actualités Editorial SOMMAIRE Par Roland Liblau, Président de la SFI Janvier 2011 N 123 Société Française d Immunologie

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1 Janvier 2011 N 123 actualités Société Française d Immunologie SOMMAIRE Bonne annee 2011 a tous! Editorial Editorial Bonne Année 2011! p.1 SFI Rapport moral p.2 Rapport du trésorier p.5 SFI- Assemblée Générale du 26/11/2010 p.6 Prix SFI 2010 Prix Jacques Oudin p.9 Prix Jeune Chercheur SFI-Miltenyi p.15 Prix de Thèse SFI-BD Biosciences p.17 Prix Poster SFI-ImmunID p.21 Brèves 1/Modulation du développement des lymphocytes B par les ostéoclastes p.27 2/ Dualité fonctionnelle de la protéine de reconnaissance C1Q : comment le signal d activaion peut-il être modulé en fonction de la cible reconnue p.30 3/ Récepteur de chimiokine XCR1 comme marqueur des cellules endritiques de type CD8α + chez les mammifères p.33 4/ La «FOXOMANIA» des lymphocytes T: quand des facteurs de transcription se mèlent un peu de tout! p.37 5/ Visualisation de la diversification fonctionnelle précoce des réponses lymphocytaires T CD8 + dans les ganglions lymphatiques p.40 6/ Réactivité antimicrobienne des cellules T invariantes associées à la muqueuse (MAIT) p.42 7/ L IL-2, une nouvelle molécule thérapeutique dans le diabète de type 1 p.44 8/ Le RNAi confère une protection efficace contre les infections par les virus à génome ARN de polarité négative chez les insectes p 46 Cours 21e Cours Annuel p.49 Clubs 2e workshop CFNI p.52 14e Colloque Cytokines du Croisic p.53 Meetings Congrès Annuel de la Société Française d Immunologie p e atelier technologique de la Société Française d Immunologie p.54 SFI La vie de la SFI en 2011 p.55 Chers amis Par Roland Liblau, Président de la SFI Je tiens avant toute chose à vous présenter tous mes voeux pour une année 2011 alliant santé, bonheur, et réussite. L année 2010 de la SFI a été marquée par de nombreuses opérations particulièrement réussies : - le cours d immunologie de la SFI (sa 20ème édition!) qui année après année enchante les participants, quel que soit leur rôle ; - les 4 clubs thématiques qui permettent de fédérer, animer et développer un aspect de l immunologie ; - les manifestations internationales : Congrès Franco-Argentin d Immunologie, Cours Supérieur Méditerranéen d Immunologie, ; - et, last but not least, le Congrès annuel de la SFI à Marseille et les manifestations qui lui étaient adossées (Formation Médicale Continue, Atelier Technologique) qui, non sans raison, ont attiré 700 participants. Je souhaite remercier les organisateurs et notamment les membres du CA de la SFI qui n ont pas été avares de leur temps et leurs efforts pour conduire avec brio et enthousiasme ces projets de l idée à la réalisation, au bénéfice de la collectivité. Le CA a été renouvelé à l occasion du vote de novembre Je remercie encore les conseillers sortants : Armand Bensussan (ancien président), Sophie Caillat-Zucman, James di Santo, Gilbert Faure, Olivier Garraud, Thierry Idziorek, Paul Guglielmi (ancien trésorier) pour leur implication dans la vie de notre société. De nouveaux conseillers se joignent à nous Sylvia Cohen-Kaminsky, Sophie Ezine, Jean-Pierre Farcet, Pierre Ferrier, Joel Pestel, Jean- Luc Teillaud, et Abdelilah Wakkach et ils apporteront leur dynamisme propre et leur capacité à innover dans le domaine sans cesse évolutif de l Immunologie. De nombreuses manifestations (cours, réunions des clubs, congrès annuel, réunion conjointe avec la Société Française d Allergologie, manifestations internationales) marqueront l année 2011 de notre société et les bulletins s en feront l écho. Je vous invite très vivement à participer à ces activités. Les idées de création de nouveaux clubs thématiques sous l égide de la SFI sont fortement sollicitées, par exemple dans les domaines de l immunopathologie et de l immunothérapie. N hésitez pas à en faire part à un membre du CA afin que nous accompagnions au mieux votre projet et puissions lui donner les moyens favorisant son éclosion. L année 2011 sera également marquée par les premiers résultats du Grand Emprunt avec des conséquences probablement majeures sur la recherche académique et le monde hospitalo-universitaire. De nombreux immunologistes portent ou participent à des projets présentés à tel ou tel appel d offres des «investissements d avenir». Je leur souhaite tout le succès qu ils méritent. Cet investissement, certes d un niveau sans précédent mais ponctuel et ultra-sélectif, ne doit pas faire oublier les laboratoires qui n ont pas postulé ou qui auront été malheureux. Ils contribuent très largement à l avancée des connaissances et à la formation des jeunes immunologistes et, à mes yeux, ce serait une aberration profonde de les laisser de côté. Nous relayerons ce message aux ITMO et autres instances de financement de la recherche. La SFI est à vos côtés, dynamique et ambitieuse, pour aider notre communauté. Continuez à participer avec toujours autant de plaisir et d enthousiasme à la vie de notre société.

2 Assemblée générale SFI Rapport Moral Fait par le Secrétaire Général Hans YSSEL et approuvé par le Président Roland LIBLAU 1 L Assemblée Générale (AG) a eu lieu lors de congrès annuel de la Société Française d Immunologie à Marseille le 26 novembre Comme l ordre du jour prévoyait un vote sur le changement des statuts, le règlement nécessitait la présence de 1/5e des adhérents à jour de cotisation. Compte tenu des procurations adressées au secrétariat de la SFI et directement aux membres du conseil d administration, le quorum fut atteint. Le président Roland Liblau a ouvert l AG à 13h30 et a ensuite donné la parole au Secrétaire Général Hans Yssel. Celui-ci a rendu hommage aux deux anciens présidents de la SFI, décédés en 2010, les Pr Alain Bussard (président de 1971 à 1974) et Maxime Seligmann (président de 1985 à 1988). Puis, Hans Yssel a dressé le bilan moral de l année 2010 à l aide d un diaporama rétrospectif en commençant par la vie de la SFI. Dans l ordre chronologique des manifestations scientifiques, il évoque d abord le 20ème Cours d Immunologie de la Société Française d Immunologie, organisé par Sophie Caillat-Zucman, Olivier Boyer, Sylvain Fisson et Paul Guglielmi qui s est tenu du 29 mars au 1er avril 2010 à La Grande Motte. Sous le thème «Relation hôte-pathogène, le cours a connu le même succès que les années précédentes avec une soixantaine de participants. Les sujets abordés lors du cours étaient athérome et système immunitaire, maladies neurodégénératives et système immunitaire, développement chez l homme, le système immunitaire chez l enfant, immuno-sénescence, immunologie des systèmes appliquée au cancer, les petites molécules chimiques : de nouveaux outils pour moduler la réponse immunitaire et l immunologie du tube digestif. Le 21ème Cours d Immunologie aura lieu du 4 au 7 avril 2011 à Balaruc dans l Hérault. Le programme, portant sur «Les nouveaux horizons de l immunologie» a déjà été élaboré par les organisateurs, Eliane Piaggio, Olivier Boyer, Sylvain Fisson et Paul Guglielmi. Il convient de rappeler que l esprit de ce cours implique un séjour ininterrompu de 4 jours des participants (immersion) favorisant les interactions entre enseignants et enseignés. Les Cours d Immunologie représentent une action prioritaire de la SFI pour la formation des jeunes immunologistes en France et dans les pays francophones pour laquelle la SFI distribue un grand nombre de bourses aux étudiants désireux de vouloir assister à cet évènement. Hans Yssel a continué en présentant les activités liées aux quatre clubs de la SFI : le Club Autoimmunité/Immunopathologie, le Colloque Cytokines du Croisic, le Club Français de Neuroimmunologie et le Club Vaccinologie, tous ayant un rôle complémentaire dans la vie scientifique de la SFI. La 9ème Journée scientifique du Club Rhumatisme et Inflammation (CRI) et du Club Autoimmunité/Immunopathologie de la SFI - sur le thème «Les anti-tnf ans déjà!» a eu lieu le 4 mai 2010 à l Institut Pasteur de Paris, organisée par Jean Sibilia, Gilbert Faure, Xavier Mariette, Denis Jullein. 138 congressistes ont assisté à cette journée. Comme les années précédentes, la SFI a contribué à une élaboration du programme, tandis que l évènement lui-même était pris en charge par le CRI. La 10ème Journée scientifique du CRI/SFI sous le thème «Les traitements biologiques des maladies auto-immunes systémiques» aura lieu le 4 mai 2011 à l Institut Pasteur de Paris. L organisation de cette journée a été élaborée par Jean Sibilia, Gilbert Faure, Dominique Emilie, Xavier Mariette, Eric Hachulla et Luc Mouthon. Le 13e Colloque Cytokines du Croisic, organisé par Michel Dy, Hugues Gascan, Yannick Jacques, Jean-Claude Lecron, Vincent Praloran, Aimé Vazquez et Hans Yssel s est tenu du lundi 18 au mercredi 20 mai 2010 au Port au Roc au Croisic portant sur les thèmes Cellules souches tumorale- hypoxie, cytokines et basophiles, cytokines et tube digestif, cytokines et reproduction, et comportait aussi une session sur des «point d actualités» et deux ateliers technologiques, portant sur la cytométrie en flux et l ELISPOT, respectivement. Cet évènement connaît un succès constant au fil des années, aussi bien auprès des participants que des sponsors. Il a réuni pour cette édition 2010 une centaine de participants et a été, comme les années précédentes, de nouveau largement bénéficiaire sur le plan financier. Les préparatifs pour le 14e Colloque qui aura lieu du 16 au 18 mai 2011 sont en cours, le comité l organisation étant identique que celui de Sous l impulsion de Sylvain Fisson, épaulé par Sonia Berrih-Aknin, José SFI Actualités 2

3 Boucraut, Stéphane Hunot, David Laplaud, Serge Nataf et Abdehadi Saoudi, un nouveau club a été créé en Les objectifs spécifiques du Club Français de Neuroimmunologie sont de 1. permettre aux différents chercheurs travaillant dans le domaine d interface de la Neuroimmunologie de mieux se connaître et d interagir plus efficacement, 2. de partager connaissances et compétences relatives aux maladies et/ou modèles expérimentaux touchant au système nerveux et impliquant le système immunitaire, 3. de faire connaître et valoriser cette discipline d interface au regard des neurosciences et de l immunologie et 4. de créer de nouvelles ressources pédagogiques spécifiques. Le 1er Atelier du Club Français de Neuroimmunologie a été inauguré le 27 mai 2010 au Centre de Recherche des Cordeliers à Paris et a connu un succès réel avec 80 participants environ et un bilan financier bénéficiaire. Le programme de cette 1ère journée était centré autour de la place de la neuro-immunologie en France, les barrières et l immunité innée du système nerveux central, les réponses immunes et le système nerveux périphérique. L évènement s est achevé sur une table ronde sur la contribution relative des cellules résidentes et hématopoïétiques dans l initiation de l inflammation du SNC. Le 2ème Atelier du Club Français de Neuroimmunologie se tiendra le 19 mai 2011 au Centre de Recherche des Cordeliers à Paris. Finalement, les journées du Club de Vaccinologie ont été organisées cette année conjointement avec l Institut de Microbiologie et de Maladies Infectieuses (IMMI) d AVIESAN. Cette première réunion commune a maintenu la tradition des réunions du Club de Vaccinologie organisée avant le Congrès Annuel de la SFI depuis 2 ans. Elle s est tenue à Marseille au Palais du Pharo les 22 et 23 novembre. Ces journées étaient centrées sur trois grandes thématiques; 1. la vaccination anti-grippale dans le contexte de la pandémie 2010 et des stratégies d amélioration de l immunogénicité des vaccins, 2. l immunité néo-natale et les problématiques actuelles de l immunisation néo-natale et 3. les nouveaux vaccins en développement. Cette année, le programme a été élaboré par un comité scientifique composé de Brigitte Autran, Nathalie Bonnefoy-Berard, Marc Girard, Claude Leclerc, Franck Lemonier, Philippe Moingeon, Jean-François Saluzzo et Isabelle Schwartz. Les deux journées ont réuni environs 70 participants. La préparation des prochaines journées du Club est en cours. Elles se tiendront, indépendamment de la réunion annuelle de la SFI, à l Institut Pasteur de Paris, lors de la dernière semaine du mois de novembre Le 23 novembre 2010 fut une journée particulièrement remplie, puisque étaient également organisés la session de Formation Médicale Continue et le 26e Atelier Technologique/thématique. La session de FMC organisée, sous la coordination d Hervé Watier, conjointement par l ASSIM et la SFI a eu lieu également le 23 novembre à Marseille dans un amphithéâtre de l Hôpital de la Timone, la veille du Congrès Annuel. Le thème qui a été retenu était le «Suivi des traitements par anticorps monoclonaux». Lors des différentes sessions, Gilles Paintaud de Tours, François Tron de Rouen et Cyrille Hoarau de Tours ont respectivement traité les thèmes du suivi pharmacologique, du monitoring immunologique et des effets indésirables, respectivement. Au vu des discussions et des débats qui s en sont suivi, il est évident que le sujet intéressait. La participation, bien que plus importante que la première session 2008, pourrait être encore améliorée en positionnant la réunion dans les trois jours du congrès comme cela a été fait en et en publicisant davantage auprès des médecins de la région d accueil. Le 23 novembre a eu lieu également le 26e Atelier Technologique/thématique organisé par Marc Dalod et Pierre Golstein sur le thème «Cell death mechanisms and their therapeutic manipulation». Il s est tenu au Centre d Immunologie Marseille Luminy et portait sur les thèmes d apoptose et de nécrose cellulaire, aussi bien sur le plan fondamental que thérapeutique. Il a été suivi d une table ronde avec les orateurs des différentes sessions. Environ 80 participants se sont inscrits à cet évènement. Le congrès annuel de la SFI s est tenu du 24 au 26 novembre 2010 au Palais du Pharo à Marseille et a été organisé par Eric Vivier, Nathalie Auphan- Anezin, Giovanna Chimini, Marc Dalod, Michel Fougereau, Pierre Golstein, Lee Leserman et Bertrand Nadel. De façon quasi-unanime, le congrès SFI 2010 a été considéré comme particulièrement réussi tant dans la forme que dans son contenu. Il a rassemblé 440 participants payants et a été d un excellent niveau scientifique avec la présence d un grand nombre d orateurs de renommée internationale. Le prochain congrès annuel de la SFI aura lieu du 8 au 10 novembre 2011 à Montpellier et sera organisé par Hans Yssel et Paul Guglielmi. Le congrès sera précédé par un atelier technologique organisé par Jacques Nunez et Pascale Plence, sur le thème «Visualizing the immune system». Le Cours Supérieur Méditerranéen d Immunologie s est limité cette année à une seule journée qui s est tenu à Institut Pasteur d Algérie (IPA) en Alger le 22 septembre 2010, lors du Cours International de l Institut Pasteur (IPP), intitulé «Immunophysiologie des infections» du septembre. Le comité d organisation pour cet évènement était composé de Sofiane Samir Salah (IPA, Société Algérienne d Immunologie - SAI), Jean-Marc Cavaillon (IPP), Mohamed Cherif Abbadi (SAI) et Olivier Garraud (SFI). Cette journée était intitulée «Des récepteurs de l immunité à l immuno-pathologie : application à la physiopathologie des maladies infectieuses» et les présentations de portaient sur les thèmes «Récepteurs de l immunité innée et adaptative, Plaquettes sanguines et infections : sensing différentiel des TLRs et réponse inflammatoire, Désordres congénitaux des voies de signalisation TLR et susceptibilité aux infections, Les lymphocytes T cytotoxiques et leurs récepteurs, Le récepteur B à l antigène: fonctionnement physiologique et altérations et Récepteurs de l immunité et susceptibilité génétique aux mycobactéries. La journée a été clôturée par une conférence «Le système HLA et les conséquences de son polymorphisme : un hommage au professeur Jean Dausset». Une réflexion a été menée au sein du Conseil d Administration sous la houlette d Olivier Garraud pour assurer la continuité de cette action. Malgré les aspects positifs de la journée, son bilan est mitigé et la visibilité de cette manifestation pour le futur est absente ; l objectif restant (1) de maintenir une rencontre entre les différentes sociétés d immunologie de la méditerranée francophone, autour d un thème d intérêt (2) de brasser les SFI Actualités 3

4 immunologistes de cet axe France-Maghreb pour faire un point d actualité - à intervalle régulier - sur des thèmes d actualité scientifique et médicale en immunologie/ immunité des processus infectieux et (3) de s ouvrir plus largement à l ensemble des professionnels magrébins de la santé. Du 2 au 5 novembre s est tenu à Buenos Aires, Argentine, le 1er Congres Franco- Argentin, organisé de façon conjointe par la Société Argentine d Immunologie et la SFI avec Eliane Piaggio et José Cohen comme organisateurs pour la France. Ce congrès fut un grand succès avec plus de 600 participants et un grand nombre d orateurs renommés dont 20 français. Roland Liblau insiste sur la qualité et le succès des évènements nationaux et internationaux organisés par la SFI et l implication de nombreux membres du Conseil d Administration, mettant en évidence la vitalité de la SFI. Le dernier Congrès International d Immunologie (ICI2010) sous les auspices de l Union Internationale des Sociétés Immunologiques (IUIS) avait lieu du août 2010 à Kobe, Japon. Ce congrès, avec plus de 6000 participants, fut un grand succès, un programme scientifique de haut niveau et une organisation impeccable. 97 immunologistes français ont participé à l ICI et un total de 16 demandes de bourse de voyage ont été déposées auprès de l IUIS et de la Fédération Européene des Sociétés Immunologiques (EFIS). Toutes les demandes étant satisfaites par l IUIS et l EFIS, la SFI n a pas donné de bourses pour ce congrès. En 2010 la SFI a attribué 3 bourses de voyage - 2 bourses pour des congrès en Europe, 1 bourse pour un congrès hors Europe - ainsi que 16 bourses pour le 20e Cours de la SFI. Le Prix Jacques Oudin 2010 de Recherche en immunologie thérapeutique de la Société Française d Immunologie avec le concours du Laboratoire Français du Fractionnement et des Biotechnologies (LFB) d un montant de a été attribué lors du congrès annuel 2010 (voir pages 9-14). De plus, lors du congrès annuel 2010 à Marseille, un Prix Jeune Chercheur Milteny/SFI 5000 ), deux Prix de Thèse BD Biosciences/SFI (1500 chacun) et quatre Prix pour les meilleurs posters, en partenariat avec la société ImmunID 500 chacun), ont été décernés (pages 15-27). SFI Actualités 4 Comme tous les ans, la SFI participe au «Day of Immunology» une action de l EFIS et en particulier à la traduction française, l impression et la diffusion du livret «Your amazing Immune System». Cet ouvrage de vulgarisation, d origine japonaise et déjà traduit en anglais, s adresse aux jeunes et au grand public et présente l immunologie de façon ludique. La SFI mettra à disposition de ses adhérents une version téléchargeable sur son site et participera à sa diffusion dans l enseignement primaire ou aux associations des patients atteints de maladies d origine immunologique. La liste des 185 nouveaux adhérents (voir pages 6-8) et de leurs parrains a été ensuite présentée à l assemblée pour approbation. Il est rappelé que devenir membre de la SFI est, dans la mesure du possible, favorisé dès que deux membres adhérents ont donné leur caution écrite et que la demande a été transmise dans les règles au bureau de la SFI. Il convient néanmoins de préciser que les nouveaux adhérents doivent respecter certaines règles inhérentes à la vie d une société savante et il est demandé aux parrains de contribuer à mieux les faire connaître pour assurer le devenir de la Société. Finalement, Hans Yssel remercie vivement Florence Jambou, pour sa gestion exemplaire du secrétariat de la SFI, son aide dans la comptabilité, ainsi facilitant la tâche du trésorier et son implication dans l amélioration continue du site web ( ainsi que dans l élaboration des bulletins annuels, des éditions spéciales et des gazettes électroniques hebdomadaires. La parole est ensuite prise par Paul Guglielmi qui présente les modifications des statuts de la SFI, qu il a élaborées afin de garantir une meilleure continuité dans l action du Conseil d Administration. La modification de la durée du mandat des conseillers, non-renouvelable et portée à 4 ans, accompagnée d une périodicité de 2 ans entre chaque élection avait déjà été adoptée lors de la dernière AG en Les autres modifications des statuts portaient sur Article 2 (Prise en compte de l organisation des cours SFI et des actions de FMC. Nouveaux modes de communication, comme l internet), permettant de défendre les intérêts des immunologistes dans toutes les instances où cela serait nécessaire ; Article 3 (Simplification des conditions d adhésion; reconnaissance de la qualité de membre bienfaiteur) ; Article 4 (Précisions sur les modalités de perte de la qualité de membre de la SFI) ; Article 5 (Précision des modalités de remplacement des conseillers ; Suppression de dispositions obsolètes) ; Article 8 (Précision des modalités de convocation et de tenue de l AG) ; Article 9 (Fixation de la durée du mandat du président et son mode de désignation) ; Articles 10 et 11 (Ces articles ont été ajoutés pour officialiser et réglementer la création des Comités spécialisés permettant de conserver la mémoire de l action de la SFI; Meilleure définition des fonctions du Secrétaire Général et du Trésorier). Les autres articles sont restés inchangés. Les modifications ont été portées à la connaissance des membres dans un bulletin dédié (n 122), soumises au vote et approuvées par l AG (une abstention). Ensuite le Rapport Financier (voir rapport annuel du trésorier, page 5) a été présenté et argumenté par Paul Guglielmi, le trésorier de la SFI, en détaillant les objectifs scientifiques de chaque item et en insistant sur la volonté de la SFI de pouvoir proposer des actions financièrement équilibrées et correspondant au mieux à l attente de ses adhérents. Comme le mandat du trésorier avec les élections et le renouvellement du Conseil d Administration prenait fin lors de l AG, le président de la SFI remercie Paul Guglielmi pour son excellent bilan professionnel en tant que trésorier, ainsi que pour sa très forte implication dans la vie de la société. Hans Yssel a repris la parole pour remercier les membres sortants du Conseil d Administration Armand Bensussan, Sophie Caillat-Zucman, James di Santo, Gilbert Faure, Olivier Garraud, Thierry Idziorek, Paul Guglielmi. Il a ensuite proclamé les résultats des élections qui valident la présence de nouveaux membres élus ou réélus au CA : Sylvia Cohen-Kaminsky, Marc Dalod, Sophie Ezine, Jean-Pierre Farcet, Pierre Ferrier, Joel Pestel, Jean- Luc Teillaud, Jenny Valladeau, Abdelilah Wakkach et Hans Yssel. Les rapports moraux et financiers, approuvés par les membres présents, l AG a été levée à 14h00.

5 Assemblée générale SFI (suite) Comptes annuels de la SFI - Année 2009 Total du bilan (2009) (2008) Produits (2009) (2008) Perte (2009) (2008) Rapport Annuel du trésorier 2009 Paul GUGLIELMI Clubs SFI Produits (2 Clubs) (1 Club) Charges Excédent Cours Produits annuel SFI Charges Insuffisance Congrès Produits annuel SFI Charges Insuffisance Congrès Produits 503 ECI EFIS Charges Insuffisance/Excedent Bioforma Produits Charges Insuffisance/Excedent Fonctionnement Produits Charges Insuffisance Les comptes annuels pour l année 2009 sont caractérisés par un résultat déficitaire de euros selon les conventions et les méthodes appliquées depuis plusieurs années par la société OCC Audit que nous avons missionnée pour réaliser notre comptabilité. Le déficit 2009 a dû être compensé en partie par de nouvelles cessions de nos actifs bancaires. Ce résultat est cependant en nette amélioration ( euros) par rapport à Nos charges de fonctionnement et d exploitation ont continué à baisser en 2010, nous laissant espérer un bilan proche de l équilibre. Les efforts de gestion rigoureuse de la Société Française d Immunologie ont donc été couronnés de succès mais le résultat obtenu reste encore fragile et demande à être consolidé. Cotisations SFI Cotisants Tarifs Membres Tarifs Juniors/Séniors Budget prévisionnel 2010 Clubs SFI : (2009 : / 2008 : ) Cours annuel : (2009 : / 2008 : ) Congrès annuel : Comptabilité en cours (2009 : ECI2009 / 2008 : ) Bioforma : 0 (2009 : 0 / 2008 : 0) Administration : (2009 : / 2008 : ) SFI Actualités 5

6 Assemblée générale SFI (suite) AARNINK Alice Hopital Rangueil Toulouse Antoine Blancher, Michel Abbal ABOU EZZI Grazia Inserm U576 - Hôpital de l Archet Nice Claudine Blin-Wakkach, Abdelilah Wakkach ACIEN Caroline CIML Marseille Marc Dalod, Nathalie Auphan-Anezin AKREMI Mouna Faculté de Médecine Vandoeuvre Marie-Christine Bene, Gilbert Faure ALANIO Cécile Institut Pasteur Paris Matthew Albert, Antoine Toubert ALEXANDRE Yannick CIML Marseille Marc Dalod, Thomas Baranek AMZALLAG Nathalie Inserm U932 Paris Christine Sedlik, Sebastian Amigorena ANDRE Sébastien Centre de Recherche des Cordeliers Paris Catherine Sautes-Fridman, Sébastien Lacroix-Desmazes ARCE-GORVEL Vilma CIML Marseille Marie Malissen, Claude Boyer AUDONNET Sandra CIML Marseille Cyril Fauriat, Catherine Franarier AUGUSTE Tiphanie Hopital Henri Mondor Creteil Marie-Hélène Delfau-Larue, Fanette Lasoudris BAEYENS Audrey UMR 7511 Paris Eliane Piaggio, Benoit Salomon BAJENOFF Marc CIML Marseille Sylvie Guerder, Anne-Marie Schmitt-Verhulst SFI Assemblée Générale du 26 novembre 2010 Palais du Pharo, Marseille BARRIENTOS Lorena UMR996 Chatenay-Malabry Sylvie Chollet-Martin, Viviana Marin-Esteban BEN MERZOUG Leila Institut Pasteur Paris Di Santo James, Vosshenrich Christian BENDRISS-VERMARE Nathalie Inserm U590 Lyon Jenny Valladeau, Bertrand DUbois BENIAZZA Meryam CIML Marseille Philippe Naquet, Annick Guimezanes BERNARD-CADENAT Isabelle Inserm U563 Toulouse Abdelhadi Saoudi, Roland Liblau BESSOU Gilles CIML Inserm U631 Marseille Marc Dalod, Anne-Marie Schmitt-Verhulst BIAJOUX Vincent INSERM UMR-S 996 Clamart Karl Balabanian, Dominique Emilie BINE Sébastien Inserm U940, Paris Catherine Gelin, Nuala Mooney BLANC Caroline Centre de Recherche des Cordeliers Paris Marie-Agnes Dragon-Durey, Catherine Fridman BLANCHARD Nicolas Inserm U563 Toulouse Roland Liblau, Abdelhadi Saoudi BOISGERAULT Nicolas Inserm U892, IRTUN - CRCNA Nantes Marc Gregoire, Jean-Francois Fonteneau BONNET Mélanie CIML Marseille Dominique Payet-Bornet, Bertrand Nadel BRUCATO Nicolas CNRS, FRE 2960 Toulouse Jean-Luc Imler, Paul Guglielmi CAMOSSETO Voahirana CIML Marseille Giovanna Clavarino, Till Wenger CHARCOSSET Alexandre CEA Fontenay aux Roses Hans Yssel, Brigitte Autran CHATTERJEE Saradiya Centre de Recherche des Cordeliers Paris Catherine Sautes-Fridman, Jean-Luc Teillaud CHEN Min Faculté Medecine, Vandoeuvre les Nancy Marie-Christine Béné, Gilbert Faure CIUCCI Thomas Inserm U576, Nice Claudine Blin-Wakkach, Abdelilah Wakkach COGNET Céline Hopital de la Conception Marseille Catherine Farnarier, Eric Vivier COLACIOS VIATGE Celine Inserm U563 CPTP Toulouse Roland Liblau, Abdelhadi Saoudi COTE Marjorie Inserm Paris Alain Fischer, Geneviève de Saint Basile COUILLIN Isabelle UMR 6218 CRNS - IEM Orléans Valérie Quesniaux, Bernhard Ryffel Nouveaux membres DAVAN Delphine IMMUNID SAS Grenoble Nicolas Pasqual, Sébastien Weisbuch DE ANGELIS RIGOTTI Francesca CIML Marseille Marc Dalod, Philippe Naquet DE BOVIS Béatrice CIML, U631 Marseille Sandrine Henri, Marc Dalod DEJEAN Anne Inserm U563 Hopital Purpan Toulouse Roland Liblau, Abdelhadi Saoudi DEJOU Cécile INM Inserm U844 Montpellier Hans Yssel, Jérome Péné DELIGNAT Sandrine Inserm U872 Paris Jagadeesh Bayry, Sebastien Lacroix-Desmazes DENTAL Clélia Inserm U891 Marseille Jacques Nunes, Michel Aurrand-Lions DESNUES Benoit CIML Marseille Lena Alexopoulou, Olivier Demaria DIMITROV Jordan Inserm UMRS 872 Paris Lubka Roumenina, Jagadeesh Bayry DJEBALI Sophia Inserm U851 Lyon Martine Tomkowiak, Marie-Cécile Michallet DOREL Ludovic Inserm U851 Lyon Thierry Walzer, Jacqueline Marvel DURGEAU Aurelie IGR Villejuif Fathia Mami-Chouaib, Katarzyna Franciszkiewicz EL BEHI Mohamed Inserm U932 Paris Sebastian Amigorena, Florence Faure ENGELMANN Ilka CIML Marseille Nathalie Auphan Anezin, Marc Dalod FAROUDI Mustapha CIML Marseille Bertrand Nadel, Domunique Payet-Bornet FATON Sina CIML Marseille Catherine Farnarier, Cyril Fauriat FAURE Fabrice Inserm U851 Lyon Thierry Walzer, Jacqueline Marvel FENIS Aurore CIML Marseille Eric Vivier, Cyril Fauriat FLORENTIN Jonathan Inserm U891 Marseille Jacques Nunes, Michel Aurrand-Lions FLORES Marcella Inserm U932 Institut Curie Paris Philippe Benaroch, Aditi Vathaman FREGNI Giulia Inserm U1016, CNRS UMR8104 Paris Anne Caignard, Armelle Blondel FRONTERA Vincent Institut Paoli-Calmette Marseille Arcangeli Marie Laure, Nunes Jacques FUGIER Emilie Institut Albert Bonniot Inserm U823 Grenoble Patrice Marche, Christian Villiers GALLAND Franck CIML, MArseille Frédérique Forquet, Philippe Naquet GAMELAS MAGALHAES Joao Inserm U932 - Institut Curie Paris Amigorena Sébastien, Manoury Bénédicte GARNIER Séverine TAGC Inserm U928 Marseille Catherine Nguyen, Claude Boyer SFI Actualités 6 GATTI Evelina CIML Marseille Giovanna Clavarino, Till Wenger

