Compte-rendu Séminaires 2014 Programme de résidences d artistes en maternelle. Que disent les enfants-élèves de la résidence d artiste?



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Transcription:

2 Cmpte-rendu Séminaires 2014 Prgramme de résidences d artistes en maternelle Que disent les enfants-élèves de la résidence d artiste? 1 à partir de la pratique artistique Recherche-actin accmpagnant le prjet cartable d Eurpe 2. Vendredis 14 et 21 nvembre 2014 Les Subsistances Lyn Ces séminaire nt été rganisés par Enfance, Art et Langages et la Directin des Services Départementaux de l Educatin Natinale du Rhône pur le dispsitif Résidences d artistes en maternelle. Avec le sutien de l Unin Eurpéenne dans le cadre du prjet cartable d Eurpe 2 prgramme pur l éducatin et la frmatin tut au lng de la vie - Cmenius Regi.

2 1. Les séminaires EAL/DSDEN CONTEXTE Les Résidences d artistes en maternelle nt participé entre 2011 et 2013 au prjet eurpéen cartable d Eurpe 1 (prgramme Cmenius Regi pur l Educatin et la Frmatin tut au lng de la vie). Ce prjet liait les Villes de Lyn via EAL et de La Luvière (Belgique) via le Centre Dramatique de Wallnie pur l Enfance et la Jeunesse. Les partenaires se snt intéressés à l évaluatin en éducatin artistique et culturelle à partir de leur expérience de résidences d artistes, d art à l écle. Ils nt abrdé diverses questins : cmment évaluer l éducatin artistique et culturelle? Quelles en snt les particularités? Quels snt les impacts des résidences d artistes sur les élèves et sur les adultes qui les encadrent? Une publicatin papier et un film nt retracé ce cheminement. Ces dcuments reflètent la diversité des pints de vue et des analyses des différents acteurs des résidences d artistes et des chercheurs qui les nt accmpagnés. En savir plus : http://cartabledeurpe.ver-blg.cm/ Cnsulter la revue : http://www.eal.lyn.fr/enfance/sectins/fr/des_artistes_a_la_ma/dcuments_en_ligne/?aindex=13 Cnsulter le film : https://www.yutube.cm/watch?v=_l42zdvqgqi S est engagé depuis septembre 2013 et jusqu en juillet 2015 un nuvel échange cartable d Eurpe 2, prlngeant les réflexins sur l évaluatin par un dialgue centré sur les langages des arts et des cultures : l expressin sensible et le langage verbal, prenant en cmpte ntamment la parle des enfants. Les cmptes-rendus des séminaires de l année 2013-2014 snt en ligne : www.eal.lyn.fr OBJECTIFS Les séminaires 2014-2015 pursuivent la recherche sur les langages. Après avir cherché à définir ensemble les cnturs du champ d bservatin «la dimensin sensible bservée chez les élèves au curs des résidences d artistes», nus nus intéressns cette année à la parle des enfants à partir de pratiques testées dans certaines écles avec les artistes. Ces travaux devraient nus permettre de mieux cmprendre cmment les enfants évaluent eux-mêmes les expériences esthétiques qu ils vivent et cmment les adultes cnstruisent des séquences de délibératin sur les valeurs avec les enfants. PUBLIC Ce séminaire s adresse à l ensemble des acteurs des résidences d artistes en maternelle de l année 2014-2015 : artistes, équipes enseignantes, ATSEM, IEN et cnseillers pédaggiques, équipe de recherche ESPÉ-Université Lyn1, structures culturelles partenaires. PILOTAGE Cette jurnée a été rganisée par un grupe de travail cmpsé de Rbert Girerd (IEN circnscriptin Lyn 5 ème ), Jean Paul Filid (anthrplgue et chercheur asscié) et Christine Blze (directrice du Centre ressurces EAL).

