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1 Cet article est disponible en ligne à l adresse : Symptomatologie dépressive et travail en sous-traitance nucléaire en France : des facteurs professionnels sont-ils en cause? par Ghislaine DONIOL-SHAW, Francis DERRIENNIC et Dominique HUEZ Martin Media Travailler 2001/1 - N 5 ISSN pages 47 à 72 Pour citer cet article : Doniol-Shaw G., Derriennic F. et Huez D., Symptomatologie dépressive et travail en sous-traitance nucléaire en France : des facteurs professionnels sont-ils en cause?, Travailler 2001/1, N 5, p Distribution électronique Cairn pour Martin Media. Martin Media. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.

2 Symptomatologie dépressive et travail en sous-traitance nucléaire en France : des facteurs professionnels sont-ils en cause? Ghislaine DONIOL-SHAW Francis DERRIENNIC Dominique HUEZ Résumé. L étude, de type cohorte prospective, porte sur le rôle de l évolution des facteurs professionnels sur la symptomatologie dépressive dans un échantillon aléatoire de salariés travaillant en soustraitance. Indépendamment du statut dans l emploi et des caractéristiques socio-démographiques, les résultats suggèrent que les facteurs de risque de la symptomatologie dépressive comprennent à la fois ce qui est objectif dans l organisation du travail, comme les horaires, et ce qui est subjectif et renvoie aux facteurs psychosociaux au travail, notamment au sujet des rythmes et de la qualité des moyens de travail et de l entente avec l équipe et les supérieurs. Summary p. 70. Resumen p. 70. Le travail en sous-traitance a pris une importance sans cesse croissante au cours de la dernière décennie. Deux grandes modalités peuvent en être distinguées. L une est la sous-traitance externe, et l industrie automobile en donne le modèle : la fabrication d un nombre toujours plus élevé de composants est confiée à des entreprises extérieures, les donneurs d ordres cherchant à contrôler le plus étroitement possible les modes opératoires, les délais et les coûts, laissant, de fait, des marges très réduites aux sous-traitants. Les pressions que le principal donneur d ordres fait ainsi peser sur le sous-traitant de premier rang se répercutent fréquemment sur des sous-traitants de deuxième rang ou plus que l étroitesse encore renforcée de leurs moyens de régulation accule de plus en plus souvent à des pratiques 47

3 Ghislaine Doniol-Shaw, Francis Derriennic, Dominique Huez illégales travail au noir, heures supplémentaires non payées, salaires en dessous des qualifications exigées, etc. (Gorgeu, Matthieu, Pialloux, 1998). La sous-traitance sur site, ou sous-traitance interne, s est également accrue ces dernières années. Les industries de process chimie, sidérurgie, pétrochimie, nucléaire font ainsi appel à un nombre croissant de salariés extérieurs à l entreprise pour réaliser les grosses interventions de maintenance lors des arrêts annuels des installations. Dans ces périodes, le plus fréquemment comprises entre une semaine et un mois, plusieurs centaines de salariés appartenant à des dizaines d entreprises sous-traitantes interviennent donc sur un site dans des conditions d organisation du travail et de pression temporelle déterminées par l entreprise donneuse d ordres. Les statuts de ces salariés sont multiples, comme les conventions collectives auxquelles ils sont rattachés : CDI, CDD, contrats à durée de chantier, intérimaires, conventions collectives de la métallurgie, du bâtiment, de la chimie, du nettoyage industriel, etc. La spécialisation des entreprises dans ces activités de maintenance conduit une proportion croissante de salariés à se déplacer loin de leur domicile principal et parfois sur de longues durées, avec des conséquences en termes de fatigue et de difficultés familiales. Par ailleurs, dans de nombreux cas, ces travaux de maintenance peuvent être associés à des expositions à des risques physiques importants comme le bruit, la chaleur, les poussières ou les produits toxiques. De plus, les salariés peuvent rencontrer des difficultés pour maîtriser un environnement de travail qui ne leur est pas familier et pour lequel il leur manque les informations et l expérience des agents statutaires permanents. Dans ces conditions, les expositions professionnelles et, plus encore probablement, les contraintes organisationnelles du travail flexibilité des horaires, exigences de résultats du point de vue de la qualité, des délais, etc. prennent un tour nouveau en étant susceptibles d accentuer les effets du travail sur la santé, et tout particulièrement sur la santé mentale. Mais les études disponibles dans le domaine sont encore rares et, à notre connaissance, il n en est aucune de nature prospective longitudinale sur des salariés travaillant en sous-traitance. Les données recueillies par l enquête longitudinale STED enquête sur la santé des travailleurs DATR (directement affectés aux travaux sous rayonnements ionisants) intervenant en sous-traitance lors des arrêts de tranche des centrales nucléaires EDF se présentent donc comme une opportunité pour mettre en évidence d éventuels liens entre ces conditions de travail, spécifiques de la sous-traitance, et la santé des salariés prestataires. 48

4 Travailler, 2000, 5: Au sein des industries de process, l industrie nucléaire, avec 14 millions d heures annuelles, est largement en tête pour ce qui concerne le poids des activités de maintenance réalisées en sous-traitance. Plus de salariés et environ un millier d entreprises sous-traitantes sont concernés. Les salariés DATR de ces entreprises sous-traitantes d EDF interviennent sur l ensemble des centrales nucléaires, en particulier lors des arrêts de tranche où ils effectuent près de 85 % des travaux, dans des conditions d urgence et de contraintes importantes, dont celle de l exposition aux rayonnements ionisants 1. Les travaux réalisés par ces entreprises peuvent relever de spécialités techniques particulières, comme les contrôles non destructifs, ou être, au contraire, assez courants, comme le calorifugeage. Les résultats de la première phase de l enquête réalisée en 1993 ont montré que 18 % des salariés en sous-traitance pouvaient être considérés comme présentant une symptomatologie dépressive (SD) et que de nombreux facteurs professionnels se présentaient comme des facteurs de risque. Ces données se retrouvent-elles cinq ans plus tard et les modifications positives ou négatives des conditions de travail sont-elles associées de façon cohérente à des changements positifs ou négatifs vis-àvis de la dépression? Méthodologie L enquête STED sur les salariés sous-traitants intervenant dans la maintenance des centrales nucléaires a été conduite dans la perspective de mieux connaître et, surtout, de tenter de quantifier les conséquences des conditions de travail et des conditions de vie qui en découlent sur la santé des salariés. Elle est le résultat d une collaboration étroite entre médecins du travail, épidémiologistes et ergonomes. L échantillon étudié a été tiré au sort parmi les salariés ci-dessus définis, suivis par les médecins du travail des entreprises sous-traitantes d EDF sur l ensemble du parc nucléaire français. Les sujets ont été enquêtés, une première fois, à l occasion de la visite médicale annuelle du travail entre les mois de mai et de novembre 1993 et, une deuxième fois, par convocation du médecin du travail entre avril 1998 et mars Les sous-traitants DATR, dont les effectifs sont équivalents à ceux des agents EDF-DATR travaillant de façon permanente sur les sites nucléaires, reçoivent plus de 80 % de la dosimétrie collective annuelle supportée par l ensemble des salariés DATR EDF et sous-traitants. 49

