Thème 2. Gérer les ressources terrestres

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1 Thème 2. Gérer les ressources terrestres Question 1. Nourrir les hommes Mise au point scientifique I. Croissance des populations, croissance des productions I.1. Des disponibilités alimentaires globalement satisfaisantes grâce à la seconde révolution agricole I.2. Quel équilibre entre production alimentaire et besoins des populations à l horizon 2050? II. Assurer la sécurité alimentaire II.1. Qu est-ce que la sécurité alimentaire? II.2. Une sécurité alimentaire aujourd hui très inégalement assurée II.3. Comment mieux assurer la sécurité alimentaire? III. Développer des agricultures durables? III.1. Les limites de l agriculture productiviste III.2. Vers une agriculture durable III.3. Entre OGM et «révolution doublement verte» Documents de la mise au point Document 1. Document 2. Document 3. Document 4. Document 5. Document 6. Pistes pédagogiques La disponibilité alimentaire dans le monde. La mise en culture de nouvelles terres. La sous-alimentation dans le monde. Terres louées ou achetées à l étranger. Les trois composantes de la durabilité en agriculture. Les pays producteurs d OGM. Piste 1. Exploiter des images de presse sur les agrocarburants. Piste 2. Construire un récit en géographie autour d une situation de crise alimentaire. Enseigner le développement durable. Géographie 2 de Sociétés et développement durable CRDP de l académie d Amiens, 2010.

2 Mise au point scientifique Nourrir les hommes 1. Mise au point scientifique Nourrir les hommes La question de l alimentation mondiale, en lien avec la croissance démographique est centrale en termes de développement durable. Comment assurer aujourd hui et encore plus demain la satisfaction de ce besoin élémentaire? Cette question renvoie à la notion de ressource alimentaire* et fait donc partie au sens large d une géographie des ressources à laquelle s intéresse l ensemble du thème 2 du programme. Au même titre que l eau, l énergie, les matières premières, la nourriture constitue une ressource, c est-à-dire un moyen dont dispose une personne ou un groupe humain pour subsister. La ressource alimentaire existe à l état latent dans la nature mais c est l homme qui la mobilise, la transforme en fonction de ses besoins et de ses capacités techniques. La manière dont l homme mobilise cette ressource alimentaire a profondément évolué au cours des temps. La cueillette, la chasse et la pêche ont précédé la culture, l élevage ou l aquaculture. Les deux premières activités prédatrices ont beaucoup décliné depuis la révolution néolithique même si elles subsistent encore chez quelques populations de la forêt dense tropicale comme ressource principale. Dans les pays développés, elles peuvent subsister comme activités de loisirs ou comme revenus d appoint. Dans les pays pauvres, elles peuvent compter davantage notamment en période de disette pour compléter des ressources agricoles insuffisantes. La ressource halieutique* demeure la principale ressource alimentaire obtenue de manière traditionnelle sans renouvellement suffisant même si les techniques de prises ont considérablement évolué depuis 50 ans. L aquaculture* doit absolument suppléer à la raréfaction de la ressource naturelle. Les cultures et les élevages, qui ont impliqué une sélection et une domestication de variétés ou d espèces naturelles, constituent aujourd hui l essentiel de la ressource alimen- taire. Au cours du xx e siècle de spectaculaires progrès techniques leur ont permis de réduire les contraintes naturelles voire de s en affranchir. Les élevages peuvent être hors sol. Les cultures peuvent être sous serres ou même sans sol. Pendant très longtemps, l alimentation humaine s est faite à partir de produits bruts. La formidable progression des industries agroalimentaires dans la deuxième partie du xx e siècle a considérablement réduit la part de ces produits bruts au profit de produits transformés (conserves, produits congelés ou surgelés). La manière de se nourrir, en particulier dans les pays développés a donc été radicalement modifiée, d autant plus qu une part croissante des repas est prise hors du domicile soit en restauration collective, dans des restaurants ou fast-food. Le programme invite à s intéresser à trois questions. 1. Comment a-t-on pu assurer jusqu à aujourd hui un équilibre entre la croissance de la population mondiale et celle de la production alimentaire mondiale? Cet équilibre pourra-t-il être préservé à l horizon 2050 alors que la planète comptera sans doute plus de 9 milliards d habitants? 2. Comment peut-on assurer la sécurité alimentaire des populations? La notion de sécurité alimentaire* répond à une définition précise de la FAO qui devra être analysée. 3. Face aux risques que fait peser l agriculture productiviste* sur l environnement et la santé des consommateurs, comment mettre en place des formes d agricultures plus durables tout en garantissant une production mondiale suffisante pour faire face aux besoins? Par Gérard Granier agrégé de géographie. ** Ressource alimentaire Ensemble des moyens dont dispose l homme pour se nourrir. Une ressource peut être en réserve, exploitée ou surexploitée. ** Ressource halieutique Les ressources vivantes issues de l eau. Elles peuvent être maritimes ou continentales. ** Aquaculture Culture ou élevage par l homme en milieu aquatique. ** Sécurité alimentaire Chaque individu peut disposer à tout moment d une alimentation suffisante en quantité comme en qualité. ** Agriculture productiviste Agriculture mettant en œuvre le maximum de moyens techniques (intrants, machines, etc.) pour obtenir des rendements les plus élevés possibles. Enseigner le développement durable. Géographie 2 de Sociétés et développement durable CRDP de l académie d Amiens, 2010.