3 2. Dérulé des deux jurnées de séminaire 14 nvembre : écles Gare d Eau (9 ème ), Les Dahlias (9 ème ), Saint Exupéry (3 ème ), Luis Pasteur (8 ème ). 21 nvembre : écles Les Fugères (9 ème ), Gilbert Dru (7 ème ), les Eglantines (9 ème ), Marie Brdas (8 ème ). Les séminaires de nvembre s inscrivaient dans la 4 ème année de recherche dans le cadre du prjet eurpéen. Ils se snt structurés autur de quelques interventins ciblées d acteurs cncernés par la réflexin sur la parle des enfants (artistes, cnseillers pédaggiques, chercheurs ) et d ateliers participatifs par petits grupes, permettant de prlnger les débats à partir des pratiques de chacun. Enfance, Art et langages et la DSDEN remercient l ensemble des participants pur leur présence. Le 14 nvembre, 39 persnnes nt participé au séminaire, parmi lesquelles 18 enseignants et directeurs d écle, 12 ATSEM, 4 artistes, 1 étudiante en anthrplgie, 1 chercheur, 1 IEN, 1 membre de l ENSBA. Le 21 nvembre, 45 persnnes nt été recensées, parmi lesquelles 20 enseignants et directeurs d écle, 10 ATSEM, 7 artistes, 1 étudiante en anthrplgie, 1 chercheur, 1 IEN, 1 Missin de cpératin culturelle, 1 respnsable de secteur VdL, 1 partenaire culturel le CRR. RAPPEL DU PROGRAMME : 13h30 : Accueil café, thé. 14h-14h30 : Intrductin par Rbert Girerd, IEN Lyn 5 ème et Christine Blze, directrice EAL. 14h30 15h : Présentatin d une expérimentatin de recueil de la parle de l enfant, par Julie Lefebvre, artiste en résidence à l écle maternelle Les Dahlias. 15h-15h20 : «Langue, parle et parable», par Jean Paul Filid, enseignant-chercheur à l ESPE. 15h20 16h30 : Travail en ateliers. Analyse et cnfrntatin. 16h 40 17h : Restitutin des ateliers par les animateurs. 17h : Clôture du séminaire

4 3. Synthèse des échanges et expériences INTRODUCTION Mt d accueil de Christine Blze et présentatin des participants. Rbert GIRERD, IEN de Sainte Fy lès Lyn, Francheville et Lyn 5 ème, remercie Claudine Ptk de l avir cnduit à lui succéder au piltage d Enfance, Art et Langages. Il retruve là des centres d intérêt qui lui snt chers et qu il a déjà eu l ccasin de dévelpper : prjets artistiques, prjets culturels et prjets à dimensin internatinale. Pur EAL, Rbert Girerd précise vulir pursuivre tutes les actins engagées et s investir autant que qu il peut. Valriser ce qui est fait dans ce dispsitif à tus les niveaux / écles département, Intégrer EAL dans le paysage des écles, des circnscriptins et des frmateurs Pur cela ; Mise en place d un accmpagnement par les circnscriptins avec les CPC ; une première réunin s et déjà tenue, des axes de travail snt élabrés. Mise en place d un accmpagnement départemental par les CPD ; une réunin est prévue en janvier, ils nt les prjets écrits par chaque résidences et vnt les analyser pur mieux accmpagner les équipes. EAL ne dit pas être un dispsitif à part, il dit truver sa place dans le paysage de l éducatin artistique à l écle. Nus smmes à l écle et des textes ntamment la dernière circulaire sur l éducatin artistique dit guider ns engagements ; Rbert Girerd insiste sur quelques pints qui lui semblent cardinaux dans le dmaine de l éducatin artistique et culturelle : La questin, essentielle, du parcurs de l élève, à laquelle les équipes divent être attentives La rencntre avec l artiste, les œuvres et la pratique, qui représentent les tris piliers de l éducatin artistique La ntin de prjet et du cadre qui l accmpagne La questin des traces que l n laisse à l enfant, de leurs supprts La questin de l acquisitin des cmpétences par rapprt au scle cmmun Dans ce cadre l évaluatin est une mise en valeurs et elle est au service d apprentissages réussis par tus. Les plus-values de l éducatin artistique, cmme elles snt présentées dans cartable d Eurpe semblent fndamentales pur l éducatin de la persnne qu est l enfant. Rbert Girerd suhaite que ntre travail s inscrive dans cette perspective. EAL ne dit pas être un dispsitif à part, mais dit busculer les