes du rapport d échange international. En effet, il faut que la valeur de 0,88 soit dépassée pour que le pays A ait intérêt à se spécialiser dans la production de vin mais la valeur de 1,2 ne doit pas être atteinte pour que le pays B trouve un avantage à se spécialiser dans la production de drap. La théorie ricardienne des coûts comparatifs est une explication de la composition de l échange international et une démonstration des gains de l échange issus de l ouverture des frontières b - La théorie de la dotation factorielle L origine des avantages comparatifs ricardiens n est pas précisée. D où les avantages de productivité relative peuvent-ils provenir? Dans la théorie de la dotation factorielle, la composition du commerce international est expliquée à partir d un nouveau concept : celui d abondance relative d un facteur qui va être à l origine de l avantage comparatif et de l échange. Précisons ce concept. Soit deux pays A et B, deux facteurs, le capital et le travail et deux biens, les automobiles et le textile. En ce qui concerne les facteurs de production, leurs quantités disponibles sont données et définissent la dotation factorielle d une nation. Il s agit d abondance factorielle relative (avec deux pays A et B et deux facteurs K, le capital et L, le 4

5 travail, si on a la relation suivante : K A /L A > K B /L B, alors le pays A est relativement abondant en capital et le pays B relativement abondant en travail. Les deux nations A et B sont supposées identiques en tout point, sauf pour les dotations factorielles qui seront à l origine de l échange. Les deux biens sont produits selon une technique différente pour l automobile et le textile mais identique pour chacun des deux biens dans le pays A et le pays B. La technique de production est caractérisée par l intensité en capital ou en travail, appelée intensité factorielle. Il s agit d intensité factorielle relative : soit deux secteurs d activité, le textile noté TEXT et l automobile notée AUT, on aura la relation technique suivante : K TEXT / L TEXT <K AUT /L AUT, ce qui signifie que le secteur textile est relativement intensif en travail. Supposons alors que le pays A soit relativement bien doté en capital et le pays B, relativement bien doté en travail, K A /L A > K B /L B, et supposons que la production d automobile nécessite une forte intensité relative en capital et la production du textile, une forte intensité relative en travail, K TEXT / L TEXT <K AUT /L AUT. Dans ce cas, selon le théorème Heckscher-Ohlin, chaque pays a une production orientée vers le bien qui utilise de manière relativement intensive le facteur dont il est relativement bien doté et il tendra à l exporter. Par conséquent, le pays A exportera des automobiles et le pays B exportera du textile (chaque pays important le bien produit par l autre pays). Ainsi, chaque pays importe des biens qui incorporent de façon relativement intensive les facteurs qui sont relativement rares sur son territoire et exporte les biens qui incorporent des facteurs relativement abondants sur son territoire. Par rapport à l analyse ricardienne, cette approche explique l origine de l avantage comparatif (simplement constaté chez Ricardo) et introduit dans l analyse la présence de deux facteurs de production substituables, le travail et le capital (théorie de la production différente). Ces résultats établis pat Heckscher-Ohlin- trouveront un prolongement avec P. Samuelson en considérant l évolution des prix des facteurs (théorème HOS) : le commerce international tend à produire une égalisation des rémunérations des facteurs. Le facteur relativement abondant dans le pays A par exemple est moins fortement rémunéré que dans le pays B. La conséquence de cette situation est que la libéralisation des échanges (le libreéchange) va profiter au facteur qui est relativement abondant. Sa rémunération augmente peu à peu et le prix des facteurs de production tend à s égaliser au bout d un certain temps et dans les deux pays. Condition nécessaire cependant : existence d une spécialisation incomplète dans les deux pays A et B. 5

6 c - Les vérifications empiriques Le modèle ricardien a fait l objet dans les années 50 et 60 de différents tests qui de façon générale ont donné des résultats mitigés. La théorie HOS, plus facilement traduisible en indicateurs statistiques, a notamment donné lieu à la vérification de W. Leontief dans deux articles de 1953 et Elle était consacrée à l étude de la position des Etats-Unis dans l échange international. Précisons ces travaux qui ont donné naissance au «paradoxe de Léontief». Quelles sont les caractéristiques de cette vérification de Léontief? Il a mesuré les quantités de facteurs (capital et travail) utilisées pour produire 1 unité de chaque exportation américaine. Il a additionné la quantité totale de capital (K X ) et la quantité totale de travail (L X ) présentes dans les exportations et a répété la même démarche pour les importations (K M et L M ). Les Etats-Unis, étant un pays considéré a priori comme relativement intensif en capital, on s attendait à trouver le résultat suivant : K X /L X > K M /L M. Paradoxe : il résulte de l expérience que les Etats-Unis apparaissent exportateurs nets de biens et/ou de services riches en facteur travail. Des résultats ultérieurs portant sur l année 1958 confirmeront ce paradoxe. Dès lors, de nouveaux travaux vont tenter de résoudre ce paradoxe. Le principal argument avancé pour l infirmer est le suivant : W. Leontief a omis un facteur, le capital humain. P. Kenen (1965) a notamment souligné cette omission : une des raisons du paradoxe tient à l imprécision avec laquelle la notion de qualification du travail a été abordée. A l évidence, le fait de traiter une heure de travail de plombier sur le même plan qu une heure de travail d ingénieur ou de chercheur risque de conduire à des analyses et des conclusions erronées. Pour Kenen, l éducation, la formation et l apprentissage par la pratique engendrent une accumulation d un capital humain qui doit être mesuré puis additionné au capital physique si l on veut avoir une idée exacte, précise, complète du stock de capital. Les calculs de Kenen ont alors montré que si l on ajoute le capital humain au capital physique, les exportations américaines sont relativement plus intensives en capital que les importations, résultat qui fait disparaître le paradoxe de Léontief. En fait, les Etats-Unis exportent des biens et/ou des services nécessitant du travail hautement qualifié ou des compétences particulières dont ne disposent pas (ou moins) les partenaires économiques des Etats-Unis. En définitive, on ne résout le paradoxe de Leontief que si on ajoute au capital physique le capital humain. Il convient donc de distinguer le travail selon les différents niveaux de qualification qui le concernent. Ce type d approche donnera naissance aux explications néo-factorielles de 6