3 2. ** Disponibilité alimentaire Ce dont peut disposer une population pour se nourrir en prenant en compte la production nationale et le commerce extérieur de produits alimentaires. I. Croissance des populations, croissance des productions La question du rapport entre la croissance démographique et la disponibilité alimentaire se pose de façon récurrente dans l histoire. En Europe, on a connu jusqu au xviii e siècle des crises conjoncturelles («crise de subsistances»), liées à des aléas climatiques (étés anormalement humides, gelées printanières, etc.) conduisant à des famines ou disettes. Sur le long terme, le rythme de croissance démographique a pu connaître des irrégularités liées à un déséquilibre plus structurel entre population et production agricole. En Europe occidentale, on établit un lien entre les progrès agricoles du xi e au xiii e siècle et l accroissement démographique. Au xx e siècle, malgré une croissance démographique exceptionnellement élevée (surtout durant la deuxième partie de ce siècle), la disponibilité alimentaire a plutôt progressé grâce à des progrès agricoles spectaculaires. Les prévisions pessimistes, qu elles émanent des démographes ou des agronomes comme René Dumont, ont donc été jusqu alors démenties. De plus, les progrès des prévisions de récoltes (rôle des images satellitales) et des transports de marchandises devraient permettre de secourir les régions risquant d être localement démunies au moment de la soudure, par exemple. On dispose donc collectivement des moyens pour éviter les famines. Celles-ci sont aujourd hui le produit de conflits armés ou d une mauvaise gouvernance des États qui empêchent ou désorganisent l arrivée de l aide alimentaire aux populations dans le besoin. Elles ne devraient plus être liées aux aléas climatiques. I.1. Des disponibilités alimentaires globalement satisfaisantes grâce à la seconde révolution agricole La disponibilité alimentaire* moyenne est un indicateur très pertinent calculé par la FAO. Il correspond, pour une année et un pays, à la production nationale, à laquelle Thème 2. Gérer les ressources terrestres Question 1. Nourrir les hommes on ajoute les importations et les stocks initiaux et dont on retire les exportations, ce qui est destiné à la nourriture animale et aux semences ainsi que les pertes (souvent énormes) et les stocks finaux. On estime ainsi ce qui reste effectivement disponible pour l alimentation humaine. On peut aussi calculer une disponibilité alimentaire par jour et par habitant en divisant la nourriture annuelle disponible par le nombre d habitants et le nombre de jours de l année. Selon la FAO, cette disponibilité alimentaire moyenne mondiale serait de kcal/ jour pour des besoins théoriques estimés à cal/jour avec des différences sensibles selon l âge et le sexe des personnes. Avec toutes les précautions dans l analyse qu exige un tel indicateur techniquement difficile à produire pour des pays où l appareil statistique est d une fiabilité toute relative, on pourrait donc en déduire que les besoins alimentaires pour les 6, 9 milliards d habitants de la planète sont actuellement largement couverts. Plus significatif encore, cette disponibilité alimentaire s est fortement améliorée sur le dernier demi-siècle puisqu elle était estimée à seulement cal/jour en Document 1. La disponibilité alimentaire dans le monde Cette amélioration globale de la situation est très liée aux progrès agricoles, et beaucoup plus secondairement de la pêche, qui ont permis, durant la même période de multiplier par 2,6 la production agricole mondiale. Pour obtenir de tels résultats on a pu jouer sur quatre leviers principaux : L augmentation des superficies cultivées. Dans une économie traditionnelle où les rendements ne progressent que très peu, c est le principal levier. On défriche des forêts ou des savanes, on aménage des pentes fortes à l aide de terrasses, on draine des zones humides. En Europe, la suppression progressive des jachères a constitué la principale manière d augmenter les surfaces cultivées. Dans le Nouveau Monde, la conquête Enseigner le développement durable. Géographie 2 de Sociétés et développement durable CRDP de l académie d Amiens, 2010.

4 Mise au point scientifique Nourrir les hommes 3. des «Terres vierges» avait marqué tout le XIXème sicle, ce mouvement se prolongeant aujourd hui dans les zones tropicales par des «fronts pionniers». Mais depuis une trentaine d années ce mouvement s est bien ralenti. Selon la FAO, les superficies cultivées dans le monde n ont augmenté que de 4,5 % entre 1980 et Les défrichements, de l ordre de 13 à 15 millions d ha par an, sont en effet de plus en plus annulés par des pertes grandissantes de surfaces pour trois raisons principales : l étalement urbain, la dégradation des sols (érosion, salinité excessive de périmètres mal irrigués) et l abandon de terres cultivées dans les hautes latitudes (Canada, Scandinavie, Sibérie) avant une éventuelle reprise qui pourrait être associée au réchauffement climatique global. Document 2. La mise en culture de nouvelles terres De plus faut-il tenir compte de l importance grandissante des cultures dites industrielles qui ont pour effet de soustraire autant de surfaces pour les cultures alimentaires. Certaines de ces cultures (plantes textiles comme le coton, plantation d hévéas par exemple) sont anciennes. Mais la progression récente des agrocarburants* (canne à sucre pour la production d éthanol au Brésil par exemple) aggrave le phénomène. L augmentation des rendements a constitué dans la deuxième partie du xx e siècle le phénomène majeur qualifié de seconde révolution agricole* dans les pays développés ou de Révolution verte* dans les pays en développement. À titre d exemple, le rendement moyen du maïs à l échelle mondiale est passé de 25 à 140 q/ha entre 1950 et 2005 ; en Asie Orientale les rendements du riz sont passés de 17 t/ha/an en 1961 à 39 t/ ha/an en Selon J.-P. Charvet, ce levier a représenté à lui seul 90 % des gains de production. Ces progrès sont liés eux-mêmes à un ensemble de facteurs parmi lesquels figurent les progrès de l irrigation, la recherche agronomique ayant permis de sélectionner des variétés ou des espèces animales plus productives, une meilleure formation technique des agriculteurs. Malgré une forte croissance démographique, en Asie, la production de riz par habitant est ainsi passée de 113 kg/hab en 1961 à 151 en L amélioration des structures d encadrement de la production. Depuis le milieu du xx e siècle, la production agricole s est trouvée de plus en plus encadrée par un ensemble d acteurs qui ont fortement contribué à la faire évoluer : les États ou les associations d États comme l Union européenne qui ont fait évoluer les prix et les structures de production (rôle de la PAC), les industries agroalimentaires qui ont développé des liens de plus en plus étroits avec les producteurs. L intégration de la production en amont (fourniture d intrants*) aussi bien qu en aval (grande distribution par exemple) a marqué les dernières décennies, d abord dans les pays développés mais aussi de plus en plus dans les pays du Sud. L intensification des échanges commerciaux internationaux de produits agroalimentaires a permis de mieux ajuster localement la demande à l offre. La valeur des échanges mondiaux des produits agricoles a progressé spectaculairement de 30 milliards de dollars en 1960 à 600 milliards en 2004 en répondant à deux logiques différentes : fournir à l Occident des produits tropicaux comme le café ou le cacao, compenser les insuffisances de la production nationale, aussi bien dans certains pays développés comme le Japon que dans la majorité des pays en développement. Les raisons d être de ce commerce international peuvent donc être bien réelles. Mais, plus récemment, ce commerce s est trouvé gonflé par le succès des échanges qui relèvent davantage d une habile politique de marketing comme les importations en Europe de fruits et légumes de contre saison (raisin du Chili, haricots du Sénégal, etc. ) que de la satisfaction de besoins fondamentaux. ** Agrocarburant Carburant issu de productions agricoles comme le colza, la canne à sucre, la betterave à sucre, le maïs qui peut faire fonctionner en particulier des moteurs diesel ou des moteurs à essence (bioéthanol). ** Seconde révolution agricole Ensemble des progrès techniques survenus en Europe après la Seconde Guerre mondiale qui ont permis une forte augmentation de la production. ** Révolution verte Ensemble des progrès techniques (irrigation, semences sélectionnées, etc.) ayant permis une forte augmentation des rendements dans les pays en développement. ** Intrant Ensemble des produits utilisés pour obtenir une production agricole (engrais, pesticides, carburant, semences, etc.). Enseigner le développement durable. Géographie 2 de Sociétés et développement durable CRDP de l académie d Amiens, 2010.

