ÉTUDE TRIMESTRIELLE Direction des Études



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Transcription:

creditfoncierimmobilier.fr ÉTUDE TRIMESTRIELLE Direction des Études 2 e trimestre 215 Point de conjoncture immobilier d entreprise marché locatif RECHUTE DU MARCHÉ LOCATIF AU 1 ER SEMESTRE 215 CONTEXTE ÉCONOMIQUE La défaillance de la Grèce à honorer la créance de la BCE a fait oublier les conditions de quantitative easing, sans précédent, mises en place par l institution pour faire redémarrer le moteur de la croissance partout en Europe. L été 215 s annonce caniculaire, pour l Union européenne, tant on a frôlé le «Grexit» (1). Des indicateurs conjoncturels encourageants Les indicateurs de conjoncture se redressent ou du moins se stabilisent, au premier semestre 215, porteurs d espoir sur l arrivée tant attendue de la reprise. En moyenne, sur le premier trimestre 215, le taux de chômage (2) est en léger recul, à 1,3 % de la population active en France, contre 1,4 % fin 214. La prévision de croissance économique semble mieux orientée : le PIB (3) augmente de,6 % sur les trois premiers mois de 215, après +,1 % au quatrième trimestre 214, soit sa plus forte progression depuis le printemps 213. Cette performance de l économie française tient principalement à l accroissement des dépenses de consommation des ménages (+,9 % au premier trimestre après +,2 %), dont le pouvoir d achat se redresse (+ 1,2 % après,2 %), dans un contexte de baisse du coût de l énergie. Le taux de marge des entreprises (4), fortement dégradé sur longue période, se rétablit également sur les trois premiers mois de 215 (+ 1,5 % après +,7 %). Parmi les facteurs favorables, notons la baisse du taux des cotisations sociales patronales, avec le Pacte de responsabilité, et le relèvement du taux du crédit d impôt pour la compétitivité et l emploi (Cice). Selon l Insee, l acquis de croissance pour 215 (5) atteint désormais,8 %. Un niveau qui crédibilise la prévision de croissance annuelle estimée entre 1, % et 1,2 % pour cette année. Pourtant, une hésitation persiste chez les agents économiques L indicateur de retournement élaboré par l Insee pour l ensemble de l économie illustre bien la fragilité apparente de la situation de la France, laquelle évolue actuellement dans une zone incertaine, qui transparaît aussi dans les enquêtes de ressenti réalisées auprès des principaux agents économiques. La confiance des ménages français est restée stable entre avril et juin 215, après avoir progressé de 8 points entre octobre 214 et avril 215, mais l indicateur demeure en-deçà de la moyenne sur longue période. Plus hésitant, l indicateur du climat des affaires évolue à la hausse ou à la baisse d un mois sur l autre depuis le début de l année. Il est quasi stable en juin 215 ( 1 point à 97 contre 1 en moyenne longue période). INDICATEUR DE RETOURNEMENT FRANCE (Source : Insee, enquêtes de conjoncture.) 1,5 1,,5,,5 1, 1,5 2 21 22 23 24 25 26 27 28 29 21 211 212 213 214 Proche de + 1 : climat conjoncturel favorable. Proche de 1 : climat conjoncturel défavorable. INDICATEUR SYNTHÉTIQUE DE CONFIANCE DES MÉNAGES (Source : Insee.) 11 1 9 8 7 27 28 29 21 211 Données CVS, indicateur normalisé de moyenne 1 et d écart-type 1. 212 213 214 Juillet 215 Juillet 215 (1) Sortie de la Grèce de la zone euro. (2) Au sens du Bureau International du Travail, source Insee publication du 4 juin 215. (3) Produit intérieur brut en volume, source Insee publication du 24 juin 215 pour le premier trimestre. (4) Sociétés non financières, source Insee publication du 24 juin 215 pour le premier trimestre. (5) Niveau de croissance annuelle minimal estimé si la croissance des trois prochains trimestres était nulle.