7 l échange international. La composition de l échange international est alors expliquée par la place qu occupe dans la production et les échanges des biens, la main-d œuvre de différents niveaux dont les pays sont plus ou moins bien dotés. L approche néo-factorielle est un prolongement direct de la théorie HOS. A côté de ces théories traditionnelles fondées sur les différences internationales de coût existent des théories fondées sur les différences internationales de technologie, plus pertinentes pour expliquer certains types d échanges Les théories fondées sur les différences internationales de technologie Dans la recherche des déterminants de l échange international, l accent va être mis ici sur la recherche-développement et ses conséquences, le progrès technique et les innovations. a - La base des théories La plus significative des théories apparaît au début des années 60 : il s agit du cycle de vie du produit exposé par Raymond Vernon en Par rapport au modèle HOS, l écart est important. En effet, il n ya pas de recours à la formalisation : l analyse part de situations réelles et non pas d un modèle abstrait. L approche est dynamique (analyse de l évolution d un phénomène au cours du temps). Enfin, les firmes sont mises au centre de l analyse. Précisons l approche de R. Vernon. Le cycle de vie du produit est une notion ancienne qui doit permettre de rationaliser la vie économique d un produit, c est-à-dire la période qui sépare son lancement de son abandon. Il existerait au cours de cette vie des régularités repérables dans presque tous les cas et définissant des phases dans la diffusion du produit auprès des consommateurs. Ainsi, R. Vernon distingue l introduction du nouveau produit, la croissance, la maturité et enfin, la sénescence. Ces étapes dépendent de l attitude des consommateurs face au produit mais aussi des conditions de production (deux variables qui structurent le secteur). 1 ère étape : l introduction du nouveau produit : la demande est peu sensible au niveau du prix (le bien est perçu comme un bien de luxe). La production s effectue en courtes séries exigeant un travail qualifié et une faible intensité en capital. Le nombre de firmes est faible. 2 ème étape : la croissance : la concurrence par les prix entre les firmes se manifeste et les méthodes de production de masse sont utilisées. Le nombre de firmes est important. 7

8 3 ème étape : la phase de maturité : la concurrence repose sur le prix, la production se fait en grandes séries avec un travail faiblement qualifié et une forte intensité en capital. Le nombre de firmes diminue. 4 ème étape : la phase de sénescence : la production est progressivement abandonnée par toutes les firmes. Sur un plan empirique, R. Vernon applique le schéma précédent aux firmes américaines en prenant en compte l espace international. Qu explique-t-il? Les innovations nées aux Etats-Unis sont influencées directement par les variables spécifiques au marché américain dans les années soixante (consommation, conditions de production). A l époque, les Etats-Unis ont le revenu par tête le plus élevé du monde. Les capitaux y sont abondants mais pas la main-d œuvre. La demande domestique exprime un besoin en produits nouveaux (justifié par un pouvoir d achat élevé). Du côté de l offre, les firmes réalisent des innovations pour répondre à cette demande en s appuyant sur des processus de production exigeant peu de travail et beaucoup de capital dès que la phase de croissance est atteinte. Les différentes étapes du cycle de vie du produit correspondent à des stratégies spécifiques des firmes pour approvisionner les marchés nationaux et étrangers. Précisons cette situation. Dans la première phase, la production est effectuée aux Etats-Unis et vendue exclusivement dans ce pays. Avec le vieillissement relatif du produit (fin de la phase de nouveauté), des exportations commencent à apparaître. Elles sont peu importantes et destinées aux consommateurs étrangers les plus aisés. Lors de la phase de maturité, la concurrence se manifeste. Ces concurrents mettent en vente sur le marché européen (principalement) des produits très proches. Aussi, pour lutter contre cette concurrence qui menace leurs 8

