12 LE MANAGEMENT INTERNATIONAL À L ÉCOUTE DU LOCAL

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1 Introduction Ulrike Mayrhofer est Professeur des universités en sciences de gestion à l IAE Lyon, Université Jean Moulin Lyon 3, Directrice du centre de recherche Magellan (équipe d accueil n o 3713) et Vice-Présidente du réseau Atlas/AFMI Association Francophone de Management International. Elle enseigne le management international, le management stratégique et le marketing international. Spécialiste des stratégies d internationalisation des entreprises, elle a publié plusieurs ouvrages dont Le management des firmes multinationales, Vuibert, 2011 (sous sa direction) et Management international. Des pratiques en mutation, Pearson Education, 2011 (avec Sabine Urban, Prix de l Académie des Sciences Commerciales 2012) et études de cas, et de nombreux articles dans des revues scientifiques et professionnelles. Philippe Very est professeur de stratégie à l EDHEC. Il est l auteur de nombreuses publications (livres, articles dans des revues académiques francophones et anglophones, presse professionnelle) et interventions dans les médias (radios, blogs, WebTV). Il a été élu Président de l AIMS, l Association des chercheurs francophones en management stratégique, et nommé «Robert Reynolds Distinguished Lecturer» par l Université du Colorado à Denver (États-Unis). Il est membre du conseil d administration d Atlas/AFMI. Ses recherches portent sur les stratégies internationales, les fusions-acquisitions et le management des risques criminels. Le constructeur automobile BMW cherche à commercialiser ses voitures et motos partout dans le monde ; il n est donc pas étonnant que le groupe ait implanté une filiale en Argentine. Mais savez-vous que cette filiale argentine de BMW exporte hors du pays du cuir, du jus de raisin et du riz? Tout ça à cause d une politique mise en place en 2011 par le gouvernement argentin, qui oblige les entreprises importatrices dans certains secteurs à équilibrer importations et exportations. Ces faits illustrent la mise en tension des entreprises internationales entre deux forces divergentes : la globalisation qui tend à l uniformisation des pratiques, et la localisation qui incite à différencier les pratiques en fonction des particularismes locaux. La globalisation se manifeste comme une dynamique qui dessine, depuis déjà trois décennies, des convergences tangibles et intangibles : elle rapproche producteurs et consommateurs à l échelle planétaire ; elle encourage le dialogue entre régulateurs nationaux et internationaux ; elle tend à abolir les frontières physiques et mentales, en s appuyant de plus en plus sur des moyens de communication, de traitement et de transmission de l information qui laissent entrevoir un «village mondial» ou une «petite planète» en voie de constitution. L accroissement des flux d échanges et d investissements est là pour en témoigner (UNCTAD, 2012) ; tout comme le raccourcissement des temps de transport et de transmission, des hommes, des biens, des services, des capitaux, des données, des idées, etc. (Hanoune et Very, 2011 ; Lemaire, 2013).

2 12 LE MANAGEMENT INTERNATIONAL À L ÉCOUTE DU LOCAL Le phénomène d intégration des marchés remet en question l organisation mondiale de la recherche, de la production et de la distribution. Les unités fonctionnelles, réparties à travers le monde, doivent contribuer à la chaîne de valeur globale et, pour ce faire, les entreprises sont amenées à tisser des liens avec des acteurs locaux (Hennart, 2009 ; Meier et Meschi, 2010). Le modèle de «l usine mondiale» (global factory) permet de comprendre les systèmes de production flexibles que les entreprises mettent en place pour répondre aux évolutions, parfois contrastées, des marchés locaux. L usine mondiale est organisée autour de plusieurs fonctions centrales qui sont souvent contrôlées par le siège de l entreprise : le design, l ingénierie, la stratégie de marque et le marketing. Certains aspects liés à ces fonctions centrales peuvent être sous-traités à d autres entreprises. La fonction de production est externalisée à des fournisseurs qui fabriquent différents composants du produit et l assemblage des produits finaux peut être effectué par l entreprise ou sous-traité. Dans ce système, les produits sont fabriqués à proximité des clients finaux et adaptés aux exigences locales (Buckley et Ghauri, 2004 ; Buckley, 2011). Cet éclatement croissant des fonctions appelle un renouvellement des relations entre le global et le local. L intégration des marchés redéploye l activité des entreprises et des organisations dans un espace géographique élargi. Les statistiques concernant les investissements directs à l étranger (IDE) mettent en relief la dispersion géographique des activités (UNCTAD, 2012). Le tableau 1 présente les vingt premiers pays investisseurs dans le monde en Il révèle que les États-Unis occupent la première place (23,4 % des sorties d IDE), devant le Japon (6,8 %) et le Royaume-Uni (6,3 %). Le tableau 2 indique les vingt premiers pays qui ont accueilli des IDE en Il montre que les États-Unis (14,9 % des entrées d IDE) figurent au premier rang, suivis de la Chine (8,1 %) et de la Belgique (5,8 %). Si, dans le passé, les flux d IDE concernaient principalement les pays de la Triade (Amérique du Nord, Europe occidentale, Japon), on peut observer que les pays émergents participent aujourd hui de manière plus significative aux mouvements d IDE, à la fois comme pays émetteurs et comme pays d accueil. Ainsi, la Chine et la Russie figurent désormais dans les deux classements. On peut aussi noter le poids du Brésil, de l Inde, du Mexique, de l Indonésie et du Chili comme pays d accueil. La diversification géographique des investissements montre que les entreprises opèrent aujourd hui dans des marchés qui sont plus éloignés, mais aussi plus hétérogènes tant sur le plan économique que culturel et institutionnel (Chevrier et Ségal, 2011 ; Davel, Dupuis et Chanlat, 2009). Cette tendance nécessite la mise en place de mécanismes de coordination et de contrôle appropriés (Cohendet et Gaffard, 2012 ; Jaussaud, Mizoguchi, Nakamura et Schaaper, 2012) afin de préserver une cohérence interne et d éviter les risques d éclatement des organisations.

