Impact de l explosion de l usine AZF sur la santé mentale des élèves
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- Coralie Bertrand
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1 Impact de l explosion de l usine AZF sur la santé mentale des élèves toulousains : Synthèse de 2 enquêtes conduites en milieu scolaire en 2002 Dr Emmanuelle Godeau 1,2 1 Service médical - Rectorat de Toulouse 2 Inserm U558
2 Les élèves, une population particulièrement touchée Vendredi 21 septembre 2001, 10h17: explosion de l usine d engrais chimiques dite AZF, à Toulouse enfants et adolescents scolarisés en zone proche (< 3 km épicentre), donc exposés Une centaine d établissements scolaires endommagés, dont, en zone proche : 35 écoles maternelles & élémentaires 6 collèges (dont 1 complètement détruit) 3 lycées (dont 2 complètement détruits) De quelques mois à plusieurs années de réparation (si reconstruction) de locaux
3 Lycée professionnel Galliéni
4 Conséquences psychologiques des catastrophes chez les enfants (en général) Peu d études chez les enfants & les ados Etat de stress post traumatique (ESPT) Chez l adulte, symptômes d intrusion, d évitement et d hyperactivité neuro-végétative quelques semaines ou mois après une catastrophe Chez l enfant, des spécificités selon l âge: Intrusion (pensées envahissantes, peur du noir, jeux répétitifs) Évitement (angoisse de séparation, perte de confiance) Hyperactivité NV (troubles du sommeil, cauchemars, troubles concentration, diminution des capacités, irritabilité) + troubles de l humeur (dépressivité, anxiété, phobies) + difficultés à parler, régression, consommation de psychotropes + somatisation
5 Méthodes: 2 enquêtes transversales en 2002 Objectifs: comparer santé mentale (symptomatologie de stress posttraumatique) des élèves après l explosion selon leur degré d exposition au traumatisme 9 mois après l explosion : enquête HBSC-AZF Zone proche: 577 élèves (205 écoliers, 276 collégiens, 96 lycéens) Zone éloignée (Mipy sauf 31 & 32): 986 élèves 16 mois après l explosion : enquête AZF-6 eme Zone proche: 644 élèves de 6eme Zone éloignée (Nord de Toulouse): 94 élèves de 6eme
6 Établissement témoin
7 Méthodes: recueil de données Auto-questionnaires en classe, enquêteur extérieur à l établissement HBSC-AZF (tirage au sort) Q générales (santé, vécu scolaire, habitudes de vie) Conséquences directes de l explosion Echelle évaluant symptomatologie de l Etat de stress post traumatique (Children s Impact of Events Scale, Horowitz & Impact of events scale-revised pour élèves de + de 15 ans) AZF-Sixième (exhaustif) Q générales Antécédents personnels Conséquences directes de l explosion Echelle évaluant symptomatologie de l Etat de stress post traumatique (Children s Impact of Events Scale) Echelle de dépressivité (Children s depression inventory)
8 Children s Impact of Events Scale, Horowitz Intrusion Evitement Hyperactivité neurovégétative
9 Atteintes physiques à 9 & 16 mois Au total, environ un élève exposé sur cinq déclare des blessures, dans les 2 enquêtes
10 Symptomatologie de stress posttraumatique 9 mois après l explosion, présent chez : près de la moitié des élèves de 11 ans, 40% à 13 ans, 17% à 15 ans (filles > garçons), 42% à 17 ans (effet Lycée professionnel, F>G) 16 mois après l explosion, présent chez : 35% des sixièmes de zone proche (F>G)
11 Décroissance SPT entre les 2 enquêtes Chute relative de 46% chez les garçons Chute relative de 21% chez les filles
12 Part de cas ayant une symptomatologie de stress post traumatique attribuable à AZF 9 mois après l explosion les taux de SPT ne sont pas négligeables chez les enfants non directement exposés à l explosion AZF : 23% à 11 ans, 21% à 13 ans et 4% à 15 ans (mais WTC 10 jours avant, médiatisation, facteurs personnels de stress, échelle non validée en Français ). Estimation de la part de cas ayant une symptomatologie de stress post traumatique attribuable à AZF = 50% chez les élèves de 11 & 13 ans soit près de 400 enfants en zone proche, 9 mois après. A 16 mois, estimation à 37% en sixième, soit environ 200 élèves de sixième.
13 Facteurs associés à la symptomatologie de stress post traumatique à 9 mois
14 Facteurs associés à la symptomatologie de stress post traumatique à 16 mois
15 Adaptation de la prise en charge pour les enfants et adolescents Renforcement de la pédopsychiatrie aux urgences Renforcement du dispositif de soutien psychologique pour les habitants des quartiers de la zone proche (+ de consultations psy en CMP et aux urgences) Renforcement de la présence de médecins, infirmières et AS dans les établissements scolaires les plus touchés Recrutement d un psychologue dans les établissements scolaires les plus touchés pour orienter et animer des activités d extériorisation du vécu
16 A plus long terme Prise en charge psychothérapique des élèves repérés comme porteurs de SPT dans l enquête à 16 mois en collaboration avec la médecine scolaire Projet de recherche sur enfants avec SPT confirmé par la clinique, montre l intérêt : d une intervention précoce, aux urgences d entretiens familiaux plutôt qu individuels de diagnostiquer le SPT et le prendre en charge les parents aussi (et surtout la mère) Renforcement du travail en réseau Consultations 10 ans après pour des enfants perturbés, qui étaient in utero lors de l explosion, voire qui sont nés ce jour là
17 Ressources bibliographiques Guinard A., Schwoebel V., Godeau E., Conséquences sanitaires auprès des élèves toulousains de l'explosion survenue à l'usine AZF de Toulouse le 21 septembre 2001, Paris, Institut de Veille Sanitaire, Merci de votre attention Godeau E., Vignes C., Navarro F., Iachan R., Ross J., Pasquier C., Guinard A., Effects of a large scale industrial disaster on rates of symptoms consistents with posttraumatic disorders among school children in Toulouse, Archives of Pediatrics and Adolescent Medicine, 2005, 159, 6: Guinard A., Godeau E., Impact de l explosion de l usine «AZF» le 21 septembre 2001 sur la santé mentale des élèves toulousains de 11 à 17 ans, Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2004 ; 38/39 :
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