9 exportations, les firmes américaines installent des filiales de production en Europe (baisse alors des flux commerciaux avec les Etats-Unis). Enfin, avec la phase de sénescence, la production aux Etats-Unis diminue et les importations en provenance des filiales européennes des firmes américaines se développent (les firmes européennes fournissent également leurs propres marchés domestiques). Dans une ultime étape de la sénescence, la production est délocalisée dans les pays en voie de développement, les firmes américaines y créant des filiales. La demande européenne stagne voire se réduit et le produit est dans sa phase de déclin aux Etats-Unis. b - Les vérifications empiriques R. Vernon précise que son explication ne vaut que dans un contexte particulier : celui des firmes américaines sur la période allant de 1945 à la fin des années soixante. Après cette période, les modifications de l environnement international -en particulier la hausse des coûts salariaux en Europe qui conduit à une parité avec les conditions de production nord américaines- rendent le schéma initial de R. Vernon inadapté. Cela dit, ce schéma peut être repris et étendu à d autres pays en prenant en compte les innovations comme principe explicatif des échanges internationaux (par exemple, des séquences Etats-Unis - pays asiatiques). De façon générale, comment tester le pouvoir explicatif de cette approche par le cycle de vie du produit? Le repérage de l innovation est difficile, faute d un accord sur une définition précise de ce phénomène. Pour pallier ce problème, on peut utiliser un indicateur quantifiable : la part des dépenses de recherche-développement dans le chiffre d affaires des firmes ou du secteur. M. Rainelli énonce alors la proposition théorique suivante : le commerce international doit être plus intense dans les industries où la recherche-développement est relativement importante que dans celles où elle est plus faible. Une telle proposition a été vérifiée pour différents pays autres que les Etats-Unis (Japon, Royaume-Uni, etc) et différents secteurs (électronique, biens de consommation durable, pétrochimie, etc). On a ainsi montré que ce type d explication permet de comprendre le dynamisme des échanges mondiaux pour les produits des industries électromécaniques, chimiques : ce sont globalement des secteurs où les dépenses de recherche-développement sont importantes. Cependant, une part significative du commerce international ne s explique pas par l innovation. Par exemple, les produits intermédiaires. Enfin, l approche technologique n offre pas d explication, notamment dans les cas de déséquilibres commerciaux nationaux persistants et de coexistence dans de nombreuses 9

10 branches d importations et d exportations similaires (échanges croisés de produits similaires ou échanges intra-branche). c - Les limites de la théorie du cycle de vie du produit R. Vernon reconnaîtra dans une contribution de la fin des années 70 «The product cycle hypothesis model of international trade : US export of consumer durables», Oxford Bulletin of Economics and Statistics, Vol 41, 1979) que sa thèse initiale devait être reconsidérée du fait de l évolution des processus d exportation et de délocalisation du capital. Trois effets nouveaux sont à considérer : - le processus d innovation, d exportation et d investissement à l étranger s est considérablement accéléré (le temps s est réduit entre l introduction d un nouveau produit aux Etats-Unis et sa première production à l étranger) ; - l innovation n est plus l apanage d un seul pays, les Etats-Unis. L Europe, le Japon sont devenus des zones de lancement de nouveaux produits, favorisés par un revenu/tête plus élevé (et plus proche de celui des Etats-Unis) ; - certaines firmes multinationales (FMN) se développent selon un schéma différent de celui énoncé par la thèse du cycle de vie du produit. Elles n adaptent pas leurs produits selon la séquence Etats-Unis - Europe - Pays en développement (PVD) mais produisent des biens standardisés directement à l échelle mondiale : le processus de production est réparti entre les différents pays et les ventes s effectuent d emblée sur tous les marchés (stratégie globale). d - Les stratégies contemporaines de développement de la firme à l échelle internationale Une des principales contributions explicatives est due au développement des modèles d internationalisation fondés sur l existence de coûts de transaction. (R. Coase, O. Williamson). Un coût de transaction est un coût lié à un échange sur le marché. Il existe en raison d imperfection sur les marchés des biens et des facteurs (coûts de recherche et d information tels les études de marché, coût de négociation et de décision tels la rédaction et la conclusion d un contrat, coûts de surveillance et d exécution tels la vérification de la livraison, etc). L existence de tels coûts incite les firmes à chercher la forme d organisation optimale, c est-à-dire les coûts de transaction les plus faibles. O. Williamson distingue deux modes d organisation alternatifs : le marché (M) et l entreprise (E). A ce niveau, l arbitrage se fait entre l exportation (le marché) et l investissement à l étranger (l internalisation). Cependant, entre le marché et l entreprise, des 10