5 Ghislaine Doniol-Shaw, Francis Derriennic, Dominique Huez Au total, sujets masculins, dont l âge moyen était de 34 ans, ont été enquêtés en 1993, avec un taux de refus de 3,5 %, et sujets ont été revus en Les résultats présentés ici portent sur l échantillon des salariés revus, soit 61 % de la cohorte initiale de La comparaison entre les salariés vus deux fois et ceux non revus montre que leurs caractéristiques sociales et professionnelles étaient très proches en Il faut toutefois noter que ceux vus deux fois étaient statutairement beaucoup plus stables en 1993 : 87 % d entre eux étaient en CDI contre seulement 73 % chez ceux non revus. Cela traduit le fait que plus de 50 % des salariés sous statut précaire en 1993 CDD, intérim, contrat à durée de chantier, etc. n ont pas pu être réenquêtés en 1998 contre moins de 20 % des salariés en CDI en La «perte» de plus de la moitié des salariés qui étaient sous statut précaire en 1993 signifie que l échantillon réenquêté est avant tout représentatif des évolutions propres à la population des salariés statutairement stables de la maintenance nucléaire. La très grande majorité des salariés revus continuaient par ailleurs d exercer une activité professionnelle dans le secteur nucléaire en 1998, même si une partie travaillaient aussi en dehors. Seulement 10 % des salariés revus n avaient pas travaillé dans le secteur nucléaire en 1997 et Les données ont été collectées au moyen d un autoquestionnaire fermé cherchant à appréhender le plus largement possible les conditions de vie, d emploi, de travail et de santé. En 1998, des questions sur le parcours professionnel entre 1993 et 1998 ont été intégrées. Symptomatologie dépressive Elle a été évaluée au moyen de l échelle de dépression CES-D (Center for Epidemiologic Studies Depression Scale CES-D). Celle-ci s appuie sur un autoquestionnaire de 20 questions portant sur les symptômes cliniques de la dépression, dont la version française a été mise au point par R. Fuhrer (Fuhrer et Rouillon, 1989). Les questions sont codées de 0 à 3 0 = jamais, très rarement ; 3 = fréquemment, tout le temps. Un certain nombre de questions, du fait de leur rédaction, sont codées de façon inversement proportionnelle à la dépression. La somme des réponses après inversion du codage permet d obtenir un score de symptômes dépressifs. Le calcul du score n est réalisé que si au moins 16 questions ont reçu une réponse et l on effectue alors la correction d échelle adéquate : partie entière du score multipliée par 20 sur 50

6 Travailler, 2000, 5: le nombre de réponses obtenues. On obtient donc un score pouvant varier de 0 absence de symptômes dépressifs à 60 dépression maximale. Un groupe de sujets présentant un score élevé peut être considéré comme groupe à risque pour la dépression (Radloff, 1977 ; Barnes, 1988). Les valeurs seuils de 17 pour les hommes et de 23 pour les femmes sont considérées comme des limites suffisamment sensibles et spécifiques pour distinguer, en France, dans les études épidémiologiques, les sujets présentant une symptomatologie dépressive de ceux n en présentant pas (Fuhrer, Rouillon, 1989). Dans l enquête STED, 18 % des sujets présentaient une SD en 1993 et 25 % en Les paramètres socioprofessionnels et familiaux et la santé Chaque sujet a rempli un autoquestionnaire sur les facteurs socioprofessionnels âge, statut marital, niveau de diplôme, type de contrat, etc., l organisation temporelle du travail, les conditions et relations de travail pénibilité physique, rythme, autonomie, moyens de travail, responsabilité, relations avec les collègues et la hiérarchie, etc., la vie sociale et familiale et la pathologie générale. Les questions sur les conditions et les exigences du travail sont des évaluations subjectives des agents sur une échelle de 1 réponse négative à 6 réponse positive. Les expositions proprement dites sont, en général, évaluées selon une échelle de fréquence de l exposition : de 1 jamais à 4 fréquemment, tout le temps. Analyse statistique Trois types de résultats seront présentés. Il s agira, dans un premier temps, des relations entre les différents facteurs du moment et la prévalence d une SD. Ce sont des analyses transversales relatives à chacune des deux années de l enquête, 1993 et Pour la première année, on rappellera seulement les principaux résultats déjà publiés qui ont permis de soupçonner l importance des facteurs professionnels, notamment ceux qui dérivent de l organisation du travail, du point de vue de leurs effets sur la SD. La régression logistique multifactorielle sur laquelle a reposé cette analyse méritait d être reprise afin de juger, cinq ans plus tard, de la stabilité des résultats. Dans les deux cas, la même méthodologie a été adoptée. On a d abord procédé à une sélection des facteurs parmi ceux d une même 51