7 GAUDENZIO Nicolas Inserm U563 Toulouse Sophie Duchez, Cécile Pomié GHAZARIAN Liana Inserm Paris Agnès Lehuen, Sophie Caillat-Zucman GOROCHOV Guy Inserm UMR-S 945, PAris Hans Yssel, Eliane Piaggio GORVEL Jean-Pierre CIML Marseille Anne-Marie Scmitt-Verhulst, Claude Boyer GOUTAGNY Nadège Inserm U590 Lyon Betrand Dubois, Jenny Valladeau GRANGE Magali CIML Marseille Annick Guimezanes, Nathalie Auphan-Anezin GUBLER Brigitte Inserm UMR 925, UFR de Médecine, Amiens Caillat-Zucman Sophie, Treiner Emmanuel GUERRI Lucia Institut Curie, Inserm U932, Paris Christine Sedlik, Raphael Zollinger GUIA-DA SILVA Sophie CIML Marseille Sophie Ugolini, Sandrine Henri GUILLIAMS Martin CIML Marseille Marie Malissen, Annick Guimezanes GUO XIao-Jun CIML Marseille Marc Dalod, Dominique Payet-Bornet Démission François Berthoux Jean-François Lagabrielle Suzanne Lemieux Jean Michon Elsa Pepin Nicolas Poirier GUYOT Vincent CIML Marseille Claude Boyer, Nathalie Auphan-Anezin GUZYLACK Laurence INRA TOXALIM - UR66 Toulouse Isabelle Oswald, François Meurens HABBEDDINE Mohamed CIML Marseille Nathalie Auphan-Anezin, Annick Guimezanes HAMON Yannick CIML Marseille Marc Dalod, Dominique Payet-Bornet HAMZE Moustafa CNRS UMR5232 Fac. Pharmacie Montpellier Laurence Guglielmi, Paul Guglielmi HASAN Milena Institut Pasteur - CIH Paris Matthew Albert, Estelle Mottez HAUVESPRE Caroline Sanofi Pasteur Marcy l Etoile Catherine Caillet, Laurent Genestier HAVENAR-DAUGHTON Colin Inserm U590 Lyon Jenny Valladeau, Julien Marie Décès Alain Bussard Magdelaine Mousseront-Canet Maxime Seligmann HEGDE Pushpa Inserm U872 Paris Jagadeesh Bayry, Sebastien Lacroix-Desmazes HEITZMANN Adèle Inserm U932 Paris Claire Hivroz, Sebastian Amigorena HUBERT-HADDAD Pascale Inserm U932 PARIS Sebastian Amigorena, Claire Hivroz HURTADO-NEDELEC Maria-Margarita Hopital Bichat, Paris Marie-Anne Gougerot-Pocidalo, Sylvie Chollet-Martin IMPERATORE Francesco CIML Marseille Philippe Naquet, Annick Guimezanes JAEGER Baptiste CIML Marseille Eric Vivier, Cyril Fauriat KAVERI Srinivas Inserm U876, Paris Sébastien Lacroix-Desmazes, Jagadeesh Bayry KLEIN WOLTERINK Roel Institut Pasteur Paris Di Santo James, Vosshenrich Christian KORGANOW Anne-Sophie NHC, Hopital de Strasbourg Strasbourg Pauline Soulas-Sprauel, Jean-Nicolas Schickel KOURIBA Bouréma Malaria Research and training Center Bamako Marc Dalod, Sandrine Henri LABARRIERE Nathalie IRTUN-CRCNA, Inserm UMR892 Nantes Francine Jotereau, Emmanuel Scotet LABED Sid Ahmed CIML Marseille Marc Dalod, Nathalie Auphan-Anezin LADEIRA COSTA CLAUDIO Nuno Filipe CIML Marseille Giovanna Clavarino, Till Wenger LAFARGE Sandrine University of Manitoba Winnipeg Olivier Garraud, Yolande Richard LAFFLEUR Brice UMR 6101 CNRS Limoges Michel Cogné, Yves Denizot LAHMAR Qods CIML Marseille Nathalie Auphan-Anezin, Philippe Naquet LAKOMY Daniela Laboratoire d immunologie Dijon Bernard Bonnotte, Nils-Olivier Olsson LANGLET Christelle CIML Marseille Annick Guimezanes, Marie Malissen LAPAQUE Nicolas CIML Jouy-en-Josas Annick Guimezanes, Gregory Verdeil LAWRENCE Toby CIML Marseille Marc Dalod, Anne-Marie Schmitt-Verhulst LE BOURHIS Lionel Inserm U932 - Institut Curie Paris Olivier Lantz, Christine Sedlik LE GARS Mathieu Institut Pasteur Paris Jean-Michel Sallenave, Delphyne Descamps LECHOUANE Fabien UMR 6101 CNRS Limoges Laurent Delpy, Christophe Sirac LENNON-DUMENIL Ana-Maria Institut Curie, Inserm U932, Paris Claire Hivroz, Philippe Benaroch LESPORT Emilie CEA/DSV/I2BM Paris Benoit Favier, Nathalie Rouas-Freiss LHOUMEAU Anne-Catherine CRCM Inserm U891 Marseille Marie-Laure Arcangeli, Jacques Nunes LIANG Yinming CIML Marseille Marie Malissen, Annick Guimezanes LUCI Carmelo Inserm U634 Nice Marc Dalod, Anne Hosmalin MADDUR SATHYANARAYANA Mohan Inserm UMR 872 Paris Jagadeesh Bayry, Sébastien Lacroix-Desmazes MAHANA Wahib IGM, Orsay Fathia Mami-Chouaib, Pierre Youinou MAHENDRA Ankit Inserm U872 paris Jagadeesh Bayry, Sebastien Lacroix-Desmazes MAMESSIER Emilie Laboratory Genomic Instability and Human Bertrand Nadel, Dominique Payet MARIDONNEAU-PARINI Isabelle CNRS UMR 5089 Toulouse Roland Liblau, Abdelhadi Saoudi MARS Lennart Inserm U563 Toulouse Roland Liblau, Abdelhadi Saoudi MARTIRE Delphine INM- Inserm U844 Montpellier Paul Guglielmi, Pascale Plence MARTIROSYAN Anna CIML Marseille Anne-Marie Schmitt-Verhulst, Claude Boyer MASCHALIDI Sophia Institut Curie, Inserm U932, Paris Florence Faure, Bénédicte Manoury MAYOL Katia Inserm U851 Lyon Thierry Walzer, Jacqueline Marvel MESLIER Yann UMRS 872 Paris Sebastien Lacroix-Desmazes, Paul Guglielmi MESSAL Nassima CRCM Inserm U891 Marseille Jacques Nunes, Michel Aurrand-Lions MILPIED Pierre CNRS UMR Hopital Necker, Paris Michel Dy, Cécile Callens MIONNET Cyrille U631 CIML Marseille Anne-Marie Schmitt-Verhulst, Nathalie Auphan-Anezin MORISSEAU Sébastien U892 Nantes Erwan Mortier, Anne Godard suite page 8 SFI Actualités 7

8 MOUCHACCA Pierre CIML Marseille Claude Boyer, Annick Guimezanes MOULARD Maxime BioCytex Marseille Eric Vivier, Bernard Malissen MOULY Anguerran EA3963 Paris Olivier Boyer, Francois Lemoine NARNI-MANCINELLI Emilie CIML Marseille Eric Vivier, Cyril Fauriat ORDONEZ Diana CIML Marseille Marie Malissen, Annick Guimezanes OTHY Shivashankar Inserm U872 Paris Jagadeesh Bayry, Sebastien Lacroix-Desmazes PERDREAU Harmonie CRCNA - Inserm U892 Nantes Yannick Jacques, Anne-Noelle Godard PERIER Aurelie Inserm U1016 Institut Cochin Paris Anne Caignard, Armelle Prevost-Blondel PERROS Frederic Inserm U999, CCML Le Plessis-Robinson Sylvia Cohen-Kaminsky, Nicolas Pasqual PERRUCHE Sylvain Inserm UMR 645 Besançon Estelle Seilles, Béatrice Gaugler PIERRE Philippe CIML Marseille Giovanna Clavarino, Till Wenger PITOISET Fabien Hop. Pitié Salpêtrière, Paris Hans Yssel, Brigitte Autran PLANCHAIS Cyril UMRS 872 Paris Sébastien Lacroix-Desmazes, Jagadeesh Bayry PLANTIER Nadia IMMUNID SAS Grenoble Nicolas Pasqual, Sébastien Weisbuch POUYET Carole CIML Marseille Frederique Forquet, Philippe Naquet PRADEL Lydie CIML Marseille Dominique Payet-Bornet, Bertrand Nadel PUJOL Nathalie CIML Marseille Marc Dalod, Sophie Ugolini QIAN Cheng-Rui CIML Marseille Marc Dalod, Dominique Payet-Bornet QUEMENER Agnes Inserm U892 Nantes Yannick Jacques, Anne Godard RAMANATHAN Sheela 4854 CRC, Service d Immunologie Sherbrooke Lucette Pelletier, Jean-Charles Guery RAZANAJAONA-DOLL Diane DENDRITICS Lyon Thierry Defrance, Jenny Valladeau REINA SAN MARTIN Bernardo IGBMC Illkirch Anne Durandy, Claudine Schiff REYNAUD Josephine Tour Cervi Lyon Branka Horvat, Denis Gerlier RICHETTA Clémence Inserm U851 Lyon Chantal Rabourdin-Combe, Mathias Faure ROBERT Virginie Inserm U563 Toulouse Lucette Pelletier, Jean Charles Guéry ROCHAS Caroline CRCM Inserm U891 Marseille Jacques Nunes, Michel Aurrand-Lion ROSTAN Agathe CIML Marseille Giovanna Clavarino, Till Wenger ROUSSEL QUEVAL Annie CIML Marseille Lena Alexopoulou, Olivier Demaria RUIZ Anne Inserm U590 Lyon Jenny Valladeau, Julien Marie SALLES Audrey CIML Marseille Marc Dalod, Dominique Payet-Bornet SAMRI-HASSIMI Assia Inserm U945 Paris Hans Yssel, Brigitte Autran SANOS Louise CIML Marseille Annick Guimezanes, Nathalie Auphan-Anezin SARAZIN Aurore U995-Faculté de Médecine Lille Lionel Prin, Paul Guglielmi SATOH-TAKAYAMA Naoko Institut Pasteur Paris James Di Santo, Christian Vosshenrich SEEBOTH Julie INRA TOXALIM - UR66 Toulouse Isabelle Oswald, Franà ois Meurens SIEWIERA Johan Inserm U563 Toulouse Nabila Jabrane-Ferrat, Julie Tabiasco SMULSKI Cristian Roberto UPR 9021 Strasbourg Sylvie Fournel, Fanny Monneaux SUN Cheng-Ming Institut Pasteur Paris Laleh Majlessi, Richard Lo-Man TAFLIN Cécile Inserm U940, Hopital St Louis Paris Nuala Mooney, Catherine Gelin TAMOUTOUNOUR Samira CIML Marseille Marie Malissen, Sandrine Henri TAN Fang Inserm U892, Angers Pascale Jeannin, Yves Delnestre TELLIER Julie CIML Marseille Claudine Schiff, Stephane Mancini TEPPAZ Géraldine U892 Nantes Yannick Jacques, Anne Godard TERAWAKI Seigo CIML Marseille Giovanna Clavarino, Till Wenger THERY Clotilde Inserm U932 Paris Sebastian Amigorena, Florence Faure THIBULT Marie Laure CRCM Inserm U891 Marseille Jacques Nunes, Marie Laure Arcangeli THIELENS Ariane INNATE PHARMA Marseille Eric Vivier, Nicole Thielens TOHME Mira Inserm U932 Paris Florence Faure, Claire Hivroz TOMASELLO Elena CIML Marseille Marc Dalod, Sandrine Henri TONNERRE Pierre Inserm U643 Nicolas Degauque, Fabienne Haspot TOURNE Sylvie Inserm 725 Strasbourg Daniel Hanau, Henri de la Salle URBAIN Rémi LFB, Les Ulis Armand Bensussan, Hans Yssel VAN MEERWIJK Joost Inserm U563 Toulouse Roland Liblau, Sylvie Guelder VANCAMPENHOUT Nicolas Institut Albert Bonniot Inserm U823 La Tronche Patrice Marche, Christian Villiers VELY Frédéric CIML Marseille Eric Vivier, Cyril Fauriat VEUILLEN Caroline CRCM Inserm U891 Marseille Jacques Nunes, Marie-Laure Arcangeli Les membres du Conseil d Administration Président : Roland Liblau Inserm U563, Hôpital Purpan, Toulouse Secrétaire Général : Hans Yssel Inserm U844, CHU Saint-Eloi, Montpellier Trésorier : Jean-Luc Teillaud Inserm U872, Centre de Recherche des Cordeliers, Paris Conseillers : Olivier Boyer Inserm U905, Rouen Sylvia Cohen-Kaminsky Inserm U999, Le Plessis Robinson Marc Dalod Centre d Immunologie de Marseille- Luminy Sophie Ezine Inserm U Institut Necker, Paris Jean Pierre Farcet Hôpital Henri Mondor, Créteil Pierre Ferrier Centre d Immunologie de Marseille- Luminy Sylvie Fournel IBMC, CNRS UPR 9021, Strasbourg Joel Pestel CNRS UMR 8576, IFR 147, Université Lille1, Villeneuve d Ascq Eliane Piaggio UMR7211-UPMC/CNRS-CERVI Hôpital Pitié Salpêtrière, Paris Jenny Valladeau Inserm U590 - Centre Léon Bérard, Lyon Abdelilah Wakkach Inserm U576 - Hôpital l Archet 1, Nice Hervé Watier UMR CNRS 6239, Faculté de Médecine, Tours VINCENT Marie U892 Nantes Yannick Jacques, Anne Godard VOSSHENRICH Christian Institut Pasteur Paris James Di Santo, Milena Hasan VU MANH Thieng-Phong CIML Marseille Marc Dalod, Frédérique Forquet YESSAAD Nadia CIML Marseille Stéphane Mancini, Cyril Fauriat YOU Sylvaine Inserm U Hopital Necker Paris Lucienne Chatenoud, Sophie Candon SFI Actualités 8

9 Prix Jacques OUDIN LE PRIX JACQUES OUDIN 2010 de recherche en immunologie clinique Le Pr Anne Hosmalin, Directrice de l Inserm U1016 à l Institut Cochin, Professeur des universités et le Pr Renato Monteiro, Directeur de l Inserm U699, Professeur à l Université Paris Diderot ont partagé le Prix Jacques Oudin 2010 pour leur travail sur Cellules dendritiques dans l infection par le VIH, et le Motif ITAM inhibiteur : Nouveau «contrôleur» de l inflammation et de l auto-immunité, respectivement. Le Prix Jacques Oudin 2010 de recherche en Immunologie et Immunothérapie a pour objectif de récompenser un travail original de recherche en immunologie fondamentale, translationnelle, ou clinique, ayant des applications directes en thérapeutique dans les domaines des maladies auto-immunes, maladies infectieuses, déficits immunitaires, cancer. Le montant du prix est La remise du prix a eu lieu lors du Congrès annuel 2010 de la Société Française d Immunologie à Marseille. La rédaction félicite très chaleureusement les Pr Hosmalin et Monteiro et les remercie d avoir préparé un résumé de leur travaux pour cette édition du bulletin. Les précédents lauréats du Prix Jacques Oudin de recherche en immunologie clinique 2002 Corinne Tanchot, Patrick Revy, Bruno Lucas, Hôpital Necker-Enfants malades - Paris DÉFICITS IMMUNITAIRES 2003 Eric Vivier, Centre d Immunologie de Marseille-Luminy STRATÉGIES DE RECONNAISSANCE DES CELLULES NATURAL KILLER 2004 Siamak Bahram, Faculté de Médecine et Hôpitaux Universitaires de Strasbourg LES MOLÉCULES ATYPIQUES DE CLASSE D HISTOCOMPATIBILITÉ 2005 Jean-Laurent Casanova, Inserm U550, Hôpital Necker-Enfants malades - Paris DÉFICITS IMMUNITAIRES 2006 Frédéric Rieux-Laucat, Inserm U768, Hôpital Necker-Enfants malades - Paris IDENTIFICATION DES BASES GÉNÉTIQUES DU SYNDROME LYMPHOPROLIFÉRATIF AVEC AUTOIMMUNITÉ CHEZ L HOMME 2007 Bahram Bodaghi, Assistance Publique - Hôpitaux de Paris au sein du Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière IMMUNOMODULATION DES UVÉITES SÉVÈRES 2008 Philippe Musette, CHU de Rouen LE TRAITEMENT DU PEMPHIGUS PAR LE RITUXIMAB Hervé Watier, Université François-Rabelais de Tours POLYMORPHISME DU GÈNE CODANT FCgRIIIA/CD16 ET REPONSE AUX ANTICORPS THÉRAPEUTIQUES 2009 James Di Santo, Institut Pasteur de Paris LES SOURIS HUMANISEES : UN OUTIL PROMETTEUR POUR L ETUDES DES MALADIES HUMAINES Luc Mouthon, Hôpital Cochin, Université Paris Descartes L AUTO-IMMUNITE AU COURS DE L HYPERTENSION ARTERIELLE PULMONAIRE IDIOPATHIQUE OU ASSOCIEE A LA SCLERODERMIE SYSTEMIQUE CELLULES DENDRITIQUES DANS L INFECTION PAR LE VIH Anne Hosmalin Inserm U1016 Institut Cochin Paris anne.hosmalin@inserm.fr 1 Les cellules dendritiques (DC) déploient de fascinantes images en immunofluorescence. A l aide de leurs prolongements arborescents et de leurs propriétés migratoires, elles informent le système immunitaire, font les présentations indispensables à la reconnaissance judicieuse des antigènes, et polarisent les réponses immunitaires. Elles expriment aussi le récepteur du VIH CD4, les corécepteurs CCR5 ou CXCR4, la langerine en ce qui concerne leurs avatars les cellules de Langerhans des muqueuses multistratifiées, ou encore DC-SIGN. Pourtant, in vivo chez les patients, elles sont environ cinquante suite page 10 SFI Actualités 9

10 fois moins fréquemment infectées que les lymphocytes T CD4 + (1). Les DC ont des récepteurs pour les motifs de pathogènes incluant ceux des virus, qui leur permettent de déclencher des réponses immunitaires antivirales innées. Des études d infections virales expérimentales chez la souris montraient par exemple dans les travaux de Marc Dalod (CIML, Marseille) et de Christine Biron (Université Brown, Providence, Etats-Unis) que le cytomégalovirus murin MCMV induisait in vivo la sécrétion d Interférons de type I (IFN) et d Interleukine-12 (IL-12) par les DC plasmacytoides (pdc) murines, et que l équilibre entre ces sécrétions déterminait le pronostic de l infection, alors que le virus de la chorioméningite lymphocytaire (LCMV) n induisait pas les mêmes réponses. Chez l Homme, en réponse à des stimuli de type viral ou microbien, les pdc sont les principales productrices d IFN de type I, mais ne produisent pas d IL-12, qui provient des DC myéloïdes (mdc), des monocytes et des polynucléaires. Nous avons été les premiers à constater un déficit des DC circulantes dans une cohorte de 30 patients infectés de façon chronique par le VIH (2). Les DC n étaient alors définies que par une forte expression de HLA-DR et une absence d expression des marqueurs des lymphocytes T, B, des monocytes et des cellules NK. Mais la population dont la diminution corrélait le mieux avec la maladie exprimait l intégrine CD11c, qui s est révélée la même année plus caractéristique des mdc humaines. C était le premier déficit quantitatif de DC trouvé dans une maladie. Nous avons ensuite montré que les deux types de DC circulantes alors connues, les mdc mais aussi les pdc, étaient réduites dans la cohorte PRIMO de l ANRS, constituée de patients suivis dès la primoinfection (3). Ces données m ont amenée à émettre deux hypothèses de travail (4) : - la possibilité d un rôle important pour les DC au cours de l infection par le VIH, même si ce sont les lymphocytes T CD4 + qui représentent la cible principale de l infection ; - la possibilité que l infection par le VIH compromette l équilibre entre les voies de l IFN de type I et celles de l IL-12, ce qui donnait des possibilités d intervention thérapeutique. SFI Actualités 10 DC plasmacytoïdes et production d IFN de type I Les données provenant de nombreux laboratoires montrent une convergence entre une numération élevée de pdc circulantes, une production élevée d IFN de type I par les cellules mononucléées du sang périphérique ou les pdc, et un meilleur contrôle de la charge virale, un maintien des lymphocytes T CD4 + et une meilleure défense immunitaire contre les infections opportunistes. Le nombre des pdc circulantes, qui augmente dans les premiers jours d infections expérimentales chez le singe, diminue rapidement dès le pic de réplication virale (entre 7 et 10 jours post-infection). C est ainsi qu on le trouve la plupart du temps chez les patients au cours de la primoinfection, puis ce nombre remonte lors de la phase chronique asymptomatique, et ceci d autant mieux quand le traitement antirétroviral (HAART) contrôle efficacement la réplication. Dans la rate de patients infectés par le VIH et souffrant de syndromes hémorragiques ayant nécessité la splénectomie, nous avons constaté une augmentation de la proportion des pdc en corrélation avec la charge provirale (ADN proviral) (5). Seules des expériences en cinétique mesurant la quantité des pdc à la fois dans le sang et les organes lymphoïdes pouvaient prouver s il y avait domiciliation ou pas dans ces organes. Ce type de mesure a été possible chez des macaques cynomolgus infectés par le virus d immunodéficience simienne (SIV), en collaboration avec Roger Legrand et Bruno Vaslin (CEA, Fontenay aux Roses). Chez 12 macaques infectés, en effet, la diminution des pdc circulantes s accompagnait d une accumulation dans les ganglions (6). Dans le modèle d infection expérimentale non pathogène du singe vert africain (AGM) par SIV-agm, la numération des pdc diminue de façon fugace dans le sang, et cette diminution est concomittante avec une augmentation dans les ganglions, après quoi la numération redevient normale dans les deux compartiments, comme celle des lymphocytes T CD4 + (7). Il semble donc bien que la disparition des pdc de la circulation des patients infectés par le VIH soit au moins en partie dûe à une domiciliation dans les organes lymphoïdes dont nous étudions actuellement les mécanismes. Elle est dûe aussi à une destruction par apoptose dans les ganglions, comme l a montré Simon Barratt-Boyes (Université de Pittsburgh, Etats-Unis) chez des macaques rhésus infectés. Un des rôles principaux attribué aux pdc dans les infections virales est la production d IFN de type I, qui a une activité antivirale in vitro, y compris sur le VIH. Cette fonction, étudiée après stimulation des PBMC ou des pdc ellesmêmes in vitro, est déficiente chez les patients dès la primoinfection, remonte pendant la phase asymptomatique, mais chute en corrélation avec la charge virale et l immunodéficience. Depuis que le marquage ex-vivo est possible, on peut cependant voir que les pdc des patients en primo-infection ou en cours d infection chronique contiennent de l IFN-α2, alors qu elles sont incapables d en produire après restimulation in vitro, comme l a montré Mark Connors (NIH, NIAID, Bethesda, Etats-Unis) : tout se passe comme s il y avait un épuisement de la production d IFN-α après hyperstimulation in vivo. Dans les rates de patients en stade SIDA que nous avons étudiées, nous nous attendions à trouver des pdc contenant de l IFN-α2, mais ce n était pas le cas : le marquage IFN-α2 in situ ou intracellulaire ex-vivo, bien présent dans la plupart des rates de patients infectés contrairement à la plupart des rates témoin, était plutôt associé à d autres types cellulaires (5). Il est vraisemblable qu il y ait un épuisement de la capacité de production d IFN des pdc dans les stades d infection tardifs, ce qui reste à démontrer. D autres cellules pourraient alors prendre le relais, puisque dans les infections virales in vivo, les pdc sont loin d être les seules responsables des réponses IFN protectrices, comme le montre peu à peu une accumulation de données. Le laboratoire de Françoise Barré- Sinoussi avec Michaela Müller-Trutwin (Institut Pasteur, Paris) a montré que les modèles d infections par SIV pathogènes (Macaques cynomolgus ou rhésus) comme non pathogènes (Singes verts africains) s accompagnent d une forte réponse IFN de type I avec surexpression des gènes de réponse à l IFN dans tous les cas, mais c est seulement dans les infections pathogènes que cette réponse persiste. Dans l infection nonpathogène, la réponse IFN est régulée vers le bas, accompagnée de réponses régulatrices de la réponse immune, malgré la persistance de la réplication virale. Guido Silvestri (Université de Pennsylvanie, Philadelphie, USA), Ashley Haase (Université du Minnesota,

11 Minneapolis, Etats-Unis) et David Kelvin (University Health Network, Toronto, Canada) trouvent des données similaires dans l infection non pathogène des Sooty mangabeys. La réponse IFN pourrait donc avoir un rôle favorable de contrôle de la réplication virale dans les premiers temps de l infection (puisque même dans l infection par le VIH et les modèles simiens non pathogènes un contrôle initial de la réplication permet à l infection de rester asymptomatique en moyenne 10 ans avant la phase de SIDA). Elle pourrait ensuite avoir aussi un rôle délétère d hyperactivation du système immunitaire si elle persiste de façon incontrôlée, par différents mécanismes montrés notamment par Gene Shearer (NIH, NCI, Bethesda, Etats-Unis); Claire Chougnet, Jean- Philippe Herbeuval (Institut Necker, Paris); Mark Feinberg (Merck Inc, West Point Etats-Unis); Franck Barrat (Dynavax Technologies, Berkeley, Etats- Unis) et al. ont trouvé chez les singes Sooty mangabeys un défaut sélectif de réponse à des stimulations de TLR7 ou 9, peut-être expliquée par des substitutions en acides aminés dans le domaine de transactivation de la séquence d IRF-7, ce qui expliquerait la faible hyperactivation du système immunitaire. Cependant, leurs travaux et ceux de Jérôme Estaquier (Inserm U 955, Créteil) chez les Singes verts africains montrent que la stimulation via TLR-7 est fonctionnelle pour l induction de production d autres cytokines que l IFN chez des Singes aux infections non pathogènes. Soit les cytokines sont stimulées différentiellement, soit l explication n est pas si simple. En fait, la stimulation in vitro des PBMC de Singes verts africains nous montre une faible réponse IFN de type I chez les singes non-infectés, mais une forte réponse chez les singes infectés par SIV-agm, comme s ils avaient une capacité de réponse préservée et mieux adaptée que les Macaques cynomolgus ou rhésus chez lesquels l infection est pathogène (7). Cette hypothèse serait cohérente avec les données transcriptionnelles : de fortes réponses IFN adaptées et la régulation de ces réponses et de l hyperactivation du système immunitaire seraient des garants contre la pathogénicité des infections par les virus d immunodéficience. DC myéloïdes et production d IL-12 La numération des mdc circulantes, caractérisées par l expression élevée de HLA-DR et de CD11c ou BDCA1, est diminuée dès la primoinfection et ce déficit est moins sensible au HAART que celle des pdc. Il en est de même dans les infections expérimentales pathogènes alors qu il y a un rapide retour à la normale chez les singes verts infectés par SIV-agm. Dans l infection humaine comme dans les modèles simiens, nous ne retrouvons pas de signes de domiciliation des mdc vers les organes lymphoïdes, ce qui souligne la spéficifité de la domiciliation des pdc. Le laboratoire de Cara Wilson (Université du Colorado, Denver, Etats- Unis) montre que la disparition des mdc circulantes est en revanche associée à un profil proapoptotique. Les mdc comprennent aussi une population distincte exprimant CD141 dont nous avons montré qu elles semblent être l équivalent humain des DC CD8α + spécialisées dans la présentation croisée de l antigène chez la souris (8). Les mdc humaines ne constituent pas une population aussi bien définie que les pdc par plusieurs marqueurs relativement exclusifs. Elles partagent avec les monocytes l expression de nombreuses molécules. Nous effectuons actuellement une définition plus fine de toutes ces populations, afin d en explorer les altérations éventuelles chez les patients et de trouver de nouveau d éventuelles corrélations avec la maladie pouvant expliquer la pathogénicité de l infection par le VIH. La production d IL-12 est diminuée chez les patients infectés par le VIH après stimulation des PBMC in vitro par différents stimuli microbiens comme le LPS, et partiellement restaurée après addition d IFN-γ (travaux de Mario Clerici et Gene Shearer, NIH, Claire Chougnet, Université de Cincinnati, OH, USA, Luis Montaner, Wistar Institute, Philadelphie, PA, USA, et d autres). Des résultats plus récents semblaient discordants. En fait c est l expression du mrna de p40, la chaîne commune à l IL-12 et à l IL-23, qui est plus élevée chez les patients que chez les témoins, dès la primo-infection et au-delà. La production d IL-12 p70 bioactive est plus stimulable in vitro dans les PBMC des patients aux premiers mois de la primo-infection que dans les PBMC de donneurs sains. L expression de p40 entraîne surtout une hyperproduction d IL-23, qui se prolonge au-delà de la primo-infection. Cette expression est visible dans les mdc comme dans les monocytes (9). L IL-12 a une activité stimulatrice des réponses Th1, l IL-23 des réponses Th17. Nous étudions actuellement les conséquences potentielles de ce déséquilibre entre réponses IL-12 et IL-23. Perspectives thérapeutiques La numération des pdc est un facteur prédictif du pronostic de la capacité de contrôle de la réplication virale, indépendant de la charge virale et de la numération des T CD4 (collaboration avec Miriam Lichtner, Claudio Mastroianni, Vincenzo Vullo, Université La Sapienza, Rome, Italie). Elle pourrait donc compléter ces deux paramètres et être utilisée pour le choix de combinaisons de thérapies antirétrovirales aux effets secondaires moins prononcés chez les patients ayant une capacité de contrôle spontanée. L ensemble des données de la littérature confirme bien l hypothèse d un déséquilibre des voies de réponse des IFN de type I et des molécules de la famille de l IL-12 lors de l infection par le VIH. Mais faut-il favoriser ou inhiber les réponses IFN? Certains explorent les voies de supplémentation par l IFN-α. Un premier essai d interruptions de HAART au cours de la primo-infection adjuvantée par des injections d IFN-α2 a été fait par Dominique Emilie (Inserm U996, Clamart) avec notre collaboration. Il a induit une stimulation des réponses anticorps spécifiques du VIH très intéressante et un certain contrôle de la réplication du VIH après l arrêt du HAART, mais très modéré et transitoire. Un effet plus marqué serait-il possible avec un protocole d administration différent? D autres au contraire cherchent à inhiber la production d IFN de type I à l aide d anticorps ou d antagonistes, pour inhiber l hyperactivation du système immunitaire, une stratégie qui pourrait être valable au stade chronique. Le déséquilibre de production d IL-23 aux dépens de celle de l IL-12, s il avait des conséquences délétères sur l équilibre des réponses Th1 et Th17, pourrait bénéficier d une immunothérapie. L ensemble de ces travaux devrait permettre de trouver des immunothérapies qui diminuent l hyperactivation délétère du système immunitaire, tout en conservant les réponses antivirales efficaces comme suite page 12 SFI Actualités 11