11 formes intermédiaires peuvent se rencontrer : joint venture, sous-traitance, concession, réseau, etc. Le risque d inefficience du marché est accru dans les échanges internationaux (différence de langue, de culture). L exportation avant l échange, engendre des couts d information (réglementation, prix, barrières tarifaires et non tarifaires, etc) et après l échange, en cas de difficulté, coûts d arbitrage (principalement, des coûts juridiques pour la résolution des contentieux commerciaux). La firme va donc comparer les coûts de transaction en cas d internalisation en concrétisant un IDE (celui engendrant des coûts tels que ceux d adaptation du personnel, ceux liés aux risques politiques, etc) aux coûts engendrés par le marché en exportant (coûts liés aux droits de douane, risques de change, etc). Le choix dépend aussi de la fréquence des transactions et de la spécificité des actifs de l entreprise. Plus les produits sont spécifiques (aéronautique par exemple), plus l entreprise va privilégier l internalisation plutôt que le marché>. Plus les biens sont génériques (produits textiles par exemple), plus l entreprise va favoriser le marché (exportation, ou tout accord n impliquant pas un engagement en capital de la part de la firme). En résumé, la firme est donc incitée à internaliser ses activités sur d autres marchés plutôt que d exporter ses produits tant que cette forme d organisation reste celle qui minimise les coûts de transaction de ses activités. Plus récemment, la théorie éclectique de J. Dunning (ou paradigme OLI - Ownership, Localization, Internalization)) représente une synthèse intéressante des théories existantes de l internalisation et des coûts de transaction. Elle propose aussi une explication des choix de déploiement international des firmes. Selon ce modèle, les firmes ont le choix entre trois modalités de pénétration du marché étranger : IDE, licence et exportation. Le choix sera fonction ou non des avantages relevant du paradigme OLI. Ces avantages se déclinent comme suit : avantages spécifiques d une firme (O ou Ownership), avantages spécifiques du pays (L ou Localisation) et avantages de l internalisation (I ou Internalisation) : - les avantages spécifiques dune firme (ownership advantage). Les firmes vont à l étranger parce qu elles ont un avantage spécifique qui va surpasser à long terme les coûts occasionnés par la présence à l étranger. Ces avantages peuvent recouvrir plusieurs dimensions : ceux liés aux savoirs spécialisés, aux innovations et au niveau technologique ; ceux liés aux économies d échelle de différentes natures ; 11

12 ceux de nature monopolistique (détention d une marque reconnue par les consommateurs, etc). - les avantages spécifiques de localisation dans un pays (localization advantage). La firme va comparer les différentes possibilités offertes par les pays afin de décider où elle peut maximiser le plus ses avantages spécifiques. La comparaison entre les pays peut s effectuer autour de trois catégories éléments que J. Dunning appelle le paradigme ESP (Environnement, Systems, Policies). La première catégorie concerne l économie : qualité et quantité de facteurs de production disponibles, taille du marché, transports et réseaux de distribution, existence de clusters d entreprises, etc. La seconde catégorie va prendre en compte les éléments sociaux et culturels tels le langage et la culture. Enfin, la troisième catégorie va concerner la politique gouvernementale du pays. - les avantages de l internalisation (Internalization advantage). Cette question va concerner la forme d organisation que va choisir la firme pour s implanter à l étranger. Plusieurs méthodes sont possibles pour se déployer à l international : exportation, délégation (licence, sous-traitance), partenariat (co-entreprise, joint venture, par exemple), filiale locale contrôlée à 100% (création de type greenfield ou acquisition). La firme retiendra la forme lui permettant de maximiser ses avantages spécifiques et de bénéficier des avantages liés à la localisation. Pour J. Dunning, le choix du mode de pénétration des marchés étrangers est donc fonction des trois avantages OLI. La firme choisit l implantation à l étranger (IDE) si elle réunit les 3 avantages OLI. La cession de licence est préférable si la firme ne détient qu un avantage spécifique (O). Enfin, l exportation est le meilleur choix si elle détient un avantage spécifique et un avantage à l internalisation sans avantage à la localisation (OI). Voir tableau ci-dessous. 12

13 Les choix de localisation dans le modèle de J. Dunning Avantages Mode de pénétration des marchés O L I Investissements directs Exportation Licence Notons que dans la période actuelle, un schéma d internalisation lié aux interactions entre les firmes peut être mentionné avec un degré significatif de pertinence : les clusters d entreprises (appelées aussi pôles de compétitivité). Les firmes exploitent alors des externalités positives ou économies d échelle externes (exemples : la Silicon Valley aux Etats-Unis, les villes de Bangalore puis de Madras en Inde pour les activités liées à l informatique, le quartier du sentier à Paris pour les secteurs des TIC jusqu à l éclatement de la bulle internet en l an (A noter le risque de coûts de congestion quand le cluster d entreprises se développe trop exemple de Bengalore). Au total, la thèse du cycle de vie du produit conserve un bon pouvoir explicatif. En effet, la production et l exportation d un bien s intensifient lorsque le produit atteint sa phase de maturité (la production bénéficie de rendements d échelle et est largement demandée par les consommateurs). Mais le cycle peut démarrer ailleurs qu aux Etats-Unis, le temps entre les différentes phases du cycle se réduit et la production par les filiales à l étranger apparaît bien souvent sans phase intermédiaire d exportation par les sociétés-mères. B - La nouvelle théorie du commerce international Elle s est développée depuis la fin des années 70 sur la base d une critique de la théorie traditionnelle, notamment de l approche par le modèle HOS. La nouvelle théorie développe une approche complète et formalisée qui cherche à rendre compte des phénomènes inexplicables par les anciennes théories. Parmi ceux-ci, deux d entre eux posent un problème particulier : ce sont, d une part, le développement des échanges entre les nations les plus 13