Point de conjoncture immobilier d entreprise marché locatif BUREAUX ÎLE-DE-FRANCE 215 : trou d air semestriel dans la demande placée Sans être dans une zone de turbulences, l activité locative a subi un véritable trou d air, particulièrement au cours des trois premiers mois de 215, clôturant le premier semestre avec seulement 915 m² de bureaux placés en Île-de-France. Cette contreperformance équivaut à une baisse de 22 % par rapport à la même période de 214, ce volume semestriel étant également en retrait de 2 %, comparé à la moyenne décennale. Sur une année glissante (6), la demande placée de bureaux s établit, ainsi, à 1 918 m² (7). À la clôture du premier semestre, la baisse très significative du volume de signatures locatives sur le segment des grandes et très grandes surfaces explique principalement le fléchissement global de la statistique par rapport à 214. Le segment des surfaces supérieures à 5 m² régresse de 52 % sur un an glissant : 253 5 m² loués au premier semestre 215 contre 522 8 m² un an plus tôt. Tous les secteurs en ont souffert à l exception de Paris Sud. Le recul en volume est bien moins prononcé ( 9 %) sur la location des surfaces de bureaux intermédiaires (entre 1 m² et 5 m²) et le premier semestre 215 est meilleur de 1 % sur les petites et moyennes surfaces proposées en Île-de-France. Le deuxième trimestre 215, avec un peu plus de 53 m² de bureaux placés en Île-de-France, s inscrit en recul de 24 % par rapport à la même époque du deuxième trimestre 214, niveau comparable à celui enregistré en 212. Du côté de l offre immédiate, son niveau demeure historiquement élevé sur la période décennale et repasse à nouveau la barre des 4 m², en remontée de 3 % par rapport au premier semestre 214, soit son niveau atteint fin 214. Au global, le taux moyen francilien de vacance immédiate, approché sur le seul parc locatif privé (8), demeure légèrement au-dessus de 1 %. Le ratio entre l offre immédiatement disponible et la demande placée s accroît plus particulièrement en Deuxième Couronne (le stock y représente 4,5 ans de placement locatif sectoriel), ainsi que dans le Croissant Ouest (plus de 2,5 ans contre 1,5 an). L accroissement du parc comme réponse, pour s adapter à la demande Du côté de la production nouvelle, les volumes demeurent encore importants, dans le but de séduire les investisseurs et capter la demande effective des utilisateurs. Sur la période 213-214 (1), 2 5 m 2 de bureaux ont été autorisés en Île-de-France, dont 1 8 m 2 commencés (11), livraisons qui alimentent les marchés en 215-216 (12). ÉVOLUTION DE L OFFRE IMMÉDIATE EN ÎLE-DE-FRANCE, EXPRIMÉE EN MILLIONS DE M 2 (Source : Crédit Foncier Immobilier, données ImmoStat.) 4,5 4, 3,5 3, 2,5 2, 1,5 22 T2 1,9 23 T2 24 T2 3,2 25 T2 26 T2 2,4 27 T2 28 T2 Ainsi l adaptation au marché se réalise-t-elle par accroissement constant du parc immobilier tertiaire francilien, pourtant déjà au premier rang européen, avec 53 m 2. Ce paradoxe élude la question de l obsolescence du stock vacant, qui culmine aujourd hui à un niveau équivalent à celui de 1994, au pire de la crise. Pour autant, la production de bureaux en blanc, qui reste risquée, demeure contenue, y compris sur les pôles tertiaires phares, tant les paramètres de l offre et de la demande peuvent évoluer dans l intervalle du cycle de construction. Et, dans l ancien, les utilisateurs, même sous bail ferme, se montrent de plus en plus volages, contraignant les bailleurs à adopter une démarche proactive de fidélisation vis-à-vis de leurs locataires, pendant les baux en cours, parfois des années avant leur échéance. 