chses par sn activité intense. Citatin de Xavier Dlan à Cannes en 2014 : «Tut est pssible à qui rêve, se, travaille et n abandnne jamais» Christine BOLZE situe la thématique de travail des séminaires 2014-2015. Ces quatre séminaires Ils s inscrivent dans la recherche-actin cnduite dans le prjet cartable d Eurpe depuis 2011. Au tut début nus nus smmes intéressés la questin de l évaluatin des prjets artistiques et culturels. Cncernant l évaluatin, deux dimensins nt été retenues : Evaluer c est délibérer sur les valeurs, c'est-à-dire échanger, cnfrnter les avis, partager les intentins et les résultats

5 L évaluatin est un prcessus suvent implicite qui permet de décider de la trajectire de ses gestes. Nus avns d emblée écarté les dimensins de ntatin, de jugement, de sanctin de l évaluatin. Deux éléments nt alrs émergé de cette réflexin : le sensible et la parle des enfants. Le sensible abrdé en 2013-14 et qui a permis de faire émerger particulièrement : La questin de la présence de l enfant au sein de l atelier, à travers le langage crprel. Le sens renvie aussi bien à la directin, à la significatin, à la perceptin. Il est pssible d éduquer au sensible La parle des enfants, abrdée sur l année 2014-2015, qui fait dnc l bjet des deux séminaires de nvembre : cmment susciter la parle des enfants, peut-n l entendre et l écuter? Cmment recueillir cette parle? En janvier, deux autres séminaires pursuivrnt cette réflexin. PRESENTATION D UNE EXPERIMENTATION DE LA PAROLE DE L ENFANT, par Julie Lefebvre, artiste en résidence à l écle maternelle Les Dahlias Lrs des deux séminaires (14 et 21 nvembre), Julie Lefebvre, chrégraphe Cie La Fabrique Fastidieuse en résidence pur la trisième année à l Ecle maternelle Les Dahlias (Lyn 9 ème ), a diffusé deux vidés témignant de sa prpre expérience de recueil de la parle des enfants. «Dans le cadre de ma résidence, je travaille autur de l'imprvisatin, de la cmpsitin instantanée. Je prpse aux enfants des cadres d imprvisatin, des partitins liées à des espaces, des matières, des bjets. Chacun devient interprète et auteur de sa danse, une danse singulière. Nus reprduisns et faisns évluer les partitins au fil des séances, des répétitins purrait-n dire, à l'aune de ns expériences successives d'un même dispsitif. Les qualités de muvement s'affinent, les gûts aussi, chacun ayant plus u mins de plaisir à "faire juer" telle u telle imprvisatin, seuls et cllectivement. Ce travail est le même que celui cnduit au sein de la cmpagnie que je c-dirige : la Fabrique Fastidieuse. Nus écrivns des danses, qui fernt "chrégraphie" (au terme de prcessus de créatin assez lngs) à partir d'imprvisatins liées aux enjeux (physiques, thématiques, scéngraphiques...) de la pièce à venir. Je nte dnc dans mn travail et dans celui mené à l'écle, l'imprtance de la parle, cmme un des myens de "dépser l'expérience", pur abrder l'expérience suivante en ayant frmulé des sensatins, des bservatins, des jugements. Afin que le travail se sédimente peu à peu, pur amener chacun à une écriture singulière, épruvée et ressemblante. J'incite dnc les enfants, quand l'humeur cllective est prpice à livrer une impressin persnnelle sur ce qu'ils viennent de faire, de vivre. Dans un cadre plus u mins frmel, plus u mins ritualisé. J'utilise tujurs la même questin cmme déclencheur : "Est-ce que quelqu'un a quelque chse à dire?" j'essaie de ne pas prjeter d'attentes et je filme discrètement ce qui se passe.» Parfis la parle se libère, parfis nn, parfis elle délire et d'autres fis, elle récite..." Les participants nt alrs pu bserver une expérimentatin d échanges avec les enfants, ce que cela prduit, interrge. Ce témignage n a pas vcatin à mdéliser une pratique mais à permettre le débat et les questinnements entre les différents acteurs des résidences afin que chacun sit plus à même d élabrer ses prpres prcessus pur susciter la parle de l enfant sur ses pratiques artistiques en fnctins des cntextes rencntrés.

