C. OPTION : «AMÉNAGEMENT» Sujet : Les villes nouvelles, un modèle du passé, des solutions pour le futur?

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1 4A83-61 C. OPTION : «AMÉNAGEMENT» Sujet : Les villes nouvelles, un modèle du passé, des solutions pour le futur? Vous répondrez aux questions suivantes. Recourez autant que possible à des illustrations : graphiques, schémas et croquis. Au minimum, vous intégrerez une illustration graphique, soit à la question 1, soit à la question 2. QUESTION 1 (4 points) À quelles finalités le modèle historique de la ville nouvelle répondait-il? Sur quels principes d urbanisme reposait-il? QUESTION 2 (6 points) Rédigez une synthèse des différentes expériences de villes nouvelles évoquées par les documents qui vous sont proposés. QUESTION 3 (6 points) Évaluez la réussite des villes nouvelles françaises, eu égard aux ambitions qui avaient été placées en elles lors de leur conception, notamment par comparaison avec les new towns anglaises. QUESTION 4 (4 points) Quelle contribution les villes nouvelles peuvent-elles apporter à la conception contemporaine d un «urbanisme de développement durable»? LISTE DES DOCUMENTS FOURNIS : Document 1. Texte L histoire ancienne des villes nouvelles : la «cité-jardin» anglaise selon son concepteur. Texte extrait de Ebenezer Howard, Garden cities of tomorrow, a peaceful path to social reform, 1898 (cité par F. Choay dans L urbanisme, utopies et réalités, une anthologie, Seuil, 1965). Document 2. 2 textes Les new towns anglaises : du projet au bilan. a. Les grandes lignes du projet théorique, Pierre Merlin, Les villes nouvelles, PUF, b. Évaluation des new towns au début des années quatre-vingt, Claude Chaline, Les villes nouvelles dans le monde, PUF, Document 3. 2 textes Autres pays, autres modèles? a. Villes nouvelles des Pays-Bas. b. Villes nouvelles de Suède. Textes extraits de Pierre Merlin, Les villes nouvelles, PUF, Document 4. 3 cartes et 1 schéma La planification territoriale des villes nouvelles : quelques exemples. a. Plan masse de Harlow, Grande-Bretagne, b. «Plan de doigts» de Copenhague, 1947, c. Centre-ville de Vällingby, Suède, années soixante. d. Centre-ville d Almere, Pays-Bas (le côté du carré mesure 500 mètres). a, b et c : figures extraites de Pierre Merlin, Les villes nouvelles, PUF, D

2 2 Document 5. Texte Les villes nouvelles franciliennes : les intentions exprimées par le schéma directeur de la région parisienne (1965). Texte extrait de : Délégation du district de la région de Paris, SDAU, Document 6. 2 cartes, 6 tableaux, 1 texte Évaluation des villes nouvelles françaises. a. La place des villes nouvelles d Île-de-France dans la répartition de la population et de sa croissance. Source : IAURIF, Atlas des Franciliens, b. Les villes nouvelles sont-elles des villes? Laurent Davezies, L économie des villes nouvelles trente ans après, Pouvoirs locaux, n 60, c. Part des ouvriers et des cadres dans la population résidante des villes nouvelles d Île-de- France en 1982 et Source : INSEE. d. Place des villes nouvelles d Île-de-France dans la répartition des emplois et leur croissance. Source : DRE Île-de-France, Population, emplois, suivis du schéma directeur, e. Origine géographique des ménages franciliens ayant fait construire une maison neuve dans l une des 5 villes nouvelles entre 1990 et Source : La Documentation française, Pour une métropolisation raisonnée, f. Destination des ménages des villes nouvelles ayant fait construire une maison neuve dans le bassin parisien entre 1990 et Source : La Documentation française, Pour une métropolisation raisonnée, Document 7 Texte Quel modèle pour la ville, demain? Marc Sauvez, La ville et l enjeu du «développement durable», rapport au ministre de l Aménagement du territoire et de l Environnement, La Documentation française, 2001.