3 INTRODUCTION 13 Tableau 1 : Les vingt premiers pays investisseurs dans le monde en 2011 (en milliards de dollars US) Pays Valeur des IDE % des sorties d IDE 1. États-Unis 396,7 23,4 % 2. Japon 114,4 6,8 % 3. Royaume-Uni 107,1 6,3 % 4. France 90,1 5,3 % 5. Chine, Hong Kong 81,6 4,8 % 6. Belgique 70,7 4,2 % 7. Suisse 69,6 4,1 % 8. Fédération de Russie 67,3 4,0 % 9. Chine 65,1 3,8 % 10. Îles Vierges britanniques 62,5 3,7 % 11. Allemagne 54,4 3,2 % 12. Canada 49,6 2,9 % 13. Italie 47,2 2,8 % 14. Espagne 37,3 2,2 % 15. Pays-Bas 31,9 1,9 % 16. Autriche 30,5 1,8 % 17. Suède 26,9 2,8 % 18. Singapour 25,2 1,6 % 19. Danemark 23,4 1,4 % 20. Corée du Sud 20,4 1,2 % Autres pays 222,1 11,8 % TOTAL % Source : À partir des chiffres fournis par l UNCTAD (2012), p Tableau 2 : Les vingt premiers pays d accueil des IDE dans le monde en 2011 (en milliards de dollars US) Pays Valeur des IDE % des entrées d IDE 1. États-Unis 226,9 14,9 % 2. Chine 124,0 8,1 % 3. Belgique 89,1 5,8 %

4 14 LE MANAGEMENT INTERNATIONAL À L ÉCOUTE DU LOCAL Hong Kong, Chine 83,2 5,5 % 5. Brésil 66,7 4,4 % 6. Singapour 64,0 4,2 % 7. Royaume-Uni 53,9 3,5 % 8. Îles Vierges britanniques 53,7 3,5 % 9. Fédération de Russie 52,9 3,5 % 10. Australie 41,3 2,7 % 11. France 40,9 2,7 % 12. Canada 40,9 2,7 % 13. Allemagne 40,4 2,7 % 14. Inde 31,6 2,1 % 15. Espagne 29,5 1,9 % 16. Italie 29,1 1,9 % 17. Mexique 19,6 1,3 % 18. Indonésie 18,9 1,2 % 19. Luxembourg 17,5 1,1 % 20. Chili 17,3 1,1 % Autres pays 382,6 25,2 % TOTAL % Source : À partir des chiffres fournis par l UNCTAD, p D autres phénomènes sont venus accélérer cette évolution au cours de ces trois décennies que nous venons de vivre. Ils continueront, selon toute vraisemblance, de le faire au cours des prochaines années : la prise en compte de l impact des activités humaines sur l environnement, une indispensable gestion plus juste et mieux coordonnée des ressources rares, la nécessité de rendre compatibles des systèmes de valeur et des règles du jeu, par nature, différentes (Mayrhofer et Urban, 2011). Ils pourraient avoir un effet d harmonisation et de renforcement d un système de gouvernance mondial, dans lequel les équilibres entre puissances, mais également les orientations qui se dégageront et les cadres qui se dessineront pour leur mise en œuvre renouvelleront ceux qui peuvent être encore observés aujourd hui. Mais ces réalités du futur sont encore en gestation et les acteurs qui y opèrent organisations supranationales, États, Régions, Organisations non-gouvernementales (ONG), entreprises de toute taille, engagés dans un processus d ouverture, doivent prendre en compte les réalités du présent : contrastées, contradictoires, suscitant des processus d ajustement, mais aussi, des blocages voire des conflits (Hadjikhani, Elg et Ghauri, 2012 ; Milliot et Tournois, 2009). Parmi celles-ci, les uns et les autres doivent trouver leur voie, en tenant compte des multiples différences qui peuvent

5 INTRODUCTION 15 exister et qui existeront encore longtemps, entre niveaux d infrastructures, cadres légaux et institutionnels, pratiques d affaires, comportements, etc. Les particularismes nationaux, voire régionaux, sont nombreux et variés, et sont parfois difficiles à comprendre pour l étranger (Mayrhofer, 2011 ; Prime et Usunier, 2012 ; Schmid et Kotulla, 2011). Dans un contexte en mutation accélérée, de nouveaux défis sont posés à la fois pour les acteurs de la scène économique et pour les chercheurs en management international. Ainsi, les organisations opérant sur la scène internationale doivent trouver les moyens de gérer ces forces divergentes émanant, d une part des pressions globales, d autre part d un éventail de pressions spécifiques locales lié à la variété de leurs théâtres d opération. Il ne s agit pas de juxtaposer des modes d organisation et de gestion, mais plutôt de trouver le moyen de conjuguer standardisation et adaptation des chaînes de valeur et des produits, intégration et différenciation des structures organisationnelles et des pratiques managériales. En effet, c est grâce à une conjugaison appropriée que les organisations pourront tirer avantage concurrentiel de leur présence internationale. Pour la recherche en management international, Lemaire, Mayrhofer et Milliot (2012) ont identifié quatre nouvelles perspectives : (1) l adoption d une démarche intégrant de nouvelles logiques de diagnostic et de prise de décision, (2) la prise en compte du décloisonnement entre espaces économiques et entre activités ainsi que des déséquilibres qui en résultent, (3) la remise en cause des rapports de force entre ces espaces et entre la diversité croissante des acteurs qui y opèrent, (4) l analyse de la diversité des cultures et des relations qu intensifie entre elles le développement des activités internationales. Les auteurs soulignent qu il est nécessaire de privilégier des démarches de recherche qui permettent de comprendre les ajustements qui s imposent dans un contexte incertain et, parfois, de rupture. Pour répondre à ces nouvelles interrogations managériales et conceptuelles, le présent ouvrage propose une sélection des meilleurs travaux de recherche présentés lors de la deuxième conférence annuelle de l Association francophone de management international Atlas/AFMI, association qui rassemble les chercheurs travaillant sur les problématiques internationales. Tous ces travaux sont consacrés à la gestion de ces tensions multiples entre l approche globale et les approches territoriales. La compréhension des enjeux et la façon de les aborder sont en effet primordiales pour faciliter la gestion du présent et ménager les meilleures voies de transition vers le futur. Les enjeux étant divers, nous avons organisé les contributions des chercheurs selon trois problématiques d entreprise : (1) la localisation géographique des investissements, (2) l organisation et le contrôle des activités locales et (3) l intégration des pratiques managériales locales. Nous avons pris le parti de ne pas dédier une partie spécifique aux économies émergentes, mais le lecteur constatera que de nombreuses recherches présentées abordent leur montée en puissance dans le commerce mondial et soulignent le poids de leurs entreprises, localement et sur la scène internationale. Dans le même ordre d idées, le