5 4. ** Sous-alimentation (ou sous-nutrition) Alimentation quantitativement insuffisante (inférieure à à 2000 calories/jour) qui provoque des carences dans le développement des enfants et affaiblit les adultes. ** Transition alimentaire Passage d un régime alimentaire composé principalement de végétaux à un régime faisant une place grandissante aux viandes. I.2. Quel équilibre entre production alimentaire et besoins des populations à l horizon 2050? I.2.1. Une demande alimentaire en forte croissance à l horizon 2050 La demande alimentaire devrait fortement progresser sous l effet de trois facteurs : une progression presque «mécanique» en raison de la croissance démographique. Selon le Population Reference Bureau (www. prb.org), organisme américain indépendant qui synthétise des données issues de plusieurs sources dont celles de l ONU (Révision 2008), la population mondiale pourrait atteindre 9, 4 milliards en 2050, soit une augmentation de 36 % par rapport aux 6, 88 milliards de fin 2010 ; de plus, cette augmentation portera principalement sur des États ou continents comme l Afrique où sévit encore la sous-alimentation*. La réduction évidemment nécessaire de cette sous-alimentation contribuera aussi à faire augmenter la demande ; enfin devrait jouer le rôle de la transition alimentaire*, terme qui désigne le processus de substitution croissante de calories d origine animale aux calories d origine végétale dans les régimes alimentaires. La part des protéines animales dans la ration quotidienne varie encore énormément d un pays à l autre (États-Unis : kcal, Afrique subsaharienne : 145 kcal) mais devrait s atténuer à l avenir avec les progrès du niveau de vie et l urbanisation. Or la production d une calorie animale est beaucoup plus exigeante. Il faut de 3 à 10 calories végétales pour produire une calorie animale, avec des variations selon les espèces animales. Actuellement, 38 % de la production céréalière sert déjà à alimenter des élevages, notamment industriels. Selon le calcul de Philippe Collomb (Une voie étroite pour la sécurité alimentaire d ici 2050, Economica-FAO, 1999), il faudrait être en mesure de doubler la production alimentaire durant la première moitié du xxi e siècle. Thème 2. Gérer les ressources terrestres Question 1. Nourrir les hommes I.2.2. Cette demande pourra-t-elle être satisfaite? Face à ce défi alimentaire, les opinions des experts divergent. Si la géographe Sylvie Brunel affiche un certain optimisme («L avenir alimentaire de la planète n est pas inquiétant même avec 10 milliards d êtres humains») d autres se montrent plus réservés. Pour l agronome Michel Griffon, «le modèle agricole des années 1960 qui a permis de négocier assez efficacement le passage de 3 à 6 milliards d individus dans le monde est épuisé». Plus pessimiste encore, Lester Brown, agroéconomiste américain fondateur de l Institut Worldwatch, craint une crise alimentaire majeure si les États émergents comme la Chine se rapprochent trop du modèle de consommation américain, et plaide pour une stabilisation de la population mondiale, sans doute illusoire, autour de 7 milliards d habitants. Des voix s élèvent aussi pour inciter à une réduction de la consommation de viande. Faudra-t-il «manger moins de viande pour sauver la planète»? (Le Monde, ) En réalité, il pèse de fortes incertitudes sur les deux leviers majeurs. Quelles superficies agricoles nouvelles pourraient être mises en valeur? Selon les calculs de Michel Griffon, on pourrait d ici 2050 mettre en valeur millions d hectares supplémentaires, pour une superficie cultivée de millions d ha en 2000, soit une progression de 83 %, quasi exclusivement en Afrique et en Amérique latine, alors que les besoins alimentaires sont d abord en Asie. Mais cette estimation équivaudrait à une forte réduction des forêts tropicales, qui est très combattue par les écologistes. On pourrait sans doute espérer quelques gains, mais insuffisants, du côté de la Russie, de l Ukraine ou du Kazakhstan en lien avec le réchauffement climatique. Il faudrait aussi que les sols de ces superficies cultivées conservent leur qualité. Or on observe une tendance à la dégradation : 20 % de l ensemble des terres dans le monde sont plus ou moins dégradées (érosion avec l appa ri tion de phénomènes de type bad- Enseigner le développement durable. Géographie 2 de Sociétés et développement durable CRDP de l académie d Amiens, 2010.

6 Mise au point scientifique Nourrir les hommes 5. lands, salinisation des terres irriguées par apport excessif d eau, dégradation de sols par raccourcissement ou disparition des jachères, etc.). Enfin, les conquêtes de nouvelles terres sont partiellement annulées par les pertes dues à l étalement urbain. «Chaque année, environ 12 à 13 millions d ha de terres agricoles sont ainsi perdus, valeur à comparer aux 15 millions d ha conquis annuellement, principalement aux dépens des forêts tropicales» (Guy Baudelle et Michel Deshaies, in Nourrir les hommes, Wackermann, Ellipses, 2008). Il serait donc important que ces superficies nouvelles ne soient pas «confisquées» par les agrocarburants comme c est en partie le cas au Brésil. Quelle évolution des rendements? Après de spectaculaires progrès, la tendance actuelle est à un ralentissement, voire une stagnation de cette progression des rendements. Il faudrait donc s acheminer vers une Révolution doublement verte* selon la formule de l économiste britannique Gordon Conway, en associant irrigation, variétés à haut rendement et préservation de l environnement. Mais il est difficile d estimer précisément ce que pourra apporter la recherche dans ce domaine dans les décennies futures et le poids des résistances plus ou moins justifiées comme le montrent les débats confus sur les OGM (cf. 3 e partie). En regard de ces incertitudes, on sait en revanche qu il ne faut pas attendre de miracle du côté des ressources aquatiques. La pêche est condamnée au mieux à une certaine stagnation. Selon François Carré, «beaucoup d auteurs se rejoignent sur un plafond théorique de 100 à 120 Mt/an» et l aquaculture intensive est trop dépendante des farines et huiles de poissons. Ce qui n empêche pas des progrès locaux comme l élevage de la carpe en Chine (29 Mt/an). Pour mieux nourrir des hommes plus nombreux, il reste aussi une marge de manœuvre non négligeable du côté de la réduction des pertes alimentaires. Dans les pays riches, 20 % de la nourriture serait jetée. Dans les pauvres, les mauvaises conditions de récolte, de stockage, de transport seraient à l origine de 10 à 60 % de pertes. II. Assurer la sécurité alimentaire II.1. Qu est-ce que la sécurité alimentaire? Cette notion est principalement portée par les organisations internationales comme la FAO et relève aussi de la responsabilité politique des États. La FAO en propose la définition suivante : «la sécurité alimentaire est atteinte lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive, leur permettant de satisfaire les besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires afin de mener une vie saine et active». Cette définition dense et précise fait donc référence à quatre dimensions. Une dimension quantitative, à savoir une disponibilité alimentaire suffisante. Cette notion a été définie ci-dessus. Elle inclut les échanges commerciaux et ne se confond donc pas avec l autosuffisance alimentaire qui impliquerait un équilibre entre production et consommation au plan local ou national, qui n aurait plus grand sens dans une économie mondialisée. Une nourriture quan ti tati vement insuffisante conduit à la sous-alimentation ou sous-nutrition. Une dimension qualitative qui relève d une problématique de santé publique. La nourriture disponible doit être saine et équilibrée. Les aliments ne sont pas toujours sains, notamment pour des raisons de médiocres conditions de conservation mais aussi, aujourd hui, en lien avec les conditions de production. On se souvient de l affaire de la «vache folle». Une nourriture trop monotone ou trop pauvre en protéines conduit à la malnutrition*. La définition de la FAO prend aussi acte des préférences alimentaires, qui varient selon les cultures et les religions. Elles se trouvent ainsi affirmées comme un droit. Ces deux premières dimensions sont bien distinguées par la langue anglaise au travers ** Révolution doublement verte Progrès agricoles permettant d assurer de hauts rendements tout en préservant l environnement. ** Malnutrition Alimentation quantitativement suffisante mais déséquilibrée. Enseigner le développement durable. Géographie 2 de Sociétés et développement durable CRDP de l académie d Amiens, 2010.

