dite Barreau de Gonesse

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2 VERBATIM DE LA RÉUNION PUBLIQUE DE CONCERTATION DE LA NOUVELLE BRANCHE RER D dite Barreau de Gonesse 22 novembre 2011 Gonesse Garant de la concertation François Nau Maîtres d ouvrage Intervenants Alexandre Anache, Syndicat des transports d Ile- de- France (STIF) Rebecca Liberman, Syndicat des transports d Ile- de- France (STIF) Vincent Desvignes, Réseau ferré de France (RFF) Nicolas Hanen, Réseau ferré de France (RFF) Hervé Dupont, Établissement public Plaine de France Franck Brugeaud, SNCF, Direction Transilien Participants Jean- Pierre Blazy, Maire de Gonesse Danielle Gagneur, Goussainvilloise Isabelle Caderon, Centre hospitalier de Gonesse Hervé Dehez, Val- d Oise Environnement Michel Jaurrey, Maire adjoint de Gonesse Nayat Kir, Présidente Conseil Municipal des Jeunes Olivier Boissy, Conseiller municipal Cédric Sabouret, Conseiller général et municipal du canton de Gonesse André Cuzon, Environnement 93 et Aulnay Environnement Vincent Gayrard, Amis de la terre 95 Michel Montaldo, Vice- président du Conseil général Jacqueline Lorthiois, Urbaniste Didier Vaillant, Président de Val de France, Maire de Villiers- le- Bel Denis Vigouroux, représentant de l opposition au conseil municipal de Gonesse

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4 François Nau, Garant de la concertation : Bonsoir à tous. Je vous remercie d être venus à cette troisième réunion publique sur le projet de création d une nouvelle branche du RER D, branche dite «du Parc des Expositions», projet connu, surtout ici, sous le nom de «barreau de Gonesse». C est donc notre troisième réunion après celles qui se sont tenues dernièrement à Villiers- le- Bel et à Roissy. Je vais tout d abord vous présenter les intervenants qui sont à la tribune, qui sont les maîtres d ouvrage de ce projet : les représentants du Syndicat des transports d Ile- de- France (STIF) : Madame Rebecca Liberman (direction des projets d investissements) et Monsieur Alexandre Anache ; les représentants de Réseau ferré de France (RFF) : Monsieur Vincent Desvignes (directeur des études de développement à la direction régionale Ile- de- France) et Monsieur Nicolas Hanen (chargé des projets). Nous attendons quelqu un qui doit représenter la région Ile- de- France, Madame Céline Pina. Dans quelques instants, je passerai la parole à Monsieur Jean- Pierre Blazy, Maire de Gonesse. Préalablement, je vous dirais quelques mots sur le programme de la soirée. Après les propos introductifs de Monsieur le Maire, je reprendrai la parole pour présenter la concertation, en tant que garant de la concertation. Qu est- ce que la concertation? Quels sont ses objectifs et ses modalités? Nous aurons ensuite une présentation rapide du projet par les maîtres d ouvrage, puis vous aurez la parole. Au cours de la soirée, il y aura une intervention de Monsieur Hervé Dupont, directeur général de l Établissement public d aménagement (EPA) de Plaine de France. Je rappelle que le thème central de la réunion est le projet dit du barreau de Gonesse et que la thématique plus particulière de la soirée est celle des enjeux du projet par rapport au développement urbain, à l aménagement et au développement économique. Il est prévu que la réunion dure à peu près 2 h 30, donc jusqu à 23 h. J espère qu elle sera fructueuse et intéressante pour tous. Je passe donc tout de suite la parole à Monsieur le Maire, Jean- Pierre Blazy. Jean- Pierre Blazy, Maire de Gonesse : Merci, Monsieur le garant de la concertation, puisque c est votre titre exact. Mesdames et Messieurs, Monsieur le Vice- président du Conseil général, Messieurs les Conseillers généraux, Mesdames et Messieurs, mes chers collègues, c est la troisième réunion publique organisée en moins d un an dans cette salle sur des projets de transports en commun : en décembre dernier sur le métro automatique du Grand Paris, en juin sur le BHNS et, ce soir, sur le barreau de Gonesse. Évidemment, c est à chaque fois pour moi un plaisir d accueillir les maîtres d ouvrage et le public, car cela veut dire que les projets avancent. C est même d ailleurs la quatrième réunion de ce type en comptant celle sur la liaison Roissy- Picardie, en juin 2010, même s il est vrai que ce n est pas notre territoire qui a demandé la réalisation de ce projet. 22 novembre 2011 Gonesse 4

5 Je salue la sagesse de la Commission nationale du débat public qui a préconisé une concertation avec le public, plus simple et surtout plus rapide, et non pas ce que l on appelle le débat public. Il est vrai que nous avons déjà beaucoup débattu et nous avons, à chaque fois, pendant longtemps et depuis longtemps, répété la nécessité d un barreau ferroviaire entre le RER B et le RER D. Cette concertation avec le public marque donc une étape que nous voulons irréversible dans l histoire déjà longue du barreau de Gonesse et nous devons nous en réjouir. Car nous travaillons sur ce projet collectivement, les élus de ce territoire de l est du Val- d Oise, depuis En 2008, alors que nous pensions que celui- ci était sur les rails, est apparu le projet de bus à haut niveau de service (BHNS), présenté comme une préfiguration du barreau ferroviaire. Il a fallu que nous nous battions avec détermination auprès du STIF et de la Région pour que la création de cette ligne de bus ne soit pas uniquement une préfiguration que nous avions plutôt comprise comme une substitution à un projet, celui du barreau, qui, en fait, ne verrait jamais le jour. Avec cette concertation publique, que vous pilotez, Monsieur Nau, il ne pourra pas y avoir de retour en arrière. C est une victoire pour les élus de l est du Val- d Oise et pour la population qui se sont tous mobilisés, sans exception, je tiens à le souligner. Cette infrastructure est importante pour les habitants de Sarcelles comme pour ceux de Goussainville, pour ceux de Villiers- le- Bel comme pour ceux de Fontenay, de Fosses ou de Louvres par exemple. Le barreau de Gonesse est une absolue nécessité pour deux raisons : La première est liée à l emploi. Trop peu de Valoisiens travaillent à l aéroport de Roissy, alors que c est l un des principaux pôles d emplois en Ile- de- France à proximité immédiate, et que trop d habitants sont au chômage sur ce territoire. Il faut remédier à ce défaut historique dans l aménagement de l est du Val- d Oise. La seconde raison tient au développement de projets importants pour notre territoire et pour son avenir. Nous avons la chance de disposer d un potentiel de développement économique considérable, grâce au renforcement de la desserte en transports en commun. La création d une gare sur le triangle de Gonesse en interconnexion avec le futur métro automatique crée et créera les conditions d un nouveau dynamisme pour l ensemble de l est du département. Le projet du triangle de Gonesse prévoit l urbanisation de 250 hectares entre l autoroute du Nord et la RD 317, l ancienne nationale 17, secteur dans lequel il est interdit de construire des logements, car il est situé sous l axe des pistes de Roissy et du Bourget. En 2008, nous avons pu convaincre le jury du concours de choisir l équipe d architectes urbanistes qui proposaient le projet le plus compact, le seul à sanctuariser 400 hectares pour l agriculture, le seul à urbaniser 160 hectares de moins que ce qu autorise le schéma directeur de la région Ile- de- France voté en 2008 par la précédente majorité régionale sous la houlette de la vice- présidente Verte, Mireille Ferri. J ajoute que, à l unanimité, sous la responsabilité de Jean- Vincent Placé, qui est vice- président Europe Écologie Les Verts, actuellement en charge des transports à la Région, la commission permanente du Conseil régional a voté en mai dernier le financement des prochaines études sur le barreau de 22 novembre 2011 Gonesse 5

