ÉPREUVE SPÉCIFIQUE - FILIÈRE PC MATHÉMATIQUES. Lundi 30 avril : 14 h - 18 h. Les calculatrices sont interdites

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SESSION 2018 PCMA002 ÉPREUVE SPÉCIFIQUE - FILIÈRE PC MATHÉMATIQUES Lundi 30 avril : 14 h - 18 h N.B. : le candidat attachera la plus grande importance à la clarté, à la précision et à la concision de la rédaction. Si un candidat est amené à repérer ce qui peut lui sembler être une erreur d énoncé, il le signalera sur sa copie et devra poursuivre sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu il a été amené à prendre. Les calculatrices sont interdites Le sujet est constitué d un seul problème en six parties. Lorsqu un raisonnement utilise le résultat d une question précédente, il est demandé au candidat d indiquer précisément le numéro de la question utilisée. 1/7

PROBLÈME On rappelle que R[X] désigne le R-espace vectoriel des polynômes à coefficients réels. Pour n entier naturel, R n [X] désigne le sous-espace vectoriel de R[X] des polynômes de degré inférieur ou égal à n. On précise que l on pourra confondre polynôme et fonction polynomiale associée. Soit P un polynôme de R[X]. On note P (n) sa dérivée n-ième. On considère l application φ de R[X] dans lui-même définie par : P R[X], φ(p )=(X 2 1)P +2XP. Pour n N, on note U n =(X 2 ) n et L n = 1 2 n n! U(n) n. Les polynômes L n sont appelés polynômes de Legendre. Pour n entier naturel, a n désigne le coefficient dominant de L n. Partie I - Quelques résultats généraux Q1. Déterminer L 0, L 1 et vérifier que L 2 = 1 2 (3X2 1). Dans la suite de cette partie, n désigne un entier naturel. Q2. Justifier que L n est de degré n et préciser la valeur de a n. Q3. Montrer que la famille (L 0,...,L n ) est une base de R n [X]. Q4. Pour n N, déterminer les racines de U n, en précisant leur ordre de multiplicité, puis justifier qu il existe un réel α ] 1, 1[ et un réel λ, que l on ne cherchera pas à déterminer, tels que : On pourra utiliser le théorème de Rolle. U n = λ(x 1) n (X + 1) n (X α). 2/7

Q5. Dans cette question seulement, n 2. Soit k 1,n 1. On suppose qu il existe des réels α 1,...,α k deux à deux distincts dans ] 1, 1[ et un réel µ tels que : U (k) n = µ(x 1) n k (X + 1) n k (X α 1 ) (X α k ). Justifier qu il existe des réels β 1,...,β k+1 deux à deux distincts dans ] 1, 1[ et un réel ν tels que : U (k+1) n = ν(x 1) n k (X + 1) n k (X β 1 ) (X β k+1 ). Q6. En déduire que, pour n N, L n admet n racines réelles simples, toutes dans [, 1]. On les note x 1,...,x n, en convenant que x 1 < <x n. n On note A n = (X x k ). k=1 En convenant que A 0 =1, on a donc : n N, L n = a n A n. Partie II - Étude des éléments propres de l endomorphisme φ Q7. Prouver que φ est un endomorphisme de R[X]. Dans les questions Q8 à Q13, n désigne un entier naturel. Q8. Justifier que R n [X] est stable par φ. On note φ n l endomorphisme de R n [X] induit par φ. Cet endomorphisme φ n est donc défini par : P R n [X], φ n (P )=φ(p ). Q9. On note M =(m i,j ) 0 i,j n la matrice de φ n dans la base canonique de R n [X]. Montrer que M est triangulaire supérieure et que : k 0,n, m k,k = k(k + 1). Q10. Montrer que φ n est diagonalisable. On pourra utiliser la question Q9. Q11. Vérifier que : k 0,n, (X 2 1)U k 2kXU k =0. Q12. Soit k 0,n. En dérivant (k + 1) fois la relation de la question Q11, montrer grâce à la formule de dérivation de Leibniz que : (X 2 1)U (k+2) k +2XU (k+1) k k(k + 1)U (k) k =0. Q13. Montrer que, pour k 0,n, le polynôme L k est un vecteur propre de φ n, en précisant la valeur propre associée. On pourra utiliser la question Q12. Q14. Déduire de ce qui précède les valeurs propres et les sous-espaces propres associés de φ. 3/7

Dans la suite du problème, pour P et Q éléments de R[X], on définit : P, Q = 1 P (t)q(t)dt. Partie III - Distance au sous-espace vectoriel R n [X] Q15. Justifier que.,. est un produit scalaire sur R[X]. On note. la norme associée, qui est donc définie par : f = ( ) 1 1 f (t) 2 2 dt. 1 Q16. Établir que : (P, Q) R[X] 2, φ(p ),Q = (t 2 1)P (t)q (t)dt, puis que : (P, Q) R[X] 2, φ(p ),Q = P, φ(q). Q17. Montrer que la famille (L n ) n N de polynômes de R[X] est orthogonale pour le produit scalaire.,.. On pourra utiliser la question Q13. Q18. Montrer que : n N, P R n [X], P, L n =0. Q19. On admet que L n 2 = 2 2n +1 2n +1. Pour n N, on pose Q n = L n. Que peut-on 2 dire de la famille (Q n ) n N de polynômes de R[X] pour le produit scalaire.,.? Dans la suite de cette partie, P désigne un polynôme de R[X]. Pour n N, on note d(p, R n [X]) = inf P Q la distance de P au sous-espace R n[x]. Q R n[x] Q20. Soit n N. En utilisant un résultat de votre cours, justifier qu il existe un unique polynôme T n de R n [X] tel que : d(p, R n [X]) = P T n, puis justifier l égalité : n ( d(p, R n [X]) 2 = P 2 ck (P ) ) 2, où ck (P )= P, Q k. Q21. Prouver que la série ( ck (P ) ) 2 + ( converge et que : ck (P ) ) 2 P 2. k=0 k=0 4/7