6 LANGUE, PAROLE ET PARABOLE, par Jean-Paul Filid, chercheur Le langage, faculté de tus les êtres humains, se distinguent de la langue, qui est plus spécifique. Elle représente en effet le cde que les sciétés nt inventé pur utiliser le langage. La parle, elle, est encre plus spécifique : c est une manière d utiliser la langue, d ù une multiplicité de parles différentes. La langue est dnc une cnventin, au caractère cllectif et scial ; elle est née pur permettre aux gens de se cmprendre, dans le cadre d une relatin sciale. La parle au cntraire a une dimensin singulière et individuelle. Quelle place a alrs la singularité au sein d un système cnventinnel? Suvent n bserve une tensin entre la cnventin de la langue, et la singularité que chacun veut exprimer. Mais l institutin et la sciété attendent que le singulier tende vers le cnventinnel : suvent, par exemple, quand les enfants parlent tus en même temps, les adultes freinent cette émergence de singularités en leur demandant d arrêter. Purtant, la singularité peut exister tut en respectant le cadre cnventinnel. La crrectin est un élément imprtant, ntamment dans le cadre sclaire : c est presque une bsessin prfessinnelle de l enseignant, qui suvent cupe l enfant afin de reprendre ses erreurs. Le fil de pensée est rmpu, il n est pas certain que l enfant puisse ensuite reprendre le curs de sa pensée. Et si nus revenns au mt parle, il prvient du grec parable, qui désigne un récit allégrique destiné à faire cmprendre un discurs, vire un cntenu d enseignement. Ainsi, cuper la parle reviendrait à interrmpre le récit. Mais, rapprté aux situatins éducatives, si l n cnsidère que la parle de l enfant-élève ne dit pas être interrmpue, jusqu ù et jusqu à quand la laisset-n exister? Et dans le cntexte des résidences artistiques, qu attend-n de la parle d enfants qui s exprimeraient sur les? Attend-n un récit cnsistant? Des émtins? Un vcabulaire artistique? ATELIERS ET RESTITUTION 8 ateliers de recherche-actin nt été menés les 14 et 21 nvembre afin de débattre sur les prblématiques liées au recueil de la parle des enfants dans le cadre des résidences d artistes. Les séances nt été rganisées en deux temps : TEMPS 1 : partant du cnstat qu rganiser un temps de parle pur l enfant n est pas aisé, les ateliers nt mis en lumière les bstacles divers auxquels se heurtent artistes, enseignants, ATSEM dans la cnduite du recueil de la parle, au regard des expériences de chacun. TEMPS 2 : les participants nt ensuite fait l inventaire d un certain nmbre d idée et de pratiques testées u à expériementer, permettant de favriser l expressin de l enfant (dispsitifs, cadre, attitude ) sur sa pratique artistique. Ces éléments snt des pistes de travail cncrètes pur les résidences d artistes.