6 Gonesse à hauteur de 1,325 million d euros. La délibération votée par les élus régionaux d Europe Écologie Les Verts précise que l un des objectifs du barreau ferroviaire est de desservir le projet d aménagement du triangle de Gonesse. Sur ce triangle, environ emplois seront créés, des équipements de formation s installeront, en particulier le futur lycée à section hôtelière sur lequel nous travaillons activement avec la Région et le Rectorat. Tout le monde comprend que les habitants de notre territoire ne peuvent se passer ni de ces futurs emplois, ni d un renforcement de l offre de formation. Bien sûr, dans le triangle de Gonesse, il y a aussi le projet Europa City qui n est, je le rappelle, comme cela a été quelque peu caricaturé, ni un centre commercial, ni un parc d attractions. Sur 80 hectares, Europa City proposera une offre unique en Europe de commerces de loisirs et de culture. Ce projet est arrivé après le projet d aménagement du triangle ce n est pas l inverse il lui apporte de la crédibilité grâce à un investisseur important, le groupe Auchan, qui nous a dit : «Je crois que l est du Val- d Oise est l un des territoires d avenir du Grand Paris, je suis prêt à investir 1 milliard 700 millions d euros». Le projet Europa City créera surtout à lui seul plus de emplois dans les métiers des services, du commerce, de l accueil, du tourisme, des loisirs, de l hôtellerie et de la restauration. Les habitants de l est du Val- d Oise auront la capacité de les occuper, nous avons donc le devoir de les créer. Ce projet n est pas si lointain, nos enfants qui ont 10 ans aujourd hui pourront, lorsqu ils auront 20 ans, travailler à Europa City et, plus largement, sur le triangle. Avec m 2 consacrés à la culture, Europa City donne la preuve qu il n est ni un centre commercial, ni un parc d attractions ; m 2, c est l équivalent de l antenne du Louvre à Lens. En superficie, ce n est pas rien, c est de nature à donner une impulsion nouvelle à un territoire qui en a bien besoin, d autant que le groupe Auchan fait travailler 4 équipes d architectes de renom international. Cela permettra, à partir de 2012, d avoir un projet mieux connu, qui pourra bien évidemment être discuté, mais un projet exceptionnel, tant du point de vue architectural que du point de vue environnemental. L aménagement du triangle n est possible qu à la condition, et j en viens au sujet d aujourd hui, que les transports en commun arrivent. C est pourquoi je demande à RFF, présent aujourd hui, de s engager plus fortement, car deux questions continuent de nous préoccuper : Le calendrier. Le président du Conseil régional a annoncé 2017 comme date de mise en service du barreau de Gonesse. RFF nous dit aujourd hui que ce sera Ce n est pas acceptable. À ce rythme, le métro du Grand Paris arrivera avant le barreau sur lequel nous travaillons depuis 13 ans. Le calendrier peut être accéléré, il n y a aucune raison que les études préalables durent plus longtemps que celles des autres projets en cours comme les prolongements de la ligne 4, de la ligne 8 et de la ligne 14 jusqu à Saint- Ouen, qui sont autrement plus compliquées que le barreau. Le débranchement nord. Parce que le barreau de Gonesse apporte un réel gain de transport pour tout l est du Val- d Oise, il faut absolument que les habitants du nord de la ligne D n aient pas de changement à faire à la gare de Villiers- le- Bel- Arnouville- Gonesse. Les 22 novembre 2011 Gonesse 6

7 études sur le débranchement nord ne doivent pas être faites pour démontrer pourquoi il n est pas possible, mais pour dire comment il est possible. Si cela impacte la régularité de la ligne D, cette grande ligne de 160 km de longueur, alors il faut évidemment y remédier, il faut couper cette ligne trop longue. Vous l aurez compris, les Gonessiens et je crois plus largement les habitants de l est du Val- d Oise attendent avec impatience le barreau de Gonesse, tout comme ils attendent le métro automatique, auquel ils pourront facilement accéder précisément grâce au barreau. Car ces deux infrastructures sont complémentaires. Nous sommes donc impatients, car les transports sont une condition pour créer de nouveaux emplois et développer la formation. C est vital pour tous les habitants, pour ceux qui cherchent un emploi comme pour ceux qui se rendent au travail chaque jour en transport. Alors, soyez- en convaincu, Monsieur Nau, je le dis à mes concitoyens une nouvelle fois, comme aux maîtres d ouvrage, nous ne baisserons pas la garde, nous resterons vigilants jusqu au jour de l inauguration du barreau de Gonesse, jusqu au jour où les habitants de l est du Val- d Oise seront entendus et écoutés. Applaudissements François Nau : Merci, Monsieur le Maire. Je reprends la parole quelque temps pour vous parler de la concertation. La concertation, qu est- ce que c est et à quoi ça sert? C est d abord un droit, un droit à l information et à la participation au processus de décision pour les grands projets qui ont une incidence sur l environnement et l aménagement du territoire. Ce droit est maintenant issu des conventions internationales, notamment la convention de l Aarhus et le droit européen. En France, il est inscrit maintenant dans le Code de l environnement. Vous avez certainement entendu parler des dispositions constitutionnelles en matière de concertation, introduites depuis 2005 et qui répètent ce droit à la participation aux projets importants. Ce droit doit s exercer notamment sur les grands projets dont le coût d investissement est supérieur à 300 millions d euros, ce qui est le cas du projet dont nous discutons ce soir. En l occurrence, les maîtres d ouvrage du projet que je vous ai présentés, le STIF et RFF, ont saisi la Commission nationale du débat public (CNDP) de ce projet au mois d avril dernier. Cette saisine, obligatoire pour ces grands projets, donne lieu à une décision de la CNDP sur le point de savoir si un débat public spécifique doit être organisé ou une simple concertation. En l occurrence, la CNDP a estimé qu il n était pas nécessaire d alourdir la concertation avec un débat public, ayant observé qu il y avait déjà eu des discussions sur ce projet au cours des débats publics précédents concernant les projets Roissy- Picardie et Grand Paris. Depuis, il y a eu en plus la concertation sur le projet de BHNS, qui a permis de reparler du barreau de Gonesse. La concertation doit s exercer sous mon égide. Mon rôle est de veiller uniquement à ce qu elle se passe le mieux possible, c est- à- dire que l ensemble du dispositif d information et d expression du public soit adapté et le plus large possible pour que chacun puisse 22 novembre 2011 Gonesse 7