14 développées dont les dotations factorielles sont proches et, d autre part, l importance du commerce international intra-branche. 1 - L inadéquation des théories fondées sur les différences internationales de coûts Dans les faits, il apparaît que l essentiel du commerce international est réalisé entre les nations les plus développées (bien que le commerce se développe avec des nations émergentes telles l Inde ou la Chine). Or ces nations développées présentent des caractéristiques qui rendent peu pertinentes les explications avancées par D. Ricardo ou le modèle HOS. En effet, d une part, les techniques de production utilisées dans ces nations ne sont pas très différentes (et sont même très semblables), d où une non-pertinence (ou une moindre pertinence) de la théorie ricardienne et, d autre part, ces nations présentent des dotations relatives en facteurs de production très voisines (modèle HOS non fondé). Par ailleurs, le commerce international intra-branche est également une caractéristique des échanges actuels, situation incompatible avec les théories précédentes. La possibilité de commerce croisé pour une même branche entre deux pays a néanmoins été évoquée par B. Ohlin en 1933 (mais à l époque, on n y prête pas attention). Ce n est qu avec le développement du commerce intra-communautaire européen consécutif à l union douanière européenne que cette idée a connu une nouvelle actualité. B. Balassa en proposera en 1966 une mesure en recourant à un indicateur simple : B i = (X i M i ) /(X i + M i ), avec X i, les exportations de la branche i et M i, les importations de la branche i. Si B i = 1, la branche est uniquement exportatrice ; si B i = -1, elle est uniquement importatrice. Si -0,33<=B i <=+0,33, il existe un commerce intra-branche. M. Rainelli souligne que globalement, on peut considérer que plus de la moitié du commerce entre les pays industrialisés relève d un échange intra-branche (avec une part croissante dans le temps). Or les théories traditionnelles ne peuvent expliquer de tels flux commerciaux parce qu elles supposent que les biens produits et échangés sont homogènes. Cela dit, l analyse de l échange intra-branche va être affinée progressivement et en dernière date (voir plus loin), la distinction entre échange intra-branche vertical et échange intra-branche horizontal modifiera les conclusions habituelles sur ce type d échanges. 2 - Les fondements de la nouvelle approche 14

15 La théorie traditionnelle de l échange international s intéresse aux effets du commerce international sur les nations en retenant comme hypothèse de base que la concurrence est pure et parfaite. Dans ce cadre, le libre-échange entraîne un gain pour les nations qui échangent, ce qui incite au démantèlement des barrières protectionnistes. Cependant, les situations de concurrence pure et parfaite sont rares: "l essentiel du commerce industriel est réalisé pour des produits de secteurs que nous considérons comme des oligopoles lorsque nous les étudions sous leur aspect domestique" (Krugman, 1989). Dans la majorité des cas, les marchés sont en situation de concurrence imparfaite (concurrence oligopolistique ou monopolistique) où le nombre de firmes produisant un bien et agissant sur le marché est faible. La nouvelle théorie se situera dans ce cadre de concurrence imparfaite.. L apparition de cette théorie remonte à la fin des années 70, mais elle s est surtout développée dans les années 80. On distingue deux cas de concurrence imparfaite : la concurrence oligopolistique.qui se traduit par l apparition de rendements d échelle croissants dans la production de biens identiques et la concurrence monopolistique qui se caractérise par la différenciation des produits. a - Echange et rendements d échelle croissants. La situation de concurrence oligopolistique fait apparaître des rendements d'échelle croissants et des effets de réseau. Les économies d échelle peuvent justifier la spécialisation internationale. Si l on prend deux pays semblables en tous points : même niveau technique, même dotation en facteurs, même taille et avec des consommateurs ayant les mêmes goûts différenciés, etc et si l on considère deux biens fabriqués dans les mêmes conditions avec des rendements croissants dans les deux pays, on peut montrer que malgré la similitude des coûts comparatifs qui ne justifierait aucun échange entre les deux pays, chaque pays peut trouver avantage à la spécialisation et au commerce international pour obtenir plus de biens qu en autarcie. Le commerce international permet à chaque pays de produire plus efficacement un nombre limité de biens sans sacrifier la variété des biens consommés. En effet, l augmentation de la production dans l un des biens entraîne des gains de productivité, grâce aux économies d échelle, et donc crée de ce fait un avantage comparatif. Mais celui-ci ne résulte pas de différences initiales entre les deux pays puisque, par hypothèse, ils étaient parfaitement semblables mais trouve son origine dans la spécialisation elle-même, recherchée pour exploiter des rendements croissants. Cette explication est qualifiée de «théorie endogène» de l échange international, car c est la spécialisation qui crée l avantage comparatif issu de l exploitation d économies d échelle 1. 1 Dans la mesure où la théorie traditionnelle repose sur des rendements d échelle constants, la spécialisation internationale ne pourra être déterminée que par de différences internationales des techniques de production 15