6 16 LE MANAGEMENT INTERNATIONAL À L ÉCOUTE DU LOCAL lecteur découvrira des chapitres dédiés aux PME, d autres aux grandes entreprises, aux coopératives ou encore aux organisations non-gouvernementales. Certains textes font état de recherches centrées sur un secteur d activité, d autres traitent une variété d industries ; les entreprises objets de recherche sont aussi de nationalités diverses. Nous espérons que ce large éventail de contextes d étude permettra au lecteur de dénicher dans ce livre le chapitre qui l intéresse en matière de problématique, territoire, industrie et/ou type d organisation. Il pourra se rapporter au tableau 1 qui décrit les principales caractéristiques de chaque contribution. Chacune des trois parties de l ouvrage est organisée en cinq chapitres relatant chacun une recherche. Tableau 3 : Description des recherches présentées dans l ouvrage Chapitre Auteurs 1 Magdalena Brunel-Godek et Olivier Brunel 2 Bouthaina Fekih Soussi et Asma Riahi Ben Raies 3 Fabienne Fel et Eric Griette 4 Jalal El Fadil, Josée St-Pierre et Martine Boutary 5 Catherine Mercier- Suissa et Céline Bouveret-Rivat 6 Patrick Cohendet, Nebojsa Radojevic et Thierry Burger- Helmchen Thème de recherche Localisation des investissements directs à l étranger Efforts des pays pour attirer les investissements étrangers Approvisionnement à l étranger Délocalisation de la production Type d organisation ou autre objet d étude Flux d investissements américains Nature des investissements accueillis par régions d un pays PME et grandes entreprises françaises PME manufacturières québécoises Pays concernés Investissements en Asie du Sud- Est et Europe de l Est Tunisie Tout pays fournisseur Tout pays soustraitant Relocalisation PME De divers pays vers la France Innovation inverse 7 Sonia Couprie Métissage culturel 8 Anna Cournac et Anne-Laure Gatignon-Turnau 9 Laure Dikmen Gorini Responsabilité sociale et territoires d implantation Gouvernance des coentreprises Tout type d entreprise ONG Grandes entreprises françaises Coentreprises internationales Transfert des pays émergents vers les pays développés Divers pays d implantation Divers pays d implantation Turquie (et pays de leurs partenaires) Type de recherche Quantitative Quantitative Quantitative Quantitative Qualitative Revue de littérature et questions théoriques Qualitative Quantitative et qualitative Quantitative

7 INTRODUCTION Annie Puyo, Marc Valax et Jérôme Rive Exportation du modèle coopératif Coopérative basque Du pays basque vers l Amérique latine 11 Jean-Pierre Segal Cultures locales Régie de métro France et Allemagne 12 Maroussia Chanut, Pauline Fatien Diochon et Christophe Falcoz Coaching interculturel 13 Valéry Krylov Pratiques managériales locales 14 Victor Harison La responsabilité sociale dans les pays émergents 15 Thi Kim Yen Le Stratégies sociétales innovantes Qualitative Qualitative Coachs Divers pays Qualitative Salariés d entreprises russes Implantations locales d entreprises Groupe pharmaceutique GSK Russie Madagascar Pays tropicaux (émergents ou pauvres) Quantitative Qualitative Qualitative Bibliographie BUCKLEY P. J. (2011), International Integration and Coordination in the Global Factory, Management International Review, vol. 51, n o 2, p BUCKLEY P. J., GHAURI P. (2004), The Globalization, Economic Geography and the Strategy of Multinational enterprises, Journal of International Business Studies, vol. 35, n o 2, p CHEVRIER S., SEGAL J.-P. (2011), «Coordination des équipes multiculturelles au sein des multinationales. Des acteurs en quête d emploi», Revue Française de Gestion, vol. 37, n o 212, p COHENDET P., GAFFARD J.-L. (2012), «Coordination, incitation et création de connaissance», Management International, vol. 16, numéro spécial, p DAVEL E., DUPUIS J.-P., CHANLAT J.-F. (éds.) (2009), Gestion en contexte interculturel : approches, problématiques, pratiques et plongées, Les Presses de l Université Laval, Laval. HADJIKHANI A., ELG U., GHAURI P. (éds.) (2012), Business, Society and Politics : Multinationals in Emerging Markets, Emerald Group, Howard House. HANOUNE E., VERY Ph. (2011), Du produit vers le service. Stratégies d évolution de l entreprise industrielle vers les activités de service, De Boeck, Bruxelles. HENNART J.-F. (2009), Down with MNE-Centric Theories! Market Entry and Expansion as the Bundling of MNE and Local Assets, Journal of International Business Studies, vol. 40, n o 9, p

8 18 LE MANAGEMENT INTERNATIONAL À L ÉCOUTE DU LOCAL JAUSSAUD J., MIZOGUCHI S., NAKAMURA H., SCHAAPER J. (2012), «Coordination et contrôle des filiales à l étranger : une enquête qualitative auprès de filiales françaises et japonaises en Chine», Finance Contrôle Stratégie, vol. 15, n o 1-2, en ligne ( revues.org/110). LEMAIRE J.-P. (2013), Stratégies d internationalisation. Nouveaux enjeux d ouverture des organisations, des activités et des territoires, 3 e éd., Dunod, Paris. LEMAIRE J.-P., MAYRHOFER U., MILLIOT E. (2012), «De nouvelles perspectives pour la recherche en management international», Management International, vol. 17, n o 1, p MAYRHOFER U. (éd.) (2011), Le management des firmes multinationales, Vuibert, Paris. MAYRHOFER U., URBAN S. (2011). Management international. Des pratiques en mutation, Pearson Education, Paris. MEIER O., MESCHI P. X. (2010), «Approche intégrée ou partielle de l internationalisation des firmes : les modèles d Uppsala (1979 et 2009) face à l approche "International New Ventures" et aux théories de la firme», Management International, vol. 15, n o 1, p MILLIOT E., TOURNOIS N. (éds.) (2009), Les paradoxes de la globalisation des marchés, Vuibert, Paris. PRIME N., USUNIER J.-C. (2012), Marketing international. Marchés, cultures et organisations, Pearson Education, Paris. SCHMID St., KOTULLA Th. (2011), 50 years of Research on International Standardization and Adaptation From a Systematic Literature Analysis to a Theoretical Framework, International Business Review, vol. 20, n o 5, p UNCTAD (2012), World Investment Report. Towards a New Generation of Investment Policies, United Nations Conference on Trade and Development, New York/Genève.