7 6. ** Souveraineté alimentaire Capacité d un État à définir librement sa politique agricole et alimentaire afin de s assurer les moyens de nourrir sa population, sans nuire aux autres États. des termes food security (aspect quantitatif) et food safety (aspect qualitatif). Une dimension économique : il faut en effet que les produits alimentaires puissent être physiquement et financièrement accessibles. La crise de 2008 et ses «émeutes de la faim» (Égypte, Sénégal, etc.) liées à l augmentation brutale des prix des produits de base (blé, riz) ont bien montré l importance de cette dimension. La FAO estime donc à environ cal/jour par personne le «seuil économique» en deçà duquel les prix risquent de flamber rendant la nourriture inaccessible aux populations les plus fragiles. Une dimension temporelle : la sécurité alimentaire ne peut être considérée comme assurée que si elle est stable dans le temps. Or nombre de pays, notamment de l Afrique sahélienne, sont encore trop soumis aux aléas climatiques, comme le montre encore la menace de famine au Niger à l été Compte tenu des nombreuses contraintes qui pèsent sur les approvisionnements, on verra ci-dessous que la sécurité alimentaire est loin d être assurée aujourd hui partout dans le monde. C est encore plus vrai de la souveraineté alimentaire*, notion plus géopolitique mise en avant par les altermondialistes. Il s agirait d un droit des peuples, d abord ceux des pays pauvres, à choisir leur propre politique de développement agricole, en évitant qu il puisse avoir un impact négatif sur les populations d autres pays. Cette idée s oppose donc à l organisation des marchés agricoles promue par l OMC, qui repose en particulier sur la théorie de Ricardo sur les avantages comparatifs. II.2. Une sécurité alimentaire aujourd hui très inégalement assurée II.2.1. Les insuffisances quantitatives : la sous-alimentation Selon la FAO, en fonction de l âge, du sexe, de la taille et du type d activité des individus, le seuil de la sous-alimentation varie de 1600 à 2000 calories/jour, par rapport à des besoins physiologiques estimés Thème 2. Gérer les ressources terrestres Question 1. Nourrir les hommes entre 1900 et 2400 calories/jour. Elle peut provoquer de graves carences de santé à l origine d une surmortalité des enfants et d un affaiblissement des adultes, qui deviennent moins aptes au travail physique. Il s agit souvent malheureusement d une situation chronique, qui doit être cependant distinguée de la famine, caractérisée par une rupture d alimentation brutale qui peut conduire à la mort. Aujourd hui les famines sont plus d origine politique (guerre, incurie des gouvernements) que climatique car le système d aide alimentaire d urgence (par exemple celui du PAM, Programme alimentaire mondial) doit permettre d anticiper et d acheminer des vivres y compris en des lieux relativement isolés. Dans les années 1950, la sous-alimentation était encore massive. Elle concernait 1,5 milliard d habitants pour une population mondiale alors inférieure à 3 milliards. Elle avait considérablement diminué, en grande partie grâce à la Révolution verte, pour ne plus atteindre que 840 millions de personnes au début des années Toutefois la crise des prix agricoles des années et la crise économique mondiale sont venues brusquement faire remonter ces chiffres. La FAO avait estimé en 2009 que la barre symbolique du milliard d habitants était de nouveau dépassée pour annoncer un léger recul en 2010 (925 millions de sous alimentés). On est encore loin de l objectif du Millénaire pour le développement (OMD) qui en 2000 avait fixé comme objectif une réduction de moitié du nombre de sous alimentés à l horizon Document 3. La sous-alimentation dans le monde En valeur relative, la sous-alimentation frappe d abord l Afrique subsaharienne où elle touche une personne sur trois et dans une certaine mesure l Amérique andine ou l Asie méridionale (Inde, Bangladesh). En valeur absolue, le nombre de sous-alimentés dépend évidemment des densités de population. On ne s étonnera donc pas de les recenser d abord en Asie (Inde : 231 millions, Chine : Enseigner le développement durable. Géographie 2 de Sociétés et développement durable CRDP de l académie d Amiens, 2010.