16 On peut préciser cette analyse en indiquant qu elle va considérer, d une part, le cas des économies d échelle internes, et, d autre part, le cas des économies d échelle externes à la firme. Dans le premier cas, l abaissement continu des coûts de production avec l augmentation de la taille de la firme conduit à la disparition de la concurrence (marchés se rapprochant de la situation de monopole). La conséquence de ces économies d échelle sur le commerce international conduit à l émergence de situations de monopole contestable (un marché où la firme installée peut être menacée par un entrant potentiel, ce qui la conduit à fixer son prix à un niveau égal au coût moyen -comportement correct en matière de prix-). Si tous les marchés sont des monopoles contestables, la spécialisation internationale est totale : en effet, chaque bien n est produit à la limite que par une seule firme et donc dans un seul pays, une seule zone régionale, etc. Dans le second cas, les économies d échelle externes à la firme (mais internes au secteur) sont compatibles avec le maintien de la concurrence. En effet, le coût unitaire de production dépend alors de la taille du secteur et non pas de celle d une firme spécifique. Donnons un exemple d une telle situation : la concentration géographique d une industrie donnée, telle le cas de la Silicon Valley aux Etats-Unis. La proximité géographique des firmes favorise la diffusion d informations entre elles, le développement d un marché du travail spécifique au secteur et d une offre localisée de services, de biens utilisés par toutes les firmes du secteur. L existence de telles économies va avantager les nations qui vont fournir alors des volumes importants de production. Ces économies externes peuvent alors pallier un taux de salaire plus bas dans une autre nation, nation qui ne pourrait accéder à de telles économies. Il découle de cette situation deux conséquences importantes : - la taille du marché intérieur d un pays peut être un facteur explicatif du commerce international en présence d économies d échelle externes ; - la spécialisation internationale résultant des économies d échelle externes sont stables (même si les avantages comparatifs se modifient pour telle ou telle entreprise de la zone). b - Echange et différenciation du produit. (Ricardo) ou de dotations relatives de facteurs de production (modèle HOS). Rappelons que B. Ohlin considérait que les avantages de la production à grande échelle pouvaient expliquer certains échanges internationaux mais il n a pas approfondi cette analyse. 16

17 La théorie traditionnelle repose sur l hypothèse d homogénéité des biens : avec l exemple de D. Ricardo, le drap produit en Angleterre est identique quel que soit le producteur national ou étranger, en l occurrence le Portugal. Mais pour des raisons objectives ou subjectives, les consommateurs ne considèrent pas comme identiques les produits de deux firmes appartenant à la même branche. Indiquons que nous sommes en présence d une concurrence monopolistique. Selon la théorie de la concurrence monopolistique, la concurrence entre les entreprises rivales ne se fait pas seulement sur les prix (leur pouvoir de monopole leur octroie une certaine latitude dans la fixation des prix) mais aussi sur les produits. Chaque entreprise dispose d un monopole sur un produit qui n est pas strictement identique aux produits des entreprises concurrentes (les produits sont différenciés, par exemple par des dépenses de publicité). Si on s intéresse à l application de cette théorie sur le commerce international, on remarque que la production d un nouveau produit n est limitée que par la taille du marché. De ce fait, l ouverture au commerce mondial permet d accroître la variété des biens, ce qui permet une meilleure adaptation de l offre aux demandes spécifiques des consommateurs. Le commerce international peut donc se réaliser de manière intra-branche : un pays peut à la fois importer et exporter une même catégorie de produit. Cela étant, cette différenciation des produits peut donner lieu à un échange intra-branche horizontal ou à une échange intra-branche vertical. Dans le premier cas, les produits sont de même qualité mais les consommateurs les distinguent en raison de différences réelles ou perçues (couleur, forme, dépenses de publicité, service après vente, etc). Dans le second cas, les consommateurs sont confrontés à des produits de qualité différente (par exemple, les modèles d automobiles d un constructeur). Les consommateurs à revenus élevés demandent la qualité supérieure alors que ceux à revenus plus faibles vont se diriger vers la qualité inférieure. C est en définitive le niveau moyen de revenu des habitants qui va alors expliquer la spécialisation internationale. L échange sera constitué de produits de qualité différente. Prenons l exemple du développement de l échange intra-branche de la Communauté européenne. La Cee enregistre une intensification des échanges entre Etats membres et un développement du commerce intra-branche : il s'agit d'échanges croisés de produits similaires représentant des flux d'importations et d'exportations de grandeur comparable. Le commerce peut porter sur des caractéristiques absentes du marché domestique. Dans les échanges croisés, les flux bilatéraux entre deux pays doivent être distingués des flux multilatéraux entre un pays et tous les autres: a priori, ce sont les flux bilatéraux qui correspondent véritablement à la définition d'échanges croisés. Pour évaluer ce type d'échanges, l indicateur qui a été le 17