9 Partie 1 La localisation géographique des investissements Chapitre 1 Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 L impact de la crise de 2007 sur les IDE américains en Europe de l Est et en Asie du Sud-Est Analyse spatiale des déterminants de localisation des IDE en Tunisie et leur impact sur les disparités régionales L influence de la taille des entreprises sur les décisions d approvisionnements internationaux Que cherchent les dirigeants de PME dans la sous-traitance internationale? La RSE : déterminant de la relocalisation ou outil de communication? Cette première partie traite de stratégie, et en particulier des motivations et du choix du lieu d investissement sur notre planète. La sélection d un pays et celle d un mode d implantation sont des décisions importantes, qui influencent fortement le développement ultérieur des entreprises, et en particulier des PME. Développement commercial, recherche d approvisionnement à l étranger, délocalisation de la production, relocalisation dans le pays d origine : à travers ces décisions, les entreprises déploient leur stratégie sur l échiquier géographique. Dans le premier chapitre, Magdalena Brunel-Godek et Olivier Brunel font une analyse macro-économique et longitudinale de la localisation des flux américains d investissement à l étranger, comparant cette localisation avant et après la crise des «subprimes» en Étudiant deux régions géographiques particulières, l Asie du Sud-Est et l Europe de l Est, les auteurs montrent que la crise a affecté la localisation intra-région. Après la crise, les entreprises américaines se sont réorientées vers des

10 20 LE MANAGEMENT INTERNATIONAL À L ÉCOUTE DU LOCAL pays plus riches et mieux notés par les agences de notation, alors qu elles n hésitaient pas à investir dans des pays plus risqués avant Pendant que les entreprises développent leur réseau d implantations, les pays quant à eux tentent d attirer ces investisseurs. Dans le chapitre 2, Bouthaina Fekih Soussi et Asma Riahi Ben Raies étudient cette autre facette de l internationalisation, en comparant les choix de localisation des investissements étrangers entre deux zones de développement régional instituées en Tunisie pendant le règne de Ben Ali. Les auteurs identifient une connexion forte entre le secteur d activité de l investisseur et les facteurs d attractivité de chaque zone, montrant ainsi la nécessité pour les gouvernements de cibler clairement les industries à attirer, puis de mettre en place les conditions qui satisferont les entreprises opérant dans ces secteurs. Fabienne Fel et Éric Griette étudient dans le chapitre 3 les modalités d approvisionnement à l étranger, à partir d un échantillon d entreprises françaises. Leur étude fait apparaître que les PME s approvisionnent à l étranger autant que les grandes entreprises. Néanmoins, elles le font auprès d un nombre plus limité de pays, en disposant d un accès plus restreint à des informations de qualité au sujet des marchés fournisseurs, ce qui les conduit à moins bien préparer leurs délocalisations que les grandes entreprises. Ces délocalisations des PME s effectuent davantage sous la pression des clients que celles des grandes entreprises, rendant leurs stratégies plus réactives que proactives. Dans le chapitre 4, Jalal El Fadil, Josée St-Pierre et Martine Boutary analysent les motivations des PME québécoises à sous-traiter leur production à l étranger. Les auteurs montrent que la motivation n est pas purement liée à la recherche de production au moindre coût. Les PME sélectionnent souvent leur partenaire pour son expertise. Au final, les motivations à la sous-traitance internationale sont liées à la localisation du sous-traitant, à l avantage concurrentiel de l entreprise et au type de produit fabriqué. La responsabilité sociale est au cœur des préoccupations du chapitre 5, dans lequel Catherine Mercier-Suissa et Céline Bouveret-Rivat enquêtent sur le rôle de la responsabilité sociale, et en particulier des considérations d emploi, dans les décisions de relocalisation des PME. Elles constatent que les PME relocalisent tout ou partie de leurs activités pour des raisons économiques plutôt que pour développer l emploi sur leurs terres d origine.

11 Chapitre 1 L impact de la crise de 2007 sur les IDE américains en Europe de l Est et en Asie du Sud-Est Planduchapitre 1. Déterminants des flux des IDE sortants 2. Les spécificités de la crise de Les caractéristiques du pays d accueil 4. Méthodologie de la recherche 5. Résultats et discussions RÉSUMÉ La crise financière de 2007 a offert de nombreuses opportunités de recherche. Cependant, l étude du mouvement des IDE reste parcellaire. Ce chapitre étudie l impact de la crise sur les mouvements qualitatifs et quantitatifs d IDE sortants des États-Unis. En utilisant des régressions linéaires et des analyses typologiques, cette recherche montre qu il existe une relation entre le niveau du PIB nominal américain et les flux d IDE sortants à destination de l Europe de l Est et de l Asie du Sud-Est. Les résultats montrent qu après 2007, les IDE américains ont changé de destination en privilégiant les pays les plus riches et les moins risqués. Mots-clés : IDE, crise, déterminants macroéconomiques.

12 22 LE MANAGEMENT INTERNATIONAL À L ÉCOUTE DU LOCAL Après un doctorat en économie internationale, suivi d une carrière en qualité de haut fonctionnaire au sein de la Chancellerie du Premier Ministre de Pologne, Magdalena Brunel-Godek est enseignante-chercheur à l ESC Saint-Étienne et chercheur associé au centre Magellan de l Université Jean Moulin Lyon 3. Ses recherches portent sur les investissements directs à l étranger et sur les processus d internationalisation des entreprises. Ses domaines d enseignement sont la macro-économie et la finance internationale. Olivier Brunel est enseignant-chercheur à l IAE Lyon (Institut d Administration des Entreprises), Université Jean Moulin Lyon 3. Ses recherches portent sur les processus de décision des individus. Il s intéresse notamment à la dissonance cognitive et aux conflits de rôle. Ses domaines d enseignement concernent le marketing international, l analyse du consommateur et les études de marché. À partir de 2007 aux États-Unis, les grands indicateurs macroéconomiques montrent une baisse de la production, de la consommation nationale, une augmentation du chômage et de l endettement. La crise des «subprimes» est considérée comme la cause principale de la récession américaine, puis de la crise financière mondiale. La question que nous posons est la suivante : une crise dans le pays d origine des entreprises émettrices a-t-elle un impact sur ses investissements directs à l étranger (IDE)? Ou plus précisément va-t-elle inciter à réduire leur production dans les pays «à bas coût»? La réponse ne paraît pas si évidente car, au minimum, trois scénarii sont possibles : (1) les investisseurs étrangers diminuent leur expansion car ils manquent de moyens financiers ou/et souhaitent limiter les risques ou/et ils sont obligés de produire moins car la demande pour leurs produits a diminué (à cause de la baisse générale de la consommation dans leur pays d origine), (2) les investisseurs étrangers augmentent leur production dans les pays «à bas coût» car ils doivent optimiser le rendement de leurs investissements ou chercher de nouvelles opportunités (car dans leur pays d origine les taux d intérêt sont bas, et la consommation des ménages a diminué) par temps de crise, donc ils délocalisent davantage, (3) les investisseurs étrangers investissent autant mais changent leurs stratégies, en déplaçant leurs centres d intérêt vers des destinations considérées comme moins risquées ou plus rentables. Les statistiques des flux d IDE globaux et américains ne donnent pas de réponse claire. Ainsi, en 2007 les flux globaux d investissements directs à l étranger ont atteint un niveau record de 2 trillions de dollars, mais en 2008 ils ont diminué de 16 % (UNCTAD, 2011). En 2009, ils baissent encore de 40 %, enregistrant une contraction record depuis près de 60 ans. Selon l UNCTAD (2009) et Poulsen et Hufbauer (2011), cette baisse peut être attribuée à trois facteurs : (1) la crise financière mondiale a provoqué des problèmes de liquidité des entreprises multinationales car les banques ont restreint l accès au crédit. La capacité d investissement des entreprises a donc diminué ; (2) historiquement, il existe un lien fort entre la récession et les flux d IDE, particulièrement dans les pays développés, la récession diminuant l appétit des multinationales pour les nouveaux investissements à l étranger ; (3) la crise a provoqué chez les décideurs une attitude plus prudente, caractérisée par l abandon de projets considérés comme risqués (comme un financement infrastructurel) et l achat d actifs moins risqués (à l extrême, des obligations d État).