8 Mise au point scientifique Nourrir les hommes millions, contre 178 millions au début des années 1990) mais aussi en Afrique subsaharienne (265 millions) II.2.2. Les insuffisances qualitatives : la malnutrition La malnutrition est un état pathologique causé par la déficience ou l excès d un ou plusieurs éléments nutritifs. Elle concernerait environ 3,6 milliards de personnes, soit plus de la moitié de l humanité. La malnutrition liée à des insuffisances alimentaires (qui touche environ 2 milliards de personnes) est caractéristique des pays pauvres où les apports en protéines, notamment d origine animale, restent souvent insuffisants. Mais elle touche aussi certains pays développés dits en «transition» comme les anciens pays du bloc communiste ou même des populations pauvres en Occident. (En France, personnes sont considérées comme malnutries). La malnutrition liée à des excès d apports caloriques et à des déséquilibres alimentaires toucherait environ un milliard de personnes confrontées au problème du surpoids ou de l obésité. Selon l OMS (Organisation mondiale de la santé), on compterait 1, 6 milliard de personnes en surpoids dont 400 millions d obèses. L obésité, liée surtout à une alimentation trop sucrée, concerne, non seulement les pays développés comme les États-Unis, où cette maladie frappe d abord les plus pauvres, mais aussi, de plus en plus, les pays émergents : 90 millions d obèses en Chine (+92 % depuis 1997). gratuits (2 millions de bénéficiaires à titre permanent ou temporaire en France). Dans les pays pauvres, le principal intervenant est le Programme alimentaire mondial, (PAM) créé en 1963, qui dépend de l ONU, ce qui n exclut pas les aides d urgence bilatérales. Cet organisme, principalement financé par les États-Unis, apporte d abord des aides d urgence lors de crises alimentaires ou de catastrophes naturelles mais développe aussi des programmes sur une plus longue durée destinés à réduire la sous-alimentation. En 2009, le PAM a aidé près de 100 millions de personnes notamment dans la corne de l Afrique. Si elle devient trop structurelle, cette aide peut avoir des effets pervers sur les productions locales, qui ne peuvent trouver preneur, étant concurrencées par des dons qui, en plus, contribuent aux changements des habitudes alimentaires, comme la généralisation du pain, issu du blé tendre non produit sur place, dans les villes africaines, au détriment des céréales traditionnelles. L achat ou la location de terres cultivables à l étranger constitue, pour certains pays émergents, une solution nouvelle pour garantir leurs approvisionnements. Cette tendance ancienne s est accentuée à l occasion de la crise de qui a en effet conduit certains exportateurs comme l Inde à suspendre leurs ventes, faisant planer une menace sur la libre circulation des marchandises. Des pays très peuplés, comme la Chine ou l Inde, ou riches comme les pays pétroliers du Proche- Orient ou le Japon se montrent donc très intéressés. II.3. Comment mieux assurer la sécurité alimentaire? Assurer la sécurité alimentaire des populations relève clairement des pouvoirs publics, nationaux ou internationaux, ou des ONG, qui peuvent mettre en œuvre différentes politiques. L aide alimentaire*, qui fournit une alimentation gratuite est en place depuis des décennies. Dans les pays riches, une fraction non négligeable de la population, en situation de précarité, continue d avoir besoin de repas Document 4. Terres louées ou achetées à l étranger Selon les estimations, 15 à 20 millions d ha auraient fait l objet de transactions lors des trois dernières années, essentiellement en Afrique. La Chine aurait acheté 2, 8 millions d ha en République démocratique du Congo pour y implanter la plus grande exploitation mondiale d huile de palme et regarde aussi vers la Russie. Cette ruée vers des nouvelles terres inquiète la FAO qui ** Aide alimentaire Transfert de produits alimentaires à titre gratuit ou presque, d un pays donateur vers un pays bénéficiaire. Enseigner le développement durable. Géographie 2 de Sociétés et développement durable CRDP de l académie d Amiens, 2010.

9 8. insiste pour que ces transactions, dont elle dénonce l opacité, s accom pagnent de politiques de développement de l emploi local. Ces spéculations foncières ne sont pas sans risques pour les pays africains. Le projet du groupe sud-coréen Daewoo à Madagascar (location de 1, 8 millions d ha) a été à l origine de la chute du président et une priorité aux cultures d exportation, voire aux agrocarburants, n est pas dans l intérêt des populations locales. Une meilleure organisation des marchés internationaux. La sécurité alimentaire, qui passe nécessairement par une augmentation des revenus des agriculteurs les plus pauvres, impliquerait aussi une meilleure organisation des marchés mondiaux qui souffrent de deux problèmes majeurs : les fluctuations des cours, fixés dans des bourses éloignées des lieux de production et soumis à des dérives spéculatives comme on l a vu en Depuis 30 ans, le prix du sucre a pu varier dans des proportions de 1 à 30! La loi dite de King (du nom du premier grand statisticien économique) veut en effet qu une faible variation de la production se traduise par une variation beaucoup plus importante des prix. En 2007, une diminution de la production mondiale de blé de 2 % s est traduite par un doublement des prix ; l illusion d un marché ouvert, soumis à la libre concurrence, alors que les écarts de productivité entre le farmer américain et le paysan de Burkina Faso peuvent être de 1 à 3 000! Certains spécialistes en viennent donc à recommander que des barrières douanières protègent les agricultures les moins productivistes et qu on s en tienne à des marchés régionaux du type Union européenne ou MERCOSUR, plutôt que de promouvoir une mondialisation complète qui ne profite qu aux plus forts. Plus globalement, il s agit de réhabiliter les agricultures paysannes à base vivrière capables d approvisionner des marchés locaux. Des politiques agricoles plus volontaristes. Dans de nombreux pays pauvres l agriculture a été longtemps négligée au profit de l industrie. Les gouvernements se Thème 2. Gérer les ressources terrestres Question 1. Nourrir les hommes montraient plus soucieux du sort des populations urbaines, qui risquaient de les menacer davantage, que les sociétés paysannes. La politique de prix des denrées de base, maintenus artificiellement bas, a eu des conséquences négatives sur l agriculture. Depuis peu, notamment en Afrique, on mesure la nécessité de compter sur ses propres forces pour assurer la sécurité alimentaire. En 2003, les chefs d État africains ont pris l engagement de consacrer au moins 10 % de leurs budgets nationaux à l agriculture. En 2010, 11 États ont atteint ce seuil. L ancien secrétaire général de l ONU, le Ghanéen Kofi Annan préside «l Alliance pour une révolution verte en Afrique». ** Biodiversité Diversité naturelle des organismes vivants. III. Développer des agricultures durables? III.1. Les limites de l agriculture productiviste Pendant plusieurs décennies l agriculture productiviste a rendu de grands services à l humanité puisqu elle a permis d assurer une alimentation plus abondante à une population beaucoup plus nombreuse. Mais des limites à la fois techniques, sociales et environnementales semblent atteintes aujourd hui. Fait significatif : après avoir progressé de 2,3 % par an entre 1960 et 2000, la croissance de la production agricole mondiale est tombée en moyenne à 1,5 % par an durant les années Les effets négatifs de l agriculture productiviste sur l environnement sont le plus souvent dénoncés : augmentation des teneurs en nitrates des nappes phréatiques du fait de la trop forte utilisation d engrais, avec les conséquences sur la qualité des eaux pourtant déclarées potables ; dégradation de certains paysages agraires comme le bocage breton ; inondations plus fréquentes du fait de l abondance du ruissellement superficiel ; réduction de la biodiversité* du fait de l utilisation massive des produits phytosanitaires La qualité sanitaire ou gustative de nombreux produits agricoles standardisés, notamment des fruits et légumes, est également dénoncée, de même Enseigner le développement durable. Géographie 2 de Sociétés et développement durable CRDP de l académie d Amiens, 2010.