3,2 29 T2 3,6 21 T2 211 T2 3,6 212 T2 213 T2 + 3 % (9) 3,89 4,1 OFFRE IMMÉDIATE EN ÎLE-DE-FRANCE, EXPRIMÉE EN ANNÉES DE PLACEMENT (Source : Crédit Foncier Immobilier, données ImmoStat.) Paris La Défense Croissant Ouest Première Couronne Deuxième Couronne 1,4 1,1 1,57 2,1 2,45 2,59 2,75 2,39 3,56 Au T2 215 Au T2 214 Offre immédiate rapportée à la demande placée annuelle sur un an glissant, du troisième trimestre 214 au deuxième trimestre 215 et du troisième trimestre 213 au deuxième trimestre 214. 214 T2 215 T2 4,52 (6) Du troisième trimestre 214 au deuxième trimestre 215. (7) Source Immostat. (8) Parc locatif privé à l exclusion des locaux à usage de bureaux occupés par des propriétaires-occupants. (9) Variation entre le deuxième trimestre 215 et le deuxième trimestre 214. (1) Pour tenir compte du cycle de production usuel de deux ans. (11) Source : Sit@del2, en surface de plancher, résultats en date de prise en compte. (12) Source Orie estimation 213 du parc de bureaux : 52 85 m². ÉTUDE DE CRÉDIT FONCIER IMMOBILIER 2 E TRIMESTRE 215 2

RECHUTE DU MARCHÉ LOCATIF AU 1 ER SEMESTRE 215 LES 1 PLUS IMPORTANTES TRANSACTIONS LOCATIVES BUREAUX ANNONCÉES AU 1 ER SEMESTRE 215 Locataire Surface (m²) Localisation Adresse/Nom de l immeuble Durée d engagement du bail commercial ENGIE 88 La Défense (92) Tours T1 et T2 12 ans (renouvellement) SAINT-GOBAIN 49 La Défense (92) Tour M2 (à construire) N.C. EDF 2 Lyon 7 e 75 rue de Gerland 12 ans fermes INFOPRO DIGITAL 17 Antony La Grande Halle, 1 place du Général-de-Gaulle 9 ans fermes PSA PEUGEOT CITROËN SA 16 2 Rueil-Malmaison 7 rue Henri Sainte-Claire Deville N.C. SNCF RÉSEAU 14 5 Saint-Denis Art & Fact 2., 128 rue du Landy N.C. AIR LIQUIDE SA (SIÈGE) 14 1 Champigny-sur-Marne Le Coruscant, 57 avenue Carnot 7 ans CS SYSTÈMES D INFORMATION 12 3 Le Plessis-Robinson Le 22 Galilée N.C. RICHEMONT HOLDING 12 Paris 9 e 33 rue Lafayette 9 ans WEBEDIA 12 Levallois-Perret 1 rue Paul-Vaillant-Couturier N.C. Des loyers tertiaires réels toujours challengés Le loyer facial moyen en Île-de-France augmente très légèrement à 316 /m² utile/an au deuxième trimestre 215, en hausse de 4,48 % par rapport au deuxième trimestre 214 et de moins de 1 % en variation trimestrielle. Ce n est qu une apparence, car sur un marché de moins en moins transparent, la pression baissière sur les loyers réels affecte plus particulièrement les secteurs périphériques offreurs. La sécurisation du flux de revenu, nécessaire pour servir du rendement mais aussi pour revendre un actif, demeure la priorité absolue des bailleurs face à des locataires décomplexés qui systématisent la renégociation des baux en cours, sans même attendre leur renouvellement. Rappelons les écarts mesurés lors de l analyse des baux commerciaux les plus récents étudiés par Crédit Foncier Expertise (pour les bureaux d une surface supérieure à 1 m²). DEMANDE PLACÉE EN ÎLE-DE-FRANCE EN M 2 (Source : Crédit Foncier Immobilier, données ImmoStat.) 1 er semestre 215 : 915 m 2 de bureaux placés en Île-de-France 3 2 8 2 6 2 4 2 2 2 1 8 1 6 1 4 1 2 1 8 6 4 2 22 % SUR UN AN GLISSANT 2 % PAR RÉFÉRENCE À LA MOYENNE DÉCENNALE 21 22 23 24 25 26 27 28 29 21 211 212 213 214 215 2 1,8 T1 T2 T3 T3 Prévision basse Prévision haute DÉCOTE CALCULÉE ENTRE LOYERS FACIAUX ET LOCATIFS RÉELS (Source : Direction des Études, Crédit Foncier Immobilier. Carte réalisée avec Cartes & Données Articque.) LILLE 6 % à 25 % IDF 6 % à 3 % PARIS 12 % à 17 % GRAND EST (13) 3 % à 13 % CROISSANT OUEST 6 % à 3 % 1 re COURONNE 8 % à 14 % LA DÉFENSE 12 % à 3 % PARIS 12 % à 17 % LYON 8 % à 22 % 2 e COURONNE 8 % à 15 % MARSEILLE 7 % à 16 % (13) Nancy, Metz et Strasbourg. 3 ÉTUDE DE CRÉDIT FONCIER IMMOBILIER 2 E TRIMESTRE 215