12 celle de l IFN, pour supplémenter, voire relayer le traitement antirétroviral. Remerciements. Je remercie tous les membres présents et passés de mon laboratoire sans lesquels rien n aurait été possible, les amis et collègues avec lesquels nous avons collaboré, incluant Rémi Cheynier (Institut Cochin, Paris) qui a bien voulu relire ce manuscrit, les membres de l AC31 de l ANRS pour les discussions stimulantes sur la question, ainsi que le CNRS, l Inserm, l ANRS et Sidaction pour leur appui financier. La bibliographie, restant dans le nombre de références imparti, oriente vers des articles de revue où l on pourra trouver les articles originaux des différents laboratoires nationaux et internationaux acteurs de cette recherche (10). REFERENCES 1. McIlroy D et al Infection frequency of dendritic cells and CD4 + T lymphocytes in spleens of human immunodeficiency virus-positive patients. J Virol 69: Grassi F et al Depletion in blood CD11c-positive dendritic cells from HIVinfected patients. AIDS 13: Pacanowski J et al Reduced blood CD123 + and CD11c + dendritic cell numbers in primary HIV-1 infection. Blood 98: Servet C et al Dendritic cells in innate immune responses against HIV. Curr Mol Med 2: Nascimbeni M et al Plasmacytoid dendritic cells accumulate in spleens from chronically HIV-infected patients, but barely participate in interferon α production. Blood 113: Malleret B et al Primary infection with simian immunodeficiency virus: plasmacytoid dendritic cell homing to lymph nodes, type I interferon, and immune suppression. Blood 112: Diop OM et al Plasmacytoid dendritic cell dynamics and alpha interferon production during Simian immunodeficiency virus infection with a nonpathogenic outcome. J Virol 82: Crozat K et al The XC chemokine receptor 1 is a conserved selective marker of mammalian cells homologous to mouse CD8α + dendritic cells. J Exp Med 207: Louis S et al IL-23 and IL-12p70 production by monocytes and dendritic cells in primary HIV-1 infection. J Leuko Biol 87: Hosmalin A et al Plasmacytoid dendritic cells in lymphoid organs: comparative studies at the interface between innate and adaptive immunity against HIV. Trends Immunol. Sous presse. MOTIF ITAM INHIBITEUR : NOUVEAU «CONTROLEUR» DE L INFLAMMATION ET DE L AUTO- IMMUNITE Renato C. Monteiro Inserm U699 Université Paris Diderot Paris renato.monteiro@inserm.fr 2 Prix Jacques OUDIN (suite) Les adaptateurs de signalisation des immunorécepteurs contiennent un ou plusieurs motifs cytoplasmiques activateurs ITAM (Immunoreceptor Tyrosine-based Activation Motif, séquence consensus YxxL/I-(x)6-8-YxxL/I) par lesquels ils propagent les signaux en aval (1). Cette famille d adaptateurs de signalisation à ITAM inclut, entre autres, les sous-unités CD3γ, δ, ε, et ζ du TCR ; les chaînes Igα et Igβ du BCR (respectivement le CD79a et CD79b) ; la chaîne γ qui s associe à plusieurs récepteurs aux immunoglobulines (RFc) ainsi qu à d autres récepteurs myéloïdes et des cellules NK ; et DAP12 qui s associe aussi avec plusieurs récepteurs myéloïdes et des cellules NK. Après agrégation multivalente des récepteurs, les tyrosines de l ITAM sont phosphorylées par les kinases de la famille Src. Ces tyrosines phosphorylées servent de sites d ancrage pour les tyrosines kinases de la famille Syk (comme Syk ou ZAP-70 ou les deux), qui se lient par un tandem de domaines Src homology-2 (SH2) à l ITAM doublement phosphorylé. Le recrutement et l activation de Syk/ZAP70 aboutissent à l activation de nombreuses voies de signalisation en aval via la phosphorylation de protéines de signalisation et d autres protéines adaptatrices telles que LAT. Ces cascades impliquent l activation de la phospholipase C-γ1 déclenchant un influx de calcium et l activation de Ras induisant l activation de ERK (extracellular-regulated kinase). Par ailleurs, les signaux activateurs transmis par les ITAM dans les cellules du système immunitaire sont contrebalancés par des signaux inhibiteurs initiés par les récepteurs qui contiennent un motif inhibiteur appelé ITIM (Immuno-receptor Tyrosine-based Inhibition Motif) dans leur domaine cytoplasmique. L ITIM est défini par la séquence (I/V/L/S)xYxx(L/V). L engagement de ces récepteurs par coagrégation avec un récepteur activateur aboutit à la phosphorylation de la tyrosine de l ITIM et au recrutement d effecteurs inhibiteurs comme les tyrosines phosphatases SHP-1 ou SHP-2 ou de la phosphatidylinositol phosphatase SHIP qui interfèrent avec le signal activateur par la grande proximité des deux types de récepteurs. Par exemple, les RFc peuvent être soit activateurs soit inhibiteurs. Les RFc activateurs sont associés de façon non covalente avec la sous-unité γ (qui contient un ITAM), alors que les RFc inhibiteurs, comme le RFcγIIb, n ont qu une seule chaîne qui contient un SFI Actualités 12

13 ITIM dans sa partie intracytoplasmique (2,3). Ainsi, des complexes immuns contenant des IgG induiront une coagrégation de ces divers types de RFc. L équilibre entre signaux activateurs induits par les ITAM et signaux inhibiteurs induits par les ITIM est alors sensé déterminer le niveau d intensité des réponses cellulaires. Mon équipe a montré que les signaux intrinsèques induits par le RFcαI (le récepteur des IgA) peuvent aboutir à deux réponses cellulaires opposées : l activation cellulaire ou l inhibition d un récepteur hétérologue. Ces deux types de signaux nécessitent l ITAM de la chaîne associée γ. Alors que l activation nécessite une agrégation multivalente, l inhibition est induite par un ciblage monovalent du récepteur par une IgA monomérique ou par un fragment Fab monovalent anti-rfcαi. L inhibition ne requiert pas de co-agrégation avec le récepteur activateur. Cette dualité fonctionnelle semble jouer un rôle important en physiopathologie en contrôlant l équilibre entre les processus anti- et pro-inflammatoires en fonction de l occupation du récepteur par des IgA monomériques ou complexées à l antigène. En effet, notre équipe et d autres ont montré que l agrégation du RFcαI par des complexes d IgA conduit à l activation des macrophages (4) et leur infiltration dans les tissus par chimiotactisme induisant la progression de la néphropathie à IgA (5). En opposition et de façon inattendue nous avons également montré, pour la première fois, que l ITAM de l adaptateur γ associé au RFcαI peut promouvoir l inhibition de la fonction activatrice d autres récepteurs à ITAM comme la phagocytose dépendante des RFcγ (récepteurs aux IgG) ou l exocytose dépendante du RFcεI (récepteur aux IgE) (6). De même, d autres équipes ont montré récemment que l adaptateur homologue DAP12 inhibe la réponse des macrophages initiée par les pathogènes via les récepteurs Toll-like (TLRs) (7). Les signaux inhibiteurs induits par la chaîne γ et par DAP12 nécessitent la présence des résidus tyrosine des motifs ITAM - les mêmes tyrosines indispensables pour l activation induite via l ITAM - et n est, par conséquent, pas due à d autres motifs de signalisation présents dans ces adaptateurs. De plus, les signaux inhibiteurs de la chaîne γ et de DAP12 bloquent les réponses fonctionnelles que ces mêmes adaptateurs peuvent activer quand ils se trouvent au sein de récepteurs agrégés : dégranulation mastocytaire ou phagocytose IgGdépendante et production de cytokines. Dans notre étude, nous avons démontré que cette inhibition nécessite la tyrosine phosphatase SHP-1 dont l effet aboutit in vitro à la désensibilisation de multiples récepteurs cibles et in vivo à la prévention du développement de l asthme et des glomérulonéphrites ( 6, 8). L inhibition par l adaptateur γ associé au RFcαI fournit une explication à un phénomène observé depuis longtemps dans lequel les IgA monomériques, majoritaires dans le sérum, peuvent inhiber l activation IgG-dépendante des cellules myéloïdes, affectant ainsi un large panel de fonctions telles que la phagocytose, la réponse oxydative et la production de cytokines (6, 8). Conformément à nos données, nous proposons que l absence de régulation négative par le RFcαI chez les patients déficients en IgA peut expliquer la majoration de l incidence des maladies auto-immunes et des allergies observée chez ces patients (9). La fonction inhibitrice de DAP12 a été montrée par l observation de macrophages issus de souris déficientes en DAP12 (7). Ces macrophages perdent leur capacité à induire un signal via plusieurs récepteurs potentiels qui s apparient avec DAP12 dans les cellules myéloïdes comme MDL-1, TREM, PILR, MAIR, SIRP et le CD200. Lorsque ces cellules sont activées par les TLR, de plus fortes concentrations de cytokines pro-inflammatoires sont produites. L implication de DAP12 dans la régulation négative de la signalisation des TLR a été décrite in vivo, avec des souris DAP12-déficientes qui présentent un taux de TNF sérique augmenté et dont la sensibilité au choc endotoxique est majorée en réponse au LPS (7). Le récepteur inhibiteur associé à DAP12 a été identifié comme TREM- 2. Récemment, il a été décrit dans les cellules dendritiques (DC) que certaines molécules du MHC peuvent être associées à la chaine γ et recruter SHP-1 et inhiber l activation des DCs par les Treg (10). Ainsi ce potentiel inhibiteur pourrait être une propriété générale des récepteurs à ITAM qui pourraient jouer non seulement un rôle activateur, mais aussi inhibiteur, leur degré d agrégation/ occupation par leur ligand permettant toute une palette de réponses fines modulant la balance entre activation et inhibition du système immunitaire. Après un engagement transitoire les récepteurs à ITAM pourraient donc fonctionner comme inhibiteurs de multiples réponses comme les réactions inflammatoires dues aux RFc, aux récepteurs aux cytokines/ chimiokines ou les signaux induits par les pathogènes via les TLR (6,7,8). Au contraire de l inhibition induite par les ITIM, l inhibition induite par l ITAM, sous une conformation dorénavant appelée ITAMi pour ITAM inhibiteur, ne nécessite pas de co-agrégation avec les récepteurs activateurs (11). Récemment, nous avons montré que la fonction de ces deux conformations de l ITAM (ITAM ou ITAMi) est associée à de nouveaux mécanismes intrinsèques qui permettent une orientation vers les états activateurs ou inhibiteurs. En effet, l ITAMi est associé à la formation de nouvelles structures intracellulaires appelées inhibisomes où les récepteurs inhibiteurs se colocalisent avec les récepteurs activateurs permettant à la phosphatase SHP-1 d effectuer une inhibition à proximité (12). La chaîne γ pouvant jouer un rôle activateur ou inhibiteur, nous avons cherché à déterminer lequel de ces rôles elle assurait lors du sepsis (13). Nous avons observé que les souris déficientes pour la sous-unité γ sont résistantes au choc septique induit par péritonite. L étude du mécanisme en jeu a mis en évidence une forte augmentation de la phagocytose des E. coli indépendante d anticorps et, de façon opposée, une diminution de la sécrétion de TNFα dans la circulation et dans la cavité péritonéale chez les souris déficientes en γ. Parmi plusieurs récepteurs candidats associés à γ, le CD16 (RFcγIII) a été identifié comme un récepteur pour E. coli en absence d anticorps. Cela a été également montré chez l homme (13). Les souris déficientes en CD16 sont également résistantes au choc septique. La liaison E. coli-cd16 induit un signal délétère à travers la sous-unité γ aboutissant à l inhibition de la phagocytose par d autres récepteurs comme le récepteur scavenger MARCO. Cette inhibition est due à une phosphorylation partielle du motif ITAM de la chaîne γ associée au CD16. Cette configuration ITAMi induit le recrutement de la tyrosine kinase Syk et surtout de la tyrosine phosphatase SHP-1. En conséquence, les voies d activation de la phagocytose, comme la voie de la PI3-kinase sont inhibées. La PI3-kinase étant un suite page 14 SFI Actualités 13

14 régulateur négatif du TLR-4, une autre conséquence de son inhibition est une production excessive de TNFα, après stimulation par E. coli. Ces travaux dévoilent un mécanisme par lequel E. coli échappe au système immunitaire en détournant à son profit des mécanismes régulateurs de ce système. Ainsi, ces données expliquent pourquoi le système immunitaire se montre chez certains patients, incapable d assurer une défense efficace contre E. coli. Le développement de médicaments bloquant l interaction entre E. coli et le CD16 devrait donc prévenir une inhibition indésirable permettant ainsi à la défense anti-infectieuse d assurer sa fonction et d éviter le choc septique. C est là une nouvelle voie, complémentaire aux antibiotiques, qui pourrait permettre d améliorer considérablement le traitement de cette maladie grave et importante en santé publique. En conclusion, la découverte récente des ITAMi ouvre des perspectives thérapeutiques nouvelles, que cela soit en bloquant l activité ITAMi dans le cas du sepsis ou, au contraire, en l activant pour traiter des maladies inflammatoires sévères (par ex. asthme et glomérulonéphrite) ou dans la prévention d apparition des maladies auto-immunes chez les patients atteints de déficit en IgA sélectif. Des outils existent pour cela qui ont déjà fait leur preuve de concept chez la souris (6,8) tels que des fragments monovalents Fab anti-rfcαi qui ciblent de manière monovalente ce récepteur. RÉFÉRENCES 1. Reth M Antigen receptor tail clue. Nature 338: Daeron M & Vivier E Biology of immunoreceptor tyrosine-based inhibition motif-bearing molecules. Curr Top Microbiol Immunol 244: Nimmerjahn F & Ravetch JV Fcγ receptors: old friends and new family members. Immunity 24: Monteiro RC & Van De Winkel JG IgA Fc receptors. Annu Rev Immunol 21: Kanamaru Y et al Fc αreceptor I activation induces leukocyte recruitment and promotes aggravation of glomerulonephritis through the FcR γ adaptor. Eur J Immunol. 37: Pasquier B et al Identification of FcαRI as an Inhibitory Receptor that Controls Inflammation: Dual Role of Fcγ ITAM. Immunity 22: Hamerman JA et al Enhanced Toll-like receptor responses in the absence of signaling adaptor DAP12. Nat Immunol 6: Kanamaru Y et al Inhibitory ITAM signaling by FcαRI-FcRγ chain controls multiple activating responses and prevents renal inflammation. J Immunol 180: Jacob C et al Autoimmunity in IgA deficiency: revisiting the role of IgA as a silent housekeeper. J Clin Immunol. 28 Suppl 1:S Liang et al Regulatory T cells inhibit dendritic cells by lymphocyte activation gene-3 engagement of MHC class II. J. Immunol 180: Blank U et al Inhibitory ITAMs as novel regulators of immunity. Immunol Rev 232: Pfirsch-Maisonnas S et al Inhibitory ITAM signaling traps activating receptors with SHP-1 phosphatase to form polarized inhibisome clusters. Science Signaling sous presse. 13. Pinheiro da Silva et al CD16 promotes E. coli sepsis through an FcRγ inhibitory pathway that prevents phagocytosis and facilitates inflammation. Nat Med 13: PRIX «SFI» Le Prix Jeune chercheur Miltenyi/SFI a pour but de soutenir les chercheurs en récompensant les travaux originaux d excellence en immunologie. Lors du dernier congrès annuel 2010 à Marseille, ce prix, d un montant de 5000, a été décerné à Nicolas Fazileau pour des études sur les «Lymphocytes T CD4 + Folliculaires : Acteurs centraux de la régulation des réponses anticorps». En partenariat avec la société BD Biosciences, deux «Prix de thèse», d un montant de 1500 chacun ont été décernés à Soufiane Ghannam et Yenkel Grinberg-Bleyer pour leurs études sur «Les lymphocytes Th17 humains : Modulation de leur fonction effectrice par les cellules souches mésenchymateuses et caractérisation de leurs propriétés migratoires» et «Les lymphocytes T diabétogènes limitent leur pathogénicité en augmentant l activation des lymphocytes T régulateurs», respectivement. Quatre «Prix meilleur poster», en partenariat avec la société ImmunID d un montant de 500 chacun, ont été décernés à : Javier Celis-Gutierrez «Adaptateurs ou acteurs de l encodage du signal NK», Sandrine Luce «Gènes co-exprimés par les cellules T CD8 + spécifiques de peptides de l insuline chez les patients atteints de diabète de type 1», Delphine Sauce «La progression dans la pathologie VIH est associée à un épuisement de la lymphopoïèse amplifiée par l activation immunitaire persistante sous-jacente» et Nathalie Kersual «Anti-tumor effect of an antihuman mullerian inhibiting substance type II receptor antibody in mouse models for ovarian cancer: towards a new targetd therapy». La rédaction félicite très chaleureusement les lauréats et les remercie d avoir préparé un résumé de leurs travaux pour cette édition du bulletin. SFI Actualités 14

15 Prix Jeune Chercheur LYMPHOCYTES T CD4 + FOLLICULAIRES : ACTEURS CENTRAUX DE LA REGULATION DES REPONSES ANTICORPS Nicolas Fazileau Inserm U563 Toulouse nicolas.fazilleau@inserm.fr L objectif de la vaccination est de stimuler le système immunitaire afin de générer une mémoire contre un antigène (Ag) donné. Ainsi, lors de la primo-infection, l individu vacciné mettra en place une réponse immune rapide et efficace conduisant à l élimination du pathogène. Un des éléments clés dans la neutralisation de l agent infectieux est la production d anticorps (Ac) de haute affinité pour l Ag par les lymphocytes B (LB). Développement des réponses lymphocytaires B L aide des lymphocytes T (LT) CD4 + aux LB est indispensable au développement de réponses humorales protectrices efficaces et persistantes à long terme. Cette aide a lieu dans les organes lymphoïdes secondaires (OLS) structurés en différents territoires en fonction des chimiokines sécrétées par les cellules stromales (Cf Figure). Ainsi les LT naïfs qui expriment le récepteur CCR7 se localisent dans les zones extra-folliculaires riches en chimiokines CCL19 et CCL21 (zones T). A l opposé les LB qui expriment le récepteur CXCR5 se localisent dans les zones folliculaires riches en chimiokine CXCL13 (zones B). Après activation par l Ag, les LB expriment temporairement CCR7 à leur surface ce qui permet leur localisation à la frontière entre les zones T et B. Là, ils interagissent avec les LT auxiliaires de même spécificité antigénique et peuvent entrer dans 2 voies de différenciation distinctes : 1) la voie extra-folliculaire, où les LB se différencient rapidement en cellules sécrétrices d Ac de faible affinité pour l Ag : les plasmocytes à courte durée de vie ; 2) la voie folliculaire, au cours de laquelle les LB, redirigés vers les zones B, initient la réaction du centre germinatif (GC). Dans les GC, les LB prolifèrent massivement, subissent la commutation isotypique ainsi que la diversification de leurs récepteurs aux Ag (BCR) par hypermutation somatique. Les LB exprimant des BCR de forte affinité pour l Ag sont sélectionnés par les cellules folliculaires dendritiques présentant l Ag sous forme de complexes immuns et par des LT auxiliaires des GC. Au final, la réaction du GC produit 2 types de cellules B mémoires de haute affinité pour l Ag : a) des plasmocytes à longue durée de vie, qui sont des cellules totalement différenciées produisant continuellement des Ac ; b) des LB mémoires, non-sécréteurs d Ac, qui serviront de précurseurs en cas de restimulation antigénique (1). Il a été montré qu une population de LT CD4 + CXCR5 + CCR7- localisée dans les follicules B était spécialisée dans l aide aux LB (2,3). En effet, en leur absence, il n y pas de production de LB mémoires ni de plasmocytes de haute affinité. Il a été suggéré que l interaction avec ces LT était nécessaire à la survie et à la sélection des LB de haute affinité. Au vu de ces propriétés, ces LT CD4 + ont été nommés «cellules T helper folliculaires» (Tfh) (Réf 4). Phénotype et fonction des cellules Tfh Historiquement, les Tfh ont été découvertes chez l Homme. Des LT CD4 + mémoires CXCR5 + CD45RO + CD44 hi CD62L lo ont été identifiés dans les amygdales. Il a été montré que ces cellules se localisent dans les GC et expriment les molécules de costimulation ICOS, CD40L ainsi que le marqueur d activation précoce CD69. Les caractéristiques phénotypiques et la localisation de ces cellules suggèrent leur interaction avec les LB. Des expériences de co-culture de LB et de LT CD4 + CXCR5 +, isolés d amygdales, ont prouvé que la présence de LT CD4 + CXCR5 + est nécessaire à la production d Ac d isotypes IgG et IgA par les LB. Des Tfh ont ensuite été identifiées chez la souris. Des expériences de transfert de LT CD4 + exprimant un TCR transgénique ont mis en évidence l existence de 2 populations distinctes de LT CD4 + effecteurs spécifiques de l Ag : 1) une population CXCR5 + spécialisée dans l aide aux LB, c està-dire induisant la sécrétion d IgG spécifiques de l Ag par les LB ; 2) une population CXCR5 - responsable d une inflammation cutanée (5). La génération de chimères hématopoïétiques mixtes, possédant des LT CXCR5 -/- mais conservant une expression normale de CXCR5 dans leurs LB, a mis en évidence la fonction d aide aux LB des Tfh. En effet, en leur absence, la fréquence des GC, leur taille ainsi que la commutation isotypique sont fortement diminuées. Signaux nécessaires à la génération des cellules Tfh Outre la rencontre de l Ag présenté par les molécules de CMH-II à la surface des cellules dendritiques (DC), divers signaux sont indispensables à la génération de Tfh. Tout d abord, il a été montré que l IL-21 et l IL-6 sont nécessaires au développement des Tfh chez la souris puisque : 1) in vitro, un traitement par l une de ces cytokines, en présence d Ac suite page 16 SFI Actualités 15

16 anti-tgf-β, induit la différenciation des LT CD4 + naïfs en Tfh ; 2/) les souris IL-21 -/- ou IL-6 -/- sont dépourvues de Tfh et présentent des GC altérés après immunisation avec un Ag T-dépendant. De plus, les Tfh sécrètent de l IL-21 et expriment à leur surface l IL- 21R ce qui suggère un rôle autocrine de l IL-21 dans la survie et/ou à la prolifération des Tfh in vivo. D autre part, les signaux de costimulation en provenance des LB sont également essentiels à la génération de Tfh fonctionnelles. Les souris ICOS -/- présentent une commutation isotypique et des GC altérés ; en revanche leur réponse humorale à un Ag T-indépendant n est pas affectée. Il a été depuis démontré que l interaction ICOS- ICOS-L entre les LT et les LB est nécessaire à la génération des Tfh in vivo. De plus, en absence d expression de la protéine SAP, les Tfh sont incapables de former des conjugués stables avec les LB et de promouvoir la maturation des LB. Enfin, des travaux récents ont montré que le facteur de transcription Bcl-6 contrôle l engagement dans le lignage Tfh. L expression de Bcl-6 dans les LT CD4 + est suffisante pour induire la différenciation en Tfh in vivo en contrôlant l expression des protéines spécifiques des Tfh mais également en réprimant l engagement vers les autres lignages T CD4 + (Th1, Th2 et Th17) (6). Développement in vivo des cellules Tfh endogènes spécifiques de l Ag Dans ce contexte, nous nous sommes intéressés aux mécanismes de développement in vivo des cellules Tfh. Les modèles de souris transgéniques pour les récepteurs aux Ag (TCR et BCR) sont largement utilisés et sont nécessaires à la compréhension de nombreux mécanismes moléculaires. Cependant, toutes les études in vivo sont substantiellement influencées par SFI Actualités 16 le choix des modèles antigéniques et affinités des récepteurs aux Ag qui impactent significativement les observations présentées dans ces études de façon qui restent encore mal appréciées. De plus, les problèmes liés à la monoclonalité des récepteurs sont évidents dans le contexte d étude de répertoire mais sont moins appréciés en ce qui concerne l expression in vivo des diverses fonctions des cellules T effectrices. Plus important encore, dans le contexte des réponses lymphocytaires T, il est à présent établi que des fréquences de précurseurs plus élevées dévient les dynamiques de la sélection clonale et peuvent altérer le développement des cellules T mémoires in vivo. De ce fait, modifier la balance et/ou l affinité des populations lymphocytaires impactent le destin des populations cibles. Pour toutes ces raisons, nous avons utilisé un modèle expérimental pour lequel nous avons directement accès in vivo aux LT CD4 + spécifiques de l Ag chez des souris sauvages non transgéniques immunisées par un Ag protéique. Plus précisément, nous avons étudié la réponse T CD4 + spécifique du cytochrome c de pigeon (PCC) après vaccination de souris de fond génétique B10.BR (I-Ek). La majorité des LT CD4 + spécifiques du PCC expriment un TCR utilisant les segments de gènes Vα11 et Vβ3 avec des séquences du CDR3 (boucle hypervariable du TCR) distinctes et qui confèrent la spécificité au pcmhii. Il est alors possible d isoler et de suivre au cours du temps les LT CD4 + spécifiques du PCC en utilisant l expression de Valpha11 Vbeta3 et la modulation dépendante de la rencontre à l Ag de molécule de surface telle que la sur-expression de CD44. De plus, nous avons développé des tétramères pcmh-ii permettant également l accès directement ex vivo des LT CD4 + spécifiques du PCC ainsi que des études biochimiques de l affinité des TCR exprimés par ces cellules. Après vaccination souscutanée par le PCC émulsifié dans un adjuvant, la réponse T CD4 + spécifique du PCC est systémique. Cependant, au pic de la réponse primaire, les Tfh se développent uniquement dans les OLS draînants le site d immunisation. Les Tfh spécifiques du PCC sont CXCR5 + ICOS +, sécrètent un large panel de cytokines et leur localisation corrèle parfaitement avec l augmentation du nombre de plasmocytes et de LB des GC au niveau des OLS draînants (7). Lors d une vaccination protéique, l injection de l Ag seul n est pas suffisante à l induction d une réponse immune : il convient d y associer un adjuvant. En effet, l adjuvant permet de délivrer l Ag dans un contexte inflammatoire qui induit la maturation des DC. Ces dernières expriment alors en surface le récepteur CCR7 et migrent du site d immunisation vers les zones T des OLS. Là, les DC présentent l Ag sous forme de pcmh-ii aux TCR des LT CD4 + naïfs, activant de façon clonale les LT CD4 + spécifiques de l Ag. En utilisant le modèle du PCC nous avons démontré que les adjuvants modulent le répertoire T CD4 + spécifique de l Ag en modifiant le seuil d affinité du TCR à partir duquel les clones T CD4 + sont sélectionnés. Plus précisément, notre étude a montré que l Alum dévie le

17 répertoire TCR en sélectionnant les clones T CD4 + exprimant des TCR de forte affinité pour les complexes pcmh- II. A l opposé, le CFA (Adjuvant complet de Freund) sélectionne un répertoire plus large de LT CD4 + spécifiques de l Ag, dans lequel la prévalence des clones aux TCR de faible affinité est plus importante [8]. Par ailleurs, l affinité du TCR pour le complexe pcmh-ii conditionne la génération des Tfh et les LT naïfs exprimant des TCR de haute affinité se différencient préférentiellement en cellules Tfh (9). Récemment, nous avons démontré que les plasmocytes expriment à leur surface les molécules de CMHII, de co-stimulation CD80 et CD86 et la machinerie intracellulaire nécessaire à la presentation de l Ag. In vivo, les plasmocytes spécifiques de l Ag ont la capacité de capturer l Ag et de l apprêter en surface à un niveau suffisant pour activer spécifiquement des LT CD4 + naïfs. Néanmoins, les plasmocytes, à la différence des DC, n induisent pas la production d IL-21 ou l expression du facteur de transcription Bcl-6 dans des LT CD4 + activés. De plus, dans des souris déficientes en plasmocytes, le compartiment de cellules Tfh est largement augmenté confirmant in vivo le rétro-contrôle négatif exercé par les plasmocytes sur le lignage Tfh (10). Identification de cellules Tfh mémoires Etant donné que les Tfh expriment le récepteur Fas, il avait été admis que ces cellules mourraient par apoptose une fois la réaction du GC résolue. Néanmoins, en utilisant le modèle murin de vaccination protéique du PCC, nous avons récemment identifiées des cellules Tfh mémoire (7). Plus précisément, dans les phases tardives après vaccination, l existence de LT CD4 + mémoires spécifiques du PCC exprimant CXCR5 + mais exprimant faiblement ICOS et ne sécrétant pas de cytokines a été mise en évidence. Ces LT mémoires ont la capacité de devenir des Tfh effectrices, rapidement après restimulation antigénique in vitro et in vivo. En revanche, contrairement aux autres populations de LT CD4 + mémoires, ces cellules ne recirculent pas et sont retenues dans les OLS draînants le site de vaccination. La rétention des Tfh mémoires corrèle avec la persistance de l Ag sous forme de complexes immunogènes pcmh-ii, suggérant que ces cellules sont retenues localement grâce à l engagement de leurs TCR. De plus, les Tfh mémoires expriment à leur surface la molécule CD69 ce qui suggère également un engagement récent de leur TCR. Toutefois, ces cellules sont quiescentes et non-prolifératives ce qui confirme leur phénotype mémoire. La nature des cellules exprimant les pcmhii, l impact des pcmhii et/ou de CD69 sur la rétention des Tfh mémoires et sur la physiologie des réponses humorales sont des questions qui demeurent en suspens auxquelles nous nous intéressons actuellement. Conclusions L ensemble de nos travaux placent les cellules Tfh au coeur de la régulation des réponses anticorps de forte affinité. En utilisant le modèle antigénique du PCC, nous avons mesuré l impact des adjuvants sur la sélection clonale, de l affinité du TCR sur les fonctions des LT CD4 + effecteurs et le rétro-contrôle négatif des plasmocytes sur le lignage Tfh. De plus, nous avons identifié une population mémoire de cellules Tfh ouvrant de nouveaux horizons quant à l élaboration de nouveaux vaccins protéiques. REFERENCES 1. Fazilleau N et al Local development of effector and memory T helper cells. Curr Opin Immunol. 19: Forster R et al A putative chemokine receptor, BLR1, directs B cell migration to defined lymphoid organs and specific anatomic compartments of the spleen. Cell. 87: Forster R et al CCR7 coordinates the primary immune response by establishing functional microenvironments in secondary lymphoid organs. Cell. 99: King C et al T Follicular Helper (TFH) Cells in Normal and Dysregulated Immune Responses. Annu Rev Immunol. 26: Campbell D J et al Separable effector T cell populations specialized for B cell help or tissue inflammation. Nat Immunol. 2: Fazilleau N et al Follicular helper T cells: lineage and location. Immunity. 30: Fazilleau N et al Lymphoid reservoirs of antigen-specific memory T helper cells. Nat Immunol. 8: Malherbe L et al Vaccine adjuvants alter TCR-based selection threshold. Immunity. 28: Fazilleau N et al The function of follicular helper T cells is regulated by the strength of T cell antigen receptor binding. Nat Immunol. 10: Pelletier N et al Plasma cells negatively regulate the follicular helper T cell program. Nat Immunol. 11: Prix de Thèse LES LYMPHOCYTES TH17 HUMAINS : MODULATION DE LEUR FONCTION EFFECTRICE PAR LES CELLULES SOUCHES MESENCHYMATEUSES ET CARACTERISATION DE LEURS PROPRIETES MIGRATOIRES Soufiane Ghannam Inserm U844 Montpellier soufiane.ghannam@inserm.fr La migration des lymphocytes T vers les tissus sièges de l inflammation, ainsi que leur infiltration représentent des éléments essentiels de la réponse immunitaire. Ces phénomènes impliquent le franchissement de la barrière endothéliale. La stimulation des récepteurs de chimiokines par leur ligand est à la base de ce processus en induisant la modification conformationnelle des intégrines, en particulier de l intégrine β2 LFA-1 (CD11a/CD18), conduisant à l expression d un récepteur de haute suite page 18 SFI Actualités 17