13 CHAPITRE 1 L IMPACT DE LA CRISE DE 2007 SUR LES IDE AMÉRICAINS 23 Pourtant, en analysant les flux d IDE américains sortants, nous constatons que, même après la crise de 2007, ils continuent à augmenter (de 8 % en 2008, de 9,7 % en 2009, et de 10,2 % en 2010) (United States Bureau of Economic Analysis U.S. BEA, 2011). Comment expliquer cette spécificité des IDE américains? Pour tenter d apporter des clés de compréhension à ces phénomènes, nous étudierons dans le détail les IDE américains au sein de pays issus de deux zones géographiques distinctes : l Europe de l Est et l Asie du Sud-Est. Ainsi, dans une première partie, nous présenterons les déterminants des flux d IDE sortants recensés dans la littérature, nous nous attacherons à pointer les spécificités de la crise financière de 2007, puis nous étudierons les déterminants des IDE entrants en fonction des caractéristiques du pays d accueil. Dans une seconde partie, à partir de données empiriques issues du Fond Monétaire International (FMI) et de l U.S. BEA, nous tenterons d établir le lien entre le Produit Intérieur Brut (PIB) des États-Unis et le montant des IDE, puis nous essaierons de comprendre l impact des spécificités de la crise de 2007 sur les flux d IDE émis par les États-Unis. Pour cela, nous réaliserons des analyses typologiques des pays d accueil des investissements américains avant et après la crise de 2007 et nous analyserons, puis nous discuterons, les changements qualitatifs et quantitatifs apparus. Ceci nous permettra, dans un premier temps, de vérifier si la crise économique touchant un pays fortement émetteur d IDE, en l occurrence les États-Unis, peut avoir une influence sur l ampleur des investissements sortants. Ensuite, de voir si la crise financière a provoqué un changement de stratégie des entreprises américaines, en prenant en compte les mouvements d IDE au sein des différentes destinations. 1. Déterminants des flux des IDE sortants Les déterminants des IDE sortants peuvent être analysés sous deux angles : microéconomique, pour répondre à la question du «pourquoi» une firme décide de choisir un mode d entrée sur un marché étranger et macroéconomique en s interrogeant sur le rôle de la dotation en capital du pays d origine en tant que facteur clé d expansion internationale. A. Choix d IDE : la théorie éclectique Du point de vue microéconomique, le modèle OLI (Ownership Location Internalization), développé par Dunning (1991) permet de résumer les conditions qui doivent être satisfaites pour qu une entreprise choisisse une forme d IDE. D abord l entreprise doit avoir «un avantage spécifique», pour un produit ou une technologie de production, auquel les autres entreprises n ont pas accès. Ainsi, la capacité technologique est positivement corrélée aux IDE sortants (Lall, 1980 ; Prugel, 1981 ; Pearce, 1989 ; Kogut et Chang, 1991). Le même type davantage peut résulter du capital humain. Ainsi, plus la société est instruite et qualifiée et plus le pays est capable d émettre des IDE (Lall, 1980 ; Prugel, 1981 ; Kyrkilis et Pantelidis, 2003). Le pays d accueil doit également présenter un avantage de localisation en adéquation avec les spécificités d un

14 24 LE MANAGEMENT INTERNATIONAL À L ÉCOUTE DU LOCAL secteur d activité donné (accès aux ressources, débouchés commerciaux, etc.). Enfin, l entreprise doit bénéficier d un avantage à internaliser la production plutôt qu à la sous-traiter à un partenaire étranger. Ces avantages des entreprises émettrices vont être amplifiés si les revenus du pays d origine augmentent. La croissance du PIB provoque ainsi un changement de structure économique du fait que la production devient plus consommatrice de capital (capitalistique). Cela conduit à des changements de modèles de consommation : un besoin de produits plus différenciés, une augmentation de la demande globale, etc. L élargissement du marché donne la possibilité aux entreprises de spécialiser leur production et de réaliser des économies d échelle. La concurrence interne et la nécessité de spécialisation stimulent alors l entreprise pour développer des stratégies de marketing sophistiquées qui peuvent générer, à leur tour, un avantage concurrentiel significatif, surtout s il s agit de produire dans des pays où l adaptation des produits au marché local apparaît nécessaire (Lall, 1980 ; Grubaugh, 1987). Ces avantages développés étant souvent intangibles, il est donc préférable de les transférer à l étranger par la création d un marché interne plutôt que par la vente de licence ou par l export (avantage de l internalisation) (Dunning, 1991). Dans ses travaux postérieurs, Dunning (1997) enrichit la théorie éclectique en intégrant les bénéfices liés aux alliances et aux réseaux de la firme («alliance capitalism») pour chaque catégorie d avantage. Ensuite Dunning et Lundan (2008) prennent en compte les aspects de la théorie néo-institutionnelle en soulignant l importance des institutions du pays d origine et celles du pays d accueil pour l activité et le développement de l entreprise, qui peuvent influencer les avantages pour un investisseur. Puis Dunning (2009) remarque que le monde a connu des mutations économiques importantes, ce qui a influencé la localisation des IDE. Il suggère que la plupart des explications fournies dans les années 1970 et 1980 doivent être modifiées car les ressources spécifiques des entreprises sont devenues totalement mobiles. Il souligne l importance d utiliser les ressources propres des entreprises, surtout celles basées sur la connaissance (ressources intangibles comme le capital social), conjointement aux ressources du pays d origine, comme la main-d œuvre qualifiée et les infrastructures publiques. La configuration de la localisation des activités d une entreprise peut elle-même constituer un avantage spécifique. Avec la dispersion géographique, la chaîne de valeur d une entreprise devient plus multinationale et l entreprise est capable d exploiter de façon plus efficace de nouveaux avantages concurrentiels. La structure et le contenu du portefeuille de localisation d une entreprise deviennent cruciaux au regard de sa position concurrentielle mondiale. B. Le rôle de la dotation en capital du pays d origine des IDE Selon Heckersher (1919) et Ohlin (1933), les échanges internationaux reposent sur les différences de dotation dans les facteurs de production. Les pays développés sont ainsi dotés de capital. Le capital financier doit donc, en termes nets, aller des pays riches vers les pays pauvres. Pour cela, ce dernier