8 s exprimer en donnant ses idées et ses avis sur le projet et les motiver. Je dois donc participer à tout ce dispositif, qui donne lieu, à la fin de la concertation, à un bilan établi par les maîtres d ouvrage et à un compte rendu de ma part. Ce bilan et ce compte rendu seront rendus publics et permettront à chacun de vérifier que les décisions qui seront prises par les maîtres d ouvrage tiendront compte de ce qui s est dit au cours de la concertation. La concertation est le lieu privilégié du public, elle s inscrit dans l ensemble des modalités qui ont été mises en place pour cette concertation. Vous avez déjà eu une information à travers la presse, à travers les dépliants mis à votre disposition, à travers le site internet dédié au projet, qui est opérationnel depuis fin octobre et met en ligne les principaux documents d information relatifs au projet, notamment le dossier d objectifs et de caractéristiques principales (DOCP) qui donne tous les détails sur les données prises en compte pour le projet, ses différentes caractéristiques, ses enjeux et ses impacts. Sur le site, vous avez aussi la possibilité de déposer un avis et des contributions. Vous verrez déjà les contributions importantes qui ont été mises en ligne, notamment celle du Conseil général du Val- d Oise, celles d associations comme le Collectif pour le triangle de Gonesse ou l association SaDur, présente ici ce soir. N hésitez surtout pas à prendre connaissance de ce qui a déjà été mis en ligne et à compléter ce dispositif de prises de position. La concertation est un exercice de démocratie participative, comme l a dit Monsieur le Maire, mais c est aussi un dispositif qui permet l exercice de ce que l on appelle l intelligence collective. Il permet donc, si possible, d améliorer le projet et de vérifier, pour les maîtres d ouvrage, ce que l on appelle son acceptabilité sociale, c est- à- dire la capacité de la population à prendre connaissance du projet et à dire pour quels motifs ce projet est acceptable ou non. D où l importance que la population et le public concernés directement et indirectement sur le projet s expriment. En dehors des deux réunions publiques que j ai citées, nous avons déjà eu des rencontres avec les usagers en gare de Sarcelles, des rencontres avec des employeurs importants, notamment Aéroport de Paris et le Parc des Expositions de Villepinte, ainsi que des réunions avec les salariés. Elles ont permis de voir quel était le vécu actuel, notamment des liaisons domicile- travail, qui sont importantes sur ce territoire et pour lesquelles le projet apporte une réponse. Au cours de la concertation, n hésitez pas à vous prononcer sur le projet. L expression peut porter aussi bien sur l opportunité du projet que sur ses caractéristiques, ses enjeux et ses impacts et, ce soir tout particulièrement, sur tout ce qui concerne ses enjeux en matière de développement économique et de développement des territoires. Je vais maintenant passer la parole aux maîtres d ouvrage, qui vont vous présenter rapidement le projet. 22 novembre 2011 Gonesse 8

9 Alexandre Anache, STIF : Bonsoir. Le projet de nouvelle branche du RER D jusqu au Parc des Expositions de Villepinte est porté, au- delà des financeurs que sont la Région et l État, par RFF et le STIF. Comme il s agit d une extension du réseau ferré national, la loi implique que RFF en soit le maître d ouvrage. Le STIF, pour sa part, est l autorité organisatrice des transports en Ile- de- France. Il est chargé d organiser les transports en commun dans la Région et d initier de nouveaux projets comme celui qui nous concerne ce soir. Depuis 2006, le STIF, émanation des collectivités locales, est régionalisé : son conseil est composé majoritairement d élus du Conseil régional, de la ville de Paris et des 7 départements de la Région parisienne. Ses missions consistent à passer des contrats avec les exploitants, tels que la RATP, la SNCF ou les compagnies privées de transport de voyageurs comme TransVO ou Keolis pour Fileo. Il est aussi chargé de créer les titres de transport et de définir la politique tarifaire. Il améliore la qualité de service en participant et en définissant le plan de déplacement urbain et en assurant son financement. Enfin, il est chargé d étudier les projets d extension et de création de nouvelles lignes sous tous leurs aspects (populations et emplois concernés, faisabilité technique, coûts d investissement et de fonctionnement, délais, etc.) Le projet de nouvelle branche du RER D est inscrit, en termes de financement, au contrat de projet État- Région Il est également inscrit au plan de mobilisation pour les transports, qui prévoit l amélioration, l optimisation et l extension du réseau de transports. Il est aussi inscrit au plan Espoir- Banlieue, porté par l État et la Région, dans le cadre de son volet transports et désenclavement des quartiers. Enfin, il figure au schéma directeur de la région Ile- de- France (SDRIF), qui fixe les grandes orientations pour l Ile- de- France en termes d aménagement et de transport pour les vingt prochaines années. À ce titre, le SDRIF prévoit également l aménagement du triangle de Gonesse et précise que l ouverture à l urbanisation de ce triangle est subordonnée à la création du barreau de Gonesse ainsi qu à l insertion du site dans le maillage des transports collectifs. Je vous propose de passer à la définition et aux objectifs du projet. Je passe donc la parole à Rebecca Liberman. Rebecca Liberman, STIF : Bonsoir. Pour définir le projet, nous allons, dans un premier temps, nous situer sur la carte qui apparaît à l écran. Le projet s implante au nord- est de l Ile- de- France. Plus précisément, il traverse deux départements, le Val- d Oise et la Seine- Saint- Denis, et, territorialement, quatre communes : Gonesse, Le Thillay, Aulnay- sous- Bois et Villepinte. Par son utilité et la desserte qu il offre, il concerne un territoire beaucoup plus large, c est- à- dire tout le secteur nord- nord- est de l Ile- de- France. Il consiste à prolonger les missions du RER D, qui s arrêtent aujourd hui à Villiers- le- Bel, jusqu au RER B en gare du Parc des Expositions de Villepinte. C est le tracé qui figure sur cette carte en pointillés verts. Avant d arriver à la définition de ce projet, il a fallu mener un certain nombre d études. À partir de , des premières études ont été menées par RFF, le maître d ouvrage, sous le pilotage du STIF. Elles ont d abord consisté à identifier ce que l on appelle des 22 novembre 2011 Gonesse 9