18 affinité par les lymphocytes T, autorisant alors sa liaison avec ICAM-1 (CD54) sur les cellules endothéliales. En raison de leur profil d expression sélectif de chaque population de lymphocytes T, les récepteurs de chimiokines confèreraient une spécificité de migration aux lymphocytes. Bien que le mécanisme précis soit encore controversé chez l homme, les lymphocytes Th17 se différencient à partir des cellules naïves sous l action combinée du TGF-β, de l IL- 1β et de l IL-23, alors que le rôle de l IL-6 reste controversé. Ces cytokines ont pour effet d induire l expression d un facteur de transcription majeur, spécifique de cette lignée, RORC. La différenciation Th17 se caractérise par la production d une série de cytokines inflammatoires spécifique de ces cellules et par l expression du récepteur de chimiokine CCR6. CCR6, qui est exprimé par une fraction des lymphocytes T mémoires et notamment par les lymphocytes Th17 et Th22 (1-4), apparaît comme un important médiateur de la réponse inflammatoire. Le ligand de CCR6, MIP- 3α/CCL20 est produit par les cellules endothéliales et son expression est induite par des cytokines inflammatoires (IL-1β, TNF-α et IFN-γ). Un autre ligand de CCR6 est la β-défensine-2 (hbd2), petit peptide anti-microbien produit par les cellules épithéliales, les synoviocytes, les kératinocytes dans un environnement infectieux ou inflammatoire. Les résultats de modèles animaux ont montré que CCL20 et CCR6 jouent un rôle essentiel dans le recrutement des cellules Th17 in vivo, au niveau de l inflammation articulaire dans un modèle d arthrite spontanée (5) et du système nerveux central dans un modèle de l EAE (6). Ce recrutement est associé à l expression de CCL20 dans la synoviale inflammatoire et à l expression constitutive de cette chimiokine par les cellules épithéliales du plexus choroïde. Face à ce recrutement de lymphocytes Th17 dans les tissus inflammatoires, il doit exister des mécanismes de répression visant à restaurer l état homéostatique. Ces dernières années, les cellules souches mésenchymateuses (CSM) ont suscité de nombreuses investigations dans ce domaine. En effet, les CSM ont des propriétés immunorégulatrices importantes en inhibant l activation, la prolifération et la production cytokinique des lymphocytes T in vitro (7). Plusieurs mécanismes ont été proposés pour supporter ces SFI Actualités 18 effets des MSC sur les lymphocytes T, impliquant aussi bien des molécules de surface que des facteurs solubles (8-10). Mon travail de thèse a consisté dans un premier temps à déterminer si des cytokines pro-inflammatoires pourraient modifier l expression des molécules d adhésion par les MSC humaines et donc entraîner l arrêt et l adhésion des lymphocytes Th17 à ces cellules. Dans l affirmative, de déterminer quels pourraient être les effets fonctionnels des CSM sur les cellules Th17 afin de préciser si elles seraient en mesure de moduler le phénotype des lymphocytes Th17 en atténuant leur fonction inflammatoire et d en déterminer le mécanisme. Dans un second temps, mes objectifs ont été de détailler l implication du récepteur CCR6 dans le processus de migration des lymphocytes Th17. Pour cela nous avons analysé, d une part, la capacité de ses deux ligands, CCL20 et β-defensin-2 (hbd2), à induire l arrêt de lymphocytes Th17, isolés de patients atteints de diverses pathologies inflammatoires ou autoimmunes, sur des monocouches de cellules endothéliales, in vitro et sous conditions de flux. D autre part, nous avons analysé la cinétique d expression de CCR6 au cours de l activation antigénique des lymphocytes Th17 de manière à déterminer son impact dans la régulation de leur domiciliation. Les résultats obtenus dans ce travail de thèse montrent que l environnement inflammatoire contribue à augmenter l adhésion des lymphocytes Th17 aux CSMs, et qu elle est régulée par l interaction du CCR6 avec ses ligands ; que les CSMs exercent, en partie via la sécrétion de PGE2, des effets antiinflammatoires en faisant acquérir un phénotype régulateur aux lymphocytes Th17 différenciés, soulignant ainsi la plasticité de ces derniers (11). De plus, nous avons montré que les lymphocytes Th17 activés par l antigène produisent du CCL20 et induisent, via la production de l IL-17 et de l IL-22, la sécrétion d hbd-2, mais pas celle des hbd-1 et 3, par des kératinocytes épidermiques humains et de la peau reconstituée; que le CCL20, ainsi que la hbd-2, induisent l arrêt de ces cellules sur l endothélium enflammé in vitro en conditions de cisaillement. Finalement, l activation spécifique d antigène des lymphocytes Th17 entraîne une perte de l expression de CCR6, ce qui provoque ainsi un état transitoire de non réponse à une nouvelle stimulation de ces cellules avec les ligands de CCR6, permettant leur migration ultérieure hors du tissu enflammé (12). Mes remerciements à la SFI et à BD Bioscience pour m avoir décerné le prix de thèse REFERENCES 1. Acosta-Rodriguez, E et al Interleukins 1beta and 6 but not transforming growth factor-beta are essential for the differentiation of interleukin 17-producing human T helper cells. Nat Immunol 8: Annunziato et al Phenotypic and functional features of human Th17 cells. J Exp Med 204: Duhen, T et al Production of interleukin 22 but not interleukin 17 by a subset of human skin-homing memory T cells. Nat Immunol 10: Trifari, S. et al Identification of a human helper T cell population that has abundant production of interleukin 22 and is distinct from TH-17, TH1 and TH2 cells. Nat Immunol 10: Hirota, et al Preferential recruitment of CCR6-expressing Th17 cells to inflamed joints via CCL20 in rheumatoid arthritis and its animal model. J Exp Med 204: Reboldi et al C-C chemokine receptor 6-regulated entry of TH-17 cells into the CNS through the choroid plexus is required for the initiation of EAE. Nat Immunol 10: Di Nicola et al Human bone marrow stromal cells suppress T-lymphocyte proliferation induced by cellular or nonspecific mitogenic stimuli. Blood 99: Krampera et al Role for interferon-gamma in the immunomodulatory activity of human bone marrow mesenchymal stem cells. Stem Cells 24: Ryan et al Interferon-gamma does not break, but promotes the immunosuppressive capacity of adult human mesenchymal stem cells. Clin Exp Immunol 149: Ren et al Mesenchymal stem cell-mediated immunosuppression occurs via concerted action of chemokines and nitric oxide. Cell Stem Cell 2: Ghannam, S et al Mesenchymal stem cells inhibit human Th17 cell differentiation and function and induce a T regulatory cell phenotype. J Immunol Sous presse. 12.Ghannam, S et al CCL20 and β-defensin-2 induce arrest of human Th17 cells on inflamed endothelium in vitro under flow conditions1 J Immunol 185:

19 Prix de Thèse (suite) LES LYMPHOCYTES T DIABETOGENES LIMITENT LEUR PATHOGENICITE EN AUGMENTANT L ACTIVATION DES LYMPHOCYTES T REGULATEURS (1) Grinberg-Bleyer Yenkel Inserm U959 Hôpital Pitié-Salpêtrière Paris yenkelgb@yahoo.fr Je tiens à remercier la Société Française d Immunologie, ainsi que BD Bioscience pour m avoir attribué leur prix de thèse Au cours de mes travaux je me suis intéressé à certains aspects de la physiologie des lymphocytes T régulateurs (Treg) dans le diabète auto-immun. L une des études que nous avons réalisées démontre l effet thérapeutique de l IL-2 dans le diabète auto-immun chez la souris (6). J exposerai ici les résultats d une autre étude, qui met en évidence un nouveau mécanisme de la réponse auto-immune via l expansion des Treg (1). Les lymphocytes T régulateurs CD4 + CD25 + FoxP3 + sont des acteurs majeurs de la régulation des réponses immunitaires. Ils maintiennent la tolérance au soi, prévenant ainsi les maladies auto-immunes et inflammatoires (2). Si la fonction suppressive exercée par les Treg sur les lymphocytes T effecteurs (Teff) a été abondamment étudiée, l impact inverse de l activation des Teff sur les Treg durant la réponse auto-immune est mal connu. Dans de nombreux sites inflammatoires, il a été relevé une accumulation importante de Treg (3,4). Nous nous sommes alors demandé si cette expansion des Treg résultait de l activation des Teff dans ces sites. Au cours de cette étude, nous avons mis en évidence un nouveau mécanisme de rétrocontrôle de l activité pathogène des Teffs autoréactifs via une activation accrue des Treg dans le diabète auto-immun. De façon remarquable, ce boost des Treg par les Teff confère une protection à long terme contre le diabète. D autre part, nous avons montré que ce phénomène est indépendant de l IL-2 mais partiellement dépendant du TNF. Nous considérons que cette boucle de rétrocontrôle pourrait être importante dans la prévention ou la limitation des maladies auto-immunes. Les Teff augmentent l activation des Treg durant la réponse auto-immune Dans un premier temps, nous avons voulu déterminer l impact de l activation de Teff autoréactifs sur l expansion des Treg. Pour répondre à cette question, nous avons utilisé un système de transfert adoptif de Treg et Teff spécifiques de l hémaglutinine (HA) du virus Influenza, dans des souris insha, exprimant HA sous le contrôle du promoteur de l insuline. Comme nous l avions précédemment montré, les Treg HA prolifèrent faiblement et spécifiquement dans les ganglions pancréatiques lorsqu ils sont transférés seuls (5). De façon intéressante, le cotransfert de Teff HA pré-activés in vitro augmente fortement l expansion des Treg dans ces mêmes ganglions. Ce phénomène de boost Teff->Treg conduit à une augmentation du nombre de Treg HA divisés d un facteur 6 à 17. Durant ce boost, l expression des molécules CD25 et FoxP3, caractéristiques des Treg, est maintenue ; l expression des marqueurs d activation GITR, CD44 ou ICOS est augmentée lors de la forte division des Treg. Nous avons ensuite voulu confirmer nos observations dans un fond génétique différent et un modèle de diabète spontané et physiologique : celui de la souris Non Obese Diabetic (NOD). Dans ce système, des Treg et Teff BDC2.5 spécifiques d un antigène naturel d ilot pancréatique, sont injectés à des souris NOD jeunes non manipulées. Comme dans le modèle insha, les Treg transférés seuls se divisent faiblement dans les ganglions pancréatiques (Fig. 1) ; le co-transfert de Teff induit un fort boost des Treg. Ce phénomène de boost est également observé dans le pancréas (Fig. 1). Jusqu à maintenant, nous avons utilisé des Treg issus de souris transgéniques pour le TCR. Nous nous sommes alors demandé si l activation de Teff diabétogènes était capable d augmenter la prolifération de Treg endogènes non transgéniques. Chez les souris témoins non manipulées, nous avons observé un niveau basal faible de prolifération des Treg endogènes dans les ganglions ; cette prolifération est un peu supérieure au sein du pancréas. De façon intéressante, le transfert de Teff BDC2.5 induit une augmentation significative de la prolifération des Treg endogènes dans les ganglions pancréatiques, qui est encore plus marquée dans le pancréas. D ailleurs, ceci s accompagne d une augmentation de la proportion des Treg endogènes parmi les cellules CD4 + dans le pancréas. Nous avons donc montré que l activation des Teff diabétogènes conduit à une augmentation de l expansion de Treg spécifiques d un antigène pancréatique ou des Treg endogènes dans les ganglions pancréatiques et le pancréas. Le boost Teff -> Treg confère une protection à long terme contre le diabète Nous nous sommes ensuite demandé si le phénomène de boost des Treg pouvait avoir une relevance physiologique dans le diabète. Dans le modèle de souris insha, l injection de Teff HA seuls induit un diabète rapide chez près de 90% des souris. Nous avons voulu savoir si le boost Teff->Treg était capable d induire une protection à long terme contre le diabète, induit par le transfert de Teff HA trois semaines plus tard. La majorité des souris ayant initialement reçu des Treg seuls développent suite page 20 SFI Actualités 19

20 Figure 1. Les Teff autoréactifs activés augmentent la division des Treg. Des souris NOD de 4 à 7 semaines sont transférées avec des Treg BDC2.5-CD marqués ou CFSE, seuls ou avec des Teff BDC2.5 pré-activés. Profil de CFSE représentatif parmi les Treg du donneur (CD4 + CD45.2 +, comme montré dans le panel de gauche), dans l infiltrat du pancréas (Pancréas) et les ganglions pancréatiques (GG pan.) et non drainant (GG nd), cinq jours après transfert. rapidement un diabète après injection des Teff (Fig. 2). En revanche et de façon remarquable, les souris dont les Treg ont été initialement boostés (c est-à-dire ayant reçu Treg+Teff), ne développent pas de diabète après le challenge avec les Teff (Fig. 2, ). D autre part, d autres expériences nous ont montré que l activation des Teff conduisait non seulement à une augmentation de l expansion des Treg mais aussi à une amélioration de leur fonction suppressive intrinsèque. Ces expériences montrent que les mêmes Teff auto-réactifs, capables d induire un diabète lorsqu ils sont transférés seuls, peuvent paradoxalement aussi avoir un effet protecteur du diabète en présence de Treg spécifiques d antigènes pancréatiques. Le boost Teff->Treg est indépendant de l IL-2 et dépendant du TNF. Nous avons ensuite décidé d explorer les mécanismes moléculaires du boost Teff->Treg, dans le but d identifier un ou plusieurs facteurs nécessaires à la forte expansion des Treg. Le candidat le plus évident était l interleukine IL-2, cytokine sécrétée rapidement par les Teff après activation, et impliquée dans la survie des Treg à la périphérie. De plus nous avons récemment montré que l IL-2 était capable d induire une rémission du diabète chez la souris NOD, par un effet sur les Treg (6). Pour savoir si le boost Teff->Treg était médié par l IL-2 produite par les Teff, nous avons cotransféré des Treg HA et des Teff HA provenant de souris déficientes pour la production d IL-2, chez des souris insha. De façon surprenante, le boost Teff->Treg est similaire à celui observé précédemment. Il semble donc que l IL- 2 ne soit pas un facteur indispensable SFI Actualités 20 au boost. Nous avons confirmé cette hypothèse en neutralisant l IL-2 grâce à l injection d anticorps anti-il-2. A nouveau, la division des Treg n est pas modifiée par rapport aux souris témoins. Le boost Teff->Treg et donc indépendant de l IL-2. Pour identifier d autres facteurs intervenant dans le boost des Treg, nous avons ensuite exploré les voies de signalisation préférentiellement modulées lors du boost Teff->Treg. Pour ceci, nous avons comparé les transcriptomes des Treg «normaux» et «boostés» in vitro. De façon intéressante, la signature ARN des Treg est profondément modifiée en présence de Teff activés. En particulier, les différents gènes appartenant à la voie alterne de NFkB étaient surexprimés par les Treg lors du boost. Il a récemment été montré que cette voie était notamment activée lors de la fixation du tumor necrosis factor (TNF) à son récepteur de type 2 (TNFR2). Le TNF pouvant être un bon candidat du boost Teff->Treg, nous avons alors décidé de bloquer cette cytokine in vivo à l aide d un récepteur soluble antagoniste. De façon remarquable, le blocage du TNF induit une réduction significative, bien qu incomplète, de l expansion des Treg dans les ganglions pancréatiques et le pancréas. De plus, seule l expansion des Treg est affectée par le blocage du TNF, laissant l activation des Teff inchangée. Ces expériences montrent que le boost Teff->Treg est partiellement dépendant du TNF. Conclusion Dans cette étude, nous avons mis en évidence un nouveau mécanisme de rétrocontrôle de l auto-immunité dans le diabète de type 1. Les Teff pathogènes, lorsqu ils s activent, augmentent fortement la prolifération et la fonction suppressive des Treg, conduisant ainsi paradoxalement à une protection contre le diabète. Il est possible que ce mécanisme de boost permette de rétablir un équilibre de la balance entre Treg et Teff, limitant ainsi les dommages tissulaires liés à l inflammation. De plus, il semble que le TNF soit l un des médiateurs du boost Teff->Treg. Cette donnée est surprenante du fait des propriétés pro-inflammatoires largement décrites de cette cytokine. Toutefois, dans certaines maladies auto-immunes, par exemple dans le modèle murin de sclérose en plaques, il a été décrit un rôle «régulateur» du TNF (7), ce qui pourrait s expliquer par un effet du TNF sur les Treg au regard de nos travaux. Ceux-ci pourraient expliquer les effets délétères des thérapies Figure 2. Les Teffs diabétogènes induisent paradoxalement une protection du diabète à long terme. Des souris insha ont été transférées avec des Treg HA seuls ou avec des Teff HA pré-activés. Trois semaines après (flèche), les souris ont reçu des Teff HA pré-activés. Les souris sont considérées comme diabétique après deux mesures de glucose sanguin 250mg/dl.

21 anti-tnf chez les patients atteints de sclérose en plaques (8). La découverte de molécules capables de moduler spécifiquement l activité des Treg in vivo est un domaine d intérêt majeur pour de futures thérapies potentielles des pathologies auto-immunes ou de certains cancers. L identification des propriétés immuno-régulatrices du TNF par ses effets sur les Treg pourrait donc avoir des applications thérapeutiques, si nous parvenons à élucider plus en détail ses mécanismes d action et ses effets pléïotropes sur le système immunitaire. REFERENCES 1. Grinberg-Bleyer, Y et al Pathogenic T cells have a paradoxical protective effect in murine autoimmune diabetes by boosting Tregs. J Clin Invest 120: Kim, JM et al Regulatory T cells prevent catastrophic autoimmunity throughout the lifespan of mice. Nat Immunol 8: Korn, T et al Myelin-specific regulatory T cells accumulate in the CNS but fail to control autoimmune inflammation. Nat Med 13: Tang, Q et al Central role of defective interleukin-2 production in the triggering of islet autoimmune destruction. Immunity 28: Fisson, S et al Continuous activation of autoreactive CD4 + CD25 + regulatory T cells in the steady state. J Exp Med 198: Grinberg-Bleyer, Y et al IL-2 reverses established type 1 diabetes in NOD mice by a local effect on pancreatic regulatory T cells. J Exp Med 207: Liu, J et al TNF is a potent antiinflammatory cytokine in autoimmunemediated demyelination. Nat Med 4: Study-group TNF neutralization in MS: results of a randomized, placebo-controlled multicenter study. The Lenercept Multiple Sclerosis Study Group and The University of British Columbia MS/MRI Analysis Group. Neurology 53: Prix posters GENES CO-EXPRIMES PAR LES CELLULES T CD8 + SPECIFIQUES DE PEPTIDES DE L INSULINE CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS DE DIABETE DE TYPE 1 Sandrine Luce Christian Boitard Inserm U986 Hôpital Saint Vincent de Paul Paris sandrine.luce@inserm.fr Le diabète de type 1 (DT1), ou diabète autoimmun, est une pathologie multifactorielle à composante multigénique et environnementale. C est une maladie auto-immune caractérisée par le développement d un infiltrat lymphocytaire dans le pancréas (insulite) dont les principaux constituants sont, chez l homme, des cellules T CD8 + productrices d IFNγ, soulignant le rôle important de ces cellules dans la physiopathologie de (1) la maladie, et par la destruction progressive des cellules β pancréatiques productrices d insuline. On détecte chez les patients des cellules T et des auto-anticorps dirigés contre les autoantigènes insulaires dont l insuline, qui semble jouer un rôle important dans le déclenchement de l auto-immunité, mais aussi la Glutamate décarboxylase (GAD) et les protéines de type tyrosine phosphatase (IA-2 (2). L insuline est secrétée sous la forme d un précurseur, la préproinsuline (PPI), qui est ensuite clivée en proinsuline (PI) puis convertie en insuline mature et en peptide C, secrétés de façon équimolaire. Des résultats antérieurs du laboratoire ont permis d identifier des peptides spécifiques de la PI (3) et de la PPI (4) comme étant capables d induire une sécrétion d IFNγ par les lymphocytes T périphériques de patients DT1 en ELISpot. Par ailleurs, il a été démontré que certains peptides spécifiques de la PPI ont un pouvoir immunogène. La définition des peptides reconnus a permis la fabrication de tétramères (TMr) et la détection de cellules T CD8 + spécifiques de la PPI dans le sang périphérique de patients DT1, indiquant l importance de la PPI dans le développement du DT1 (4). Détection de cellules T CD8 + spécifiques de la PPI et de l insuline chez les patients DT1. Par immunologie inverse, nous avons identifié un certain nombre de peptides spécifiques de la séquence de la PPI, restreints pour la molécule HLA-A*0201. Les peptides donnant les meilleurs scores dans les banques de données Bimas et SYFPEITHY ont tous été testés pour leur affinité de liaison envers la molécule HLA-A*0201 sur des cellules déficientes en molécule TAP exprimant la molécule HLA-A*0201, condition nécessaire à la réalisation des TMr (5). Nous avons établi une banque de huit TMr/HLA-A*0201 spécifiques de la PPI que nous avons utilisé pour cribler les lymphocytes T périphériques de patients DT1. Ont été utilisés comme témoins un TMr incluant un peptide du virus CMV (contrôle positif) et un TMr incluant un peptide de la pyruvate déshydrogénase (contrôle négatif). Cette étude a été réalisée sur une cohorte composée de 25 patients DT1 récents, 24 patients DT1 anciens, 21 contrôles sains mais aussi 14 patients DT2 (contrôles de l effet de l hyperglycémie) dont la moitié sont traités par insuline thérapeutique (contrôles de l effet de l apport d insuline exogène). L utilisation de ces tétramères a permis de détecter des cellules T CD8 + spécifiques de la PPI chez les patients DT1 récents et anciens, avec des différences hautement significatives par rapport aux témoins suite page 22 SFI Actualités 21

22 pour trois peptides : les peptides 6-14 et qui sont localisés dans la séquence signal de la PPI, et le peptide qui lui est localisé dans la chaîne B de l insuline et est préférentiellement retrouvé chez les patients ayant un diabète de longue durée les premiers sont absents de l insuline injectée aux patients, contrairement au peptide localisé dans la chaine B. Les cellules T CD8 + spécifiques de la PPI ont un phénotype de cellules T mémoires centrales. Nous avons ensuite caractérisé phénotypiquement les cellules T CD8 + spécifiques de la PPI ainsi que les cellules T CD8 + spécifiques du CMV. Pour cette caractérisation phénotypique, nous avons utilisé les marqueurs CD45RA et CCR7 qui permettent de discriminer les cellules T naïves (TN) CD45RA + CCR7 +, les cellules T mémoires centrales (TCM) CD45RA - CCR7 +, les cellules T mémoires effectrices (TEM) CD45RA - CCR7 - et enfin les cellules T mémoires effectrices terminales (TEMRA) CD45RA + CCR7 - (6). La caractérisation des cellules T CD8 + spécifiques de l infection virale au CMV montre un phénotype de cellules TEM et TEMRA, caractéristique des cellules T CD8 + au cours de nombreuses infections virales (6,7). En revanche, la caractérisation phénotypique des cellules T CD8 + spécifiques de la PPI chez les patients DT1 récents et anciens montre un phénotype de cellules T mémoires centrales et de cellules T naïves, aussi bien pour les cellules T spécifiques des peptides de la séquence signal que du peptide de la chaîne B. Les cellules T CD8 + spécifiques de la PPI ont un programme d expression de gènes apparenté à celui de cellules T CD8 + mémoires centrales. Nous avons ensuite regardé les niveaux de co-expression de 18 gènes impliqués dans la réponse immunitaire des cellules T CD8 + spécifiques de la PPI sur cellule unique (7,8). D une manière générale, nous avons observé une diminution significative de l expression des gènes de cytotoxicité par les cellules T CD8 + spécifiques de la PPI par rapport aux cellules T CD8 + du CMV. En revanche, nous avons une augmentation significative de l expression du gène CCR7 par les cellules T CD8 + spécifiques de la PPI par rapport à ce que nous observons pour les cellules T CD8 + spécifiques du CMV. De même, on SFI Actualités 22 observe une expression des gènes Ifng, CCL5 et IL-10R équivalente dans les deux types de populations, confirmant le phénotype de cellules mémoires T CD8 + centrales des cellules autoréactives des patients DT1. En parallèle, la détection chez un contrôle sain d un pourcentage significatif de cellules T CD8 + TMr + spécifiques du peptide 6-14, chez lequel il n a pas été détecté d auto-anticorps anti-insuline, anti-gad ou anti-ia2, a fait l objet d une étude similaire à celle effectuée chez les patients DT1. Cela a permis de mettre en évidence un profil identique à celui observé pour les cellules T CD8 + autoréactives des patients DT1 à l exception de l expression par un pourcentage hautement significatif de cellules du gène de l IL-10, suggérant que les cellules de ce témoin sont capables de réguler la réponse auto-immune dans le sens d une protection. Conclusion. La détection de cellules T CD8 + spécifiques de la PPI chez les patients DT1 confirme l importance de la PPI comme auto-antigène du DT1. Leur détection chez les patients DT1 anciens suggère que ces patients demeurent exposés à l auto-antigène malgré la réduction drastique attendue de la masse de cellules β. Une première hypothèse postule la présence de cellules β résiduelles chez ce type de patients. Néanmoins, la détection préférentielle de cellules T CD8 + spécifiques du peptide situé dans la chaîne B de l insuline chez les patients DT1 anciens suggère un rôle possible du traitement par l insuline exogène sur la réponse immunitaire chez les patients ayant un diabète ancien. Le phénotype des cellules T CD8 + spécifiques de la PPI suggère un profil de cellules T mémoires centrales et de cellules T naïves. Le profil de co-expression de gènes impliqués des cellules T CD8 + autoréactives chez les patients DT1 confirme ce phénotype de cellules mémoires centrales. L expression d un phénotype de cellules mémoire centrale des cellules T CD8 + autoréactives chez les patients DT1 indique qu il s agit de cellules recirculant dans les organes lymphoïdes secondaires (9). d une part mais également capables de s activer de façon rapide lors d une ré-exposition massive aux autoantigènes (10). Ainsi de nombreux patients atteints de DT1 montrent une expansion de cellules T CD8 + spécifiques de la PPI exprimant un phénotype proche de celui de cellules T mémoires centrales, non retrouvé chez les contrôles, soulignant le rôle important de la PPI dans le développement du DT1. Le DT1 est caractérisé par une phase pré-diabétique plus ou moins longue correspondant essentiellement au développement de l auto-immunité et à la destruction des cellules sécrétant l insuline. Nos observations suggérant la contribution de l injection d insuline exogène sur l expansion de cellules T CD8 + auto-réactives chez les patients ayant un diabète ancien apporte un élément nouveau de l histoire naturelle de la maladie. Par ailleurs, ces données apportent de nouveaux outils diagnostiques dans le DT1. REFERENCES 1. Conrad B et al Evidence for superantigen involvement in insulindependent diabetes mellitus aetiology. Nature 371: Thébault-Baumont K et al Acceleration of type 1 diabetes mellitus in proinsulin 2-deficient NOD mice. J Clin Invest 111: Toma A et al Recognition of a subregion of human proinsulin by class I-restricted T cells in type 1 diabetic patients. Proc Natl Acad Sci USA 102: Toma A et al Recognition of human proinsulin leader sequence by class I-restricted T-cells in HLA-A*0201 transgenic mice and in human type 1 diabetes. Diabetes 58: Gannagé M et al Ex vivo characterization of multiepitopic tumorspecific CD8 T cells in patients with chronic myeloid leukemia: implications for vaccine development and adoptive cellular immunotherapy. J Immunol 174: Romeroet al Four functionally distinct populations of human effectormemory CD8 + T lymphocytes. J Immunol 178: Peixoto A et al CD8 singlecell gene coexpression reveals three different effector types present at distinct phases of the immune response. J Exp Med 204: Peixoto A et al Quantification of multiple gene expression in individual cells. Genome Res 14: Jameson SC and Masopust D Diversity in T cell memory: an embarrassment of riches. Immunity 31: Champagne et al Learning to remember: generation and maintenance of T-cell memory. DNA Cell Biol 20:

23 Prix posters (suite) LA PROGRESSION DANS LA PATHOLOGIE VIH EST ASSOCIÉE À UN ÉPUISEMENT DE LA LYMPHOPOÏÈSE AMPLIFIÉE PAR L ACTIVATION IMMUNITAIRE PERSISTANTE SOUS- JACENTE Delphine Sauce Inserm UMR S945 Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris Delphine.Sauce@upmc.fr Le vieillissement physiologique et l infection par le virus de l immunodéficience humaine (VIH) présentent de nombreuses caractéristiques immunologiques communes évocatrices du développement d une immunosénescence précoce chez les patients infectés par le VIH, même si une démonstration (1-7) rigoureuse est toujours manquante. Afin d explorer la relation potentielle entre immunosénescence et progression vers le syndrome d immunodéficience acquise (SIDA), et ainsi disséquer davantage la pathogénèse du HIV, nous avons effectué une analyse multi-paramétrique de marqueurs immunologiques (compte cellulaire, phénotypage des sous-populations lymphocytaires T circulantes, réponses fonctionnelles à diverses stimulations antigéniques) en comparant des personnes âgées de plus de 75 ans à des patients séropositifs pour le VIH- 1 âgés entre ans (n=280). Une fréquence réduite de lymphocytes T CD4 + et CD8 +, ainsi que des lymphocytes B et cellules NK, observée au sein de ces cohortes, a attiré notre attention sur la seule source commune permettant de dériver l ensemble de ces soustypes cellulaires : le compartiment des progéniteurs hématopoïétiques. Nous avons ainsi étudié les cellules CD34 + directement isolées du sang circulant ; ceci nous a permis de caractériser leur nombre, leur potentiel clonogénique (mise en culture et test de prolifération «Colony-Forming Unit») et leur phénotype (polarisation lymphoïde vs myéloïde). Nos résultats indiquent que la progression vers le SIDA, indiquée par un déclin du compte de lymphocytes T CD4 + est directement associée à un déficit de la lymphopoïèse. Les caractéristiques retrouvées au sein des cellules CD34 +, aussi bien au niveau phénotypique que fonctionnel, soulignent un défaut profond des ressources hématopoïétiques associé à la progression vers la maladie. Nous avons observé que le nombre de cellules CD34 + et que leur ratio lymphoïde/ myéloïde diminuaient chez les patients «progresseurs» ; nous avons également démontré que leur capacité à générer des colonies «blanches» (CFU-M, CFU- GM, GFU-G et CFU-GEMM) était fortement réduite lors de la progression. Une analyse multi-variée révèle que le niveau des cellules CD34 + représente un facteur indépendant prédictif du compte CD4 (P<0,0001). De plus, ces dommages lymphopoïétiques chez les patients VIH non traités sont corrélés de façon positive au niveau d activation immunitaire systémique (P<0,0001, r=051). Ces altérations peuvent être partiellement limitées sous traitement anti-rétroviral. En effet, chez les patients traités, les patients présentant des cellules CD34 + de qualité, en nombre et en capacité à se différencier en Représentation schématique de notre hypothèse selon laquelle l activation immunitaire lors d une infection chronique par le VIH-1 conduit à une mobilisation globale des progéniteurs hématopoïétiques, ceci afin d assurer le maintien suffisant d un pool périphérique de cellules naïves et de cellules mémoires/effectrices circulantes. suite page 24 SFI Actualités 23

