Fenêtre sur Les politiques culturelles. Entretien avec Albert Jacquard

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3 25Dossier L internat scolaire SOMMAIRE 30 jours 4 Débat/Opinion 6 Actualité 8 Peillon reçoit le SNES Vers une nouvelle loi d orientation FGR-FP Retraités : ne pas rater l occasion Réforme des retraites Salaires Calendrier scolaire Pourvoir tous les postes, recruter davantage Non-titulaires Décentralisation des CO-Psy Rétablissement de l histoire-géographie en Terminale S Éco/social 22 Interview avec Michel Angot (SNUCLIAS-FSU) Zone euro : épicentre de la crise Conférence sociale : le changement? Maternité : congés à la carte? Dossier 25 L internat scolaire Droits et libertés 32 Dossier immigration : où en sommes-nous? Entretien avec Albert Jacquard Fenêtre sur Les politiques culturelles Métier 34 GRETA Évaluation des personnels Contrôle continu au bac Diplôme national du brevet International 36 Espagne RIO+20 : les syndicats au rendez-vous Catégories 38 Agrégés : une voie étroite Assistants de Sécurité et de Prévention : fausse solution Mouvement Intra 2012 : premier bilan de l action résolue du SNES Fenêtre sur 40 Les politiques culturelles Résultats élections 42 Culture 46 Livres/Revues Cinéma/Arts plastiques/spectacles Multimédia Entretien 52 Albert Jacquard Cahier spécial festivals 55 L Université Syndicaliste, hebdomadaire du Syndicat national des enseignements de second degré (SNES, 46, avenue d Ivry, Paris Cedex 13. Tél. standard : ). Directeur de la publication : Roland Hubert (roland.hubert@snes.edu). Rédacteurs en chef : Carole Condat, Nicolas Morvan. Secrétaire de direction : Bénédicte Derieux. Collaborateurs permanents : Nicolas Béniès, Matthieu Niango, Thierry Pétrault, Véronique Ponvert. Régie publicitaire : Com d habitude publicité, 25, rue Fernand-Delmas, 19100Brive. ClotildePoitevin, tél. : Fax : Compogravure : C.A.G., Paris. Imprimerie : SEGO, Taverny (95). C.P. N 0113 S I.S.S.N. N Dépôt légal à parution. Conception : Voltaire & Associés, 15, rue de la Banque, Paris. Photo de couverture : Philippe Bonnarme. Prix du numéro : 1,30. Abonnement : 1) Personnels de l Éducation nationale : France 30 ; étranger et DOM- TOM : 44. 2) Autres, France : 42 ; étranger : 56. Publicité : MAIF (p. 2), GMF (p. 5), MAE (p. 19), CASIO (p. 33), ARVEL (p. 54), CASDEN (p. 63), Monnaie de Paris (p. 64). Joint à ce numéro : 24 p. Retraités. Édito Attente vigilante... Sept tables rondes pour décider des réformes : ainsi titraient plusieurs organes de presse récemment. Très attendue, la conférence sociale devrait non pas déboucher sur des mesures mais poser des problématiques et donner des orientations sur la politique sociale. Au regard de la situation de l emploi, des salaires, les attentes sont fortes ; l inquiétude est grande devant la multiplication des plans sociaux, la faiblesse des rémunérations est de plus en plus flagrante. La conférence sociale aura donc à répondre à ces préoccupations majeures des Français. À une nouvelle cure d austérité, il lui faudra privilégier l augmentation des recettes par une réforme en profondeur de la fiscalité. Or, le matraquage sur la crise organisé par les libéraux, les protestations du Medef vont peser dans les choix du gouvernement. D ores et déjà, l annonce par Jean- Marc Ayrault du gel des dépenses de l État pour 2012 et la faiblesse de la hausse du Smic laissent présager des difficultés. La FSU et ses syndicats, avec les autres organisations, aura donc une partie à jouer dans la période. En attendant une rentrée revendicative, le SNES vous souhaite de bonnes vacances. Frédérique Rolet cosecrétaire générale

4 11 juin 13 juin 14 juin À droite toute. L UMP unanime pour s opposer au «front républicain». «T as pas 100 balles!» La rémunération des patrons du public plafonnée à euros. Impunité. Amnesty évoque des crimes contre l humanité en Syrie. 30 JOURS Aung San Suu Kyi reçoit enfin son prix Nobel n résidence surveillée mais autorisée par la junte militaire à se Erendre à Oslo pour le recevoir, elle avait préféré rester en Birmanie par crainte de ne plus pouvoir y revenir. Plus de vingt ans après, l opposante birmane a reçu en main propre, le 16 juin dernier, en Norvège, le prix Nobel de la Paix attribué en La «Dame», comme on la surnommait en Birmanie lorsque son nom était proscrit, a profité de cette occasion pour demander la libération des prisonniers politiques dans son pays et s est dite prête à jouer «tout rôle» en vue de la réconciliation nationale conduisant du régime militaire à la démocratie. Celle qui a été privée de liberté pendant plus de quinze ans a exprimé ses craintes que «parce que les détenus les plus connus ont été libérés, les autres, les inconnus, seront oubliés». Elle a ainsi rappelé qu «un prisonnier d opinion est un de trop [...]. S il vous plaît, souvenez-vous d eux et faites tout ce qui est en votre pouvoir pour parvenir au plus tôt à leur libération inconditionnelle». 16 mai 27 mai 31 mai 4 juin 5 juin 6 juin 10 juin À part. Le gouvernement Ayrault à parité égale : 17 hommes, 17 femmes. Un peu d... Amour de Michael Haneke, Palme d or à Cannes. Rien d étrange. La circulaire sur les étudiants étrangers est abrogée. 1 er avril en juin. Éric Raoult propose la candidature de Sarkozy au Nobel de la Paix. Fin de chronique. Ray Bradbury, l auteur de Farenheit 451 et des Chroniques martiennes est parti. Sale temps. L ONU tire la sonnette d alarme sur l environnement avant Rio. Cher le buffet à volonté. Le déjeuner avec Warren Buffett vendu 3,46 millions de dollars. Daniel Sannum Lauten/AFP 15 juin 16 juin 17 juin 18 juin 19 juin 22 juin 24 juin Minute je parle! Morano piégée par un humoriste parle du talent de Marine Le Pen. Paix... rsévérence. Plus de vingt ans après, Aung San Suu Kyi reçoit son prix Nobel. La vie en rose. Nette victoire de la gauche aux législatives. Niké. Un accord de gouvernement possible en Grèce après les nouvelles élections. Tapis rouge. Londres veut dérouler le tapis rouge aux sociétés françaises pour échapper à l impôt. Remake de la guerre de «cens» ans. La Grèce quitte l euro. L Allemagne sort la Grèce de «l euro 2012» en l éliminant... 4 buts à 2. La France l imite. Pas en avant? L islamiste Mohamed Morsi nouveau président égyptien. BILLET D HUMEUR Sale air Un proviseur, très irrité d entendre les enseignants du second degré se plaindre de leur salaire, a envoyé à la rédaction de France Inter un fichier Excel récapitulant les rémunérations de ses professeurs D. Seux, rédacteur en chef des Échos et chroniqueur sur Inter, a décidé de faire sa chronique du jour sur ce thème, extrapolant à partir du cas d un agrégé en fin de carrière enseignant en classe préparatoire. Sans aucune analyse journalistique. Jetant en pâture des chiffres qui ne sont jamais mis en perspective. On s interroge sur la méthode et les motivations d un chef d établissement qui fabrique des fichiers sur les salaires de ses personnels pour ensuite les transmettre, courageusement et anonymement, à une rédaction. On peut suggérer à ce proviseur, pour avoir une vision plus nuancée des rémunérations des collègues du second degré, de demander sa mutation dans un collège de l Éducation prioritaire de l Île-de-France. Nul doute que les chiffres des tableaux Excel qu il ne manquera pas de fabriquer et d envoyer à la presse seront différents. Mais D. Seux n en fera sans doute pas une chronique Nicolas Morvan 4 - US MAGAZINE - Supplément au no 721 du 2 juin 2012

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6 DÉBAT/OPINION PROPOSITION POLÉMIQUE DU PROGRAMME DE FRANÇOIS HOLLANDE, la question du droit de vote des étrangers n est pourtant pas nouvelle en France. Le programme socialiste de 1981 annonçait déjà pour les «travailleurs immigrés» le «Droit de vote aux élections municipales après cinq ans de présence sur le territoire français». Adoptée le 3 mai 2000 par l Assemblée nationale, votée par le Sénat en décembre 2011, cette mesure implique cependant une réforme Le vote des immigrés Le droit de vote des étrangers ne mettrait pas la France en danger D abord, un bref regard comparatif sur les réponses apportées à cette question dans les autres pays, de l Union européenne et d ailleurs, montre qu il ne s agit pas d une incongruité. Ainsi, parmi les 27, si la situation est contrastée, il n empêche que les tenants du «non» absolu, comme la France, sont nettement minoritaires, puisqu ils ne sont que 11 (outre la France, l Allemagne, l Autriche, la Bulgarie, Chypre, la Grèce, l Italie, la Lettonie, Malte, la Pologne et la Roumanie). À l opposé, l Irlande a accordé, dès 1963, le droit de vote aux élections municipales à tous les étrangers vivant sur son territoire, sans condition, notamment, de durée de résidence. Et, même, depuis 1985, les citoyens britanniques peuvent y voter aux élections législatives. Entre ces deux solutions extrêmes, il existe des régimes variés. Ainsi, l Espagne et le Portugal réservent le droit de vote, aux seules élections municipales, aux ressortissants de certains pays pour l essentiel, leurs anciennes colonies sous condition de réciprocité. Quant au Royaume-Uni, il permet aux «citoyens» du Commonwealth (54 pays) de participer à tous les scrutins, locaux et nationaux. Le dernier groupe, le plus nombreux, est constitué par les 12 États de l Union qui posent deux conditions : d une part, une condition de durée de résidence, variant entre deux et cinq ans ; d autre part, le droit de vote est limité aux scrutins locaux municipaux et, parfois, provinciaux. On peut même relever que, hors Union européenne, certains pays ouvrent toutes les élections à tous les étrangers résidents depuis un certain temps : cinq ans au Chili, par exemple. [...] Ensuite, il existe un précédent dans l histoire constitutionnelle et politique française : la Constitution «montagnarde» de 1793 contenait ce bel article 4 : «Tout homme né et domicilié en France, âgé de vingt et un ans accomplis ; tout étranger âgé de vingt et un ans accomplis, qui, domicilié en France depuis une année, y vit de son travail, ou acquiert une propriété, ou épouse une Française, ou adopte un enfant, ou nourrit un vieillard ; tout étranger enfin, qui sera jugé par le Corps législatif avoir bien mérité de l humanité, est admis à l exercice des Droits de citoyen français.» Les éléments d intégration et l utilité sociale comptaient alors davantage que le lieu de naissance ou celui des parents. En troisième lieu, on peut difficilement soutenir que les États, européens ou extra-européens, qui ont accordé le droit de vote aux étrangers, aux scrutins locaux ou nationaux, avec ou sans condition de «stage» ou de réciprocité, aient perdu leur identité, aient vu remis en cause leurs principes fondamentaux, soient devenus des juxtapositions de communautés repliées les unes sur les autres. Rien n indique que les étrangers votent différemment des nationaux, qu il existe un 6 - US MAGAZINE - Supplément au n o 721 du 2 juin 2012 DR Le droit de vote sanctionne une intégration à la société du pays d accueil François Julien-Laferrière Professeur émérite de droit public, militant et essayiste. Il est l auteur, entre autres, du Droit des étrangers (PUF, 2000) vote communautaire : il n y a pas de vote pakistanais ou indien au Royaume-Uni, ni de vote «latino» en Espagne ou au Portugal. Alors, pourquoi y aurait-il un vote algérien ou, moins probable encore, un vote musulman en France? Et, si un tel vote devait exister, ce serait déjà fait puisque de nombreux citoyens français sont d origine algérienne, voire Français et Algériens (doubles nationaux taxés parfois d illoyalisme), sont de confession musulmane, mais aussi bouddhiste ou zoroastrienne... Le droit de vote sanctionne une intégration à la société du pays d accueil. Il ne peut donc que la favoriser et contribuer à la cohésion sociale. En quatrième lieu, on entend souvent dire que, si les étrangers veulent voter, ils n ont qu à devenir français. C est un faux argument. D une part, parce que les conditions d acquisition de la nationalité française sont telles notamment au regard de l exigence d un certain niveau de ressources et d un bon état de santé, entre autres (eh oui, pour devenir Français, mieux vaut être riche et en bonne santé que pauvre et malade...) qu un nombre non négligeable d étrangers bien enracinés en France ne les remplissent pas et ne seraient, donc, ni naturalisés ni, partant, électeurs, ce qui rétablirait une forme de suffrage censitaire. D autre part, certains pays n admettent pas la double nationalité et retirent donc leur nationalité à leurs citoyens qui en acquièrent une autre. On comprend, dans ces conditions, que ces étrangers-là ne veuillent pas renoncer à leur nationalité pour devenir Français. Et l on imagine mal une législation qui leur ouvrirait, à eux seuls, le droit de vote, en écartant les étrangers qui pourraient devenir Français sans cesser d avoir leur nationalité première. [...] Voici en quels termes on peut poser la question du droit de vote des étrangers en France [...] Comme beaucoup de problèmes fondamentaux pour les cinq ans à venir, ce débat n a pas été traité comme il l aurait mérité. Article initialement paru dans Le Monde (version numérique) du 4/05/2012

7 constitutionnelle, soit par le Congrès, soit par référendum. À quels préjugés se heurte-t-elle? Quelle difficulté réelle pose-t-elle? C est à ces deux questions que, respectivement, François Julien-Laferrière, professeur de droit public émérite à l université de Paris-Sud, et Caroline Fourest, journaliste, s efforcent ici de répondre. aux élections locales Séparer citoyenneté et nationalité? Ainsi 61 % des Français se disent favorables au droit de vote des étrangers aux élections locales. C est une nouvelle plutôt réjouissante dans un climat où l instrumentalisation de ces questions atteint parfois son paroxysme. On se prend à rêver des débats sereins et constructifs sur l immigration et la nationalité, où les arguments remplaceraient les réflexes pavloviens. Dans cette France rêvée, on pourrait se demander s il est judicieux de déconnecter le droit de vote local de la nationalité. [ ] Sans que l extrême droite entame son couplet sur l invasion. Mais aussi sans qu une certaine gauche dégaine le soupçon de racisme envers toute personne non convaincue d avance. Car, non, la déconnexion de la nationalité du droit de vote, même aux élections locales, n est pas une évidence. Dans l absolu, c est même un renoncement à l un des traits marquants du modèle hérité de la Révolution française : où l exercice de la citoyenneté est conditionné par le désir d appartenir à la nation. Il mérite donc qu on en discute. On peut se demander, par exemple, s il ne vaut pas mieux faciliter l accès à la nationalité LE POINT DE VUE DU SNES La position du SNES sur cette question est claire. Le congrès de Reims la rappelle : «Le SNES estime que c est par l approfondissement des droits que la xénophobie recule, c est pourquoi il soutient les propositions en faveur du droit de vote et d éligibilité de tous les résidents étrangers aux élections locales». Car c est une exigence d égalité, de justice et de démocratie. Si la démocratie ne se limite pas au droit de vote, celui-ci est un symbole fort de la citoyenneté. Pour la plupart, ces personnes sont en France depuis longtemps, y travaillent, paient des impôts, participent à la vie associative. Il ne saurait y avoir des citoyens de seconde zone. C est pourquoi le SNES participe activement au collectif Votation citoyenne qui regroupe syndicats, associations, maires Il soutient notamment les votations citoyennes organisées dans certaines municipalités ou dans les universités. Marylène Cahouet DR Traversons-nous une période où la mondialisation est vécue comme heureuse au point de donner l envie de s ouvrir et de s adapter? Caroline Fourest Journaliste indépendante, militante féministe et essayiste. Elle est notamment l auteur de La Tentation obscurantiste (Grasset, 2006) française plutôt que de fermer cette porte, tout en laissant une fenêtre ouverte : le droit de vote aux élections locales. On peut se demander si accorder cette concession ne contribue pas à dévaluer l un des privilèges de la nationalité. Quitte à prendre le risque d un retour de flamme : la revendication d une conception plus ethnique de la citoyenneté. On peut rétorquer que, dans un monde ouvert, la fermeture de cette petite fenêtre n a plus beaucoup de sens. Nous pouvons tous être amenés à vivre et à vouloir s investir dans un autre pays que le nôtre, sans pour autant désirer devenir membre de cette nation. Si la nationalité doit absolument continuer à structurer le droit de vote aux échéances nationales, la vie locale, elle, relève plus de la démocratie participative que représentative. Vu ainsi, permettre à des résidents de longue date de s investir dans la démocratie locale renforce plutôt l appartenance citoyenne. Cette mobilité citoyenne, au cœur de la mondialisation en marche, a déjà généré des aménagements. Puisque les résidents de l Union européenne ont le droit de voter aux élections locales en France. Dès lors, comment refuser ce droit à d autres? Peut-on accepter qu un Britannique ayant acheté une maison de campagne en France puisse voter, mais pas les chibanis, ces travailleurs maghrébins ayant quitté leur pays et leur famille pour travailler dans nos usines depuis plus de quarante ans? Voilà qui soulève des questions passionnantes. Reste à savoir s il est urgent d y répondre. Traversons-nous une période où la mondialisation est vécue comme heureuse au point de donner l envie de s ouvrir et de s adapter? Ou, au contraire, une période où cette adaptation peut être vécue comme une trahison supplémentaire de l État-nation, et donc générer plus de mal (la xénophobie) que de bien (l ouverture)? Tenir compte de ce contexte permet de se faire une idée. Article initialement paru dans Le Monde du 3/12/2011 Rubrique réalisée par Matthieu Niango Supplément au n o 721 du 2 juin US MAGAZINE - 7

8 ACTUALITÉ V. PEILLON REÇOIT LE SNES : ROMPRE AVEC LA POLITIQUE PRÉCÉDENTE Longuement attendue, l audience réclamée par le SNES au nouveau ministre de l Education, Vincent Peillon, a eu lieu jeudi 28 juin. L e SNES a fait part au ministre des difficultés rencontrées dans les académies pour que change réellement la nature du dialogue social, que soit respecté le paritarisme, que la décharge annoncée pour les stagiaires 2012 soit effective et dédiée à la formation. Questionné ensuite sur le calendrier et le périmètre de la future loi d orientation et de programmation, Vincent Peillon est revenu sur son projet de refondation de l École en citant quelques grands axes : inscription dans la loi des Écoles supérieures en professorat et de l Éducation, retour à une véritable éducation prioritaire, etc. Ouverte le 5 juillet sous la houlette du Premier ministre, la concertation devrait rassembler très largement, depuis les associations, les organisations des parents, des représentants des chefs d établissement, des universitaires jusqu aux membres de collectivités territoriales, autour de quatre grandes thématiques : la réussite des élèves, les élèves, les personnels, le système éducatif. Le SNES a alerté sur le fait qu il ne faut pas prendre la question des rythmes scolaires sous l angle de la réduction des horaires élèves. Des mesures rapides Nous avons insisté sur le besoin de mesures rapides, sur les conditions de travail comme les rémunérations, les lycées, le LPC et l orientation. Manifestement, le ministre, sans être un apôtre du socle commun, n a pas encore tranché sur la conception de la structuration du système éducatif et les apprentissages. Soumis à des pressions fortes de la part d organisations auto-baptisées réformistes, il a cependant laissé entrouverte une porte dans la dernière rédaction de sa lettre aux personnels de l Éducation nationale, à travers le préambule affirmant l éducabilité de tous, reprenant les propos de François Hollande sur l école de l exigence et l ambition pour tous, ce que défend le SNES. En l état nous avons souligné l absence de rupture sensible avec la politique éducative antérieure et la rentrée préparée par le ministre précédent, que ce soit sur le dispositif ÉCLAIR, l enseignement des langues, le lycée et en particulier les séries technologiques. Sans laisser filtrer ses intentions, le ministre a semblé à l écoute, a fait part de la dureté de la future bataille budgétaire, de l intérêt qu il portait à notre insistance sur les prérecrutements. Les semaines qui viennent seront lourdes d enjeux pour les mesures et engagements pris ; le SNES développera fermement ses demandes en lien avec la profession. Frédérique Rolet OÙ SONT LES POSTES? La presse a fait état de postes supplémentaires pour le second degré à la rentrée En réalité, l utilisation des listes complémentaires aux concours et des admissibles à l agrégation devrait permettre de recruter 280 professeurs de plus (70 en anglais, 60 en lettres, 90 en mathématiques et 60 en EPS) et 75 CPE. Il ne s agit donc pas de «postes» mais d une augmentation du nombre de recrutés AVSI et AED seront recrutés, 500 assistants chargés de la prévention et de la sécurité le seront à la fin de l année Freshidea/Fotolia.fr CONFÉRENCE SOCIALE DES 9 ET 10 JUILLET Les 9 et 10 juillet se tiendra une conférence sociale introduite par François Hollande et conclue par Jean-Marc Ayrault, destinée à dégager les problématiques et fixer les objectifs de la politique économique et sociale. D abord réservée aux cinq confédérations, cette conférence a ensuite été ouverte à l ensemble des organisations, la FSU notamment ayant protesté contre son éviction. Cette ouverture constitue une évolution possible dans la conception du dialogue social mais la FSU regrette son absence à la table ronde sur l Emploi. Les sept tables rondes thématiques, présidées chacune par un ou une ministre et une personnalité compétente dans le domaine, porteront sur : l emploi, et tout particulièrement la priorité de l emploi des jeunes ; la formation professionnelle, initiale et tout au long de la vie ; la rémunération et le pouvoir d achat ; le redressement de l appareil productif national ; l égalité professionnelle entre hommes et femmes et la qualité de vie au travail ; l avenir des retraites et le financement de la protection sociale ; l État, les puissances publiques, les collectivités et le service public. 8 - US MAGAZINE - Supplément au no 721 du 2 juin 2012

9 VERS UNE NOUVELLE LOI D ORIENTATION Clément Martin OUVRIR LES DISCUSSIONS... MAINTENANT Dès son arrivée rue de Grenelle, le nouveau ministre a annoncé l ouverture de discussions pendant l été pour préparer la nouvelle loi d orientation et de programmation pour l école. L a méthode retenue et les éléments du calendrier ne sont pas encore tous stabilisés, mais après la publication de son plan d urgence, le SNES a fait connaître les axes de discussion qui lui paraissent incontournables pour le second degré et ses personnels. Après des années de suppressions de postes, de diminution de l offre de formation, de dégradations constantes des conditions de travail des personnels, de mises en concurrence à tous les étages du système éducatif, il est temps de reconstruire un second degré de la réussite de tous et de redonner un avenir à nos professions. C est dans cet esprit que le SNES participera aux discussions qui vont s ouvrir. Mais c est aussi sans concession sur les éléments centraux de son projet éducatif qu il portera les attentes et exigences des collègues : formation initiale et continue des personnels ; salaires ; maintien du principe statutaire ; définition des missions dans le respect des professionnalités et des spécificités de nos métiers d enseignement, de vie scolaire et d orientation ; refondation du collège et remise à plat de la réforme des voies générale et technologique du lycée dans le cadre de la prolongation de la scolarité obligatoire à 18 ans ; conditions du dialogue social et défense du paritarisme... Le SNES entend assumer sa responsabilité de syndicat majoritaire dans le second degré alors que d autres organisations, beaucoup moins représentatives de la profession mais qui se proclament réformistes, tentent d imposer le maintien des principes de la loi de 2005, notamment la structuration du système par le socle commun, et continuent de défendre des réformes contestées comme celle du lycée, l autonomie des établissements... tout en se disant favorables à une rupture avec la politique éducative du précédent gouvernement. Sans doute n avaient-ils de désaccord avec la politique Chatel que sur le plan budgétaire! L enjeu est immense pour les jeunes et pour les personnels, d autant plus que ces discussions se dérouleront en même temps que le débat, au Parlement, sur le collectif budgétaire qui, dans un contexte de crise qui se prolonge et même s amplifie dans plusieurs pays européens, pèsera lourd sur les possibilités de financement des arbitrages à venir. Le SNES tiendra les collègues informés du contenu des discussions et en fera le point avant la rentrée. Alors que les éléments essentiels de la future loi d orientation seront sans doute connus, septembre sera le moment de préparer les États généraux du second degré qui devront, dans les établissements, être un temps de mobilisation forte pour se faire entendre et remettre le second degré sur les rails de la réussite de tous. Roland Hubert ONT ÉGALEMENT PARTICIPÉ À LA RÉDACTION DE CES PAGES : Fabienne Bellin, Alice Cardoso, Sandrine Charrier, Monique Daune, Anne Féray, Xavier Marand, Bruno Mer, Catherine Remermier, Thierry Reygades, Valérie Sipahimalani Supplément au n o 721 du 2 juin US MAGAZINE - 9

10 ACTUALITÉ VERS UNE NOUVELLE LOI D ORIENTATION ÉTAT DES LIEUX Le débat sur la nouvelle loi impose de dresser au préalable un état des lieux du système éducatif. Tant sur le plan matériel qu humain le bilan est lourd et il faudra du temps pour reconstruire ce qui a été systématiquement détruit. Mais rien ne sera possible sans la volonté politique de retrouver le chemin de la démocratisation du second degré dans le système éducatif laïque au cadre national renforcé. L offre de formation réduite et discriminée Les suppressions massives de postes et les réformes structurelles pour dégager des «gisements d emplois» ont conduit à une diminution importante de l offre de formation et à la fragilisation de nombreuses disciplines : disparition d options, regroupement d élèves de séries différentes, diminution des horaires et tentatives de regroupement de disciplines, dénaturation des disciplines technologiques Dans le même temps, l orientation scolaire, durement touchée par les suppressions d emplois, est sous la menace d une dilution dans un service public régionalisé qui ne distinguerait plus le travail spécifique avec les jeunes en formation des problématiques de l insertion des adultes dans l emploi. Alors que le taux d accès au baccalauréat est resté stable, les résultats scolaires restent très corrélés avec l origine sociale et les inégalités sociales se sont encore creusées. L introduction du socle commun et de son LPC, et l assouplissement de la carte scolaire couplée aux dispositifs dits d excellence ou au programme ECLAIR qui tourne le dos à l ambition initiale de l éducation prioritaire n ont pas renversé cette tendance. Les premières victimes de cet abandon de l ambition scolaire sont les jeunes issus des classes sociales les plus défavorisées, souvent renvoyés à un hypothétique apprentissage dont l inefficacité en l absence de formation initiale solide est pourtant largement reconnue. Des métiers bafoués Ces réformes ont été accompagnées d une transformation du pilotage du système éducatif, plaçant le recteur au centre des politiques éducatives différentes suivant les académies et le chef d établissement comme seul maître à bord dans les établissements. Si le SNES a fait échec à la mise en place de la réforme de l évaluation des personnels, clé de voûte de cet ensemble, le bilan de la déclinaison d une telle idéologie est catastrophique : personnels et établissements mis en concurrence là où il faudrait au contraire travail collectif et solidarité, formation initiale des personnels remplacée par l imposition de bonnes pratiques qui tiennent lieu de réflexion sur les pratiques démocratisantes, glissements de missions qui brouillent le sens de nos métiers et nient leur complémentarité. Tout cela sans aucune revalorisation salariale! Tout est réuni pour installer durablement la crise de recrutement dont nous connaissons aujourd hui les premières manifestations. Tobias Machhaus/Fotolia.com Les conditions de travail et d étude dégradées Hausse des effectifs de classe couplée à une hétérogénéité grandissante, programmes contestables ou incompatibles avec le socle, mise en compétition des disciplines au lycée pour l attribution des heures dédoublées, apparition de hiérarchies intermédiaires qui brident toute réflexion et travail collectifs, multiplication de services partagés, précarisation des conditions d emploi... sont le lot quotidien de personnels qui portent à bout de bras, sans reconnaissance réelle de leur engagement et de leur professionnalité, un système éducatif qui n a plus de boussole et sort exsangue de près de dix années de déstructuration et de restrictions. La théorisation de l aide et de l accompagnement, version actuelle du renvoi à la responsabilité individuelle de la réussite ou de l échec et sur laquelle s est construite l adhésion des parents et des lycéens à la réforme Chatel du lycée, a de fait justifié les diminutions horaires dans les disciplines, l indigence de la réflexion pédagogique dans l écriture de nombreux programmes et le renoncement à tout cadrage national des conditions d enseignement. Thierry Nectoux Tiero/Fotolia.com 10 - US MAGAZINE - Supplément au no 721 du 2 juin 2012

11 LES DÉFIS D UNE LOI DE PROGRAMMATION POUR L ÉCOLE Il s agit de permettre aux jeunes d atteindre un niveau de qualification reconnu, leur permettant de prendre leurs responsabilités personnelles, citoyennes et professionnelles. N otre société évolue, ses besoins se diversifient, les savoirs se complexifient, les élèves changent. L État doit donner aux futures générations les outils d émancipation pour faire face aux défis de demain. Cela nécessite de transformer le fonctionnement du système éducatif pour en réussir sa démocratisation. Aujourd hui, l école doit faire face à un fléau insupportable : l échec et le décrochage scolaire. Ces phénomènes sont étroitement corrélés aux inégalités sociales et territoriales, et se traduisent notamment par des sorties sans qualification de milliers de jeunes. Il convient de construire un second degré qui soit un vecteur de lutte contre ces inégalités et qui permette de répondre au besoin de qualification pour la décennie à venir. Culture commune pour tous Permettre à chaque jeune de réussir et de sortir du système éducatif avec une qualification, c est aussi répondre à la question : que doit-on enseigner au collège et au lycée? Il est nécessaire aujourd hui de repenser les contenus d enseignement pour que tous les élèves y trouvent sens et pour qu ils répondent mieux aux exigences de notre époque. Ils doivent intégrer toutes les dimensions d une culture commune conçue pour tous et pour chacun. Car c est bien au service public d éducation que revient la mission de permettre à chaque jeune, et en particulier à ceux qui n ont que l école pour les acquérir, d avoir accès et de maîtriser les connaissances et la culture déclinée sous toutes ses composantes : littéraire, scientifique, économique et sociale, artistique, sportive, technologique, professionnelle... L ensemble d une génération doit avoir accès au lycée et la nation doit se donner les moyens d y faire réussir tous les jeunes. Clément Martin Trois voies complémentaires Par la diversité des approches proposées et des disciplines enseignées, les trois voies de formation du lycée sont la réponse à ce défi. Mais environ un quart des jeunes n atteint pas le baccalauréat : l abandon est trop fréquent en classe de Seconde, et le bilan des formations en apprentissage montre qu elles fragilisent les parcours des jeunes. Il faudra réaffirmer chacune des voies et des séries dans leurs spécificités, sans concurrence et en complémentarité. Il faudra donner les moyens au collège pour armer tous les adolescents en vue d une orientation réussie vers le lycée. Il faudra permettre à tous les bacheliers d envisager soit une poursuite d études supé- ÉDUCATION PRIORITAIRE Après les RAR, le programme ÉCLAIR imposé en 2010 a démantelé et dévoyé l éducation prioritaire au profit d une déréglementation pour les élèves comme pour les personnels. Or, le creusement des inégalités sociales et la libéralisation de la carte scolaire notamment ont encore accentué les difficultés des établissements qui recrutent sur des territoires défavorisés : 84 % Des élèves des sections pour jeunes en difficulté au collège sont issus des catégories sociales défavorisées. L enjeux social et humain est immense. Le système éducatif se doit de faire entrer tous les jeunes dansles apprentissages et assurer le même niveau d exigence pour tous. Le SNES revendique une relance de l éducation prioritaire qui renoue avec ses principes fondateurs pour «donner plus à ceux qui ont le moins». Les établissements, identifiés sur la base de critères nationaux et transparents, doivent recevoir les moyens à la hauteur des besoins. rieures soit une insertion professionnelle sécurisée par une qualification reconnue. Pour tout cela, des moyens humains seront indispensables car pour apprendre il faut une médiation, des passeurs. On ne fera pas l économie de la formation, du recrutement et de la revalorisation des enseignants, et des équipes pluriprofessionnelles. Il convient en particulier de trouver une solution à la pénurie de vocation pour l exercice des métiers de l éducation. La formation des enseignants doit être revue, intégrant des formations universitaires de haut niveau et une formation professionnelle permettant l exercice du métier de professeur en toute sécurité. L avenir des jeunes mérite que l on s y engage pleinement L éducation est une responsabilité collective, un enjeu pour l avenir de notre société tant sur le plan économique que social. C est aussi un défi humaniste, un outil pour la démocratie, un investissement pour l avenir. Ce sont tous ces aspects qu une loi de programmation pour l école devrait considérer, le SNES interviendra afin qu aucun ne soit oublié, pour l avenir des jeunes, le développement du second degré et la reconnaissance des personnels. VERS UNE NOUVELLE LOI D ORIENTATION Supplément au n o 721 du 2 juin US MAGAZINE - 11

12 ACTUALITÉ VERS UNE NOUVELLE LOI D ORIENTATION LES MÉTIERS DE L ÉDUCATION FAIRE VALOIR NOS MÉTIERS Depuis dix ans, les métiers de l éducation ont connu de profondes transformations. Nos conditions de travail se sont dégradées, l entrée dans le métier des néorecrutés a été sacrifiée, la dévalorisation de nos salaires s est accentuée et notre travail a été régulièrement dénigré. Il est temps que les personnels reprennent la main sur leurs métiers. L a crise du recrutement montre la nécessité de redonner leur attractivité aux métiers de l enseignement, de l éducation et de l orientation. Le SNES défend la nécessité de disposer d un haut niveau de qualification pour exercer. C est un point d appui pour nombre de ses revendications. Entrée dans le métier L élévation du niveau de recrutement aurait dû être une juste reconnaissance des diplômes réellement détenus par la plupart des personnels d enseignement d éducation et d orientation. Dans un contexte où le niveau de qualification requis pour accéder aux emplois qualifiés ne cesse d augmenter, l exigence du master permet de replacer les métiers de l éducation et de l orientation à leur juste place dans l échelle socio-économique des emplois. Le gouvernement précédent a utilisé cette réforme pour économiser des emplois en supprimant toute formation aux personnels d enseignement et d éducation néorecrutés. Pour le SNES, des prérecrutements doivent permettre aux étudiants d acquérir le master et une progressivité dans l acquisition d éléments de préprofessionalisation. Le recrutement doit s accompagner d une réelle formation professionnelle tant durant l année de stage que tout au long de la carrière. Pendant l année de stage, elle doit articuler didactique, prise de recul sur le métier et sociologie des élèves. Le service des stagiaires ne doit donc pas dépasser un demiservice. Nos missions sont attaquées voire détournées de leurs buts initiaux et nos statuts mis à mal 12 - US MAGAZINE - Supplément au no 721 du 2 juin 2012 Thierry Nectoux par les contre-réformes qui nous sont imposées. Cela génère chez les personnels désarroi et mal-être professionnel, tandis que l écart entre le travail prescrit et le travail réel ne cesse de s accentuer. Missions, statuts et conditions de travail Pour le SNES, les missions de chaque catégorie de personnels doivent être rappelées et respectées telles qu elles sont définies dans leur statut. Le travail en équipe pluriprofessionnelle doit être développé. Pour cela, le temps de travail de tous les personnels doit être diminué en y incluant du temps laissé à la libre organisation des personnels et réservé à la concertation aussi bien pour les équipes disciplinaires que pour les équipes éducatives. Thierry Nectoux Des décharges de service, pour compenser des difficultés particulières ou des tâches spécifiques, doivent être envisagées. Le nombre d élèves en charge doit être réduit. Il faut aussi repenser les fins de carrières : retour de la cessation progressive d activité, diversification des activités, accompagnement des jeunes collègues... Évaluation et carrières Le SNES considère que l évaluation des personnels doit être améliorée, plus fréquente et recentrée sur l aide et le conseil. Le maintien de la double évaluation pour les personnels enseignants et son extension aux CPE et CO-Psy est impérative. Cela doit s accompagner de la création d inspections spécifiques là où il n en existe pas, dans le respect des exigences spécifiques des métiers, et de la reconstruction de la formation continue. Mais cette évaluation ne doit pas contraindre nos carrières. Celles-ci doivent être identiques pour tous, la pénalisation financière n étant pas un bon moyen pour favoriser l investissement de tous. Depuis 1982, le point d indice de la fonction publique ne cesse de perdre du pouvoir d achat. Depuis 1989, nos carrières n ont pas connu de revalorisation. Il faut que soit programmée une revalorisation régulière du point d indice et que la masterisation soit réellement traduite dans une reconstruction de nos carrières. La hors-classe doit y être incluse afin qu aucun personnel ne parte à la retraite sans avoir atteint l indice terminal de la hors-classe de son corps.