18 plus utilisé est celui de Grubel-Lloyd : il mesure la part du commerce intra-branche dans le commerce total d une branche donnée. Avec n, le nombre de branches étudiées, i, l indice de la branche et X et M respectivement les exportations et les importations du pays étudié, le ratio global de Grubel-Lloyd s'écrit : Cet indicateur tend vers 1 quand prédominent les échanges intra-branche. Quand il tend vers 0, le pays considéré importe ou exporte, mais pas les deux à la fois, plusieurs catégories de produits (échanges inter-branches). Le commerce intra-branche s'est accentué dans les années qui ont suivi l'instauration du Marché commun, tendance confirmée jusqu'à la fin des années 70. Cependant, même si l'influence de l'intégration économique est explicative de cette évolution, déjà en 1958 ce commerce représentait une part significative des échanges des premiers pays membres de la Cee. L'intégration est donc un facteur partiellement explicatif du développement du commerce intra-branche. La proximité géographique et le caractère comparable des demandes nationales ont favorisé le développement de ce type de commerce. Sur la période , les tests de F. Mazerolle et J.-L. Mucchielli sur le commerce extérieur des pays développés indiquent une forte présence du commerce intrabranche dans leurs échanges de biens manufacturés. Cependant, la progression de ce type de commerce dans les pays européens s'est ralentie sensiblement au cours des quinze dernières années (haut niveau déjà atteint par ce type d'échanges et plafonnement de l'intégration commerciale). En 1997, L. Fontagné, M. Freudenberg et N. Péridy distinguent trois types de flux commerciaux dans l'étude du lien entre l'intégration économique européenne et le développement du commerce intra-zone. Ils utilisent deux critères : - un critère de similarité reposant sur la valeur unitaire (prix par tonne de produit) des produits de même nomenclature faisant l'objet d'un échange. Deux produits sont définis comme similaires (ou différenciés horizontalement) si les rapports des valeurs unitaires des importations et exportations diffèrent de moins de 15%. Ces produits n'ont pas de caractéristiques techniques et qualitatives différentes, les biens se distinguant par leur conditionnement et leur adaptation aux goûts des consommateurs. - un critère de croisement des échanges : un flux commercial est bi - directionnel si le flux minoritaire (le moins élevé) représente au moins 10% du flux majoritaire (le plus important). Dans le cas contraire, l'échange se fait dans un seul sens et peut être assimilé à un échange inter - branches. 18

19 Trois types d'échanges sont possibles : un échange de produits similaires, différenciés horizontalement, satisfaisant aux deux critères de similarité et de croisement ; un échange "à double sens" de produits différenciés verticalement par leurs qualités et leurs caractéristiques techniques qui satisfait au critère de croisement des échanges mais pas au critère de similarité; un échange "dans un seul sens" ou univoque (échanges inter - branches) qui ne satisfait pas au critère de croisement des échanges. Les biens différenciés horizontalement échangés entre deux pays sont produits à l'aide de technologies identiques : leur fonction de production est la même dans les deux pays. A contrario, l'échange de produits différenciés verticalement provient de branches utilisant des techniques différentes. Un produit de qualité supérieure, dont la fabrication requiert une technologie avancée, nécessitera par exemple un volume relativement élevé de recherche - développement et de main-d'œuvre qualifiée. Ce type d'échange s'effectuera entre des pays de niveau de développement inégal. L'échange inter - branche va concerner des pays très différents quant à leur niveau de développement technologique et leur dotation factorielle. Il est important de noter l'existence d'un coût d'ajustement dans le développement du commerce de produits différenciés verticalement en raison de l'apparition d'une spécialisation (produits de haut de gamme, de moyenne gamme, de bas de gamme). Les tests empiriques montrent que le commerce inter - branches a sensiblement régressé en passant de 47% en 1980 à 38% en C'est le commerce intra-branche de produits différenciés verticalement qui a le plus augmenté en passant de 35% à 42% du total. Quant au commerce intra-branche de produits différenciés horizontalement, il progresse relativement peu, de 18% à 20 % du total des échanges intra - européens. Le commerce intra - branche s'est développé avec le Marché unique et, parmi les nouveaux entrants, l'espagne et le Portugal ont fortement enregistré l'expansion de ce type de commerce (essentiellement de type vertical) mais pas la Grèce. Le commerce intra - branche de produits différenciés horizontalement est surtout intense entre les pays dont les niveaux de développement et les performances technologiques sont les plus proches : l'allemagne, la France, la Belgique et les Pays-Bas. Le commerce de produits différenciés verticalement est celui qui a crû le plus rapidement. Il est prépondérant dans les échanges des pays du Nord (y compris la France) alors que dans les pays d'europe du Sud, le commerce inter - branches prédomine. L'étude de l'échange des produits selon leur qualité confirme le contraste très net entre le modèle commercial des pays du Nord (y compris la France) et celui des pays méditerranéens. Ces derniers exportent dans leur commerce intra - branche avec les pays européens des produits de qualité relativement faible (fréquemment liés aux ressources naturelles ou de consommation 19