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4 4 Le rapport Reith proposait que les villes nouvelles soient essentiellement localisées autour des grandes agglomérations très denses pour contribuer à la diminution de leur population. De fait, des quatorze villes lancées entre 1946 et 1950, huit sont dans la région de Londres, deux dans le nord-est de l Angleterre, deux dans la dépression centrale écossaise (Glasgow-Edinburgh), une près de Cardiff, la dernière seule (Corby) est loin de toute grande ville. Par la suite la liaison entre la ville nouvelle et une métropole économique se relâcha quelque peu : plusieurs en particulier furent implantées dans les zones à développer. Le rapport Reith recommandait que la distance entre les villes nouvelles et la ville même ne fût pas inférieure à 40 km en région de Londres, à 20 environ dans les autres régions afin de permettre la constitution d un noyau de vie économique, sociale et culturelle réellement indépendant. Mais d autre part la nécessité d attirer des activités dont certaines ont besoin de garder des contacts divers avec la ville même semblait interdire de trop grandes distances. De fait, les huit villes nouvelles londoniennes sont situées entre 32 et 49 km du centre, celles d Écosse (sauf Glenrothes) à une vingtaine de kilomètres de Glasgow (East Kilbride, Cumbernauld) ou d Edinborough (Livingston). La superficie du centre était calculée sur la base de 4 ha pour habitants, soit 24 ha pour une ville de habitants. Il représentera souvent 40 ha pour une population de l ordre de habitants. Ce chiffre (1 ha pour habitants) est proche de celui observé dans les villes anciennes. Il est généralement situé au centre géométrique de la ville nouvelle, souvent juxtaposé au centre du bourg ancien (Crawley, Hemel Hempstead). Si la vocation essentiellement commerciale de ce centre est énoncée dès le rapport Reith, on a prévu d y implanter des édifices publics (postes, banque, etc.), des locaux administratifs (bureau municipal, bureau de la development corporation...), des équipements récréatifs et culturels (salle de jeux, lieu de réunion, etc.) et de loisirs (cinéma, restaurants, jardins...). En principe, la ville devait comporter un centre secondaire par unité de voisinage et des boutiques diffuses au milieu des logements. Quant aux bureaux, la Commission Reith prévoyait leur implantation soit dans le centre au-dessus des commerces, soit en immeubles spécialisés, soit en zone industrielle ou même, pour certains services, en zone résidentielle. L idée des villes nouvelles supposait une liaison entre l emploi et le logement. De fait, pour obtenir un logement, il est nécessaire de pouvoir justifier d un emploi dans la ville nouvelle. Il est cependant possible de conserver son logement lorsqu on change d emploi, même si on ne travaille plus dans la ville. On espérait ainsi obtenir des villes équilibrées et autonomes où les migrations alternantes seraient presque nulles et où les activités, les professions et les niveaux de revenus seraient bien répartis. L objectif de réduire à un chiffre négligeable les migrations quotidiennes vers l extérieur de la ville nouvelle était trop ambitieux pour être pleinement atteint. De fait, on peut estimer à 20 % de la population active résidante les migrants dans les villes nouvelles de la première génération. À Crawley, une enquête de 1966 a montré que 20 % des actifs de la ville nouvelle travaillaient à l extérieur et que 27 % des emplois étaient occupés par des personnes vivant hors de Crawley. Ces taux restent cependant inférieurs à ceux observés dans les petites villes de la région parisienne situées à une quarantaine de kilomètres de Paris (30 à 40 %). Les destinations de ces migrants sont variables. À Harlow, près de la moitié se rendent dans le Grand Londres, près du quart dans le voisinage de la ville nouvelle et le reste (30 % environ) ailleurs. À Crawley, 40 % vont dans le voisinage (dont l aéroport de Gatwick), 35 % dans le Grand Londres, les autres ailleurs..

5 5 b) Évaluation des new towns au début des années quatre-vingt extraits de : Claude Chaline, Les villes nouvelles dans le monde, PUF, cadre de vie rurbain ; mais le jugement ne peut

6 6 Document 3 Autres pays, autres modèles? a) Villes nouvelles des Pays-Bas b) Villes nouvelles de Suède Extraits de : Pierre Merlin, Les villes nouvelles, PUF, 1972.

7 7 b) Suède Le «plan de doigts» de 1947 constitue le premier plan régional de Copenhague. Établi par un organisme officieux, il se propose de freiner la croissance de Copenhague et de canaliser les tendances spontanées de l urbanisation en concentrant celle-ci le long d axes supportés par des voies ferrées de banlieue et séparés par des baies d espaces verts protégés. Les temps de transport vers le centre ne devaient nulle part dépasser quarante-cinq minutes. Un meilleur équilibre de l emploi devait être recherché sans créer aucun lien coercitif entre le lieu de résidence et le lieu d emploi. En fait, le «plan de doigts», qui n était qu un cadre général, eut beaucoup de peine à entrer dans les faits, d une part par suite des retards de la construction des voies ferrées prévues, d autre part par suite de l absence de tout organisme régional de coordination. Le «schéma préliminaire» de 1961 a également été élaboré par un organisme officieux. Il adopte des hypothèses plus hardies : un horizon lointain (an 2000), une croissance de 67% en 39 ans, un développement particulièrement rapide des emplois tertiaires. Cherchant toujours à réduire la longueur et la durée des migrations alternantes, à diminuer la congestion de la circulation dans le centre et à faciliter les relations entre zones d habitat et de loisirs, le plan propose une direction préférentielle d urbanisation vers l ouest c est-à-dire le long de la liaison vers les principales villes du pays et vers le continent européen, la préservation des sites du nord et la création successive de «sections de ville» de l ordre de habitants, absorbant chacune la croissance de la région urbaine au cours d une décennie. Alignées le long de l axe préférentiel d urbanisation, ces sections de ville pourraient, en raison de leur importance, attirer les emplois tertiaires et les équipements qui, seuls, permettront de constituer des communautés équilibrées. Ces «sections de ville», dont la première sera située au voisinage immédiat de l agglomération existante, ne se voudront pas cependant autonomes, un des objectifs du plan étant précisément de maintenir la liberté de choix des habitants dans le domaine de l emploi, des loisirs, etc.

8 8 Document 4 La planification territoriale des villes nouvelles : quelques exemples. a) Plan masse de Harlow, Grande-Bretagne, b) «Plan de doigts» de Copenhague, 1947, c) Centre-ville de Vällingby, Suède, années soixante. d) Centre-ville d Almere, Pays-Bas (le côté du carré mesure 500 mètres). a, b et c : figures extraites de Pierre Merlin, Les villes nouvelles, PUF, 1972.

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