13 PILOTAGE DU SYSTÈME ÉDUCATIF UN CHANGEMENT DE CAP S IMPOSE S appuyant sur le postulat de «services publics manquant d efficacité et trop coûteux», théorisant la mise en concurrence comme outil pour rendre établissements et personnels plus performants, le précédent gouvernement laisse le système éducatif face à des difficultés majeures. P rès de emplois ont été supprimés dans le second degré public depuis la rentrée 2008, et ce sans commune mesure avec les évolutions d effectifs. Les besoins en terme de créations d emplois sont très importants : rétablir dans un premier temps une année de formation avec un service en responsabilité devant élève réduit d un tiers ; baisser la part des heures supplémentaires en attribuant aux établissements des moyens en heures postes ; créer les divisions ou groupes supplémentaires pour desserrer les effectifs, rétablir des moyens de remplacement ; renforcer l encadrement de la vie scolaire ; arrêter l hémorragie des départs non compensés chez les CO-Psy ; revenir sur les réductions de moyens liées à la mise en place de la réforme du lycée... La création de plusieurs dizaines de milliers d emplois est nécessaire pour couvrir ces besoins sans compter la remontée des effectifs en collège dès 2012 et en lycée les années à venir. (Pré)recruter : une urgence Au-delà de la question du coût budgétaire, celle des dispositions à prendre dès maintenant pour parvenir à recruter le «sang neuf» nécessaire se pose avec une terrible acuité. Ces dispositions doivent comprendre des prérecrutements à tous les niveaux universitaires, une amélioration significative du temps et des conditions de service des AED afin de leur permettre de poursuivre leurs études, un plan pluriannuel de recrutement rendant lisible sur au moins cinq ans les perspectives élargies de recrutement, une amélioration des conditions d entrée dans le métier, une amélioration des conditions de préparation au concours. Assurer le réemploi de tous les non-titulaires, donner un service à temps plein à ceux qui ont un temps partiel imposé ou à ceux qui ne travaillent que sur une partie de l année sont des mesures de nature à apporter des moyens supplémentaires et cela sans préjuger des dispositions à prendre y compris à courte échéance en terme de titularisation. Nombre de décisions prises par le ministère l ont été au nom du développement de l autonomie comme moyen de répondre aux difficultés rencontrées par le système éducatif. Rompre avec les logiques de concurrence Cela s est traduit par le renforcement des pouvoirs des chefs d établissement au détriment de l instance délibérative de l établissement qu est son conseil d administration, l imposition d expérimentations souvent contre l avis des enseignants et même des CA (ÉCLAIR par exemple), et des prescriptions de plus en plus nombreuses et détaillées, les plus grandes difficultés voire l impossibilité pour les équipes pédagogiques de faire valoir leurs choix. Il est indispensable de repenser le rôle de chacun au sein de l établissement chefs d établissement, équipe pédagogique, conseil d administration, en commençant par abroger le décret du 27 janvier 2010 et supprimer le conseil pédagogique. Il faut revoir la question de l évaluation des établissements comme celle des personnels dans une optique tout autre que celle qui a été adoptée ces dernières années avec le développement d une contractualisation tous azimuts dans une logique de concurrence destructrice. Le renforcement du rôle des recteurs à l image de celui des chefs d établissement des EPLE découle aussi de la volonté de faire porter aux acteurs locaux le poids de décisions qui leur échappent. Il est donc nécessaire de revoir ce qui relève de la gouvernance académique, ce qui relève du fonctionnement des instances de concertation à ce niveau comme au niveau national, de rompre avec la méfiance envers les enseignants et avec l autorisation qui en découle. 2jenn/Fotolia.com Supplément au n o 721 du 2 juin US MAGAZINE - 13 VERS UNE NOUVELLE LOI D ORIENTATION

14 ACTUALITÉ STRUCTURATION DU SYSTÈME CONSTRUIRE UNE SCOLARITÉ COHÉRENTE Les collèges et lycées publics ont été les principaux gisements d emplois de la politique Chatel (voir p. 10), tout en étant asservis à l idéologie des dons et du mérite individuel : moins d heures de cours au prétexte que les élèves seraient aidés hors la classe, repérage et exfiltration des bons élèves des établissements défavorisés, etc. Il est de plus en plus difficile de faire son métier convenablement, en ayant les mêmes exigences et de l ambition pour tous les élèves. VERS UNE NOUVELLE LOI D ORIENTATION P our le SNES, la rupture s impose. Le tiers d une génération n atteint pas le baccalauréat, ce n est pas acceptable. Tous les élèves peuvent réussir si on crée les conditions pour qu ils entrent efficacement dans les apprentissages et il faut viser à terme pour tous l acquisition du niveau du bac. Pour cela, il est nécessaire de rétablir pour les personnels des conditions de travail convenables et pour les élèves des conditions d étude motivantes : des effectifs de classe raisonnables ; un cadre national pour les horaires des élèves et les dédoublements ; une réflexion sur l ensemble des programmes, de façon à leur donner un sens global ; le maintien de l offre de formation : établissements de proximité, filières diversifiées, options, en collège comme en lycée. Un collège commun Le collège doit rester la première étape du second degré mais il doit être refondé pour être plus juste, plus commun et plus humain. Il doit retrouver sa vocation initiale de préparer tous les élèves au lycée en leur offrant une culture commune accessible et exigeante. Mais il faut repenser son organisation (ni «petit lycée», ni «école primaire supérieure») et lui donner les moyens, dans le cadre d une scolarité obligatoire portée à 18 ans, de faire entrer tous les élèves dans les apprentissages. Les programmes doivent rompre avec la logique du socle et viser à donner aux élèves tous les outils pour entrer dans l activité intellectuelle, pour s approprier des connaissances et concepts qui ont du sens. Souvent vécue comme une source de difficultés professionnelles, l hétérogénéité des classes constitue pourtant un levier de réussite, mais cela suppose de rechercher la mixité sociale et scolaire dans tous les collèges et de pouvoir varier les pratiques pédagogiques dans des classes aux effectifs strictement limités à 24 élèves (20 en éducation prioritaire). Des études obligatoires permettraient par ailleurs à tous les élèves d être accompagnés pour faire tout ou partie de leur travail personnel au sein du collège. Thierry Nectoux Un lycée diversifié En lycée, il est indispensable de maintenir les trois voies, professionnelle, générale et technologique, ainsi que leurs spécificités. Elles répondent à des poursuites d apprentissage différentes, qui conduisent les lycéens à la réussite chacune à leur façon. La classe de Seconde doit permettre aux élèves un premier contact avec toutes les disciplines nouvelles du lycée, et sur un horaire suffisant pour donner du sens aux choix d orientation. En Première et Terminale, il faut travailler l équilibre entre les disciplines, de façon à entamer une spécialisation tout en poursuivant l acquisition de la culture commune (voir p. 15). Les enseignements technologiques doivent être confortés, tant en STI2D qu en STL, STMG ou ST2S. Accueillir tous les jeunes au lycée et les y faire réussir pose la question de leur accompagnement : quels dispositifs proposer, en particulier à ceux pour qui étudier ne va pas de soi? Réfléchir avec les lycéens sur la liaison Troisième/Seconde, leur temps de présence dans l établissement, l aide et le travail personnel, mais aussi sur l évaluation et l orientation, est une nécessité. L organisation des études dans les collèges et les lycées ne saura donc se contenter d un toilettage. La loi d orientation doit être l occasion d une remise à plat réfléchie et concertée, de façon à mener l ensemble d une classe d âge à réussir au lycée. Clément Martin 14 - US MAGAZINE - Supplément au no 721 du 2 juin 2012

15 Thierry Nectoux LEVIERS DE RÉUSSITE LES CONTENUS AU CŒUR Les discussions sur l avenir du système éducatif devront mettre au cœur de la réflexion la question des contenus d enseignement et des modalités d organisation des enseignements, et réaffirmer la structuration du second degré par les disciplines. Thierry Nectoux U ne remise à plat des contenus enseignés est indispensable, commençant par une réflexion globale sur les objectifs, la nature et le contenu de la culture transmise à tous les jeunes. Il ne s agit pas de définir un socle, ensemble de savoirs supposés préalables à tous les autres, conçus comme un viatique, mais au contraire de préciser pour chaque discipline les concepts et savoirs incontournables, les éléments permettant une propédeutique, véritables tremplins permettant de construire d autres savoirs. L élémentation des savoirs en partant des concepts spécifiques à chaque discipline est indispensable pour les mettre à la portée des élèves, tout en leur donnant une dimension culturelle plus large et en tissant des liens avec d autres disciplines. Cette conception dynamique est aux antipodes de «l abréviation des savoirs», qui consisterait à donner des bases, un minimum, dans une perspective utilitariste. La Loi d orientation devra se garder de l opposition stérile savoirs/compétences et proposer une définition des compétences qui les remette à leur juste place, c est-à-dire comme un «savoir en action», une capacité d action pour répondre efficacement à un problème auquel on n a jamais été confronté. La question de l évaluation des élèves devra être travaillée. La logique d évaluation incessante par le biais d un livret de compétences doit être abandonnée tant au collège qu au lycée, où les tentatives de l imposer via le livret scolaire ou à l occasion de transformations des épreuves du baccalauréat doivent cesser. L évaluation doit être conçue comme une partie intégrante du processus d apprentissage, être plus soucieuse de repérer les réussites, de valoriser les progrès, sans démagogie. Dans le même temps, tout parcours de formation doit déboucher sur des diplômes nationaux qui garantissent l accès à la culture commune et à un niveau de qualification reconnu. À cet égard, le caractère national du baccalauréat, ensemble cohérent d épreuves terminales, devra être réaffirmé. L ORIENTATION SCOLAIRE : UN ENJEU DÉMOCRATIQUE Dès cet été le SNES réinterviendra sur les équilibres disciplinaires dans les différentes séries au lycée (le rétablissement annoncé de l histoire-géographie en Terminale S ne réglant pas la question), sur les enseignements d exploration en Seconde, et la nature des disciplines technologiques. Il portera auprès du ministre son appel pour une autre méthode de construction des programmes, signé par des organisations syndicales et associations : Le débat sur l orientation doit pouvoir sortir l orientation en milieu scolaire de la spirale qui l entraîne vers un service public régionalisé de l orientation et de la formation tout au long de la vie dans lequel il sera complètement absorbé. Pour cela, il est indispensable de rompre avec la conception d une orientation scolaire centrée uniquement sur l information que les enseignants seraient capables de fournir, pour peu qu ils y soient formés. Remettre l élaboration du projet au cœur de la démarche d orientation et s en servir comme levier pour développer les ambitions nécessite de prendre en compte les aspects sociaux et psychologiques que, seuls, des psychologues non directement impliqués dans l évaluation formative peuvent faire dans le cadre d un conseil personnalisé et d un suivi tout au long de la scolarité. Le SNES réaffirmera avec force l impérieuse nécessité de développer le service public national d orientation scolaire, composante du service public d éducation, articulé avec le service public d orientation et de formation tout au long de la vie. VERS UNE NOUVELLE LOI D ORIENTATION Supplément au n o 721 du 2 juin US MAGAZINE - 15

16 ACTUALITÉ LA FGR-FP EN CONGRÈS À NARBONNE La FGR-FP (fédération générale des retraités de la fonction publique) est une association créée en 1936 pour défendre les fonctionnaires retraités, notamment contre les remises en cause du code des pensions adopté en E lle a regroupé dès l origine des syndicats et des adhérents directs. Elle a su résister aux scissions syndicales et préserver son unité. Aujourd hui y adhèrent des syndicats de la FSU (dont le SNES), de l UNSA, de Solidaires et de FO. Elle est membre du Pôle des retraités (La Poste et France Télécom, gendarmerie, police, marine). Elle participe aux actions de l Inter UCR (retraités CGT, CFDT, CFTC, CGC, FO, UNSA) qu elle rencontre régulièrement. Plus d une trentaine de syndiqués du SNES ont participé au congrès de la FGR-FP à Narbonne (12-14 juin), délégués de leur syndicat, de leur section départementale ou de la commission exécutive nationale. Le SNES représenté Ils ont salué le travail accompli depuis le dernier congrès, notamment la présence de la FGR-FP dans toutes les actions syndicales nationales, et dit leur espoir de voir les revendications mieux prises en compte, malgré l Europe qui prône l austérité et les résistances prévues. Le rapport d activité et le rapport financier ont été approuvés à l unanimité. Ils sont intervenus en commission et en séance plénière pour enrichir la motion revendicative qui traite de la place des retraités dans la société, de la fonction publique et des pensions, de la protection sociale et de la fiscalité. Motion revendicative, texte sur l Europe et résolution sur les actions prioritaires, tous ces textes ont été votés à la quasi-unanimité. Enfin le congrès a élu les 16 délégués nationaux qui, avec les représentants des 4 syndicats les plus importants en nombre (dont le SNES) et les 22 délégués régionaux, forment la commission exécutive nationale. Les 16 élus sont à l image de la composition de la fédération : 7 FSU, 7 UNSA, 1 FO, 1 Solidaires. Le nouveau bureau national comprend 5 membres : 2 UNSA, 2 FSU (SNUipp et SNES), 1 Solidaires. Bénédicte Vrain Benh Lieu Song/Wikipédia RETRAITÉS : NE PAS RATER L OCCASION «La dignité d un homme seul, ça ne s aperçoit pas. La dignité de mille hommes, ça prend une allure de combat» (1) L histoire ne repasse pas les plats mais les circonstances font avancer idées et projets. Le contexte de crise étouffe, le contexte politique rebat les cartes US MAGAZINE - Supplément au no 721 du 2 juin 2012 DR Les retraités présentés par certains, même à «gauche», comme des privilégiés, surtout s ils sont fonctionnaires, doivent saisir le fugitif moment du changement de gouvernement pour investir le champ social et revendicatif avec l outil syndical. Néoretraités, retraités renouvelez votre adhésion La pension, traitement continué, est liée à la condition statutaire et à la rémunération des actifs : c est le syndicalisme, cadre collectif solidaire qui porte les revendications communes des actifs et des retraités. Ne laissons pas des associations au fonctionnement opaque jouer du lobbying pour une catégorie (bientôt un Français sur trois) coupée du corps de la population, favorisant ainsi sa stigmatisation plus ou moins appuyée et son maintien dans l état de quémandeuse à droits aléatoires. Il faut promouvoir les notions de solidarité collective et de service public, défendre le pouvoir d achat et la protection sociale, mettre en place une égalité de l offre spécifique envers les retraités et personnes âgées. Bref militer, tous ensemble. La réforme de la fiscalité, le retour de la question du financement de la perte d autonomie nous concernent tout particulièrement. Après le congrès du SNES, de la FGR- FP, avant celui de la FSU, auquel nous devons participer, saisissons l occasion de penser la place des retraités dans une société démocratique et d agir. J.-P. Beauquier (1) R. Char, Le soleil des eaux

17 LA RÉFORME DES RETRAITES La réforme des retraites imposée à la fin de l année 2010 a été l occasion d un mouvement social d une vigueur exceptionnelle, qui s est saisi du débat et des enjeux relatifs à ce dossier. Il n est donc pas surprenant qu une des premières mesures du gouvernement issu du scrutin du 6 mai porte sur ce dossier. L e projet de décret devant permettre d assouplir les conditions d une retraite à compter de 60 ans a été rendu public. Les salariés qui ont commencé à travailler avant 20 ans et qui ont cotisé un nombre de trimestres correspondant à la durée requise pour leur génération pourront faire valoir ce droit à partir du 1 er novembre prochain (voir plus précisément les conditions ci-dessous). Au-delà de cette mesure qui pour prendre effet rapidement ne modifie pas la loi, c est dans le cadre de la conférence sociale réunie les 9 et 10 juillet prochains que le dossier sera ouvert sur le fond. Selon Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction publique, qui répond à l interpellation de la FSU, l objectif est de «construire au bénéfice des salariés et des agents de la Fonction publique un système de retraite juste et pérenne». Un choix de société... Pour la FSU, il convient en premier lieu de fixer les objectifs des régimes publics de retraite ; elle défend un taux de remplacement de 75 % à 60 ans permettant des revenus à la retraite en rapport avec les revenus d activité. Les modalités d évolution des pensions liquidées rentrent aussi dans ce champ des arbitrages politiques. Les règles de liquidation doivent être fixées en lien avec la situation réelle des salariés : une Daniel Maunoury durée de 40 annuités est déjà un obstacle du fait de la durée des études et de la précarité du début de la vie professionnelle. La décote pénalise plus souvent les femmes et laminerait les pensions des plus jeunes.... à financer Les droits de tous ont été plombés par le refus systématique du patronat de voir augmenter les ressources des régimes de retraites. La hausse des cotisations, prévue pour le financement de l élargissement du droit au départ à 60 ans, représente à cet égard une rupture avec les politiques conduites depuis plus de 30 ans. Celle-ci est nécessaire à défaut de renvoyer qui vers l assurance privée, qui vers la solidarité familiale, les autres vers la pauvreté. Dans la Fonction publique, intervenant dans un contexte du gel du point d indice, la hausse de la retenue pour pension diminuera les trainements nets. C est un sujet que nous voulons aborder dans une négociation salariale. Pour les retraites, l enjeu déterminant est de reconstruire la confiance en l avenir. Anne Féray DÉPART À 60 ANS Qui est concerné? Que signifie «avoir commencé avant 20 ans»? Pour le droit à la retraite à partir de 60 ans il faudra justifier de cinq trimestres cotisés avant la fin de l année civile de son 20 e anniversaire (quatre pour ceux nés au dernier trimestre). Il s agit des périodes d activité professionnelle, mais les périodes de scolarité ayant donné lieu à cotisation (écoles normales, IPES, centre de formation PECG...) sont elles aussi prises en compte. Le rachat ultérieur d années d études en revanche ne l est pas, sauf s il a été demandé avant le 13/10/2008. Quelles conditions sur les trimestres? Il s agit de réunir un nombre minimal de trimestres d assurance cotisés : 164 pour la génération née en 1952, 165 pour celles nées en 1953 et 1954, 166 pour les suivantes. Sont ici pris en compte, pour la totalité de leur durée, les services à temps plein ou à temps partiel, ainsi que les périodes cotisées dans d autres régimes. Les périodes de scolarité ayant donné lieu à cotisation, celles de congé formation, sont prises en compte. Sont en revanche exclus du décompte les trimestres obtenus par bonification, et ce quelle que soit leur nature, ainsi que les trimestres de majoration d assurance. Certaines périodes font quant à elles l objet de dispositions particulières. C est le cas du service national, ou de la maladie/maternité/accident du travail qui ne sont prises en compte que pour une durée limitée : 4 trimestres maximum au titre de chacune de ces deux catégories. Les trimestres de chômage seront désormais pris en compte, pour 2 trimestres maximum. Pour les femmes relevant ou ayant relevé du régime général ou d un régime assimilé, les périodes de congé maternité, jusque-là englobées dans les 4 trimestres ouverts au titre de la maladie, bénéficieront d une prise en compte additionnelle, à hauteur de 2 trimestres supplémentaires. Je ne réunis les conditions que quelques jours après mes 60 ans! Le droit à la retraite vous sera acquis à compter du jour où vous réunissez les conditions. Attention à ne cesser votre activité que le dernier jour du mois pour la continuité traitement/pension. Gracianne Charles, remunera@snes.edu Supplément au n o 721 du 2 juin US MAGAZINE - 17

18 ACTUALITÉ LE MINISTRE N EST PAS DANS SON RÔLE «Nous ne pouvons pas revaloriser les traitements des enseignants même s ils sont faibles» ; «des gens pour qui l argent n est pas le premier moteur. Ils en manquent, si on peut l améliorer on le fera» ainsi nous sont rapportés les propos de Vincent Peillon tenus le 18 juin (1). L e ministre prend soin de rendre hommage aux valeurs des enseignants, et chacun peut ainsi apprécier le changement intervenu au sommet de l État, c était nécessaire et attendu. Cependant la faiblesse des rémunérations ne peut qu aggraver les difficultés du système éducatif. La crise des recrutements est réelle. Quelles peuvent être les motivations des étudiants qui choisissent le métier? Ses missions, le sens du travail, les modalités de son exercice, la durée des vacances suffisent-ils à compenser la faiblesse des traitements parmi les plus faibles au niveau européen, la difficulté de son exercice et les tensions auxquelles le métier est soumis? Ne pas voir qu aujourd hui l équilibre est rompu serait risqué. S adressant à des citoyens, le ministre serait fondé à dire combien les politiques conduites au long de la dernière décennie ont affaibli CALENDRIER SCOLAIRE TOUJOURS LA VALSE-HÉSITATION Une décision concernant le calendrier scolaire sera sans doute prise par le ministre après le CSE du 28 juin. S uite à un vœu de la FCPE au CSE du 8 juin, les vacances de la Toussaint seraient allongées de deux jours en novembre, rattrapés dans l année scolaire. Le SNES, favorable à l alternance «sept semaines de cours, deux semaines de vacances» n a pour autant pas voté ce vœu qui ne présentait aucun caractère d urgence et posait de nouvelles difficultés. Rythmes scolaires Il a estimé que cette question ne doit pas être traitée isolément des autres concernant les rythmes scolaires. Sans être déconnectée de celle sur les conditions d étude des élèves, l encadrement, l alternance des activités et des modalités pédagogiques aptes à mobiliser les élèves, elle 18 - US MAGAZINE - Supplément au no 721 du 2 juin 2012 Timo Darco/Fotolia.fr les finances publiques, creusé les déficits et enrichi les plus riches, pesé sur les salaires et les traitements de la fonction publique. Le changement est urgent en la matière. La justice sociale ne passe pas par le blocage des salaires des personnels de la fonction publique, ni par l accroissement de leur temps et charge de travail ou la baisse des pensions de retraite, mais sur des politiques fiscales, salariales et sociales qui devraient permettre de construire sur la durée la relance que le gouvernement défend comme indispensable à la sortie de la crise. Les personnels du système éducatif ont le sens de l intérêt général. Ils sont citoyens. Et s il appartient effectivement au pouvoir politique d arbitrer, le ministre ne peut s exprimer à la place des personnels. Dans la aura toute sa place dans le cadre d une concertation plus large incluant par exemple l ensemble des rythmes de vie dans la société, le temps global de l élève. Le ministre entend cependant satisfaire la demande de la FCPE. Après plusieurs annonces suivies de démentis, il soumettra au CSE du 28 juin le projet suivant : l année scolaire se terminerait le samedi 6 juillet au lieu du vendredi 5 et une journée de cours supplémentaire devrait être rattrapée l un des mercredis 3 avril ou 22 mai (date arrêtée par le recteur). réflexion annoncée sur le métier enseignant, le SNES défendra une revalorisation du métier dans toutes ses dimensions. Il y portera la question des salaires, comme les dossiers de l action sociale et de la santé au travail. Il informera la profession des mesures envisagées et de leur calendrier. Anne Féray 1. Rapportés par l AEF Pixel & Création/Fotolia.fr Lorsque des cours sont déjà organisés le mercredi matin, la journée de cours serait organisée par demi-journée à ces deux dates. De plus, le ministre ne cache pas sa volonté d inscrire la question des rythmes scolaires au cœur de la loi d orientation. Cela pourrait se traduire par l ajout de deux semaines de cours en diminuant d autant les vacances d été. Alternance 7-2 Cela ferait passer la période de cours entre le retour des vacances de printemps et le départ en vacances d été à 12 semaines (au lieu des 10 prévues pour ), ce qui ne paraît pas raisonnable et s éloigne encore de l alternance 7-2. Le SNES s opposera à tout alourdissement du temps et de la charge de travail des enseignants provoqué par un allongement de l année scolaire. Il serait en outre inconcevable que soit imposée une augmentation du temps de travail des enseignants sans même que soit évoquée une augmentation de leur rémunération ou une diminution de leur maxima hebdomadaire de service. Fabienne Bellin, Sandrine Charrier

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20 ACTUALITÉ POURVOIR TOUS LES POSTES, RECRUTER DAVANTAGE Alors que les résultats des concours sont petit à petit publiés, le ministre a fait plusieurs annonces visant à améliorer leur rendement. Parmi celles-ci, le recrutement de 75 CPE supplémentaires ou encore de 280 enseignants de plus. Qu en est-il réellement? L a situation actuelle des recrutements, notamment du vivier de candidats, impose de prendre des mesures fortes dès maintenant. Habituellement, les concours permettent de pourvoir environ 90 % des recrutements prévus, rendement en chute lors de la session 2011 car 976 postes n ont pas été pourvus faute de candidats. Pour assurer la rentrée 2012, le ministre doit prendre des mesures fortes qui permettent d admettre autant de candidats que de postes ouverts aux concours. La création de listes complémentaires pour les CPE ou l annonce du recrutement, dans les disciplines déficitaires, des candidats admissibles et non admis à l agrégation dans le corps des certifiés est plutôt positif, mais cela ne suffira pas à compenser le sous-recrutement. Pour les autres disciplines, il faut recourir aux listes complémentaires. Par exemple, on sait déjà que cinq candidats au CAPET de STMS (sur 36 postes ouverts) le sont également dans une discipline équivalente au CAPLP. En l absence de liste complémentaire, ce seront autant de recrutements perdus à la rentrée. Par ailleurs, pour attirer à nouveau les candidats vers les concours de l Éducation nationale, il convient de donner un signe positif en termes de recrutements supplémentaires. Or les mesures annoncées par Vincent Peillon ne le permettent pas, puisqu il s agit seulement d améliorer le rendement des concours, dans le volume arrêté par son prédécesseur. Là où le vivier de candidats est suffisant, le ministre aurait pu proposer d augmenter le nombre de recrutements sur la liste principale. C est ce qui aurait dû être fait pour les CPE. Il ne pourra pas y avoir de politique ambitieuse pour le système éducatif sans assurer les recrutements. Stopper le non-remplacement d un fonctionnaire sur deux, améliorer les conditions de formation des personnels et les conditions d étude des élèves impose de porter à le nombre de postes aux Thierry Nectoux concours externes en Pour cela, il faut d urgence programmer l augmentation du nombre de postes ouverts aux concours, mettre en place dès la rentrée des prérecrutements et avancer sur la réforme de la formation des maîtres. Emmanuel Mercier Thierry Nectoux NON-TITULAIRES : L ACTION SYNDICALE PAYE 20 - US MAGAZINE - Supplément au no 721 du 2 juin 2012 Lors du CTM du 20 juin, le ministère a présenté un projet de décret abrogeant le recours aux vacations 200 heures. L e projet initial prévoyait des contrats aussi courts que l administration le jugerait opportun, le SNES et la FSU ont défendu un autre point de vue, finalement accepté par l administration : un contractuel enseignant, d éducation ou d orientation recruté sur un emploi vacant le sera pour la durée d une année scolaire, un contractuel recruté pour remplacer un agent absent le sera pour la durée de l absence, «le cas échéant renouvelée». L organisation des enseignements sur l année scolaire exclut toute autre situation. Une circulaire devra préciser aux recteurs qu ils ne peuvent interrompre les contrats au prétexte des vacances scolaires. Pour marquer cette avancée, la délégation de la FSU a voté pour ce projet de décret, adopté par 14 voix et une abstention. S il ne règle pas l ensemble des difficultés vécues par les non-titulaires, cet acquis de l action syndicale en appelle d autres et facilitera la défense des personnels. En revanche, l examen du projet de décret devant mettre en place les recrutements réservés a été reporté en vue d organiser des consultations préalables approfondies. L administration proposait de n organiser que des concours réservés pour les titularisations dans les corps des certifiés, CPE et CO-Psy. Le SNES a vivement contesté l épreuve d admissibilité envisagée qui devait consister en un rapport d activité et une lettre de motivation. Avec les autres syndicats de la FSU, il a rappelé sa demande de deux modalités d évaluation et, dans le cas où une seule serait organisée, il a défendu des examens professionnels dont le jury serait national. Les premiers recrutements réservés devraient intervenir à la session Enfin, le chantier que le ministre annonce sur le métier enseignant sera l occasion de porter la revendication d un plan de titularisation qui n exclue personne. Anne Féray