24 cellules lymphoïdes, sont ceux et celles pour lesquels la reconstitution sous traitement est la meilleure, démontrée par une augmentation du nombre de lymphocytes T CD4 +, T CD8 +, NK et B circulants, et une normalisation du ratio CD4/CD8. Cependant, l échec de reconstitution sous traitement (pas d augmentation du nombre de cellules CD4 + circulantes) en dépit du succès virologique (charge virale indétectable) est lié aux altérations persistantes et profondes du système hématopoïétique, altérations également observées dans la cohorte contrôle d individus sains âgés. Ce travail apporte un nouveau regard sur les conséquences d une activation chronique persistante lors de l infection chronique à VIH et démontre le rôle clé des ressources hématopoïétiques dans le devenir des patients infectés. Ainsi, il est important que les progéniteurs lymphopoïétiques soient préservés afin d augmenter les chances de réponse au traitement et ainsi retarder la survenue d une immunosénescence précoce chez ces patients. REFERENCES 1. McMichael AJ et al Philos Trans R Soc Lond B Biol Sci 355: Appay V et al Nat Med 8: Appay V et al J Exp Med 192: Appay V et al J Immunol 168: Appay V et al Trends Immunol 23: Papagno L et al PLoS Biol 2:E Pawelec G et al Immunol Rev 205: SFI Actualités 24 Prix posters (suite) ADAPTATEURS OU ACTEURS DE L ENCODAGE DU SIGNAL NK Javier Celis-Gutierrez Emilie Coppin Jacques A. Nunès Centre de Recherche en Cancérologie de Marseille Inserm U891, Institut Paoli- Calmettes javier.celis-gutierrez@inserm.fr Les cellules natural killer (NK) acquièrent leur licence pour tuer, elles ont la capacité d éliminer directement des cellules tumorales ou cellules infectées par des virus, parasites. L activation des cellules NK est régulée par l engagement d une panoplie de récepteurs inhibiteurs et activateurs avec leurs ligands respectifs exprimés à la surface de cellules cibles. A l interface entre cellules NK et cellules cibles, de nombreuses protéines se concentrent pour former une synapse immunologique. L intégration des signaux provenant des récepteurs activateurs et inhibiteurs à la synapse permet d induire une réponse effectrice appropriée (1). Les signaux émanant de ces différents récepteurs déterminent le répertoire NK dans le développement des cellules NK et régulent donc les fonctions NK telles que la cytotoxicité et la production d interféron-γ (IFN-γ) et d autres médiateurs de l inflammation dans les cellules NK matures. Signal NK, une balance entre kinases et phosphatases. Les cellules NK représentent un fantastique modèle cellulaire pour étudier les évènements de signalisation intracellulaire induits lors d un message activateur versus inhibiteur. Cette balance peut facilement se traduire par un recrutement différentiel d enzymes impliquées dans la phosphorylation de protéines intracellulaires. En 1992, Edmond H. Fischer et Edwin G. Krebs ont été récompensés pour leurs contributions fondamentales à la théorie qu un signal extracellulaire est transmis à l intérieur de la cellule par un encodage faisant intervenir le transfert de groupements phosphates sur des protéines. Le Prix Nobel de médecine 1992 a été remis conjointement à ces deux chercheurs, pour leurs découvertes concernant la phosphorylation réversible des protéines comme un mécanisme biologique de régulation. Ces mécanismes de phosphorylations / dé-phosphorylations ont permis de connecter plusieurs acteurs de la signalisation intracellulaire aux fonctions principales de cellules NK. Sur cette base, une carte du réseau de signalisation NK a pu être proposée en 2004 (2). Pour plus de détails cette carte est accessible sur le site internet de la revue Science Signaling (Natural Killer Cell Receptor Signaling Pathway. Frédéric Vély, Eric O Long, Jacques A Nunès and Eric

25 Vivier. Sci. Signal. (Connections Map Pathway), cgi/cm/stkecm;cmp_13625 ). En bref, la formation de la synapse immunologique NK orchestre des regroupements de récepteurs membranaires, permettant le contact entre des protéines tyrosine kinases (PTKs) intracellulaires de la famille Src (en particulier Lck et Fyn) et les parties intracytoplasmiques des récepteurs inhibiteurs (CD94/NKG2A ). Les récepteurs inhibiteurs sont phosphorylés sur résidus tyrosine au niveau des motifs immunoreceptor tyrosine-based inhibition motifs (ITIMs : I/S/T/LxYxxL/V où x correspond à un acide aminé quelconque) et recrutent directement des protéines tyrosine phosphatases, SHP-1 et SHP- 2. Si l encodage du signal inhibiteur est dépendant de tyrosine phosphatases, il était évident que les signaux activateurs devaient employer des PTKs. Les cellules NK murines dépourvues des gènes codant pour les PTKs de la famille Syk, présentent des défauts de l ADCC (antibody-dependent cell cytotoxicity) et production de cytokines (3). Ces PTKs sont recrutées à la membrane plasmique au niveau de protéines transmembranaires contenant des motifs immunoreceptor tyrosine-based activation motifs (ITAMs : YxxL/Ix6-8YxxL/I). Les récepteurs activateurs (CD16, NCRs ) ne possèdent pas ce type de motifs ITAMs. C est à ce niveau que commencent à intervenir des molécules adaptatrices dans le schéma de signalisation NK. Il était connu dans d autres types cellulaires que des protéines transmembranaires contenant des motifs ITAMs, CD3z et FcRγ permettaient de connecter les PTKs de la famille Syk au récepteur de faible affinité pour les IgG, CD16 (FcγRIIIA). Ce mode d association se vérifie dans les cellules NK et a permis de découvrir également des nouveaux adaptateurs qui ont donc été identifiés en particulier dans les cellules NK : DAP-12 (DNAX-activating protein of 12 kda, aussi appelée KARAP, killer cell-activating receptor-associated protein) qui contient un motif ITAM et s associe aux récepteurs activateurs. Par ces approches, le groupe de recherche de DNAX a pu identifier une autre molécule adapatrice transmembranaire, DAP-10 (DNAX-activating protein of 10 kda) qui s associe à un récepteur activateur, NKG2D. Cette molécule adaptatrice ne contient pas de motif ITAM, mais possède un motif YxNM qui a la particularité de fixer sur le même site différentes molécules impliquées dans la transmission du signal, p85a (sous-unité régulatrice des PI3K de classe IA) et les protéines adaptatrices de type Grb2. Cette molécule adaptatrice, DAP- 10 permet donc de relier un récepteur activateur à une activité lipide kinase, PI3K et à un réseau de protéines à activité GTPasique (Rac et dynamine) impliquées dans le réarrangement du cytosquelette d actine. En somme, les récepteurs inhibiteurs s associent à des phosphatases et les récepteurs activateurs par le biais d adaptateurs, recrutent des kinases (pour revue, réf. 2). Substrats de PTKs, adaptateurs et signal NK : données récentes. Parmi les substrats de PTKs étiquetés molécules adaptatrices, LAT, SLP-76 ou 3BP2, ont trouvé une probable localisation dans les cartes de signalisation NK ( org/cgi/cm/stkecm;cmp_13625). Plus récemment, d autres adaptateurs ont été décrits dans les cellules NK, la molécule BCAP (B-cell adaptor for phosphatidyl inositol 3-kinase) peut être phosphorylée sur résidu tyrosine dans une lignée NK humaine (4). Cette molécule adaptatrice contient des motifs YxxM capable de fixer les sous-unités régulatrices des PI3K de classe IA. L engagement du récepteur activateur CD161c sur les cellules NK de souris, induit l activation d un effecteur de la PI3K, la protéine sérine/ thréonine kinase Akt. Cette activation de la voie PI3K/Akt n est pas retrouvée sur les cellules NK isolées à partir de rate de souris déficientes en BCAP. Contrairement à toute attente, l absence d expression de BCAP chez ces souris, entraîne une augmentation de cellules NK matures avec une résistance accrue à l apoptose. Ces observations montrent la complexité de ces études pour évaluer le rôle d une molécule de signalisation dans un système intégré comme le développement et l activation des cellules NK. Une des conclusions de ces travaux sur la protéine BCAP est qu il faut évaluer l implication de Des événements des phosphorylations sur résidus tyrosines impliqués dans le signal inhibiteur des cellules NK. a) L activation du récepteur KIR se manifeste par le recrutement des phosphatases SHP- 1 et SHP-2 au niveau des résidus tyrosine phosphorylés des motifs intracellulaires ITIM (Immuno Tyrosine Inhibitory Motifs). L engagement de ces récepteurs induisent l activation de la tyrosine kinase Abl qui phosphorylerait l adaptateur Crk, permettant aussi l induction de signaux inhibiteurs (d après Peterson M.E. & E.A. Long, Immunity 2008). b) L activation du récepteur inhibiteur/activateur 2B4 engendre le recrutement de protéines adaptatrices de la famille SAP: SAP, EAT-2 ou ERT. La phosphorylation des tyrosines des motifs ITSM (Immuno Tyrosine Switch Motifs) présents sur la partie intracellulaire du récepteur permettent le recrutement de ces protéines adaptatrices. Le recrutement d effecteurs permet d induire des signaux d activation pour SAP via son interaction avec la protéine tyrosine kinase FynT et des signaux d inhibition pour EAT-2/ERT par le biais de ses tyrosines phosphorylables (d après Veillette A., Nature Reviews in Immunology 2006). suite page 26 SFI Actualités 25

26 BCAP dans la transmission du signal aux différents stades de maturation des cellules NK. Le côté frustrant de l étude reste que les mécanismes de signalisation positifs ou négatifs via l adaptateur BCAP ne sont pas élucidés. Pour cela, en sus des modèles souris, il faut utiliser des modèles cellulaires pertinents qui permettent de disséquer les mécanismes de signalisation utilisant ces adaptateurs. Ces approches ont été utilisées pour démontrer que des événements de phosphorylation sur résidus tyrosine, souvent considérés comme constituants d un signal activateur, étaient aussi impliqués dans le signal inhibiteur dans les cellules NK. Ici, nous résumerons brièvement les travaux réalisés sur différents adaptateurs, Crk (CT10 regulator of kinase) et des membres de la famille SAP (signaling lymphocytic activation molecule (SLAM)-associated protein), EAT-2 (Ewing s sarcoma associated transcript-2) et ERT (EAT-2- related transducer) qui permettent la transmission d un signal négatif lorsqu ils sont phosphorylés (cf Figure). Pour mettre en évidence ces phosphorylations, des lignées NK exprimant des récepteurs inhibiteurs définis ont été mis en contact avec des cellules cibles exprimant les ligands HLA correspondant aux récepteurs inhibiteurs à étudier (5). Ces modèles cellulaires ont permis d identifier des événements uniques de phosphorylation induits par l engagement de récepteurs inhibiteurs et non pas par des récepteurs activateurs. L engagement d un récepteur KIR ou CD94-NKG2A induit une association de la PTK, c-abl avec l adaptateur Crk. Crk se retrouve phosphorylé sur un résidu tyrosine en position 221 (Y221), probablement par c-abl. Des cellules NK exprimant une molécule chimérique permettant de localiser l adaptateur Crk (muté ou non sur Y221) à la membrane plasmique, ont été générées et des tests de cytotoxicité ont été réalisés. Les résultats montrent que la perte de phosphorylation de Crk permet de restaurer une fonction cytolytique des cellules NK, montrant de façon élégante que cet événement de phosphorylation est impliqué dans le signal inhibiteur. Les membres de la famille SAP possèdent un domaine d interaction protéine-protéine, SH2 (Src-homology 2) et sont exclusivement exprimés dans les cellules du système immunitaire dont les cellules NK (pour revue (6) ). SFI Actualités 26 Le gène codant pour SAP (SH2D1A chez l homme) se retrouve muté et inactivé dans 50 à 70% des cas de syndrome lympho-prolifératif lié au chromosome X (X-linked lymphoproliferative disease, XLP), caractérisé par des réponses immunes anormales aux infections au virus Epstein-Barr. Ces adaptateurs sont recrutés à la membrane plasmique par des molécules d adhérence de la famille SLAM qui possèdent dans leur partie intracytoplasmique un motif immunoreceptor tyrosine-based switch motifs (ITSMs : TI/VYxxV/I). Ces motifs peuvent fixer soit des protéines ou lipides phosphatases, soit des adaptateurs de la famille SAP. Récemment, en utilisant des cellules de patients XLP, des souris invalidées pour les différents gènes codant les adaptateurs SAP et des modèles cellulaires appropriés, de nouveaux mécanismes ont pu être proposés montrant que des événements de phosphorylation sur résidu tyrosine sont impliqués dans la transmission d un signal négatif. Suivant le membre de la famille SAP recruté au niveau du récepteur SLAM (dans le schéma de la figure est représenté le récepteur 2B4, membre de la famille SLAM), le signal transmis sera totalement différent. Si l adaptateur SAP est recruté, il permet une association avec la PTK de la famille Src, Fyn intervenant dans la transmission du signal positif. Si les adaptateurs EAT-2 ou ERT sont recrutés, ils se retrouvent phosphorylés sur leur région carboxy-terminale et ces résidus tyrosine sont essentiels pour la transmission d un signal inhibiteur. La nature des effecteurs qui s associeraient à ces motifs phosphorylés sur EAT- 2 et ERT, demeure inconnue. Ces travaux montrent toute la pertinence REFERENCES 1. Lanier, LL Up on the tightrope: natural killer cell activation and inhibition. Nat Immunol 9: Vivier, E et al Natural killer cell signaling pathways. Science 306: Zompi, S., et al NKG2D triggers cytotoxicity in mouse NK cells lacking DAP12 or Syk family kinases. Nat Immunol 4: MacFarlane, A et al Enhanced NK-cell development and function in BCAP-deficient mice. Blood 112: Peterson, ME & Long EO Inhibitory receptor signaling via tyrosine phosphorylation of the adaptor Crk. Immunity 29: d accumuler différentes approches pour proposer de nouveaux modèles de régulation du signal NK. Dans le cas des molécules de la famille SAP, ces travaux montrent que des variations de taux de molécules adaptatrices disponibles au cours de la vie de la cellule NK vont fortement influencer le devenir de ces cellules. Adaptateurs et signal NK : quelques pistes. Les travaux sur les molécules adaptatrices dans l encodage du signal NK ont permis d étendre nos connaissances à la fois sur la régulation des voies de signalisation, mais également sur la plasticité des cellules NK. Ces approches nécessitent d accumuler différents types de modèles cellulaires et surtout animaux pour pouvoir à la fois étudier les mécanismes de transduction et les fonctions de ces molécules dans les cellules NK normales ou en situation pathologique. Beaucoup de molécules adaptatrices citées dans cette brève sont encodées par des gènes qui sont fortement exprimés dans le lignage NK. Une façon simple de trouver de nouveaux adaptateurs impliqués dans le signal NK, sera de revisiter des banques de données qui répertorient des profils d expression génique des différents lignages hématopoïétiques (par exemple avec des filtres «criblages adaptateurs». Les modèles murins sont des systèmes incontournables actuellement pour étudier ces molécules adaptatrices, il reste qu un des problèmes rencontrés dans l interprétation des résultats est de savoir si l effet observé dans les cellules NK matures est dû à un 6. Veillette, A et al Importance and mechanism of switch function of SAP family adapters. Immunol Rev 232: Walzer, T et al Identification, activation, and selective in vivo ablation of mouse NK cells via NKp46. Proc Natl Acad Sci USA 104: Horng, T et al NKG2D signaling is coupled to the interleukin 15 receptor signaling pathway. Nat Immunol 8: Firaguay, G & Nunès JA Analysis of signaling events by dynamic phosphoflow cytometry. Sci Signal 2:pl3.

27 effet direct de la manipulation de l adaptateur ou une conséquence due à un quelconque défaut lors du développement de la cellule NK. Pour cela, il faudra imaginer de pouvoir manipuler sélectivement un gène dans le compartiment NK (7) et de pouvoir réguler son expression au cours du développement. Par la suite, ces gènes pourraient être sélectivement étiquetés pour permettre d envisager une analyse des complexes protéiques associés aux adaptateurs aux différents stades de maturation ou d activation des cellules NK. Des approches de ce type (avec une molécule adaptatrice étiquetée) en utilisant des souris transgéniques, ont montré leur pertinence pour aborder de nouvelles relations entre récepteurs activateurs NK et récepteurs aux cytokines (8). Pour pouvoir analyser ces données à l échelon unicellulaire et/ou moléculaire, il faudra utiliser des technologies qui nécessiteront peu de matériel, comme des analyses des événements de signalisation par cytométrie (9) et des «nano-techniques» en protéomique. Ces travaux sur les molécules adaptatrices dans le signal NK permettront sans nul doute d élargir nos connaissances en immunologie et peut-être de découvrir de nouveaux mécanismes de régulation plus généraux au monde du vivant. brèves MODULATION DU DEVELOPPEMENT DES LYMPHOCYTES B PAR LES OSTEOCLASTES Anna Mansour Abdelilah Wakkach Claudine Blin-Wakkach Inserm U576 Université de Nice Sophia- Antipolis Nice anna.mansour@wanadoo.fr wakkach@unice.fr blin@unice.fr 1 Interactions ostéoimmunologiques et différenciation des lymphocytes B Pendant de nombreuses années, l étude du système osseux et l étude du système immunitaire ont été réalisées de façon indépendante et les interactions pouvant exister entre ces deux systèmes n ont pas toujours été appréciées. Dans un article intitulé «Bone versus immune system» (1), Arron et Choi ont proposé le terme d «ostéoimmunologie» pour décrire un nouveau champ interdisciplinaire entre la biologie de l os et l immunologie. Ce concept est né de l émergence de plusieurs travaux portants sur les relations entre l os et le système immunitaire. Les interactions ostéoimmunologiques sont essentielles non seulement à la différenciation des cellules immunitaires dans la moelle osseuse mais aussi à l activité des cellules osseuses dans le cadre physiologique ou pathologique. En particulier, dans la moelle osseuse, le processus de maintien ou de différenciation des cellules souches hématopoïétiques est étroitement contrôlé par les cellules stromales et les ostéoblastes, cellules productrices de la matrice osseuse, via des facteurs de croissance et des molécules d adhésion (2). Un rôle similaire des ostéoblastes et des cellules stromales a été démontré dans la différenciation des lymphocytes B (3,4). Le développement des lymphocytes B est un processus hautement régulé et différents stades de ce développement ont été définis selon l expression phénotypique de marqueurs de surface particuliers (5). Les cellules B les plus précoces sont les cellules prépro-b qui se différencient en cellules pro-b puis pré-b et enfin en cellules B immatures qui quittent la moelle osseuse pour finir leur maturation dans les organes lymphoïdes secondaires. Ce processus de différenciation est dépendant d une interaction étroite avec les ostéoblastes et les cellules stromales et l ablation de ces cellules affecte la lymphopoïèse B (3,4). Cette interaction implique des facteurs de croissance, des chimiokines et leurs récepteurs, parmi lesquelles les plus importantes sont CXCL12 et IL-7. Elles définissent des niches successives utilisées par les cellules B au cours de leur différenciation : les précurseurs B les plus précoces interagissent avec des suite page 28 SFI Actualités 27

28 cellules stromales qui expriment CXCL12 puis les cellules pro-b se localisent à proximité de cellules exprimant IL-7 puis deviennent indépendantes vis-à-vis de ces cellules à partir du stade pré-b et migrent vers la rate au stade de cellules B immatures (3). Après leur maturation, les cellules B continuent leur différenciation en plasmocytes sécréteurs d anticorps. Ces plasmocytes recolonisent la moelle osseuse après avoir été générés dans les organes lymphoïdes secondaires, et sont maintenus dans une niche plasmocytaire constituée de cellules stromales CXCL12 + (6). Ces études révèlent le rôle joué par les différentes niches stromales médullaires au cours de ces étapes de différenciation et donc l importance d une organisation spatiale fine et d une régulation étroite des interactions cellulaires. Ainsi, il est évident que les altérations du microenvironnement osseux affectent la lymphopoïèse B. Contrôle de la différenciation des lymphocytes B par les ostéoclastes L homéostasie osseuse résulte d un équilibre finement régulé entre la biosynthèse de la matrice osseuse par les ostéoblastes et sa résorption par les ostéoclastes. Les déséquilibres de l activité de ces cellules engendrent des perturbations au niveau de l architecture de l os, telles celles observées dans l ostéopétrose, une pathologie caractérisée par une absence de résorption osseuse induisant une augmentation de la densité osseuse et une altération sévère du microenvironnement osseux. Notre équipe s est intéressée à l ostéoimmunologie en étudiant le phénotype immunitaire de la souris ostéopétrotique oc/oc, mutant spontané portant une délétion du gène Tcirg1 codant l isoforme a3 de l ATPase vacuolaire. Cette protéine est nécessaire au phénomène d acidification indispensable à la résorption osseuse. La souris oc/oc possède donc des ostéoclastes totalement différenciés mais inactifs, ce qui entraîne une réduction très importante de l espace médullaire et des perturbations dans les interactions cellulaires (7). Nos travaux ont montré que chez la souris oc/ oc, la différenciation des lymphocytes B est altérée, avec un blocage de la transition entre cellules pro-b et cellules pré-b qui conduit à une diminution du nombre de lymphocytes B (7). Par contre, la différenciation des SFI Actualités 28 Figure 1 : mécanisme de contrôle des niches des cellules B par les ostéoclastes En résorbant la matrice osseuse, les ostéoclastes (OCLs) libèrent des facteurs de couplage stockés dans cette matrice. (1) Ces facteurs sont connus pour induire la différenciation des cellules souches mésenchymateuse (MSCs) en ostéoblastes, composants essentiels des niches des progéniteurs B. La baisse de résorption osseuse diminue donc la libération de ces facteurs et l engagement ostéoblastique. (2) Nos résultats suggèrent également que les facteurs de couplages pourraient augmenter l expression de CXCL12 et d IL-7 par les cellules ostéoblastiques. La baisse d activité des ostéoclastes (OCLs) entraînerait donc la diminution de l expression de ces facteurs. Globalement, la réduction de la résorption osseuse affecte donc les niches des cellules B dans la moelle osseuse, conduisant à une relocalisation des progéniteurs B vers la rate. lymphocytes B est normale in vitro (8) et un blocage de cette différenciation est observé vivo dans d autres modèles murins d ostéopétrose (RANK - /-, RANK-L -/- p50/p52 -/-, TRAF6 -/-, op/op, mi/mi, et Fos -/- ). Bien que certains des gènes mutés dans ces modèles soient impliqués dans le développement des cellules B, l association systématique entre ostéopétrose et diminution de la lymphopoïèse B suggèrent que cette diminution implique également l absence d activité des ostéoclastes. Cette hypothèse est confortée par le fait que, chez la souris oc/oc, le niveau d expression de l IL-7 est très fortement réduit dans la moelle osseuse et que la lymphopoïèse B y est partiellement restaurée par injection d IL-7 (9). L activité ostéoclastique semble donc un facteur important dans le contrôle du développement des cellules B. Pour vérifier cette hypothèse, nous avons restauré, chez la souris oc/ oc, l activité des ostéoclastes par transfert de cellules dendritiques spléniques CD11c + MHC-II + purifiée à partir de la rate de souris + / + après déplétion des lymphocytes B. Ce transfert entraîne la différenciation in vivo des cellules dendritiques en ostéoclastes fonctionnels, et permet donc de retrouver une activité de résorption osseuse, sans avoir transféré de précurseurs hématopoïétiques qui pourraient contenir des précurseurs de la lignée B (10). La reprise de résorption osseuse est associée à une correction partielle de l architecture osseuse et de la lymphopoïèse B qui redevient équivalente à celle observée chez la souris + / + (11). Nos résultats démontrent donc clairement un lien entre l activité ostéoclastique et la lymphopoïèse B. Cependant, l utilisation du modèleoc/oc restant limitée par la faible espérance de vie des animaux (< 21 jours) et par la faible cellularité de la moelle (< cellules), nous avons donc choisi de poursuivre cette analyse dans un autre modèle. Pour cela, nous avons développé un modèle d ostéopétrose induite par l injection d un puissant inhibiteur de l activité ostéoclastique, l acide zolédronique (ZA). Après 6 semaines de traitement, ce protocole induit le développement d ostéopétrose modérée due à une baisse de l activité mais pas de la différenciation des

29 ostéoclastes (11). Cette réduction de l activité des ostéoclastes induit une diminution du développement des lymphocytes B dans la moelle osseuse à partir du stade prépro-b, mais n affecte pas la différenciation monocytaire (11). Cette diminution de la différenciation des lymphocytes B s accompagne d une forte réduction de l expression d IL-7 et de CXCL12 par les cellules stromales de la moelle osseuse des souris traitées. Nous avons vérifié in vitro que le ZA n affecte pas directement la différenciation, la prolifération et l apoptose des précurseurs B. Nous avons également vérifié que le ZA n affecte pas directement l expression de CXCL12 et d IL-7 dans les cellules stromales, que ce soit en présence ou en absence d ostéoclastes, dans un système de coculture sans résorption osseuse (11). L ensemble de ces données indique que l effet du ZA sur la lymphopoïèse B est lié au blocage de la résorption osseuse. Enfin, nous avons également montré que la diminution de la lymphopoïèse B dans la moelle osseuse est compensée dans la rate par une augmentation des progéniteurs B. L analyse de la domiciliation de ces progéniteurs marqués par la GFP a mis en évidence un défaut de domiciliation des cellules B dans la moelle osseuse des souris traitées et au contraire une augmentation de leur rétention dans la rate chez la souris traitée au ZA par rapport aux contrôles (11). Ces données suggèrent que l environnement médullaire en absence de résorption osseuse ne favorise pas rétention des progéniteurs B dans la moelle osseuse. Les ostéoblastes sont impliqués dans les niches des progéniteurs B et produisent IL-7 et CXCL12. De plus, ils fonctionnent de façon coordonnée avec les ostéoclastes au sein d une unité de modelage. Dans phénomène appelé couplage, la modification d activité d une de ces cellules affecte l activité de l autre type cellulaire (12). Nous avons donc analysé les conséquences de la diminution de l activité ostéoclastique sur la différenciation ostéoblastique, chez les souris traitées au ZA. Nos résultats montrent une diminution de 50% du nombre de colony-forming unit-alkaline phosphatase (CFU-ALP) représentatives des progéniteurs ostéoblastiques dans la moelle des souris traitées par rapport aux contrôles. Nous avons confirmé cette diminution du nombre de cellules ostéoblastiques par analyse histologique et par analyse de l expression des principaux marqueurs ostéoblastiques (Runx- 2, ostéocalcine, bone sialoprotéine et collagène-1-α1) dans les cellules stromales des souris traitées (11). De façon intéressante, nous avons trouvé le même résultat dans la moelle osseuse chez la sourisoc/oc (11) ce qui confirme donc que la réduction de l engagement des ostéoblastes est bien une conséquence de la modification de l activité ostéoclastique Conclusion et perspectives L ensemble de ces données montre pour la première fois que les ostéoclastes modulent le développement des lymphocytes B dans la moelle osseuse. Cette modulation passe par le contrôle de l engagement ostéoblastique et de l expression d IL-7 et de CXCL12 (figure 1). Nos résultats montrent que la seule présence d ostéoclastes ne suffit pas à assurer le maintien de la niche des lymphocytes B. Il implique donc vraisemblablement des facteurs diffusibles produits pendant la résorption osseuse tels que TGF-β, BMPs et IGF-II qui sont libérés de la matrice osseuse pendant la résorption et qui sont connus pour induire la différenciation ostéoblastique permettant l équilibre en formation et résorption osseuse (12) (figure 1). Il est également possible que ces facteurs de couplage modulent l expression d IL- 7 et de CXCL12 par les cellules de la niche (figure 1). Jusqu à présent, les interactions entre ostéoclastes et ostéoblastes étaient connues pour réguler la différenciation et la fonction de ces cellules pour assurer l équilibre entre formation et résorption osseuse. Nos données étendent les conséquences de ces interactions au maintien de l intégrité des niches des cellules B. Ce travail ouvre donc de nouvelles perspectives pour l étude des niches des lymphocytes B dans la moelle osseuse, ainsi que sur les mécanismes de la rétention des progéniteurs B dans leur niche. REFERENCES 1. Arron J & Choi Y Bone versus immune system. Nature 408: Adams GB & Scadden DT The hematopoietic stem cell in its place. Nat Immunol 7: Tokoyoda K et al Cellular niches controlling B lymphocyte behavior within bone marrow during development. Immunity 20: Zhu J et al Osteoblasts support B-lymphocyte commitment and differentiation from hematopoietic stem cells. Blood 109: Hardy RR & Hayakawa K B cell development pathways. Annu Rev Immunol 19: Radbruch A et al Competence and competition: the challenge of becoming a long-lived plasma cell. Nature reviews 6: Blin-Wakkach C et al Hematological defects in the oc/oc mouse, a model of infantile malignant osteopetrosis. Leukemia 18: Blin-Wakkach C et al Characterization of a novel bipotent hematopoietic progenitor population in normal and osteopetrotic mouse. J Bone Miner Res 7: Blin-Wakkach C, Wakkach A, Quincey D, Carle GF. Interleukin-7 partially rescues B-lymphopoiesis in osteopetrotic oc/ oc mice through the engagement of B220 + CD11b + progenitors. Exp Hematol 2006;34 : Wakkach A et al Bone marrow microenvironment controls the in vivo differentiation of murine dendritic cells into osteoclasts. Blood 112: Mansour A et al Osteoclast activity modulates B cell development in the bone marrow. Cell Research, Sous presse. 12.Matsuo K & Iriea N Osteoclastosteoblast communication. Archives of Biochemistry and Biophysics 473: SFI Actualités 29

30 brèves (suite) DUALITE FONCTIONNELLE DE LA PROTEINE DE RECONNAISSANCE C1Q : COMMENT LE SIGNAL D ACTIVATION PEUT- IL ETRE MODULE EN FONCTION DE LA CIBLE RECONNUE? Virginie Garlatti Nicole Thielens Gérard Arlaud Christine Gaboriaud CNRS UMR5075 Institut de Biologie Structurale, Grenoble christine.gaboriaud@ibs.fr 2 Le système du complément, longtemps considéré comme un simple effecteur de l immunité, apparaît maintenant porteur de fonctions plus essentielles pour la surveillance immunitaire, le développement et la réparation des tissus (1). Selon le schéma communément décrit, la fixation des protéines de reconnaissance du complément sur une cible pathogène entraîne une cascade de protéases à sérine qui a trois conséquences : (a) la libération de facteurs pro-inflammatoires, (b) le dépôt d opsonines à la surface de la cible facilitant la phagocytose et éventuellement (c) la formation d un pore dans la cellule cible entraînant une lyse cellulaire (Figure 1). L absence de spécificité de cette dernière étape constitue un danger potentiel pour les cellules de l hôte, protégées par de nombreux régulateurs de ce système. Nous nous focaliserons ici sur l étape initiale de fixation spécifique et d activation de C1q, la protéine de reconnaissance de la voie classique du complément. C1q est une protéine de 460 kda en forme de bouquet de fleurs, formée de six hétérotrimères. Chacun possède une tête globulaire impliquée dans la reconnaissance de la cible portée par une tige de type collagène impliquée dans les fonctions effectrices, ces dernières fixant les protéases à sérine C1r et C1s activatrices du complément pour former le complexe C1 et interagissant avec des récepteurs cellulaires. Variété surprenante des cibles reconnues par C1q et dualité des réponses induites. C1q reconnaît spécifiquement des cibles de nature incroyablement variées (2) : en plus des motifs classiquement associés aux pathogènes comme les PAMPs (Pathogen Associated Molecular Patterns) ou les opsonines, il a été montré récemment que les domaines globulaires de C1q reconnaissent aussi des formes pathogéniques du prion (3), les cellules apoptotiques (4, 5) ou, dernièrement, l héparine (6). L activation incontrôlée de la voie classique du complément est à l origine de pathologies inflammatoires, comme les lésions consécutives à l ischémie/ réperfusion, et il est nécessaire de concevoir des inhibiteurs sélectifs de cette voie. Par contre, la déficience en C1q est directement corrélée à des maladies auto-immunes comme le lupus érythémateux et la glomérulonéphrite, liés à l accumulation de cellules apoptotiques (7). Il est donc essentiel de préserver le rôle bénéfique de C1q dans l élimination du soi altéré et de mieux déchiffrer les mécanismes moléculaires lies à cette dualité fonctionnelle. Selon la nature de la cible, des scénarios contrastés peuvent se produire suite à la fixation de C1q (Figure 1). Selon le schéma classique, lorsque C1 se fixe sur des complexes immuns déposés à la surface de pathogènes, une forte activation sera déclenchée, conduisant à l élimination de l intrus et à une réaction de type inflammatoire. Cependant, il a été montré récemment à l Institut de Biologie Structurale de Grenoble que deux molécules exposées comme signaux «eat-me» à la surface des cellules apoptotiques, la phosphatidylsérine et l ADN, sont reconnues directement par C1q (4,5). Or la fixation directe de C1q sur la surface des cellules apoptotiques entraîne la clairance de la cible, mais l inflammation et la lyse cellulaire sont réprimées, ce qui est essentiel pour le maintien de la tolérance immune (7). Nous avons récemment étudié cette dualité de fonction de C1q à travers l étude de deux ligands (6) : l héparine, molécule sulfatée se fixant à la surface des cellules du soi, et l ADN, signal «eat me» exposé à la surface des cellules apoptotiques dont le maillon désoxy- D-ribose est reconnu par C1q (5). Nous avons comparé le degré d activation induit par ces molécules à celui des complexes immuns et analysé précisément par cristallographie les sites de reconnaissance pour ces molécules dans les domaines globulaires de C1q (6). C1q reconnaît l héparine et l ADN, des signaux du soi ou du soi-altéré, respectivement, sans pour autant activer fortement la voie classique du complément De façon intéressante, des analyses cinétiques ont montré que C1- inhibiteur, présent dans les conditions physiologiques, n a pas d effet sur l activation de C1 par des complexes immuns, mais inhibe fortement l activation par l ADN et l héparine (8). Utilisant un test d activation de C1 en présence d un excès de C1-inhibiteur, nous avons réalisé le même type d expérience qui démontre également SFI Actualités 30