15 CHAPITRE 1 L IMPACT DE LA CRISE DE 2007 SUR LES IDE AMÉRICAINS 25 doit sortir des pays dont le capital physique est supérieur à l offre de main-d œuvre (où les rendements sont inférieurs) vers ceux qui sont relativement mal dotés en capital (Prasad, Rajan et Subramnian, 2007). L abondance de capital est associée à des taux d intérêt relativement bas, ce qui diminue le coût d opportunité du capital. Des taux d intérêt faibles peuvent inciter les investisseurs à chercher la rentabilité du capital à l étranger. Selon Prugel (1981), Lall (1980) et Grubaugh (1987), plus les taux d intérêt du pays d origine sont bas, plus la proportion des IDE sortants est forte. Les taux de change influencent également la stratégie des entreprises. L appréciation de la devise nationale facilite l investissement à l étranger où la devise locale est relativement faible, ce qui réduit ainsi le besoin de financement. De plus, l appréciation de la devise nationale augmente les prix relatifs à l export et déplace la production vers les pays d accueil (Barrell et Pain, 1996 ; Pantelidis et Kyrkilis, 2005). Ensuite, selon Dunning (1991) et Narula (1996), les flux d IDE sortants d un pays sont liés au niveau de développement économique du pays. Les pays en phase préliminaire de développement économique vont plutôt accueillir des IDE, car les entreprises locales ne possèdent aucun avantage concurrentiel qui assurerait leur succès à l étranger. Dans les pays développés, les flux sortants d IDE augmentent quand les entreprises cherchent à élargir leur marché ou à trouver un pays dans lequel elles pourront produire à moindre coût. Ce concept de «route du développement de l investissement (Investment Development Path IDP)» évoqué par Dunning (1991) et Caves (1996) est validé par le fait que les IDE sortants furent générés pratiquement en intégralité par les pays développés jusqu aux années 2000 (Barry, Görg et McDowell, 2001). Dans les années 1990, le monde a subi des mutations économiques et technologiques importantes (Dunning, 2009), le changement du système politique, l ouverture des frontières et surtout l enrichissement économique des pays émergents comme la Chine, la Russie ou l Inde ont fait apparaître de nouveaux acteurs sur la scène mondiale des IDE. Ainsi, de plus grandes richesses du pays doivent générer de plus grands flux d IDE sortants du même pays. Cette relation a été démontrée par des études empiriques (Kyrkilis et Pantelidis, 2003) et par l augmentation de la participation des pays émergents aux flux globaux d IDE sortants dans la dernière décennie (par exemple les IDE d origine asiatique ont constitué 14,2 % des IDE mondiaux en 2011 contre seulement 7,9 % en 2005 (UNCTAD, 2012)). En embrassant cette perspective, il semblerait logique que la récession économique, donc la baisse des revenus nationaux impacte négativement le montant des flux des IDE américains, surtout dans les pays à bas coûts de production. D où notre hypothèse : H1 : La baisse des revenus des États-Unis provoque la baisse des flux d IDE américains dans les pays d Asie du Sud-Est et d Europe de l Est. Toutefois, comme nous allons le voir, il faut tenir compte des spécificités de la crise de 2007.

16 26 LE MANAGEMENT INTERNATIONAL À L ÉCOUTE DU LOCAL 2. Les spécificités de la crise de 2007 Une crise économique, au sens technique, correspond à un point de retournement de la situation conjoncturelle globale. Elle traduit généralement le passage d une phase d expansion à une phase de récession (Parnaudeau et Paulet, 2011). Selon Bordo (2009), Parnaudeau et Paulet (2011) et Poulsen et Hufbauer (2011), la crise actuelle, qui a conduit à la récession, peut être classifiée comme une crise bancaire, même si elle n a pas été causée directement par une panique bancaire classique. Ainsi, si la chute du prix de l immobilier aux États-Unis, ainsi que la crise boursière, ont contracté les dépenses de consommation et d investissement, la crise bancaire demeure toutefois l élément-clé de cette situation. La chute des crédits de type «subprime» a provoqué la chute du marché des produits dérivés et d énormes pertes pour les banques américaines et internationales. Ce phénomène fut visible dans la période quand les profits nets des banques commerciales américaines ont fortement baissé. En 2007, ils représentaient plus de 100 milliards de dollars, en 2008 seulement 6,18 milliards de dollars, pour ne plus représenter en 2009 que 5,22 milliards de dollars. Les pertes des banques commerciales les ont obligées à restreindre l accès au crédit. Du coup, les investisseurs ont éprouvé des difficultés pour trouver un financement à leurs projets. La banque centrale américaine (Federal Reserve FED) a baissé ses taux d intérêt, ce qui a provoqué une baisse du taux d intérêt des obligations américaines à long terme (voir tableau 1). Logiquement plus les taux d intérêts sont faibles, moins le capital est cher et moins les investissements dans le pays d origine sont rentables, donc les flux sortants d IDE doivent augmenter. Cependant, dans le cas de la crise bancaire, quand les banques ont des problèmes avec leurs liquidités, elles sont beaucoup plus prudentes pour accorder des crédits afin d éviter les pertes additionnelles (voir tableau 1). Tableau 1 : Agrégats économiques des États-Unis de 2005 à Taux d intérêt à long terme (en %) 4,29 4,79 4,63 3,67 3,26 Profits des banques commerciales (en millions de dollars) PIB nominal (en milliards de dollars) CroissancedePIB(en%) 3,1 2,7 2,1 0,4-2,4 Inflation (en %) 3,4 3,2 2,9 3,8-0,3 Chômage (en %) 5,1 4,6 4,6 5,8 9,3 Consommation (croissance) (en %) 3,4 2,9 2,7-0,2-0,2 Source : Federal reserve bulletin, 2010, 2000, 1990 ; OCDE, 2011 ; FMI, Du fait de la montée du risque, les banques ont réduit l offre de crédit et limité les opérations interbancaires (credit crunch), ce qui a conduit à la récession