10 fuseaux, c est- à- dire de larges emprises dans lesquelles on pouvait identifier un tracé. Cette étape est obligatoire pour tous les projets d infrastructure ferroviaire d un montant élevé. Les études ont permis d identifier trois fuseaux : un fuseau sud (bleu), un fuseau central (rouge) et un fuseau nord (jaune). À partir des études préliminaires et de l identification des trois fuseaux, une analyse multicritère a été menée pour pouvoir n en garder qu un. Pour chacun des fuseaux identifiés, elle a examiné son impact sur l environnement, son impact en termes de dessertes, ses bénéfices en termes de gains de temps pour le transport, ainsi que toutes les contraintes, qu elles soient liées aux servitudes aéronautiques, avec la proximité des aéroports du Bourget et de Roissy- Charles de Gaulle, ou environnementales. Suite à cette analyse multicritère, un fuseau a été retenu, donc une large emprise dans laquelle on pouvait identifier le tracé : il s agit du fuseau centre, qui est représenté sur la carte. Comme cela a été dit tout à l heure, en 2008, le SDRIF, le document de planification et de programmation d aménagement de l urbanisme et des transports en Ile- de- France, a été approuvé par le Conseil régional. Y figurait le projet de nouvelle branche de RER D. Le projet de transport était donc inscrit dans ce document de planification pour être réalisé en lien avec le projet du triangle, comme cela a été évoqué. À partir de cette inscription au SDRIF, de nouvelles études ont été menées afin de définir plus précisément un tracé. C est le tracé qui apparaît en tirets jaunes et verts à l écran. Il a fait l objet de premières études techniques qui sont consignées dans le dossier d objectifs et de caractéristiques principales (DOCP), premier dossier technique qui présente les grandes caractéristiques techniques du projet et les bénéfices qu il apportera. Le DOCP a été approuvé en février 2011 par le conseil du STIF et par le conseil de RFF. Il a donc permis, comme cela a été rappelé par Monsieur Nau en préambule, de saisir la CNDP pour mener la concertation qui nous réunit ce soir. Ce projet répond à trois objectifs principaux : Le premier, comme cela a été dit largement par Monsieur le Maire, est d améliorer, depuis les communes les plus densément peuplées de l est du Val- d Oise, la desserte en transports en commun vers les pôles d emplois. Cette carte représente les deux lignes de RER qui existent aujourd hui, le RER D en vert et le RER B en bleu. Elle représente également l ensemble des autres transports en commun qui existent dans le secteur, notamment toutes les lignes de bus (représentées ici en traits orange). On peut voir que, dans la partie centrale située entre le RER D et le RER B, il y a très peu de lignes de bus ou de transports en commun en rocade. On constate effectivement un déficit de liaisons entre ce bassin de population et les secteurs d emplois majeurs. Le deuxième objectif consiste à améliorer la desserte du Parc des Expositions de Villepinte. Aujourd hui, ce Parc des Expositions est desservi par le RER B. On constate une certaine saturation en gare du Parc des Expositions et sur l ensemble de la ligne B lors des grands salons. Un des objectifs est donc d offrir une offre en transports en commun, capacitaire, donc en mode ferroviaire, qui permette une alternative en termes de desserte pour le secteur de Paris- Nord II. 22 novembre 2011 Gonesse 10

11 Le troisième objectif est d accompagner le développement économique et urbain prévu dans le secteur, avec notamment la création du triangle de Gonesse. L accompagnement économique et urbain consiste plus concrètement à créer une nouvelle gare sur la nouvelle branche du RER D, nouvelle gare qui permettra de desservir les futurs projets. Faisons brièvement un petit zoom sur ces futurs projets. La carte présentée ici illustre de manière très simplifiée les perspectives d emplois qui seront créés à l horizon Le projet d aménagement du triangle de Gonesse prévoit notamment la création de emplois. Il est porté par l EPA Plaine de France qui, comme l a dit Monsieur Nau tout à l heure, vous fera une présentation succincte du projet. Les autres perspectives prévues sont notamment le développement de la plateforme aéroportuaire de Roissy- Charles de Gaulle et le développement de la ZAC Sud- CDG nouvellement appelée «Aéroliance», soit, autour du Parc des Expositions et de Paris- Nord II, une vaste zone d activité sur le territoire de la Seine- Saint- Denis. En termes de population, un certain nombre de projets d aménagement sont portés, notamment par la région Ile- de- France, mais également par tous les acteurs locaux, les communes, les intercommunalités et les établissements publics d aménagement. À noter la création d un écoquartier à Louvres- Puiseux, au nord de Roissy, et le développement de logements sur la zone sud. Comme l a rappelé Monsieur le Maire dans son préambule, le développement de logements sur le territoire même de Gonesse et aux alentours est très contraint, puisque le secteur est soumis aux contraintes liées à la proximité de Roissy : ce que l on appelle le «plan d exposition au bruit» limite fortement la construction de logements. Voilà donc le projet de nouvelle branche du RER D situé dans son contexte de développement urbain et économique. Mais ce projet prend place dans un territoire qui est également concerné par d autres projets de transports en commun. Il s insère dans une dynamique de développement du réseau et de maillage. Sur cette carte figurent les lignes de RER existantes et la ligne à grande vitesse relie Paris à Lille. Le territoire est donc concerné par l amélioration de réseaux existants de transports en commun, notamment par les schémas directeurs des RER D et B, plus communément appelés RER B Nord+. Ces schémas directeurs consistent à améliorer les lignes du RER B et D existantes pour fiabiliser leur exploitation. Effectivement, aujourd hui, l ensemble des acteurs du monde du transport a bien conscience que ces lignes sont saturées, fragiles et connaissent de nombreux dysfonctionnements. Les projets de schémas directeurs sont en cours, voire en travaux pour le RER B, pour améliorer ces deux lignes de RER à des horizons assez proches. Le projet de nouvelle branche est complémentaire d autres projets de transports en commun, notamment le BHNS, pour lequel nous avons mené une concertation en juin- juillet dernier. Comme l a dit Monsieur le Maire, nous avons même tenu une réunion publique dans cette salle. Le BHNS est en correspondance avec la nouvelle branche du RER D et la gare créée dans le triangle de Gonesse ainsi qu avec le Parc des Expositions de Villepinte. D autres projets de transports en commun complètent ce réseau, notamment : 22 novembre 2011 Gonesse 11