10 Mise au point scientifique Nourrir les hommes 9. que les effets de l utilisation massive des pesticides sur la santé publique, à commencer par celle des agriculteurs, touchés par de cancers professionnels. Les conséquences sociales ne doivent pas être négligées : augmentation des inégalités sociales, en Inde par exemple en lien avec la Révolution verte ; diminution massive du nombre d actifs agricoles dans les pays industrialisés, ce qui contribue à la désertification de certaines campagnes. Enfin, sur le plan économique, des situations de surproduction chronique dans certaines filières, la nécessité d un soutien coûteux aux prix agricoles comme dans l Union européenne constituent autant d effets pervers d une réussite globale. Une remise en cause des pratiques de cette agriculture, dite encore conventionnelle, commence donc à faire consensus. III.2. Vers une agriculture durable* Pour satisfaire aux trois dimensions du développement durable, elle doit d abord permettre une gestion plus prudente de l envi ron nement sans oublier les deux autres volets. Sur le plan social, il faut garantir le maintien d un nombre significatif d agriculteurs afin de garder des campagnes vivantes, ce qui implique de privilégier l agriculture familiale dans le cadre d exploitations de taille moyenne. Il faut aussi qu elle assure un revenu suffisant aux producteurs. Sur le plan économique, elle doit répondre aux besoins du marché mondial, c est-à-dire satisfaire des besoins en forte augmentation. Enfin, une composante éthique est revendiquée par nombre de tenants de cette agriculture durable. Elle doit par exemple permettre d établir des relations plus étroites entre producteurs et consommateurs, entre citadins et ruraux et de développer une solidarité Nord-Sud au travers de nouveaux circuits de commercialisation comme ceux du commerce équitable*. Document 5. Les trois composantes de la durabilité en agriculture III.2.1. L agriculture biologique* est-elle condamnée à une «impasse productive» (J.-P. Charvet)? L agriculture biologique exclut l usage d engrais chimiques, de pesticides de synthèse ou de graines OGM. Elle est souvent présentée comme une alternative indispensable à l agriculture productiviste. Qu en estil aujourd hui? Il faut d abord distinguer l agriculture (ou l élevage) biologique labellisée qui ne représente qu une infime partie de la production mondiale et les agricultures et élevages traditionnels de nombreux pays pauvres, notamment en Afrique qui sont de facto des agrosystèmes* biologiques. Cette deuxième catégorie concerne des centaines de millions de paysans ou d éleveurs. Le paradoxe est que, pour eux, la tendance serait plutôt de délaisser ces méthodes naturellement bio pour passer à des méthodes plus productivistes à base d intrants chimiques. Scientifiquement définie dès l entre-deuxguerres, l agriculture biologique s est fédérée au plan mondial dès Il s agit donc d une des formes les plus anciennes d agriculture durable. Les agriculteurs bio doivent solliciter un label, correspondant à un cahier des charges rigoureux. À l échelle mondiale, ce système ne couvre que 32 millions d ha en 2007 soit moins de 1 % de la SAU mondiale. De plus il ne s agit pas seulement de cultures mais aussi de grands élevages extensifs tournés vers la viande comme en Australie ou en Argentine. En Europe, c est en Suisse et en Autriche, pays riches et montagnards, où l agriculture est depuis longtemps fortement soutenue dans le cadre d exploitations de taille moyenne, que l agriculture bio est la mieux implantée (plus de 10 % des superficies cultivées). L Union européenne cherche aussi à la promouvoir y compris au moyen d un nouveau logo unique applicable en 2010, et les progrès sont rapides (4 % de la SAU). La France est plutôt en retard : 2, 5 % de la SAU et seulement producteurs en On est encore loin de l objectif de 6 % de la SAU en 2012 préconisé par le Grenelle de l Environnement. ** Agriculture durable Agriculture capable de concilier des productions abondantes et de qualité, le maintien d une société paysanne (agriculture familiale) et une préservation de l environnement. ** Commerce équitable Système d échanges visant à assurer des revenus décents aux producteurs des pays en développement. ** Agriculture biologique Agriculture qui exclut de recourir à des produits chimiques fournis par l industrie (engrais, pesticides). ** Agrosystème Écosystème transformé depuis des siècles ou des millénaires par les agriculteurs ou des éleveurs. Il associe donc des données naturelles (climat, substrat géologique) et des données humaines. Enseigner le développement durable. Géographie 2 de Sociétés et développement durable CRDP de l académie d Amiens, 2010.