17 CHAPITRE 1 L IMPACT DE LA CRISE DE 2007 SUR LES IDE AMÉRICAINS 27 économique (Bordo, 2009). Les grands agrégats économiques des États-Unis se sont alors littéralement effondrés. La croissance du PIB ne fut que de 0,4 % en 2008 et la décroissance apparut en 2009 (-2,4 %). Les conséquences de la crise à court terme furent perceptibles aussi par d autres indicateurs macroéconomiques comme l inflation qui se transforma en déflation, le chômage qui augmenta de 4,6 % en 2007 à 9,3 % en 2009, ou encore la consommation des ménages qui ralentit dans ces années (voir tableau 1). Toutefois, les IDE constituent généralement une source de financement externe plus stable que les flux de dette privée et d investissement en portefeuille (Mold, 2008), donc ils ne devraient pas être affectés aussi violemment que les investissements financiers. Il faut rappeler que, durant la crise asiatique, les IDE s étaient maintenus (Hugon, 2001). Même si les investissements américains avaient baissé en 1998 de 30 % par rapport à l année 1997, ils avaient fortement repris en La crise dans la région d Asie du Sud-Est a même facilité la pénétration de ces pays par les IDE. Certains pays comme la Corée, restreinte par la crise, ont été obligés d enlever les restrictions concernant le rachat de firmes locales et de propriétés immobilières par les étrangers. Les IDE ont profité du prix «bradé» de ces actifs pour les acquérir. On constata une forte augmentation des fusions-acquisitions dans cette zone dans les années post-crises ( ). Le même phénomène a pu être observé en Argentine (2001), au Brésil (1995) (Zhan et Ozawa, 2001), et en Russie (1998) (Poulsen et Hufbauer, 2011). Cependant, il existe une différence géographique cruciale entre les crises passées et celles de Les origines des crises passées étaient généralement localisées dans les pays émergents accueillant les investisseurs étrangers, alors qu en 2007 la crise provint du pays d origine des IDE. Pour les flux d IDE venant des États-Unis, la distinction est importante. Dans le premier cas, les investisseurs étrangers ont continué à disposer d un capital propre important, les sources de financement externes n étaient pas limitées. Ils ont ajusté leurs investissements de production destinés au marché émergent local, en prenant en compte la baisse de la consommation et du pouvoir d achat. Parallèlement, les investisseurs étrangers ont profité de la crise et de la libéralisation des marchés pour investir davantage dans l achat d immobilier ou dans l acquisition des entreprises locales. Dans le deuxième cas, la crise externe peut avoir des conséquences beaucoup plus graves pour les flux d IDE sortants du pays touché par la crise. Selon l Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) (Mold, 2008), les IDE sont pro-cycliques. Les exportations d IDE provenant des pays membres de l OCDE, qui demeurent la source principale de flux d investissements, ont été assez nettement corrélées à la croissance économique de ces pays. Selon Mold (2008, p. 2), «ce fut particulièrement évident durant le ralentissement de la période , durant laquelle les exportations d IDE globales ont chuté de près de 50 pour cent. Les implications sont claires : plus la crise du crédit se fait sentir, plus le capital se raréfie et se renchérit, et plus les entreprises multinationales revoient à la baisse leurs projets d investissement».

18 28 LE MANAGEMENT INTERNATIONAL À L ÉCOUTE DU LOCAL La même situation peut apparaître après De plus, Calderon et Didier (2009) ont montré que les problèmes de liquidités limitent les fusions et les acquisitions internationales actuelles. Pendant les crises précédentes, y compris les crises financières globales, les entreprises multinationales ont réduit les prêts intra-firmes et rapatrié la totalité des profits, en évitant la vente d actifs et en préservant leurs stratégies à long terme. Cette fois, les investisseurs ont diminué le montant des actifs et vendu leurs parts dans les entreprises locales (Banque Mondiale, 2009). 3. Les caractéristiques du pays d accueil La littérature concernant les déterminants des flux d IDE du pays d accueil est tellement abondante que certains auteurs parlent des «variables habituelles sur les déterminants de l IDE» (Faouzi, 2004) : la taille du marché du pays d accueil peut déterminer l entrée des IDE (Mbekeani, 1997 ; Maniam, 2007 ; Rodriguez et Pallas, 2008 ; Joen et Rhee, 2008) ; l indice d ouverture économique (Culem, 1998 ; Edwards, 1992 ; Sachs et Warner, 1995 ; Faouzi, 2004) ; les taux de change sont également pris en considération. Caves (1989) et Froot et Stein (1991) montrent l effet négatif du taux de change volatile sur les IDE entrants alors qu Edwards (1999) obtient des effets positifs ; le niveau d infrastructure (Blomström, 1989 ; Asiedu, 2001) et le niveau d instruction (Faouzi, 2004) des pays d accueil peuvent être considérés comme des facteurs déterminants ; les flux des IDE sont aussi impactés par les taux d imposition (Hartman, 1984 ; Cassou 1997 ; Billington, 1999), le coût du travail (Flamm, 1984 ; Culem 1988 ; Pistoresi, 2000 ; Rodriguez et Pallas, 2008 ; Joen et Rhee, 2008), le déficit budgétaire (Culem, 1988 ; Tsai, 1994 ; Pistoresi, 2000), la distance géographique (Bevan et Estrin, 2004) et la qualité des institutions (Feng, Sun et Walton, 2009). La plupart de ces facteurs ne changent toutefois pas dans des périodes aussi courtes, donc il semble hasardeux de les considérer comme des déterminants du choix du pays d accueil des IDE en période de crise financière globale. Par exemple, les effets de la crise ne vont pas être immédiatement visibles au niveau des infrastructures, de l instruction ou des institutions du pays d accueil. Hormis un accès réduit aux capitaux, ce qui s est avéré particulièrement néfaste pour les investisseurs étrangers fut la propagation de la crise aux autres pays du monde. Dans un monde globalisé, caractérisé par le libre mouvement des capitaux, les décisions de désinvestissement ou de changement de stratégie sont prises très rapidement (Erb, Harvey et Viskanta, 1996 ; Fratzscher 2003). La récession économique, en moins d une année, a touché un grand nombre de pays émergents, leurs agrégats macroéconomiques montrant ainsi ce phénomène (Fonds Monétaire International FMI, 2010).