12 la mise en service du tramway T5, qui reliera Saint- Denis et Garges, dont les travaux sont en cours et la mise en service prévue fin 2012 ; un peu plus au sud, la tangentielle nord (première phase), dont les travaux démarrent également et dont la mise en service est prévue en Le premier tronçon reliera les gares d Épinay- sur- Seine et du Bourget ; et, bien évidemment, autre projet majeur du territoire, le Grand Paris Express porté, pour le tronçon qui nous concerne, par la Société du Grand Paris. Ce projet a également fait l objet d un débat public début Il s interconnecte avec la nouvelle branche du RER D aux nouvelles gares créées à Gonesse et au Parc des Expositions de Villepinte. Je passe maintenant la parole à RFF pour une présentation détaillée des caractéristiques du barreau de Gonesse. Vincent Desvignes, RFF : Merci Rebecca. Bonsoir à tous. Voici une présentation rapide de RFF. RFF est un établissement public encore jeune, créé en 1997, qui représente environ salariés. Sa mission est d être le propriétaire et le gestionnaire du réseau ferré national, ce qui veut dire d une part assurer son exploitation, son entretien et sa modernisation et, d autre part, son aménagement et son développement. Le projet de ce soir fait donc bien partie de ce projet de développement. Quelles sont nos attentes pour la concertation? Il s agit d optimiser l insertion du projet dans son environnement et de permettre d être certain de le connecter au mieux avec les autres projets de transports dans le territoire. Je laisse maintenant la parole à Nicolas pour la présentation du projet. Nicolas Hanen, RFF : Bonsoir. Le projet que nous vous présentons ce soir consiste à créer une nouvelle branche du RER D, non simplement une simple liaison entre deux lignes, mais une nouvelle branche, ce qui présente un certain nombre d avantages, notamment en termes de continuité de l offre de transports. Comme on le voit ici figuré par le petit rond jaune, il consiste à prolonger certains trains du RER D, dont, aujourd hui, le terminus est Villiers- le- Bel- Gonesse- Arnouville. Sur cette nouvelle branche, figurée en jaune et vert, on dessert la nouvelle gare en ayant pour terminus la gare du Parc des Expositions. Par des correspondances optimisées avec le RER B, il sera possible de rejoindre l aéroport Charles- de- Gaule I ou II. Ce service permettra des améliorations de l offre de transports pour l ensemble des habitants de l est du Val- d Oise. Les habitants de communes situées au nord de la nouvelle branche, par exemple Goussainville, auront la possibilité, par une correspondance à Villiers- le- Bel, de reprendre un train de la nouvelle branche ; ils bénéficieront, au même titre que les habitants des 22 novembre 2011 Gonesse 12

13 communes plus au sud, de gains de temps significatifs pour leurs déplacements vers l ensemble des zones d emplois du Parc des Expositions et de Roissy. Si on situe le projet dans un contexte plus global, le RER D est la troisième ligne ferroviaire la plus fréquentée en Ile- de- France avec de l ordre de voyageurs par jour ouvré en La ligne la plus chargée aujourd hui est le RER A, qui a franchi le cap de 1 million de voyageurs par jour, la deuxième est le RER B avec une charge de l ordre de voyageurs par jour. Le RER D est une ligne très longue puisque, d un bout à l autre, elle fait 160 km et présente la particularité de sortir de l Ile- de- France, aussi bien au nord puisqu elle a deux gares en Picardie, qu au sud avec, à son extrémité, la gare de Malesherbes située dans le Loiret. Sur cette ligne, RFF investit depuis quelques années et dans les prochaines années de l ordre de 30 millions d euros par an pour maintenir et renouveler l infrastructure, c est- à- dire les rails, la signalisation et les installations électriques, de façon à maintenir des installations les plus neuves possible et à éviter son vieillissement prématuré. Au- delà de ces investissements, qui concernent principalement la maintenance et le renouvellement des composants, comme cela vient d être mentionné par le STIF, d autres programmes visent à moderniser et à améliorer le fonctionnement de la ligne, déclinés sous forme de schémas directeurs. Un premier volet d amélioration va être mis en œuvre à la fin de l année 2013 et, actuellement, RFF, en lien avec ses partenaires (STIF, État et Région), travaille sur des volets d amélioration à plus long terme. À l horizon de la mise en service de la nouvelle branche du RER D, ces améliorations permettront d améliorer la régularité et le fonctionnement de la ligne et de renforcer l offre, c est- à- dire de mettre plus de trains entre la gare du Nord et Villiers- le- Bel et, entre Gonesse et le terminus de Survilliers- Orry- la- Ville, de passer de 1 train tous les quarts d heure à 2 trains tous les quarts d heure. À l horizon de la mise en service de la nouvelle branche, la desserte sur la partie nord sera doublée. Compte tenu de la longueur de la ligne, de ses caractéristiques et du fait qu il y a une nouvelle gare, le temps de trajet entre Villiers- le- Bel- Gonesse- Arnouville et le Parc des Expositions sera de l ordre de 10 minutes, ce qui permettra des gains de temps assez significatifs. Sur cette nouvelle branche, la fréquence des trains sera de 1 train par quart d heure et par sens toute la journée. Les trains de Villiers- le- Bel seront prolongés. Il y en a aujourd hui un tous les quarts d heure puisque les autres poursuivent plus au nord. Compte tenu de ces éléments, c est donc 1 train tous les quarts d heure dans chaque sens qui circulera sur la nouvelle branche. Le trafic de cette nouvelle branche du RER D à l horizon 2030, qui est l horizon de l achèvement de l ensemble des projets présentés, est estimé à voyageurs par heure de pointe du matin, c est- à- dire qu à chaque heure du matin, voyageurs circuleront sur cette nouvelle branche. Ici sont illustrés les bénéfices apportés par ces projets à l ensemble des populations. Il s agit des flux de déplacements quotidiens domicile- travail des populations des secteurs concernés par le projet. Par exemple, personnes se déplacent tous les jours entre Gonesse et le pôle d activité regroupant Paris- Nord II, le Parc 22 novembre 2011 Gonesse 13