Point de conjoncture immobilier d entreprise marché locatif LYON Le deuxième marché tertiaire national chute de 31 % sur un an au premier semestre 215 (14) Deuxième marché tertiaire au plan national avec 243 m² de bureaux commercialisés en 214, la métropole lyonnaise confirme un fort repli de son activité locative au premier semestre 215. VENTILATION DE LA DEMANDE PLACÉE PAR ÉTAT DES LOCAUX SUR L AGGLOMÉRATION LYONNAISE (Source : Immostat.) 16 14 12 1 8 74 m² y ont été commercialisés, contre 18 1 m² un an plus tôt ( 31 %), à la même époque. Les bureaux de seconde main représentent 6 % de la demande placée, la part du locatif neuf représentant un tiers de la location au global sur le semestre, et la vente à utilisateurs 18 %. Le secteur de La Part-Dieu s inscrit logiquement à la première place des volumes commercialisés avec 14 59 m² loués au premier semestre, suivi de Villeurbanne/ Carré de Soie (14 6 m²) et de Grand Lyon Est (1 554 m²). 6 4 2 S1 214 S1 215 S1 214 S1 215 S1 214 S1 215 BUREAUX ACTIVITÉ LOGISTIQUE Ancien Neuf Comme en Île-de-France, le marché lyonnais souffre de l atonie du segment des grandes transactions locatives (celui des surfaces supérieures à 5 m²) au cours des six premiers mois de 215, alors qu il avait largement contribué à son dynamisme les années précédentes. Sur l agglomération, le flot de livraisons prévisionnelles atteignait environ 24 m² à fin mars, dont environ 3 % restent à précommercialiser. Conséquence d une activité en demi-teinte, le volume d offre immédiate, environ 37 m² au premier trimestre, est reparti à la hausse depuis le début de l année, pour représenter environ un an et demi de placement locatif, stock qui s accroît essentiellement de bureaux anciens. (14) Source : Cecimobs premier semestre 215. ÉTUDE DE CRÉDIT FONCIER IMMOBILIER 2 E TRIMESTRE 215 4

RECHUTE DU MARCHÉ LOCATIF AU 1 ER SEMESTRE 215 LILLE Le marché tertiaire bien orienté, malgré un deuxième trimestre bien moins dynamique (15) Avec 59 6 m² placés sur la métropole lilloise au premier semestre 215 contre 52 7 m² au premier semestre 214, le marché des bureaux reste bien orienté (+13 %), même si le deuxième trimestre se révèle bien moins dynamique (25 331 m² ; 15 % par rapport au score trimestriel moyen des cinq dernières années), alors que le premier trimestre avait surperformé (+16 % par comparaison avec la moyenne quinquennale (29 6 m²). Sur le segment du neuf, 15 5 m² ont été placés au premier semestre (26 % du total commercialisé), part en progression par rapport au début de l année (17 %), mais aussi par rapport à la même période de 214 (12 4 m²). Le niveau de l offre disponible rapidement, faible sur les pôles les plus établis comme Euralille, limitera la perspective de placement locatif mais pourrait profiter à des pôles alternatifs tels Les Grands Boulevards ou Villeneuve d Ascq. ÉVOLUTION DE LA DEMANDE PLACÉE TRIMESTRIELLE SUR LA MÉTROPOLE LILLOISE (Source : CCI Grand Lille OObservatoire du marché des bureaux de la métropole lilloise.) 4 35 3 25 2 15 1 5 27 272 26 26 17 197 23 368 33 536 15 89 34 37 28 428 25 331 15 679 17 727 1 75 9 652 5 879 2 892 T2 214 T3 214 T4 214 T1 215 T2 215 Bureaux seconde main Bureaux neufs RÉPARTITION DE LA DEMANDE PLACÉE SUR LA MÉTROPOLE LILLOISE AU DEUXIÈME TRIMESTRE 215 (Source : Observatoire du marché des bureaux de la métropole lilloise.) BUREAUX SECONDE MAIN : 15 679 m 2 BUREAUX NEUFS : 9 652 m 2 2 % 21 % 28 % 12 % 15 % 11 % 11 % Roubaix-Tourcoing Grands Boulevards Rocade Nord-Ouest Euralille Lille Autres secteurs Villeneuve-d'Ascq 48 % 42 % 1 % Villeneuve-d'Ascq Lille Grands Boulevards COMMERCES L e-commerce continue son ascension Selon la Confédération européenne (16), la France se hisse au troisième rang de l e-commerce en Europe, derrière la Grande- Bretagne et dans le sillage de l Allemagne. 