21 CHANGER POUR ÊTRE DÉCENTRALISÉ? C EST NON! La nouvelle étape de décentralisation sera à l ordre du jour de la conférence sociale du 9 et 10 juillet. L ARF a exprimé de manière récurrente la volonté des Régions de piloter toute la chaîne «formation/orientation/emploi» et réclame maintenant, dans différents scénarios, la décentralisation des CO-Psy et des directeurs de CIO. C es projets néfastes, que la profession a fait reculer en 2003, ressurgissent dans les exécutifs régionaux, qui s illusionnent sur la possibilité de gérer les flux d orientation et de formation pour répondre aux besoins de main-d œuvre des entreprises et améliorer leur compétitivité! Pourtant, l adéquation formation/emploi est un leurre, les entreprises étant dans l incapacité de prévoir précisément leurs besoins à échéance de plus de quelques mois, ce qui ne peut évidemment convenir pour la formation initiale. Cette conception repose sur l idée que les choix d orientation dépendraient essentiellement d une «bonne» information. Or, la connaissance des processus en jeu montre que l élaboration des projets est autrement plus complexe, et très dépendante du développement psychologique et social des adolescents. La régionalisation accroîtrait les inégalités sociales Les écarts d offre de formation, existant déjà entre les Régions, jouent en défaveur des enfants d origine populaire. Augmenter le poids des caractéristiques de l emploi local sur le schéma des formations ne pourrait qu enfermer les élèves dans certaines voies d orientation et accroître les inégalités sociales d accès aux études supérieures. À lire les propositions de l association, on peut légitiment s interroger sur la rupture : «Regrouper dans des espaces métiers les différents professionnels de l orientation, avec les branches professionnelles, labelliser les guichets uniques, détacher les CO- Psy volontaires aux Régions». Les CO-Psy et les DCIO attendent autre chose pour l avenir des élèves et pour l exercice de leur métier. Ces conceptions tournent le dos aux objectifs de plus de justice sociale et d éducation affichés par le Président. L apport des CO-Psy auprès des élèves en est un levier essentiel. Couper l orientation de la psychologie et de l éducation priverait les jeunes, notamment de milieu populaire, des ressources pour sortir des chemins prédéterminés. C est pourquoi le SNES, portant les attentes des CIO, s y oppose et développera ses demandes lors des groupes de travail qui se réuniront dès cet été. Catherine Remermier Daniel Maunoury RÉTABLISSEMENT DE L HISTOIRE GÉOGRAPHIE EN TERMINALE S Le SNES prend acte de la volonté de rétablir l histoire-géographie en Terminale S. Cette décision répond à une revendication des collègues, pour autant il faudra en définir les modalités. Daniel Maunoury L a lettre du ministre à tous les personnels de l EN (parue au BO du 26 juin) confirme l engagement pris avant les élections sur le rétablissement de l histoire-géographie en Terminale S, sans toutefois en préciser la date. En attendant, «l enseignement facultatif d histoire-géographie prévu par les textes en vigueur sera proposé à tous les élèves de Terminale de cette série». Les DHG devraient donc être abondées en conséquence pour la rentrée prochaine dans tous les établissements concernés, de façon que cette mise en place ne se fasse pas au détriment d autres enseignements. D autre part, le rétablissement de l histoiregéographie doit permettre que soient revus les programmes de Première. Ceux-ci ont été très largement dénoncés par la profession et les épreuves anticipées ont mis en évidence toutes les incohérences qu ils portent. Avant même la remise à plat de ces programmes, il est nécessaire de prévoir des allègements transitoires pour l an prochain afin que les enseignants puissent travailler dans des conditions plus sereines avec leurs élèves. L épreuve anticipée doit disparaître avec le retour de l histoire-géographie en Terminale S. Le SNES doit rencontrer début juillet la DGESCO et l inspection générale sur ce dossier. N hésitez pas à nous faire parvenir votre bilan et vos remarques sur l évolution nécessaire de ces programmes et sur les épreuves du bac. Alice Cardoso, contenu.secretariat@snes.edu Supplément au n o 721 du 2 juin US MAGAZINE - 21

22 ECO/SOCIAL Revuei Refuser le mensonge qui passe : telle fut la ligne directrice de Pierre Broue ( ), auquel un collectif d historiens rend hommage dans le dernier numéro de la revue Dissidences, aux éditions Le bord de l eau. Enseignant et militant, historien trop tardivement reconnu par sa monumentale biographie de Trotsky, ou la monographie de la Comintern, Pierre Broue fut un analyste d autant plus érudit du mouvement social qu il en fut, communiste antistalinien, pleinement partie prenante. Lire Pierre Broue, c est plonger pour mieux le comprendre dans le tourbillon du siècle de fer. M. L. Livresi Combattre la crise Les joutes électorales ont été dénuées de toute référence à la crise systémique vécue par le capitalisme et même au bilan de déstructuration totale des services publics des politiques gouvernementales, aggravant la récession. La personnalité de Sarkozy, son rejet, a contribué à obscurcir la question des politiques économiques permettant le changement. La fondation Copernic, comme c est son rôle, veut apporter des contributions à la définition de l intervention publique dans le contexte actuel d une conjonction de crises, financière, économique, écologique. D une crise qui pose aussi la question de la pérennité de la construction européenne. Changer vraiment! un titre un peu trop utilisé quoique «le changement c est maintenant»! propose un début de programme soumis à la critique mais qui doit intéresser tous les acteurs sociaux à commencer par nos organisations syndicales. Les auteurs divers ne sont pas tous d accord et ils le disent, alimentant plus encore le débat, un débat vital pour notre avenir. Nicolas Béniès Changer vraiment! Quelles politiques économiques de gauche?, coordination, Jean-Marie Harribey, Pierre Khalfa et Christiane Marty, Syllepse, 138 p. La grande truanderie La vague libérale des années 1980 a construit une nouvelle forme de capitalisme. Les marchés financiers ont imposé leurs règles, règles d un capitalisme de plus en plus barbare qui s abrite derrière des modèles économétriques pour faire semblant d être «scientifiques». La déréglementation, soit la suppression de la réglementation antérieure, a eu un effet déstructurant. Tout était permis à condition que «ça» génère des bénéfices spéculatifs. Du coup «le capitalisme de l ombre» pour employer le terme de INTERVIEW DE MICHEL ANGOT (SNUCLIAS-FSU) La mobilisation du Pôle public financier «pour un doublement du plafond du livret A» Le collectif «Pour un pôle public financier» fait des propositions pour une réorganisation du système bancaire tournée vers l intérêt général. Pour faire face à la crise du logement, il lance une campagne en faveur du doublement immédiat du plafond du livret A. Pourquoi cette initiative? Elle est venue d une double démarche : à la fois du collectif intersyndical «Pas touche au livret A!» qui s était monté en , autour de la CGT des Banques et de SUD Poste (auxquels s étaient jointes les principales organisations de locataires CNL, CGL... et le DAL), contre la banalisation du livret A et la possibilité que ses fonds soient désormais récoltés aussi par le secteur bancaire privé. Le «cadeau» à l époque fait par Sarkozy aux banques privées s accompagnait d une possibilité de ne transférer que 65 % des sommes collectées à la Caisse des Dépôts (pour le logement social) et de conserver 35 % de ces fonds, pour assurer leurs liquidités et soi-disant rembourser leurs «frais de gestion»... Alors que dans le même temps, les deux principaux collecteurs des fonds du livret A (la Poste et les Caisses d Épargne) «sanctifiaient», elles, 100 % des sommes collectées auprès de la CDC!... Quand la question du doublement du plafond du livret A (et du livret Développement durable) est apparue dans le programme de François Hollande, le collectif s est réactivé car, privatisé depuis, le groupe Caisses d Épargne sous la direction de F. Pérol s était aligné sur le «tarif» consenti aux banques privées et ne reversait plus que 65 % de ses fonds à la CDC... La Poste, elle aussi privatisée depuis, envisageait de le faire l année prochaine... Qui regroupe-t-elle? Le Pôle Public Financier au service des Droits ( publicfinancier.org) s appuie à la fois sur l intersyndicale du secteur semi-public économique et financier créée en octobre 1995, et qui, forte de plus d une trentaine d organisations syndicales, avait lancé à l époque la revendication d un «pôle public financier» (intersyndicale animée par la CGT Banques et la fédération CGT Unclesam/Fotolia.fr Finances, et où l on trouve des syndicats CFDT, FO, CGC et Solidaires). À cette intersyndicale se sont joints des syndicats de la Caisse des Dépôts et Consignations, le SNUP-FSU d abord, suivi, assez frileusement, par la CGT du groupe (un peu sectaire et peu encline à cohabiter avec le syndicat FSU dont certains des membres venaient de ses rangs...). La question de DEXIA et des emprunts toxiques contractés par certaines collectivités a poussé le SNUCLIAS-FSU à s y adjoindre. De même, des associations actives sur la question des droits (DAL, AITEC, Marches Européennes, la Convergence des Services Publics, la Convergence des Hôpitaux et Maternités de proximité...) s y sont ensuite rajoutés. Quels sont vos activités et projets? Peser sur les choix du gouvernement pour imposer l idée qu un Pôle public financier constitué autour de la CDC et de la Banque de France, et agrégeant l ensemble des établissements publics et semi-publics existant aujourd hui dans le champ financier (OSEO, Crédit Foncier, FSI, IEDOM, SPE, UBI France, l Agence française de développement, la COFACE...),sera mille fois plus efficace et indépendant que la future «Banque Publique d Investissement» annoncée par Matignon et Bercy, pour financer des projets autour de droits élémentaires qui ne sont pas ou mal irrigués aujourd hui par la puissance publique : le financement des investissements d intérêt général socialement et écologiquement utiles (logement, politique industrielle et créations d emplois, transition écologique et énergétique, équipement des collectivités locales des hôpitaux publics et des PME). S y rajoute la défense et le développement de l épargne populaire, et la lutte pour l inclusion financière (accès de tous aux services bancaires, prévention du surendettement, protection des usagers). Enfin, la lutte pour obtenir immédiatement (et non étalé sur plusieurs années) le doublement effectif des plafonds du livret A et du LDD, et le reversement à la CDC de la totalité des sommes collectées et conservées par les banques (estimées à 100 milliards d euros depuis 2009) pour financer la construction de logements sociaux et la réhabilitation thermique d un million de ces logements sociaux. Daniel Rallet 22 - US MAGAZINE - Supplément au no 721 du 2 juin 2012

23 Thierry Nectoux L e Medef a déjà exigé une négociation sur le marché du travail avec pour objectif la «flexisécurité» et rejeté la proposition de F. Hollande d aligner la fiscalité des revenus du capital sur celle pesant sur le travail. Pour le SNES et la FSU, il est indispensable de mettre en œuvre la réforme fiscale pour plus de justice sociale et d obtenir les ressources budgétaires dont Sarkozy «le président des riches» avait privé le pays. Fiscalité et chômage La qualité des services publics en dépend. Le nouveau gouvernement devrait revenir sur la défiscalisation des heures supplémentaires, et réduire l abattement sur les donations et successions. L économie d impôt procurée par les niches fiscales ( euros, plus 4 % du revenu imposable) sera limitée à euros. La nouvelle tranche d imposition de 45 % pour les foyers fiscaux déclarant plus de euros de revenus annuels doit être adoptée avec effet immédiat sur les revenus 2011, comme la taxation à 75 % des contribuables déclarant plus d un million d euros de revenus, tandis que la TVA sociale CONFÉRENCE SOCIALE Le changement? Début juillet, la conférence sociale donnera le tempo et la mesure du changement annoncé. De l emploi à la formation et à la protection sociale, c est donc sur la feuille de route économique et sociale du gouvernement à court et moyen terme que les partenaires sociaux vont plancher. décidée par Sarkozy n entrera pas en vigueur. Ces mesures vont dans le bon sens, mais il faudra remettre à plat l ensemble de la fiscalité (impôt sur le revenu en créant de nouvelles tranches afin d assurer une réelle progressivité, suppression des niches fiscales, fiscalité des entreprises et du patrimoine). La discussion devrait être vive autour de l augmentation du Smic : il s agit de jeter les bases d un nouveau calcul pour l indexer, mais aussi de réfléchir à la situation des millions de salariés et notamment salariées qui, par le jeu de la précarité et des temps partiels, perçoivent des salaires bien en dessous du Smic. L égalité professionnelle et salariale des femmes et des hommes doit déboucher rapidement sur des décisions. Retraite et protection sociale L un des enjeux importants de cette conférence porte sur la politique industrielle : l orienter vers la satisfaction des besoins, créer des emplois de bonne qualité, relocaliser certaines productions supposent de prendre en compte la transition écologique, d investir dans la formation initiale et continue, la recherche et l innovation. Il s agit aussi de lutter contre la spéculation et les licenciements boursiers (dont le gouvernement devrait proposer l interdiction) et de conditionner les aides publiques aux entreprises qui embauchent. Les créations d emplois d avenir sont une première réponse pour contribuer à la lutte contre le chômage des jeunes, mais c est une politique de grande ampleur, appuyée sur la formation, qui fera reculer le chômage de masse. Un pôle financier public doit être créé pour aider à la création d emplois et répondre aux besoins. La table ronde sur les retraites et la protection sociale permettra à la FSU de réaffirmer ses exigences en matière de retraite, son refus d une réforme systémique (système par points ou comptes notionnels) tout en actant positivement le décret de départ partiel à 60 ans. Elle y portera également sa demande d une protection sociale de haut niveau, dont le financement doit s élargir aux revenus du capital. Les besoins sont immenses, notamment en matière de santé où des mesures urgentes doivent être prises pour lutter contre les renoncements aux soins et pour remettre l hôpital public au cœur du système. Élizabeth Labaye Congé de maternité Comme l indiquait une puce dans L US n 713 du 1 er octobre 2011, une enseignante devrait être autorisée à reporter son congé annuel dans le cas où elle a bénéficié d un congé de maternité coïncidant avec la période des vacances scolaires. C eci en application du droit communautaire (art. 7 de la directive n 2003/88/CE du 4 novembre 2003), tel qu interprété par la Cour de justice de l Union européenne. Le tribunal administratif de Besançon a rendu un jugement le 24 mars 2011 en faveur d une collègue qui demandait ce report. Cependant, ce jugement ne fait pas jurisprudence et l affaire est renvoyée devant le Conseil d État. C est l identification des congés payés des enseignant-e-s et assimilé-e-s (cinq fois les obligations hebdomadaires de service) sur les seize semaines de vacances des élèves qui est en question. Aujourd hui, aucune période réelle de congés payés ou un nombre de semaines de congés ne sont officiellement identifiés dans le service des enseignant-e-s. Nous ne pouvons aujourd hui rien vous garantir en terme de droits concernant le report des congés annuels, c est la décision du Conseil d État qui permettra, ou non, à la législation européenne de s appliquer. Dès que cette décision sera connue, le SNES vous en informera. Dans tous les cas, le SNES, garant de l équité de traitement entre les personnels, sera particulièrement vigilant afin que le ministère au détour d un texte n utilise pas une demande légitime au détriment de l ensemble des collègues quant à la définition des congés payés des enseignants. I. D. Marc Roche dans Le capitalisme hors la loi est devenu le maître face au capitalisme encore un peu réglementé. L auteur, correspondant du Monde à Londres, décrit ces paradis fiscaux, ce petit monde des agences de notation, des spéculateurs évoluant dans la «zone grise» entre légalité et illégalité. Pour éviter de s interroger, les traders s enferment dans leurs tours et refusent de voir le monde tel qu il est. Les mondes de la pègre et de la finance cohabitent allégrement. Une enquête qui devrait plaider pour plus de réglementation N. B. Le capitalisme hors la loi, Marc Roche, Points/Seuil. Fable réaliste Comment raconter le monde, ce monde de la finance qui parle de «ressources humaines» en considérant les êtres humains comme du bétail, comme un stock et un flux à gérer, comme un coût? Pablo Sanchez, dans Les damnés du back office met en scène César, agrégé de philosophie, qui a su mettre ses compétences au service d une multinationale de la finance comme directeur des ressources humaines. Sa fonction est plutôt celle de fossoyeur. Il vient «restructurer», supprimer des emplois, licencier pour «remettre à flot» une succursale de Barcelone. Tout le discours, les mots clés sont ici repris, mis en situation par un jeu de va-et-vient entre le dit et le faire. Les mots qui se retrouvent dans tous les préceptes de ces «chasseurs de têtes», «couper des têtes, prendre des décisions drastiques» font partie intégrante du personnage qui y croît. Et il ne fait pas semblant. C est aussi leur force. Il fallait, dans cette fable, introduire une personnalité perturbée pour faire voler en éclat toute cette idéologie. Un roman drolatique, proche du pamphlet pour faire prendre conscience de ce monde barbare qui sait se donner bonne conscience tant que la réalité ne vient pas faire s effondrer ce château de cartes. N. B. Les damnés du back office ; Pablo Sanchez, traduit par Jean-Marie Saint-Lu, Actes Sud, 201 p. Réflexion sur le travail Pierre Naville fut à la fois surréaliste et sociologue, créateur de la sociologie du travail en France en compagnie de Georges Friedman. En 1956, il avait commis cette étude pour essayer de cerner les contours de la «qualification». Dans ce milieu des années 50, ce n était pas l École pas encore qui déterminait le statut du salarié mais Suite page 24 Supplément au n o 721 du 2 juin US MAGAZINE - 23

24 ECO/SOCIAL Suite de la page 23 son évolution dans l entreprise. Une grille de salaire et donc de qualification entre ouvriers spécialisés, OS, et ouvriers professionnels, OP, existait, la grille dite «Parodi». Naville, se servant des concepts de Marx, ouvre des pistes. Cet Essai sur la qualification du travail a perdu de sa pertinence parce qu il parle d un monde qui n existe plus et gagné en intérêt par le biais des concepts et de la méthode qu il propose. N. B. Essai sur la qualification du travail, Pierre Naville, Sens dessus dessous/syllepse. Retrouver le patrimoine Faut-il lire les utopistes du siècle des Lumières? Ont-ils quelque chose à nous apporter? À en croire ce Code la nature d un certain Etienne-Gabriel Morelly Stéphanie Roza dit, dans sa présentation, tout ce qu il faut connaître de l auteur et de la trajectoire du livre comme du contexte dans lequel il a été écrit, les réponses sont positives. Ne pas abandonner le patrimoine, ne pas laisser de côté toutes ces théorisations qui ne sont pas seulement révélatrices d une époque mais aussi permettent de mettre à jour des filiations, ici avec Babeuf mais surtout avec Fourier pour construire une histoire de cette pensée de la construction de mondes idéaux. Une lecture nécessaire. N. B. Code de la nature, Etienne-Gabriel Morelly, Édition critique due à Stéphanie Rosa, La Ville Brûle, 174 p. Pourquoi les restructurations? Parler des restructurations d entreprise revient à construire un cours d économie d entreprise dans la période ouverte, dans les années 1980, par la déréglementation financière, l ouverture des économies qui a conduit à la domination des critères du court terme, ceux des marchés financiers. La tyrannie de l actionnaire a régné en maîtresse comme l impératif de la compétitivité. Pour la première fois dans l histoire du capitalisme, les restructurations sont devenues permanentes. Avec son cortège de suppressions d emplois mais aussi de plans sociaux, de primes de départs volontaires Des inventions pour faire passer cette nouvelle réalité. L intérêt de la présentation due à ces deux économistes elles sont spécialistes de gestion est d aller au-delà pour décrire les méthodes et les effets de ces restructurations. De quoi nourrir la réflexion. N. B. Les restructurations d entreprises, Rachel Beaujolin-Bellet, Géraldine Schmidt, Repères/La Découverte. ZONE EURO Épicentre de la crise Le G20, réuni les 18 et 19 juin, a conclu sur ce diagnostic : l éclatement possible (une chance sur trois, disent les pronostiqueurs) de la zone euro est la question essentielle à résoudre pour sortir de la conjoncture de crise financière et de récession mondiale. D iagnostic à la fois juste, l épicentre de la crise financière s est déplacé des États-Unis siège de la première crise en août 2007 à la zone euro, et limité, le ralentissement de la croissance touche tous les pays y compris la Chine. La Banque de réserve fédérale américaine, la Fed, a fait le constat d une croissance plus faible que prévu pour cette année et l an prochain. Pour le reste, le G20 comme à l habitude, n a pas pris de mesures faute d accord des grands pays du monde. Les politiques communes ne sont pas pour demain malgré le constat partagé d une crise mondiale qui se profile dont un des indicateurs est la baisse importante des cours de matières premières à commencer par le pétrole. La zone euro dans l œil du cyclone Un indicateur est fourni par l orientation des fonds souverains du Golfe qui se détournent de la zone euro. La crise des banques espagnoles vient démontrer, s il en était encore besoin, que la crise actuelle n est pas celle de la dette publique mais bien des banques et des marchés financiers. Paradoxalement, ces mêmes marchés financiers font peser sur les États le prix du sauvetage des acteurs financiers en jouant l augmentation des taux d intérêt de la dette publique... prenant la place de la dette privée! Ce sont les banques et non les déficits publics qui provoquent la ruine de l euro. Le conseil européen des 28 et 29 juin devrait discuter d un Pacte pour la croissance de 120 à 130 milliards d euros, soit 1 % du PIB européen, passant par des «project bonds», des titres émis par l ensemble des pays européens pour financer des infrastructures et bénéficier des faibles taux d intérêt de l Allemagne et de la France. Un des paradoxes de la conjoncture actuelle est l écartèlement des taux d intérêt au sein de la zone. Ils sont fortement haussiers pour les pays «aidés», l Espagne, l Italie mais aussi l Irlande, le Portugal, Yannick Saint-Andre/Fotolia.com et baissiers pour l Allemagne avec des taux zéro voire négatifs pour des titres publics de court terme et, dans une moindre mesure, pour la France. Du coup, des «euro bills» mais pas les «euro bonds», obligations mutualisées pour financer les dettes futures sont mis à l étude, soit une mutualisation des dettes à court terme des États, se substituant aux Bons du Trésor, de l ordre de 6 à 10 % de la dette des principaux États. La fameuse taxe sur les transactions financières devrait être adoptée pour les «pays volontaires» mais elle arrive bien tard pour lutter contre le risque de faillite bancaire généralisée. Un fédéralisme vraiment solidaire? Un des débats essentiels devrait porter sur la supervision des banques via la création d une Union bancaire dont le chef de file pourrait être la BCE. L objectif : fixer un cadre fédéral pour l intervention publique dans le secteur bancaire. Elle pourrait se compléter par une union budgétaire. Cette avancée politique est, dans l état actuel, irréaliste. Le discours de la chancelière allemande sur l Union politique, le fédéralisme, n est qu un discours. On ne sait même pas si cette union serait à 27 ou à 17, ou moins... À l arrivée, mis à part la poursuite de la politique d austérité réponse actuelle de Mario Monti en Italie, rien ne sera décidé. La crise de la zone euro se poursuivra et s accentuera. L incertitude rend la panique rationnelle... Faute de solutions solidaires passant par les services publics... Nicolas Béniès 24 - US MAGAZINE - Supplément au no 721 du 2 juin 2012

25 DOSSIER L internat scolaire Facteur de réussite DR DR DR DR Dossier coordonné par Nicolas Morvan ; réalisé par Nicolas Barbareau, Fabienne Bellin, Jean-Hervé Cohen, Ingrid Darroman, Laurent Desanti, Valérie Héraut, Roland Hubert, Émilie Iglesias, Jean-Louis Maillard et Valérie Sipahimalani DR Clément Martin Quand il s appelait encore la pension, indissolublement liée à la scolarisation dans le second degré et source de nombreuses œuvres littéraires et cinématographiques, l internat était souvent synonyme de privation, de rupture avec le milieu familial, mais aussi de possibilités de promotion sociale, d apprentissage de la rigueur et de l autonomie. Tombée en désuétude, ce type de scolarisation connaît aujourd hui une forme de retour en grâce. Son instrumentalisation sous le label «d excellence» pendant le quinquennat de N. Sarkozy a été objet de polémique autour de son coût, et de la vision élitiste et bien peu démocratique de l école qu elle véhiculait. Aujourd hui les internats font l objet d un débat et, dans sa lettre aux enseignants parue au BO du 26 juin 2012, le nouveau ministre, Vincent Peillon, précise que «tous les internats, dans leur diversité, doivent proposer l excellence aux élèves accueillis pour contribuer à l égalité des chances et à la réussite de tous». Et ce alors même que les enquêtes qualitatives ne déduisent pas un effet automatique de la scolarisation à l internat sur les résultats scolaires des élèves. L US se propose, à partir d analyses et de témoignages, de faire le point sur l internat, qui cristallise finalement de nombreuses questions interrogeant l école tout entière. Il semble que les internats répondent aujourd hui à une forte demande de cadre et d institution, tant de la part des élèves que de leur famille. Mais à quoi les internats ressemblent-ils aujourd hui? Pourquoi reviennent-ils donc tant à la mode? Peuvent-ils être vecteurs de promotion sociale, véritables alternatives à des conditions de vie familiales dégradées ne permettant pas une scolarité sereine et structurante? Ou bien ne seraient-ils que des paravents permettant une mixité des élites que le système éducatif ne saurait plus produire?... Autant de questions cruciales auxquelles ce dossier s efforce de donner des éléments de réponse. R. Hubert Supplément au n o 721 du 2 juin US MAGAZINE - 25

26 L internat scolaire DOSSIER État des lieux De la pension à l internat Si l internat anglo-saxon est une source d inspiration littéraire et cinématographique sans fin, la réalité des internats français, quelque peu oubliés ces dernières décennies, est mal connue. En voici quelques éléments. Historique Au XIX e siècle, le développement des internats va de pair avec celui de la scolarité. À un moment où les établissements sont peu nombreux et situés dans les grandes villes, l internat est alors souvent la seule solution pour poursuivre des études après l école primaire. Il est aussi conçu, notamment dans le privé, comme faisant partie d un projet éducatif où la mise à l écart du monde est valorisée. Dans un cas comme dans l autre, il est socialement très sélectif, même s il a pu être pour de nombreux élèves boursiers la seule possibilité d accéder à l éducation. Jusqu à la fin des années 60, les internats accueillent de plus en plus d élèves, leurs publics se diversifient et leur rôle sur la mobilité sociale s accentue. Mais à partir des années 70, du fait d abord d un meilleur maillage scolaire, ensuite de l image persistante d un cadre qui bride les individualités, on observe une désaffection des internats. Les directives du ministère de l Éducation vont d ailleurs, jusqu au début des années 2000, encourager les fermetures. En 2002, le ministère affiche une volonté de relance, notamment au travers de la circulaire n du 24/04/2002 et de l inscription de 4,5 M au budget. Il s agit selon la circulaire de «favoriser l accès de tous les élèves» au «droit à l éducation». Environ un établissement sur cinq dispose d un internat, mais ce sont surtout les lycéens qui en bénéficient Quelques chiffres Selon les données officielles (1), environ 4 % des élèves du second degré et du post-bac des lycées sont internes. Environ un établissement sur cinq dispose d un internat, mais ce sont surtout les lycéens qui en bénéficient DR 26 - US MAGAZINE - Supplément au n o 721 du 2 juin 2012 La mixité à l internat : chambres à part... Si la mixité est une obligation dans nos établissements scolaires, l état des lieux de la mixité des internats des CPGE en France a fait pâlir la Halde qui, en 2010, avait été saisie par le collectif «Ouvrons les portes» dénonçant l impossibilité faite à certaines lycéennes d intégrer les internats de leurs établissements d accueil. Depuis, neuf internats et le foyer des lycéennes sont devenus mixtes à la rentrée Cependant, la non-mixité existe toujours dans certains lieux d accueil (1). Ainsi, l accès des filles aux CPGE (le coût de leur scolarité est de fait plus élevé que pour les garçons) se trouve moins aisé et leur travail scolaire affecté par cette exclusion. Au-delà des cas très spéciaux des CPGE, c est la question de la nonmixité comme facteur excluant du groupe scolaire qui se pose dans ces établissements. En octobre 1967, dans le journal du lycée (privé) Cévenol, l élève F. Mignon posait cette question en des termes toujours d actualité : «Quand on regarde les sorties : combien de fois l an dernier, des films (...) n ont pu être vus que par les garçons (...) Mais Repères Avant la Monarchie de juillet Les internes représentaient une petite minorité des élèves du secondaire. que doivent être les rapports entre garçons et filles? Une chose est certaine : les adultes ne doivent plus se dérober» (2). Il semble bien que les réponses n aient pas beaucoup évolué : «Certains craignent que la mixité entraîne des troubles dans l internat» (3). La mixité serait-elle synonyme de sexualité hétérosexuelle effrénée? Les relations filles-garçons sont-elles caractérisées seulement par un «risque sexuel»? Si leur période de sommeil est encore séparée (et pour quelles raisons d ailleurs?), il faut créer des moments collectifs mixtes, permettre à nos élèves résidents d apprendre à vivre ensemble dans le respect de l autre sexe, et tenir compte de la mixité, elle bien réelle, de la société. (1) (2) /09/19/Lettre-ouvertea-Monsieur-Gagnier (3) Henriette Zoughebi, vice présidente du conseil régional d Île-de-France De 1842 à la fin du XIX e siècle Les internes deviennent majoritaires dans le secondaire. 10 septembre 1964 Une circulaire suggère d augmenter la capacité des internats en adoptant des lits superposés.

27 DR (moins de 5 % des collèges, contre plus de la moitié des lycées, disposent d un internat, les trois quarts des cités scolaires en sont pourvues). La taille de ces internats est très variable, de quelques chambres à de gros internats de 500 places. Les lits sont occupés à environ 80 % (de l ordre de 60 % dans les collèges), avec des écarts. En 2010 près de élèves étaient internes dans le public, chiffre stable voire en légère augmentation. Ce sont moins de 1 % des collégiens, 7,4 % des lycéens des voies générale et technologique, 12,6 % des lycéens de la voie professionnelle et 7,6 % des élèves du post-bac (classes préparatoires et sections de techniciens supérieurs). L internat concerne aussi les établissements régionaux d enseignement adaptés (EREA), dont la moitié des élèves sont internes du fait de l éloignement géographique de leur domicile, l enseignement agricole, et les lycées militaires (4 000 élèves de la Sixième au post-bac). Les filles se voient réserver en moyenne 44 % des lits (de 47 % en LGT à 36 % en lycée professionnel), dans des internats mixtes ou non (Légion d honneur). L enseignement privé scolarisait à la rentrée 2010 environ internes, chiffre en érosion de plusieurs centaines par an, mais qui représente 27 % du nombre total d internes quand le privé scolarise 21 % des élèves. Qui est interne? L interne moyen est un lycéen scolarisé dans un établissement public, qu il fréquente par nécessité géographique ou par choix personnel. De plus en plus de familles se tournent en effet vers l internat pour offrir à leurs enfants un cadre structurant. Cependant les internats publics répondent peu à ce critère: les lycées étant sectorisés, les places sont attribuées sur critères géographiques ou bien réservées à certaines filières rares. De manière générale, les filles sont moins souvent internes, les enfants des professions indépendantes (agriculteurs surtout et aussi artisans, commerçants, chefs d entreprise) sont nettement plus utilisateurs de l internat que les autres catégories ; au sein des salariés, les enfants d ouvriers sont plus souvent internes. En collège, les enfants appartenant à des familles monoparentales ou recomposées sont surreprésentés. On voit bien le rôle de l internat par rapport aux difficultés scolaires ou sociales. C est globalement l argument de l éloignement qui reste cependant la première raison de recours à l internat. Le coût pour les familles est difficile à estimer. Dans le public, il est de à euros par an, de à euros dans le privé, la prime versée aux boursiers par l État s élevant à 244 euros. Il faut y ajouter les frais de transport, très variables selon la situation géographique, et les aides des collectivités territoriales. L annuaire des internats (2) permet de trouver l établissement public correspondant au profil recherché. À l heure où se pose aussi la question de la survie de nombreux établissements scolaires ruraux de proximité compte tenu de la faiblesse de leurs effectifs, force est donc de constater que si l internat devait être envisagé comme solution, l offre manque d ampleur et de diversité. (1) Source : Repère et références statistiques, édition (2) Annuaire accessible à partir de mot-clé internat. De plus en plus de familles se tournent en effet vers l internat pour offrir à leurs enfants un cadre structurant Un internat de Perpignan Entretien avec Mme Bernadette Aigle, syndicaliste au SNUPDEN, proviseure du lycée Aristid lol Pourriez-vous nous décrire votre internat? Quels problèmes spécifiques rencontrez-vous? Le problème principal que nous rencontrons est celui d un internat très insuffisant : 45 places de filles pour un lycée de plus de élèves. Nous avons donc de grandes difficultés pour «sélectionner», en fonction de l éloignement, ce tout petit nombre de filles, d où des renoncements de la part des parents, parfois. Par ailleurs, n ayant pas d internat pour les garçons, nous avons toutes les difficultés à trouver des places dans un lycée de la ville ayant un internat, pour une demi-douzaine d élèves admis ici en section Excellence rugby section rare, venant quelquefois de toute la France ou des DOM TOM, et tout autant de peine pour des garçons admis en section STL (la seule du département)... La Région Languedoc- Roussillon, sollicitée depuis plusieurs années à ce sujet, fait la sourde oreille et refuse d agrandir l internat : pire, elle se désintéresse du sort des élèves cités plus haut que nous n arrivons pas à héberger. Rencontrez-vous d autres difficultés liées à la vie quotidienne de l internat? Sans doute parce que notre internat est tout petit, nous n avons pas de problèmes particuliers. C est très «familial», les élèves sont bien suivies. Nous leur offrons des activités comme des actions «santé» (diététique), et culturelles (cinq spectacles par année scolaire au théâtre, en fonction de leurs choix), qui sont financées sur le budget vie lycéenne et complétées par notre budget propre. La charge de l internat n est pas trop lourde dans notre travail : aucun CPE n étant logé actuellement, chacun des quatre CPE s occupe de l internat dans son service un soir par semaine jusqu à 19 heures, et le mercredi après-midi. De plus, une infirmière va voir les élèves pendant leur repas chaque soir pour «détecter» des problèmes de santé ou de mal-être. En cas de problème la nuit, la charge est supportée par les personnels logés au lycée (le plus souvent, c est le proviseur, c est-à-dire moi, qui s en occupe!). Mais heureusement, cela arrive rarement, vu le petit nombre d internes! 50% 53,4% Chiffres 4,8% 1 élève des collèges disposent d un internat. 1 % des collégiens sont internes et 7,4 % des lycéens des voies générale et technologique. des lycées d enseignement général et technologique disposent d un internat. sur 6 a été interne au moins une année à un moment ou à un autre de sa scolarité. des lycées professionnels disposent d un internat US MAGAZINE - Supplément au n o 721 du 2 juin 2012

28 L internat scolaire DOSSIER 28 - US MAGAZINE - Supplément au n o 721 du 2 juin 2012 L US : L internat semble être revenu à la mode ces dernières années. Pourquoi selon vous? Il y a eu, à partir des années 60-70, une décrue de l internat. On a connu pendant cette période une construction massive de collèges, puis plus tard de lycées. La scolarisation s est dissociée de l internat, alors qu elle y était auparavant fortement liée. Il était désormais de moins en moins nécessaire d envoyer ses enfants à l internat pour qu ils soient scolarisés. De plus, dans les représentations collectives, l internat, à la suite des mouvements de contestation de l ordre familial et de tout ce qui pouvait ressembler à une institution contraignante, s est dévalorisé. Il était associé à une image surannée de l école. La revalorisation récente de l internat est liée à la prise de conscience de la difficulté, pour tous les parents, d offrir de bonnes conditions d études à leurs enfants, au moment même où chacun est convaincu de la nécessité de réussir sa scolarité. Enfin, l internat s est dépouillé de son image vieillotte, d institution aux murs gris et à la discipline rigoureuse : les immenses dortoirs de naguère ont été remplacés par des chambres à plusieurs, ou par des box. Cela a aussi contribué à changer l image de l internat. DR Entretien «L internat scolaire correspond à une demande d institution» Dominique Glasman, professeur émérite de sociologie à l Université de Savoie, auteur de L internat scolaire, édité aux Presses Universitaires de Rennes. L US : Dans les entretiens que vous avez menés pour votre enquête, avez-vous pu constater que l usage de l internat diffère selon l appartenance sociale? Nous avons travaillé sur le cadre qu offrait l internat, et nous avons constaté que la demande de cadre n était pas forcément la même selon l appartenance sociale. Tous les milieux sociaux demandent un cadre de travail. C est la traduction de cette conscience de tous qu il faut réussir à l école. L internat fournit aussi aux élèves un «cadre-rythme», notamment à ceux devant faire de longs trajets en transport pour aller au collège ou au lycée. Ce cadre est cependant moins souligné chez les familles des milieux populaires, et davantage chez les familles issues des classes moyennes, qui souhaitent une régularité dans le travail de leurs enfants, mais sans la fatigue que peuvent occasionner, par exemple, de longs et inconfortables déplacements. L internat répond également à une demande de «cadre-protection». Cette structure doit protéger l élève des menaces fantasmées ou réelles perçues dans le quartier, dans l environnement proche, y compris dans le collège de quartier. Cette demande est assez forte chez les parents habitant dans des quartiers populaires. Il y a aussi, même si c est moins fréquent, une demande de «cadre-contrôle», qui s exprime : c est le cadre de l internat «sanction». Cela se rencontre peu, notamment car les chefs d établissement n aiment pas recruter des élèves dont les familles perçoivent l internat comme une sanction. On a donc des perceptions différentes de l internat en termes d attentes et de constat, selon les milieux sociaux des familles. L US : Dans votre réflexion sur le cadre, et devant le nombre important de références positives qui y sont faites, vous émettez l hypothèse que se ferait, à l internat, un «échange symbolique». Qu entendez-vous par cela? L internat correspond à une demande d institution. Cela fut très surprenant, y compris pour les étudiants ayant participé à la recherche. Tous les adolescents, sauf un sixième d entre eux, disent qu ils sont contents d être à l internat parce qu ils sont cadrés, et que cela les aide. Ils apprécient la présence des adultes, qui font tenir le cadre. C est cette demande d institution qui nous conduit à émettre l hypothèse de l échange symbolique. D un côté, les parents, les institutions, les organisations sociales dans leur ensemble demandent d accorder la plus haute importance au travail scolaire, et de lui donner la priorité. Les adolescents endurent cette pression. Mais ils semblent aussi tenir le discours suivant : «Vous me demandez d accorder de l importance au travail scolaire. Dans ce cas, donnez m en, en échange, les moyens». L internat est une réponse possible des adultes, de la société à cette demande de réussite scolaire qui est faite aux adolescents. Alors qu il est difficile aux adolescents de s imposer un cadre dans leur famille, la nécessité d un cadre est alors prise en charge par l internat. Se joue donc un échange symbolique en ce sens que les contraintes, le cadre de l internat permettent aux adolescents de se mettre au travail, au moment même où «la société» insiste fortement sur le rôle crucial du travail scolaire dans la réussite de leur vie future. L US : Dans quelle mesure l internat, en plus d être un lieu de scolarisation, est-il aussi un lieu de construction de soi? À l internat, l adolescent n est pas sous les yeux de ses parents, ni de ses frères et sœurs. Il est confronté à une forte altérité, à d autres relations de sociabilité, qui ne sont d ailleurs pas toujours chaleureuses. Il y a ainsi des conflits pour s approprier des jeux, des territoires... il y a ainsi à l internat une prise de conscience de soi et de son corps qui se fait par rapport aux autres (qui parfois ne font pas de cadeaux) et non par rapport aux parents. Mais il y a aussi de la collaboration à l internat. L internat est également le lieu où l on apprend à être seul. C est donc une expérience sociale qui aide à la construction.