14 des Expositions et l aéroport pour aller travailler. Pour les communes du Val de France (Villiers- le- Bel, Sarcelles, Arnouville et Garges- lès- Gonesse), ce sont personnes qui font ce déplacement tous les jours. On voit donc que des flux de populations très importants, plusieurs milliers, pourront bénéficier d améliorations assez significatives. Par exemple, aujourd hui, un habitant de Villiers- le- Bel qui veut aller au Parc des Expositions par les transports ferroviaires prend le RER D jusqu à la gare du Nord et, à la gare du Nord, reprend le RER B dans l autre sens. Il met à peu près 1 heure. S il utilise le bus 23, il met au minimum 35 à 40 minutes pour aller d un point à un autre. Grâce à cette nouvelle branche, il mettra seulement 10 minutes entre la gare de Villiers- le- Bel- Gonesse- Arnouville et le Parc des Expositions. On voit donc des gains de temps assez significatifs. Cette carte illustre les gains de temps. Sa compréhension n est peut- être pas très facile. Il faut en retenir que les taches de couleur représentent les gains de temps des usagers qui habitent sur la zone géographique concernée. Plus la couleur est foncée, plus les gains sont importants pour atteindre l aéroport de Roissy. Par exemple, les gens qui habitent dans les zones qui sont en rouge foncé ont des gains de temps supérieurs à 10 minutes, ceux qui habitent dans des zones marron ont des gains supérieurs à 20 minutes. Effectivement, cela concerne l ensemble des populations qui sont le long du RER D, aussi bien celles situées au sud de la nouvelle branche que celles situées au nord. Si on entre dans les caractéristiques techniques du projet, la nouvelle branche du RER D est une infrastructure nouvelle de 9,8 km, donc un trajet entre la gare Villiers- le- Bel- Gonesse- Arnouville et le Parc des Expositions de 11,4 km, la différence de 1,6 km étant due au fait qu en partant de la gare de Villiers- le- Bel, les trains continueront à rouler sur les voies existantes en direction d Orry- la- Ville et Creil. Cette nouvelle ligne de 9,8 km sera construite pour majeure partie en surface, à l exception de la traversée du projet urbain, donc à l emplacement de la nouvelle gare qui, elle, sera construite en tranchée. Le tracé ne sera pas complètement enterré puisqu il ne sera pas couvert, mais les trains seront sous le niveau du terrain naturel. Comme cela a été rappelé, la nouvelle gare sera un pôle intermodal important pour toute cette zone, elle sera en correspondance avec le futur métro du Grand Paris Express, le BHNS qui a fait l objet d une concertation l été dernier et un certain nombre de réseaux de transports qui la desserviront. Aujourd hui, entre la nouvelle gare et le Parc des Expositions, on franchit l autoroute A1. RFF a envisagé deux variantes : soit un pont au- dessus de l autoroute, soit un tunnel sous l autoroute. À ce jour, le choix de l une ou l autre des variantes n a pas été arrêté, des études vont permettre de voir, en termes de coûts, d insertion urbaine, de contraintes de réalisation des travaux sur l autoroute et d un certain nombre de paramètres, quelle est la solution la plus pertinente. Ces deux variantes coexistent donc encore aujourd hui. Les emprises foncières nécessaires à la réalisation du projet, c est- à- dire la consommation de terrain, sont estimées à environ 40 hectares. Le projet comprend une dizaine d ouvrages de franchissement routier ou de franchissement du Croult, la rivière qui passe dans la plaine de France. Les études seront conçues de manière à ce que ces ouvrages s intègrent au mieux 22 novembre 2011 Gonesse 14

15 dans l environnement paysager et humain et dégradent le moins possible le cadre de vie. Le projet protège également le patrimoine historique : l ensemble des monuments historiques ont été recensés et le tracé ne passe pas à moins de 500 mètres d un monument historique et n impacte donc pas leurs zones de protections. Il intègre aussi la prise en compte des enjeux phoniques : à partir de l année prochaine, des études acoustiques seront réalisées et permettront, le cas échéant, de mettre en place des mesures compensatoires pour que les niveaux de bruit générés restent en dessous des seuils réglementaires. Aujourd hui, RFF estime le coût de réalisation du projet entre 300 et 320 millions d euros. Cette fourchette est due à des incertitudes techniques, comme celle du franchissement de l autoroute. Au- delà du coût de réalisation de l infrastructure, il est nécessaire, pour exploiter la nouvelle branche sans altérer le fonctionnement du RER D, d acheter des trains supplémentaires. Il est estimé aujourd hui que deux trains supplémentaires sont nécessaires au parc des trains existants, soit un investissement supplémentaire de matériel roulant de l ordre de 30 millions d euros. Au- delà de tout ce qui vous a été présenté jusqu à présent, RFF a étudié, au 1 er semestre 2011, la faisabilité du raccordement nord, permettant de faire des liaisons directes sans correspondance entre le nord de l Ile- de- France, la nouvelle branche du RER D et le Parc des Expositions. Cette étude portait sur la faisabilité technique de cette nouvelle branche, mais aussi et surtout sur ses impacts et sur le fonctionnement du RER D qui, comme vous le savez tous, est une ligne qui souffre déjà de nombreuses fragilités. On voit ici le petit raccordement (en violet). Le résultat des études montre que, si on ajoutait ce petit raccordement nord à la nouvelle branche du RER D, on dégraderait la régularité des trains de manière assez significative et on accentuerait donc les retards. Pour rebondir sur ce que Monsieur le Maire indiquait tout à l heure, des études sont faites en parallèle pour améliorer le fonctionnement du RER D : réorganiser l exploitation en coupant certaines branches pour le faire mieux fonctionner est une piste tout à fait pertinente sur laquelle nous travaillons. Mais il faut avoir à l esprit que, avec ce raccordement nord, on aurait de toute façon une dégradation de la régularité du RER D et de son fonctionnement. Nous avons fait des simulations au cours de ces études. Par exemple, si on simule un incident autour de Goussainville, le temps de retour à une situation d exploitation normale est significativement allongé en cas de raccordement nord : plus de trains sont touchés, plus de trains sont retardés et entre 10 et voyageurs sont impactés, c est- à- dire qu ils subissent des retards qu ils ne subiraient pas ou subiraient dans une moindre mesure s il n y avait pas de raccordement nord. Aujourd hui, ce raccordement nord amène RFF à s interroger par rapport aux enjeux de régularité du RER D qui sont des enjeux préoccupants. En termes de coût, ce raccordement nord nécessiterait un investissement supplémentaire par rapport aux millions d euros de l ordre de 90 millions d euros, donc un surcoût assez significatif. La consommation foncière supplémentaire est estimée à 10 hectares (à ajouter aux 40 hectares indiqués tout à l heure). Je vous disais précédemment qu à l horizon 2030, on estime le nombre de voyageurs par heure de pointe le matin à novembre 2011 Gonesse 15