7 Répartitin des ateliers : Date Ecle Animateur 14 nvembre Gare d eau Jean-Paul Filid 14 nvembre Les Dahlias Anaïs Lavt 14 nvembre Saint Exupéry Christine Blze 14 nvembre Luis Pasteur Rbert Girerd 21 nvembre Les Eglantines Anne Freyssenet et Anaïs Lavt 21 nvembre Gilbert Dru Christine Blze 21 nvembre Marie Brdas Rbert Girerd 21 nvembre Les Fugères Jean-Paul Filid Snt ici retranscrits l ensemble des prpsitins et des enjeux qui nt pu être entendus lrs des deux séminaires, suvent à plusieurs reprises. OBSTACLESS DANS L ORGANISATION ET LE RECUEIL DE LA PAROLE DES ENFANTS SUR LEURS PRATIQUES ARTISTIQUES DANS LE CADRE DES RESIDENCES D ARTISTE Obstacle relatifs au cadre de l écle : Il existe peu de temps de parle libre à l écle car il s agit d un cadre sclaire cntraint. Les équipes nt dnc des difficultés à accrder des temps de parle infrmelle, nn cadrée. Cette frmalisatin de la parle de l enfant est crrélée aux lieux : chaque lieu de l écle est asscié à un type d activité et à un type de parle, dnt il est difficile de s affranchir. Par exemple, la classe est suvent cnsidérée cmme le lieu de la parle instituée et cadrée. Les difficultés prviennent aussi du peu de temps dnt dispsent les enseignants : la parle est suvent cupée, refrmulée rapidement, parfis les enseignants snt mins dispnibles... Les enseignants nt l habitude de travailler avec des enfants en grupe, de privilégier le cllectif, et n nt pas le temps d accrder du temps enfant par enfant. Obstacle liés au langage : Enfants et adultes nt des langages différents (et il existe différents types de parle : parle-expressin, parle-cmmunicatin, parle-apprentissage), les enfants n utilisent pas les mêmes mts : cmment s adapter à ça? Suvent, les enfants manquent de vcabulaire pur exprimer les chses, ils n sent pas s exprimer, nt des difficultés de prnnciatin D ailleurs, le langage de l enfant, cntrairement au langage verbal de l enseignant, est davantage un langage crprel, gestuel, factuel. Les adultes attendent suvent du dire alrs que les enfants snt dans le faire. Il est difficile d btenir un pint de vue argumenté de la part des enfants : il est dnc préférable de s appuyer sur le vécu, et la parle descriptive par exemple. Obstacle relatifs aux attentes et à la psture spécifique de l adulte : Les attentes de l adulte, suvent crrecteur u évaluateur, snt des surces de difficulté. Les enseignants snt cnfrntés à des bjectifs, des impératifs de résultat. Recueillir la parle de l enfant est un util pur l enseignant, qui, parfis, aura tendance à interpréter

8 les dires des enfants dans un sens précis. La psture de l adulte peut être castratrice (le fait d interrger est suvent vécu cmme anxigène par les enfants). Le réflexe de la punitin est aussi suvent celui de l artiste au but d un mment. Les enfants s y cnfrment : ils se demandent suvent ce que l adulte attend d eux, et réagissent en fnctin des exigences qu ils pensent avir repérés. Suvent, ils utilisent les mêmes mts que les adultes, afin de crrespndre à la cnsigne. Ils peuvent en arriver à se juger entre eux, car ils nt envie de faire bien, vire de gagner. L enseignant est suvent dans une frme d anticipatin, due à la vlnté de rédiger des traces écrites : en écutant l enfant, il anticipera suvent la future retranscriptin, ce qui peut dénaturer la parle. Obstacle différents en fnctin des âges : il est encre plus cmpliqué de faire parler les tut petits, des dispsitifs spécifiques divent être inventés (plutôt individuels ). Certains n nt pas encre eu l habitude de parler, les enseignants passent dnc par la verbalisatin pur libérer leur parle. Obstacle relatifs au cadre familial de chaque enfant : certains n nt pas pris l habitude de dnner leur avis, de parler. Débat autur de la parle directe/différée : la questin de la parle immédiate u différée est mise en débat à de nmbreuses reprises : Certaines estiment que les temps juste après l activité permettent le jaillissement d une parle à chaud. Parfis, certains élèves silencieux d habitude s expriment dans ces mments-là. Mais la parle différée permet d avir davantage de recul, d intégrer vraiment l expérience ; un temps de réflexin, u un temps de silence, snt parfis nécessaires. La parle différée est parfis plus cnsistante. Cmment favriser l expressin dans des temps différés? Débat autur de la parle cadrée/infrmelle : il est imprtant de laisser la parle surgir, sans refrmuler u crriger, d utiliser des questins uvertes, afin de ne pas blquer la parle. Cela dit, l existence de certaines cntraintes permet de guider, d amrcer la parle, de l étayer. Cmment créer alrs cette parle spntanée?