29 Enjeux Internat et réussite scolaire Il est indéniable que l internat évite la fatigue liée au transport quotidien. Ses horaires permettent une régulation du sommeil, et les plages de temps scolaire dédiées donnent de l autonomie et des habitudes de travail. En classes préparatoires notamment où le travail scolaire est important, c est une réelle opportunité pour les étudiants habitant loin des lycées proposant ces formations, qui n ont pas les moyens de se payer une chambre en ville. L e travail individuel ou entre pairs offre plus de ressources : travaux de groupe, entraide, ressources documentaires, TIC... Des rituels de mise au travail, des aides au travail personnel sont aussi institués par les AED, plus rarement des retours complémentaires au travail en classe. L environnement parfois très cadré isole des sollicitations multiples et distrayantes, il facilite l investissement scolaire. Mais rien n est automatique et l adhésion de l élève est un préalable incontournable, comme celle de ses parents. Certains pensent par exemple que l internat sera la solution miracle pour remédier à l échec scolaire, mais l interne qui refuse de se conformer à ses normes scolaires spécifiques peut s isoler ou travailler sans efficacité et c est parfois tardivement que l on découvre que ses résultats ne suivent pas. L autonomie face au travail et la motivation sont déterminantes. Selon les conditions d encadrement, la continuité pédagogique ne sera pas la même. Cette vigilance doit aussi être L adhésion de l élève est un préalable incontournable, comme celle de ses parents possible pour les familles, l accès aux activités scolaires n est pas évident, ce suivi familial doit être facilité et anticipé. Les professeurs principaux et les CPE en sont les médiateurs. En CPGE, où la sectorisation est inexistante, des élèves délaissent le lycée de voisinage pour tenter leur chance en internat dans un lycée éloigné, sous prétexte qu il est réputé meilleur, sous-estimant les difficultés pouvant naître de l arrachement familial. Ils accèdent alors à l internat au détriment de ceux pour lesquels c est une nécessité géographique et sociale. La vie scolaire dans son ensemble, les enseignements et ce qui les entoure, doit être pensée en phase avec l internat, afin qu il ne se réduise pas à un simple hébergement surveillé. La concertation des équipes pédagogiques, l attention particulière aux élèves internes et les liens avec les AED qui les encadrent en soirée doivent être systématisés et discutés au sein du projet d établissement. Adapté à certaines situations individuelles, l internat peut alors remplir ses missions scolaire et sociale. DR Interview Hugo et Pierre, internes du collège André-Tiraqueau à Fontenay en Vendée Tu es interne depuis quand? Hugo : Depuis trois ans. Pourquoi es-tu devenu interne? Hugo : Pour améliorer mon travail scolaire et apprendre à vivre en collectivité, pour connaître les autres. Cet objectif est-il atteint? Hugo : Presque mais je pense que je pourrais mieux faire. Mieux faire en quoi? Hugo : Au niveau de mon investissement dans le travail ; j ai eu quelques relâchements personnels. Les points positifs de la vie à l internat? Hugo : La vie en collectivité. Pierre : Les activités sont bien aussi. Quelles activités en particuliers? Hugo : Les sorties piscine, les sorties ensemble en ville au Forum jeune, le stage d intégration en début d année (camp dans le marais). Les points négatifs? Hugo : Une vie privée difficile à cacher aux autres. Que préfères-tu à l internat? Hugo : Rester dehors le soir avec les autres quand il fait beau. Pierre : Le travail avec les surveillants. Et pour le futur? Hugo et Pierre : Je veux rester interne. Les Internats d Excellence ont été lancés en février 2008 dans le cadre du plan «espoir banlieue». Dans un contexte de restrictions de moyens sans précédent et de l abandon de toute politique d éducation prioritaire, le gouvernement a alors choisi de sélectionner dans les établissements difficiles les quelques élèves estimés «méritants» sans se préoccuper des autres. La réussite de quelques-uns a été substituée à l objectif de réussite pour tous, tout en insufflant l idée que la seule façon de s en sortir dans un établissement difficile, c est de le quitter. Internats d excellence Des moyens importants, en proportion du nombre d élèves concernés, ont été dégagés, l État n hésitant pas à faire appel au mécénat d entreprise, les collectivités territoriales montrant pour beaucoup de la réticence. Le premier a ouvert à Sourdun à la rentrée 2009, suivi de douze autres en 2010, puis de treize en Il existe ainsi places, soit moins de 2 % des places en internat. Un rapport de l inspection générale, de juin 2011, met en cause le coût d un dispositif qui ne concerne que peu d élèves et dont seulement 60 % sont boursiers. Des observations qui rejoignent en partie les critiques faites par le SNES US MAGAZINE - Supplément au n o 721 du 2 juin 2012

30 L internat scolaire DOSSIER Enjeux Internat et territoire Si les internats favorisent l égalité d accès à la formation sur les territoires, on observe cependant des inégalités fortes de l offre d un département ou d une Région à l autre. A ujourd hui, l internat répond essentiellement à deux types de besoins. Les premiers liés à l éloignement et/ou aux difficultés de transports pour accéder à une formation spécifique ; les seconds liés à des conditions d apprentissages compliquées par la situation familiale (activité professionnelle des parents, circonstances familiales difficiles pour le jeune...). Mais il reste beaucoup à faire pour répondre à la demande (élèves des séries technologiques, notamment supérieures, place des filles, éloignement de certaines formations rares même en région urbaine, sous-équipement dans certains départements...). Depuis les lois de décentralisation (1983 puis 2004), les départements et les Régions ont compétence partagée avec l État sur les services d hébergement donc sur les internats. Elles en assurent la construction et la rénovation ainsi que l entretien, et déterminent les capacités d hébergement. L État y nomme les personnels éducatifs et d encadrement (CPE, infirmières, surveillants). L ouverture d internats ne constitue cependant pas une obligation pour les collectivités et les politiques que ces dernières mènent en la matière sont évidemment fortement soumises à leurs ressources, très inégales selon les territoires. Les politiques menées sont aussi le choix d orientations qui sont plus ou moins de nature à favoriser l égalité territoriale et la mixité sociale. La plupart des Régions se sont opposées aux internats d excellence mis en place par l État, estimant que ce projet ne répondait aucunement aux objectifs d égalité et de mixité, et ont refusé de les financer. Les inégalités d une Région ou d un département à l autre sont fortes, avec parfois la seule présence d internats privés. En 2001, dans 26 départements plus aucun collège ne proposait de places d internat. Les inégalités d une région ou d un département à l autre sont fortes, avec parfois la seule présence d internats privés DR L exemple de l Île-de-France Plusieurs Régions portent un intérêt certain aux internats, en y développant une politique volontariste, à portée éducative. La Région Îlede-France se distingue des autres par le nombre et la densité de ses lycées, par sa carte des formations. Ses cinquante internats dans les lycées publics ont un taux moyen d occupation de 82 %, et sont très inégalement répartis : dix-neuf se trouvent en Seine-et-Marne, et neuf parmi les plus importants à Paris ; à l opposé on en compte peu dans l Essonne, les Hauts-de-Seine, le Val-d Oise, et surtout la Seine- Saint-Denis et le Val-de-Marne (un seul lycée avec internat). On compte aussi une forte proportion (42 %) d étudiants en classe préparatoire parmi les internes. L exemple du Limousin Une politique de construction scolaire qui a privilégié la proximité Sur les élèves scolarisés en Limousin, près de la moitié habite en milieu rural, et quatre sur dix sont scolarisés en dehors de leur commune de résidence, majoritairement à plus de dix kilomètres du domicile familial. Jusqu à une période récente, les plus jeunes étaient encore scolarisés à proximité de leur commune grâce à un maillage dense d écoles maternelles et primaires. Si au collège, plus de 50 % des élèves étudient en dehors de leur commune de résidence, les distances restent «raisonnables» et le temps de transport inférieur à 30 minutes US MAGAZINE - Supplément au n o 721 du 2 juin 2012 Développer l internat comme élément majeur de la réussite des élèves Dans ce contexte, pour le conseil régional d Île-de-France, «il s agit tout à la fois d offrir à des jeunes un cadre de travail plus favorable que leur environnement familial et social mais aussi de permettre à tous les jeunes d accéder à une offre de formation diversifiée». D où notamment, au regard des difficultés d hébergement, des difficultés sociales et de transport que rencontre une grande partie de la population, la création de nouvelles places à programmées notamment en faveur des élèves de BTS, une politique de création d «internats de proximité» pour un ensemble d établissements dans un même bassin. Un autre volet est celui de la mixité, avec l ouverture aux filles des cinq internats encore non mixtes dans les lycées parisiens hébergeant des classes préparatoires. D une logique de proximité à une logique de filière : le (non)-choix de l internat À l âge du lycée en revanche, la part des élèves scolarisés en dehors de leur commune passe à plus de 65 % et les distances sont multipliées par trois. Cette situation est une conséquence de la dispersion de l habitat et de la concentration de l «offre scolaire» dans les deux «pôles» régionaux, Brive et Limoges, qui attirent plus de la moitié des effectifs, majoritairement dans les filières générales. Dispersés sur le reste du territoire, d autres lycées limousins proposent des filières technologiques et professionnelles (agriculture, génie civil...). Signe d une politique volontariste de la Région, 90 % des lycées limousins sont dotés d un internat.

31 Vie scolaire : la vie à l internat Interne : un élève pas comme les autres Beaucoup de personnels interviennent auprès des internes : agents, cuisiniers, infirmiers, assistants d éducation et CPE. Au quotidien, une proximité relationnelle s établit avec ces élèves pas tout à fait comme les autres... Responsabilisation et autonomie Enjeu éducatif particulier pour les CPE et les AED, l internat est l occasion de suivis scolaires individualisés plus approfondis et d activités péri-éducatives. Les clubs, les sorties culturelles, les actions de prévention, les soirées festives y ont toute leur place. Les projets éducatifs permettent une bonne implication des élèves, d ailleurs les internes participent plus volontiers à la vie de leur établissement et sont des délégués actifs. Entre intimité et surveillance La codification des espaces et des horaires permet l aménagement de la surveillance tout en évitant de heurter l intimité et la vie privée. Le respect des autres, l attention et la solidarité sont des valeurs qui traversent le quotidien des internes dans le travail comme dans les loisirs. Les internes nouent souvent des amitiés fortes. L écoute, l observation des AED permettent souvent de déceler des tensions, de l isolement voire du harcèlement, la sociabilité se travaille au quotidien. Les problèmes personnels peuvent y être abordés avec plus d acuité. Des familles à rassurer La connaissance du cadre et des règles de vie par les familles sont des éléments importants pour créer la confiance indispensable à cette délégation éducative hebdomadaire. La sécurité, la qualité de l encadrement et la capacité d écoute sont privilégiées. À la rentrée, les internes et leur famille ont souvent un accueil particulier qui leur permet de prendre possession des lieux et de rencontrer leurs interlocuteurs. Si l inquiétude des futurs internes est grande, celle de leurs parents ne l est pas moins. Les équipes sont souvent trop réduites pour mener à bien un projet éducatif ambitieux. L absence de normes d encadrement conduit à des déséquilibres entre établissements, la Éviter de heurter l intimité politique de restriction budgétaire a eu de lourdes conséquences sur les internats, pour l encadrement comme pour l aménagement des locaux. DR CPE et assistants d éducation Des interventions spécifiques L es CPE interviennent jusqu au coucher des élèves. Ceux logés par NAS (1) sont soumis, par roulement, aux astreintes de nuit comme les autres personnels logés. Ils organisent le service des assistants d éducation (AED), les règles de vie, de sécurité, contrôlent les effectifs et font le lien avec les familles et les autres personnels. C est un travail d équipe très étroit avec les AED pour offrir aux internes un cadre épanouissant : aide au travail, organisation des espaces communs, des dortoirs, des activités sportives ou socioculturelles. Leur ARTT (2) non compensée par des créations de postes et la tendance à réduire les effectifs de CPE par établissement les mènent à des choix insolubles entre externat et internat. Étudiants ou en préparation de concours, une mise en abyme se met en place pendant l étude : l AED révise tout en surveillant et en aidant les internes, la mise au travail est commune. À l écoute des internes, il veille à leur épanouissement et au respect des règles de vie. Les conditions de travail doivent s améliorer : définir nationalement un nombre maximum d internes à surveiller par AED ; assurer les remplacements des AED absents et ne pas donner la charge de deux ou trois dortoirs à un seul ; faire en sorte que le volume horaire soit compatible avec une poursuite d études ; et enfin, établir une concertation sur les situations personnelles des élèves. Cette mission délicate permet d acquérir de nouvelles compétences tant éducatives que sociales. Améliorer la formation et les conditions de travail entraînera une meilleure qualité de vie et d encadrement des internes. (1) Nécessité absolue de service (2) Aménagement et réduction du temps de travail Clément Martin L internat comme cadre de vie Sans autorisation de sortie, l interne est sous surveillance de la fin de ses cours à leur reprise le lendemain, les études surveillées alternant avec les moments de sociabilité. La majorité civile permet plus de souplesse mais les accès sont fortement réglementés. Les longs dortoirs aux lits alignés ont pratiquement tous disparu. Les chambre-étude sont le plus souvent collectives (deux à six élèves), rarement individuelles. Le mobilier est uniforme, l espace, souvent personnalisé, limité au lit, à l armoire et au bureau. Les salles d étude plus étroitement surveillées peuvent être une réponse au manque d autonomie face au travail. Des espaces de convivialité permettent de se détendre avant et après le repas. Des foyers ou maisons des lycéens, sous la responsabilité des élèves, offrent des activités diverses. Plus rarement, les internes peuvent disposer de bibliothèques. Les espaces extérieurs, vraie respiration, ont aussi toute leur importance, c est là qu ils appellent leur famille. Les portables ont été pour les internes une mini-révolution US MAGAZINE - Supplément au n o 721 du 2 juin 2012

32 DROITS ET LIBERTÉS Brèves i Michel Rhin : renouvellement définitif Mercredi 13 juin, la nouvelle est officielle. Michel Rhin de RESF Mayotte, reçoit un arrêté de renouvellement définitif après six mois de luttes, de mobilisations (parlementaires, syndicats, associations, collègues ). Issue heureuse d une injustice notoire. Refuser Base élèves, c est possible Le Tribunal administratif de Bastia, le 14 juin 2012, a donné raison aux familles qui refusaient que «des données à caractère personnel fassent l objet d un traitement via Base Élèves». Obligation est donc faite à l Éducation nationale de reconnaître le droit d opposition des familles. Bonne nouvelle pour les bagarres futures contre la multiplication des fichiers malmenant le respect de la vie privée. Mohamed doit pouvoir poursuivre ses études Mohamed, jeune majeur, a fui la Guinée en 2009 après le massacre de sa famille. Pris en charge par l ASE (Aide sociale à l enfance) depuis son arrivée, il est arrêté le 12 juin à la préfecture de Beauvais devant son éducatrice. Le 13 juin, il refuse d embarquer. Il est au CRA de Oissel. Haine raciale La «révolte des souchiens», tel était le thème de la manifestation organisée à Lyon ce samedi 23 juin par un mouvement extrémiste. Sur fond de concurrence entre tendances nationalistes, nationalistes autonomes, identitaires et réactionnaires, le thème des «souchiens» était une provocation claire à la haine raciale. C est pourtant sur la forme, le risque de trouble à l ordre public en raison du contrerassemblement du Comité de Vigilance (auquel participe la FSU 69), que le préfet a fait le choix de l interdiction, choix confirmé par le juge administratif. Le groupuscule d extrême-droite a maintenu sa manifestation : malgré le nombre d extrémistes arrêtés avec des armes blanches, le procureur n a décidé aucune poursuite US MAGAZINE - Supplément au no 721 du 2 juin 2012 DOSSIER IMMIGRATION : OÙ EN SOMMES-NOUS? Des signes (trop) timides D ans une lettre adressée à France Terre d Asile au mois d avril, le candidat François Hollande écrivait : «Je souhaite porter une nouvelle politique migratoire, responsable, fondée sur des règles claires, justes et stables...». Pourtant, le placement en rétention d enfants avec leurs parents en situation irrégulière continue, malgré l engagement électoral de François Hollande de respecter la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l Homme qui a condamné la France le 19 janvier à ce sujet. Changer maintenant La rupture nécessaire avec la politique sarkozienne ne peut, certes, se faire en un mois mais il est indispensable de donner des signes. Pourquoi par exemple continuer à rattacher le dossier immigration au ministère de l Intérieur? Des mesures transitoires sont urgentes pour réhabiliter la notion de droits fondamentaux, faire vivre le principe d égalités des droits et en finir avec des dizaines d années d une politique xénophobe désastreuse pour le pays tout entier. Le drame continue C est le sens de la lettre adressée à François Hollande le 18 juin, par 26 organisations dont la FSU. Ces dernières demandent des mesures immédiates, notamment Clément Martin André / Fotolia.fr un moratoire sur les expulsions. On en est loin. Le site RESF par exemple continue à recenser les enfermements connus en CRA pour appeler à la mobilisation. Des expulsions aussi. Ainsi, le 13 juin, M. P. Georgiou est expulsé par avion spécial. Il est marié à une Française et beaupère de deux enfants. Le 19 juin, un couple tchétchène (en demande d asile) avec un enfant de trois mois (né à Nîmes) est arrêté. Femme et enfant sont relâchés mais le mari est interné au CRA. La nécessaire réforme du CESEDA (Code d entrée et de séjour des étrangers et du droit d asile) impose une réelle concertation. Il est aussi indispensable de mettre en œuvre une autre politique de l asile, conforme aux règles internationales. Il faut également assurer la protection des étrangers malades en respectant le droit à la santé garanti par la Constitution. La plateforme «Pour les régularisations des travailleurs sans papiers et l égalité de traitement entre Français et étrangers dans les études comme au travail» demande, elle, une audience au Premier ministre pour rappeler ses revendications et l exigence de l abandon de la politique discriminatoire des gouvernements précédents. Un premier pas cependant a été amorcé avec l annonce de la suppression de la circulaire Guéant sur les étudiants étrangers. Demeurer mobilisés Alain Vidalies, ministre chargé des relations avec le Parlement a précisé que le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales était «un sujet 2013» en tout cas «avant 2014», année des prochaines élections municipales. La mobilisation s impose particulièrement sur cette question puisque la gauche n a pas la majorité des 3/5 au Parlement, nécessaire pour réformer la Constitution. Les dossiers sur l immigration sont lourds, les annonces vers une rupture nécessaire sont rares et la survivance ça et là d une politique indigne, insupportable. Il y a bien besoin d une politique plus respectueuse dans tous les domaines de l immigration. Le SNES entend bien continuer à se battre pour ses revendications (cf. congrès de Reims). Marylène Cahouet

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34 MÉTIER GRETA Un premier pas du gouvernement L ensemble des personnels GRETA, formateurs, coordonnateurs, conseillers CFC, administratifs mais aussi chefs d établissement et agents comptables, avec leurs organisations regroupées en intersyndicale, demandent l arrêt immédiat de la transformation des GRETA (Groupement d établissements) en GIP (Groupement d intérêt public). Ce GIP est un établissement autonome, avec ses personnels spécifiques, ce qui le placerait de fait hors du champ de l Éducation nationale et le couperait de la formation initiale. Après les mobilisations des personnels en février, les contre-assises académiques et la rédaction d un livre blanc, les assises nationales le 7 juin, l intersyndicale a été reçue par le nouveau ministère le 14 juin. Elle y a réaffirmé l opposition unanime au GIP et demandé un moratoire. La question a été mise à l ordre du jour du CTM (Comité technique ministériel) du 20, avec une nouvelle déclaration de l intersyndicale et une intervention FSU. Le ministère refuse de s engager sur un moratoire, mais décide d un arrêt de la transformation des GRETA en GIP, afin de prendre le temps de la réflexion, de l étude de la faisabilité, de réfléchir à d autres structures possibles, de voir quelles évolutions pourraient être données au GIP. Ce n est donc que momentané. Le ministère compte mener cette réflexion rapidement, Thierry Nectoux pendant les vacances, rien n est donc encore gagné. Peser pour imposer Les personnels et les organisations syndicales, mais particulièrement le SNES et la FSU, doivent continuer à peser pour imposer leurs revendications. Le SNES avec le SNUEP et le SNASUB maintiennent leur appel aux représentants élus dans les CA à faire barrage à cette transformation, en votant contre la dissolution du GRETA actuel, en refusant l adhésion au GIP, mais aussi en refusant les restructurations de GRETA menées sous prétexte de mise en place de la réforme du GIP. L information et la réflexion sont nécessaires, nous devons y être associés. Il en va du maintien et du développement d un service public de la formation des adultes dans l Éducation nationale. René Delalande snes.edu ARRET-DU-PROCESSUS-DE.html L e ministre a présenté au CTM du 20 juin le décret abrogeant le décret modifiant l évaluation des personnels enseignants, CPE et CO-Psy. Il a annoncé ses intentions en la matière. La mobilisation des personnels, à l initiative du SNES et des syndicats de la FSU, par la signature de la pétition, les journées de Alashi/Istockphoto.com ÉVALUATION DES PERSONNELS Par ici la sortie! grève et manifestations des 15 décembre et 31 janvier, a contraint le candidat futur Président à annoncer pendant sa campagne sa volonté d abroger le décret modifiant l évaluation des personnels s il était publié. Le précédent gouvernement, par un dernier coup de pied de l âne, avait cru bon de signer ce décret dès après sa défaite. Le projet de décret abrogeant le décret a donc été présenté au comité technique ministériel du 20 juin. Annonces ministérielles Le ministre a alors présenté aux élus des personnels sa vision de l évaluation. Il a dénoncé la dérive qui consistait à confier aux IPR des tâches d inspection administratives (évaluation des projets d établissement, des contrats d objectif...) au détriment de leur mission d inspection pédagogique. Il a insisté sur le lien qui devait exister entre évaluation et formation. Des projets de modification de l évaluation des personnels devraient être soumis à concertation d ici décembre. Projet du SNES Si les intentions du ministre semblent aller dans le bon sens, il faut attendre leur traduction. Le SNES exige le maintien de la double évaluation, sa création pour les CPE et les CO-Psy, et la création d inspections spécifiques dans les disciplines et l éducation où elles n existent pas. Cette évaluation doit être plus régulière, porteuse d aide et de conseil, et permettre aux personnels de prendre du recul par rapport à leur métier. Le chantier de l évaluation ne peut toutefois pas être ouvert indépendamment d autres comme le rôle et la place du chef d établissement, la suppression des hiérarchies intermédiaires ou les conséquences de cette évaluation sur nos carrières. Xavier Marand, intercat@snes.edu 34 - US MAGAZINE - Supplément au no 721 du 2 juin 2012

35 CONTRÔLE CONTINU AU BAC Halte à la démagogie! L e ministre Peillon a expliqué à des journalistes lundi 18 juin qu il n était «pas hostile» à une part de contrôle continu au bac, et a annoncé dans la foulée que les modalités du bac feraient partie des discussions de l été. Dans le même temps, le SNUEP-FSU (1) rendait public les conclusions d une enquête sur la généralisation du CCF (2) pour l obtention du baccalauréat professionnel. Les enseignants, qui mènent eux-mêmes les épreuves de bac de leurs propres élèves, dénoncent d une part une moindre reconnaissance de ce diplôme délivré en pratique au sein de l établissement, et d autre part la perte d un grand nombre d heures de cours. Le calendrier des remises de notes conduit en effet à consacrer le mois de mai aux épreuves, ce qui s accompagne d un fort absentéisme des élèves de Terminale en juin. Une intersyndicale (comprenant le SNUEP et le SNEP-FSU (3) ) a demandé au ministre le 19 juin «l abandon de la généralisation du CCF». ÉPREUVE D ESPAGNOL DU BAC (LV1 L, ES ET S) : UN CHOIX DISCUTABLE Le SNES proteste contre le sujet proposé aux candidats car il vise à donner de Cuba, par un texte, des questions orientées et des consignes de correction, une image conforme à la propagande la plus outrancière. Le SNES exige une plus grande attention au choix des sujets, surtout sur des questions sensibles. Vers une rupture d égalité Contrôle continu, épreuve ponctuelle, contrôle en cours de formation, «épreuve dans le cadre habituel de la classe» (4), la terminologie fleurit à l Éducation nationale pour qualifier ce qui n est rien d autre qu un contrôle local, dont la géométrie peut varier suivant que l enseignant conçoit ou non les sujets et évalue ou non ses propres élèves. L avantage défendu par certains est une organisation moins complexe et moins coûteuse : rien n est moins sûr. Mais le prix est lourd pour les élèves en termes d égalité et d équité et pour les enseignants en double posture de formateurs et de certificateurs! Pour un diplôme ayant même valeur sur tout le territoire Nous avons du recul sur un diplôme reposant pour 60 % sur le contrôle continu : le Diplôme national du brevet. Les études comparant les collèges pointent les disparités entre les résultats du contrôle continu et ceux obtenus à l examen en français, mathématiques ou histoire-géographie. Les enseignants témoignent aussi qu ils subissent des pressions pour «relever» des moyennes jugées défavorables aux résultats de l établissement. Un bac passé en grande partie en contrôle continu, c est le risque de voir apparaître à court terme des examens d entrée dans les universités. Le SNES participera à toute discussion sur le baccalauréat, sans tabou, mais aussi sans démagogie. Le contrôle local, quelle qu en soit la forme, n est pas une solution. Des épreuves nationales, terminales, avec des Clément Martin examinateurs extérieurs à l établissement sont les garanties d un diplôme ayant même valeur pour tous et sur tout le territoire. Valérie Sipahimalani 1. SNUEP-FSU : Syndicat national unitaire de l enseignement professionnel, de la Fédération syndicale unitaire 2. CCF : Contrôle en cours de formation 3. SNEP-FSU : Syndicat national de l éducation physique, de la Fédération syndicale unitaire 4. Nouvelle épreuve orale de langues vivantes en séries ES et S. LA VÉRITÉ SUR LA CHARGE DE TRAVAIL DES EXAMINATEURS DU BAC Délais de correction, nombre de copies ou d'oraux : faites remonter vos conditions de travail au SNES, qui saura en faire usage auprès des rectorats et du ministère lors de la préparation de la session 2013! Courte enquête en ligne : (avec les identifiants indiqués sur votre carte d'adhérent) DIPLÔME NATIONAL DU BREVET (DNB) Les derniers jours d un LPC contesté À l heure où ces lignes sont écrites, les épreuves du DNB ne se sont pas encore déroulées mais les problèmes liés à la validation du LPC, théoriquement obligatoire pour que l élève obtienne son diplôme, sont restés les mêmes que pour la session Le florilège que nous avons réalisé en juin dernier ( pdf/florilege_lpc_et_hida-2.pdf) avait mis en évidence les subterfuges institutionnels utilisés pour que chaque collège affiche des résultats «présentables» en matière de taux de maîtrise supposée du socle et pour l épreuve orale d histoire des arts. Un livret décrédibilisé Le refus très majoritaire de la profession, à l appel du SNES, d entrer dans la démarche du LPC a permis de décrédibiliser ce livret au point que plus personne ne le défend, pas même le nouveau ministre. C est pourquoi le SNES lui a explicitement demandé dès le 23 mai d annoncer rapidement l abandon du LPC et a indiqué aux collègues qu il n y avait aucune urgence à renseigner ce LPC moribond. Dans sa lettre aux enseignants, publiée au BO le 26 juin, Vincent Peillon a écrit que le LPC était «inutilement complexe» mais qu il était «trop tard pour le modifier pour la prochaine rentrée» et qu il «connaîtra des simplifications indispensables et des évolutions pour tenir compte des forces et des faiblesses de son format et de son usage». S il n accède pas à la demande d abandon formulée par le SNES, cela constitue néanmoins un réel point d appui à la rentrée pour continuer de ne pas entrer dans la logique que sous-tend le LPC et peser pour que cesse la structuration du collège par le socle. Monique Daune et Vincent Bellegueulle Supplément au n o 721 du 2 juin US MAGAZINE - 35