Partie IV - Fonction génératrice On admet dans la suite du problème que n N, (n + 1)L n+1 (2n + 1)XL n + nl n =0 et on considère la série entière de la variable t : L n (x)t n. On note r la racine positive du polynôme X 2 2X 1. Q22. Montrer que : x [, 1], n N, L n (x) r n. On pourra raisonner par récurrence et utiliser la relation admise au début de cette partie. Q23. Pour x [, 1], on note R(x) le rayon de convergence de la série entière L n (x)t n. Montrer que : R(x) 1 r. ] Q24. Pour x [, 1] et t 1 [ r, 1 +, on pose S x (t) = L n (x)t n. Montrer que S x est r ] solution sur 1 [ r, 1 de l équation différentielle linéaire du premier ordre : r (1 2tx + t 2 )y +(t x)y =0. ] Q25. En déduire que : x [, 1], t 1 r, 1 r [ +, L n (x)t n = 1 t2 2xt +1. Q26. Indiquer une méthode permettant, à partir du seul résultat de la question Q25, de retrouver l expression des polynômes L 0, L 1 et L 2. Partie V - Expression intégrale des polynômes de Legendre Pour θ [0,π] et n N, on pose : w n (θ) = 1 π (cos θ + i sin θ cos u) n du. 2π π Q27. Soit t ] 1, 1[. Pour n N, on considère la fonction v n de [ π, π] dans C définie par : v n (u) =t n (cos θ + i sin θ cos u) n. Montrer que v n converge normalement sur [ π, π]. Q28. Justifier l égalité : t ] 1, 1[, + w n (θ)t n = 1 π du 2π π 1 t cos θ it sin θ cos u. Dans les questions Q29 et Q30, a désigne un réel strictement positif. Q29. Montrer que défini par v = π u. π 0 cos u du =0. On pourra utiliser le changement de variable 1+a 2 cos 2 u 5/7

π 2 du Q30. Montrer que : 0 1+a 2 cos 2 u = π 2 variable défini par u = arctan v. Q31. En déduire que : t ] 1, 1[, θ [0,π], π π 1. On pourra utiliser le changement de 1+a 2 du 1 t cos θ it sin θ cos u = 2π t2 2t cos θ +1. Q32. Déduire de ce qui précède que : n N, θ [0,π], L n (cos θ) =w n (θ). Q33. Justifier que : x [, 1], t ] 1, 1[, + L n (x)t n = 1 t2 2xt +1. Q34. Prouver que : x [, 1], R(x) =1. On pourra raisonner par l absurde et montrer ( + qu alors, pour tout z de C tel que z <R(x), ona:(z 2 ) 2 2xz + 1) L n (x)z n =1. Partie VI - Application à l approximation d intégrales Dans les questions Q35 à Q43, n désigne un entier naturel non nul. Q35. Soit h une application de R dans R de classe C 2n sur R telle qu il existe 2n réels t 1 < <t 2n vérifiant : i 1, 2n, h(t i )=0. Montrer qu il existe un réel c tel que : h (2n) (c) =0. Q36. Pour i 1,n, on note l i l application linéaire définie sur R n [X], à valeurs dans R, par : P R n [X], l i (P )=P (x i ) (on rappelle que x 1,...,x n désignent les racines de L n et qu elles sont deux à deux distinctes). Montrer que (l 1,...,l n ) est libre dans L(R n [X], R). Q37. En déduire que pour toute application linéaire ψ de R n [X] dans R, il existe un unique n n-uplet (β 1,...,β n ) de réels tel que : ψ = β k l k. Q38. Montrer qu il existe un unique n-uplet (α 1,...,α n ) de réels tel que : P R n [X], 1 k=1 P (t)dt = α 1 P (x 1 )+ + α n P (x n ). Q39. Montrer que la relation de la question Q38 reste vérifiée pour tout P de R 2n [X]. On pourra, pour P R 2n [X], utiliser la division euclidienne de P par L n et la question Q18. 6/7

Dans la suite du problème, f désigne une application de [, 1] dans R, de classe C 2n sur [, 1]. Q40. H n (x i )=f(x i ) Montrer que :!H n R 2n [X], i 1,n, H n(x i )=f (x i ). On pourra commencer ( par déterminer le noyau de l application linéaire de R 2n [X] dans R 2n qui à P associe : P (x1 ),...,P(x n ),P (x 1 ),...,P (x n ) ). On rappelle que A n a été défini à la question Q6. Q41. Soit x [, 1] tel que : i 1,n, x x i. Montrer que : c [, 1], f (x) H n (x) = A n(x) 2 (2n)! f (2n) (c). On pourra considérer l application g définie sur [, 1] par g(t) =f (t) H n (t) A n(t) 2 K, où K est un réel dépendant de x à (2n)! préciser, et appliquer le résultat de la question Q35 à la fonction g. Q42. Montrer que : y [, 1], c [, 1], f (y) H n (y) = A n(y) 2 (2n)! f (2n) (c). Q43. Justifier l existence de M 2n (f ) = max f (2n) (t), puis prouver que : t [,1] 1 f (t)dt ( α 1 f (x 1 )+ + α n f (x n ) ) M 2n(f ) 1 A n (t) 2 dt. (2n)! Q44. Déterminer un équivalent simple au voisinage de + de 1 A n (t) 2 dt. FIN 7/7

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