SANTE PUBLIQUE Alcoolisme
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- Constance Lafontaine
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1 SANTE PUBLIQUE Alcoolisme Cours du 5 décembre 2005 Marine Giard
2 Plan L image de la consommation Epidémiologie Consommation d alcool Conséquences socio-économiques Définition Classifications typologiques Morbidités, complications Alcoolisation aiguë Alcoolisation chronique Dépistage des buveurs excessifs Prise en charge des buveurs dépendants Lutte contre l alcoolisme
3 L image de la consommation Consommation dite positive - Consommation alimentaire, sociale, festive, comme marqueur culturel (connaissance œnologique des élites françaises) - Symbole de l identité française (gaieté, bien-vivre, qualité de vie) Consommation négative Alcoolisme comme «échec du savoir boire» : - Troubles du comportement, pathologies psychologiques et somatiques, retentissement social négatif, alcoolo-dépendance, mortalité élevée, dépenses médico-sociales élevées et désordres sociaux importants (délits, crimes) - Image négative de l ivrogne Confusion entre la consommation pathologique et festive Consommation tolérée culturellement en France
4 Alcoolisme : épidémiologie (1) Consommation d alcool France : 3ème rang européen après la Portugal et le Luxembourg (2003 : 10,9 litre d alcool pur par habitant) (1997 : 60 litres de vin à 12, 37,5 litres de bière à 5 et 2,4 litres de spiritueux) mais consommation en baisse depuis 30 ans ( par 2 depuis 1960) et modifiée (diminution du vin, augmentation de la bière) disparité géographique (croissant ouest-nord) disparités socio-professionnelles responsable de à décès annuels (surmortalité masculine ans ++), plus de 5 millions de buveurs en excès
5 Alcoolisme : épidémiologie (2) Conséquences socio-économiques Hospitalisation : 30% des hommes hospitalisés en médecine générale ou en psychiatrie le sont pour un problème lié à l alcool (psychoses, cirrhoses ) Accidents de la circulation : 45% des accidents mortels sont dus à l alcool Accidents du travail : liés à l alcool dans 20% des cas Absentéisme, maladie, délits, conflits familiaux, suicides... Coût de l alcoolisme en 1980 : 100 milliards de francs (PEC médicales, accidents, absentéisme, crimes )
6 Alcoolisme : quelle définition? Quantitative? ne tient pas compte de la sensibilité individuelle vis-à-vis de l alcool Psycho-comportementale? «est alcoolique toute personne qui a perdu sa liberté de s abstenir de boire» incomplète En pratique : alcoolisation aiguë alcoolisation chronique et abus d alcool (buveur excessif) alcoolo-dépendance (buveur dépendant) CAT (clinique, santé publique) spécifiques
7 Alcoolisme : classifications typologiques Alcoolisme primaire (7 cas sur 10) Alcoolisme = 1er trouble installé chez le sujet Début est précoce, vulnérabilité psycho-biologique Alcoolisme secondaire (3 cas sur 10) Troubles psychiatriques antérieurs à la prise d alcool (troubles anxieux, troubles graves de la personnalité, schizophrénie)
8 Alcoolisme : morbidité, complications (1) Alcoolisation aiguë Ivresse simple : désinhibition, incoordination, troubles du jugement, troubles de la vigilance voire coma, inhalation Ivresse pathologique : agitation majeure, agressivité, idées délirantes Accidents traumatologiques (fractures, TC, hématomes cérébraux) Hypoglycémie, hyponatrémie Hépatite alcoolique aiguë, pancréatite aiguë
9 Alcoolisme : morbidité, complications (2) Alcoolisation chronique Complications psychiatriques ++ (dépressions secondaires, psychoses) Complications neurologiques : atteintes dégénératives, encéphalopathies carentielles (Gayet-Wernicke, syndrome de Korsakov), atteintes périphériques (polynévrite, névrite optique) atteintes hépato-gastro-entérologiques : stéato-fibrose hépatique, cirrhose, carcinome hépato-cellulaire, oesophagite, gastrite, pancréatite chronique Cancers (bouche, pharynx, larynx, œsophage, foie) Atteintes hématologiques : anémie, leucopénie, thrombopénie Effet abortif et syndrome d alcoolisme fœtal (nanisme intra-utérin, mauvais développement psychomoteur, débilité mentale) Autres : cardiopathies, myopathies, troubles métaboliques
10 Dépistage des buveurs excessifs Clinique : grille de Le GO [aspect du visage, des conjonctives et de la langue, tremblements, troubles subjectifs (nerveux, digestifs, moteurs), poids, TA, volume hépatique] Biologique : γgt (spécificité médiocre, mais bonne sensibilité, chute rapide à l arrêt de l alcoolisation), VGM (macrocytose, mais faibles sensibilité et spécificité), hyperlipidémies risque de survenue d une maladie x par 3 à partir d un niveau de consommation 50 g/j H et 30g/j F (mais variabilité individuelle ++) NB : 1 verre de vin = 25 cl de bière = 8 cl d apéritif à 16% = 10g d alcool approche éducative ++
11 Prise en charge des buveurs dépendants (1) La cure de sevrage Projet thérapeutique global et à long terme, avec prise en charge médicale, psychologique et sociale Objectif : entrée dans un processus d abstinence complète et durable, en respectant des conditions de confort et de sécurité (accidents de sevrage) Sevrage ambulatoire recommandé en premier lieu (préserve l insertion familiale, poursuite de l activité professionnelle, compatible avec un syndrome de sevrage modéré) Prise en charge institutionnelle ou hospitalière : si dépendance sévère, antécédents d accidents de sevrage, syndrome dépressif marqué, dépendances multiples, ou échec en ambulatoire
12 Prise en charge des buveurs dépendants (2) Accidents et complications du sevrage Crises convulsives : risque majoré en cas d ATCD convulsifs, de TC, d usage de psychotropes ; précoces (90% des cas), de type grand mal (95% des cas), avec 60% de récidives rapprochées Délirium tremens Syndrome confuso-délirant pouvant évoluer vers un coma et un décès Prise en charge : hospitalisation + surveillance médicale stricte (constantes, conscience) + hydratation parentérale + benzodiazépines en perfusion + Vitamines B1-B6-PP prévention ++ (hydratation + BZD per-os + vitaminothérapie) Traitement des troubles psychiatriques associés La post-cure : en ambulatoire (CHAA = centre d hygiène alimentaire et d alcoologie créés en 1970) ou en institution ; psychothérapie de soutien ++ ; rôle des médecins généralistes
13 Lutte contre l alcoolisme (1) Mesures d information et d éducation sanitaire Mesures économiques : limitation du nombre de débits de boisson, taxes Mesures législatives loi de 1873 : répression de l ivresse publique loi du 15/04/54 : dépistage et traitement des alcooliques dangereux pour autrui loi du 09/07/70 : notion de taux légal d alcoolémie au volant (depuis 1995 : 0,5 g/l)
14 Lutte contre l alcoolisme (2) Mesures législatives (suite) loi du 12/07/78 : autorise le dépistage de l imprégnation éthylique des conducteurs même en l absence d infraction loi Evin du 30/07/87 : publicité pour les boissons alcoolisées interdite à la télévision et réglementée dans la presse, par voie d affichage et à la radio interdiction de la distribution d alcool aux mineurs limitation de l introduction de boissons alcoolisées sur le lieu de travail
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