36 INTERNATIONAL L AUSTÉRITÉ GÉNÉRALISÉE se révèle inefficace face à la crise en creusant les déficits publics et en conduisant à une récession plus forte dans les pays où sont mises en œuvre les politiques qui en découlent. Le secteur de l éducation est touché de plein fouet par des mesures dont la seule logique est «d assurer un assainissement budgétaire». Europe : investir dans l éducation Au lieu d investir dans l éducation en cette période de crise, certains gouvernements poursuivent leur politique de réduction des dépenses publiques en éducation, ce qui conduit à la fermeture d établissements scolaires, à la diminution de l offre de formation et à la suppression d emplois de personnels enseignants. C est le cas de l Espagne dont le budget de l éducation a été réduit de 21% et va sans doute conduire à la suppression de emplois sur , d où la mobilisation qui a eu lieu le 22 mai avec la grève générale. Le SNES fait pression pour que le Comité Syndical Européen de l Education (CSEE), en lien direct avec ses organisations affiliées, poursuive son travail d interpellation des instances européennes, en particulier du Parlement. Il est nécessaire d aller au-delà des premiers échanges établis en mars dernier entre le Comité du CSEE et des eurodéputés sur le thème de l impact de la crise en éducation. Il faut élargir les contacts avec les Thierry Nectoux groupes parlementaires afin d obtenir dès l automne un projet de déclaration relatif au développement et à l investissement dans les services publics d éducation. L amélioration de la situation des personnels dans le secteur de l éducation doit être un axe revendicatif beaucoup plus visible dans les initiatives prises par le CSEE. C est la raison pour laquelle le SNES demande au CSEE de lancer des actions plus ciblées sous forme de pétitions et de campagnes sur des sujets qui concernent tous les enseignants et personnels en Europe. Les salaires et les conditions de travail pourraient constituer les deux premiers axes d intervention pour l année Le SNES mettra en place, dès le mois de septembre, une réunion avec les organisations membres du CSEE comme la GEW (Allemagne), la FENPROF (Portugal) et OLME (Grèce) afin de débattre de l action syndicale contre les plans d austérité et de déboucher sur des initiatives concrètes. Le SNES s engagera également avec la FSU, au côté des autres forces syndicales dans le réseau pour un appel à un «Sommet alternatif» qui pourrait avoir lieu en novembre et participera à l initiative italienne portant sur les 10 ans du Forum social européen programmé à Florence. Texte voté à la CA du 26 juin DR ENTRETIEN AVEC JOSÉ CAMPOS-TRUJILLO, secrétaire général de la Fédération de l éducation des commissions ouvrières (FECCOO), un des principaux syndicats de l éducation en Espagne. «L éducation comme bien public et droit humain fondamental» Quelles sont les premières mesures prises par le gouvernement Rajoy? Le ministère de l Éducation nationale a d abord subi une coupe budgétaire de 20 % soit 800 millions d euros. Ensuite un décretloi royal pris en avril implique une réduction de 3 milliards d euros dans le budget avec des conséquences considérables : augmentation du nombre d élèves par classe, nonremplacement des absences de moins de 15 jours, possibilité de réduire le programme du baccalauréat et report de la mise en place des nouvelles formations professionnelles. Tout cela permet au gouvernement de supprimer postes de travail sur un total de Comment la FECCOO réagit-elle et quelle action intersyndicale existe sur les questions éducatives? Notre première réponse a été la grève générale du 22 mai dernier à laquelle ont appelé les cinq syndicats représentatifs de l enseignement. Cette journée s est concrétisée par des mobilisations massives dans les établissements scolaires et par la manifestation 36 - US MAGAZINE - Supplément au no 721 du 2 juin 2012 d un million de personnes dans toutes les villes d Espagne. Cette grève s est inscrite dans le cadre d une campagne que nous avons appelée «printemps chaud». Autre initiative intéressante, la campagne «Fais-toi entendre!» qui vise à recueillir signatures en faveur de l éducation publique et pour laquelle nous faisons appel à toutes les organisations syndicales qui nous soutiennent dans le monde entier. Pendant ce mois de juin, nous avons organisé des occupations d établissement, des assemblées générales, des rassemblements, des défilés à bicyclette et des manifestations. Comment articulez-vous vos actions avec celles des autres mouvements en Espagne? Nous avons toujours travaillé dans l unité non seulement avec les syndicats de l Éducation mais aussi avec les associations de parents, les organisations estudiantines, les mouvements de rénovation pédagogique et les associations d aide sociale, que nous avons regroupés au sein de la plate-forme de l éducation publique à tous les niveaux administratifs et dans les quartiers. La grève du 22 mai n a pas été corporatiste mais sociale. Quelles initiatives sur l Éducation pensez-vous proposer au niveau européen? Nous faisons référence à la campagne d action contre la crise proposée par le CSEE qui a été plus loin que la CES. Aujourd hui, la FECCOO participe activement à la solidarité internationale parce que nous sommes convaincus que les problèmes issus de la crise n ont de solution qu au niveau international. Dans cette mesure, nous promouvons toutes les initiatives globales dont celles de l IE (Internationale de l Éducation) et nous nous félicitons de la mise en place de ce nouveau site de l IE Une action unitaire est nécessaire pour nous défendre contre les attaques portées sur l éducation comme bien public et droit humain fondamental. C est la raison pour laquelle nous n écartons pas une mobilisation européenne voire mondiale. Propos recueillis et traduits par Henri-Jean Nouri

37 RIO+20. Le SNES-FSU a participé au sommet syndical qui a précédé Rio+20, conférence mondiale sur le développement durable organisé par les Nations Unies. L objectif était de finaliser une plate-forme de revendications à soumettre aux chefs d État. Les syndicats au rendez-vous En 1992, le Sommet de la Terre de Rio sur l environnement et le développement avait regroupé 110 chefs d État et 178 pays. La Conférence avait notamment été l occasion d adopter un programme d action pour le XXI e siècle, appelé Action 21, avec recommandations concernant la santé, le logement, les pollutions, les ressources... Le rapport de la Conférence mettait également l accent sur le rôle des acteurs dans la mise en œuvre du développement durable : femmes, jeunes et enfants, populations autochtones, ONG, collectivités locales, syndicats, entreprises, chercheurs et agriculteurs. Depuis lors, les confédérations syndicales ont affiné leurs analyses et leurs propositions concernant le développement durable, en les faisant reposer sur un trépied indissociable : développement économique, social et environnemental. DR Changer de paradigme Du 11 au 13 juin, à Rio, à l appel de la CSI (Confédération Syndicale Internationale), 300 militants syndicaux de tous les continents, représentant plus de 60 organisations, ont échangé leurs analyses de la situation, ainsi que des propositions : «changer de paradigme», tel était le dénominateur commun. Plusieurs axes importants ont fait accord. La définition d un socle universel de protection sociale, tout d abord, avec, pour le financer, l instauration d une taxation des transactions financières. La promotion d emplois verts, également, au sens large du terme : emplois permettant la réduction de l impact sur l environnement, bien sûr (transports publics, logements, énergies renouvelables...), mais également emplois assortis de meilleurs droits pour les salariés (droits syndicaux, dialogue social...). La route est bien évidemment semée d embûches ; ainsi, pour Fatima Da Silva, Secrétaire Générale de la CNTE (Confédération Nationale des Travailleurs de l Éducation du Brésil), «les attaques contre les systèmes de protection sociale européens, qui comptent parmi les plus avancés au monde, ôtent à de nombreux pays des points d appui pour conquérir de nouveaux droits». Un défi inédit Les conséquences du pillage des ressources et des activités humaines ne connaissent pas de frontières, et se font déjà ressentir sur tous les continents. L ensemble des pays et des peuples se trouvent ainsi confrontés à un défi incontournable : bâtir des solidarités au niveau mondial pour préserver les conditions de vie de chacun. Les chefs d État ne semblent pas avoir perçu l urgence de la situation, puisque bien peu ont participé au sommet Rio+20. Comme on s y attendait, les conclusions du sommet officiel sont très décevantes, puisqu elles escamotent toute prescription contraignante pour les États. Les syndicats, de leur côté, semblent prêts à relever le défi : «c est à nous de jouer! L échec de nos dirigeants à Rio n a fait que renforcer la détermination des syndicats à rentrer chez nous, à mobiliser nos 175 millions de membres et leurs familles et à construire une puissance sociale qui fera du modèle alternatif que nous proposons la meilleure solution qui soit» a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, dans un communiqué, le 22 juin. Encore fautil que, confrontés aux crises économiques nationales et notamment aux problèmes d emploi, les syndicats ne laissent pas passer au second plan les questions environnementales. En tous les cas, le SNES, avec les autres syndicats de la FSU présents au forum syndical, va s y employer. Florian Lascroux DR Supplément au n o 721 du 2 juin US MAGAZINE - 37

38 CATÉGORIES AGRÉGÉS Une voie étroite L a CAPN des agrégés pour la liste d aptitude s est réunie du 22 au 24 mai. Les élus SNES ont rappelé les multiples mobilisations de cette année contre les suppressions de postes, la dégradation des conditions d exercice du métier, les réformes régressives... Ils ont porté, au contraire, l exigence d un changement de politique éducative. Il y avait cette année 262 possibilités de nominations pour propositions, soit une baisse de 14 possibilités par rapport à l année dernière*, ce qui donne un relief tout particulier à la revendication du SNES d une augmentation des contingents en passant à 1 promotion pour 5 titularisations (contre 1 pour 7 actuellement). Plus largement, le SNES considère que l agrégation revalorisée doit être la référence pour le second degré et revendique une augmentation sensible du nombre de postes offerts aux concours et des critères clairs et barémés pour les promotions par liste d aptitude. Une voie incertaine : de plus en plus d arbitraire Cette année, incontestablement, le climat général de la réunion s est amélioré et les propositions du SNES ont été écoutées et pour partie entendues. La réduction drastique des possibilités de promotions met de plus en plus en lumière les choix arbitraires de l Inspection générale qui propose l accès au corps des agrégés à de jeunes collègues, n ayant pas parcouru l ensemble de la carrière dans le corps des certifiés mais proches d elle, d où les multiplications des candidatures de futurs IPR! Ces propositions ont évolué au cours de la commission. Aux côtés des collègues, contre l arbitraire : le paritarisme Les élus ont veillé au respect des principes statutaires. Ils ont procédé à l étude exhaustive des dossiers remontés au ministère, tout en portant une attention particulière aux dossiers des collègues syndiqués ayant adressé une fiche. Ils ont pu ainsi faire des propositions qui ont, dans la plupart des disciplines, abouti à des modifications. André Voirin, agreges@snes.edu * Pour plus de complément voir Alexandre Zveiger/Fotolia.fr La CAPN de promotion à la hors-classe des agrégés s est tenue les 26, 27 et 28 juin. Dès la fin des travaux de la commission, les syndiqués ont reçu leur résultat personnel. Nous avons dénoncé les effets désastreux pour la profession de la note de service imposée par CAPN HORS-CLASSE DES AGRÉGÉS le précédent ministère sans concertation. C est la notion même de carrière qui a été laminée par cette note de service, 1/3 seulement des collègues ayant atteint 4 ans d ancienneté dans le 11 e échelon étant promus! Nous avons exigé qu elle soit entièrement revue afin que la hors-classe redevienne le débouché naturel de carrière pour tous les agrégés. Un compte rendu détaillé se trouve sur le site national du SNES ( Il permet de tirer le bilan contrasté de cette commission. ASSISTANTS DE SÉCURITÉ ET DE PRÉVENTION Fausse solution P romesse de campagne du Président, le recrutement de 500 assistants de Sécurité et de Prévention se confirme, «nouveau métier», «médiateurs chargés de lutter contre les violences scolaires dans certains établissements». Ils complèteraient les équipes mobiles de sécurité (EMS) dont par ailleurs ni la diversité ni l efficacité n ont été évaluées. Cette annonce, censée répondre aux suppressions massives d emplois de vie scolaire depuis 2002, soulève de nombreuses interrogations : quelles missions, quels statut ou type de contrat, quel recrutement (local ou rectoral)...? Après les EVS, les EMS, les médiateurs de réussite scolaire, le risque est de voir se développer un nouveau métier précaire, spécialiste de la vigilance, dont les missions se substitueraient, voire contrediraient celles de personnels existants. Le SNES est plutôt demandeur de renforcement et de stabilité pour les équipes de vie scolaire, et de conditions d étude et de vie scolaire améliorées pour les élèves. Valérie Héraut NLShop/Fotolia.fr 38 - US MAGAZINE - Supplément au no 721 du 2 juin 2012

39 MOUVEMENT INTRA 2012 Premier bilan de l action résolue du SNES L es commissions d affectation de la phase intra-académique sont achevées. La situation de plus de demandeurs a été examinée, parmi lesquels près de «entrants» ayant obtenu une académie via la phase inter et environ demandeurs au sein de leur académie. Un peu plus de affectations ont été prononcées. Jamais aussi peu de mutations n auront été effectuées depuis plus de 20 ans. Le gouvernement précédent, par les choix politiques et budgétaires qui ont présidé à la préparation de la rentrée 2012, en porte l écrasante responsabilité. La fluidité et la qualité du mouvement ont été très obérées par la baisse des recrutements, les conséquences de la réforme des lycées (situation des STI) et les profilages «ÉCLAIR» effectués en toute opacité : autant de postes soustraits du mouvement. L intervention du SNES Les opérations du mouvement ont commencé à être préparées au moment des élections présidentielles : dès la nomination du nouveau gouvernement, mi-mai, le SNES est intervenu pour que ces opérations marquent une vraie rupture avec les cinq dernières années. Nous avons demandé une diminution immédiate d un tiers de l horaire hebdomadaire des stagiaires et la construction de blocs horaires à partir des «rompus» ainsi obtenus, avec l objectif d améliorer le mouvement en y réinjectant des postes complets et de réduire le nombre de poste avec un service sur plusieurs établissements. Nos demandes portaient aussi la remise en cause du mouvement «ÉCLAIR», et un fonctionnement amélioré du paritarisme (non publication des projets de mouvement avant la tenue des commissions, organisation informatique du mouvement et communication de documents permettant un travail efficace en commission, respect des avis rendus par les commissions). Inerties administratives La lenteur des instructions données aux recteurs, le manque de détermination et de clarté de ces instructions, leur caractère souvent officieux ont conduit dans de nombreuses académies à des situations difficiles et conflictuelles : certains recteurs se sont appuyés sur cette absence de volonté politique pour tenter de s opposer à toute évolution significative dans le déroulement des opérations et à tout changement concernant la préparation de la rentrée. Ces retards et les résistances qui demeurent n ont pas permis toutes les améliorations qualitatives et quantitatives qui auraient été possibles ; ils sont, dans ces académies, la marque d un refus organisé au changement. L utilité du paritarisme Il a fallu que le SNES multiplie les interventions pour que, dans la plupart des académies, des améliorations significatives puissent être enregistrées. Ainsi, les réinjections de postes complets obtenus grâce à la diminution de 3 h du service des stagiaires ont permis de réaliser en commission plusieurs centaines de mutations supplémentaires et d améliorer par effet de chaîne les affectations de milliers de demandeurs. Le combat pour la transparence Les sections académiques ont mobilisé un important dispositif militant d information (permanences téléphoniques, courriels et courriers, SMS) pour informer l ensemble des collègues des enjeux, contacter les demandeurs de mutation, en priorité les syndiqués, et délivrer aux intéressés des résultats de mutation vérifiés, fiables et définitifs. Christophe Barbillat emploi@snes.edu Pitris / Fotolia.fr AFFECTATION DES TZR : POURSUIVRE LA BATAILLE Dans les trois premières semaines de juillet puis à nouveau fin août jusqu à la veille de la rentrée, se tiendront les commissions d affectation des TZR dans leur zone pour l année La bataille livrée lors des opérations intra pour améliorer les affectations des collègues et la qualité de la rentrée 2012 se poursuit donc. Dans chaque établissement, l heure est au recensement des supports et des moyens : utilisation des rompus libérés par la réduction du service des stagiaires, chasse aux heures supplémentaires et aux compléments de service abusifs ou impraticables, mobilisation de blocs d HSA pour réduire le nombre de compléments de service, y compris en constituant des supports provisoires à l année. Bien penser à transmettre toutes ces informations à la section académique du SNES. En dépendent la qualité des services qui seront attribués aux collègues pour la rentrée 2012 et l amélioration des conditions de travail de tous, titulaires en établissement comme TZR. Les collègues concernés n oublieront pas de renvoyer à la section académique du SNES leur fiche syndicale de suivi individuel (L US spéciale Intra 2012, téléchargeable sur notre site rubrique «Carrières/Mutations»). Christophe Barbillat, emploi@snes.edu Supplément au n o 721 du 2 juin US MAGAZINE - 39

40 FENÊTRE SUR Les politiques culturelles DR Lenomadecom/Fotolia.com Stephan Rietchel/Fotolia.com Ignatius Wooster/Fotolia.com NOUS SAVONS L IMPORTANCE DE LA VOLONTÉ GOUVERNEMENTALE dans l impulsion de politiques culturelles ; si le domaine de la culture rencontre des difficultés en France, difficultés accrues durant le dernier quinquennat, c est bien entendu lié aux réformes structurelles (RGPP, réduction de moyens, mutualisation des compétences...) qui ont affaibli son fonctionnement, mais c est aussi, sans aucun doute, la conséquence de l absence de réel projet de politique culturelle. La culture : une affaire d État Frédéric Maguet, secrétaire général du SNAC-FSU (1), explique que «la politique culturelle n a de sens, en France, que si elle est pensée et mise en œuvre au niveau national, si elle garantit l égalité d accès et la cohérence des projets sur l ensemble du territoire. D autre part, dans les faits, le ministère de la Culture est très largement un domaine réservé du président de la République : s il existe un intérêt du président pour la culture et une vision commune entre lui et le ministre (comme ce SNAC Syndicat FSU de la culture, le SNAC (syndicat national des affaires culturelles) syndique les personnels des services culturels de l État, des collectivités territoriales, et les personnels permanents ou intermittents des métiers culturels artistiques et techniques relevant du droit privé. fut le cas notamment avec Mitterrand et Lang, De Gaulle et Malraux), cela se traduit par une politique nationale». Depuis les années 90, le manque d implication dans les affaires culturelles est criant : les structures perdurent tant bien que mal, mais il y a de moins en moins de moyens. Les services ont été vidés de leur substance et les personnels, premiers acteurs du domaine culturel, emportent avec eux la mémoire des lieux, des usages... De ce ministère, il ne reste que les façades : «on fait dans le façadisme, dit F. Maguet ; s il n y a pas de réflexion, d objectifs et de finalités définis, alors la culture n est plus qu une coquille vide». Désengagement de l État? Au départ, les DRAC (2) avaient pour projet de porter une politique nationale dans chaque territoire ; les lois de décentralisation ont vu peu à peu s effacer l État au profit des Régions, et les difficultés financières ont vu le jour... En effet, la culture subit de plein fouet la disparité des situations d un DRAC Depuis 1977, le ministère de la Culture est présent dans chaque Région grâce aux Directions régionales des affaires culturelles (DRAC). La DRAC est chargée de conduire la politique culturelle de l État dans la Région et les départements qui la composent. territoire à l autre, et l État, censé être garant d égalité de traitement, devrait remplir son rôle de subsidiarité auprès des collectivités locales, afin de réduire le poids de l économie locale... il ne le fait pas. Parallèlement, F. Maguet insiste sur l irruption du privé : «les libéraux avaient un but précis : caler les services, et particulièrement les établissements publics, sur le modèle de l entreprise, aboutir à une privatisation totale de la sphère publique ; ils ont commencé par affaiblir les services comme les DRAC pour mieux les supprimer ensuite. Avec la crise, la Culture est plus que jamais 40 - US MAGAZINE - Supplément au n o 721 du 2 juin 2012

41 bbphotostock/fotolia.com le parent pauvre, la variable d ajustement ; quand une collectivité récupère la gestion et l entretien d un monument, par exemple, si elle ne peut pas financer, elle fait alors appel à des partenariats (PPP : partenariats public-privé) ou à des sponsors. Ces partenariats sont déconnectés d une vision nationale. Dans le domaine de l archéologie préventive, qui est un domaine régalien, l État lui-même a mis en place une concurrence privée». Que reste-t-il alors? Une politique nationale proche de la communication, qui se nourrit de grands projets (centre Pompidou à Metz), de grands événements (nuit des musées, fête de la musique, journées du patrimoine) et des politiques locales mises en difficulté sur le plan financier, qui peinent à vivre malgré la qualité de nombreux projets. Malraux, reviens! Malraux a impulsé une véritable politique culturelle il y a cinquante ans en créant les maisons de la culture : il misait sur le «choc culturel», la «rencontre directe» entre le public et les œuvres, rencontre frontale, motivée par l idéal de la «culture pour tous», et non réservée à quelques-uns. Belle ambition, même si la démocratisation n a jamais réellement eu lieu, comme l a analysé Bourdieu. «Le grand tournant a eu lieu sous Mitterrand-Lang, on est passé de la démocratisation de la culture à la démocratie culturelle, avec la reconnaissance par l État des différentes cultures (urbaines, populaires, régionales...), au-delà de la culture dite légitime, celle de l élite savante. Mais sous Sarkozy, la culture pour chacun s est encore éloignée de ces objectifs : l usager est devenu un client, on lui a servi des produits culturels de consommation, on a cherché à le satisfaire quitte à être moins ambitieux sur le plan culturel Aujourd hui, je crains qu on ne soit que dans la culture pour le plus grand nombre, ce qui ne veut pas dire grandchose. La réflexion de Filippetti semble centrée sur la question du numérique et des droits d auteur... Espérons qu elle élargisse son champ d action. Le ministère de la Culture a trois missions principales : le patrimoine, la démocratisation et la création ; et pour faire vivre l action culturelle, pour viser la diversification des publics, il faut tenir tous les bouts» (3). Culture commune, notre bien commun La démocratisation de la culture commence à l école ; le SNES et la FSU revendiquent une culture commune pour tous, c est-àdire à la fois une culture scolaire ambitieuse, et une culture générale, polyvalente et émancipatrice. «Les deux institutions, la culture et l éducation, avancent en parallèle : pourquoi avoir créé en 1969, par exemple, un enseignement d arts plastiques sans y adjoindre celui d histoire de l art?» C est aussi dans ce sens que se prononce Pierre Rosenberg, ancien président du Louvre (4), quand il dit que «l école apprend à lire et à écrire, elle n apprend pas à voir». F. Maguet insiste pourtant sur le fait qu «il existe dans de nombreux musées, dans certaines scènes nationales, un service pédagogique qui permet aux élèves d entrer en contact, de rencontrer la culture ; donc, cette voie, qui représente une imbrication des deux institutions, est encore vivante. Mais la plupart du temps, elle repose exclusivement sur la bonne volonté des personnels. Il manque un projet global, un volontarisme comme celui qui préside aux politiques éducatives en Italie par exemple : là, priorité est donnée à la culture et à l art dans les programmes éducatifs... Au SNAC, nous nous opposons à la marchandisation globale de la sphère publique, aux péages généralisés, nous revendiquons la gratuité, c est pour nous un des leviers vers la démocratisation ; les musées de la ville de Paris, comme ceux de Londres, sont gratuits, et ils sont très fréquentés». La politique culturelle est donc en panne, en panne de projet, d ambition et d imagination ; la FSU est légitime pour réfléchir au lien entre culture et éducation. Avec ses syndicats nationaux, elle couvre tous les champs : éducatifs (de la maternelle à l Université), et culturels (au sens large, incluant l éducation populaire). Elle peut être force de propositions sur le contenu des enseignements, sur la finalité des rencontres entre scolaires et lieux de culture, sur les modalités d accès, et permettre donc d impulser un élan, un nouveau souffle pour la culture. Un élan indispensable pour susciter une volonté politique résolue. Car «il faut cultiver notre jardin» (5). Véronique Ponvert (1) SNAC-FSU : voir encart (2) DRAC : voir encart (3) Tous les propos cités sont tenus par Frédéric Maguet (4) Libération, 30 mai 2012 (5) In Candide, Voltaire JL Altan 3 questions à... David Grimal Créateur d un collectif d artistes les Dissonances où des musiciens inventent un vivre ensemble différent : partager et interpréter des œuvres du répertoire classique, sans chef d orchestre... L US Mag : Les Dissonances existent depuis 2004, le groupe connaît un succès croissant et pourtant son existence est menacée : pourquoi? C est exact, le collectif a une renommée presque mondiale, et les spectacles sont programmés sur plusieurs années, jusqu à la saison Pourtant, il n a plus les moyens de fonctionner : les subventions ne sont pas suffisantes, nous allons devoir annuler certains concerts. L US Mag : Est-ce un problème essentiellement économique, ou également idéologique? Les deux sont liés : les Dissonances portent un projet subversif dans le monde très normé de la musique classique... Actuellement, les grosses structures ont beaucoup de moyens, il existe en effet une économie très lucrative qui se fait sur des fonds publics... au détriment des petits projets, des créations. Quant au ministère, il ne prend pas parti, il se cache derrière le fait qu il n y a pas de politique culturelle, que c est aux créateurs euxmêmes de se battre pour exister. L US Mag : Pensez-vous que l alternance politique permettra de faire vivre la création culturelle? Je l espère : jusque-là, nous étions dans le bling-bling, or la culture, c est autre chose que du marketing. Il faut espérer que d autres valeurs verront le jour, des valeurs sociales, et qui reposent sur la qualité et l authenticité de la démarche... Les Dissonances font appel aux dons privés pour survivre, en engageant la participation des citoyens... : la recherche de mécénat est devenue une activité principale! Au moment où le groupe Dissonances obtient une vraie reconnaissance, il se retrouve asphyxié : cela pose de nombreuses questions : qu est-ce que la culture? À qui s adresse-t-elle? Quelles sont les finalités, les priorités de l action culturelle? Supplément au n o 721 du 2 juin US MAGAZINE - 41

42 LA DIRECTION NATIONALE DU SNES Du 9 au 31 mai 2012, les adhérents du SNES ont, dans un vote individuel à bulletin secret, élu la nouvelle direction nationale du syndicat pour les deux années à venir. De très nombreuses sections SNES d établissement ont organisé le vote. Merci aux centaines de militant(e)s qui ont ainsi fait vivre la démocratie syndicale. Quatre listes étaient candidates : Unité et Action, École Émancipée, Unité Revendication Indépendance Syndicale, Émancipation. Les résultats validés le 20 juin 2012 par la CA nationale sortante sont publiés ci-dessous. En accordant près de 80 % à la liste Unité et Action, les syndiqués ont très majoritairement confirmé leur confiance aux militant(e)s et à l orientation Unité et Action, qui dirige le SNES, dans un scrutin marqué par un taux de participation stable ( 0,1 point). La liste Unité et Action enregistre une progression de presque 3points. Elle obtient 61 sièges à la CA nationale (+ 2 par rapport à 2009). La liste École Émancipée obtient 14,7 % ( 1,9 point) et 11 sièges à la CA nationale ( 1 par rapport à 2009). La liste Unité Revendication Indépendance Syndicale perd 0,5 point (3,27 %) par rapport aux résultats de la liste «Pour la reconquête d un syndicalisme indépendant» en 2009 et conserve le même nombre de sièges (2). La liste Émancipation obtient 2,12 % ( 0,6 point) et perd un siège à la CAN (1 siège). La répartition des sièges à la commission administrative nationale du SNES (CA), ainsi qu au Bureau national, s effectue selon la règle de la proportionnelle à la plus forte moyenne (cf. tableaux). La CA nationale compte 75 élus titulaires et 75 élus suppléants dont les secrétaires de catégorie. Le Bureau national est composé de 25 titulaires et 25 suppléants. La nouvelle CA, réunie les 26 et 27 juin 2012, a élu le Bureau national, les secrétaires généraux, les trésoriers et secrétaire administratif ainsi que le secrétariat national. Vous trouverez ci-après la composition des différentes instances. Jacques Lacroix Résultats du vote des adhérents pour la CA nationale Vote d orientation 2012 Rappel 2009 Voix % Voix % Inscrits Votants , ,3 Blancs - nuls Exprimés Liste Unité et Action , ,0 Liste École Émancipée , ,6 Liste Unité Revendication Indépendante Syndicale (PRSI en 2009) 779 3, ,7 Liste Émancipation 505 2, ,7 Répartition des sièges CA Bureau nationale national Liste Unité et Action 61 (+2) 21 (+1) Liste École Émancipée 11 ( 1) 4 (=) Liste Unité Revendication Indépendance Syndicale 2 (=) 0 ( 1) Liste Émancipation 1 ( 1) 0 (=) Vote de catégories Voix obtenues par les candidats Liste Unité Exprimés Liste Liste Revendication Liste Unité et Action École Émancipée Indépendance Émancipation Syndicale Agrégé(e)s Certifié(e)s - AE - PEGC Non-titulaires CPE Étudiants-surveillants CO-Psy et D.CIO Retraité(e)s Tou(te)s les candidat(e)s Unité et Action ayant recueilli la majorité absolue des suffrages, ont été déclaré(e)s élu(e)s US MAGAZINE - Supplément au no 721 du 2 juin 2012

43 LA DIRECTION NATIONALE DU SNES La CA nationale du 27 juin a élu Le bureau national LISTE UNITÉ ET ACTION UA (21 sièges) Titulaires ROLET Frédérique ; HUBERT Roland ; ROBIN Daniel ; BAFFERT Corinne ; BARBILLAT Christophe; BELLIN Fabienne; BOULONNE Karine ; CHARRIER Sandrine; CHAUVIN Dominique ; CORDELIER Odile; DELMAS Guillaume ; DUFFOURG Bernard; FERAY Anne; LECHEVALLIER Caroline ; MARAND Xavier ; MER Bruno ; MOR- NETTAS Jean-Jacques ; REYGADES Thierry ; SIPAHIMALANI Valérie ; TRAMONI Laurent; VIALLE Michel. Suppléants CAHOUET Marylène ; CARDOSO Alice; COHEN Jean-Hervé ; DAUNE Monique ; ESPINASSE Magali ; FEREC Jérôme ; GOMEZ Stéphane ; HARVIER Jean-Michel; HÉRAUT Valérie ; LACROIX Jacques ; LE FIBLEC Hervé ; LE PAIH Gwenaël ; LEBRUN Patrick ; LEIRITZ Matthieu ; LEMOUSSU Aude ; MERAL Jean-Pascal ; MONNIER Marie-Agnès ; MORDELET Caroline ; SOLDAT Patrick ; TESTE Benoît; VOIRIN André. LISTE ÉCOLE ÉMANCIPÉE (4 sièges) Titulaires HERVOUET Elisabeth ; BOUDIE Céline ; BOIRON Laurent ; SILLAM Olivier. Suppléants BARBAZANGES Jean-Marie ; DAVID Mary ; MARANGE Sylvain ; PERILLAT Marie-Cécile. Daniel Maunoury le secrétariat général FRÉDÉRIQUE ROLET: agrégée de lettres classiques, enseigne au collège Lavoisier de Lambersart (Nord). Elle est la porte-parole du SNES et chargée des contacts avec le ministre. ROLAND HUBERT: agrégé de mathématiques, enseigne au lycée Sidoine-Apollinaire de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). DANIEL ROBIN: certifié hors-classe de mathématiques, enseigne au lycée Choiseul de Tours (Indre-et-Loire). Le secrétariat national La CA nationale a également procédé à l élection du secrétariat national composé du secrétariat général, des responsables de secteurs et d un(e) représentant(e) de l École Émancipée. Il est composé de : Unité et Action : ROLET Frédérique ; HUBERT Roland ; ROBIN Daniel ; MORNETTAS Jean-Jacques ; LACROIX Jacques ; BARBILLAT Christophe ; BELLIN Fabienne ; CAHOUET Marylène ; CHAR- RIER Sandrine ; CORDELIER Odile ; DAUNE Monique ; DELMAS Guillaume; FERAY Anne ; GOMEZ Stéphane ; HARVIER Jean-Michel ; LECHEVALLIER Caroline ; LEIRITZ Matthieu ; MARAND Xavier ; MER Bruno ; REYGADES Thierry; SIPAHIMALANI Valérie ; SOLDAT Patrick. École Émancipée : HERVOUET Elisabeth. Daniel Maunoury Le trésorier national JACQUES LACROIX JEAN-JACQUES MORNETTAS Le secrétaire administratif et trésorier adjoint Daniel Maunoury Supplément au n o 721 du 2 juin US MAGAZINE - 43