7 Ghislaine Doniol-Shaw, Francis Derriennic, Dominique Huez famille facteurs socio-démographiques, facteurs du mode de vie, facteurs relatifs à la pénibilité physique du travail, facteurs relatifs aux horaires et contraintes de rythme, facteurs relatifs à la perception des conditions de travail par rapport à l organisation du travail à l aide de régressions logistiques partielles pas à pas ascendantes. Puis, les facteurs de chaque famille liés indépendamment les uns des autres à la SD de façon statistiquement significative ont été réunis dans une régression logistique finale afin d ajuster les facteurs professionnels sur les facteurs non professionnels. Cependant, même en cas de répétitivité des résultats, ceux-ci restent transversaux et insuffisants pour étayer fortement l hypothèse d un rôle causal des facteurs étudiés sur la SD. C est pourquoi le troisième type de résultats présentés, au cœur de cet article, concerne plus directement les mécanismes reliant le travail et la santé en examinant les liens entre les changements opérés sur les facteurs professionnels durant la période et la prévalence des risques dépressifs à l issue de cette période. Si l amélioration sur un facteur passage d une exposition à une non-exposition est liée à une diminution de la prévalence et, inversement, si une dégradation sur le même facteur est liée à une augmentation de la prévalence, ce facteur peut être considéré avec plus de force comme un facteur de risque. Enfin, dans un tel cas, l on doit s attendre à ce qu une non-exposition sur l ensemble de la période soit associée aux plus faibles prévalences en 1998, tandis qu une exposition durable sur la période devrait être associée aux plus fortes prévalences, sur la base du «modèle» de l usure au travail. L analyse a été conduite de la même façon que pour les analyses transversales, mais en s intéressant, par famille de facteurs, aux changements sur ces facteurs entre 1993 et 1998 plutôt qu à leur valeur à l une des deux dates. Ces changements constituent les variables indépendantes du modèle, la variable dépendante restant la prévalence de la SD en Pour chaque facteur, quatre modalités d évolution ont été déterminées : la dégradation quand la contrainte pesant sur le salarié devenait plus forte, l amélioration dans le cas contraire, la mauvaise stabilité ou la bonne stabilité quand la contrainte est restée présente ou absente en 1993 et Seuls les facteurs dont les changements étaient liés de façon statistiquement significative à la SD dans les tris croisés simples ont été inclus dans la régression. Lorsque moins de 5 % de sujets apparaissaient dans l une ou l autre des modalités, un regroupement a été effectué en deux modalités : dégradation et mauvaise stabilité d une part, amélioration et bonne stabilité d autre part. Les données ont été ajustées sur l âge, la situation maritale et la catégorie professionnelle en

8 Travailler, 2000, 5: L ensemble des analyses statistiques ont été réalisées à l aide du logiciel BMDP. Seuls les résultats des analyses finales sont donnés sous forme d odds ratios avec leur intervalle de confiance à 95 %. Résultats Résultats de l enquête transversale de 1993 : un poids spécifique de l organisation du travail et une forte proportion de salariés concernés par une symptomatologie dépressive Dans l ensemble, les premiers résultats de l enquête de appuyaient la thèse selon laquelle ce sont plus les conditions de travail facteurs d exposition et organisation du travail que les conditions et l organisation de l emploi statut professionnel et contrat d emploi qui sont associées à la SD. Les résultats observés montraient une proportion élevée de salariés en sous-traitance présentant une SD 18 % et surtout plus élevée que dans la population d agents EDF travaillant également dans le cadre de la maintenance nucléaire pour lesquels une enquête similaire indiquait un taux de 10,5 % (Telle et al., 1996). Les données de l enquête de 1993 (cf. tableau 1 en annexe) montrent qu il n y avait pas de relation avec le statut contractuel, ni avec le type de métier exercé. Les contraintes du travail et de son organisation, en termes de charge physique et de contraintes d environnement d une part y compris les contraintes liées à l exposition aux rayonnements ionisants et de contraintes horaires et de rythme de travail d autre part, étaient les déterminants principaux de la SD et non les conditions particulières d emploi ou la nature des tâches. L enquête de 1993 mettait également en évidence l importance de l intérêt du travail et des bonnes relations avec les collègues comme facteurs possiblement protecteurs. Enfin, l enquête montrait que les conditions de travail difficiles de la sous-traitance dépassent largement la sphère du travail. Tenant une grande partie des salariés éloignés de leur famille pendant de longues périodes, et donc, en quelque sorte, captant une partie du temps qu ils pourraient consacrer à leur famille, les conditions de travail et de vie des sous-traitants de la maintenance des centrales nucléaires ont un impact important sur la 2. Doniol-Shaw G., Huez D., Sandret N., 1995, Les intermittents du nucléaire, Toulouse, Octarès. 53

9 Ghislaine Doniol-Shaw, Francis Derriennic, Dominique Huez sphère familiale. Le mode de vie, qui s impose aux salariés et les empêche de disposer du temps qu ils estiment nécessaire pour leur famille, est une source de souffrance que les résultats de l enquête rendaient visibles dans l expression du niveau de satisfaction vis-à-vis des conditions de vie familiales et dans son impact sur la SD. Résultats de l enquête de 1998 : renforcement des contraintes d organisation du travail et influence grandissante des facteurs liés au support social au travail sur la symptomatologie dépressive Le traitement brut des données recueillies en 1998 sur la cohorte de salariés sous-traitants du nucléaire déjà interrogés en 1993 montre un ensemble d évolutions, tantôt positives, tantôt négatives. Globalement, la situation professionnelle des salariés revus s est plutôt améliorée. Le statut de leur emploi est plus stable, mais nous avons souligné qu ils étaient, en 1993, sur des contrats plus stables que les salariés non revus 86 % des salariés revus étaient en CDI contre seulement 76 % chez les non revus, et leur niveau de qualification s est accru. Il reste, néanmoins, que près de 10 % d entre eux ont connu une période de chômage au cours des cinq dernières années. Au niveau des conditions de travail, les résultats sont contrastés. Les contraintes horaires et la pénibilité physique du travail ont plutôt diminué, mais pas l exposition aux facteurs environnementaux classiques bruit, chaleur, toxiques. Les contraintes de rythme ont fortement augmenté, notamment pour les salariés déclarant avoir un rythme de travail imposé. On peut souligner ici une contradiction entre l augmentation d une telle contrainte et l expérience des salariés qui s est développée en cinq ans. On peut également lire, au moins partiellement, comme un écho à l évolution négative de cette contrainte l augmentation importante de la proportion des salariés jugeant leur rythme de travail peu supportable. Les moyens de travail se sont également dégradés, en particulier en ce qui concerne la qualité de la transmission des informations. Près de 30 % des salariés estiment ne pas avoir les moyens de faire un travail de qualité en 1998, contre moins de 20 % en Les relations de travail entre collègues, avec la hiérarchie, les agents ou l encadrement EDF pour ceux qui travaillent toujours dans le nucléaire se sont aussi sensiblement dégradées entre 1993 et Les salariés estimant ne pas avoir de reconnaissance de la part de leur hiérarchie sont devenus majoritaires en 1998, passant de 46 % d insatisfaits à 55 %. 54