20 courante) avec des techniques moins avancées et une main-d'œuvre moins qualifiée. De plus, leurs échanges sont principalement inter- branches. La conséquence est importante pour l'union monétaire : il existe un risque accru de chocs asymétriques dans les pays du Sud de l'union européenne alors que les instruments budgétaires pour les traiter font défaut. Ces pays sont beaucoup plus sensibles à la concurrence des pays à bas coûts salariaux et défendent des positions différentes en matière de politique commerciale internationale, ce qui ne facilite pas une solution européenne de leurs difficultés. Remarque : le libre-échange : un paradigme en situation d inconfort, article d H. Bourguinat en ligne dans la rubrique «Documents complémentaires» (lecture recommandée) Trois points sont à souligner à propos de l article d H. Bourguinat : 1 - En ce qui concerne les coûts comparatifs dans une économie globalisée. L hypothèse d immobilité internationale des facteurs de production apparaît de moins en moins pertinente en raison de la mobilité internationale grandissante du travail, notamment qualifié, du capital et de la technologie. Avec la globalisation, les Etats-nations traditionnels disparaissent (ils ont de moins en moins des frontières économiques ; seules demeurent des frontières administratives). De ce fait,, dans une économie-monde, le modèle ricardien apparaît moins adapté à rendre compte de l échange international. En réalité, c est le moindre coût au niveau global (coût absolu smithien) qui sera recherché. 2 - L acte II de Samuelson montre que, même si l analyse en termes de coûts comparatifs garde une certaine pertinence, dans un monde où délocalisations et transferts de technologie se développent, le gain de deux pays A et B produisant deux biens à l échange n est plus certain, en particulier dans le cas suivant : s il survient un gain de productivité du pays A dans le bien que ce pays importe en provenance du pays B 2 tel qu il soit suffisant pour égaliser le ratio des coûts relatifs entre le pays A et le pays B. Dans ce cas, le pays B n a plus de gain à l échange. Le commerce apparaît alors désavantageux. 3 - En ce qui concerne le renfort ambigu de la «nouvelle théorie de l échange international», on peut noter que la différenciation des produits n est pas sans fin et à la limite, elle conduira à de situations de concurrence entre les produits différenciés (en raison des transferts rapides de technologie). La montée en gamme continue n est sans doute pas la solution aux problèmes du sous-emploi dans les pays développés confrontés à une nouvelle géographie des économies d échelle (déterritorialisation des activités industrielles, notamment dans la zone asiatique). Même si «la maîtrise de parties les plus élaborées des produits-systèmes et de la recherche resteraient aux pays actuellement leaders» (hypothèse néanmoins discutable), la nouvelle situation créée par ce basculement de la géographie des spécialisations industrielles aboutira à des créations d emplois insuffisantes dans les pays développés. Cela étant, l exploitation d économies d échelle distantes bénéficie à la main-d œuvre employée et aux détenteurs de capitaux réels et monétaires qui investissent dans ces zones émergentes. 2 On suppose qu il existe au départ une situation de spécialisation selon les avantages comparatifs ricardiens : le pays A importe par exemple du bien Y en provenance du pays B qui, lui, importe du bien X en provenance du pays A. 20

21 En conclusion, aucune des explications relevant des théories traditionnelles ou nouvelles ne peut expliquer la totalité des échanges internationaux (même si un certain nombre d économistes -J. Finger aux Etats-Unis, par exemple- ne font référence qu à la théorie ricardienne des coûts comparatifs pour expliquer tout type d échanges). De façon générale, alors que la théorie traditionnelle ambitionne de fournir un modèle explicatif général du commerce international, la tendance à l heure actuelle est de considérer qu il existe des explications particulières, pertinentes pour tel ou tel type d échanges, selon les différences de développement des pays échangistes, les particularités des processus de production ou encore le degré de différenciation des produits faisant l objet du commerce international. Un faisceau d explications est donc proposé, ce qui, il faut bien en convenir, n aide pas à faciliter une compréhension synthétique des déterminants de l échange international. ANNEXES ANNEXE 1 - Clusters d entreprises et situations d équilibre du cluster Sur un plan domestique, l appareil productif communautaire, à défaut d être régulé par des politiques communes, peut créer de nouvelles sources d avantages comparatifs en développant des stratégies de production axées sur la constitution de districts industriels. Certains pays de l Union européenne tentent des expériences de ce type qui demeurent encore essentiellement nationales (Espagne, Danemark, etc) sans implication directe des instances communautaires. En France, cette politique est incarnée par les pôles de compétitivité définis récemment par les pouvoirs publics. Quels sont les avantages d une telle organisation de la production? Sur un plan théorique, une des premières analyses consacrées à la dimension géographique de l industrie est due à A. Marshall qui développe l idée qu une entreprise bénéficie de trois effets positifs en se localisant près d autres fimes du même secteur: des économies de coûts de transport dans la production et la distribution, un marché du travail local spécialisé efficace, et des échanges intenses d information entre producteurs. Il s agit d économies d échelle localisées. Plus récemment, M. E. Porter a développé la théorie des clusters qui définit les clusters comme une concentration géographique de firmes et 21

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