44 LA DIRECTION NATIONALE DU SNES La CA nationale Liste UNITÉ ET ACTION - UA (61 sièges) Titulaires ROLET Frédérique ; HUBERT Roland ; ROBIN Daniel ; SULTAN Valérie ; BOULONNE Karine ; LE PAIH Gwenaël ; KRAEMER Emmanuelle ; VIALLE Michel ; FORGET Marie-Pierre ; GHIS Richard ; MARAND Xavier ; FERAY Anne ; VOIRIN André ; CAHOUET Marylène ; CORREZE Marianne ; TRAMONI Laurent ; MORDELET Caroline ; HÉRAUT Valérie ; MONNIER Marie- Agnès ; LEMOUSSU Aude ; MER Bruno ; SIPAHIMALANI Valérie ; BAFFERT Corinne ; DUFFOURG Bernard ; BARBILLAT Christophe ; BELLIN Fabienne ; TESTE Benoît ; REYGADES Thierry ; MEUNIER Pascal ; LIZE Carole ; SECHET Emmanuel ; SCHWARTZ Bernard ; MEZAAD Catherine ; ANANOU Thierry ; ESPINASSE Magali ; LACROIX Jacques ; DELMAS Guillaume ; LECHEVALLIER Caroline ; SOLDAT Patrick; POZUELO José ; LEBRUN Patrick ; FAIVRE Nathalie ; MERAL Jean-Pascal ; LE FIBLEC Hervé ; MORNETTAS Jean- Jacques ; CORDELIER Odile ; GIRARDIN Christophe ; DAUNE Monique; CHARRIER Sandrine ; MOREAU Audrey ; PIERODE Thierry ; MARSAULT Guillaume ; BOUCHY Christophe ; BERLINGHI François ; HARVIER Jean-Michel ; GOMEZ Stéphane ; LEIRITZ Matthieu ; CARDOSO Alice ; PETRAULT Thierry ; BOUTET Pascale ; CHAUVIN Dominique. Suppléants LECOINTE François ; LAUGIER Jean-Pierre ; RIO Stéphane ; BONNET Gisèle ; HUMEAU Bertrand ; LAUMENERCH Magali; CLERY Jean-Marc ; ROSSET Ludivine ; STAËLEN Erick ; BILLATE Alain ; HERAUD Alain ; PELLA Céline ; BARDOT Mario ; BLANCHARD Marie-Laure ; BELLEGUEULLE Vincent; THUBERT Boris ; NAUD Marylène ; MILLOT Lionel ; LELARGE Olivier ; VALENCE Nathalie ; OSTROWSKI Alizée ; SAMOUILLER Carole ; BARBIER Jean-Yves ; JARRIGE Christine ; LOMBARD Vincent ; MORVAN Nicolas ; CAMBOULIVES Anne ; MERCIER Emmanuel ; COHEN Jean Hervé ; GOURBIER Catherine ; CLAVEAU Fabien ; ARNOUX Patrice ; FERRARI Roger ; JACQUIN Jessica ; KOECHLIN Anne ; BOUCHART Georges ; FUCHS Francis ; LEFEVRE Yannick ; CHALMIN Claudie ; RAYOT Sandrine ; DELALANDE René ; RALLET Daniel ; HENRY Bruno ; JAVALOYES Mélanie ; DEHETRE Luc; MICHALON Carine ; BISSAINTE Alex ; DUPLAN Miguel ; CARLOTTI Corinne ; FEREC Jérôme ; BARRE Lionel ; ALONSO Santiago ; PRIOURET Pierre ; GENY Romain ; VILLE Sébastien; DENJEAN-DAGA Florence ; BONNEFOY Céline ; WEISZ Julien; SAUTEREY François ; BOULLE Frank ; PAYS Virginie. Liste ÉCOLE ÉMANCIPÉE (11 sièges) Titulaires HERVOUET Elisabeth ; BOUDIE Céline ; BARBAZANGES Jean Marie ; DAVID Mary ; BOIRON Laurent ; SILLAM Olivier; DARROMAN Ingrid ; COULON David ; PONVERT Véronique; MARANGE Sylvain ; PERILLAT Marie-Cécile. Suppléants CASSUTO Yves ; HELOU Christophe ; END Gauvain ; PIAGET Natacha ; GIROMINI Raphaël ; AKIELEWIEZ Agnès; VAN KERCKHOVE Aude ; BENNASSAR Laure ; VENCO Luigina Katia ; PONTOIZEAU Nolwenn ; SIAUDEAU Julie. Liste UNITÉ REVENDICATIONS INDÉPENDANCE SYNDICALE (2 sièges) Titulaires LEFEBVRE Jack; DANRY Édith. Suppléants BENOIT Christophe; MARC Audrey. Liste ÉMANCIPATION (1 siège) Titulaire: DAUPHINÉ Quentin. Suppléant: FLEURY Jean-Matthias. LES SECRÉTAIRES DE CATÉGORIE Les candidats aux secrétariats de catégorie, présentés par Unité et Action, ayant recueilli la majorité des suffrages exprimés, ont été déclarés élus et sont de ce fait membres de la CA nationale. Agrégés Titulaire: VOIRIN André Suppléante: VALENCE Nathalie Certifiés-AE-PEGC Titulaire: MARAND Xavier Suppléante: NAUD Marylène. Non-Titulaires Titulaire, MORDELET Caroline Suppléant : LOMBARD Vincent CPE Titulaire, HÉRAUT Valérie Suppléante: SAMOUILLER Carole CO-Psy et D.CIO : Titulaire : MONNIER Marie-Agnès Suppléante: JARRIGE Christine Retraités Titulaire : CAHOUET Marylène Suppléant: BARBIER Jean-Yves Étudiants-surveillants Titulaire: LEMOUSSU Aude Suppléante: OSTROWSKI Alizée ous les deux ans, les syndiqués sont appelés à élire la direction de leur syndicat, T tant au niveau national qu académique et départemental. Tous ces votes internes sont organisés sous la responsabilité de chaque section d établissement (S1), qui a l entière maîtrise du déroulement des opérations électorales et en organise le dépouillement. Les résultats établis par la commission de dépouillement du S1 sont transmis à la section académique (S3). La Commission académique de dépouillement vérifie la régularité des opérations électorales : liste d émargement des votants, concordance 44 - US MAGAZINE - Supplément au no 721 du 2 juin 2012 Comment est élue la CA nationale? entre la liste électorale et celle des adhérents à jour de leur cotisation dans la section, etc. Chaque commission académique de dépouillement, qui comprend en principe des représentants de chaque liste candidate, totalise les résultats transmis par les S1 après avoir procédé aux vérifications. Elle arrête le résultat dans l académie pour la CA nationale (orientation et vote de catégorie). La CA nationale proclame le résultat national après que la commission nationale de dépouillement a effectué les mêmes vérifications dans les mêmes conditions de pluralisme. Chaque liste désigne, pour deux ans, ses représentants à la CA nationale et au bureau national sur la base du nombre de voix qu elle a obtenu. La CA nationale du SNES compte 75 sièges et se réunit au moins cinq fois par an. Elle prend toute décision que requiert l activité syndicale. L US, adressée à chaque adhérent(e), rend compte de ses décisions. Garantie supplémentaire de transparence, le SNES publie nationalement les résultats du vote d orientation S1 par S1 tels qu ils ont été enregistrés par les commissions académiques. Chaque section peut ainsi vérifier la conformité entre le résultat qu elle a transmis et celui pris en compte dans la totalisation nationale.

45 LA DIRECTION NATIONALE DU SNES Procès-verbal de la Commission nationale de dépouillement a Commission nationale de dépouillement des votes pour le renouvellement L de la CA nationale et des secrétariats de catégories s est réunie le mercredi 20 juin 2012 au siège du SNES, 46, avenue d Ivry, Paris 13 e. La Commission était composée de : Daniel Robin (cosecrétaire général), Jacques Lacroix (secrétaire administratif) ; Elisabeth Hervouet pour la liste «École Émancipée» ; Jack Lefebvre pour la liste «Unité Revendication Indépendance Syndicale» ; Olivier Vinay pour la liste «Émancipation». La Commission : a constaté que les syndiqués et les sections syndicales ont assuré la régularité des opérations électorales et que les élections se sont déroulées conformément au règlement électoral ; a pris en compte l ensemble des procèsverbaux transmis par les commissions de dépouillement des S3 mais s est interrogée sur la validation des votes de la Martinique, au vu d un certain nombre d éléments qui l ont interpellée ; a décidé de valider les résultats enregistrés par la sous-commission de dépouillement pour les sections «Hors de France» et des COM ; a procédé au calcul de la répartition des sièges pour la CA nationale et le Bureau national selon la règle de la proportionnelle à la plus forte moyenne. La Commission nationale de dépouillement propose à la CA nationale, après avoir débattu du résultat transmis par le S3 de La Martinique, d approuver le présent Ils quittent le secrétariat national lusieurs camarades quittent le secrétariat national après des P années de militantisme au service du SNES et de la FSU. Nous les remercions pour leur engagement au service des personnels de procès-verbal et de valider les résultats des votes d orientation et de catégories. Fait à Paris, le 20 juin 2012 Adopté à la CA nationale du 26 juin 2012, par : 41 pour, 1 contre, 12 abstentions et 0nppv. l Éducation nationale et de l école publique. Ils vont continuer, sous d autres formes, à militer pour la promotion des valeurs qui nous rassemblent. Daniel Maunoury Daniel Maunoury Thierry Nectoux Jean-Paul Beauquier Roger Ferrari Catherine Gourbier Élizabeth Labaye Emmanuel Mercier Daniel Maunoury Daniel Maunoury Daniel Maunoury Supplément au n o 721 du 2 juin US MAGAZINE - 45

46 CULTURE À LIRE Notre sélection UNE CHINE, DES CHINE? La littérature chinoise connaît une grande vogue. Elle permet de lire de grands auteur(e)s traumatisé(e)s par ladite «révolution culturelle» et par les massacres dont il ne faut pas parler de la place Tien an men. La collection «Bleu de Chine», fondée par Geneviève Imbot-Bichet, permet de se faire une idée à la fois de l activité littéraire de cet immense territoire et des communautés existantes. Avec ce recueil de nouvelles, La rivière des femmes, c est toute une partie inconnue de ce pays qui se dévoile, une minorité nationale, les Hui, des Chinois islamisés, résultat des migrations semble-t-il. Une première originalité. La deuxième c est que cette communauté vit loin de l urbanisation rapide qui secoue les grandes villes, le long de cette rivière Quingshui, une rivière vivante charriant le murmure du temps. Les deux auteurs, Li Jinxiang et Shi Shuquing sont nés en 1968 et La troisième, et non la moindre c est de découvrir des auteurs qui savent raconter une histoire avec les riens qui font la vie qui passe. Il est impossible de rester insensible à cette femme qui transporte de l eau de la rivière à chez elle, vivant chez sa belle-mère ou de cette femme morte d avoir prêté cinq yuans à une femme qui vient de mourir Chaque nouvelle est un condensé de notre humanité Il faut lire ces romanciers pour entrer dans leur monde et s apercevoir qu ils parlent aussi de nous. Nicolas Béniès La rivière des femmes. Anthologie des nouvelles Hui, Li Jinxiang, Shi Shuquing, traduit, présenté et annoté par Françoise Naour, Bleu de Chine/Gallimard, 201 p. Le coin du polar Le polar est notre soleil... noir! Il ne faut jamais bouder le plaisir d un nouveau James Sallis, même s il s agit d une réédition en poche. L œil du criquet un titre énigmatique comme souvent chez lui est une des dernières «enquêtes» de Lew Griffin, son double détective Noir, qui le conduit via les cloaques construits par cette société blanche et capitaliste vers la rédemption. Une quête de la réconciliation avec soi-même, ses enfants, ses amis sans oublier la révolte qui reste présente. En arrièrefond, cette Nouvelle-Orléans, omniprésente malgré les destructions. La Ville elle aussi résiste. Un des grands écrivains tout court et qui sait tout ou presque du blues et du jazz US MAGAZINE - Supplément au no 721 du 2 juin 2012 Livres/Revues TRAVAIL DE MÉMOIRE CONTRE SOUVENIRS Comment vivre après la mort? J orge Semprún ( ) s est interrogé jusqu à la fin de sa vie sur la barbarie et des moyens d y survivre, sur ses camps de concentration qui tuent toute humanité pour ne laisser subsister que la lutte pour la survie. Que se passe-t-il lorsque tout s est écroulé, lorsque la mort a fait son œuvre? Primo Levi a essayé de lever ce voile dans «Si c est un homme», cherchant dans les méandres de ce génocide les restes d une humanité qui se faisait de plus en plus rare. Semprún s est intéressé à la mémoire, au «fer rouge» de cette mémoire pour conjurer les souvenirs, ces hoquets d un passé qui ne veut pas disparaître, de ces appels de l inconscient venant d une culpabilité celle d être vivant du fond des âges. Longtemps les déportés de ces camps n ont pas pu parler. Il a fallu du temps, et Semprún, pour travailler la mémoire, donner un sens à tous ces souvenirs. Le souvenir suppose une part d oubli disait Maurice Blanchot, raccourci superbe en même temps que paradoxal, pour souligner qu il est à la fois ami et ennemi de cette mémoire qui suppose la distanciation. Plus encore il y faut aussi «un peu d artifice... pour que ça devienne de l art» écrivait Semprún. Et il réussit ce tour de force. Il nous invite à ces réflexions au travers des ouvrages essais, romans, morceaux de vie? Comment les qualifier? réunis dans ce volume, qui nous balade de 1963 pour Le Grand Voyage à 2001 Littérature et BD pour Le Mort qu il faut en passant par 1994 pour ce texte fondamental, fondateur L écriture ou la vie d un témoin qui voit s éloigner l expérience de sa vie dans les tréfonds d une Histoire engloutissant la mémoire vivante. L écriture pour garder intactes les sensations, la découverte de la vie, la sortie de la mort et, pour tout dire, la renaissance mais une renaissance difficile, chaotique de la part d humanité qui est en chaque être humain. Les articles s ajoutent à ces œuvres pour leur donner leur place, pour dessiner aussi la trajectoire d une vie en un siècle marqué par la barbarie et l espoir quelque fois tellement lié que personne ne pouvait les distinguer. C est la grande blessure de ce XX e siècle et la difficulté de le comprendre. Comme d habitude pour cette collection, Vie et œuvre précède les textes et, ici, un glossaire Références, Auteurs, Œuvres, Evènements termine cette édition. Un appareil critique essentiel. Nicolas Béniès Le fer rouge de la mémoire, Jorge Semprún, Quarto/ Gallimard, 1184 p. Illustrer L étranger de Camus pouvait sembler soit une gageure, soit suicidaire soit tout simplement raté. José Muñoz, il ne faut pas craindre de le dire, réussit un coup de maître. Il avait déjà fait la démonstration de son talent avec un Billie Holiday de très belle facture. Ici, il récidive pour déplacer le mystère de cet homme, Meursault, assassin étranger à son acte. Un roman philosophique s il en fut mais qui vit par le soleil de cette Algérie, celle d Albert Camus en train de vivre les premiers soubresauts assassins de la décolonisation. Rien n est expliqué, tout est obscur. On sait que trop de lumière aveugle et il fallait le Noir et Blanc du dessinateur qui répond en même temps à une nouvelle typographie/présentation du texte pour lui donner un autre sens. Du coup, le texte prend une autre dimension, il s offre une sorte de jeunesse. Au sens propre, il se redécouvre. En plus, c est un bel objet, réussi. N. B. L étranger, Albert Camus, accompagné des dessins de José Muñoz, Futuropolis/Gallimard. Marc Villard, auteur français, s alimente lui aussi à ces musiques étranges venues d ailleurs. Pour ce recueil de nouvelles, il mêle Histoire la mort de Martin Luther King pour la première qui donne son titre générique Un ange passe à Memphis avec l actualité la plus brûlante, en l occurrence les «subprimes» avec toutes leurs conséquences dramatiques. Déjà dans les années 1970, les banques poussaient à la surconsommation de crédit à des taux usuraires... Une manière de mêler polar et économie sur fond de meurtres organisés par le FBI. Alicia Giménez Barlett est enseignante à Barcelone et sait faire de son inspectrice, Petra Delicado un nom comme un programme un personnage à part entière, vivant. Elle essaie de concilier vie de famille une famille recomposée avec trois divorces chacun, si j ai bien compté, pour ce nouveau couple et enquête dans cette Catalogne, cette Espagne encore inscrite dans le poids des traditions catholiques. Intelligemment, dans Le silence des cloîtres, elle oriente l attention vers le passé de cette Espagne marquée par l Inquisition, le franquisme et son histoire prégnante, pour manier le coup de théâtre vers le cloître où tout se joue. C est la huitième enquête de Petra. Guillaume Prévost nous entraîne dans l après Première Boucherie Mondiale, au moment où se négocie le Traité de Versailles pour «faire payer les Allemands». Clemenceau est aux postes de commande. Il fait l objet de menaces de mort pour dissimuler un vol qui ne pourra pas être découvert. Un vol parfait. Une leçon d histoire et une enquête pleine de rebondissements de François-Claudius Simon dansant Le bal de l Équarrisseur. N. B. L œil du criquet, J. Sallis, Folio/ Policier ; Un ange passe à Memphis, M. Villard, Rivages/Noir ; Le silence des cloîtres, A. Giménez Barlett, Rivages/Thriller ; Le bal de l Équarrisseur, G. Prévost, 10/18.

47 DU BON USAGE DE L INSULTE EN PHILOSOPHIE Portrait du philosophe en salopard I l y a deux manières de lire ce recueil d aphorismes et d insultes. On est en droit d abord de tenir tant de méchancetés pour l expression d une incroyable quantité d amertume accumulée au cours d une carrière ratée. Schopenhauer, professeur ambitieux qui n eut que quatre auditeurs à ses cours : un maître de manège, un dentiste, un changeur et un dentiste. Il faut s amuser, il est vrai, des immondes sorties sur les femmes, qui ne devraient jamais être «appliquées [qu ] au ménage», et de ces conseils pour l éducation des jeunes filles, qu on devrait former «non à l arrogance, mais au travail et à la soumission». Qu on se rassure : cette misogynie caricaturale n est que l expression particulièrement marquée d une misanthropie qui n épargne personne, au point que le philosophe en appelle à l extinction de cette race détestable qu est la race humaine. Les amants se cachent en effet, parce qu ils sont des «traîtres, dont les aspirations secrètes tendent à perpétuer toute cette misère et tous ces tracas, sans eux bientôt finis». Il convient alors d appliquer à Schopenhauer ce qu il dit luimême du génie : de même que le corps humain le plus beau recèle des «odeurs méphitiques», de même, le plus grand esprit a «des traces de petitesse et de folie». Fréquenter ce livre hilarant, c est aussi se figurer la stupéfaction du penseur à la lecture d un rapport sur l esclavage en Amérique, l «un des actes d accusation les plus accablants contre l humanité», que peu de gens, dit-il, refermeront «sans verser de larmes». C est aussi faire face depuis le banc des accusés à l un des plus vibrants réquisitoires jamais prononcés en faveur du droit des animaux : «Quel crime a donc commis le pauvre lapin pour qu on le condamne à la mort?». Une passion débridée au feu de laquelle les insultes personnelles sont également chauffées à blanc. Ainsi de Hegel, cette «colossale mystification», cette «créature ministérielle», ce «philosophâtre inepte», auteur d un «répugnant galimatias [...] allant jusqu à rappeler les délires des aliénés». De fait, on recommandera ce texte à ceux qui aujourd hui commentent sans sourciller cette «élucubration» de Hegel que Schopenhauer cite en exemple : «L existence, comme l être s entremettant avec lui-même par la négativité de luimême, est le rapport à soi-même, seulement en ce qu elle est un rapport à une autre chose, qui n est directement que posée et entremise». Il faut offrir ces Aphorismes et insultes à tous ceux qui, domestiqués par une pensée qui tourne en rond, n osent plus se critiquer les uns les autres et se complaisent dans la célébration d une tradition philosophique plus froide que le plus froid des monstres froids. Est-ce à cette authenticité que Schopenhauer dût de mener une existence si triste? Il n eut qu un héritier : son caniche. Matthieu Niango Aphorismes et Insultes, Schopenhauer, textes choisis par Didier Raymond, Paris, Arléa, NOS COLLÈGUES PUBLIENT BIOGRAPHIE IMAGINAIRE ET RÉALISTE Connaissez-vous Georges-Guy Lamotte? Pas plus que Fernand Bloch-Ladurie sans doute. Ce pastiche d une biographie politique nous fait passer de 1929, la date de naissance supposée du héros, à 2005, sa date de décès. Trois collègues, de disciplines différentes, ont réuni leurs forces, leurs connaissances et leurs ironies pour construire des portraits d époque nous faisant naviguer du Front populaire à la victoire inouïe de Jacques Chirac en 2002, en passant par la Libération et Mai-68. Des références en pagaille, des clins d œil, des cours d histoire et de politique... Le tout habillé d une volonté de faire sourire pour faire réfléchir. Le socialisme serait-il mort avec ce socialiste imaginé? Nicolas Béniès Georges-Guy Lamotte, Le dernier des socialistes, Fernand Bloch-Ladurie, Aux forges du Vulcain. ANNIVERSAIRE Les Misérables, le grand roman de Victor Hugo fête son 150 e anniversaire. Dominique Val-Zienta a voulu redonner toute sa place et tout son souffle messianique à ce conte social. La référence aux Évangiles est évidente dans la construction du récit. Il fallait faire surgir toute l architecture stylistique. Une œuvre qui reste admirable et qui continue à véhiculer un message d espoir en une société humanisée. Un travail sur le texte et sur les références nécessaires. N. B. Les Misérables, l Évangile selon saint Hugo? Dominique Val-Zienta, Approches littéraires/ L Harmattan. Le coin de la BD : David Prudhomme, le goût des autres David Prudhomme, 43 ans, et déjà une belle carrière derrière lui. Après une série historique de facture classique, Ninon secrète, il se lance avec Étienne Davodeau dans l adaptation de la Tour des Miracles, l unique et méconnu roman de Georges Brassens. Cette verve et cette truculence, on la retrouve en 2006 dans sa version de La farce de maître Pathelin, premier chef-d œuvre de la littérature populaire médiévale. En parallèle, le dessinateur bordelais scénarise et dessine un volume plus grinçant, tiré des textes exigeants de François Villon, que l on ne connaît plus qu à travers La ballade des pendus et le nom de bon nombre d établissements scolaires. Dans une interview en ligne sur le site de son éditeur Futuropolis, David Prudhomme explique : «depuis toujours, j alterne une veine grave et une fibre fantaisiste, du dessin classique aux gros nez, de l expressionnisme au mimétisme des figures». Le trait noir et charbonneux de Rébétiko (2009) succède ainsi aux teintes fraîches de la Marie en plastique (2007). Cette chronique familiale aigre-douce scénarisée par Pascal Rabaté joue avec l absurde et le surnaturel. Chez les Garnier, trois générations vivent sous le même toit. Le père est ouvrier, la mère au foyer et, pour les fêtes, les femmes préparent des vol-au-vent. Mais un jour, la Vierge Marie remplie d eau bénite que la grand-mère Émilie vient de rapporter de Lourdes se met à verser de vraies larmes de sang sous l œil sévère de Lénine dont le portrait trône au-dessus de la télévision. Récit loufoque, portraits saisissants de justesse. Du pastis au raki, David Prudhomme garde le même attachement aux milieux populaires avec Rébétiko (la mauvaise herbe). Dans son premier grand scénario original, l auteur rend hommage aux rébètes, épicuriens de la musique grecque, cibles désignées du dictateur Métaxas. Le dessinateur y excelle dans l art de restituer par une image fixe le chaloupé de la danse et l ambiance des bouges d Athènes dans les années 30. Son dernier volume, La traversée du Louvre, est sorti en librairie le 7 juin. Dans ce palais des beaux hasards, où il déambule pendant deux heures, Prudhomme croque des rencontres fortuites, cocasses ou fantasmagoriques entre les tableaux et le défilé des visiteurs. Il pousse ici à l extrême le principe de Rébétiko, qui renvoie le récit à la marge pour développer une écriture buissonnière tout en creux et en parenthèses. Stéphanie Marco La Marie en plastique, Rébétiko, La traversée du Louvre, de David Prudhomme, Futuropolis Supplément au n o 721 du 2 juin US MAGAZINE - 47

48 CULTURE HOLY MOTORS, UN FILM DE LÉOS CARAX (FRANCE) U n homme d affaires sort de chez lui, salué par sa famille depuis la terrasse de la maison et monte à bord d une longue limousine immaculée conduite par Céline, sa secrétaire zélée. Après une conversation au téléphone avec des collaborateurs, il confirme un rendez-vous pour le soir au Fouquet s. Aussitôt après, sans quitter l habitacle de la voiture, il se transforme en une vieille femme qu on retrouve, marchant péniblement, en mendiante des rues. M. Oscar, tel un tueur consciencieux allant de gage en gage, sera ainsi tour à tour un grand patron, un meurtrier, une créature monstrueuse, un père de famille ordinaire. Il achèvera sa journée, passée à multiplier les métamorphoses, par une ultime rencontre avec une femme sur la terrasse de La Samaritaine, qui semble avoir été son grand amour, forcément manqué. Cinéma/Théâtre/Spectacle Chef-d œuvre ou film de passage? Pour quelles raisons le dernier Festival de Cannes a-t-il retenu le film énigmatique et à première vue sans réelle envergure de Léos Carax pour la sélection officielle? La crainte de laisser passer le chef-d œuvre d un cinéaste visionnaire qui verra peut-être, dans quelques années, son œuvre reconnue et vouée à la postérité? En prenant le risque de monter en épingle un simple film de passage, modeste, dont le mérite se limiterait à obéir aux codes de l air du temps et à se laisser aller à quelques audaces technologiques? La critique est très partagée. À juste raison. Il ne reste plus au spectateur, curieux de ces narrations chaotiques, mais ici non sans charme, le soin de trancher, d opter pour le chef-d œuvre ou pour le film sans ampleur, de trouver un sens à la succession de métamorphoses. Denis Lavant, comédien fétiche du cinéaste est parfait et donne à chacun des personnages qu il prend à bras-le-corps, un vrai contour. La présence d Édith Scob (Céline) fait référence au cinéma de Franju dont elle fut l interprète et que Carax admire. «Il faut que ce soit drôle avant la fin» dit en substance M. Oscar à Céline. Promesse tenue mais nous avions pris un temps d avance car Holy Motors surprend souvent par son humour. Ce film a obtenu le Prix de la Jeunesse 2012 à Cannes. Francis Dubois DR Films conseillés, CD jazz, le coin du polar : CRITIQUES SUR LE SITE CINÉMA 35 e festival de Douarnenez Cette année, pour fêter dignement ses 35 ans de rencontres, de débats, de découvertes de films inconnus ou méconnus, les organisateurs ont décidé d inviter trois communautés autonomes d Espagne. Au moment où ce pays connaît une profonde crise bancaire, financière et économique. Parler de l Espagne est nécessaire via La Catalogne, la Galicie et le Pays-Basque. Un focus particulier sera proposé sur l Andalousie. Une traversée espagnole, comme le dit le programme. Comme dans tout festival des expositions, des concerts le fest-noz du premier jour sera gratuit, une journée littérature et même des films et des animations pour le jeune public. Un rendez-vous à ne pas manquer pour tous les amoureux du cinéma, de l Espagne et des confrontations de cultures. Nicolas Béniès Du 17 au 25 août, festival-douarnenez.com DVD Une rencontre de deuxième type Chick Corea, pianiste virtuose malheureusement membre de l église de scientologie, rencontrait le pianiste autrichien, spécialiste de Beethoven, Friedrich Gulda. Une rencontre amoureuse. Gulda raconte qu ils ont joué pendant des heures. Les images montrent ce moment de grâce. Ce concert donné à Münich en 1982 est à trois temps : un solo de Corea suivi de celui de Gulda et enfin le duo de piano. Le filmage n est pas original mais il capte l étincelle, qui met le feu à la plaine, entre ces deux artistes. N. B. The Meeting, C. Corea & F. Gulda, Loft/Arthaus musik, distribué par Intégral. MUSIQUES JAZZ Jazz en baie fête sa 3 e édition pour à la fois faire découvrir les jazz et la région autour de Granville. La Manche est un département coincé entre le Calvados et la Bretagne. Difficile à vivre. Les organisateurs ont décidé de faire vivre leur deux passions. Deux parrains, le trompettiste Nicolas Folmer et le saxophoniste Pierre Bertrand, sur les fonds baptismaux. Un stage sera organisé autour du Paris Jazz Big Bang dirigé par les deux parrains et un Ciné Jazz sera proposé avec les films sur Michel Petrucciani, Bird, Let s get Lost sur Chet Baker et Swing. Les autres invités, les chanteuses Mélanie Dahan, Robin McKelle, le pianiste Yaron Herman, le saxophoniste ténor Jacques Schwarz-Bart et une création du trio Folmer/Daniel Humair/Dave Liebman, un grand moment en perspective. Beaucoup d autres concerts vous attendent... N. B. Jazz en baie, du 11 au 19 août, BORIS VIAN Rétrospective Boris Vian, par un mouvement perpétuel, redevient à la mode. Frémeaux et associés, via Olivier Julien (auteur du livret), a décidé de lui rendre la vie par l intermédiaire des interprètes de ses chansons. Se retrouvent pêlemêle lui-même nul n est mieux servi..., Mouloudji qui a créé Le Déserteur, Magali Noël, Les Frères Jacques et d autres beaucoup moins connus. On sait qu il avait constitué une sorte de trio avec Michel Legrand et Henry Cording, plus connu sous le nom d Henri Salvador, pour des délires autour du Rock and Roll qui fait fureur dans ce milieu des années 50 aux États-Unis. Ces pastiches deviendront des succès du disque au grand dan de ses auteurs. Encore aujourd hui, Rock and Roll mops convie à la danse. Une musique actuelle. N. B. Boris Vian et ses interprètes , Frémeaux et associés. NOS COLLÈGUES CHANTENT Un chemin prometteur Marie, Ashod et Sylvain ont fait un sacré chemin depuis leur rencontre en Ils sortent leur premier album en septembre prochain grâce au soutien du Pôle régional de la chanson du Centre. Sept chansons qui ne nous lâchent plus une fois écoutées. Les mélodies mélangent les genres musicaux et se situent aux confins de la chanson française, de la pop, du jazz, du funk et du trip hop. Marie, professeur de français écrit des textes d une grande force qui disent les inquiétudes, les aspirations et la rage d une femme libre, d une femme pleinement de son temps. Sa voix alterne douceur, force et fragilité et nous fait parfois penser à celle de Pauline Croze. La Chanson Qu il est difficile est incontournable. Un trio qu on a hâte de retrouver sur scène. Une révélation pleine de promesses à suivre sur facebook et myspace. Leur album est à inscrire sur votre liste de rentrée. Carole Condat Kinoko, Le chemin - Sortie officielle septembre Prévente sur les lieux de concert. Par courrier, en envoyant un chèque de 12 à l Association Kinoko Musique, 164, rue Charlet, Bourges US MAGAZINE - Supplément au no 721 du 2 juin 2012