19 CHAPITRE 1 L IMPACT DE LA CRISE DE 2007 SUR LES IDE AMÉRICAINS 29 Nous considérons que pour observer les causes du changement de comportement des IDE américains il faut prendre en compte premièrement les déterminants des pays d accueil qui varient pendant ce laps de temps, et deuxièmement ceux qui démontrent des effets de la crise, qui peuvent augmenter les risques d investissement dans le pays hôte. Les principaux indicateurs macroéconomiques comme le PIB, le chômage, l inflation, la dette publique et le solde du compte-courant de la balance des paiements du pays vont enregistrer un changement brusque si la récession économique s installe. Ces indicateurs sont aussi considérés comme majeurs dans l analyse du risque économique par les agences de notation comme la Compagnie Française d Assurance pour le Commerce Extérieur (Coface), Euromoney, International Country Risk Guide (ICRG), Institutional Investor et The Economist Intelligence Unit, qui mesurent le «risque pays» pour les investisseurs (Faouzi, 2004 ; Coface, 2011). La variation du PIB du pays d accueil reflète les revenus et les dépenses globales de la nation. Donc la décroissance du PIB est un signe de récession économique. Plusieurs études ont ainsi démontré que le niveau du PIB du pays d accueil est corrélé positivement avec les flux d IDE entrants (Blomström, Lipsey et Zejan, 1994 ; Hansen et Rand, 2006 ; Helpmann, 2006). Plus le niveau du PIB per capita est grand, plus le pouvoir d achat des habitants est fort, ce qui représente un avantage pour les investisseurs étrangers, surtout s il s agit d IDE horizontaux, motivés par l accès au marché local (Blomström, Lipsey et Zejan, 1994 ; Helpmann, 2006 ; Leitao, 2010). L augmentation du chômage montre la baisse de confiance des entreprises, ce qui peut être un des résultats de la crise (Brodo, 2009). Pendant la crise, l inflation peut être une conséquence de la baisse de la production nationale qui provoque une diminution de l offre, ce qui a un impact négatif sur le niveau des prix. Dans les deux cas, les changements de prix vont obliger les investisseurs étrangers à modifier leurs stratégies de prix en augmentant le risque d inadaptation au marché. La variation de l inflation (indice des prix à la consommation) est donc utilisée comme un indicateur de la stabilité économique (Naudé et Krugell, 2007 ; Leitao, 2010). La dette publique croissante peut provoquer l augmentation des taux d intérêts, ce qui rend le capital plus cher pour les investisseurs et pour les ménages. Selon Bende-Nabende, Ford, Slater et Sen (2002), l augmentation du coût du capital du pays d accueil diminue la consommation du pays, donc affecte directement les investisseurs étrangers. Ensuite, la dégradation du compte-courant de la balance des paiements, donc un déficit commercial aggravé des pays émergents, reflète, entre autres, les besoins de devises étrangères et la dépendance des importations, donc sont susceptibles d effrayer les investisseurs potentiels.

20 30 LE MANAGEMENT INTERNATIONAL À L ÉCOUTE DU LOCAL Ainsi, en nous fondant sur les arguments théoriques qui précèdent, nous pouvons faire l hypothèse suivante : H2 : Après la crise, les IDE sortants américains en Asie du Sud-Est et en Europe de l Est se sont déplacés vers les pays les plus riches et les moins risqués. 4. Méthodologie de la recherche Notre chapitre poursuit deux objectifs distincts et complémentaires. Nous souhaitons, d une part, vérifier l hypothèse selon laquelle le niveau du PIB du pays émetteur a un impact général positif et significatif sur le montant des IDE émis. D autre part, en nous appuyant sur les données relevées à la suite de la crise de 2007 et de l étude de ses spécificités, qui montrent une augmentation des IDE américains à la suite de la crise financière, nous souhaitons explorer de façon plus qualitative l évolution des choix des investisseurs américains en ce qui concerne les pays cibles des IDE. Pour cela, nous aurons besoin d opérer des regroupements des pays récepteurs d IDE en fonction de la valeur des agrégats économiques que nous avons relevés dans la littérature. Nous avons retenu deux zones distinctes : l Europe de l Est et les pays d Asie du Sud-Est car ces zones sont considérées comme des pays à bas coût de production. De plus, il s agit de pays situés dans des zones géographiques éloignées des États-Unis, ce qui permet de faire des comparaisons indépendantes du critère de proximité géographique. Par ailleurs, les données collectées sont dépendantes du contexte géopolitique, ce qui a limité le point de départ de nos données pour les pays d Europe de l Est à l année 1993 ; pour ce qui concerne les pays asiatiques, les données commencent en Pour les deux zones, la dernière année étudiée sera Pour tester l impact du PIB du pays émetteur sur le montant des IDE américains, nous aurons recours à une régression linéaire avec deux variables de contrôle (le taux d intérêt de la banque centrale américaine et le chômage des États-Unis) afin de contrôler l impact de ces variables considérées comme déterminantes dans les processus de sortie d IDE. Les taux d intérêt déterminent directement les mouvements de capitaux et le chômage reflète un aspect plus structurel de l économie américaine. L application de la méthode de régression linéaire nécessite le respect d hypothèses préalables. Lors d une régression linéaire, l exactitude n est jamais atteinte (points éloignés de la droite de régression). Pour vérifier ce point, il convient de procéder à l examen des résidus en vérifiant les hypothèses de normalité de la distribution des résidus et d homoscédasticité. L interprétation de l analyse de régression linéaire concernera la qualité globale de la régression et l estimation des paramètres. Au niveau global, nous analyserons le coefficient de détermination (R²) qui traduit le pouvoir explicatif de la variable endogène sur la variable exogène. Nous étudierons également la valeur F ainsi que la probabilité p associée au test de Fisher-Snedecor qui permet d évaluer la significativité de l estimation globale. Au niveau de l estimation des paramètres (droite de régression), nous retiendrons les coefficients de régression (b), qui expriment la

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