10 Travailler, 2000, 5: L intention de changer de travail, rapidement ou à terme, a beaucoup augmenté entre 1993 et 1998 près de 9 points de plus pour atteindre près de la moitié des salariés et plus des deux tiers des salariés sous contrat précaire. Les risques du travail, le déroulement de carrière et les déplacements professionnels, avec leurs conséquences sur la vie personnelle, sont toujours les principaux facteurs d accroissement de l intention de changer de travail. Alors que l exposition des salariés à l irradiation a sensiblement diminué, son vécu n a pas notablement changé entre 1993 et 1998, l inquiétude quant au risque de contamination et d irradiation et au travail en zone contrôlée restant à un niveau élevé, légèrement supérieur à celui de Les conditions de vie associées au travail, notamment les déplacements professionnels, et les caractéristiques des métiers de la maintenance nucléaire se sont aussi plutôt améliorées. Les salariés rentrent plus souvent à leur domicile principal tous les soirs et en sont absents un peu moins longtemps au cours de l année. Le vécu familial n est cependant pas favorablement influencé par cette évolution apparemment positive. En ce qui concerne la santé, les paramètres observés montrent, à l exception des troubles respiratoires, une évolution négative. Celle-ci était attendue, du fait du vieillissement de la population passée de 34 à 39 ans d âge moyen, mais certaines évolutions semblent particulièrement importantes, comme celles des troubles rachidiens et des problèmes de santé mentale. La SD concerne ainsi, en 1998, 25 % des salariés contre 18 % en 1993, évolution statistiquement significative p < 0,001. Il est cependant important de préciser que les 25 % de salariés présentant une SD en 1998 ne recouvrent pas les 18 % de 1993 auxquels se seraient ajoutés 7 %. L évolution de cette dimension de la santé est, au contraire, importante. Parmi les salariés revus, près de la moitié de ceux qui présentaient une SD en 1993 n en présentent plus en 1998 ce qui correspond à 8 % de l échantillon et, inversement, 15 % des salariés revus n en présentaient pas en 1993 mais en ont en 1998 incidence. La majorité des facteurs explicatifs des troubles dépressifs en 1998 sont identiques à ceux de 1993 (cf. tableau 2 en annexe). Les contraintes de charge physique et les contraintes organisationnelles horaires et rythme de travail, la mauvaise entente avec les collègues et le vécu négatif de l exposition aux rayonnements ionisants sont, comme en 1993, des facteurs de risque pour la SD. Les facteurs relatifs à la vie personnelle disponibilité temporelle et vécu familial sont également liés aux troubles dépressifs en 1998 comme en

11 Ghislaine Doniol-Shaw, Francis Derriennic, Dominique Huez On observe cependant quelques changements dans les facteurs associés à la SD, en particulier l apparition de nouveaux facteurs de risque. Ainsi, le défaut de moyens de travail, qui s est accru entre 1993 et 1998, la faible reconnaissance du travail par la hiérarchie et la nouveauté de l activité exercée lors de la dernière intervention sont trois facteurs qui accroissent le risque de présenter une SD. Il est certain que la population revue après cinq ans a vu son niveau de qualification augmenter et que ce qui vient entraver la maîtrise du travail et la possibilité de réaliser des opérations de qualité en toute sûreté est susceptible de provoquer des effets délétères sur la santé des opérateurs. Il ne faut pas oublier, en effet, qu il s agit d opérations de maintenance en centrale nucléaire et que la sécurité des installations est en jeu dans la qualité des interventions des prestataires. Les résultats de 1998 recoupent ainsi des données, de plus en plus souvent rapportées dans la littérature, montrant les effets délétères d un défaut de support social au travail sur la santé mentale. Il est également possible de faire l hypothèse que l impact psychologique de l absence de reconnaissance de la part de la hiérarchie est d autant plus élevé que les salariés disposent d une expérience éprouvée, ce qui est le cas des salariés revus, puisqu en très grande majorité, ils travaillent toujours dans le cadre de la maintenance nucléaire. Liens entre l évolution des conditions de travail et des conditions de vie entre 1993 et 1998 et la symptomatologie dépressive en 1998 : des liens qui soutiennent un effet direct du travail Les résultats apparaissent dans le tableau suivant. Les évolutions de plusieurs facteurs objectifs et subjectifs, liés au travail et aux conditions de vie, sont associées à la SD évaluée en

12 Travailler, 2000, 5: Évolution des contraintes de travail et de vie % de salariés entre 1993 et OR 2 concer- (IC (référence et % de salariés concernés) 95 %) nés p 4 Horaires anormaux amélioration 20 % 1,0 (0,6 1,5) ns (bonne stabilité, 28 %) mauvaise stabilité 34 % 1,1 (0,7 1,5) ns dégradation 18 % 1,6 (1,0 2,3) * Horaires atypiques amélioration 16 % 0,8 (0,5 1,2) ns (bonne stabilité, 40 %) mauvaise stabilité 32 % 1,6 (1,1 2,3) * dégradation 12 % 1,1 (0,7 1,7) ns Rythme de travail mauvaise 23 % 2,0 (1,5 2,7) *** insupportable stabilité ou (bonne stabilité ou dégradation amélioration, 77 %) Qualité des moyens amélioration 10 % 1,3 (0,8 2,2) ns de travail mauvaise stabilité 09 % 1,7 (1,0 2,7) * (bonne stabilité, 61 %) dégradation 20 % 2,0 (1,4 2,8) *** Activité déjà effectuée mauvaise stabilité 15 % 1,9 (1,3 2,9) ** (bonne stabilité ou ou dégradation amélioration, 85 %) Entente avec l équipe mauvaise stabilité 13 % 2,4 (1,7 3,5) *** (bonne stabilité ou ou dégradation amélioration, 87 %) Reconnaissance des amélioration 15 % 0,6 (0,4 1,0) * supérieurs mauvaise stabilité 30 % 1,0 (0,7 1,4) ns (bonne stabilité, 31 %) dégradation 24 % 1,4 (1,0 2,0) * Absence annuelle du stable 37 % 1,2 (0,9 1,7) ns domicile principal plus longue 29 % 1,6 (1,1 2,2) * (plus courte, 34 %) 1. «Bonne stabilité» : situation de travail favorable aux deux dates ; «mauvaise stabilité» : situation de travail défavorable aux deux dates ; «amélioration» : passage d une situation défavorable à une situation favorable ; «dégradation» : passage inverse. 2. «OR» : odds ratio. 3. «IC» : intervalle de confiance de l odds ratio. 4. «*» : p < 0,05 ; «**» : p < 0,01 ; «***» : p < 0,001. En ce qui concerne les facteurs liés à l organisation du travail, le risque de SD des salariés en 1998 est plus élevé pour ceux qui ont subi des évolutions négatives de contraintes horaires et de vécu du rythme de tra- 57