49 Entretien avec FERIEL BAKOURI, directrice adjointe du NTM, Nouveau Théâtre de Montreuil (93) Un lieu multiculturel J uillet 2000, Gilberte Tsaï arrivait à la direction du CDN de Montreuil. Son mandat prenait fin en Elle souhaitait que sa succession, à la tête de ce lieu jailli de terre en 2007 devenu «Le Nouveau Théâtre de Montreuil», soit assurée par Mathieu Bauer, musicien et créateur de la Compagnie Sentimental Bourreau. Le relais entre elle et lui s est donc passé sous les meilleurs auspices. Après une année de transition, la nouvelle programmation promet un total renouveau. L US Mag : Quelles sont les grandes lignes qui s annoncent? La nouvelle orientation artistique repose sur un projet où le théâtre mais aussi la danse, le cirque, la musique et les références au cinéma auront toute leur place, un projet qui interroge son époque et qui est élaboré au plus près de Montreuil. La préoccupation première est que le CDN, qui se situe au cœur d une ville cosmopolite, s ouvre aux différents publics, qu il soit un lieu de rencontre et d échange. L US Mag : Quelles sont les innovations marquantes? Le projet cœur est un feuilleton théâtral sur le modèle des séries télévisées américaines qui parlent des problèmes de société et du monde tel qu il est. Si The Wire a pour personnage principal la ville de Baltimore, le feuilleton théâtral créé ici aura pour personnage principal la ville de Montreuil, la question du logement, celle de la justice sociale. Fruit de la réflexion de scénaristes et de sociologues, il sera proposé en trois séries dans l année. Un chœur amateur d habitants de la ville représentera le chœur citoyen. Ce sera l occasion de rendre au théâtre sa capacité à parler de nos vies et à construire une aventure au plus près de la ville. L US Mag : Quels autres projets? Mission, une pièce produite par le Théâtre de Bruxelles, pose la question du rapport Noir/Blanc, colonisateur/colonisé et se justifie Festival d Avignon dans une ville où la présence africaine est importante. Le travail de Benoît Giros à partir de La règle du jeu, le film de Renoir, est une méditation sur les questions qu un homme doit se poser quand l époque accélère ses menaces. Le spectacle de cirque conçu par Camille Boitel, acrobate et bidouilleur, raconte, en digne héritier de Keaton, la destruction et la reconstruction d un monde. Dès novembre, il installera son «bazar» près du bar. L US Mag : Et pour le jeune public? Nous espérons vivement que les enseignants nous suivront sur une programmation qui, si elle «oublie» les textes classiques, compense par le souci d aborder les problèmes de société actuels. Deux spectacles sont prévus pour le jeune public et Mathieu Bauer poursuivra le cycle des «petites conférences». L US Mag : Et la musique? Africolor proposera le 24 décembre un Noël malien avec percussions et griots. Il y aura aussi, dans le cadre de «Banlieues bleues» sur la même scène les DJ Grazzhoppa et les DJ Big bang and Guest, des ciné-concerts, la fanfare Ciocarlia originaire de Roumanie et pour clore la saison on pourra danser sur des musiques concoctées par des DJ argentins. Propos recueillis par Micheline Rousselet et Francis Dubois Nouveau Théâtre de Montreuil : 10, place Jean-Jaurès, Montreuil, , contact@nouveau-theatre-montreuil.com C omme tous les ans, la programmation du festival d Avignon est multiple, riche et contrastée. Nous ne pouvons parler de tous les spectacles, nous avons choisi Kassandra Fukushima, créé à Chartres en avril Ce spectacle mérite d être découvert à Avignon. Kassandra, personnage issu de la tragédie grecque, annonciatrice de destin funeste, se trouve associée à la catastrophe atomique de Fukushima. Il n est pas besoin de forcer le trait pour comprendre que ce tsunami bouscule la croyance dans le progrès. Jacques Kraemer fondateur et animateur pendant plus de 20 ans du Théâtre Populaire de Lorraine poursuit un travail de création théâtrale en prise avec la réalité. Ce théâtre veut évoquer un des sujets les plus «brûlants» de notre temps, en s appuyant sur les mythes éternels de l Antiquité. Il se veut mise en garde contre la folie capitaliste et appel, en creux, à l amour et à la raison. Un théâtre politique, au sens élevé du terme, dans l esprit fondateur des Tragiques grecs. La Compagnie de Jacques Kraemer partenaire Réduc SNES est installée à Chartres. Nous avions particulièrement salué les qualités de Agnès 68 en 2008, de Prométhée 2071 en P. L. Du 7 au 28 juillet à 13 h Salle Roquille, rue Roquille. Ont participé à la conception de ces pages : Nicolas Béniès, Carole Condat, Francis Dubois, Philippe Laville DR MUSIQUE : ROAD RECORD En septembre 2010, Bertrand Boulbar part aux États-Unis avec un projet : faire une traversée solitaire des États-Unis d Est en Ouest, sur la Route 66, sans plan précis, au gré des rencontres et des histoires, de motels en motels. Une errance pour écrire et composer des chansons imprégnées des villes de l Amérique profonde, des autoroutes et des stations services, des grands espaces et de visages défaits. Ce voyage est aussi l occasion de tenir un blog sur lequel il chronique ses rencontres et poste des photos. Une plongée passionnante dans les failles de l Amérique. Entre le blues, le rock et la country, Bertrand Boulbar nous livre un album concept d une grande maîtrise, envoûtant et mélancolique. Le voyage continue sur scène avec des concerts qui mêlent musique et arts graphiques en associant à chaque chanson des créations en direct de l illustrateur Vincent Gravé. Carole Condat Motor Hotel, Bertrand Boulbar, Roy Music-Universal Music. EXPOSITIONS Le Festival international des Jardins de Chaumont-sur-Loire accueille, jusqu au 21 octobre, Sarkis. Né à Istanbul, il vit et travaille à Paris. Ses lieux d interventions, les fenêtres, les anciennes chambres de bonnes, etc., pour exposer ses vitraux. Il en a créé 72 pour cette exposition. Ils proviennent de photos prises un peu partout dans le monde. Ce catalogue les recense grâce aux photographies d André Morin, un travail sur le travail de Sarkis. Les textes d Anne Marquez et de François Barré permettent d appréhender l univers particulier de cet artiste. Ailleurs ici, Sarkis - Skira Flammarion. 72 vitraux au château de Chaumont-sur-Loire. L ACTUALITÉ CULTURELLE : Chaque semaine, de nouveaux prolongements aux pages culture de ce magazine à découvrir sur Culture-.html parmi les 11 rubriques, au sein de l actualité cinématographique, théâtrale, chorégraphique, musicale de débats et conférences, expositions, luttes et entretiens avec des auteurs et artistes, d'informations de collègues créateurs et, en permanence le partenariat «Réduc SNES» avec la centaine de théâtres et festivals faisant bénéficier les syndiqués d'un tarif réduit. À Avignon, la Compagnie Italique, créée en 1980 à Marseille, en résidence à l espace Simenon à Rosny-sous-Bois, propose pour son spectacle au théâtre des Lucioles un tarif «Réduc SNES», rés Philippe.Laville@snes.edu Supplément au n o 721 du 2 juin US MAGAZINE - 49

50 CULTURE Multimédia EMPREINTE, TRACE, IDENTITÉ, RÉPUTATION NUMÉRIQUE... Ces différents termes reflètent-ils une même notion? Trouver des définitions claires, nettes et surtout simples relève de la pure gageure. Prêts à mener l enquête numérique? On a marché sur le Web E t il n est pas du genre à l oublier. La toile est hypermnésique. Elle répertorie, non seulement ce que nous sommes conscients d écrire sur le Net (commentaires, «J aime» sur Facebook et Google+...), mais aussi ce dont nous ne nous rendons pas compte : adresse IP, historique de navigation... Vous en voulez la preuve? Rendezvous donc sur et faites le test. Cela fait réfléchir, non? Ce n est pas être paranoïaque que d être conscient des traces que l on laisse sur le Web. C est notre empreinte numérique. Est-ce différent de l identité numérique? Pour faire simple, l identité numérique est l image que l on bâtit de soi : blog, compte Facebook, articles écrits sur l ENT de votre établissement...vous voulez savoir à quoi elle ressemble? Utilisez WEB MII, qui calcule votre présence sur le Web ( Surpris? Contrôliez-vous votre image sur le Web? La réputation numérique, c est l image qu on se fait de vous en consultant votre empreinte et votre identité, joint à ce l on dit de vous sur Internet. Pour la connaître, tapez votre nom et votre prénom dans Google. Parfois, c est là que commencent les surprises. Non pas parce que les élèves écrivent du mal de vous, mais parce que vous vous rendez compte que s ils avaient l idée de vous «googleliser», ils pourraient lire les commentaires de vos amis sur «Copains d avant» qui taquinent gentiment votre goût pour : le rosé, les filles ou les garçons, ou révèlent un surnom que vous préférez oublier. Vos élèves peuvent constater que vous vous êtes inscrit à des sites de rencontres. Bien sûr, vous en avez le droit. Mais n oubliez pas que le Web garde trace de tout... Dans le milieu scolaire, cette fameuse réputation numérique pose problème : des cas de harcèlement numérique sont constatés. Le rapport Debarbieux ( gouv.fr/file/2011/64/5/refuser-l-oppressionquotidienne-la-prevention-du-harcelement- al-ecole_ pdf) le confirme. Une campagne nationale est lancée : leharcelementalecole.gouv.fr. Mieux vaut prévenir que guérir : il semble donc indispensable de sensibiliser les élèves à leur présence numérique et aux différentes façons de la maîtriser. Vous avez un spécialiste dans l établissement : c est votre collègue professeur(e) documentaliste... Didbygraham / Flickr QUELQUES PISTES PÉDAGOGIQUES «Comprendre et enseigner l identité numérique» : free.fr/spip.php?breve636. Docs pour docs est encore bien évidemment d actualité. Comme d habitude, une synthèse des sites intéressants. CRDP de Franche-Comté : «Identité numérique» : Documents et pistes pédagogiques pour travailler sur la réputation numérique. Un point de départ parfait. CLEMI Bordeaux «Identité numérique, traçabilité, droit à l oubli» : version élève et, version enseignants : 3x/identite-numerique-tracabilite-droit-a-loubli. Ces deux diaporamas présentent avec clarté la problématique «identité numérique» : définition, historique, cadre légal, propositions de pistes pédagogiques et remédiation. Louise Merzeau, maître de conférences, fait partie des références en matière de présence numérique. Voici deux sites présentant son travail : et «Reconstruire la mémoire de nos traces numériques» : net/louisem/reconstruire-la-mmoire-de-nos-traces-numriques. Deux séquences pédagogiques d Angèle Stalder, professeur documentaliste, inspirée des travaux de L. Merzeau. Faire prendre conscience à des élèves de Seconde pro de leur présence numérique ; pour des élèves de Première bac pro, leur faire anticiper leur traçabilité sur Internet. «Comment exercer une présence numérique assumée?» : info/cactusacide/?p=5625 et «De l identité à la présence numérique» : Gildas Dimier «La présence numérique : anticiper sa traçabilité» : Toujours sur Cactus Acide : il s inspire des séquences d A. Stalder pour présenter une séance pédagogique d une heure, adaptable selon le niveau de l élève, sous la forme d une situationproblème US MAGAZINE - Supplément au no 721 du 2 juin 2012

51 CHLOÉ ET LE DROIT À L OUBLI Connaissez-vous Chloé et son papa Nicolas Dupuy? Pour sa naissance, il a ouvert un compte Gmail. Il lui écrit chaque jour. Oui, c est la publicité de Google Chrome. Qui n est pas attendri par ce papa qui filme son enfant dans les petits événements de sa vie et les publie sur Youtube? Qui a un compte Picasa? Tout cela pour revivre un jour ces bons moments avec sa fille chérie. Nicolas appartient sûrement à la fameuse génération Y. A-t-il pensé à qui pourrait utiliser les images, les informations qu il livre de sa fille (non, je ne pense pas aux pédophiles...)? À 18 ans, Chloé aura une empreinte numérique bien remplie. Pas la peine d attendre que ses parents lui mettent la honte en montrant à ses petits copains les photos d elle petite : ils pourront les trouver tout seuls sur Internet. On pourra constater de visu qu elle avait déjà un fichu caractère à 4 ans Et Chloé recevra bien évidemment sur sa boîte mail des publicités qui cerneront très bien ses besoins et ses envies... Est-il vraiment pertinent d étaler la vie de son enfant sur Internet? Nicolas, ne serait-il pas plus sage de se (re)mettre au scrapbooking et aux albums photos? De se contenter de stocker vidéos et photos sur un CD-Rom, une clé USB, et de les donner aux proches? Pensez-y. Fudzo/Fotolia.fr NOTRE VEILLE ÉDUCATION À L IMAGE Un portail réalisé par l ACAP Pôle Image Picardie : Ina Expert : chercheurs, enseignants, spécialistes de l image et historiens offrent des confrontations d idées autour de l enseignement de l image : Droit à l image et droit de l image en ligne : trois documents pédagogiques ressources répertoriés sur NOUS SIGNALONS La dernière édition des archives du Monde Diplomatique sur DVD-rom : 700 numéros, 400 cartes ; documents accessibles via un moteur de recherche (thème, pays, auteur, date, titre, texte intégral) : Google World Wonders Project : visites virtuelles de sites historiques, Pompéi, les jardins de Versailles, Stonehenge Dans cette première version 130 sites de 18 pays. Carte interactive avec accès aux différents sites, recherche par lieu ou par thème. Supports pédagogiques. Présentation complète sur spip.php?breve662. OpenStreetMap : le Wikipédia de la cartographie? De nombreux bénévoles collectent des données dans le monde entier. Intégrées dans la base elles sont Stockvault réutilisables sous licence libre et traitées pour produire des cartes détaillées. En France, le projet se base sur le cadastre et SpotImage leur a donné accès à son imagerie aérienne ; de nombreuses collectivités contribuent et utilisent leurs données. Pour accéder à la carte : ; pour contribuer : CÔTÉ MUSÉES La galerie de minéralogie du Museum, fermée jusqu en 2013, propose une superbe exposition virtuelle : Le mémorial de l abolition de l esclavage de Nantes : nantes.fr et ses ressources pédagogiques. Le LAM à Villeneuve-d Ascq, près de Lille : site très agréable. BRÈVES SUR LE LIVRE ÉLECTRONIQUE Au BO, la terminologie et la néologie de l édition et du livre : gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html? cid_bo= Des points de vue intéressants : /06/10/je-nai-pas-le-droit-de-lirele-livre-que-jai-achete. La part d ombre de Google Livres : TEA, une initiative de libraires : Nous y reviendrons dans un prochain dossier. Et un conseil de lecture : La Liseuse, roman de Paul Fournel. Vos avis nous intéressent! Nous souhaitons faire un point sur le contenu de ces pages. Nous avons donc besoin de vos avis, remarques, critiques et propositions. Écrivez-nous! usmag@adapt.snes.edu Pages réalisées par Rémi Boulle, Élodie Cutrona, Anne-Sophie Domenc, Jean-Pierre Hennuyer, Yohan Odivart : ADAPT-SNES, 46, avenue d Ivry, Paris Cedex 13. Articles soumis à la licence Creative Commons : Tous les articles multimédias parus dans L US, le catalogue des publications d Adapt (commande en ligne possible) sur Vos remarques et propositions sont les bienvenues sur usmag@adapt.snes.edu... et suivez-nous sur Twitter@Adapt_Editions! Supplément au n o 721 du 2 juin US MAGAZINE - 51

52 ENTRETIEN Albert Jacquard répond aux questions de Véronique Ponvert «Ma seule arme, c est la parole» Albert Jacquard est ingénieur, biologiste, chercheur, écrivain, un de nos «grands hommes» français ; il est aussi homme public, engagé, militant, de toutes les causes qui servent son profond humanisme. Il est connu du grand public à ce titre, pour avoir, entre autres, lutté pour le droit au logement (il est président d honneur du DAL). Aujourd hui retraité, Albert Jacquard est plus actif que jamais : il mène sans relâche son combat et délivre son message, dans ses livres, ses articles, ses conférences... L US : L éducation est au centre des débats politiques depuis des mois et c est un enjeu de société considérable ; c est aussi un thème central de vos réflexions, pouvez-vous nous en dire davantage? Albert Jacquard : Il faut définir le but réel de l éducation : ce but, c est l émulation. L objectif n est pas de fabriquer des gens utilisables pour travailler, ce n est pas négligeable, l emploi, mais ce n est pas essentiel. La finalité, c est de les aider à vivre, à devenir eux-mêmes. Il faut apprendre aux jeunes à rencontrer les autres. Car tout ce que l on devient est fonction des rencontres que l on fait, tout se transmet par l exemple. Le but de l éducation, c est de rendre efficaces les transmissions. Alors il faut aider les jeunes à devenir eux-mêmes des transmetteurs. Il faudrait écrire sur le fronton de toutes les écoles : «ici, on enseigne l art de la rencontre»... L US : Vous contestez le fait que le système éducatif repose sur la sélection, la compétition A. J. : La compétition n est pas nécessaire, la sélection, c est la théorie des gagnants (et elle engendre des tonnes de perdants) ; c est l émulation le véritable enjeu pédagogique. L émulation, c est «je me réjouis que tu sois meilleur que moi car tu vas m aider à devenir meilleur que moi». C est une attitude tout à fait raisonnable, mais malheureusement, personne ne la porte. Les notes, par exemple, sont une erreur logique : on cherche par là à résumer avec un nombre, insuffisant pour juger, un événement multidimensionnel. La note, c est une tromperie. Les examens qui aboutissent à une hiérarchie échappent à la réalité. Il faut au contraire repenser le lien entre l éducateur et l éduqué. Ce qui compte, c est de s améliorer soi-même grâce aux autres : c est un raisonnement qui aboutit à une utopie, mais on n a pas le droit d y échapper. L US : Vous signez un livre engagé avec Stéphane Hessel, Exigez! Un désarmement nucléaire total! ; ne ressentez-vous pas un peu d amertume à endosser, seuls, cette tâche David Balicki Il faudrait écrire sur le fronton de toutes les écoles : «ici, on enseigne l art de la rencontre»... militante? Où est la relève, où sont les intellectuels engagés aujourd hui? A. J. : Plus que de l amertume, c est de la colère que je ressens : la combativité devrait être du côté des 57 ans (Ndlr : des plus jeunes en général)! Il faudrait arriver à les réveiller, tous, mais rien : personne ne réagit à mon bouquin. Face à un risque effarant, indiscutable, personne n en parle : 7 milliards d humains, avec le risque nucléaire, sont menacés par une épée de Damoclès : le risque de voir tout se détruire est tellement fabuleux qu on préfère ne pas en parler. Pourtant, c est l inverse qu il faut faire, il faut dire le danger, dire la vérité : «au commencement était le Verbe», parole de Saint Jean, est mon credo. Il faut le dire, parce qu il y a toujours un effet d entraînement, et que cette prise de conscience, ce n est pas une affaire d années, mais de générations Il y a 40 ans, on pressentait déjà les dangers liés à la bombe atomique. Oppenheimer, un physicien, avait dit : «Qu avons-nous fait là? Nous avons libéré un démon.» Aujourd hui, il faut lutter encore pour arrêter ce démon qui peut suicider l humanité, il faut annoncer le désarmement nucléaire. L US : Vous parlez de «décroissance soutenable», qu entendez-vous par là? Est-ce pour vous une priorité, LA solution, dans cette période de crise? A. J. : Je récuse ce terme de crise : une crise de larmes, par exemple, a un commencement et une fin, et ce n est pas le cas ici. Ce qui nous arrive n est pas une crise, c est une mutation. Ce qui arrive à l humanité est un changement définitif, qui nous oblige à tout repenser : c est assez merveilleux de penser que tout va être remis en cause... On doit admettre qu il y a une limite à tout, même à la planète. Parler de crise fait penser qu il y a un terme, et ce qui nous arrive n a ni début, ni fin : c est une bifurcation... La décroissance est une réponse à la finitude de la planète, qui n est pas extensible. Il faut gérer l avenir en posant des objectifs, c est l objet de la bifurcation que nous vivons, il faut s en saisir. Il faut faire au niveau planétaire ce que le CNR a fait après la guerre : chercher à mettre en place un lointain avenir, et ne pas raisonner à court terme. C est la même chose avec l éducation : sommes-nous des objets ou des sujets? Nous sommes résolument des sujets, donc l éducation n a aucun rôle utilitariste sur un court terme. L US : En fait, si on vous suit, tous ces sujets (l éducation, la crise, le nucléaire) se rejoignent donc... A. J. : Absolument. Il faut changer : nous devons évoluer vers une humanité totalement pacifiée, et ce sera possible, car cela viendra de la voix des peuples. Nous 52 - US MAGAZINE - Supplément au no 721 du 2 juin 2012

53 Nous devons repenser notre façon de vivre les uns avec les autres : la Terre est-elle pour tous, ou pour quelques-uns? Si nous croyons en la démocratie, alors il faut faire la liste des objectifs à atteindre, et le désarmement nucléaire en est un. Thomas Bethge/Fotolia.fr avançons vers un suicide planétaire, mais personne ne le comprend, ça dépasse l imagination ; et ça dépasse les clivages droite-gauche... Alors, que faire, sinon en parler, et interpeller ceux qui nous gouvernent? Nous devons repenser notre façon de vivre les uns avec les autres : la Terre est-elle pour tous, ou pour quelquesuns? Si nous croyons en la démocratie, alors il faut faire la liste des objectifs à atteindre, et le désarmement nucléaire en est un. Si on supprime la bombe, il faudra dans un second temps se passer de l atome, et bâtir une humanité qui se prive du nucléaire et de son énergie, qui se contente de l énergie renouvelable, et qui renonce au nucléaire civil : ce sera plus difficile à justifier, mais tant qu à faire, il faut reconstruire une utopie. J ai été très impressionné, lors d une visite aux États- Unis, de voir que les km de la côte Est, de Washington à Boston, étaient continuellement éclairés : pour quoi faire? Pour Las Vegas? On ne pourrait pas commencer par cesser de dilapider l énergie? L US : Vous publiez une œuvre très personnelle, Dans ma jeunesse, en même temps que votre livre Exigez ; en quoi, pour vous, ces ouvrages sont-ils complémentaires? A. J. : En effet, ce livre est une confidence, faite à quelques milliers d exemplaires... Mes livres ont cette valeur d exemple : je veux montrer à quel point l homme que je suis a eu besoin des autres, tout au long de sa vie. Pour que des idées passent, il leur faut un environnement, des idées annexes, collatérales. Je me livre, pour faire avancer mes idées. En même temps, cela m aide à comprendre l humain qui est en moi : je cherche une définition de l être humain, et je crois qu au «connais-toi toimême» de Socrate, je préfère Rimbaud : «Je est un Autre». Je ne me connaîtrai jamais moi-même... L US : Vous êtes un grand scientifique, mais vous êtes aussi connu du grand public pour votre engagement, au DAL, par exemple... Quand, comment êtes-vous «entré en militantisme»? A. J. : Jeune, j étais plutôt cynique, et puis un jour, j ai été confronté à une proposition d un ami à moi, Albert Lévy, quelqu un de merveilleux, à la tête du groupe de lutte contre l antisémitisme. Il y avait une manifestation et il m a proposé de tenir la banderole en tête de cortège. J ai compris que j avais le devoir d y être. Plus tard, un jour que je croisais Théodore Monod qui se rendait lui aussi à une manifestation, je lui demandais si ce serait une action utile ; il me répondit : «je n en sais rien, je m en fous, mais je sais que je n ai pas le droit de ne pas y être». Depuis, je suis de toutes les actions, s il faut donner une signature, une présence, ou donner un peu plus : il ne faut pas refuser, on n a pas le droit de ne pas y être! BIBLIOGRAPHIE Éloge de la différence (1981), Moi et les autres (1983), Cinq milliards d hommes dans un vaisseau (1987), Abécédaire de l ambiguïté (1989), Voici le temps du monde fini (1991), Un monde sans prisons? (1993), J accuse l économie triomphante (1995), Petite philosophie à l usage des nonphilosophes (1997), L équation du nénuphar (1998), À toi qui n es pas encore né (1998), Le souci des pauvres (1998), La science à l usage des non-scientifiques (2003), Dieu? (2003), Tentative de lucidité : recueil de quelquesunes des chroniques diffusées sur France Culture (2003), Halte aux jeux! (2004), Mon Utopie (2006), Exigez! Un désarmement nucléaire total (2012), Ma jeunesse (2012). Supplément au n o 721 du 2 juin US MAGAZINE - 53

54 PETITES ANNONCES SNES Service petites annonces. Tél. : , avenue d Ivry, Paris Cedex 13 LOCATIONS Cotentin, mais., jard., gd séjour. 1 ch., 2 p. mezz. 3 lits, 3-4 p. 250 /s. - Tél mn centre Paris, loue appt T4, 5/6 pers. ds maison, 550 /sem, prox. commerces, transports - Tél Vieux Nice, loue appart. juil-août, 200m mer, 6 pers., 3 ch., SDB, cuis. s. à. m. - Tél Coll cherche à louer pour fille étud. à Paris, studio ou F2 calme. Tél Site Chablisien, gde mais. carac. jard /sem. - Tél Nice ctre, T3, ter. 310 /s. - Tél Hyères F2 - Août. - Tél La Rochelle mais./jard. pr. Ré - 4/6 pers. Tél (84) Savoillan, Mont Ventoux + gges Toulourenc, mais. vill., 6 p., 3 ch. : 600 /s. + studio 2 p. : 200 /s. ens 700 /s., gd jardin, libre dès juin - Tél Bastia, coll. loue été, beau F4, petits prix : Tél (66) Pyrénées-Orient. Vallespir, ds village en mont., loue séj./cuis., 2 chbres, du 1/07 au 14/07 et du 8/08 au 31/08 : 250 /sem. 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Tél , ouvert 7/7 sur RDV, difficultés spécifiques ; expliquer ne suffit pas, il faut aussi prendre en compte la signification, c est-à-dire le sens des connaissances en rapport avec le vécu affectif et social. Guy Rumelhard, Adapt, 2012, 13,5. Et aussi pour les vacances Parmentier, Chaptal, Chevreul Trois grands pionniers de la chimie alimentaire Un récit qui mêle science et histoire, et permet de découvrir les vies passionnantes des trois scientifiques dont les travaux ont révolutionné la chimie alimentaire. Paul Mazliak, coédition Adapt-VUIBERT, 2011, 25. Histoire des Arts et Pratiques artistiques au Collège et au Lycée Depuis 2009, l enseignement de l histoire des arts est obligatoire, de l école au lycée. Cependant, les textes officiels sont parfois difficiles à appréhender et à traduire en actions concrètes dans les établissements scolaires. Cet ouvrage prend le parti de faire alterner divers points de vue sur la question, avec des témoignages d acteurs impliqués et concernés par la culture artistique dans le second degré : enseignants, élèves, artistes mais aussi responsables institutionnels, à travers notamment le regard d un inspecteur et d un chef d établissement. Des exemples N hésitez pas à consulter notre catalogue et/ou commander en ligne sur rapide, facile, sûr (paiement par carte sécurisé) et LES FRAIS DE PORT SONT OFFERTS! de ce qui peut se produire dans quelques établissements sont ici relatés. Coord. par Elodie Cutrona, Yohan Odivart, Véronique Vanier, Adapt, 2012, 16. Almanach de la Biologie Évolution et Génétique La théorie de l évolution, exposée par Charles Darwin en 1859 dans son livre De l origine des espèces, a unifié la biologie moderne. Aujourd hui, toute la biologie est «évolutive» au sens où, quel que soit le domaine considéré (botanique, zoologie, paléontologie, physiologie, biologie moléculaire, génétique, etc.) les mécanismes sont compris à la lumière de la théorie darwinienne. Or, cette théorie est l aboutissement d un long cheminement scientifique Accessible dès le collège, ce livre richement illustré saura ravir tous les lecteurs passionnés par les sciences du vivant. En 140 fiches, l auteur vous invite à aller à la rencontre des savants et des découvertes qui ont permis de construire la biologie moderne, moléculaire et évolutionniste. Michel Rousselet, coédition Adapt-Vuibert, 2011, 25. BON DE COMMANDE Nom :... Prénom :... Adresse :... Code postal :... Ville :... Adresse électronique TITRE QUANTITÉ TARIF MONTANT TOTAL DE LA COMMANDE... Souhaitez-vous recevoir notre catalogue? OUI NON À envoyer aux Éditions ADAPT : 46, avenue d Ivry, Paris Cedex 13 avec le chèque correspondant libellé à l ordre d ADAPT (frais de port gratuit) ou à commander sur le site US MAGAZINE - Supplément au no 721 du 2 juin 2012

55 C est l été! Ce n est pas un scoop, juste une sensation que la météo pourrait contester. Profitons de ces moments de liberté pour errer dans les régions françaises, s arrêter dans chaque localité. À votre grande surprise, chacune a son festival, de théâtre de rue, de jazz, de musiques, de chansons d autres encore se veulent multi arts, mêlant allégrement théâtre, musique, cirque pour ouvrir le champ des possibles, pour titiller les méninges, alimenter la réflexion. Il en est pour tous les goûts, pour toutes les bourses. Partir, c est aller à la rencontre d autres cultures, s ouvrir à d autres univers, converser pour créer de nouveaux mondes. Les organisateurs, souvent bénévoles, veulent vivre au gré de leur passion pour la faire partager. Ils ne peuvent faire oublier la situation générale. Les subventions aux arts vivants sont orientées à la baisse. La culture, comme l éducation, n est n était? pas une priorité. Les collectivités territoriales qui ont hérité ou choisi cette compétence ne sont pas à même de complètement l assurer. Le gouvernement précédent a réduit drastiquement tous les crédits sous prétexte de lutter contre le déficit. Sans parler de la contre-réforme du régime des intermittents qui ne permet pas aux artistes de réfléchir sur leur art. Le critère de la réussite prend toute la place, n en laissant aucune aux tentatives et à l échec. La création est menacée. Profitons des festivals pour faire des découvertes en favorisant l art vivant.

56 F E S T I V A L S M U S I Q U E S - D A N S E LES FESTIVALS DE JAZZ N ONT JAMAIS ÉTÉ AUSSI NOMBREUX, 200 recensés pour cet été, 800 pour toute l année et seulement en France. Le paradoxe: cette Découvrir Les festivals de jazz comme tous les autres sont de dimensions variables. Ils vont de un jour à deux semaines. Un des plus importants, Jazz à Junas p. 56 Souillac en jazz p. 56 Crest jazz vocal p. 57 Jazz in Marciac p. 57 Jazz à Sète p. 57 Saint-Émilion jazz festival..... p. 57 Jazz à Ramatuelle p e Rencontres Brel p. 58 Het Lindeboom p. 58 Festival de Thau p e Festival de Montignac..... p e Festival de Country de Craponne-sur-Arzon p e édition du festival des Nuits de Nacre à Tulle..... p e festival des Hauts de Garonne p. 58 Festival du Bout du Monde.... p. 59 Les Contemporaines, festival de Saint-Privat d Allier p. 59 Festival Convivencia p e Festival en Beaujolais..... p e Rencontres internationales de harpe celtique p e septembre musical de l Orne.. p. 59 Fort Napoléon, La Seyne-sur-Mer p. 60 Uzeste musical p e Festival des Jeux du Théâtre de Sarlat en Périgord p. 60 Les Jeux du Théâtre de Sarlat.. p. 60 Théâtre du Peuple Bussang.... p. 60 Les Suds à Arles p. 60 Au Château de Grignan p. 61 Le Nombril du Monde, jardin d histoires p. 61 Festival de Paris : On n arrête pas le théâtre..... p. 61 Festival de Tango par la Côte p. 61 Festival des Nuits Atypiques... p. 61 Festival Mens Alors! p. 62 Festival Paris Quartier d été.... p. 62 Festival de Cinéma à Arles Rencontre avec les étoiles p. 62 Festival International du film de la Rochelle p. 62 JUNAS est un petit village situé entre le Gard et l Hérault. Il est connu pour sa pierre qui se retrouve dans les constructions de Nîmes, dont la Maison Carrée. Les concerts ont lieu dans les carrières, endroit magique où les pierres semblent participer aux créations. Elles connaissent tout du jazz, elles se souviennent de tous les concerts. Pour sa 19 e année, jazz à Junas a invité rien de moins que La Nouvelle Orléans. La Cité du Croissant est un port ouvert à toutes les influences et considéré comme le berceau du jazz. Elle a souffert avec Katrina et commence à se reconstruire. Des rencontres à ne pas rater, mélangeant légendes et nouveaux venus, avec le gospel, le blues (Magic Slim), le batteur Brian Blade, les trompettistes Nicholas Payton et Christian Scott. Des concerts gratuits au Temple avec son acoustique spécifique pour entendre Sarah Quintana, La Planche à Laver (avec le banjoïste virtuose Don Vappie), et quelques autres qu il faudra découvrir. Réduc SNES Du 18 au 21 juillet SOUILLAC EN JAZZ, se sous-titre Festival Sim Copans en mémoire de celui qui fut le créateur, après la Seconde Guerre mondiale, des émissions de jazz à la RTF. Mon vieil ami nous a quitté en février Conserver sa mémoire fait partie intégrante du programme de cette année. Deux concerts à ne pas rater, Joachim Kühn trio Majid Bekkas, Ramon Lopez pour une rencontre entre toutes les cultures, et Omar Sosa quintet. Il faudra découvrir le groupe Pulcinella et le Carlo Actis Dato comme les autres groupes présents mariant jazz, Afrique, Cuba, Andalousie, avec des concerts gratuits l aprèsmidi. Réduc SNES Du 15 au 22 juillet info@souillacenjazz.fr 56 Cahier spécial festivals Supplément à L US n o 721 du 2 juin 2012