57 MdE ont été engrangés par le commerce en ligne sur l année 214, chiffre d affaires global en hausse de 11 % sur un an et de près de 3 % en l espace de deux ans. Bien qu en croissance exponentielle depuis 25, l e-commerce ne représente, pour l heure, que 9 % du commerce de détail hors alimentaire (17). S érigeant progressivement en concurrent redoutable de la grande distribution classique, l offre du commerce sur internet propose désormais un référencement de produits sans égal pour le consommateur. La dernière étude de la Fevad révèle même que l internaute dispose d un choix de sites internet qui s est encore étoffé : pas moins de 157 3 portails marchands tricolores sur la toile (+ 2 sites en 214, soit +14 %). Autant dire que l heure n est pas encore à la concentration, mais en l occurrence au développement du multicanal pour les retailers, en vue d une meilleure captation commerciale. (15) Source : Observatoire du marché des bureaux de la Métropole lilloise. (16) Source : E-commerce Europe. Bilan 214. (17) Source : Fevad Insee. 5 ÉTUDE DE CRÉDIT FONCIER IMMOBILIER 2 E TRIMESTRE 215

Point de conjoncture immobilier d entreprise marché locatif Crise oblige, le panier unitaire moyen des achats en ligne a reculé de 4 % en 214, à 81 e. Mais cette baisse a été compensée par un nombre de transactions annuel supérieur de 15 % et une augmentation constante du nombre de clients sur la toile. La baisse constante du panier moyen internet n est donc pas un signe de faiblesse de l e-commerce, mais au contraire le révélateur de sa banalisation. ÉVOLUTION DU CHIFFRE D AFFAIRES DE L E-COMMERCE EN MDE (Source : ice/fevad.) 7 6 5 Finalement, les fondamentaux du commerce restent les mêmes, qu il soit physique ou en ligne : la problématique de l emplacement (sur la toile ou en pied d immeuble), qui passe aussi par un bon référencement (autant publicitaire que lié à la bonne gestion des flux de produits pour répondre aux attentes du client) ; la nécessité de flux denses pour capter les clients potentiels. 4 3 2 1 25 26 27 28 29 21 211 212 213 214 Estim. 215 L activité du commerce de détail spécialisé (18) toujours dans le négatif Selon la Fédération Procos, au cours des cinq premiers mois de 215, l activité du commerce spécialisé s inscrit en recul de 1,1 % ( 2 % en mai 215) par rapport à la même période de 214. L évolution reste contrastée selon les lieux de commerce, mais aussi selon les secteurs d activité. Comparativement, elle est de meilleure tenue pour les moyennes surfaces de périphérie (,3 % sur un an), particulièrement sur les secteurs de l équipement de la personne et de la maison. Pour les commerces de centre-ville, on observe une plus forte régression ( 2,8 %), alors que les boutiques en galerie marchande continuent de perdre du terrain et subissent la plus importante baisse de chiffre d affaires. PANEL PROCOS ÉVOLUTION PAR SEGMENT DU COMMERCE SPÉCIALISÉ CUMUL 5 MOIS À MAI 215 EN POURCENTAGE (Source : Fédération Procos.),,5 1, 1,5 Grands magasins spécialisés périphérie,3 % Boutiques CC périphérie,7 % Total périphérie,5 % Boutiques rue centre-ville Boutiques centre com. centre-ville Total centre-ville Le petit commerce physique souffre davantage de l avènement de l e-commerce car il doit couvrir un certain nombre de charges fixes, sans toujours bénéficier d un flux de chalands suffisant (emplacement commercial secondaire). 