11 10. ** Agriculture de qualité Agriculture liée à des terroirs particuliers ou à des labels spécifiques qui permet de garantir un bon revenu au producteur. ** Agriculture raisonnée Agriculture ayant un recours limité aux intrants chimiques afin de réduire son impact négatif sur l environnement. Si les qualités nutritionnelles de l agriculture biologique sont largement admises, sa reconnaissance comme alternative générale à l agriculture conventionnelle pose trois types de problèmes : ses prix de vente, alourdis par des conditions de production plus exigeantes, sont relativement élevés et restent peu accessibles aux catégories sociales moins favorisées ; les rendements pouvant être obtenus font débat. Pour Jean-Paul Charvet, l agriculture biologique se heurte à une «impasse productive» du fait de ses rendements «en moyenne de 20 à 40 % inférieurs à ceux de l agriculture conventionnelle. On ne peut lui demander de nourrir le monde». Mais d autres spécialistes estiment que, disposant de marges de progrès, ces rendements pourraient fortement progresser. Les conditions de commercialisation interviennent également. Il arrive trop souvent que les produits bio soient consommés très loin de leur lieu de production contribuant à l augmentation des émissions de CO 2. Une agriculture biologique durable doit donc être une agriculture de proximité, qui permet aussi de raccourcir les circuits de commercialisation et de réduire le conditionnement, à l image des objectifs d une organisation comme les AMAP (associations pour le maintien d une agriculture paysanne) en France. III.2.2. D autres formes d agriculture durable sont-elles possibles? Si l agriculture biologique ne peut sans doute pas être généralisée, nombre d agriculteurs s orientent vers des solutions intermédiaires et plus faciles à mettre en œuvre, au moins à court terme. Les agricultures de qualité* Ce terme désigne des agrosystèmes liés à des terroirs particuliers ou à des labels spécifiques. Ils ne sont pas nouveaux mais tendent à se développer fortement. En France, ils concerneraient un quart des exploitations. Leur gros avantage est de garantir des prix plus élevés aux producteurs et aussi, sans Thème 2. Gérer les ressources terrestres Question 1. Nourrir les hommes doute, de rassurer le consommateur. Cette orientation permet aussi au producteur de se prémunir contre les dangers d une concurrence mondiale qui affecte les produits standardisés comme certains blés. Les agricultures de qualité peuvent prendre des formes très variées. En France, les appellations d origine contrôlée (AOC) valorisent les vins et les fromages. Elles sont suivies par l INAO (Institut national de l origine et de la qualité). À l échelle de l Union européenne, on a créé en 1992 une référence commune : l Indication géographique protégée (IGP) qui est surtout appliquée dans les pays méditerranéens aux conditions climatiques plus favorables et aux terroirs très diversifiés. Cependant ces appellations ne sont pas nécessairement synonymes d agricultures durables car l utilisation d intrants chimiques n est pas exclue, même si la tendance est à l évolution de ces techniques agricoles vers des formes plus raisonnées. Les agricultures raisonnées* Ce terme récent désigne des agrosystèmes qui cherchent à limiter les intrants industriels mais sans y renoncer. En France, cet objectif est promu par des structures associatives comme le «Réseau agriculture durable» ( qui regroupe environ exploitations ou l association FARRE (Forum de l agriculture raisonnée respectueuse de l environnement, www. farre.org), environ membres. Elles diffusent des cahiers des charges reposant sur le respect de l environnement mais aussi la santé des agriculteurs, le bien-être des animaux, etc. La mise en place d une agriculture raisonnée implique une forte technicité et un recours aux apports de l informatique : connaissance fine des sols pour mieux moduler les apports d intrants, irrigation mieux dosée pour réduire la consommation d eau, etc. Elle suppose donc un haut niveau de formation initiale et continue des agriculteurs. Bien qu elles progressent, ces pratiques ne concernent encore qu une minorité d agriculteurs dans le monde. Toutefois, au sein de Enseigner le développement durable. Géographie 2 de Sociétés et développement durable CRDP de l académie d Amiens, 2010.

12 Mise au point scientifique Nourrir les hommes 11. l Union européenne, la réforme de la PAC, issue de l accord de Luxembourg en 2003, a changé profondément la donne : pour toucher les aides financières auxquelles ils ont droit, les agriculteurs doivent répondre à des critères «d éco-conditionnalité». Par exemple, ils doivent éviter de laisser le sol à nu entre deux cultures afin d éviter l érosion. Un couvert végétal intermédiaire, ensuite retourné lors du labour suivant, permet un apport d engrais vert qui va limiter le recours aux engrais chimiques. Quelques progrès en faveur de l environnement en résultent : l utilisation de produits phytosanitaires diminue en France bien qu elle reste la plus élevée d Europe, les coquelicots réapparaissent sur le bord des chemins III.3. Entre OGM et «révolution doublement verte» On voit bien que, dans le cadre d un objectif général de «durabilité», l agriculture mondiale ne doit jamais perdre de vue l objectif premier de nourrir la planète. Le souci environnementaliste doit donc rester compatible avec la satisfaction des besoins alimentaires. D où l idée de «révolution doublement verte» capable de concilier rendements élevés et respect du vivant, ce qu on peut encore appeler une agriculture écologiquement intensive. Mais une autre voie s ouvre et progresse vite, celle des cultures OGM, aux antipodes d une agriculture biologique. L avenir n est donc pas sûr. III.3.1. Les OGM pour nourrir le monde? Les cultures d organismes géné ti quement modifiés relèvent de la technique dite de «génie génétique». Elle consiste à introduire un ou plusieurs gènes provenant d une autre espèce dans le patrimoine génétique d un organisme animal ou végétal afin d en améliorer les performances. Le recours aux OGM va évidemment à l encontre de nombre de principes de l agriculture durable. Il rend les agriculteurs dépendants des grands groupes mondiaux de semenciers comme Monsanto. Il favorise la concentration des exploitations en permettant de travailler plus vite sur des surfaces plus grandes. Il sème le doute sur ses effets à long terme sur la santé humaine. Mais, paradoxalement, les cultures OGM présentent aussi quelques aspects positifs en termes d agriculture durable. Elles permettent de réduire l usage des pesticides. Par exemple, les maïs Bt sont capables de résister par euxmêmes aux attaques de la pyrale, chenille qui peut provoquer de gros dégâts. D autres plantes OGM sont tolérantes à des herbicides à large spectre, biodégradables sur des périodes relativement courtes, qui sont appliqués dès les semis. Elles permettent aussi de diminuer les émissions de CO 2 puisque les passages d engins mécaniques pour des labours ou des traitements phytosanitaires sont moins nombreux. Elles limitent les risques d érosion des sols en réduisant les labours. À partir des années 2010, des OGM dits de seconde génération, en particulier des maïs moins sensibles au stress hydrique, devraient permettre de réduire la consommation d eau d irrigation. Malgré les réticences, voire les oppositions violentes de certains consommateurs, ces atouts des OGM expliquent l exceptionnelle rapidité de leur diffusion dans le monde, que leur très faible présence en Europe ne doit pas faire oublier. Document 6. Les pays producteurs d OGM On est passé en effet de 1, 5 million d ha dans le monde en 1996, année de la première commercialisation à 134 millions d ha en 2009 (soit près de 10 % des superficies cultivées dans le monde et 4 fois plus que l agriculture bio labellisée). Pour autant, la diffusion des OGM reste pour le moment cantonnée à un petit nombre de pays. Les cinq premiers producteurs (États-Unis, 55 % des surfaces cultivées, Brésil, Argentine, Inde, Canada) concentrent 92 % des surfaces. De même le nombre d espèces végétales cultivées est limité : soja (77 % de la production mondiale), maïs, colza coton, et elles sont plutôt desti- Enseigner le développement durable. Géographie 2 de Sociétés et développement durable CRDP de l académie d Amiens, 2010.