13 Ghislaine Doniol-Shaw, Francis Derriennic, Dominique Huez vail. L apparition d horaires anormaux en 1998 ou la permanence d horaires atypiques en 1993 et 1998 multiplient le risque par 1,6. Un vécu constamment négatif du rythme de travail ou devenu négatif en 1998 double le risque de présenter une SD par rapport aux salariés constamment satisfaits de leur rythme de travail ou ayant vu leur situation s améliorer en Deux facteurs associés aux conditions d exécution du travail présentent une évolution statistiquement liée à la prévalence de la SD en 1998 : la qualité des moyens de travail et le degré de connaissance de l activité exécutée. La mauvaise qualité constante des moyens de travail et, plus encore, le fait de les avoir vus se dégrader sont les deux modalités qui aggravent le risque de SD OR = 1,7 et 2. Par ailleurs, la méconnaissance de l activité exécutée déclarée en 1993 et en 1998 ou sa connaissance en 1993 mais pas en 1998 accroissent la prévalence des troubles dépressifs OR = 1,9. La régression logistique fait également ressortir deux facteurs représentatifs du support social au travail : l entente avec l équipe et la reconnaissance des supérieurs. La permanence d une faible entente avec l équipe ou sa dégradation multiplient par 2,4 le risque de SD. Quant à la reconnaissance par les supérieurs, la dégradation de la situation augmente le risque de troubles dépressifs alors que son amélioration le diminue OR = 1,4 et 0,6. C est le seul facteur pour lequel il apparaît un résultat significatif et protecteur pour la modalité amélioration. On note, enfin, un facteur associé aux conditions de vie, la durée d absence du domicile principal pendant l année, dont la dégradation une absence plus longue en 1998 qu en 1993 multiplie par 1,6 le risque de présenter une SD. Discussion Les résultats de notre étude font apparaître des liens entre l évolution d une dizaine de facteurs professionnels et la SD, avec un schéma d ensemble très cohérent. En prenant comme référence une situation de travail a priori constamment favorable pour le salarié horaires normaux, bonne entente avec l équipe, reconnaissance des supérieurs, appréciation positive des rythmes de travail, etc., il est remarquable de constater que, généralement, la dégradation depuis cinq ans de la situation apparaît comme un facteur de 58

14 Travailler, 2000, 5: risque, de même que la permanence d une situation défavorable. L amélioration de la situation n apparaît comme facteur de diminution du risque que dans le cas de la reconnaissance par les supérieurs. Nous observons, par ailleurs, à l exception des horaires atypiques, que, pour tous les facteurs qui ont pu être analysés en quatre modalités horaires anormaux, qualité des moyens de travail et reconnaissance des supérieurs, la prévalence de la SD est plus importante pour les sujets exposés récemment que pour les sujets constamment exposés. Toutefois, il convient d examiner rapidement les limites de ces résultats. L échantillon observé représente des salariés dans un secteur particulier de la sous-traitance : celui de la maintenance du parc nucléaire français. Certes, les facteurs en cause ne sont pas spécifiques de ce secteur, puisqu il s agit de facteurs élémentaires sur lesquels il y a lieu de s interroger dans toute situation de travail. Mais les contraintes relativement fortes, compte tenu des normes de sécurité dans la maintenance des installations nucléaires, leur confèrent peut-être un poids qu ils n auraient pas ailleurs. Le rôle des «perdus de vue» dans le suivi longitudinal est une autre limite. Cependant, ce sont principalement les salariés au statut précaire qui n ont pas été revus, de sorte que les relations observées auraient vraisemblablement été plus fortes si nous avions eu une bonne participation de ces salariés. Nos résultats sont également étroitement délimités par la nature même des évaluations des paramètres utilisés. Pour ce qui concerne la SD, il s agit d un indicateur internationalement validé. Par contre, les paramètres professionnels relèvent d une auto-évaluation qui peut biaiser les classements exposés/non-exposés, les sujets présentant des symptômes dépressifs pouvant avoir une plus grande tendance à décrire négativement leurs conditions de travail. Sans l exclure, on a quand même remarqué, dans des analyses particulières non présentées ici, que, pour quelques-uns de ces facteurs, en particulier les horaires atypiques et la mauvaise entente avec l équipe, les expositions de 1993 étaient prédictives d une SD en Dans ce cas, au moins pour ces facteurs, la disjonction des deux dates d évaluation entre les facteurs professionnels et la santé permet de penser que les associations trouvées ne résultent pas uniquement de caractéristiques individuelles de personnalité ou de santé à travers une SD puisqu il est peu vraisemblable que les salariés aient répondu en 1998 sur les questions de santé en fonction de leurs réponses sur leur travail cinq ans auparavant. 59