2, 2,5 2,2 % 2,3 % 2,2 % Ainsi fragilisé, il n en est que plus exposé à la concurrence du commerce de périphérie, du moins dans les villes qui ne présentent pas une profondeur du marché retail suffisante pour alimenter à la fois l activité commerçante du centre-ville et des centres commerciaux de la proche périphérie. ÉVOLUTION DU TAUX MOYEN DE VACANCE COMMERCIALE EN CENTRE-VILLE, SELON LA POPULATION DE L UNITÉ URBAINE DE RÉFÉRENCE EN POURCENTAGE (Source : Codata, retraitements Procos.) 12 C est dans ce contexte que l Observatoire de la vacance commerciale Procos confirme, dans sa dernière étude, une nouvelle progression de la vacance en 214, mesurée à 8,5 % contre 7,8 % en 213 et 7,2 % en 212. Comme l illustre le graphique ci-contre, l analyse de l Observatoire confirme une situation contrastée, qui s accentue en période de consommation molle et avec le phénomène de métropolisation. Les plus grandes villes françaises sont davantage épargnées : 22 centres-villes, sur le panel total de 2, soit 11 %, enregistrent encore un taux de vacance inférieur à 5 % en 214, tandis qu un tiers des centres-villes sont confrontés à un taux de vacance commercial supérieur à 1 % sur la même période. 1 8 6 4 2 < 5 5 à 1 21 213 214 1 à 25 25 à 5 > 5 (18) Source : Fédération Procos panel mensuel mai 215 représentant 5 enseignes interrogées sur leurs performances dans 5 pôles de référence situés dans 15 agglomérations. ÉTUDE DE CRÉDIT FONCIER IMMOBILIER 2 E TRIMESTRE 215 6

RECHUTE DU MARCHÉ LOCATIF AU 1 ER SEMESTRE 215 L érosion lente du modèle des centres commerciaux Selon le CNCC (19), la fréquentation des centres commerciaux aura été relativement stable sur l année 214 (,1 % par rapport à 213), l indice mensuel repassant dans le positif en juin 215 (+ 1,7 %) après,9 % en avril. L indice de performance de mai 215 s affiche quant à lui en retrait de 4,1 %. Néanmoins, l analyse sur longue période, réalisée par la Fédération Procos, conclut globalement à une décroissance de la fréquentation pour ce format de commerce sur les sept dernières années, en raison, principalement, de la montée en puissance exponentielle de l e-commerce. Au sein même de ce marché d acteurs spécialisés, seuls les formats XXL, situés dans une zone de chalandise importante, les plus récents ou repensés entièrement pour s adapter aux nouvelles exigences des consommateurs, tirent leur épingle du jeu. La réussite des nouveaux formats n est pour autant jamais totalement acquise d avance, le cas des centres commerciaux de la Vache Noire ou Okabé, en Île-de-France, l illustrant parfaitement, tant les raisons de performances décevantes peuvent être multiples. LOGISTIQUE ET LOCAUX D ACTIVITÉS EN PROGRESSION Au niveau national, l activité locative a bien démarré en 215 sur le segment de la logistique, surperformant au niveau de la dorsale Nord-Sud comparativement, il faut bien le dire, à un premier semestre 214 qui s était révélé particulièrement maussade. Selon ImmoStat, en Île-de-France, la demande placée des entrepôts (2) est en hausse de près de 15 % au premier semestre 215, sur un an glissant (481 747 m² contre 42 874 m² au premier semestre 214). En régions, l activité locative sur ce segment serait quasi stable sur un an (+ 2 %), s établissant à 736 48 m² sur les six premiers mois de 215, contre 719 3 m² (21). Sur l agglomération lyonnaise, un volume locatif de 18 5 m² d entrepôts logistiques a été acté au premier semestre 215 (22), activité réalisée pour l essentiel en début d année, en hausse de 13 % sur un an glissant (95 7 m² logistiques placés au premier semestre 214). 