16 Avec ce raccordement nord en plus, on aurait environ voyageurs supplémentaires par heure de pointe sur cette nouvelle branche, c est- à- dire un total de près de voyageurs. Aujourd hui, fin 2011, nous sommes en phase de concertation publique. À l issue de cette concertation, des études plus approfondies vont être menées, qui ont pour objectif d aboutir à la constitution d un dossier d enquête publique et à la réalisation d une enquête publique, qui se tiendra normalement en Cette enquête doit aboutir, fin 2013 ou début 2014, à la déclaration d utilité publique du projet. Cette déclaration d utilité publique est un élément important, puisque c est à l issue de cette déclaration qu on peut engager les procédures d acquisition foncière des terrains nécessaires à la réalisation du projet. En parallèle à ces acquisitions foncières, RFF réalisera les études approfondies et, à partir de 2017, commenceront les travaux pour une mise en service envisagée aujourd hui en RFF entend bien les demandes pour optimiser ce planning. Les études vont être menées dans les prochains mois et les prochaines années et, au fur et à mesure qu elles s affineront, nous serons en mesure d affiner le phasage des travaux et la précision du planning pour envisager, si possible, une mise en service anticipée. Mais, aujourd hui, à ce stade de concertation, RFF envisage une mise en service à l horizon Je repasse la parole à Monsieur le garant pour la suite de la réunion. François Nau : Je remercie beaucoup les maîtres d ouvrage pour leurs présentations, qui ont été complètes et claires. Je vous remercie aussi tous pour votre attention parce que la réunion se tient dans le calme le plus parfait. La parole va maintenant vous être donnée. Les règles de prise de parole sont les suivantes. Dans la mesure où vous êtes relativement nombreux ce soir et que chacun a le droit de s exprimer, il faudrait que les expressions soient le plus court possible, pas plus de 3 minutes. Il vaut mieux plusieurs questions très courtes de 1 minute que toute une liste de questions. C est plus facile à comprendre et il est plus facile pour les maîtres d ouvrage d y répondre. Restez si possible sur le sujet du projet ou les sujets connexes, aujourd hui l aménagement et le développement économique. L expression doit aussi faire l objet d une bonne écoute et d un bon respect de la parole des autres pour que chaque personne puisse s exprimer de façon équivalente, chaque voix compte de la même façon. Pour vous présenter, vous vous levez, vous déclinez votre identité pour que votre expression soit enregistrée et que nous puissions en avoir la trace dans le verbatim. Vous indiquez votre nom et l entité que vous représentez. Nous allons déjà prendre quelques questions et, ensuite, nous donnerons la parole à l établissement public pour présenter les projets d aménagement du secteur. Je souhaiterais d abord donner priorité, bien sûr, aux personnes qui ne se sont pas exprimées au cours des réunions précédentes et aux questions de compréhension de la présentation qui vient d être faite, en reportant si possible en fin de réunion les avis à exprimer, de façon à ce que, au début de la réunion, l information prime sur l expression. Madame? 22 novembre 2011 Gonesse 16

17 Danielle Gagneur, Goussainvilloise : En tant que Goussainvilloise, je souhaiterais avoir des précisions, s il vous plaît, sur les difficultés que représente le raccordement nord, puisque vous avez dit que ce raccordement entraînerait un problème d irrégularité du RER D. J aimerais avoir des précisions sur ce point et comment améliorer ce problème, parce que vous avez dit qu il y aurait effectivement personnes supplémentaires, ce qui montre bien les besoins. Je voudrais donc avoir des précisions sur l impact sur la régularité et comment améliorer cette régularité pour que ce raccordement nord soit vraiment possible. Isabelle Caderon : Je travaille au Centre hospitalier de Gonesse et je pense qu il est important que les gens qui travaillent sur ce territoire s expriment. Le bilan carbone que nous avons fait dernièrement sur notre établissement dit que nous pourrions réduire de 50 % nos émissions de carbone si nos transports en voiture étaient réduits, entre autres pour les salariés. Je me rends compte qu un beau projet se prépare. Je voudrais savoir comment les salariés vont pouvoir arriver jusqu à l hôpital, en sachant que nous avons des horaires en 3 x 8 nous travaillons 24 heures sur 24 et comment nous allons pouvoir réduire ou en tout cas comment nous allons pouvoir être transportés par les transports en commun. C est aussi un souhait des salariés qui travaillent dans cet établissement, dans les meilleures conditions, pour à la fois réduire notre bilan carbone et profiter d un beau projet comme celui- ci. Merci. François Nau : Merci. Une troisième question peut- être dès maintenant? Hervé Dehez, Val- d Oise Environnement : Je constate à chaque fois qu on a toujours un temps de retard. Actuellement, on n a pas arrêté d urbaniser, on est incapable de résoudre les problèmes existants en matière de transports et on va continuer à bétonner et bétonner, c est- à- dire qu on va toujours avoir un temps de retard en matière de transports. On va être capable de résoudre à peine et, dans 30 ans, on n aura même pas encore résolu les problèmes actuels et on va continuer d urbaniser. Je constate aussi que, dans certaines zones, comme chez nous, on n arrête pas de construire des logements soi- disant pour les habitants. On s aperçoit que le coût du logement n arrête pas d augmenter et que ce n est pas pour autant que les gens qui ont peu de moyens financiers pourront habiter dans ces zones pavillonnaires. En matière de transports, notamment en matière routière, on s aperçoit qu au niveau de Roissy c est pareil, c est la catastrophe et cela ne va certainement pas s améliorer. On continue donc à bétonner effectivement. En matière d emplois, on annonce emplois, je ne sais pas qui peut encore gober ce genre de propos. On n arrête pas de voir des déplacements de zones d activités. Ce matin encore, j ai appris qu une grande entreprise du secteur de Roissy, Panalpina, va se délocaliser à l étranger. Une société comme Siemens à Saint- Denis ce n est pas notre secteur, mais Saint- Denis est quand même attractif va se délocaliser à Bezons. On n arrête pas de transférer les emplois. 22 novembre 2011 Gonesse 17

18 Qu on arrête de nous dire que, d un coup de baguette magique, on va créer emplois! On sait où en est actuellement la situation du chômage en France, on sait actuellement quelles sont les zones de logistique sur notre secteur parce qu on n est capable de faire que de la logistique, contrairement à l ouest parisien où se préservent des emplois qualifiés ; nous ne sommes bons qu à avoir les camions, la logistique et les centres commerciaux, c est tout. Alors, si c est un projet d avenir pour les habitants de notre secteur, permettez- moi de croire que les gens aimeraient quand même que l on résolve leurs problèmes actuels de transports et d urbanisme, mais certainement pas en continuant à bétonner et à bétonner. François Nau : Vous n avez pas de question sur le projet proprement dit. Hervé Dehez : Il faut déjà résoudre les problèmes actuels avant de bétonner. Je pense que les gens du secteur ont besoin d un peu de verdure et non de centres commerciaux. François Nau : Puisque vous parlez de projet actuel, que souhaitez- vous comme projet de transport? Et, sur le projet qui nous occupe ce soir, avez- vous des questions précises? Hervé Dehez : Par exemple, on voit que les RER D et B sont déjà saturés. Et on veut mettre une ligne entre les deux! Je ne vois donc pas comment, comme cela a été dit lors d une dernière réunion, vous allez relier deux tuyaux bouchés. Je ne vois pas comment on peut résoudre le problème. Il y a déjà là un souci. François Nau : Merci de cette précision. Nous allons essayer de répondre à ces trois questions de nature différente, une question sur le débranchement nord, une question sur la desserte d un grand établissement comme un hôpital et une réponse par rapport à la saturation des deux RER qui sont reliés. Nicolas Hanen : Je vais intervenir sur deux points. Les RER D et B sont effectivement saturés dans deux sens : le sens de la pointe, par exemple pour le RER D, il y a beaucoup de monde le matin dans les trains qui viennent de Villiers- le- Bel, Goussainville, Garges- Sarcelles et vont vers Paris, puisque beaucoup de gens qui habitent dans ces secteurs vont travailler à Paris. Dans l autre sens, le matin, il y a un peu de monde dans les trains qui partent de Paris jusqu à Saint- Denis, mais moins après parce que beaucoup moins de gens prennent le train le matin de Paris pour aller vers la Seine- Saint- Denis et le Val- d Oise, c est ce que l on appelle la contre- pointe. Le soir, on observe le 22 novembre 2011 Gonesse 18