15 Ghislaine Doniol-Shaw, Francis Derriennic, Dominique Huez L interprétation des évolutions dans le travail et de leur rôle sur la SD dépend du moment de la survenue des changements. Selon que ceux-ci sont proches de 1993 ou de 1998, on peut pencher soit vers des hypothèses d effets de circonstance, atténués ou non par des mécanismes partiellement protecteurs pour les sujets exposés, soit vers des hypothèses d effets durables consécutifs à ces changements sur la SD. Nous ne pouvons pas trancher cette question, puisque la date des changements n a pas été enregistrée, même s il n y a aucune raison d imaginer qu ils se soient concentrés à un moment donné. L analyse pronostique évoquée plus haut plaide pour l importance des effets lors de la survenue récente de modifications délétères des situations de travail durant les cinq ans d observation, tout en retenant l hypothèse d effets durables échappant à d éventuels mécanismes «protecteurs» en cas de maintien des situations de travail défavorables. Mais seules des études plus précises pourraient le confirmer, voire repérer, en cas de persistance de situations défavorables notamment du point de vue des facteurs psychosociaux du travail, d autres effets en lien avec l atténuation de la prévalence de la SD, comme des atteintes organiques ou des modifications substantielles du rapport subjectif au travail. D où l intérêt des suivis épidémiologiques réguliers des contraintes et du rapport subjectif au travail et de la santé, à des intervalles pas trop espacés. En définitive, malgré leurs limites, il n y a pas lieu de penser que nos résultats puissent s expliquer par des biais majeurs. Comment comprendre les résultats observés Parmi les facteurs qui ressortent, aucun n est en relation avec l évolution des contraintes physiques ou environnementales, y compris celles associées à l exposition aux rayonnements ionisants. Le poids de l organisation du travail en sous-traitance, avec son cortège de sujétions professionnelles et personnelles, semble donc tout à fait déterminant vis-à-vis de la santé mentale et il est remarquable d observer que la majorité des facteurs peuvent être interprétés, au moins partiellement, du point de vue du concept des «marges de manœuvre». L absence de connaissance de l activité, les horaires «décalés», anormaux ou atypiques, le rythme de travail jugé insupportable, comme les moyens de travail déficients, sont tous, à des degrés divers, du côté de la diminution des marges de manœuvre et, ici, clairement en lien avec les symptômes dépressifs. Parmi les contraintes de l organisation du travail, celles relatives aux horaires ont une importance majeure. Selon le type de contrainte, nous 60

16 Travailler, 2000, 5: avons vu que les modalités significatives étaient différentes. Ainsi, pour les horaires anormaux c est-à-dire illégaux et correspondant, le plus souvent, à des dépassements de durée hebdomadaire ou à l absence de deux journées de repos consécutives dans la semaine, c est l apparition de la contrainte qui accroît le risque de présenter des symptômes dépressifs, la prévalence étant donc plus faible et même très proche de celle associée à la situation de référence constamment favorable pour les salariés ayant déclaré deux fois une situation défavorable. Ce résultat, que l on retrouve avec les facteurs relatifs aux moyens de travail et à la reconnaissance des supérieurs, est contraire au modèle de l usure au travail où c est le cumul des contraintes qui explique une prévalence plus importante des effets des situations constamment défavorables par rapport à une dégradation plus récente d une situation de travail 3. Pour les «horaires atypiques», c est-à-dire incluant le travail effectué partiellement la nuit et, plus généralement, des horaires très désorganisés, contrairement aux autres facteurs, c est la permanence de l exposition qui a un effet plus important qu une exposition récente. Dans ce cas, on peut s interroger sur la prééminence du modèle de l usure au travail du fait des rythmes circadiens fortement contraints qui ancrent les expositions à des mécanismes biologiques plus lourds. Peu d études associent les effets des horaires de travail à la symptomatologie dépressive. Goodrich et Weaver (1998) n ont pas trouvé de signes dépressifs plus importants dans une population de salariés travaillant en équipe que dans la population travaillant en horaires normaux. Chevalier et al. (1996) n ont pas trouvé non plus de différence entre les sujets dépressifs et les témoins du point de vue de l exposition au travail de nuit la tendance, non statistiquement significative, étant même plutôt une moindre exposition au travail de nuit chez les salariés dépressifs. Brugère et al. (1996) montrent que les réactions émotionnelles sont plus élevées chez les salariés ayant travaillé de nuit de façon fixe ou par périodes avec ou sans horaires alternants dans le passé et, dans une moindre mesure, chez ceux travaillant de nuit par périodes avec ou sans horaires alternants au moment de l enquête. Ces études portent cependant surtout sur des populations travaillant en horaires décalés ou de nuit, mais de façon 3. Dans cette même enquête, les résultats concernant les troubles rachidiens non encore publiés suivent, quant à eux, ce modèle de l usure au travail, les effets négatifs les plus importants étant associés à la permanence d une situation défavorable, y compris pour les facteurs psychosociaux, dont le facteur associé à la reconnaissance des supérieurs, commun aux deux régressions logistiques, celle sur les troubles rachidiens et celle sur les symptômes dépressifs. 61

17 Ghislaine Doniol-Shaw, Francis Derriennic, Dominique Huez régulière, et non soumises en général à la contrainte des déplacements qui touche, elle, plus de la moitié des salariés de la sous-traitance nucléaire. Cette contrainte associe alors aux problèmes horaires des problèmes d isolement affectif et social susceptibles de renforcer la SD. Toujours est-il que la prévalence des troubles dépressifs paraît plus étroitement liée aux dégradations expositions récentes qu à la persistance des expositions sur cinq ans. Cela évoque l existence de «mécanismes» protecteurs tels que ceux que la psychodynamique du travail a repérés et qu elle nomme «procédures défensives». La mise en œuvre de telles procédures contre la souffrance, individuelles ou collectives, modifie la perception même des situations délétères. Cette hypothèse pourrait expliquer ici, pour des situations de travail dégradées, la moindre prévalence, au fil du temps, de la dépression au travail que son incidence élevée lors de l apparition de l exposition pouvait faire craindre. Mais cette atténuation partielle ne préjuge pas, si les expositions perdurent, d autres effets négatifs éventuels que ces procédures défensives provoqueraient, par ricochet, sur la santé des sujets ou dans leur rapport au travail. Cette hypothèse est renforcée par la disparition, dans les régressions «longitudinales», d un facteur de la situation de travail directement en rapport avec la peur et apparaissant dans les régressions logistiques «transversales» sur la SD aussi bien en 1993 qu en 1998 : «l inquiétude lors du travail en zone spécifique exposant aux rayonnements ionisants». On peut lire les résultats liés à l évolution de l exposition aux horaires anormaux selon ces hypothèses. Le fait que ce soit la dégradation de la situation qui accroît le risque de SD laisse supposer que l atteinte à la santé psychique, sous une forme dépressive, apparaît rapidement. Cela peut s expliquer par le fait que, dans la plupart des cas, ces horaires «anormaux» sont liés à des aléas que l on demande aux salariés de gérer en temps réel. L organisation de leur vie personnelle en est alors perturbée et parfois lourdement : retour tardif au domicile pour ceux qui doivent allonger leur journée de travail pour terminer leurs interventions ou, plus souvent, week-end amputé par du travail le samedi, voire le dimanche, ce qui limite les moments disponibles pour soi ou sa famille et, dans certains cas, empêche même de rentrer à son domicile compte tenu de l éloignement géographique. Les effets psychologiques de cette situation peuvent être rapides, car les sujets sont «empêchés» d agir dans le sens qu ils avaient prévu, sont «contrariés» dans leur intention ou leur projet, ce qui est très coûteux mentalement. Mais il est aussi vrai que de tels effets peuvent disparaître 62