62 % de cette demande se sont concentrés sur les actifs neufs (67 5 m²), loués au premier trimestre 215, l Est lyonnais totalisant à lui seul 59 3 m² grâce à une transaction d envergure. Au total, France entière, 24 transactions locatives d entrepôts de plus de 1 m² sont recensées sur les trois premiers mois. (19) Conseil National des Centres Commerciaux. (2) La demande placée des entrepôts correspond à l ensemble des locations ou ventes à l occupant (par opposition aux ventes à investisseur) portant sur des entrepôts de plus de 5 m² en Île-de-France et de plus de 1 m² pour le reste de le France. Elle est exprimée en mètres carrés de surface utile. Sont comptabilisés : 1. les locaux qui répondent aux critères définis pour les entrepôts de classes A et B ; 2. les entrepôts frigorifiques ; 3. les messageries. (21) Source ImmoStat. (22) Source : Cecimobs premier semestre 215. 7 ÉTUDE DE CRÉDIT FONCIER IMMOBILIER 2 E TRIMESTRE 215

Crédit Foncier Immobilier accompagne les grands propriétaires, professionnels de l immobilier, établissements financiers et particuliers, dans leurs projets immobiliers et la valorisation de leur patrimoine. CONTACTS CRÉDIT FONCIER IMMOBILIER CONSEIL, EXPERTISE ET ÉTUDE Anne-Marguerite Gascard, directeur général Tél. : 1 57 44 58 5 anne-marguerite.gascard@creditfoncierimmobilier.fr ÉTUDES Emmanuel Ducasse, directeur Tél. : 1 57 44 85 2 emmanuel.ducasse@creditfoncierimmobilier.fr CONSEIL & AUDIT Sébastien Boussuge, directeur Tél. : 1 57 44 58 7 sebastien.boussuge@creditfoncierimmobilier.fr CRÉDIT FONCIER IMMOBILIER EXPERTISE Philippe Taravella, directeur général Tél. : 1 57 44 58 1 philippe.taravella@creditfoncierimmobilier.fr CRÉDIT FONCIER IMMOBILIER ESTIMATION Richard Walter, directeur général Tél. : 1 57 44 86 1 richard.walter@creditfoncierimmobilier.fr COMMERCIALISATION Olivier Boussard, directeur général délégué Tél. : 1 57 44 58 3 olivier.boussard@creditfoncierimmobilier.fr CAPITAL MARKETS Gilles Pruvost, directeur Tél. : 1 57 44 58 11 gilles.pruvost@creditfoncierimmobilier.fr BUREAUX Olivier Boussard, directeur général délégué Tél. : 1 57 44 58 3 olivier.boussard@creditfoncierimmobilier.fr RÉSIDENTIEL Nicolas de Bucy, directeur Tél. : 1 5744 58 4 nicolas.debucy@creditfoncierimmobilier.fr Grégory Moreaux, directeur adjoint Tél. : 1 5744 58 41 gregory.moreaux@creditfoncierimmobilier.fr GESTION & LOCATION Laurence Regimbart Tél. : 1 57 44 58 16 laurence.regimbart@creditfoncierimmobilier.fr LILLE ROUEN PARIS NANCY RENNES TOURS DIJON NANTES LYON BORDEAUX CHAMBÉRY 15 IMPLANTATIONS, AUTANT DE MARQUES D ATTENTION Toutes nos études de marché locales sont consultables sur : www.marche-immo.fr TOULOUSE MONTPELLIER MARSEILLE NICE Toute référence, reproduction ou diffusion, totale ou partielle, du présent document et des informations qui y figurent, vis-à-vis de tiers, quels qu ils soient, est interdite sauf accord préalable de Crédit Foncier Immobilier. La présente étude représente la vision de Crédit Foncier Immobilier sur le marché spécifique abordé et selon les informations disponibles à la date de rédaction. Notre responsabilité ne saurait être engagée en aucune manière en cas de pertes, dommages, coûts ou dépenses subis suite à l utilisation de ces informations. Crédit Foncier Immobilier siège social : 19 rue des Capucines 752 Paris. RCS Paris 45 244 492. Conception-réalisation :.