31 désoxy-d-ribose, élément reconnu de l ADN (5),6) et (c) un court fragment d héparane sulfate formé de quatre unités osidiques (6). Le ligand le plus petit et défini à la meilleure résolution dans ces études (1.25 Å) est le désoxy-dribose, qui se loge entre les résidus Arg98 et Arg111 (Figure 2). Des interactions polaires avec Asn113 et Arg111 stabilisent son groupement hydroxyle en position 3, et des interactions supplémentaires avec Arg98 et Arg111 faisant intervenir une molécule d eau stabilisent son groupement hydroxyle en position 5. Cette orientation particulière du ligand fournit une explication structurale de la spécificité de C1q vis-à-vis du désoxy-d-ribose, car l introduction du groupement hydroxyle additionnel présent dans la molécule de ribose induirait une interférence stérique avec Asn113. Figure 1. Illustration schématisée de la dualité fonctionnelle de C1q. a) Activation classique du complément par fixation de C1 sur des complexes immuns déposés à la surface d un pathogène. Cela déclenche une forte activation de la cascade protéolytique du complément, les fragments générés permettant entre autre une opsonisation massive de la surface du pathogène et une libération de signaux de danger (anaphylatoxines). b) Fixation de C1q sur des cellules apoptotiques. Dans ce cas, il n y a pas ou peu d activation du complément par la voie classique et des régulateurs répriment l amplification et la lyse cellulaire. C1q contribue alors à l élimination efficace des cellules. c) Modulation de l activation de C1 en fonction de la cible reconnue. Le complexe C1 (0.25 μm), reconstitué à partir de C1q, C1r et C1s, a été incubé pendant 90 minutes à 37 C en présence de C1-inhibiteur (1μM) et de concentrations croissantes de complexes immuns IgG-ovalbumine, d héparane sulfate (héparine) ou d ADN de thymus de veau. L activation de C1 a été suivie par électrophorèse SDS-PAGE et western blot en mesurant la conversion de la forme proenzyme de C1s (monocaténaire) en sa forme activée (bicaténaire). que des concentrations croissantes de complexes IgG-ovalbumine activent efficacement le complexe C1, au contraire de l ADN et de l héparane sulfate (Figure 1). Il semblerait donc que ces ligands du soi (héparine) ou du soi-altéré (ADN) soient intrinsèquement de faibles activateurs du complexe C1 bien qu ils soient reconnus par C1q : ces ligands seraient-ils reconnus différemment des immunoglobulines? Le désoxyribose, l héparane sulfate et la phosphosérine se lient à des sites voisins du domaine globulaire de C1q Pour mieux comprendre les mécanismes de reconnaissance de ces molécules, nous avons déterminé la structure des domaines de reconnaissance de C1q en présence de trois fragments moléculaires: (a) la phosphosérine, élément reconnu de la phosphatidylsérine (4), (b) le De façon intéressante, il se trouve que les deux autres ligands sont aussi attirés vers cette partie externe de la sous-unité C de C1q, située entre les boucles de surface et (Figure 2). L héparane-sulfate interagit avec les résidus Tyr155, Trp190, et Lys129, tandis que la fixation de la phosphosérine implique les résidus Arg111, Ser126 et Thr127 (4,6). Ces trois sites d interaction sont donc voisins, définissant en l état actuel des connaissances une région commune d interaction avec des éléments du soi et du soi-altéré (Figure 2). C1q reconnaît les molécules polyanioniques héparane sulfate et ADN via des sites voisins Le désoxy-d-ribose étant un déterminant moléculaire de l ADN vraisemblablement reconnu par C1q (5), nous avons vérifié par une simple modélisation que son positionnement dans la structure cristallographique était bien compatible avec sa reconnaissance par C1q dans le contexte d un nucléotide. Une extrémité 3 de l ADN peut effectivement se loger dans ce site de liaison, le groupement 5 phosphate étant stabilisé par l Arg98, et la base azotée s insérant entre Asn113 et Ser126 (6). suite page 32 SFI Actualités 31

32 Figure 2. La position des sites de fixation des ligands dans les domaines de reconnaissance de C1q module la possibilité d activer le complexe C1. a)zoom sur le site de fixation spécifique du désoxyribose, observé dans la sous-unité C de C1q par cristallographie aux rayons X. b)modèle de la molécule C1q entière illustrant la différence de localisation entre les sites voisins impliqués dans la reconnaissance du soi (héparine, ADN, PS) et le site de fixation postulé pour les IgG. c)un modèle simplifié de C1 illustre l hypothèse d une tension mécanique dirigée vers l extérieur nécessaire pour déclencher l activation par dissociation du dimère catalytique central de C1r (pointillés blancs). Les sites de fixation de C1q spécifiques du soi n ont pas une position favorable à l activation de C1, au contraire des sites de fixation des IgG. La liaison d un groupement sulfate aux résidus Tyr155 et Trp190 mise en évidence avec l héparane-sulfate, ainsi que celle d un groupement phosphate aux résidus Arg111 et Ser126 observée avec la phosphosérine (4) suggèrent fortement que cette région est propre à reconnaître plus particulièrement des molécules polyanioniques. Pour tester cette hypothèse et confirmer que l héparane sulfate et l ADN se fixent à des sites proches dans les domaines de reconnaissance de C1q, des expériences de compétition ont été réalisées par résonance plasmonique de surface. Ces expériences montrent clairement que l ADN et l héparane sulfate, utilisés comme ligands solubles, inhibent efficacement et de façon dose-dépendante la fixation des domaines de reconnaissance de C1q à l héparane sulfate immobilisé sur une surface, avec des valeurs de SFI Actualités 32 IC50 de 50 et 5 nm, respectivement, en complet accord avec les analyses cristallographiques (6). La position des sites de reconnaissance des ligands dans les domaines de reconnaissance de C1q module le niveau d activation du complexe C1. Selon notre version actuelle du modèle tridimensionnel de C1q (Figure 2), les sites de liaison du désoxy-dribose, de l héparane sulfate et de la phosphatidylsérine seraient orientés en direction de la surface cible, sur la face interne du cône de C1q, contrairement au site de reconnaissance des IgG censé être localisé sur la partie équatoriale externe des domaines C1q-GR (2,6). La résolution de la structure cristallographique du domaine catalytique de C1r et l intégration de cette structure dans un modèle plus complet du complexe C1 nous a permis de conclure qu un mouvement vers l extérieur des tiges de C1q serait nécessaire pour déclencher l activation du complexe C1 (9-11). Ce mouvement permettrait de dissocier le dimère central formé par les domaines catalytiques de C1r. Ceci devrait permettre un contact entre le site activation d une molécule de C1r et le site actif de son partenaire, lesquels sont distants de 90 Å dans la forme dimérique observée (10). Dans cette hypothèse, tout ligand interagissant avec la partie externe des domaines globulaires de C1q, comme postulé dans le cas des IgG, est en position favorable pour déclencher l activation de C1. Cela suppose cependant une fixation multiple, sur plusieurs complexes immuns, laquelle provoquera une forte tension sur les tiges de type collagène. Au contraire, le positionnement interne des sites voisins d interaction observés pour l héparine, l ADN ou la phosphosérine apparaît peu propice à générer un tel mouvement vers l extérieur, limitant ainsi l activation de C1 lors de l interaction de sa sous-unité C1q avec les ligands correspondants. Conclusion La phosphatidylsérine et l ADN sont deux des signaux «eat-me» reconnus par C1q à la surface des cellules apoptotiques (4,5), tandis que les héparane sulfates sont un groupe de molécules connues pour inhiber l activation de C1. Nous proposons l hypothèse que, en raison de la localisation de leurs sites de liaison dans la même région du domaine globulaire de C1q, la reconnaissance de ces ligands par C1q se traduit par une activation faible du complexe C1, contribuant ainsi au contrôle de la réaction inflammatoire. Cette hypothèse permet de réconcilier les nombreuses fonctions de cette protéine qui est à la fois un très puissant activateur de l inflammation en présence de signaux de danger mais aussi un acteur de la tolérance en présence de cellules apoptotiques. L identification de différents sites de reconnaissance de C1q associés à des effets contrastés en terme d activation du complément et d inflammation devrait aider à concevoir des inhibiteurs capables de contrecarrer spécifiquement les effets nocifs de l activation de C1.

33 REFERENCES 1. Ricklin D et al Complement : a key system for immune surveillance and homeostasis. Nat Immunol 11: Gaboriaud C et al The crystal structure of the globular head of complement protein C1q provides a basis for its versatile recognition properties. J Biol Chem 278: Erlich P et al Complement protein C1q forms a complex with cytotoxic prion protein oligomers. J Biol Chem 285: Païdassi H et al 2008a. C1q binds phosphatidylserine and likely acts as a multiligand bridging molecule in apoptotic cell recognition. J Immunol 180: Païdassi H et al 2008b. The lectinlike activity of human C1q and its implication in DNA and apoptotic cell recognition. FEBS Lett 582: Garlatti V et al Cutting edge: C1q binds deoxyribose and heparan sulfate through neighboring sites of its recognition domain. J Immunol 185: Païdassi H et al How phagocytes track down and respond to apoptotic cells. Crit Rev Immunol 29: Ziccardi RJ et al A new role for C1-inhibitor: control of activation of the first component of human complement. J Immunol 128: Budayova-Spano M et al The crystal structure of the zymogen catalytic domain of complement protease C1r reveals that a disruptive mechanical stress is required to trigger activation of the C1 complex. EMBO J 21: Gaboriaud C et al Structure and activation of the C1 complex of complement: unravelling the puzzle. Trends Immunol 25: Bally I et al Identification of the C1q-binding Sites of Human C1r and C1s: a refined three-dimensional model of the C1 complex of complement. J Biol Chem 284: RECEPTEUR DE CHIMIOKINE XCR1 COMME MARQUEUR DES CELLULES DENDRITIQUES DE TYPE CD8α + CHEZ LES MAMMIFERES Rachel Guiton, Vanessa Contreras, Vincent Feuillet, Charles-Antoine Dutertre, Karine Crozat Centre d Immunologie de Marseille-Luminy Inserm U631, Marseille CNRS UMR6102, Marseille INRA UR892 Jouy-en-Josas Institut Cochin, CNRS UMR 8104, Paris Inserm U1016, Paris guiton@ciml.univ-mrs.fr vanessa.contreras@cea.fr vincent.feuillet@inserm.fr charles-antoine.dutertre@inserm.fr crozat@ciml.univ-mrs.fr 3 brèves (suite) Les cellules dendritiques (DC) ont été définies en 1973 par Ralph Steinman comme une nouvelle population leucocytaire des organes lymphoïdes. Bien que minoritaires dans la rate (1,4% des leucocytes), les DC sont également présentes dans les tissus non lymphoïdes tels que la peau. Très rapidement, des études fonctionnelles ont démontré que les DC étaient 100 à 300 fois plus aptes à activer des cellules T naïves que les autres populations cellulaires de la rate et semblaient impliquées dans la constitution d une réponse immunitaire humorale. Les DC sont de véritables sentinelles capables de reconnaître des signaux d alarme dérivés de pathogènes ou du soi modifié, grâce à des récepteurs spécifiques tels que les récepteurs de type Toll (TLR), de capturer des antigènes et de les apprêter sur les molécules du complexe majeur d histocompatibilité (CMH) de classes I et II pour les présenter aux lymphocytes T CD8 + et T CD4 + respectivement, véritables effecteurs de la réponse immunitaire adaptative. Les DC sont les cellules présentatrices d antigènes professionnelles par excellence. Le processus de présentation antigénique est dépendant de l état de «maturation» des DC qui se traduit par l acquisition de molécules de costimulation essentielles à une activation efficace des lymphocytes T, par une augmentation de l expression de molécules du CMH, et par la sécrétion de cytokines. Cependant leur fonction ne se résume pas à cette simple capacité à activer les lymphocytes T naïfs. Certains types de DC sont essentiels dans le maintien de la tolérance périphérique en inhibant les réponses effectrices des lymphocytes T ou en favorisant l activation de lymphocytes T régulateurs via la synthèse de facteurs solubles tels que l enzyme indoléamine 2,3-dioxygénase ou la thrombospondine-1. D autres types de DC ont été montrés comme nécessaires à la constitution d une réponse immunitaire innée en contexte infectieux ou tumoral grâce à leur capacité à sécréter rapidement de fortes quantités de cytokines. Les DC constituent en réalité une famille très hétérogène : différentes sous-populations de DC ont été identifiées tant dans les organes suite page 34 SFI Actualités 33

34 lymphoïdes que dans les autres tissus chez plusieurs espèces de mammifères. Bien que les marqueurs utilisés pour distinguer les sous-populations diffèrent d une espèce à l autre, l établissement d équivalences entre sous-populations de DC de différentes espèces est récemment devenu possible grâce à des études d expression génique et fonctionnelles. Nous nous sommes particulièrement intéressés aux espèces murine, ovine et humaine. Les principales sous-populations de cellules dendritiques murines Chez la souris, deux catégories majeures de DC se distinguent. Les DC plasmacytoïdes (pdc), présentes dans tous les organes, sont spécialisées dans la production rapide d interférons (IFN) de type I en réponse à une infection virale et semblent jouer un rôle critique dans la tolérance orale. Les DC conventionnelles (cdc) résidentes des organes lymphoïdes sont subdivisées en deux grandes sous-populations, DC CD8α + et DC CD11b +, ayant leurs propres fonctions. Les DC CD11b + expriment préférentiellement des molécules impliquées dans l apprêtement des antigènes en complexe avec le CMH- II, conduisant à l activation des lymphocytes T CD4 +. Les DC CD8α + sont capables de capturer des antigènes exogènes associés à des cellules, de les apprêter et de les présenter via le CMH-I aux lymphocytes T CD8 + (1). Ce processus particulier appelé présentation croisée leur permet d être particulièrement efficaces pour activer les lymphocytes T CD8 + contre des tumeurs ou contre des pathogènes intracellulaires qui ne présentent pas de tropisme pour les DC ou interfèrent avec la présentation antigénique dans les cellules infectées. Les DC CD8α + sont capables de reconnaître et de capturer des cellules apoptotiques grâce à l expression de récepteurs spécifiques tels que CD36 ou CLEC9A. CLEC9A est une lectine qui lie des molécules normalement intracellulaires mais qui deviennent exposées à la surface des cellules suite à la rupture de leur membrane plasmique lors d une apoptose ou d une nécrose (2). Les DC CD8α + sont également capables de reconnaître l ARN double brin dérivé des pathogènes et la profiline de Toxoplasma gondii grâce à l expression sélective de TLR3 SFI Actualités 34 et TLR11 respectivement. L engagement de l un de ces récepteurs est suffisant pour induire la sécrétion rapide de grandes quantités d IFN type I et d IL- 12, initiant la production d IFN-γ par les cellules natural killer (NK) et les lymphocytes T CD8 +. Dans la peau et la plupart des organes non lymphoïdes, les cdc expriment soit CD103 soit CD11b. Ces cdc sont dites migrantes car capables de migrer dans les organes lymphoïdes drainant après avoir capturé un antigène en périphérie, pour le présenter aux cellules T. Cette présentation se fait soit directement soit par transfert de l antigène aux cdc résidentes des organes lymphoïdes qui initient alors la réponse immunitaire. Des analyses ont montré que les DC CD103 + migrantes sont capables, comme les DC CD8α + des organes lymphoïdes, d effectuer une présentation antigénique croisée et de générer des réponses T CD8 + antivirales efficaces. En outre, les DC CD103 + migrantes semblent exprimer sélectivement une dizaine de gènes communs avec les DC CD8α + et dépendre des mêmes facteurs de transcription pour leur développement. Ainsi, ces deux types de DC présentent des homologies ontogéniques et fonctionnelles significatives. XCR1, un récepteur de chimiokine sélectivement exprimé dans les DC CD8a +, est nécessaire à l activation des lymphocytes T CD8 + Les transcriptomes des pdc, DC CD11b + et DC CD8α + isolées de la rate ont été analysés par puces à ADN et comparés aux transcriptomes des cellules myéloïdes, des cellules NK, des lymphocytes B, T CD4 + et T CD8 + (3). Ces analyses transcriptomiques ont montré que la famille des DC partage une signature génique commune, distincte des autres populations testées. Des signatures géniques caractéristiques de chacune des sous-populations de DC ont été également établies et ont permis l identification de gènes dont l expression est exclusive à une souspopulation donnée de DC. C est le cas du gène codant le récepteur de chimiokine XCR1. L expression de la protéine XCR1 est spécifique des DC CD8α + (4,5). XCR1 est fonctionnel car les DC CD8α + sont capables de migrer en présence du ligand XCL1 in vitro (4,5). XCL1 est exprimé sélectivement par les cellules NK et T CD8 + activées, et est augmenté après activation. Son transcrit est trouvé à des niveaux élevés dans les cellules T mémoires (4). L axe XCL1 XCR1 semble jouer un rôle important dans les interactions entre DC CD8α + et cellules cytotoxiques du système immunitaire. Le ciblage spécifique des DC CD8α + par l antigène ovalbumine (OVA) associé à un anticorps anti-cd40 est suffisant pour induire la production de XCL1 par les cellules T CD8 + spécifiques. L abolition de l axe XCL1 XCR1 dans ce modèle expérimental réduit la prolifération et l activation des cellules T CD8 + spécifiques (5). De même, l axe XCL1 XCR1 est nécessaire à la constitution d une réponse T CD8 + optimale lors d une infection par Listeria monocytogenes. Ainsi, les souris déficientes pour XCR1 ont une charge bactérienne plus élevée que les souris sauvages (4). Ces modèles expérimentaux permettent d envisager un mécanisme hypothétique par lequel la production de XCL1 par les cellules T CD8 + participerait au recrutement des DC CD8α +. Il a précédemment été établi que les DC CD8α + sont situées au niveau des zones marginales qui entourent les zones T de la rate et migrent dans ces zones T suite à une stimulation par un composant microbien. Ainsi l axe XCL1 XCR1 permettrait d augmenter localement le nombre de DC CD8α + porteuses d antigènes dans les zones T de la rate, et par conséquent le nombre de cellules T CD8 + engagées (Figure 1). Le rôle de XCR1 dans l activation des cellules NK n est pas totalement établi. Nos études préliminaires montrent cependant son importance dans l activation optimale des cellules NK lors de certaines infections virales. Le modèle hypothétique expliquant l action de la voie de signalisation XCL1 XCR1 sur l activation des cellules T CD8 + pourrait donc être applicable aux cellules NK qui migrent de la pulpe rouge vers la zone marginale puis la zone T au cours d infections par des virus ou des bactéries intracellulaires (Figure 1). XCR1 : un marqueur spécifique des DC de type CD8α + dans d autres espèces? Des orthologues du gène Xcr1 ont été identifiés par des analyses génomiques puis phylogénétiques, dans différentes

35 espèces de Vertébrés, et présentent de fortes homologies de séquence entre eux. En effet, la séquence trouvée chez les marsupiaux présente 70% d identité avec celle de l homme, celle des oiseaux et des reptiles 60 à 65% et celle des poissons 50 à 60% (4). XCR1 se dessine donc comme un très bon marqueur potentiel d identification des DC de type CD8α + au sein des espèces vertébrées. Nos études l ont démontré particulièrement chez le mouton. XCR1 définit les DC de type CD8a + chez le mouton Figure 1 : Effet hypothétique de la voie de signalisation XCL1 XCR1 sur l activation des cellules NK et des lymphocytes T CD8 +. 1) Certains virus (panel de gauche) ou Listeria (panel de droite) infectent ou activent les DC CD8α + lesquelles produisent de l IL-12 ; 2) L IL-12 agit sur les cellules NK et les lymphocytes T CD8 + et induit la sécrétion d IFN-γ et de XCL1 ; 3) XCL1 attire les DC CD8α + vers les cellules cytotoxiques permettant d accroître les interactions entre DC et lymphocytes effecteurs. La migration des DC CD8α + dans la zone T de la rate augmenterait la proportion de lymphocytes T CD8 + engagés pour une DC CD8α +. La voie de signalisation XCL1 XCR1 optimiserait les fonctions des cellules NK et T CD8 +. L expression spécifique du gène Xcr1 a également été identifiée dans une population de DC ovines : les DC CD26 +. Contrairement aux sous-populations de DC décrites chez la souris, les DC ovines ne portent pas les marqueurs CD8α et CD11b. Chez le mouton, l étude des sous-populations cellulaires de la lymphe pseudo-afférente drainant la peau a révélé l existence de deux sous-populations principales de cdc, caractérisées par les marqueurs CD26 et SIRP : les DC CD26 + et les DC CD26- (6). Nos études ont montré une homologie transcriptomique et fonctionnelle entre les sous-populations de DC murines CD8α + et CD11b + et ovines CD26 + et CD26-, respectivement. Les DC CD8α + murines et les DC CD26 + ovines partagent l expression spécifique de certains facteurs de transcription tels que IRF8, BATF3 et ID2 mais aussi de certaines molécules de surface comme NECL2, CLEC9A et XCR1 (4-6). Tout comme chez la souris, XCR1 est fonctionnel et induit la migration des DC CD26 + en réponse à son ligand XCL1 (4). Enfin, à l instar des DC CD8α + murines, nous avons montré que la sous-population de DC lymphatiques ovines CD26 + est particulièrement efficace pour l activation des LT CD8 en particulier par présentation croisée et présente spécifiquement de nombreuses propriétés associées à cette fonction, dont la capture de corps apoptotiques, un ph endosomal élevé et une capacité à la translocation endocytoplasmique d antigène exogène (6). Les DC BDCA3 + sont les homologues humaines des DC CD8α + murines Chez l homme, trois sous-populations principales de DC ont pu être définies dans le sang et les organes lymphoïdes suite page 36 SFI Actualités 35

36 grâce aux molécules de surface BDCA1, BDCA2 et BDCA3. Des études précédentes ont montré une homologie fonctionnelle entre pdc murines et DC BDCA2 + humaines. Une étude plus approfondie consistant à comparer les transcriptomes des différentes populations de DC murines et humaines a montré que pdc murines et humaines forment un groupe distinct des autres DC. Au sein des autres DC, les DC CD11b + murines et les DC BDCA1 + humaines d une part, et les DC CD8) + murines et les DC BDCA3 + humaines d autre part, présentent des signatures géniques très similaires. Ainsi, les DC BDCA1 + humaines seraient des homologues fonctionnels probables des DC CD11b + murines, alors que les DC BDCA3 + humaines ressembleraient fonctionnellement aux DC CD8) + murines (3,7). Quatre études publiées récemment ont formellement consolidé cette dernière observation (4, 8-10). Les DC BDCA3 +, de même que les DC DC8a + murines, sont présentes dans certains organes lymphoïdes secondaires tels les ganglions lymphatiques, la rate et les amygdales. Les DC BDCA3 + sont, de plus, présentes dans le sang, ce qui a facilité leur étude. Chez l homme, l expression de XCR1 est retrouvée de façon exclusive sur les DC BDCA3 +. De plus, de façon comparable au modèle murin, XCR1 est actif à la surface des DC BDCA3 + qui migrent de façon spécifique en réponse à leur ligand, XCL1. Enfin, comme chez la souris, XCL1 est produit et sécrété spécifiquement par les lymphocytes T CD8 + et les cellules NK activées (4), ce qui laisse supposer une interaction préférentielle entre DC BDCA3 + et les deux types cellulaires précédents. Ce phénomène, qui semble particulièrement conservé entre espèces, doit ainsi avoir son importance dans la mise en place d une réponse immunitaire efficace. Les DC CD8α + murines et les DC BDCA3 + humaines partagent aussi l expression spécifique de facteurs de transcription tels que BATF3 et IRF8 (7-9), tous deux impliqués dans le développement des DC CD8α + murines. De plus, les DC BDCA3 + n expriment pas IRF4, facteur essentiel au développement des DC CD4 + chez la souris (1). Ces résultats suggèrent un contrôle moléculaire similaire de l ontogénie des DC CD8α + et BDCA3 + (7). SFI Actualités 36 Les DC BDCA3 + partagent avec les DC CD8α + l expression d autres molécules de surface telles que CLEC9A [2, 8, 9] et la molécule d adhésion NECL2 [8]. NECL2 reconnaît une molécule associée aux cellules T restreinte au CMH-I (CRTAM) à la surface des cellules T CD8 + activées, des cellules NK et NKT, ce qui induit la production d IL-22, d IFN-γ et leur prolifération. DC CD8α + et DC BDCA3 + partagent également l expression de TLR3. La stimulation de ce récepteur par un ligand synthétique mimant l ARN double brin (polyi:c) entraîne la sécrétion de chimiokines et cytokines proinflammatoires, dont l IL-12, le TNF-α et l IFN-I. Cette liaison est également capable d induire de fortes réponses immunes de type Th1 (9). Une autre caractéristique commune entre ces deux sous-populations de DC est l absence d expression de TLR7 (8,9). Cependant, des divergences apparaissent quant à l expression d autres TLR. En effet, le TLR9 n est pas exprimé par les DC BDCA3 + tandis qu il l est par les DC CD8α + (8,9). De plus, tandis que le TLR8 n est pas fonctionnel dans les DC murines, sa stimulation entraîne une production de cytokine pro-inflammatoire dans les DC humaines, malgré sa faible expression (8). De même que les DC CD8α + murines, les DC BDCA3 + humaines sont plus efficaces que les autres sous-populations de DC pour effectuer une présentation croisée d antigènes dérivés de tumeurs (8) ou de cellules infectées par le HSV (10), le cytomégalovirus (9) ou le HIV (4). Conclusion Nous avons ainsi montré que les DC murines CD8α +, ovines CD26 + et humaines BDCA3 + semblent correspondre aux DC spécialisées dans la présentation croisée et sont toutes caractérisées par l expression spécifique de XCR1. Par extension, nous proposons que les cellules XCR1 + définissent la sous-population des DC professionnelles de la présentation croisée chez tous les mammifères supérieurs. Cependant, il existe des différences entre les DC murines CD8a + et humaines BDCA3 + - fréquence, présence dans le sang, expression de certains récepteurs, endocytose des cellules apoptotiques (8,9) - dont les conséquences fonctionnelles restent largement à explorer. Ces disparités ne doivent pour autant pas diminuer l intérêt pour les DC CD8α + en tant que meilleur modèle d étude des DC BDCA3 + actuellement disponible aux retombées potentiellement importantes pour l homme, notamment dans le domaine vaccinal. REFERENCES 1. Shortman K & Heath WR The CD8 + dendritic cell subset. Immunol Rev 234: Sancho D et al Identification of a dendritic cell receptor that couples sensing of necrosis to immunity. Nature 458: Robbins SH et al Novel insights into the relationships between dendritic cell subsets in human and mouse revealed by genome-wide expression profiling. Genome Biol 9:R Crozat K.et al The XC chemokine receptor 1 is a conserved selective marker of mammalian cells homologous to mouse CD8α + dendritic cells. J Exp Med 207: Dorner BG et al Selective expression of the chemokine receptor XCR1 on cross-presenting dendritic cells determines cooperation with CD8 + T cells. Immunity 31: Contreras V et al Existence of CD8α-like DC with a conserved functional specialization and a common molecular signature in distant mammalian species. J Immunol:In press. 7. Crozat K et al Comparative genomics as a tool to reveal functional equivalences between human and mouse dendritic cell subsets. Immunol Rev 234: Poulin LF et al Characterization of human DNGR-1 + BDCA3 + leukocytes as putative equivalents of mouse CD8α + dendritic cells. J Exp Med 207: Jongbloed SL et al Human CD141 + (BDCA-3) + dendritic cells (DCs) represent a unique myeloid DC subset that cross-presents necrotic cell antigens. J Exp Med 207: Bachem A et al Superior antigen cross-presentation and XCR1 expression define human CD11c + CD141 + cells as homologues of mouse CD8 + dendritic cells. J Exp Med 207:

37 4 brèves (suite) LA «FOXOMANIA» DES LYMPHOCYTES T : QUAND DES FACTEURS DE TRANSCRIPTION SE MELENT UN PEU DE TOUT! Florent Carrette Georges Bismuth Institut Cochin, Université Paris Descartes, Paris, Inserm U1016, Paris georges.bismuth@inserm.fr Les protéines FoxO sont des facteurs de transcription appartenant à la famille Forkhead. On en dénombre quatre : FoxO1, FoxO3, FoxO4 et FoxO6, les trois premiers ayant une expression ubiquitaire chez l homme et la souris, mais variables selon les organes. Tous se lient à l ADN au niveau de motifs de type 5 -T(G/A) TT(T/A)(T/A)C-3. L activité des FoxO est régulée par un ensemble complexe de modifications post-traductionnelles, la plus importante étant la phosphorylation par le proto-oncogène Akt. Cette sérine thréonine kinase, activée en aval de la Phosphatidylinositol 3-kinase (PI3K), phosphoryle les FoxO sur deux résidus sérine et un résidu thréonine conservés. Ceci induit leur exclusion nucléaire et leur rétention cytoplasmique par l association avec la protéine chaperonne , parfois suivies de leur dégradation partielle par le protéasome. Sur un plan fonctionnel, les FoxO sont souvent présentés comme des facteurs maintenant la quiescence cellulaire et des régulateurs «universels» de la croissance et de la prolifération des cellules. En accord, un grand nombre d études, principalement menées in vitro, ont mis en évidence un rôle suppresseur de tumeur de ces facteurs de transcription. Cependant, l invalidation d un ou plusieurs FoxO in vivo chez la souris n entraine pas l apparition de tumeurs multiples, remettant au moins partiellement en cause ces conclusions. L invalidation ciblée de ces facteurs de transcription dans les cellules du système immunitaire, en particulier les lymphocytes T (LT), a en revanche permis très récemment de dévoiler des fonctions insoupçonnées de ces molécules dans la régulation de processus biologiques essentiels de l immunité. L objet de cette brève revue sera de faire le point sur ces différents travaux. FoxO et prolifération cellulaire Les facteurs de transcription FoxO sont des régulateurs connus du cycle cellulaire et de l apoptose. A ce titre, leur inactivation dans différents types cellulaires en aval des récepteurs activant la voie de la PI3K est nécessaire pour la croissance et la prolifération cellulaire. Dans les LT, il a été montré que FOXO1, qui y est la forme de FoxO la plus représentée, est rapidement exclue du noyau lors de la formation de conjugués entre LT humains et cellules présentant l antigène (CPA). Cette exclusion, dépendante de la voie PI3K/Akt, parait contrôler l entrée en cycle des LT induite par l antigène. De très nombreuses études in vitro, faisant souvent appel à des formes constitutivement actives de ces molécules dans lesquelles les sites de phosphorylation par Akt ont été mutés en alanine, ont été entreprises pour identifier les gènes cibles des FoxO à l origine de ces effets dans différents tissus. Les cibles les plus décrites, y compris dans les LT, sont celles codant pour des molécules comme p27kip1 ou Bim. Ainsi, dans les LT activés ou la lignée T Jurkat, l expression de FOXO3 constitutivement actif provoque l apoptose en induisant l expression de Bim. Foxo4 et Foxo3 induisent aussi l expression de p27kip1, dont le rôle est d inhiber les kinases dépendant des cyclines (CDK), entraînant l arrêt du cycle cellulaire. Foxo1 participe également aux effets de l oncogène Vav1 sur la prolifération des LT, en inhibant l expression de p27kip1. D autres gènes candidats ont cependant été suggérés à l origine de ces effets antiprolifératifs, comme la cycline G2 qui inhibe l entrée en cycle des fibroblastes et des lymphocytes B. FOXO1 inhibe aussi fortement l expression des facteurs de transcription de la famille EGR («Early Growth Response»), en particulier EGR1, qui contrôle l expression de nombreux gènes impliqués dans la prolifération cellulaire, comme le gène codant pour l IL2 ou la cycline D1. Le gène pro-apoptotique PUMA («p53- Upregulated Modulator of Apoptosis») est également induit par FOXO1, ce qui est à rapprocher d observations suggérant que l apoptose induite dans les LT par la privation en cytokines est contrôlée par PUMA. Enfin, le facteur de transcription KLF2 («Krüppel-Like Factor 2») est fortement induit par FOXO1. Sa délétion génique dans les LT est corrélée à une augmentation de l apoptose induite par FasL, et sa surexpression dans des cellules T de la lignée Jurkat provoque un arrêt de la prolifération dépendant d une inhibition du proto-oncogène c-myc et/ou d une activation de la protéine p21waf1/ CIP1. En accord, dans les LT normaux, l expression de KLF2 est fortement corrélée à leur état de quiescence. Ainsi, son expression décroit très vite suite à l engagement du TCR, pour remonter ensuite quand les LT se sont différenciés en LT effecteurs ou mémoires. KLF2 pourrait donc être un facteur de régulation majeur du cycle suite page 38 SFI Actualités 37

38 FoxO et homéostasie lymphocytaire. Figure 1 : Les FoxO sont des acteurs majeurs du contrôle spatio-temporel de la réponse immune et de l homéostasie des LT L expression de FoxO1 dans les LT circulants permet le homing dans les ganglions lymphatiques en contrôlant l expression de CD62L, CCR7 et S1P1. Dans le cortex des ganglions lymphatiques, les LT reçoivent des signaux de survie via les complexes CMHpeptide du soi et l IL7. FoxO1 joue un rôle essentiel dans ce processus (au moins chez la souris) en contrôlant positivement l expression du récepteur de l IL7. En cas d activation par l antigène, l engagement de la voie PI3K/Akt neutralise l activité transcriptionnelle de FoxO1, ce qui favoriserait leur entrée en cycle cellulaire et le confinement de ce processus dans les ganglions en diminuant l expression de CD62L et de S1P1. Sa neutralisation prolongée favoriserait également la différenciation en LT effecteurs de type Th1, Th2 et Th17, au détriment des Treg, pour la différenciation desquelles FoxO1 (et/ou FoxO3) actif est nécessaire. cellulaire des LT en aval des FoxO. Enfin, Foxo4 induit aussi l expression de BCL6, un répresseur transcriptionnel dont l une des cibles est la protéine anti-apoptotique Bcl-XL. Ce paysage, finalement assez complexe, n a guère été clarifié par les études in vivo. La délétion de Foxo1 est létale à E10.5, principalement dû à un défaut de vascularisation au cours de la vie embryonnaire. Alors qu aucun phénotype particulier n a été rapporté pour Foxo4, les femelles Foxo3-null développent une infertilité à l âge de 10 semaines, due à une dégénérescence des follicules ovariens. Une autre étude utilisant un modèle génétique différent («gene trap targeting strategy») a montré que la délétion de Foxo3 est à l origine de désordres inflammatoires et lymphoprolifératifs spontanés affectant principalement les LT (1). Néanmoins, ces résultats n ont pas été reproduits dans d autres modèles murins (2). Il semblerait que le modèle d invalidation utilisé dans la première étude soit à l origine des différences observées. Surtout, l invalidation concomitante de Foxo1, Foxo3 et Foxo4 après la naissance avec un système de délétion inductible de ces gènes n est pas à l origine d une tumorigénèse massive, comme on pouvait s y attendre (3). Ces souris développent seulement pourraiton dire des hémangiomes initialement restreints à l utérus, évoluant ensuite de manière létale en affectant les vaisseaux sanguins d autres tissus. Plus tardivement, ces animaux développent des thymomes qui s étendent au foie, à la rate et aux ganglions lymphatiques. Il n est donc finalement pas du tout acquis que dans des conditions physiologiques les FoxO soient, à travers un nombre limité de gènes cibles spécifiques, des régulateurs véritablement universels du destin des cellules par leur action sur la quiescence cellulaire et l apoptose. Plus vraisemblablement, leur action sur les gènes cibles évoqués plus haut dépendrait à la fois du contexte cellulaire, de la nature et de l intensité des signaux délivrés aux cellules, ainsi que de la molécule FoxO considérée. D autres études seront nécessaires pour clarifier cet important aspect de leur fonction. La survie des LT et le maintien de leur nombre au cours de la vie dépendent de plusieurs processus. Parmi eux, l accès des LT aux ganglions lymphatiques est indispensable. C est en effet dans ces organes, où ils circulent en permanence, que les LT naïfs vont recevoir des signaux de survie, en particulier celui de l IL-7 produite par les cellules stromales dans les ganglions lymphatiques. Par ailleurs, l établissement d une réponse immune adaptative dépend également de l accès des LT aux organes lymphoïdes secondaires où les LT explorent les antigènes présentés par les CPA. Des études récentes ont révélé de manière tout à fait inattendue que les FoxO, particulièrement FoxO1, sont des régulateurs majeurs de ces processus. Ainsi, nous avons montré que FOXO1 contrôle positivement l expression de gènes impliqués dans l écotaxie («homing») des LT humains dans les ganglions lymphatiques, comme CD62L, CCR7 et S1P1, le récepteur au sphingosine 1-phosphate (S1P1), une molécule impliquée dans la sortie des LT des ganglions et du thymus. Bien que moins marquée, nous avons également observé une régulation par FOXO1 de l intégrine-β7, dont l expression est importante pour l écotaxie des LT dans les plaques de Peyer et les ganglions mésentériques. La première étape de l écotaxie des LT dans les ganglions lymphatiques dépend fortement de l interaction entre CD62L et les PNAd (Peripheral Node Addressin) exprimées à la surface des cellules endothéliales des HEV (High Endothelial Venules). Cette étape, le «rolling», est un pré requis à l interaction entre le récepteur aux chimiokines CCR7 et ses ligands CCL19/CCL21 à la surface des HEV. Un signal «inside-out» délivré par le CCR7 permettra ensuite le dépliement de l intégrine LFA (CD11a/CD18) et son interaction avec ICAM1 (CD54), exprimé par les HEV, déclenchant la migration transendothéliale des LT vers le tissu ganglionnaire. Notre étude et celle de Sinclair et al. ont été les premières à montrer que l expression de CD62L est contrôlée à plusieurs niveaux par la voie de la PI3K : au niveau de son clivage à la membrane et au niveau transcriptionnel (4,5). Sur ce plan, il est encore impossible de dire si FOXO1 contrôle directement le promoteur de CD62L, mais il faut noter ici que ce dernier ne présente aucun site de SFI Actualités 38

39 liaison consensus de FOXO1. Autre fait marquant, nous avons montré que FOXO1 régule aussi l expression du facteur de transcription KLF2. Or, son implication dans le contrôle de l écotaxie des LT, en régulant positivement l expression de CD62L et de S1P1, est aujourd hui mise en avant. FOXO1 et KLF2 pourraient donc agir de concert pour réguler l écotaxie des LT. Ce rôle imprévu de FoxO1 dans l écotaxie des LT a été récemment confirmé in vivo (6). Le nombre de LT est considérablement réduit dans les ganglions lymphatiques de souris dans lesquelles l expression de Foxo1 est inhibée spécifiquement, suite à une perte d expression de CD62L et de CCR7. A plus long terme, le nombre de LT CD4 + activés et/ou mémoire (CD44hi) augmente dans les ganglions lymphatiques, contrairement à celui des LT naïfs, suggérant une expansion du pool des LT CD44hi et un défaut de survie des LT CD44lo. De manière tout à fait importante, ces travaux montrent aussi que l activité de Foxo1 est nécessaire à la survie des LT naïfs, en régulant directement l expression de la chaîne α du récepteur de l IL7 (IL7Rα ; CD127). Des expériences de prolifération induite par la lymphopénie, dans lesquelles la prolifération de LT transférés dans un hôte vidé de ses propres LT est dépendante de l IL7, montrent que les LT naïfs CD4 + et CD8 + déficients en Foxo1 ne sont pas capables de proliférer (7). Notons ici que la survie des LT activés et mémoires ne dépend pas de l IL7. Dans les animaux déficients en Foxo1, ces populations pourraient donc subir une prolifération homéostatique due à l espace libéré par les LT naïfs. De manière intéressante, nous n avons pas mis en évidence un tel contrôle de CD127 dans nos analyses transcriptionnelles des cibles de FOXO1 dans les LT humains. Ceci pourrait être rapproché du rôle beaucoup plus discuté de l IL7 comme facteur de survie des LT chez l homme. On peut malgré tout en conclure que chez la souris, selon toute vraisemblance, la voie PI3K/Akt en aval du TCR et/ou en réponse aux cytokines homéostatiques contrôle la délivrance des signaux de survie aux LT, en contrariant la régulation positive exercée au plan transcriptionnel par Foxo1 sur le récepteur de l IL7. Ceci optimiserait l accès des LT, en particulier des LT naïfs, à des quantités limitées d IL7. Un dernier point concerne le rôle possible de Foxo1 dans la mobilité intraganglionnaire des LT. En effet, nous avons vu que CCR7 est une cible de ce facteur de transcription. L étude de cette mobilité serait donc un point intéressant à étudier, car elle est cruciale rappelons-le pour permettre aux LT d explorer les antigènes présentés par les CPA, et donc déterminante pour le déclenchement de la réponse immune adaptative. Enfin, il est intéressant de noter ici que le gène de la lymphotoxine β (LTβ) est l un des gènes les plus induits dans nos analyses transcriptionnelles des cibles de FOXO1 dans les LT humains (4). Or la lymphotoxine, constituée d une sous-unité α et de deux sousunités β (LTα1β2), en interagissant avec son récepteur (LTβR) exprimé à la surface des cellules stromales des ganglions, est un signal majeur permettant à ces cellules de produire notamment les ligands du CCR7, les chimiokines CCL19 et CCL21, supports moléculaires de la mobilité des LT dans les ganglions lymphatiques. Le système de la LTβ est également essentiel dans l ontogénie et le maintien des organes lymphoïdes secondaires. Ceci pourrait donc constituer un niveau supplémentaire de régulation par lequel FOXO1 interfèrerait avec les processus contrôlant la réponse immune au sein des organes lymphoïdes secondaires. FoxO et cellules T régulatrices Complétant ce tableau déjà très riche, il a été montré très récemment que Foxo1 joue aussi un rôle important dans la tolérance périphérique. Il apparaît en effet que l expression des FoxO est importante pour le développement des LT régulateurs (Treg). Ainsi, il a été constaté que des souris reconstituées avec de la moelle osseuse d animaux dont les LT CD4 + sont dépourvus de Foxo1 développent des colites dues à un défaut en Treg (7). L invalidation simultanée de Foxo1 et Foxo3 dans les LT entraîne un défaut de développement des Treg dans le thymus encore plus important avec la production d autoanticorps et le développement de désordres inflammatoires sévères qui évoluent de façon létale. De plus, cette étude montre que Foxo1 et Foxo3 se lient directement au promoteur de Foxp3 pour induire son expression (8). Il vient d être montré également que la voie PI3K/Akt/Foxo3 est impliquée dans la différenciation des LT CD4 + conventionnels en Treg induite par le (9). Il apparait donc que Foxo1 et Foxo3 sont des acteurs majeurs de la tolérance immunitaire capable d induire la génération de Treg aussi bien dans le thymus qu en périphérie. Ces résultats restent cependant à expliquer sur un plan moléculaire. En effet, la différenciation de LT CD4 + en Treg est le plus souvent dépendante d un signal via le TCR qui est censé inactiver les FoxO en stimulant la voie PI3K/Akt. Par ailleurs, la différentiation thymique des Treg dépend aussi fortement de la voie NFκB activée en aval du TCR. Comment expliquer alors sa dépendance des FoxO? L idée qui prévaut actuellement, notamment pour les LT dans le thymus, est que des signaux délivrés via le TCR de manière discontinus ou à minima pour ne pas inactiver Foxo1 et Foxo3, bien que suffisants pour activer NFκB, permettraient à ces facteurs d agir de concert pour induire l expression de FoxP3 et l établissement du lignage Treg. Conclusions Les études récentes consacrées aux rôles des FoxO dans les LT ont mis en évidence l importance de ces facteurs de transcription dans la domiciliation, l homéostasie des LT et la tolérance, des aspects jusqu alors totalement ignorés de leur physiologie. Prise dans un sens global, leur action, en particulier celle de FoxO1, pourraient en particulier permettre un contrôle spatio-temporel de la réponse des LT naïfs à l antigène (Figure 1). A la suite de ces découvertes le champ d investigation qui s offre à nous est donc immense, champ dans lequel il va être maintenant possible d inclure l étude de leurs rôles dans la différenciation des LT naïfs en LT effecteurs Th1, Th2 et Th17 au cours de la réponse immune, ainsi que dans l établissement de la mémoire immunitaire. D autres surprises sont vraisemblablement à attendre de ces recherches futures compte tenu de l intrication extrême des processus qui contrôle la réponse immune, y compris sur un plan physiopathologique. De plus, l activité des FoxO ne se résume sans doute pas à une action de type tout ou rien, telle qu elle peut être révélée par des approches de surexpression de formes constitutivement actives ou d invalidation génique chez la souris, toujours très utiles pour faire avancer nos connaissances, mais par définition simplificatrices. Des mécanismes subtils de régulation des FoxO existent en effet, comme cela a été montré suite page 40 SFI Actualités 39

40 au niveau de la régulation de leur expression protéique, dont on imagine aisément l importance potentielle. Ainsi, dans les LT mémoires, des modulations d expression ont été rapportées, corrélées à une survie plus longue des LT mémoires centrales par rapport aux LT mémoires effecteurs. De même, on peut parier que l influence des nombreuses modifications posttraductionnelles régulant l activité de ces molécules ou leur association à des cofacteurs, largement décrites dans d autres systèmes cellulaires, mais encore très peu étudiées dans les LT, seront des champs d investigation importants pour mieux comprendre leur action au cours de l activation et de la différenciation des LT. REFERENCES 1. Lin L et al Regulation of NF-κB, Th activation, and autoinflammation by the forkhead transcription factor Foxo3a. Immunity 21: Dejean AS et al Transcription factor Foxo3 controls the magnitude of T cell immune responses by modulating the function of dendritic cells. Nat Immunol 10: Paik JH et al FoxOs are lineage-restricted redundant tumor suppressors and regulate endothelial cell homeostasis. Cell 128: Fabre S et al FOXO1 regulates L-Selectin and a network of human T cell homing molecules downstream of phosphatidylinositol 3-kinase. J Immunol 181: Sinclair LV et al Phosphatidylinositol-3-OH kinase and nutrient-sensing mtor pathways control T lymphocyte trafficking. Nat Immunol 9: Kerdiles YM et al Foxo1 links homing and survival of naive T cells by regulating L-selectin, CCR7 and interleukin 7 receptor. Nat Immunol 10: Ouyang W et al An essential role of the Forkhead-box transcription factor Foxo1 in control of T cell homeostasis and tolerance. Immunity 30, Ouyang W et al Foxo proteins cooperatively control the differentiation of Foxp3 + regulatory T cells. Nat Immunol 11: Harada Y et al J Transcription factors Foxo3a and Foxo1 couple the E3 ligase Cbl-b to the induction of Foxp3 expression in induced regulatory T cells. J Exp Med 207: (que les auteurs des articles non cités nous excusent, ceci étant imposé par la taille très réduite du manuscrit). SFI Actualités 40 VISUALISATION DE LA DIVERSIFICATION FONCTIONNELLE PRÉCOCE DES RÉPONSES LYMPHOCYTAIRES T CD8 + DANS LES GANGLIONS LYMPHATIQUES Fabrice Lemaître Hélène Beuneu Philippe Bousso Unité des Dynamiques des Réponses Immunes, Institut Pasteur, Paris fabrice.lemaitre@pasteur.fr philippe.bousso@pasteur.fr 5 brèves (suite) Pour faire face à de nombreux pathogènes, le système immunitaire met en place une réponse lymphocytaire T cytotoxique, qui se développe grâce à la prolifération de lymphocytes T CD8 + spécifiques de l antigène et à leur différentiation en cellules effectrices. Loin d être un ensemble homogène, le pool de cellules T effectrices présente une grande variété de caractéristiques en terme de reconnaissance antigénique (spécificité et affinité des récepteurs reconnaissant l antigène ou TCR) mais aussi et surtout, en terme de capacité fonctionnelle. Un exemple frappant de cette diversité est l hétérogénéité observée dans le nombre et le niveau des cytokines produites par différentes cellules T effectrices (1). Or les mécanismes impliqués dans la genèse de cette hétérogénéité restent encore mal compris, même si les facteurs clés qui modulent l activation des lymphocytes T CD8 + et leur expansion clonale ont (2) été largement décrits. Deux études récentes ont clairement démontré qu un ensemble hétérogène de lymphocytes T CD8 + effecteurs ou mémoires pouvait être généré à partir d un seul lymphocyte T CD8 + naïf (3, 4), suggérant que la progénie d un lymphocyte T se diversifie tardivement au cours de l expansion clonale. Cependant, il n est pas exclu qu une partie de la diversité fonctionnelle des lymphocytes T soit «programmée» plus précocement, par exemple dès la première rencontre du lymphocyte naïf avec une cellule dendritique présentant un antigène d intérêt. L utilisation récente d approches d imagerie intravitale, notamment la microscopie biphotonique, a permis de visualiser et de mieux comprendre les dynamiques cellulaires entre les lymphocytes T (LT) et les cellules dendritiques (DC) au cours de l activation dans les ganglions lymphatiques (5). Plusieurs équipes ont ainsi pu mesurer, dans différents contextes, la fréquence et la durée des contacts LT - DC. D une manière générale, la stabilité de ces interactions corrèle, au moins partiellement, avec l efficacité du processus d activation, les réponses les plus fortes faisant intervenir des contacts de plusieurs heures. Néanmoins ces études n ont pas permis d établir un lien direct entre le type de contact observé entre un lymphocyte T particulier et une DC, et le devenir fonctionnel de ce lymphocyte T. L objectif de nos travaux récents publiés dans la revue Immunity (6) était de mieux comprendre quand et comment était

41 générée la diversité fonctionnelle des lymphocytes T CD8 +. Nous avons pour cela, cherché à visualiser dans le ganglion lymphatique au cours de l initiation de la réponse immune, le moment où les lymphocytes T activaient un gène codant pour une cytokine effectrice clé, l interféron γ (IFN-γ). Nous avons aussi voulu savoir qu elle était le devenir fonctionnel de chacune des cellules T stimulées par l antigène. Le modèle choisi pour cette étude reposait sur l utilisation de souris transgéniques exprimant à la fois un TCR reconnaissant le peptide immunodominant de l ovalbumine (OVA), ainsi qu un rapporteur fluorescent bicistronique permettant de visualiser, par l émission d une fluorescence jaune, l activation du gène de l IFN-γ (7). Les lymphocytes T de ces souris émettent une fluorescence jaune proportionnelle au niveau d IFN-γ qu elles sécrètent. Deux approches technologiques ont été associées pour mener à bien ce travail : 1) L imagerie par microscopie biphotonique des interactions LT - DC et de l activation du gène de l IFN-γ dans les ganglions lymphatiques. 2) Une nouvelle méthode de clonage cellulaire que nous avons mis au point pour étudier par cytométrie de flux la diversité fonctionnelle au sein des progénies précoces issues de LT individuels. Nous avons voulu, dans un premier temps, visualiser par microscopie biphotonique l activité de ce rapporteur fluorescent lors des toutes premières rencontres entre LT et DC au cours des phases précoces d activation dans le ganglion lymphatique. Nous avons alors observé qu une grande majorité des LT avaient une mobilité très sensiblement diminuée et formaient des interactions très stables avec les DC. Toutefois, nous avons noté de grandes disparités dans l expression du rapporteur de l IFN-γ même parmi des lymphocytes T qui présentaient des dynamiques de contact avec les DC similaires. Pour synchroniser notre analyse à un temps précis de l activation des LT, nous avons choisi le moment de la première division des LT. En visualisant ces évènements de division, nous avons alors observé qu il existait déjà une grande hétérogénéité dans l expression du rapporteur fluorescent au moment où les LT entamaient leur première division cellulaire. L ensemble de ces résultats suggèrent donc fortement que la diversification fonctionnelle des LT CD8 +, observée ici via l activation du gène de l IFN-γ, était initiée avant la première division des LT lors de la phase précoce de leur activation. Comment expliquer cette forte diversité fonctionnelle précoce? On peut envisager que chaque LT ne reçoive pas exactement le même niveau de stimulation au cours de son/ ses interaction(s) avec les DC et que ces différences influencent fortement son devenir fonctionnel. Pour tester cette hypothèse, nous avons analysé l expression du rapporteur de l IFN-γ et les dynamiques des contacts entre les LT et des DC leur présentant différentes concentrations de peptide antigénique. Dans deux conditions différentes de présentation peptidique, nous avons observé des interactions LT-DC stables mais seule la dose d antigène la plus forte permettait l activation du gène de l IFN-γ pendant ces contacts précoces. Que deviennent les LT que nous avons visualisés au cours des phases précoces de leur activation? Les différences d expression du rapporteur fluorescent observées lors des premières heures de l activation se traduisent-elles par la génération de progénies de LT possédant des propriétés fonctionnelles distinctes? Pour répondre à ces questions, nous avons mis au point une nouvelle approche de clonage des LT. Après une courte activation par des DC, les LT exprimant le rapporteur fluorescent sont clonés dans des nanopuits de culture cellulaire (d une contenance de quelques microlitres) pendant trois jours. A la fin de cette période, chaque progénie contient quelques dizaines de cellules, dont il est possible d analyser l expression du rapporteur fluorescent grâce à la sensibilité de la cytométrie de flux. Les avantages de cette nouvelle La diversification fonctionnelle des LT CD8 + est initiée précocement dans les ganglions lymphatiques. L utilisation de la microscopie biphotonique et de cellules T exprimant un marqueur fluorescent traduisant l activation du gène de l IFN-γ permet d observer la diversité fonctionnelle précoce générée au cours de l activation des LT. Une approche de clonage à très court terme suggère que ces différences précoces génèrent des progénies aux capacités fonctionnelles très différentes. suite page 42 SFI Actualités 41

42 approche par rapport aux méthodes classiques de clonages de LT sont : 1) sa durée très courte (les clonages classiques durent plusieurs semaines) ; 2) l absence de restimulation antigénique, qui limite considérablement les biais introduits par le clonage. Par ailleurs la durée totale de l expérience correspond à la période durant laquelle les LT restent dans le ganglion lymphatique après la rencontre avec l antigène. Grâce à cette approche, nous avons pu observer que l expression du rapporteur de l IFN-γ au sein d une progénie issue d un LT individuel était relativement homogène, alors qu il existait de grandes variations dans l expression du traceur entre les différentes progénies. Par ailleurs, les progénies qui exprimaient un fort niveau du rapporteur fluorescent correspondaient à des LT dit multifonctionnels (2), c est-à-dire capables de sécréter plusieurs cytokines simultanément (IL-2, IFN-γ, TNF-α). En conclusion, nous avons montré grâce à ces travaux, que les différences qualitatives et quantitatives de signaux d activation transmis précocement par les cellules dendritiques aux lymphocytes T CD8 + dans le ganglion lymphatique, programment, avant la première division cellulaire, la génération de progénies de LT possédant des capacités fonctionnelles différentes. Par ce phénomène, la diversité interclonale contribue à l hétérogénéité fonctionnelle des réponses lymphocytaires T cytotoxiques. RÉFÉRENCES 1. Seder RA et al T-cell quality in memory and protection: Implications for vaccine design. Nat Rev Immunol 8: Harty JT et al Shaping and reshaping CD8 + T-cell memory. Nat Rev Immunol 8: Stemberger C et al A single naive CD8 + T cell precursor can develop into diverse effector and memory subsets. Immunity 27: Gerlach C et al One naive T cell, multiple fates in CD8 + T cell differentiation. J Exp Med 207: Bousso P et al Dynamics of CD8 + T cell priming by dendritic cells in intact lymph nodes. Nat Immunol 4: Beuneu H et al Visualizing the functional diversification of CD8 + T cell responses in lymph nodes. Immunity 33: Stetson DB et al Constitutive cytokine mrnas mark natural killer (NK) and NK T cells poised for rapid effector function. J Exp Med 198: SFI Actualités 42 REACTIVITE ANTIMICROBIENNE DES CELLULES T INVARIANTES ASSOCIEES A LA MUQUEUSE (MAIT). Lionel Le Bourhis Mathilde Dusseaux Emmanuel Martin Claire Soudais Olivier Lantz Institut Curie Inserm U932 Paris lionel.lebourhis@curie.net olivier.lantz@curie.net 6 brèves (suite) Au coeur du système immunitaire, les lymphocytes T de l immunité adaptative jouent un rôle majeur en intégrant les signaux provenant de l immunité innée. Ces lymphocytes T reconnaissent, par l intermédiaire d un large répertoire, des peptides, provenant de protéines endogènes ou exogènes, qui leur sont présentées par les complexes majeurs d histocompatibilité de classe I ou II, permettant ainsi la mise en place d une réponse immunitaire aboutissant à la destruction de pathogène. En marge de ces lymphocytes T «conventionnels» on retrouve des lymphocytes T dit «non conventionnels», regroupant les lymphocytes γδ (1), les lymphocytes B1 (2), les cellules NK-T (3) et les cellules MAIT (4). Ces différentes populations cellulaires semblent jouer un rôle à l interface entre immunité innée et immunité adaptative. Parmi elles, les MAIT, découvertes il y a une dizaine d années, se caractérisent par un répertoire semi-invariant, une grande conservation entre espèces et la restriction par une molécule de class I non-classique : MR1 (5-7). Ces cellules ont un tropisme particulier pour la muqueuse intestinale ce qui leur a valu leur dénomination: «mucosal associated invariant T cells» (MAIT). Il a été démontré que la flore commensale colonisant l intestin est primordiale dans la biologie de cette population lymphocytaire puisque les MAIT sont absentes d animaux axéniques (7). De cette observation est né l hypothèse que les MAIT pourrait réagir contre un antigène présenté par MR1, dérivé soit d une molécule microbienne soit induit par une infection bactérienne. Dans le laboratoire, nous disposons de souris transgéniques pour la chaîne αdu TCR spécifique des MAIT : ivα19. Associé à une des chaînes β permissives, Vβ6, nous obtenons une souris double transgénique enrichie en MAIT (5). D autres part, des souris invalidées pour le gène MR1 nous permettent d obtenir, à partir de moelle osseuse, des cellules dendritiques exprimant MR1 (MR1 + ) ou non (MR1-). Ces cellules dendritiques ont été mises en présence d une souche d Escherichia coli pendant trois heures, puis lavées et remises en milieu supplémenté en antibiotiques. Des cellules MAIT, obtenu par tri magnétique négatif, à partir de rate de souris double transgénique (ivα19vβ6) sont alors ajoutées pour seize heures. Le lendemain, l analyse de marqueurs d activation précoces, comme le CD69 et le CD25, à la surface des MAIT a mis en évidence une forte activation par les cellules dendritiques MR1 + infectées. Aucune activation n est détectée quand les MAIT sont mises en présence de cellules dendritiques MR1- infectées ou de cellules non-infectées. L activation des cellules MAIT dépendante de MR1 est aussi dépendante de la dose de bactérie utilisée. Par ailleurs, en utilisant, pendant l infection des cellules dendritiques, des drogues inhibant les mécanismes de phagocytose et d endocytose, l activation des MAIT est inhibée, démontrant que l internalisation de la bactérie est essentielle.