18 Travailler, 2000, 5: dès lors que la contrainte n est pas reproduite. Inversement, on peut penser que les salariés pour qui cette situation est courante ceux pour qui elle apparaît constamment défavorable auraient en quelque sorte «euphémisé» la contrainte comme «norme inéluctable» du travail. On serait bien ici dans la logique des procédures défensives évoquée précédemment, cette modification du rapport au réel du travail ayant pour effet de modifier le vécu douloureux de la contrainte. Sur le plan des contraintes temporelles, nos résultats font également apparaître un lien statistique entre l évolution négative ou la mauvaise stabilité de la perception du rythme de travail et la santé psychique 4. Les salariés ayant déclaré ne pas supporter leur rythme de travail en 1993 et 1998 et, surtout, ceux ne le supportant plus en 1998 alors qu ils l estimaient supportable en 1993 ont ainsi deux fois plus de risques de présenter des symptômes dépressifs OR = 2. On est ici en présence d un facteur représentatif de la pression supportée par les salariés dans le travail job demand selon la typologie de Karasek, pression dont les données de l enquête montrent qu elle s est accentuée «objectivement» entre 1993 et 1998 sur deux aspects : la surcharge de travail, qui touche 24 % des salariés en 1998 contre 18 % en 1993 p < 0,001, et le fait de voir son rythme de travail imposé, comme c est le cas pour 36 % de salariés concernés en 1998 contre 31 % en 1993 p < 0,05. Néanmoins, il est important de noter que le lien avec la symptomatologie dépressive apparaît au niveau de l évolution du vécu de la contrainte de rythme et non de la contrainte elle-même. Dans une enquête similaire, portant sur les agents EDF des centrales nucléaires, on retrouve ce facteur subjectif comme facteur d accroissement significatif des risques de souffrir d anxiété et de dépressivité, l exposition aux contraintes de rythme elles-mêmes n étant pas significative (Telle et al., 1996). Ces résultats rejoignent ceux d autres enquêtes montrant que plus que les contraintes déclarées, c est la façon dont les salariés les vivent qui doit être prise en compte pour évaluer les effets sur leur santé psychique, un vécu subjectif positif atténuant généralement les effets sur la santé (Bardot et al., 1996). La présence de deux facteurs relatifs aux conditions d exécution du travail, les moyens de travail et le degré de connaissance de l activité, peut être interprétée en termes d autonomie et de marges de manœuvre. Il faut 4. Compte tenu du faible pourcentage 5 % de salariés ayant déclaré leur rythme insupportable en 1993 et 1998 mauvaise stabilité, un regroupement en deux modalités a été effectué : dégradation 18 % et mauvaise stabilité 5 % d une part et amélioration 8 % et bonne stabilité 69 % d autre part. 63

19 Ghislaine Doniol-Shaw, Francis Derriennic, Dominique Huez noter que ces deux facteurs n étaient pas statistiquement liés aux symptômes dépressifs en 1993 alors qu ils le sont en Dans la présentation des résultats de l analyse transversale des données de 1998, nous avons proposé une interprétation en termes d expérience et de besoin de maîtrise de l activité avec lesquels une évolution négative de ces deux facteurs est en contradiction. Il nous semble ainsi cohérent d observer que le manque constant de moyens de travail et, plus encore, leur dégradation entre 1993 et 1998 soient une source de souffrance psychique pour les salariés, de même que le fait d être confronté à une activité nouvelle, dans un environnement où les exigences de sécurité et de sûreté sont cruciales. Il apparaît tout à fait clairement que, pour cette population qui apprécie massivement son travail 5 et qui sait les responsabilités que cela représente, ce sont bien les conditions de sa réalisation qui, selon qu elles donnent ou non la maîtrise nécessaire pour garantir la qualité du travail, sont déterminantes pour le bien-être psychique. Des résultats similaires ont été observés dans l analyse des données de l enquête longitudinale ESTEV portant sur l évolution du sentiment de lassitude entre les deux années d enquête 1990 et 1995 en relation avec les changements intervenus dans le travail entre ces deux dates. Dans la perception du travail, ce sont les changements dans le fait d avoir les moyens de faire un travail de qualité qui influencent le plus fortement la lassitude, un changement négatif augmentant l incidence et diminuant la disparition (Bertin et al., 1999). L un des résultats les plus importants concerne le poids des relations dans le travail ou, plus généralement, de ce que l on appelle le support social au travail sur la santé psychique. Des relations de travail constamment mauvaises avec les collègues ou, plus souvent, qui se sont dégradées entre 1993 et et l apparition d un sentiment de manque de reconnaissance de la part de la hiérarchie dégradation accroissent le risque de présenter des symptômes dépressifs en Inversement, le fait d estimer en 1998 que son travail est reconnu par la hiérarchie alors qu il ne l était pas en 1993 amélioration est un facteur de diminution du risque de dépressivité. Plusieurs enquêtes épidémiologiques ont fait ressortir les liens entre la qualité des relations avec les collègues et avec la hiérarchie et la SD, généralement 5. Le niveau de satisfaction vis-à-vis du travail a un peu diminué entre 1993 et 1998, mais il reste encore très élevé : 82 % de salariés trouvent leur travail intéressant en 1998 contre 88 % en En raison du très faible pourcentage 2 % de salariés ayant déclaré une mauvaise entente avec leurs collègues en 1993 et 1998 mauvaise stabilité, un regroupement en deux modalités a été effectué : dégradation 11 % et mauvaise stabilité 2 % d une part et amélioration 6 % et bonne stabilité 81 % d autre part. 64