9 PISTES DE TRAVAIL Glbalement, suite à la mise en valeur de ces multiples difficultés, le premier cnstat partagé fut celui de la nécessaire expérimentatin : il faut tester des dispsitifs, tenter des myens pur favriser et recueillir la parle, varier les supprts. La diversité des dispsitifs permettra de les rendre cmplémentaires, et de se saisir peu à peu de ce qui fnctinne. Dnner du vcabulaire : furnir de bns utils à l enfant pur le pusser au but de la réflexin. Par exemple, s accrder entre adultes sur la définitin de la parle sensible, dnner aux enfants un référentiel de mts qu ils puissent apprendre et utiliser, et à cnstruire au fur et à mesure avec les enfants. Utiliser des dmaines du vécu de l enfant et du ressenti. Instaurer un climat de cnfiance, respectueux de chacun Mettre en place un rituel : il est imprtant de répéter régulièrement les temps de parle, afin que les enfants s apprprient ces mments et sent de plus en plus Réfléchir au(x) mment(s) adéquat(s) pur libérer la parle de l enfant : Faire parler les enfants en arrivant en classe, au retur de l atelier. Faire éch sur la durée en classe : exemple : faire manipuler les bjets des artistes par les enfants. Recueillir la parle pendant l actin : mais dit être cmplémentaire à d autres types de parle, après l activité, qui sernt plus celles de l rder du ressenti. Réfléchir au(x) lieu(x) adéquat(s) : penser une écle uverte ù le langage se fait partut : salle de classe, cantine, culirs Favriser ça (accrcher phts, dessins ). Innver sur les supprts : plusieurs supprts peuvent être utilisés pur permettre l expressin et le recueil de la parle : Ecrit : exemple du cahier du danseur, qui circule, entre enfants, enseignants, parents ; retranscriptin par les enseignants de deux u tris mts sur une feuille, à mettre dans une bîte, pur btenir une cmpilatin de mts Vidés u phts : mntrer supprts visuels aux enfants pur les faire cmmenter en différé. Dessins : faire faire des dessins aux enfants pur exprimer ce qu ils nt ressenti Enregistrement snre pur recueil de parles : dictaphne. Assciatins d idées : certains médias permettent d encurager la parle, en l accrchant à quelque chse. Il s agit de mettre en place des perches pur guider l enfant, resserrer les chses pur btenir une parle, et accepter la parle diluée. Par exemple, utiliser des paysages, des animaux, en images u juste évqués, pur exprimer des chses : faire crrespndre une image à une émtin, et nn à un mt. Différencier le traitement en fnctin des âges : privilégier pur les tut petits les dialgues un par un, attendre le mins pssible après l activité Se servir de la cmplémentarité entre enseignants/atsem/artistes : l ATSEM a un rôle crucial car cntrairement à l artiste et aux enseignants, n béissent pas aux mêmes enjeux. Les ATSEM snt spectatrices, et écutent les enfants. Idées de dispsitifs pur recueillir la parle, ntamment spntanée : Arriver à saisir une cnversatin entre enfants, u avec les ATSEM. Inventer des manières différentes pur distribuer la parle : idée du tur de parle grâce au passage d un bâtn FIN