43 sains. Par immuno-histologie, nous avons mis en évidence la présence de MAIT infiltrant le tissu pulmonaire chez des patients présentant une infection par Mycobacterium tuberculosis. Cette observation confirme la capacité des MAIT à migrer dans les tissus et suggère un rôle antibactérien pour ces cellules. Les MAIT sont donc une population lymphocytaire particulière qui suit un développement différent des cellules T conventionnelles CD4 + et CD8 +. Elles acquièrent de ce fait des propriétés singulières, ont un phénotype mémoire activé et, de plus, sont en très grand nombre présentes dans le sang périphérique chez l homme. Nous avons suggéré la capacité antibactérienne directe des MAIT par la sécrétion d IFN-γ. Cette sécrétion rapide en réponse à une grande diversité de microbes leur permet certainement de jouer un rôle prépondérant dans le lien entre les signaux de l immunité innée et la mise en place de l immunité adaptative (8). Immunohistochimie d un prélèvement d intestin humain marqué pour IL-18R (vert), DAPI (Bleu) et le TCR spécifique des MAIT (Vα7.2, rouge). La cellule triple marquée est une cellule MAIT (photo obtenue dans le laboratoire par Virginie Prémel). Nous avons testé de nombreuses souches bactériennes, des levures et des virus. Aucun des virus testé n a permis l activation des MAIT. La plupart des bactéries et des levures utilisées activent les MAIT de façon MR1 dépendante après co-culture avec des cellules dendritiques. Cependant, plusieurs souches d entérocoques et de streptocoques n ont pas activé les MAIT. Par des expériences de mélange de souches bactériennes nous avons mis en évidence que cette différence était certainement due à l absence de la molécule responsable de l activation chez les streptococcies. Nous avons ensuite voulu tester le potentiel antibactérien de cette activation in vivo. Pour cela, nous avons injecté E. coli dans la cavité intra-péritonéale chez des souris MR1 + ou MR1- exprimant les transgènes ivα19 ou Vβ6. Nous avons observé que les souris déficientes pour MR1 présentaient des difficultés à contrôler l infection. En effet, la quantité de bactéries retrouvées chez les souris MR1-, cinq jours après l injection, était significativement supérieure à celle retrouvée chez les souris MR1 +. De plus, les souris transgéniques ivα19, qui ont plus de MAIT que les souris Vβ6, était mieux protégées. Nous avons voulu tester la pertinence de ces observations chez l homme. En utilisant l anticorps spécifique pour la chaîne α du TCR des MAIT humaines, produit récemment au laboratoire, nous avons isolé des MAIT à partir de lymphocytes du sang périphérique de donneurs sains. Nous avons mis en co-culture ces MAIT avec des monocytes autologues préalablement infectés avec E. coli ou non. Nous avons observé que les MAIT, de la même façon que les MAIT de souris, étaient fortement activées. Cette réactivité était complètement abolie par l utilisation d un anticorps anti-mr1 bloquant, démontrant la spécificité de cette interaction. Les MAIT humaines après activation étaient capables de sécréter de l IFN-γ, mais peu d IL-2, et aucune trace détectable d IL-4, -5, -13 ou -17 dans ces conditions. Pour étudier le potentiel antibactérien des MAIT chez l homme nous avons entrepris une étude systématique du nombre de MAIT dans le sang périphérique de patients atteints de maladies infectieuses en les comparant à des donneurs sains et des patients atteints de cancer, comme contrôle. Le nombre de MAIT était significativement diminué chez les patients atteints de tuberculose ou d infections bactériennes pulmonaires, comparés aux patients atteints de cancer et aux donneurs Nos récentes observations tendent à indiquer l existence d un ligand d origine microbienne présenté aux MAIT par la molécule MR1. La caractérisation (ou identification) de cette molécule est un des grands défis de la biologie des MAIT et pourrait avoir de nombreuses implications vaccinales ou thérapeutiques. REFERENCES 1. Hayday, A & Tigelaar, R Immunoregulation in the tissues by γδt cells. Nat Rev Immunol 3: Kearney, JF Innate-like B cells. Springer Semin Immunopathol 26: Bendelac, A et al The biology of NKT cells. Annu Rev Immunol 25: Treiner, E et al Mucosalassociated invariant T (MAIT) cells: an evolutionarily conserved T cell subset. Microbes Infect 7: Martin, E et al Stepwise development of MAIT cells in mouse and human. PLoS Biol 7:e Tilloy, F et al An invariant T cell receptor α chain defines a novel TAPindependent major histocompatibility complex class Ib-restricted α/β T cell subpopulation in mammals. J Exp Med 189: Treiner, E. et al Selection of evolutionarily conserved mucosalassociated invariant T cells by MR1. Nature 422: Le Bourhis, L et al Antimicrobial activity of mucosal-associated invariant T cells. Nat Immunol 11: SFI Actualités 43

44 L IL-2, UNE NOUVELLE MOLECULE THERAPEUTIQUE DANS LE DIABETE DE TYPE 1? Audrey Baeyens Yenkel Grinberg-Bleyer Benoît L Salomon Eliane Piaggio Inserm U959 Université Pierre et Marie Curie Paris elianepiaggio@yahoo.com 7 brèves (suite) SFI Actualités 44 Le diabète de type I est une maladie auto-immune caractérisée par la destruction des cellules β du pancréas par des lymphocytes T auto-réactifs. Celleci entraîne un déficit de production d insuline conduisant à une altération de la régulation de la glycémie. Le traitement classique, consistant à administrer de façon répétée l insuline, altère la qualité de vie et ne prévient que partiellement les complications vasculaires et les hypoglycémies. Ainsi, il est important de mieux comprendre la physiopathologie de cette maladie et d en améliorer le traitement. Des études récentes ont montré l existence de cellules β résiduelles productrices d insuline au stade clinique de la maladie et la possibilité d induire une rémission à ce stade avancé de la maladie. Les souris non obese-diabetic (NOD) développent un diabète spontané et constituent le meilleur modèle murin de la pathologie chez l homme. Les lymphocytes T régulateurs CD4 + CD25 + Foxp3 + (Treg) jouent un rôle essentiel dans le contrôle du diabète chez la souris NOD (1). Ainsi, l injection de lymphocytes Treg spécifiques d antigènes d îlots pancréatiques permet la prévention et induit une rémission durable de la maladie (2). Devant l impossibilité actuelle d adapter cette thérapie cellulaire à la clinique pour des raisons techniques, nous avons cherché à stimuler spécifiquement le compartiment endogène des lymphocytes Treg in vivo. Dans un premier temps, l IL-2 a été identifiée pour ses capacités à faire proliférer les lymphocytes T in vitro, suggérant un rôle immuno-stimulant de la cytokine. Pourtant, et de façon surprenante, les souris déficientes pour l IL-2 ou son récepteur développent un syndrome auto-immun létal (3). Ce résultat a été compris plus tard par l observation du rôle fondamental de l IL-2 dans la survie, l expansion et la fonction suppressive des lymphocytes Treg. Par ailleurs, nous avons décrit qu un déficit local en IL-2 au sein du pancréas serait probablement responsable d une survie et d une fonction altérée des lymphocytes Treg dans ce tissue, contribuant à la progression du diabète (4). Nous avons donc testé l effet de l injection d IL- 2 chez les souris NOD nouvellement diabétiques. De faibles doses de cette cytokine ont été administrées pour stimuler préférentiellement les lymphocytes Treg exprimant de façon constitutive le récepteur à l IL-2 de haute affinité, CD25. De façon surprenante, on observe une rémission des signes cliniques chez 60% des souris après seulement 5 jours de traitement avec un effet durable dans la majorité des cas (5). L effet de cette thérapie peut encore être amélioré en prolongeant l administration d IL-2 de 5 jours supplémentaires, permettant d atteindre un taux de rémission de 75%. Ce même traitement n est plus efficace chez les souris NOD invalidées pour le CD28 qui présentent un profond déficit en lymphocytes Treg. Ce résultat suggère que l effet curatif de l IL-2 sur le diabète serait bien dépendant de la présence des lymphocytes Treg naturelles qui seraient alors stimulés par cette cytokine pour mieux contrôler les lymphocytes T auto-réactifs pathogènes. Effet d une faible dose d IL-2 sur l homéostasie du système immunitaire. Dans le but de mieux comprendre le mécanisme d action de l IL-2, nous avons étudié l effet systémique de l administration de faibles doses d IL- 2 dans les tissus lymphoïdes. Des analyses par cytométrie de flux ne montrent aucun changement significatif du pourcentage ou de l état d activation des cellules présentatrices d antigènes, des cellules NK, CD8 +, CD8 + Foxp3 +, CD4 + CD25 + Foxp3- ou CD4 + CD25 + Foxp3 + dans les ganglions ou la rate. Une analyse plus complète a été réalisée par comparaison de transcriptomes sur les lymphocytes Treg et T effecteurs (Teff) hautement purifiés, triés à partir de la rate et des ganglions de souris NOD GFP-FoxP3. De façon surprenante, nous avons observé que seulement 5 gènes étaient surexprimés et aucun était sous-exprimé pour les lymphocytes Teff, alors que 81 gènes étaient surexprimés et 39 sous-exprimés pour les lymphocytes Treg après le traitement à l IL-2. Ces résultats suggèrent qu une faible dose d IL-2 n a pas d effet systémique sur les lymphocytes Teff et pas ou peu d effet sur les lymphocytes Treg des tissus lymphoïdes dans un contexte auto-immun (5). Son action thérapeutique pourrait alors s opérer spécifiquement sur les lymphocytes Treg du pancréas.

45 Effet de l IL-2 sur les lymphocytes Treg du pancréas. Les lymphocytes Treg présentes dans le pancréas de la souris NOD contrôlent la destruction des cellules β des îlots de Langerhans. Cependant, l attaque auto-immune n est que partiellement régulée par ces cellules du fait des conditions inflammatoires, de la faible survie ou du défaut fonctionnel des lymphocytes Treg présentes. De plus, nous avons observé une augmentation du pourcentage des lymphocytes Treg du pancréas avec l âge chez la souris NOD. Présentes en faible proportion chez les souris pré-diabétiques de 8 semaines ; elles ne représentent que 8% des lymphocytes T CD4 + totales dans le pancréas contre 10-15% dans les organes lymphoïdes ; ce pourcentage atteint 10-15% dans le pancréas chez les souris de semaines, qu elles soient nouvellement diabétiques ou non. Ainsi, l augmentation des lymphocytes Treg du pancréas ne suffit pas à contrôler la maladie. Nous avons alors voulu savoir quels étaient les effets de faibles doses d IL-2 sur les lymphocytes Treg du pancréas. Après 5 jours de traitement chez des souris NOD pré-diabétiques, le pourcentage des lymphocytes Treg augmente spécifiquement dans le pancréas d un facteur 1,7. Cet accroissement, non associé à une augmentation de la prolifération des lymphocytes Treg, pourrait s expliquer par une meilleure survie ou un recrutement des lymphocytes Treg ou encore une conversion de lymphocytes Teff en Treg. D autre part, de façon notable, le traitement à l IL-2 entraîne une augmentation de l expression de molécules associées aux fonctions régulatrices telles que Foxp3, CD25, CTLA4, ICOS et GITR (5). RÉFÉRENCES 1. Salomon B et al B7/CD28 costimulation is essential for the homeostasis of the CD4 + CD25 + immunoregulatory T cells that control autoimmune diabetes. Immunity 12: Tang Q et al In vitro expanded antigen-specific regulatory T cells suppress autoimmunediabetes. J. Exp. Med. 199: Sadlack, B et al Ulcerative colitislike disease in mice with a disrupted interleukin-2 gene. Cell 75: Tang Q et al Central role of defective interleukin-2 production in the triggering of islet autoimmune Le même traitement à l IL-2 effectué chez des souris diabétiques n entraîne pas d augmentation du pourcentage des lymphocytes Treg dans le pancréas. Cependant, il est associé à une augmentation de l expression de Foxp3 et de CD25 dans les lymphocytes Treg infiltrant le pancréas, de même que dans les glandes salivaires, autre organe cible de l auto-immunité chez la souris NOD. Cet effet n est pas observé dans les tissus lymphoïdes. Ces données suggèrent que l administration de faibles doses d IL-2 affecte spécifiquement les lymphocytes Treg présents dans des tissus non-lymphoïdes enflammés. Effet de l IL-2 sur la sécrétion de cytokines dans le pancréas. L IL-2 ayant un effet sur les lymphocytes Treg du pancréas, nous avons étudié la production de cytokines inflammatoires, telles que le TNF-α, l IL- 17 ou l IFN-γ, connues pour leur toxicité sur les cellules β (6). La sécrétion de TNF-α et d IL-17 par les lymphocytes Teff et les cellules dendritiques est comparable chez les souris traitées ou non à l IL-2. Par contre, le traitement induit une diminution de la production d IFN-γ par les lymphocytes Teff CD4 + et CD8 + du pancréas des souris prédiabétiques. Des résultats similaires ont été observés avec les lymphocytes Teff CD8 + chez les souris diabétiques traitées à l IL-2 (5). En conclusion, ces travaux ont permis de montrer que l administration d une faible dose d IL-2 pouvait guérir le diabète des souris NOD de façon durable. Ce traitement semble cibler de façon spécifique les lymphocytes Treg présentes dans les tissus non lymphoïdes enflammés, plus particulièrement les lymphocytes Treg infiltrant le pancréas. L administration de destruction. Immunity 28: Grinberg-Bleyer Y et al IL-2 reverses established type 1 diabetes in NOD mice by a local effect on pancreatic regulatory T cells. J Exp Med 207: Van YH et al All-trans retinoic acid inhibits type 1 diabetes by T regulatory (Treg)-dependent suppression of interferon-γ-producing T-cells without affecting Th17 cells. Diabetes. 58: Chatenoud, L & Bluestone JA CD3-specific antibodies: a portal to the treatment of autoimmunity. Nat Rev Immunol 7: faibles doses d IL-2 pourrait permettre de pallier le déficit de survie et de fonction suppressive des lymphocytes Treg du pancréas, entraînant une diminution de la sécrétion d IFN-γ par les lymphocytes Teff. Jusqu à ce jour, l IL-2 a été utilisée en clinique à de fortes doses dans le but d augmenter les réponses immunes antitumorales ou anti-infectieuses avec des résultats très limités. Pour la première fois, nous montrons que l IL-2 peut avoir un rôle curatif dans le diabète autoimmun en favorisant le compartiment régulateur dans le pancréas. D autres travaux ont montré que l administration d anticorps monoclonaux anti-cd3 pouvait induire une rémission à long terme du diabète chez la souris NOD. Ce traitement, actuellement testé en clinique, pourrait s expliquer pour parti par une augmentation de la différenciation de lymphocytes Treg induites dans le pancréas (7). Dès lors, il pourrait être intéressant de combiner ces deux traitements qui pourrait avoir un effet synergique pour une thérapie durable du diabète de type 1. SFI Actualités 45

46 brèves (suite) Le RNAi confère une protection efficace contre les infections par les virus à génome ARN de polarité négative chez les insectes. Nicolas Vodovar Institut Pasteur Paris La réponse immunitaire innée constitue la première ligne de défense contre les infections. L activation de cette réponse est initiée par la reconnaissance de composants viraux spécifiques par des Pattern (1) Recognition Receptors. Chez les vertébrés, la réponse adaptative est induite dans un second temps et joue un rôle important dans la résolution de l infection. Les virus à génome ARN, à l exception des rétrovirus, ont un cycle réplicatif qui ne fait pas intervenir d intermédiaire ADN. Au cours d une infection, ces virus à génome ARN produisent des molécules d ARN double brin (dsrna) qui trahissent leur présence dans la cellule. Chez les vertébrés, le dsrna est reconnu par des protéines telles que RIG-I (2) (Retinoic acid-inducible Gene-I) et MDA5 (3) (Melanoma Differenciation- Associated gene 5) ce qui conduit à la production d interféron. Chez les invertébrés, la présence de dsrna est détectée par la protéine Dicer-2 (4, 5) (Dcr-2) et active la machinerie de l interférence par l ARN (RNAi). Les protéines RIG-I, MDA5 et Dcr- 2 appartiennent à la même sousfamille des hélicases ARN à domaine DExD/H box ce qui suggère une origine évolutive commune des mécanismes de reconnaissance du dsrna chez les vertébrés et les invertébrés (6). Le dsrna viral peut correspondre au génome viral (virus à génome dsrna), à des d intermédiaires de réplication ou de transcription (virus à génome ARN simple brin, ssrna) ou encore à des structures secondaires présentes dans le génome viral. Pour les virus à génome ssrna, la quantité de dsrna présente dans les cellules infectées dépend de la polarité positive (génome codant) ou négative (antigénome codant) de leur génome. Cette différence est liée aux modalités de réplication et de transcription de ces deux types de virus à génome ssrna, même si les mécanismes fondamentaux mis en jeu sont semblables. Lors d une infection par un virus à ssrna (+) (Figure 1A), le génome viral est directement traduit pour produire les protéines nécessaires à sa réplication. Le génome viral est alors répliqué sous la forme d une copie négative (antigénome) qui va servir de matrice pour la synthèse de transcrits et de nouveaux ARN génomiques. Il est à noter que dans de nombreux cas, génomes et transcrits viraux sont identiques et leur production est à l origine d intermédiaires de 8 Figure 1 : Représentation schématique de la réplication des virus a génome ssrna + ) A) et ssrna - ) B). Sont figurés par des traits rouge et vert les ARN de polarité positive et négative, respectivement. SFI Actualités 46

47 réplication/transcription identiques. Ceci explique pourquoi les cellules infectées par des virus à génome ssrna( + ) accumulent de grande quantité de dsrna qui est le principal activateur de la réponse immunitaire innée chez les vertébrés, les invertébrés et les plantes. Lors d une infection par un virus à génome ssrna(-) (Figure 1B), le génome viral qui n est pas codant, est immédiatement copié sous la forme d un ARN antigénomique codant par la réplicase virale qui est présente dans la capside virale. Cet ARN antigénomique est alors transcrit et sert de matrice à la production de nouveaux ARN génomiques. Contrairement aux virus à génome ssrna (+), la structure des transcrits des virus à génome ssrna (-) est différente de celle de l antigénome. Par exemple, le génome du Vesicular Stomatitis Virus (VSV), code cinq protéines qui sont traduites à partir de cinq transcrits poly-adenylés différents du génome viral. Les intermédiaires de transcription et de réplication sont donc distincts et peu de dsrna correspondant à des intermédiaires de réplication est détecté. Dans ce cas, l activation de la réponse immunitaire antivirale est initiée par la double reconnaissance du dsrna et des extrémités 5 triphosphates non coiffées des ARN génomiques et antigénomiques (7). Cette particularité des virus ssrna(-) soulève la question de leur sensibilité au mécanisme d ARN interférence antivirale, qui est déclenchée par le dsrna. Chez les insectes, l interférence par l ARN (RNAi, Figure 2A) constitue un mécanisme de défense essentiel contre les infections virales (4, 5, 8, 9). De nombreux travaux utilisant la drosophile comme modèle ont permis de montrer que le RNAi antiviral est activé par la présence de longues molécules de dsrna qui correspondent au génome viral lui-même (virus dsrna), à des intermédiaire de réplication (virus ssrna) ou à des structures secondaires adoptées par l ARN génomique viral. Ces molécules de dsrna sont reconnues et clivées par la RNaseIII Dicer-2 (Dcr-2) en petits ARN interférants (sirnas) de 21 nucléotides de long. Ces sirnas sont alors délivrés par Dcr-2 au RNA- Induced Silencing Complex (RISC) dont le composant catalytique est la protéine Argonaute 2 (AGO2). L un des deux brins du sirna chargé dans le RISC, appelé brin passager, est éliminé tandis que le brin restant guide le RISC à sa Figure 2 : A) Représentation schématique de la machinerie du RNAi chez la drosophile. B) Profil des sirnas obtenu par séquençage à haut débit après infection de drosophiles sauvages par le VSV. Sont figurés en rouge et bleu, les sirnas qui s alignent contre le brin positif et négatif de l antigénome du VSV NCBI accession number : NC_001560) cible qui est alors clivée par AGO2 ; la spécificité de ciblage étant conférée par un appariement parfait entre le sirna et sa cible. L analyse des sirnas obtenus après séquençage à haut débit permet d établir le profil des sirnas, c est-à-dire la caractérisation de leur répartition le long du génome viral à partir duquel ils sont produits (Figure 2B). Ce profil est un indicateur de la nature et la structure du dsrna initialement ciblée par Dcr-2. En effet, une répartition des sirnas tout le long du génome viral et sans biais de représentation sur l un des deux brins suggère que ces sirnas proviennent d intermédiaires de réplication. A l inverse, l accumulation de sirnas dans une région discrète d un seul brin du génome viral suggère que ces sirnas proviennent du clivage d une structure secondaire présente dans le génome viral. L ensemble de nos connaissances sur le RNAi antiviral chez la drosophile provient d expériences réalisées avec des virus à génomes ssrna (+) qui produisent de grandes quantités de dsrna. Le rôle et les modalités d activation de la réponse RNAi après infection par un virus à génome ssrna (-) qui ne produit pas de quantité détectable de dsrna restaient jusqu à présent inconnus. Récemment, Mueller et al (10) ont étudié cette question en utilisant le VSV comme modèle de virus à génome ssrna (-) et la puissance du profilage des sirnas viraux par séquençage à haut débit. Cette étude a permis de montrer qu en absence de détection de dsrna viral par des méthodes classiques (immunofluorescence, immunoprécipitation, Northern blot) chez les drosophiles infectées, le RNAi constitue un mécanisme de défense essentiel contre les infections par des virus à génome ssrna (-). En effet, les drosophiles mutantes pour des composants de la machinerie du RNAi (Dcr-2, R2D2 et AGO2) meurent beaucoup plus rapidement que des drosophiles sauvages après avoir été infectées par le VSV. Cette létalité précoce est corrélée avec une forte augmentation de la charge virale chez les individus infectés ce qui montrent que, comme pour les virus à génome ssrna (+), le RNAi est capable de contrôler une infection par un virus à génome ssrna (-). Afin de caractériser la nature et la structure des molécules de dsrna responsables de l activation de la réponse RNAi, les auteurs ont déterminé le profil des sirnas produit lors d une infection par le VSV. Les résultats de cette analyse suggèrent fortement que ce sont les suite page 48 SFI Actualités 47

48 intermédiaires de réplication et non des intermédiaires de transcription ou des structures secondaires qui sont initialement clivés par Dcr-2. En effet, les sirnas couvrent l ensemble du génome du VSV, y compris des régions qui ne sont pas transcrites (e.g. Figure 1B). Ces résultats démontrent que les intermédiaires de réplication dsrna d un virus à génome ssrna (-) sont reconnus et clivés par Dcr-2 et que le génome viral est ciblé par AGO2. Ces résultats illustrent l intérêt des techniques de séquençage à haut débit pour caractériser les acides nucléiques viraux détectés et ciblés par le système immunitaire inné. L ensemble des données présentées dans cette étude montre que la réponse immune antivirale est activée de manière identique (reconnaissance et effecteurs) après une infection par des virus à génome ssrna (+) et ssrna (-) chez la drosophile. L implication de ces résultats pour la compréhension de la réponse immunitaire antivirale chez les insectes est importante tant d un point de vue fondamental que d un point de vue appliqué. En effet, les insectes jouent un rôle majeur dans la transmission des arbovirus à l homme, comme le VSV. Les arbovirus constituent un groupe hétérogène de virus qui ont la particularité de répliquer alternativement dans un hôte vertébré et invertébré (e.g. moustiques et tiques) de manière obligatoire. Les infections arbovirales sont asymptomatiques chez les insectes alors qu elles sont à l origine de pathologies incapacitantes voire mortelles chez les vertébrés, en particulier chez l homme. L étude de l interaction entre le système immunitaire des insectes et les arbovirus constitue un champ d investigation prometteur pour le développement de stratégies capables de limiter la transmission de ces virus des insectes vecteurs à l homme. Même si la drosophile n est pas un hôte naturel pour des arbovirus, nombres d entre eux sont capable de se répliquer dans cet organisme. La puissance des outils génétiques et génomiques disponibles font de la drosophile un modèle de choix pour l étude des interactions insectes virus et plus spécifiquement des interactions insectes arbovirus. REFERENCES 1. Takeuchi, O et al Innate immunity to virus infection. Immunol Rev 227: Yoneyama, M et al The RNA helicase RIG-I has an essential function in double-stranded RNA-induced innate antiviral responses. Nat Immunol 5: Kang, DC et al mda-5: An interferon-inducible putative RNA helicase with double-stranded RNAdependent ATPase activity and melanoma growth-suppressive properties. Proc Natl Acad Sci USA 99: Galiana-Arnoux, D et al Essential function in vivo for Dicer-2 in host defense against RNA viruses in drosophila. Nat Immunol 7: Wang, XH et al RNA interference directs innate immunity against viruses in adult Drosophila. Science 312: Deddouche, S et al The DExD/H-box helicase Dicer-2 mediates the induction of antiviral activity in drosophila. Nat Immunol 9: Kato, H et al Length-dependent recognition of double-stranded ribonucleic acids by retinoic acidinducible gene-i and melanoma differentiation-associated gene 5. J Exp Med 205: van Rij, RP et al The RNA silencing endonuclease Argonaute 2 mediates specific antiviral immunity in Drosophila melanogaster. Genes Dev 20: Zambon, RA et al RNAi is an antiviral immune response against a dsrna virus in Drosophila melanogaster. Cell Microbiol 8: Mueller, S et al RNAi-mediated immunity provides strong protection against the negative-strand RNA vesicular stomatitis virus in Drosophila. Proc Natl Acad Sci USA 107: SFI Actualités 48

49 cours de la SFI RESUMES DES INTERVENANTS 21 e cours de la Société française d immunologie 4-7 avril 2011 Balaruc les Bains Philippe LESNIK - Inserm Unité 939 Paris Athérome et système immunitaire L athérosclérose se caractérise par une inflammation chronique de l intima artérielle marquée par l accumulation de lipoprotéines LDL et de cellules apoptotiques. Ce matériel biologique lorsqu il n est pas efficacement éliminé subit des modifications (les LDL s oxydent et les cellules apoptotiques se nécrosent) le rendant fortement inflammatoire et immunogène. Ces structures endogènes modifiées génèrent de l auto-réactivité ou une «inflammation stérile» et sont donc la cible du système immunitaire inné et adaptatif. Cette réaction contre le soi modifié fait considérer l athérosclérose comme une maladie en partie auto-immune. Stéphane HUNOT - CRICM Inserm/ UPMC 975 Paris Système immunitaire et maladies neurodégénératives La mort neuronale qui caractérise les pathologies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson, sclérose latérale amyotrophique, ) s accompagne de façon systématique par l activation des cellules gliales et en particulier des cellules microgliales (macrophages cérébraux) pouvant aboutir à l émergence de processus neuroinflammatoires. Cette réponse immunitaire locale est souvent relayée par une réponse immunitaire périphérique dont la nature et l intensité peuvent influencer (positivement ou négativement) les processus neurodégénératifs. En introduction, nous aborderons le concept de «privilège immun» du système nerveux et définirons les notions de réaction gliale et neuroinflammatoire. Dans une seconde partie, les conséquences de cette réaction sur la survie neuronale seront présentées en précisant également les mécanismes moléculaires sous-jacents. Enfin, nous élargirons le sujet sur le rôle émergent d autres populations cellulaires du système immunitaire dans la physiopathologie de ces maladies. Relations neuro-immunes dans la maladie de Parkinson La maladie de Parkinson (MP) est une affection neurologique fréquente liée à l âge. Les symptômes moteurs qui la caractérisent sont dus essentiellement à la perte lente et progressive des neurones dopaminergiques (DA) de la substance noire (SN). Outre la perte neuronale, une réaction gliale importante est également observée. Par ailleurs, de nombreuses données expérimentales montrent que des mécanismes immuns de type inné et adaptatifs sont à l œuvre dans cette pathologie et participent très probablement à la dégénérescence DA. A la lumière de ces données, des approches immunothérapeutiques pourraient être envisagées pour la MP. Ghislaine STERKERS - Hôpital Robert Debré Paris Développement chez l homme, le système immunitaire chez l enfant La naissance est une période charnière entre la vie fœtale, se déroulant dans un environnement stérile propice à l acquisition d une tolérance du «soi» et l apprentissage du monde extérieur impliquant l acquisition simultanée de défenses contre une multitude de pathogènes et d une tolérance vis à vis d autres antigènes tels que les protéines alimentaires. Cette situation responsable d un risque infectieux et de diverses manifestations immunopathologies propres au jeune âge sera développée dans ce cours. Victor APPAY - Inserm UMR-S 945 Paris Immunoscénécence L étude des causes et mécanismes du vieillissement immunitaire est primordiale pour améliorer la prise en charge médicale des personnes âgées, et représente un domaine de recherche en pleine émergence. Lors de ce cours, les particularités d un système immunitaire vieillissant ainsi que les les causes potentielles du déclin immunitaire au cours du vieillissement seront discutées. Les leçons offertes par l analyse de modèles humains de vieillissement prématuré, conséquences d infections virales chroniques seront présentées. SFI Actualités 49

50 Nadine CERF-BENSUSSAN - Faculté Necker Inserm U793, Paris Immunologie du tube digestif Avec une surface de 300m2, la muqueuse digestive est la principale interface de l organisme avec l environnement. Elle est quotidiennement exposée à des milliards de bactéries et à une masse considérable d antigènes dérivés des protéines alimentaires. Elle est aussi régulièrement confrontée à des attaques par des agents infectieux pathogènes. Ces conditions représentent des contraintes évolutives qui ont dû jouer un rôle majeur pour façonner le système immunitaire et mettre en place des mécanismes susceptibles de maintenir un équilibre entre réponses pro-inflammatoires et régulatrices localement et à distance de l intestin. Nous envisagerons les mécanismes immunitaires qui contrôlent l homéostasie intestinale et les données évaluant l impact des réponses immunes initiées dans l intestin sur le système immunitaire périphérique. Jérôme GALON - Inserm U 872, Paris Immunologie des systèmes appliquée au cancer Le cancer est une pathologie très complexe. L histoire naturelle du cancer fait intervenir des interactions entre la tumeur et le système immunitaire de l hôte, et ceci à tous les stades du développement tumoral. Des approches de compréhension globale, pourraient permettre de définir les mécanismes mis en jeu par la tumeur pour résister et échapper au système immunitaire. Ainsi, l immunologie des systèmes appliquée aux Cancers, et l analyse précise du microenvironnement tumoral pourrait permettre de comprendre relation hôte-tumeur, afin d améliorer l efficacité des protocoles d immunothérapie antitumorale. SFI Actualités 50 Sylvie FOURNEL - IBMC, CNRS UPR 9021, Strasbourg Petites molécules chimiques modulatrices de la réponse immunitaire La modulation de la réponse immunitaire par des molécules synthétiques a été développée depuis très longtemps essentiellement pour les adjuvants des vaccins. Cependant, une grande partie de ces molécules ont été découvertes de manière empirique avant que le fonctionnement du système immunitaire ne soit réellement connu. A partir de nos connaissances actuelles, une recherche à l interface entre la chimie et la biologie s est développée pour développer de manière rationnelle des molécules capable d augmenter ou d inhiber la réponse immunitaire. Une revue de la littérature concernant ces molécules sera au centre de ce cours.

51 21e Cours de la Société Française d Immunologie «Les nouveaux horizons de l immunologie» 4 7 avril 2011 Balaruc les Bains FICHE D INSCRIPTION Mr/Mme/Melle Nom :... Prénom :... Etablissement :... Adresse : Tél :... Fax : Appartenance SFI ASSIM autre (précisez) Activité professionnelle :... Statut : - Titulaire : précisez (hospitalo-universitaire, hospitalier, EPST ) - Non-titulaire : précisez (doctorant, post-doctorant, interne, assistant ) Thème de recherche et/ou activité :... Tarifs en chambre double et Pension complète du lundi midi au jeudi après-midi Indiquer éventuellement le nom du collègue :... Avant le 1er mars*** Après le 1er mars Chercheurs, Universitaires*, Doctorants / Post doctorant ** : Autres participants : *** Ces tarifs bénéficient d une diminution d environ 100, gràce à une dotation des ITMO Circulation, Métabolisme, Nutrition et ITMO Immunologie, Hématologie, Pneumologie. Seront attribuées : - * 3 bourses permettant de couvrir la totalité des frais d inscription et de séjours seront offertes par l ASSIM, pour des Maîtres de Conférences Universitaires recrutés depuis moins de 5 ans et adhérents à l ASSIM. Les post-doctorants seront a priori exclus. Dossier à déposer auprès de l ASSIM avant le 25 février Oui, je postule à une bourse de l ASSIM pour le 21e Cours - ** 10 bourses de 225 seront offertes par la SFI pour des étudiants ou post doctorants de moins de 30 ans (au 1er janvier 2011), adhérents de la SFI. Merci de vous renseigner auprès du secrétariat. Oui, je postule à une bourse de la SFI pour le 21e Cours Règlement Chèque libellé à l ordre de la SFI (joindre le chèque) Bon de Commande (à joindre) Virement bancaire (joindre une copie de l ordre de virement) Etablissement Guichet N de compte Clé RIB 95 IBAN FR BIC CMCIFRPP CIC PARIS BRETEUIL 88 Avenue de Breteuil Paris - France Renseignements complémentaires auprès du secrétariat. Société Française d Immunologie 191, rue de Vaugirard bureau 107, Paris Tél. : Fax : sfi-communication@orange.fr Site : Association reconnue d utilité publique, loi 1901 (J.O. N 045/C du 22/02/1978) SIRET APE 7219Z SFI Actualités 51

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