57 T H É Â T R E J A Z Z T R A N S V E R S A L E musique-art-de-vivre tient peu de place dans les journaux, ne fait l objet d aucun commentaire. Elle souffre d une image d «intello» qui l enferme. Du coup, elle reste ignorée, même si les festivals connaissent une forte influence. Paradoxe d entre les paradoxes. les présents des jazz Le partenariat «Réduc SNES» permet aux syndiqués, sur réservation et présentation de leur carte, de bénéficier de tarifs préférentiels dans de nombreux festivals de l été, comme dans plus de 100 théâtres et lieux culturels toute l année. Présentation sur Ils sont signalés dans ce cahier par le pictogramme Réduc SNES celui de Vienne (près de Lyon) a commencé fin juin pour se terminer le 13/07. Un programme éclectique réunissant la plupart des grands noms du jazz et d ailleurs, qui se retrouveront à Marciac du 27/07 au 15/08. Il ne faut pas oublier les festivals d Alsace : La Petite Pierre du 3 au 15/08 et Colmar du 10 au 15/09. L automne suivra avec d autres rencontres avec les jazz. CREST JAZZ VOCAL organise sa 37 e édition. Là encore, c est une association de bénévoles qui a pris en charge l organisation de cette manifestation. La Drôme n est pas un département très fréquenté, sauf par les Drômois et les Hollandais. Une des raisons peut-être pour laquelle ce festival reste relativement inconnu. Il faut dire qu il souffre de la concurrence de son grand voisin, Marciac. Un concert d ouverture gratuit c est la mode, mais il l avait précédée du Yakamoz Quintet, un concert pour enfants comme préalable aux festivités. Mina Agossi, Didier Lockwood, Mountain Men (du blues), Charles Pasi, Perrine Mansuy, Nguyên Lê et Juan de Marcos. Comme d habitude, le concours jazz vocal, les stages et... tous les jours, du mardi au samedi, conférences de Nicolas Béniès sur Les femmes du jazz. Du 29 juillet au 4 août MARCIAC, le nom sonne désormais comme synonyme de jazz. Jean-Louis Guilhaumon qui fut longtemps le maire de la commune, le principal du collège où il a créé un atelier jazz pour permettre aux élèves en difficulté de renouer les fils d une scolarité éclatée, est le responsable de Jazz in Marciac, JIM pour les intimes. C est sans conteste le plus grand festival de l été. Avec des concerts gratuits sur la place de l Hôtel-de-Ville tous les jours à partir de midi, réunissant des musiciens et des groupes connus et inconnus. Se partageront cette scène, Sonny Rollins, Melody Gardot, Esperanza Spalding, Marcus Miller, Dianne Reeves, une habituée comme Biréli Lagrène, John Zorn, et beaucoup d autres... Wynton Marsalis (le parrain du festival) sera omniprésent et donnera une master class aux élèves de l atelier jazz. Du 27 juillet au 15 août jazzinmarciac.com JAZZ À SÈTE fête sa 16 e édition. Les chanteuses, Stacey Kent, Terez Montcalm au même programme, Bobby McFerrin, le trio Lockwood - Lagrène - Imbert, les légendes Stanley Clarke à la contrebasse et Wayne Shorter. Une affiche qui mêle les musiciens français, en général en première partie, et américains pour faire la démonstration de la vitalité du jazz. Réduc SNES Du 12 au 18 juillet Rés. billeterie@herisson-prod.com SAINT-ÉMILION JAZZ FESTIVAL, première édition! Rencontre entre le jazz et le vin sous le parrainage conjoint de Tommy LiPuma, producteur connu, et Robert Parker, surnommé, à mauvaise raison, le «pape du vin». Au programme, une balade dans les vignes avec dégustation au château, un cycle de pianos solo, le Hadouk trio, Jacky Terrasson, Dee Dee Bridgewater, Brian Blade, ainsi que des concerts gratuits dont une jam session, «Opus jam» à l église collégiale. Du 19 au 22 juillet JAZZ À RAMATUELLE, propose un programme centré sur le piano. Le clou sera la rencontre entre les trios de Jacky Terrasson et Yaron Herman, rencontre de deux univers, de deux cultures. Abdullah Ibrahim, Kenny Barron et Patricia Barber montreront les différentes facettes de cet instrument pour susciter non seulement les comparaisons mais aussi s apercevoir des références communes de ces musicien(ne)s venant d horizons différents. Aldo Romano, batteur, sera aussi de cette fête. Du 16 au 20 août EN VRAC CHARLIE JAZZ FESTIVAL, comme chaque année, se tient à Vitrolles (13127) pour changer l image de la ville. Le jazz permet l ouverture, la lutte contre toutes les exclusions, pour une musique de liberté et de fraternité. Cette année, il fête ses 15ans, sous les platanes, en compagnie de Dave Holland, Dhafer Youssef, Angelo Debarre, Perrine Mansuy, Elina Duni... Les débuts de soirée sont animés par des fanfares pour ouvrir l appétit aux découvertes. Du 6 au 8 juillet - DES RIVES & DES NOTES a lieu à Oloron Sainte-Marie (64400), par une association, Jazz à Oloron, dans laquelle figurent plusieurs collègues pour un festival qui se veut ouvert aux jeunes artistes. Cette année, les vedettes, Enrico Rava, Bojan Z, Michel Benita, Andy Sheppard partageront l affiche avec quelques autres. Du 29 juin au 8 juillet - PARFUM DE JAZZ est une senteur de la Drôme et de la Drôme provençale. Même si ce coin de France est peu visité, il abrite au moins deux festivals de jazz. Celui-là prend la suite de Crest jazz vocal. Il débutera par une soirée hommage à Michel Petrucciani et se terminera par une ode à Henri Salvador. Entre les deux, Flavio Boltro, Anne Ducros, Marcel Azzola et quelques autres. Du 12 au 25 août - JAZZ À LA PETITE PIERRE, 10 e édition de ce festival qui se veut «au grès du jazz» pour une programmation qui réunit des musiques d ici et d ailleurs. Le blues avec Eric Bibb, la musique cubaine avec Roberto Fonseca, le chant avec Youn Sun Nah, le saxophone ténor d aujourd hui avec Jacques Schwarz Bart, un duo de piano Barron/Miller, Anouar Brahem et Avishai Cohen. Du 3 au 15 août Supplément à L US n o 721 du 2 juin 2012 Cahier spécial festivals 57

58 F E S T I V A L S M U S I Q U E S /D A N S E LES FESTIVALS DE MUSIQUE restent très présents et très diversifiés. La plupart d entre eux sont pourtant menacés par la baisse vraisemblable des subventions. Les collectivités territoriales, confrontées à la diminution de leurs recettes et à l élargissement de leurs compétences, ont tendance à réduire les crédits à la culture. Le festival peut servir d arbre qui cache la forêt de l absence de politique culturelle. Nous proposons ci-dessous un échantillon, vous en décou- ES RENCONTRES 25BREL. Ces rencontres, dans un lieu où Brel avait acheté une bergerie qu il fréquenta de nombreuses années, sont devenues un des festivals de référence de la chanson francophone. La programmation alterne chanteurs confirmés et jeunes talents, jeunes et moins jeunes, concerts gratuits à la guinguette et payants sous chapiteau. Au programme de cet écofestival cette année, Zebda, Camille, Tiken Jah Fakoly, Michel Jonasz, Georges Chelon et Emir Kusturica, et un spectacle célébrant l année Rousseau. Le dimanche sera dédié aux arts de la rue. Réduc SNES À Saint-Pierre de Chartreuse, du 17 au 22 juillet LE FESTIVAL HET LINDEBOOM qui a accueilli spectateurs en quatre jours l an passé, est le premier de musiques traditionnelles du Nord-Pas de Calais. Il se déroule dans un parc, est entièrement gratuit, et vous accueille pour quatre jours de fête, de musique, de danse et de convivialité. La programmation est originale avec des groupes comme Alambig Electrik, Gric de Prat ou Celtas Cortos, et les lauréats du Tremplin du Dauphin des années précédentes sont invités. Il s ouvre aussi à des animations autour du pain, du bois et du lin, et à des spectacles pour les enfants. Du 19 au 22 juillet, Parc Galamé, rue Gaston Dereudre, Loon-Plage LE FESTIVAL DE THAU, À MÈZE (HÉRAULT) se situe entre musiques du monde et musiques actuelles, et propose 6 jours de concerts dans divers lieux de Mèze, dont le port. Au programme, la musique méditerranéenne de Safar, le popfolk de Ndidi O, les chansons languedociennes de «la Mal Coiffée», Earth Wind and Fire, Yannick Noah et Camille... Les adhérents SNES bénéficient de tarifs réduits pour les concerts payants des soirées du 19 au 22 juillet, à condition de réserver (nombre de places limité, fiche à télécharger sur le site). Réduc SNES Du 17 au 22 juillet, château de Girard, BP94, Mèze E FESTIVAL DE MONTIGNAC sur les 32bords de la Vézère. Il met à l honneur les cultures du monde dans leur diversité et leur originalité. Argentine, Botswana, Canada, Chili, Chine, Croatie, France, Italie, Mexique, Palestine et Tahiti sont à l affiche cette année. La ville est animée tout au long de la journée par le son des trompettes et des tambours. Chaque jour à 18 h 30 un apéroconcert permet les rencontres et il y a aussi des films, des rencontres-discussions et un stage de tango et danses argentines, sans oublier un marché artisanal. Le dimanche, un grand spectacle se terminant par un feu d artifice rassemble tous les groupes. Réduc SNES À Montignac (Dordogne) du 23 au 29 juillet E FESTIVAL DE COUNTRY DE 25CRAPONNE-SUR-ARZON (HAUTE- LOIRE). C est devenu l un des tout premiers festivals de musique country en Europe. Pendant trois jours du vendredi au dimanche, on peut se retrouver au cœur des bayous de Louisiane ou du Texas. Quinze formations, dont onze venues des États-Unis, offrent un répertoire allant de la country pure au bluegrass et au rockabilly. Certains concerts sont Voyage dans tou gratuits ; des stages de danse et des master class de pratique instrumentale et de chant sont accessibles sur réservation avant le 14/07. Réduc SNES Du 27 au 29 juillet E ÉDITION DU FESTIVAL DES NUITS 25DE NACRE À TULLE. C est l événement culturel et musical sur l accordéon, le plus important en France depuis 25 ans. L artiste fil rouge de cette année, Régis Gizavo, est un accordéoniste endiablé aux rythmes transcendants et à la voix vibrante, à retrouver tout au long du festival. Pendant quatre jours, l accordéon est partout dans la ville, dans les rues, aux terrasses des cafés, sur les places, sous les chapiteaux, Magic Mirrors... Le piano du pauvre, cet instrument à bretelles trouve ici sa consécration. Il en a bien besoin. Pourtant, il fait partie de la plupart des grandes musiques populaires, du Zydeco au jazz manouche en passant par le bal musette et tout le reste. Dans ces mêmes journées, on pourra voir Hugues Aufray, Manu Dibango, Marc Berthoumieux, accordéoniste jazz, Raúl Barboza, Morand Cajun Band, Pain d Maïs, Karpatt, Le Balluche de la Saugrenue, Syrano... Les Nuits de Nacre proposent 90concerts et animations qui sont pour la plupart gratuits, personnes y assistent chaque année. Du 13 au 16 septembre / E FESTIVAL DES HAUTS DE 20GARONNE, c est quatre soirées et huit concerts gratuits en plein air. On y entendra le saxophoniste d origine guadeloupéenne vivant à New York dont la musique croise jazz et musique caribéenne, J. Schwarz- Bart. L Afrique sera représentée par Boubacar Traoré, la légende du blues malien, un groupe de Gnawa du Maroc et 58 Cahier spécial festivals Supplément à L US n o 721 du 2 juin 2012

59 T H É Â T R E J A Z Z T R A N S V E R S A L E vrirez beaucoup d autres sur votre route. La chanson française, le rock, la country, le tango... et la musique classique. Ils vous feront partager leurs envies pour en faire vos découvertes. Tous font appel à des bénévoles et quelquefois à des collègues. Ils ont besoin de vous. tes les musiques surtout El Gusto, un groupe de 20 musiciens juifs et musulmans, dont l amitié s est forgée à Alger il y a 50ans. Pour l Espagne, on entendra Marc Ayza, qui combine jazz et hip hop, et une des plus grandes voix du flamenco, Duquende. Enfin le big band new yorkais Gato Loco donnera trois concerts à Bordeaux. Du 5 au 13 juillet à Bassens, Cenon, Floirac et Lormont à 21heures - E FESTIVAL DU BOUT DU MONDE. 13Dans le cadre de la presqu île de Crozon, à deux pas de la mer, pendant trois jours et sur trois scènes, se produiront 35 formations. La programmation, audacieuse et ouverte, alterne têtes d affiche Charlie Winston, Jimmy Cliff, Stephan Eicher, Pink Martini, Adamo, Angélique Kidjo ou Zebda par exemple et découvertes des quatre coins du monde. Des rencontres émouvantes comme celle à l origine de El Gusto, un groupe de 20musiciens juifs et musulmans qui se sont connus il y a longtemps à Alger, surprenantes comme ce groupe Colombiens-Belges ou l invitation par le dandy italo-britannique Piers Facccini d un griot joueur de luth et d un spécialiste des musiques orientales. Réduc SNES Du 3 au 5 août LES CONTEMPORAINES, FESTIVAL D ART CONTEMPORAIN DE SAINT- PRIVAT D ALLIER, à 20 km du Puy-en- Velay, allie, de manière originale, les arts plastiques et la musique, pour promouvoir l art contemporain et le plaisir de la création. Lieu d art contemporain, Le dortoir accueillera Dominique Blaise du 3 au 19 août. Le land-art trouvera un terrain favorable sur le chemin de Saint-Jacques. Trois concerts avec pour thème la voix et la musique a cappella seront organisés les 16, 18 et 20 août, dans l église de Saint- Privat. Réduc SNES Du 3 au 20 août, Château de St-Privat (43580) FESTIVAL CONVIVENCIA, est un festival gratuit, navigant sur le Canal des deux Mers et construit en partenariat avec les acteurs culturels et associatifs des territoires traversés. Les concerts, différents à chacune des étapes, qui vont de Montgiscard à Toulouse pour se terminer en Arles, sont donnés sur le pont d une péniche ou sur le quai où les spectateurs peuvent danser, mais aussi manger et boire. La programmation donne la priorité aux musiques du monde pour favoriser la pluralité culturelle. On se promènera donc de La Réunion à l Éthiopie, de l Angola à la Colombie, du Mexique aux Balkans avec tous les artistes embarqués. Du 28 juin au 28 juillet Étapes diverses le long du canal du Midi E FESTIVAL EN BEAUJOLAIS 32CONTINENTS ET CULTURES accueille, dans divers lieux du Beaujolais, des artistes et des troupes qui illustrent la diversité et la richesse des cultures du monde. Pluridisciplinaire, il met cette année à l honneur la parole sous toutes ses formes. Le conte avec le spectacle Sagesse des fleuves, le récit avec l épopée des tirailleurs sénégalais, l éloge des mots de Courteline, Duras, Devos cuisinés par Jacques Weber, parrain de cette édition, dans Éclats de vie. Des hommages à des musiciens, Ray Charles et Louis Prima tandis que Frédéric Lodéon racontera Mozart, des concerts mêlant tango, jazz manouche, musique d Acadie, fanfare roumaine, des marionnettes du monde et le ballet de Louisiane. Réduc SNES Du 26 juin au 31 juillet - Le partenariat «Réduc SNES» permet aux syndiqués, sur réservation et présentation de leur carte, de bénéficier de tarifs préférentiels dans de nombreux festivals de l été, comme dans plus de 100 théâtres et lieux culturels toute l année. Présentation sur Ils sont signalés dans ce cahier par le pictogramme Réduc SNES E RENCONTRES INTERNATIONALES 29DE HARPE CELTIQUE. La harpe celtique est instrument d une tradition bien vivante, elle se joue partout où la musique est viscérale. À Dinan, le festival offre de nombreux concerts, l après-midi ou le soir, en salle ou dans la rue. On entendra des cordes venues d Écosse, de Bretagne, mais aussi de Suède, d Italie, de Colombie. Le programme est complété par des stages de harpe ou de lutherie. Réduc SNES Du 11 au 15 juillet - Maison de la Harpe, 6 rue de l horloge, Dinan Réservations : contact@maisonde laharpe.com E SEPTEMBRE MUSICAL DE L ORNE. 30Pour fêter cet anniversaire, les organisateurs ont décidé de multiplier les rencontres à travers l ensemble du département considéré comme défavorisé sur le terrain culturel. On parle aisément «du fin fond de l Orne» pour signifier des coins très reculés. Il faut donc faire œuvre de transmission des connaissances auprès de tous ces publics, leur amener la musique au cœur des cités aussi petites soient elles. C est une grande œuvre qu il faut saluer comme telle. Le programme mêle Mozart, Dvorak, Puccini, Ravel, la musique baroque et le jazz. Cette année, le clou sera la présence de l orchestre de la Garde Républicaine qui participera à un spectacle équestre et musical en même temps qu elle donnera un concert. Un rendez-vous à ne pas manquer. Du 31 août au 30 septembre / Supplément à L US n o 721 du 2 juin 2012 Cahier spécial festivals 59

60 FESTIVALS THÉÂTRE JAZZ T EN VRAC (2) FORT NAPOLÉON, LA SEYNE-SUR- MER, un lieu très fréquenté. À partir du mois de juillet, les festivals se succèdent. D abord, les Arts de la Rue, ensuite le festival Cubain Bayamo et enfin Jazz(s). La musique cubaine s est installée depuis 2000, histoire de fêter le XXI e siècle. L association Bayamo propose une exposition des différentes affiches du festival. Stages de percussions, de Son, de salsa et de danses afrocubaine sont proposés. Les concerts font la part belle aux découvertes pour démontrer l actualité de cette musique et des écoles artistiques de Cuba. Du 16 au 22 juillet - Sans avoir le temps de souffler, le jazz prend possession des lieux avec une rencontre entre le saxophone d André Jaume et les peintures de Michel Tyszblat. Pour ce festival aussi, des expositions dont les pochettes de LP provenant de la collection de Jean-Paul Ricard. Les concerts permettront d entendre un groupe suisse, Les Nouveaux Monstres, Harold Mabern et Bobby Watson, Louis Sclavis et son nouveau trio, Steve Kuhn, pianiste essentiel... Du 24 au 28 juillet UZESTE MUSICAL revient après un parcours chaotique. Bernard Lubat, batteur, percussioniste, organisateur explosif propose d abord Les imagin actions éduc actives, du 6 au 10 août pour explorer le sens du rythme et l art de s improviser en un mélange de musique, poétique, parole, écriture, chant, geste et danse. Suivra la 35 e Hestejada de las Arts, dédiée à Allain Lesprest qui nous a quitté cette année, Jef Gilson et Roger Lafosse avec un programme archipel réunissant légendes du jazz, comme Archie Shepp et légendes basques, des comédiens, des chanteuses, des danseurs, un historien d art, un écrivain, des plasticiens, des journalistes, une juriste et même un économiste. Du 18 au 26 août DÉBUTANTS BALBUTIANTS OU CONFIRMÉS, ces festivals vous proposent de l art vivant. Tout simplement «là et maintenant». Un lieu, un spectacle, un public. Les lieux sélectionnés mettent à l honneur des régions rurales où les représentations théâtrales et les concerts ne durent que le temps d un été. Ces festivités sont le résultat d un long travail bénévole souvent initié par des E FESTIVAL DES JEUX DU 61THÉÂTRE DE SARLAT EN PÉRI- GORD. Début avril 2012, soit quelques jours avant l annonce de la programmation, la DRAC Aquitaine faisait savoir à l équipe du Festival de Sarlat que la subvention de 5000 euros habituellement attribuée, était supprimée. La somme peut paraître ridiculement faible mais le symbole est fort. La décision a été prise sans le moindre coup de fil au Président ou Directeur artistique pour expliquer, ou à défaut regretter, cette décision. La programmation 2012 prouve une fois de plus l énergie de ce festival. Soixante-deux ans, un âge canonique pour ce festival créé par une équipe soucieuse, tout comme celle d Avignon à peu près à la même époque, de cibler un public populaire. Varié, voire éclectique, le menu fait se côtoyer Voltaire, pour une adaptation de Zadig, Stefan Zweig, La pitié dangereuse, Molière Le Bourgeois gentilhomme et Molière malgré lui, un texte d Eduardo De Filippo, Homme et galant homme ou le Love letters de A.- R. Gurney. Jean-Paul Tribout y présentera deux de ses mises en scène : Le vicaire de Rolf Hochlut et Monsieur chasse! de Feydeau. On peut trouver également les noms de Bernanos, Journal d un curé de campagne, celui de Joyce Caroll Oates (Norma Jean dite Marilyn Monroe). Ou encore Edmond Rostand avec Cyrano. La chanson ne sera pas oubliée et tournera autour de lettres, poèmes et chansons de Georges Brassens, avec le spectacle Chez Jeanne conçu par Michel Arbatz. Des textes contemporains proposés par de nouveaux metteurs en scène auront leur place. Ce sera le cas avec Appartements témoins de Jean-Marc Chotteau ou Le bouton de rose de Sophie Accaoui. Du 19 juillet au 4 août THÉÂTRE DU PEUPLE DE BUSSANG (VOSGES). Ce village de montagne au pied de la source de la Moselle est devenu un haut lieu culturel. Le Théâtre du Peuple, créé en 1895 par Maurice Pottecher, bâtiment tout en bois dont le fond de scène Illustration et défense ouvre sur la forêt environnante, est classé monument historique depuis Ce centre d art et de création fonctionne toute l année et irrigue la région. Il n accueille pas à proprement parler un festival, mais une riche programmation pendant tout l été, animé par des bénévoles. Ouverture, en plein air, le 13 juillet à 13 h 13 par un ballet contemporain du Ballet de l Opéra-Théâtre de Metz (gratuit), et s achèvera le 26 août par un concert Nina Attal en lien avec le festival Nancy Jazz Pulsations. Presque chaque jour, à 15 heures, une création théâtrale, Caillasses, épopée contemporaine du romancier et dramaturge Laurent Gaudé, mise en scène par Vincent Goethals qui veut, avec ce spectacle, «témoigner des fractures fratricides qui divisent les familles, déchirent les peuples et mettent à bas les sociétés...». Presque chaque jour, à partir du 20 juillet, à 19 heures, avec Chansons (F)utiles», Nadine Jardin-Pouilly, accompagnée par la pianiste Géraldine Agostini, revisite un univers engagé et poétique, de Tachan à Leprest en passant par Brel et bien d autres... Presque chaque jour, à partir du 1 er août, à 20 h 30, Claire Dancoisne, avec sa Compagnie La Licorne et en partenariat avec l Institut International de la Marionnette de Charleville- Mézières, met en scène Les encombrants font leur cirque, un bestiaire forain décoiffant pour petits et grands. Les juillet, week-end citoyen, avec le colloque Le Théâtre populaire : titre provisoire avec de nombreux auteurs, comédiens, metteurs en scène... et une soirée de réflexion et de débats pour une tableronde animée par Jack Ralite. Bussang, c est aussi : les pique-nique bucoliques dans le Parc du théâtre, des visites guidées du Théâtre tous les mardis à 11 heures, du vin chaud ou des kirs au cours d échanges privilégiés avec le public... Réduc SNES Du 13 au 29 juillet, puis du 2 au 25 août. Rés / FESTIVAL LES SUDS À ARLES. Chaque année, le festival accueille spectateurs et plus de 200 artistes pour une centaine de concerts au cœur de la ville d Arles. 60 Cahier spécial festivals Supplément à L US n o 721 du 2 juin 2012

61 RANSVERSALE MUSIQUES/DANSE collègues qui dure toute l année et s ancre sur un territoire. Un travail de fourmi et de titan! Il faut récolter des subventions, obtenir le soutien des élus locaux, solliciter des artistes, tout en restant fidèle à son rêve initial pour le rendre réel. Les organisateurs tentent de renouveler, tous les ans, cette gageure avec des artistes majoritairement intermittents. Trop souvent, l équilibre financier est précaire et certaines productions sont jouées à perte. L énergie et le plaisir restent intacts. Alors rendons-leur la monnaie de leur pièce! du théâtre vivant Grandes voix et sonorités du monde, des plus festives aux plus intimes, selon des répertoires sacrés ou profanes, électriques ou en acoustique, une semaine durant, de 10 heures à 4 heures du matin, concerts et récitals se distribueront en une grande fête populaire. Ils auront lieu dans l intimité de la Cour de l Archevêché, au Théâtre Antique, à la Bodega ou dans les friches des anciens ateliers SNCF. Avischaï Cohen (Israël), Zebda (France), Anoushka Shankar (Inde), El Gusto (Algérie), Tigran Halasyan (Arménie), Mawawil (Égypte) ou Bomba Estero (Colombie), pour ne citer que ces groupes, se partageront la programmation, mais seront aussi à l honneur le Pays Basque, Marseille et la Bretagne! 42 stages de danse, de chant et musique, du niveau initiation au niveau professionnel, auront lieu sur la même période. On pourra s initier aux techniques du Flamenco, des Sévillanes, du Hip-Hop, des danses africaines, de la danse orientale Soufie ou du Tango argentin. Les stages se dérouleront en centre-ville et, le 14 juillet, une scène ouverte permettra aux différents stages de rendre compte, face au public, du fruit d une semaine de partage. Du 9 au 15 juillet Réserv. et rens. au AU CHÂTEAU DE GRIGNAN, depuis 25 ans, le département de la Drôme produit un spectacle présenté pendant deux mois devant la superbe façade du Château. Il a été longtemps habité par la Comtesse de Ségur. Des traces de son passage sont visibles. En 2010, ce fut Le Roi s amuse de Victor Hugo mis en scène par François Rancillac qui a réuni plus de spectateurs. Même succès, en 2011, pour Hamlet de Shakespeare mis en scène par Jean- Luc Revol. Cette année, Les femmes savantes de Molière, mise en scène de Denis Marleau, connaîtra vraissemblablement la même affluence. Les portes du château, ouvertes chaque soir de représentation dès 19 h 30, permettront autour d un verre ou d une restauration légère des échanges agréables. Du 28 juin au 18 août 2012 Rés / LE NOMBRIL DU MONDE, JARDIN D HISTOIRES (Deux-Sèvres), un festival inclassable! Remarquable conteur, Yannick Jaulin a remis en scène les vieilles légendes de Pougne-Hérisson, qui voudraient faire de ce petit village poitevin de 360habitants le nombril du monde, essaimant le verbe et les contes depuis la plus haute antiquité. En 2010, à grands coups de La campagne c est pourri!, le Nombril du Monde a fait le pari de transformer Pougne-Hérisson en Mégalopole. Pari réussi avec un festival complet affichant plus de entrées... En 2012, le Nombril du Monde recycle ses projets de buildings, de croissance verticale et s en retourne vers sa ruralité natale. Il propose un regard nouveau sur la terre fertile, une vision à l horizontale, pour s allonger, semer les pensées, faire une sieste poétique, bucolique, inventive. Quatre jours et quatre nuits sur quatre grandes scènes et un chapiteau pour connaître des surprises en soirée nées de rencontres de troisième type. Les petits (dès 3 ans) ne sont pas oubliés avec des spectacles, des découvertes du site, et des films d animation tous les aprèsmidis... Réduc SNES Du 12 au 15 août FESTIVAL DE PARIS : ON N ARRÊTE PAS LE THÉÂTRE. De plus en plus de lieux parisiens conçoivent aussi des Festivals en été, pour les Parisien(ne)s, ou pour les visiteurs de Paris, réunissant tous les amoureux de la capitale. Paris l été, c est déjà la sixième édition, encore plus dense et plus variée que les précédentes. Théâtre, danse, concerts qui mêlent une 40 e d artistes, compagnies émergentes et artistes confirmés, sept spectacles en trois semaines, avec des créations et des reprises... Réduc SNES Du 3 au 22 juillet, Étoile du Nord, 16, rue Georgette Agutte, Rés FESTIVALS MÉTISSÉS T ANGO PAR LA CÔTE, 6e édition du festival de Tango argentin. Les motivations et le projet de départ restent inchangés : faire aimer le littoral de la Bretagne entre les Côtes d Armor et le Finistère de Trébeurden à l île de Batz ; réunir des amateurs et des professionnels du Tango Argentin de toute la France pour partager leur passion et leur pratique. Animé par deux associations et leurs bénévoles, Tango-a-la-mer et Sabor Hispano Americano, ce festival est l aboutissement de toute une année de préparation et permet d accueillir 300danseurs pendant 6jours. Cette année, le programme s est enrichi de nouveautés : stages, bals, démonstrations de maestros pour tous les niveaux, des danseurs confirmés aux débutants. Les Milongas sont gratuites tous les soirs afin d ouvrir le festival au plus grand nombre. Réduc SNES Du 27 juillet au 5 août / festival.sha.assa.fr FESTIVAL DES NUITS ATYPIQUES DE LANGON, 21 e édition. Un festival OVNI dont l objectif est d être un carrefour des cultures du monde entremêlant musique, théâtre, littérature, cinéma, rencontres et débats. Un festival pionnier des musiques du monde sur les bords de la Garonne pour affirmer des valeurs fondatrices, partage, échange, dialogue, justice, émancipation. Il sera consacré à la défense des Roms. En prélude, le 23/07 est organisé la 4 e édition du forum des langues de France sur la politique linguistique de l État et des collectivités territoriales. Réduc SNES Du 26 au 28 juillet Supplément à L US n o 721 du 2 juin 2012 Cahier spécial festivals 61

62 FESTIVALS TRANSVERSALE CHANSON CETTE DERNIÈRE PAGE sera transversale, pour parler de toutes les sortes de festivals sans réussir à être exhaustif, mais pour vous donner l envie d une prochaine édition plus complète. PARIS QUARTIER D ÉTÉ. Comme chaque année depuis plus de vingt ans, le festival Paris quartier d été va investir divers lieux de Paris et de la petite couronne. Certains spectacles sont gratuits, les autres sont à des tarifs très accessibles. Le Royal de Luxe, à coups de canon, ouvrira les festivités dans la Cour d honneur des Invalides. Au programme ensuite de la musique (jazz, musique du monde, pop rock, un concert de Juliette), du cirque, du théâtre avec les Molières des Afghans du théâtre Aftaab, et même, du théâtre dans les arbres (Shaga), de la danse (du flamenco d Israël Galvàn au contemporain Dominique Boivin) et le ravissement d un spectacle de danse aux aurores avec Sharon Fridman. Beaucoup de surprises et d émerveillements! Du 14 juillet au 11 août Tarifs réduits sur les achats à la billetterie du Festival, Place Colette Paris L été ne sera pas triste FESTIVAL MENS ALORS! (38) 10 e édition. Au cœur du Trièves, musique, danse, théâtre se mélangent pour créer «Des arts métissés qui produisent de l inattendu» (Edouard Glissant) en référence au créole et à sa culture spécifique. Le bizarre côtoie l inattendu pour des réflexions sur l ensemble des disciplines artistiques. Les organisateurs ne se refusent rien. De la balade surprise sur les sentiers et les paysages du Trièves aux cabarets philosophiques sur l ennui, le réchauffement climatique, l insécurité en passant par les balloches, le dîner sans chandelles, les minis concerts... Ils osent aller jusqu aux soins du corps et de l esprit, de l alliance de la musique et de la poésie, de celle de l apéro et de la poésie une alliance contre nature? de la musique et du jonglage avec de la danse, de la musique avec des tubes métalliques, musique et magie... Toutes les musiques se donnent rendez-vous dans cette nature accueillante pour s interroger sur la place de l être humain dans le monde, de sa capacité à se recréer via ses possibilités artistiques. Dans tout individu, un artiste sommeille, qui demande à se réveiller. Il ne faut pas hésiter à aller se chercher pour se trouver. Ce festival se veut recherche de confrontations, d oppositions pour renouer avec l art de la conversation, conversation entre les cultures, entre les identités, entre les individus. Cette recherche évite tout repli sur soi. Vouloir réunir tous les arts en même temps et ainsi faire progresser la culture est un objectif qui est forcément partagé. De quoi inscrire ce festival dans les réflexions d aujourd hui pour combattre toutes les définitions restrictives d une identité cauchemardée. Du 7 au 12 août Dans ces 8pages nous ne pouvons parler de tous les festivals. Ils sont multiples et AVIS très souvent associatifs. Il faut regarder autour de soi pour découvrir les horizons qu ils proposent souvent dans des localités éloignées. Par exemple, nous n avons pas mis l accent sur Chanson de parole, à Barjac du 28/07 au 2/08, sur Jazz à Porquerolles du 10 au 14/07, sur Jazz à la Tour, du 9 au 15/08 et, sans doute, sur beaucoup d autres. FESTIVAL DE CINÉMA À ARLES RENCONTRE AVEC LES ÉTOILES, dernier né des festivals de cinéma en France. Les manifestations, avant-premières et master class auront lieu au Théâtre Antique. Le projet a été conçu par Laurent Buffard, programmateur des cinémas Actes-Sud de la ville depuis un an. Il espère avoir le soutien, par leur présence, des comédiens Audrey Tautou, Catherine Frot ou François Cluzet. Ces comédiens de renom et d autres encore viendront défendre le lancement d un film de leur choix, face à plus de spectateurs. Un projet à suivre... Du 24 au 28 juillet Rens. et rés. : / cinemas@actes-sud.fr Cinéma FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE LA ROCHELLE. Ni compétition, ni distribution de Prix, pas de cérémonie de Clôture avec remise de «trophées». Plutôt une rencontre conviviale, rendez-vous de fous de cinéma et de cinéphiles curieux. Le plaisir de la découverte d œuvres inédites et d avantpremières se mêle à celui des rétrospectives et d hommages, en leur présence, de comédiens ou de réalisateurs. Pour la session 2012, qui débute le 29 juin, on notera les rétrospectives de Raoul Walch, de Charlie Chaplin une très honnête biographie du réalisateur, de Michel Faucheux, vient de paraître dans la collection Folio qui donne quelques clés de cette œuvre multiforme, de Benjamin Christensen, réalisateur Danois ( ) et de Teuvo Tullio, réalisateur finlandais ( ). Hommages seront rendus en leur présence à Anouk Aimée (France), Joao Canijo et Miguel Gomes (Portugal), Pierre-Luc Granjon, Agnès Varda (France) et Denis Villeneuve (Québec- Canada). Pour le volant Découverte, quatre œuvres sont proposées du cinéaste Pama Tseden (Tibet- Chine), en sa présence. D hier à aujourd hui réunira des films de John Cassavetes (USA ) un des seuls cinéastes qui ait tenté l improvisation jazz au cinéma avec ce film culte Shadows et de Lina Wertmuller (Italie). Dans le cadre de Ici et ailleurs, une vingtaine de films parmi les plus marquants de l année seront présentés en avant-premières. Chaque jour, trois séances seront réservées au jeune public ; Leçon de musique avec Francis Lai et Jean-Michel Bernard ; Nuit blanche avec Sylvana Mangano et pour les 60 ans de la revue Positif, sera présentée une Carte blanche à la cinémathèque de Bologne. Rens / Ont participé à la rédaction de ce cahier Festivals : Nicolas Béniès, Sylvie Chardon, Carole Condat, Francis Dubois, Philippe Laville, Micheline Rousselet. 62 Cahier spécial festivals Supplément à L US n o 721 du 2 juin 2012

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PEGC Académie de Rennes Septembre 2014 SNUipp-FSU CONTACTS Sections départementales SNUipp Côtes d'armor snu22@snuipp.fr Tél : 02 96 61 88 24 Finistère snu29@snuipp.fr Tél : 02 98 53 76 77 Ille et Vilaine snu35@snuipp.fr Tél

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