20 Travailler, 2000, 5: en association avec un manque de satisfaction vis-à-vis du travail (Cooper et Sutherland, 1987 ; Kawakami et al., 1990). Cependant, ces enquêtes sont toutes transversales ou, comme dans le cas de l enquête GAZEL, s inscrivent dans un intervalle d un an seulement entre les deux enquêtes (Niedhammer et al., 1998). La résonance de ces résultats avec les connaissances ouvertes par la psychodynamique du travail nous paraît importante à souligner (Dejours, 1993). La notion de reconnaissance, qui porte sur le travail accompli, a en effet acquis en psychodynamique du travail «le statut d un concept crucial autour duquel s articulent les autres concepts d identité, de souffrance, d accomplissement de soi» (Guiho-Bailly, 1998). Dans la dynamique de la reconnaissance de la contribution des sujets au travail, la reconnaissance par les supérieurs évoque le «jugement d utilité» de la psychodynamique du travail, tandis que l entente avec l équipe renvoie aux conditions nécessaires à l énonciation du «jugement de beauté» porté par les pairs. Il est remarquable de constater que, dans notre enquête, la moitié des agents ont un vécu négatif de la reconnaissance de leur contribution par leurs supérieurs, alors que 13 % jugent dégradée l entente avec l équipe, condition nécessaire à la survie des collectifs de travail. Il est tout aussi remarquable de noter que la prévalence de la SD en lien avec les effets délétères sur cinq ans d un déficit de reconnaissance par les supérieurs OR = 1 à 1,4 est notablement plus basse que le lien entre la mésentente avec l équipe de travail et les symptômes dépressifs OR = 2,4. Cela interroge sur l aspect central des collectifs de travail dans la dynamique de construction de la santé en termes d identité au travail. L effet positif de l amélioration des relations hiérarchiques et l effet négatif de leur détérioration est également un résultat à souligner en même temps que «l absence» d effet d une situation constamment défavorable. On est ici typiquement dans la dynamique de la reconnaissance de la contribution dans le travail. Si l amélioration de cette reconnaissance par la hiérarchie semble diminuer la prévalence des symptômes dépressifs du salarié et la dégradation de la situation de travail une augmentation de la prévalence, par contre, la persistance du déficit de reconnaissance dans le temps ne fait pas apparaître de différence de prévalence des symptômes dépressifs par rapport à la population non concernée, c est-à-dire estimant disposer d un bon niveau de reconnaissance. À l hypothèse de la disparition de l excès de symptômes dépressifs du fait de l habitude ou de la maîtrise de la situation du fait de la «naturalisation» du déficit de reconnaissance par l encadrement, nous préférons 65

21 Ghislaine Doniol-Shaw, Francis Derriennic, Dominique Huez prendre en compte l hypothèse, apportée par la psychodynamique du travail, des procédures défensives contre la souffrance. Si celles-ci atténuent la prévalence de la SD en modifiant le rapport subjectif au travail, par contre, en ne transformant pas les situations délétères, elles laissent ouverte l hypothèse de la construction somatique d effets morbides. Celle-ci devrait être instruite. Nos résultats soulignent également l importance de l articulation entre la sphère du travail et la vie affective et amoureuse. Il ressort en effet que l évolution négative de la contrainte d éloignement du domicile principal correspondant à une augmentation de la durée de déplacement entre 1993 et 1998 est un facteur d accroissement du risque de SD OR = 1,6 7. Ce sont les conditions de vie sociales et familiales qui sont directement concernées par l évolution de cette contrainte et nous retrouvons ici des résultats équivalents à ceux obtenus dans le cadre d une enquête portant sur une population soumise à des contraintes similaires, quoique plus accentuées : les travailleurs offshore (Cooper et Sutherland, 1987). Si les résultats sont spécifiques d une catégorie particulière de salariés, notre étude indique aussi que les facteurs mis en cause ne sont pas exclusifs de ce secteur de la maintenance nucléaire. Les contraintes de déplacement qui s imposent aux salariés sous-traitants et qui pèsent sur leur santé mentale sont ainsi à mettre en relation avec le développement de la sous-traitance dans de multiples secteurs, avec des règles de concurrence qui contraignent un nombre de plus en plus important de salariés à se déplacer appels d offres remportés par leur entreprise, politique du moinsdisant. Dans le secteur du bâtiment en particulier, de plus en plus de salariés d entreprises de second œuvre, exerçant des métiers classiques menuisiers, électriciens, plombiers, etc., se déplacent à plusieurs centaines de kilomètres de chez eux pour un chantier de plusieurs mois et ne rentrent chez eux qu en fin de semaine, voire moins. Le plus souvent seuls pour assurer ce chantier, ils vivent dans des conditions d isolement importantes, étant éloignés de leur famille et le plus souvent sans amis ni collègues. Ces situations conduisent les salariés à faire de très longues 7. Dans les régressions logistiques transversales explorant les troubles dépressifs en 1993 et en 1998 (cf. tableaux 1 et 2 en annexe), l insatisfaction de leur vie privée exprimée par les sujets a un effet profondément délétère sur les troubles dépressifs OR respectivement de 3,1 et 4,5. Ce facteur n a pas été introduit dans les analyses longitudinales en raison d un trop grand nombre de données manquantes. Cependant, ces résultats transversaux soulignent l impact du vécu familial sur la santé mentale et, en relation avec ces données, l importance des facteurs du travail susceptibles de favoriser ou détériorer les conditions de cette vie familiale et affective et d agir en retour sur la santé. 66

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