13 12. nées à l alimentation animale. Mais la Chine a autorisé récemment un riz génétiquement modifié Bt, ce qui pourrait changer for tement la donne pour l alimentation humaine. D autre part, le fort commerce mondial portant sur ces espèces végétales a pour effet de les diffuser bien au-delà des vingt-cinq pays producteurs, qui rassemblent déjà la moitié de la population mondiale, puisque trentedeux pays supplémentaires autorisent leurs importations. Au-delà des polémiques sur la dangerosité éventuelle des OGM, la question de fond est de savoir s ils peuvent contribuer à réduire la faim dans le monde. C est ce que soutiennent les tenants des OGM. En revanche les sceptiques ou les opposants font observer que les rendements des plants OGM ne sont pas très supérieurs à ceux des variétés non OGM et que, de toute manière, «la faim ne peut être réglée par des solutions techniques» (Sylvie Brunel). III.3.2. Vers une «révolution doublement verte»? Pour faire face à l inévitable augmentation de la demande alimentaire dans les décennies futures, et face aux limites de l agriculture productiviste ou de l agriculture biologique et à l essoufflement de la Révolution verte, de nombreux agronomes ne voient pas d autre issue qu une «agriculture écologiquement intensive» qui équivaudrait à une «révolution doublement verte». D autres parlent d une «agroécologie» (CIRAD, centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, basé à Montpellier). Sous ces différents vocables, l objectif est le même : «accroître les productions sans diminuer les potentialités des milieux et la biodiversité, pour les générations futures» (Michel Griffon et Jacques Weber, CIRAD, 1996), autrement dit allier les acquis de la révolution verte (de hauts rendements) et le souci de préservation de l environnement. Cela suppose de privilégier les techniques agricoles à faibles intrants tout en veillant à un maintien de la qualité des sols, de davantage s appuyer sur les savoirs Thème 2. Gérer les ressources terrestres Question 1. Nourrir les hommes traditionnels des paysanneries, d intégrer les coûts environnementaux dans le système des prix. Cela n exclut pas de poursuivre de recherches agronomiques vers la sélection de variétés, à la fois robustes et à hauts rendements mais si possible sans transgénèse. Document 7. Interview de Michel Griffon, Pour une agriculture écologiquement intensive (sur le site de l Usine nouvelle). Document 8. La faim, une préoccupation secondaire, voire absente (Sylvie Brunel). Ces nouvelles voies représentent sans doute un avenir incontournable mais elles demanderont du temps pour s imposer et impliqueront de reconsidérer complètement la formation des agriculteurs dans les pays développés et des gros efforts à destination des sociétés des pays du Sud. Conclusion Nourrir les hommes aujourd hui comme demain semble techniquement possible. Les enjeux majeurs sont de deux ordres. Il s agit d abord d assurer les équilibres locaux entre besoins et disponibilités alimentaires. Il faut aussi pouvoir garantir des prix suffisamment rémunérateurs aux paysans, capables à la fois de les sortir de la misère chronique qui caractérise la majorité d entre eux et, en même temps, de les inciter à produire plus. La question de l évolution des règles d un commerce international souvent injuste est donc fondamentale. Et le commerce équitable, qui assure au producteur un revenu pouvant être de 30 à 40 % au commerce concurrentiel classique est un progrès intéressant, mais il ne concerne encore que 1, 5 millions de producteurs dans le monde. L avenir de la production de nourriture pour l humanité dépend donc à la fois des progrès techniques à l échelle de l exploitation et d une meilleure régulation des marchés à l échelle mondiale. Enseigner le développement durable. Géographie 2 de Sociétés et développement durable CRDP de l académie d Amiens, 2010.

14 Thème 2. Gérer les ressources terrestres Document 1. La disponibilité alimentaire dans le monde Question 1. Nourrir les hommes Retour Mise au point

15 Thème 2. Gérer les ressources terrestres Document 2. La mise en culture de nouvelles terres Question 1. Nourrir les hommes Retour Mise au point

16 Thème 2. Gérer les ressources terrestres Document 3. La sous-alimentation dans le monde Question 1. Nourrir les hommes Retour Mise au point

17 Thème 2. Gérer les ressources terrestres Document 4. Terres louées ou achetées à l étranger Question 1. Nourrir les hommes Retour Mise au point

18 Thème 2. Gérer les ressources terrestres Document 5. Les différentes combinaisons des trois composantes de la durabilité en agriculture Question 1. Nourrir les hommes Retour Mise au point Composante sociale Réformes agraires égalitaires VIVABLE Agriculture paysanne «traditionnelle» fermée DURABLE ÉQUITABLE Agriculture paysanne modernisée ouverte Agriculture biologique VIABLE Agriculture raisonnée Agriculture «productiviste» Composante environnementale Composante économique Source : Jean-Paul Charvet, Agriculture et développement durable, in Veyret Yvette, Le développement durable, SEDES, 2007, p. 123.

19 Thème 2. Gérer les ressources terrestres Document 6. Les pays producteurs d OGM Question 1. Nourrir les hommes Retour Mise au point

20 19. Piste pédagogique 1 Exploiter des images de presse sur les agrocarburants Piste pédagogique 1 Exploiter des images de presse sur les agrocarburants Problématique d ensemble «Assurer la sécurité alimentaire» Capacités travaillées Identifi er des documents. Prélever, hiérarchiser et confronter des informations. Cerner le sens général d un document ou d un corpus documentaire, et le mettre en relation avec la situation géographique étudiée. Critiquer des documents. Utiliser de manière critique les moteurs de recherche et les ressources en ligne. Présentation de l activité Les élèves mènent un double travail. Sur le plan de la méthode, ils analysent de façon critique deux documents parus dans la presse et présentant le bioéthanol de façon antagoniste : l un défend la sécurité alimentaire de la population, l autre émane d un grand groupe industriel ayant beaucoup investi au Brésil pour obtenir un carburant issu de produits alimentaires. Du point de vue scientifi que, ils identifi ent différents acteurs de l agriculture dont les logiques s opposent et qui illustrent la compétition pour utiliser les terres cultivables. Cette activité permet aussi d aborder indirectement la question énergétique au cas où elle ne serait pas étudiée puisqu il s agit d une question au choix (voir aussi la piste pédagogique n 2 du chapitre L enjeu énergétique). Documents supports Document 1 : l affi che de la campagne publicitaire de l organisme France betterave, disponible à l adresse : L enseignant devra auparavant isoler l affi che pour une utilisation en classe sur un vidéoprojecteur. Document 2 : dessin humoristique du dessinateur Chapatte intitulé «Les bioéthanols sont-ils la solution?», publié le 20 décembre 2007 dans le journal Le Temps (Genève), disponible à l adresse : Pour trouver ce document, utiliser le moteur de recherche en indiquant le mot éthanol. Premier temps. Présentation des documents Il convient de commencer par l étude du document en lui-même pour donner du sens au message qu il transmet. 1. Relever les indications suivantes pour chacun des documents La nature du document de façon la plus précise possible (affi che, photographie, caricature, dessin humoristique ). La date de publication. La source. L auteur du message. 2. Utiliser un moteur de recherche pour mieux appréhender les auteurs ou commanditaires des documents Pour cerner le premier document, il faut se rendre sur le site suivant : indiqué en bas de l affi che. Sur le site, est indiquée la rubrique «Qui sommes-nous» en bas de page.

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