19 phénomène inverse, quand beaucoup de monde remonte vers le nord en partant de Paris, les trains sont effectivement très chargés, alors que, dans l autre sens, ils sont beaucoup moins chargés. Regardons maintenant comment se greffe le projet de nouvelle branche du RER D. Le matin, les gens prendront le train par exemple à Garges- Sarcelles ou à Villiers- le- Bel pour aller vers le Parc des Expositions ou vers la nouvelle gare de Gonesse, sur le tronçon Garges- Sarcelles- Villiers- le- Bel (tronçon du RER D). Ils emprunteront des trains qui vont du sud vers le nord, c est- à- dire qui circulent dans le sens inverse de la pointe. Le soir, ce sera le contraire, les gens qui travaillent sur le triangle de Gonesse ou au Parc des Expositions reprendront le RER D dans l autre sens : arrivés à Villiers- le- Bel, ils descendront vers le sud pour rejoindre la gare de Garges- Sarcelles par exemple et ils seront dans des trains moins chargés que ceux qui viennent en sens inverse de Paris. Ce projet va donc effectivement remplir des trains, mais il ne remplira pas les trains qui sont chargés, il remplira ceux qui le sont moins. Concernant le raccordement nord, nous allons passer une présentation complémentaire sur les études que nous avons menées. Pour rappel, c est la desserte du RER D qui va être mise en œuvre à la fin de l année 2013, chaque trait de couleur représentant un train tous les quarts d heure. Fin 2013, un train tous les quarts d heure aura pour terminus Villiers- le- Bel- Gonesse- Arnouville, un autre pour terminus Goussainville et un troisième pour terminus Orry- la- Ville. Si, à cette desserte de fin 2013, on ajoute la nouvelle branche du RER D (diapositive suivante), on voit que les trains au terminus Villiers- le- Bel- Gonesse- Arnouville continueront sur la nouvelle branche et iront au Parc des Expositions. Si on ajoute à cela le raccordement nord (diapositive suivante), cela permettra d ajouter à toute cette desserte des trains supplémentaires venant de Survilliers- Fosses par exemple, l extrémité nord de l Ile- de- France, de desservir Louvres, Goussainville et d aller directement à la nouvelle gare de Gonesse et au Parc des Expositions. Les études sur la régularité auxquelles je faisais référence tout à l heure ont consisté à comparer une situation où il n y a que la nouvelle branche du RER D à la situation précédente où on a à la fois la nouvelle branche et le raccordement nord. Pour comparer, nous faisons des simulations, c est- à- dire qu on simule un incident, par exemple on fait stationner un train un temps anormalement long, 10 minutes au lieu de 1 minute, à la gare de Goussainville ; du coup, le train qui est derrière est retardé, celui qui encore derrière est retardé un petit peu moins, celui encore derrière un petit peu moins, etc. Au bout de quelques trains, l incident sera dissipé et la situation sera redevenue normale. Quand on compare les deux situations, on voit que le temps de retour à la situation normale pour un même incident est plus rapide quand on n a que la nouvelle branche du RER D (diapositive précédente) que quand on a à la fois la nouvelle branche et le raccordement nord. Le Transilien, dans la deuxième partie de la réunion, pourra peut- être compléter cette explication. Entre Goussainville, Villiers- le- Bel et la nouvelle gare, l espèce de triangle a pour conséquence de complexifier l exploitation du RER D et de reporter l irrégularité d une branche du triangle sur l autre, soit en favorisant l amplification du phénomène de perturbation, soit en ne permettant pas sa résorption ou en permettant sa résorption dans 22 novembre 2011 Gonesse 19

20 un délai beaucoup plus long. C est la raison principale expliquée de manière plus détaillée de la façon dont ce raccordement nord complexifierait l exploitation du RER D. Ce que je vous présente ici est indépendant de la desserte et de l organisation que l on peut mettre en place sur d autres branches du RER D, je pense notamment aux branches qui se trouvent dans le sud de l Ile- de- France, en provenance de Melun ou de Malesherbes. Avec des trains venant de Malesherbes fonctionnant différemment, si on comparait une situation comme la précédente avec une desserte identique, mais avec ces trains bleu clair supplémentaires, on aurait de toute façon des résultats différents et des résultats moins bons qu avec cette situation- là. Danielle Gagneur : Merci de la précision. Techniquement, je ne suis pas assez férue, mais comment améliorer cette difficulté d impact? Parce que, vraiment, pour personnes de plus, il y a besoin de réaliser ce raccordement nord. Devant les difficultés que vous avez présentées, y a- t- il des moyens techniques pour les améliorer? Nicolas Hanen : Il y a d autres solutions. S il s avérait que la solution ferroviaire n était pas la plus adaptée aux problématiques tout à fait légitimes de desserte des habitants de Goussainville et du nord du Val- d Oise, d autres solutions peuvent s avérer tout aussi pertinentes, qui sont à l étude. Ma voisine du STIF va vous les détailler. Rebecca Liberman : Je voudrais tout d abord préciser à Madame que la question de la desserte des communes au nord du barreau de Gonesse, les deux gares de Goussainville et la desserte des communes de Louvres, etc. est une problématique que l on regarde avec attention au STIF. Le STIF est organisateur, il étudie les besoins de déplacements et les nouvelles offres de transports en commun à mettre en place. Effectivement, il a bien conscience qu il y a un bassin de population, bassin de populations qui est en plus amené à augmenter, puisqu il y a également, comme on l a vu rapidement sur la carte, des projets de développement urbains. Nous avons demandé collectivement, le STIF se faisant le relais des financeurs du projet et de toutes les collectivités locales, à RFF de poursuivre et d aller au bout de la réflexion de ce raccordement nord. En parallèle de cette réflexion, le STIF examine, dans ce que l on appelle une «étude sectorielle», un bassin beaucoup plus large que le bassin plus restreint qui nous réunit aujourd hui (Plaine de France, Gonesse, Goussainville et Louvres), un territoire beaucoup plus élargi autour de Roissy. L objectif de cette étude, qui est en cours, est de regarder, en mettant bout à bout tous les projets déjà prévus, notamment le BHNS et le barreau de Gonesse, quels seraient les besoins de déplacements qui ne seraient pas satisfaits et qui auraient besoin d être satisfaits par la mise en œuvre de nouveaux projets de transports ou le renforcement des lignes de bus qui existent aujourd hui. Dans le cadre de 22 novembre 2011 Gonesse 20