FICHE DE SYNTHESE VIPPER Titre de la réponse : Etude exploratoire sur la perception des piétons par les automobilistes.

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1 FICHE DE SYNTHESE VIPPER 1 1. Titre de la réponse : Etude exploratoire sur la perception des piétons par les automobilistes. 2. Nom de l'organisme soumissionnaire : LRPC Angers 3. Adresse : 21, Avenue de l'amiral Chauvin, Les Ponts de Cé - Contact : Nom : BOUCHER Vincent Titre : Chargé de Recherche Département : Exploitation et sécurité routières Tel : vincent.boucher@equipement.gouv.fr Fax : Thème : Les piétons Sujet abordé : Visibilité sous ses deux aspects - mesures objectives (perception) et étude des représentations sociales. Résumé de la proposition : En 2006, les accidents de la route ont fait victimes en France (-11,5% par rapport à 2005) et blessés (-5,5%). En examinant ces données selon les catégories d'usagers, on note que l'atteinte des piétons, 535 morts (-15,7%) et blessés (- 1,8%), suit l'évolution favorable des statistiques. Cependant, ces usagers n'en restent pas moins les plus vulnérables et leur insécurité dans l'infrastructure routière reste un problème majeur. Ceci est d'autant plus vrai que chaque automobiliste est susceptible lors de son trajet de devenir à son tour piéton (incidents, pannes, descente du véhicule après le stationnement,...). Les données accidentologiques sur les piétons révèlent donc des difficultés de cohabitation persistantes entre ces usagers et les conducteurs. Avant d'envisager de véritables solutions palliatives, il semble essentiel d'appréhender de manière globale les 1

2 différents phénomènes impliqués dans la relation piéton / conducteur, et notamment du point de vue de ce dernier, puisque c'est lui qui infligera les plus importants dommages corporels. De plus, même si dans 3 cas sur 10 c'est le comportement du piéton qui est en cause, l'automobiliste sera légalement tenu responsable dans tous les cas de l'accident. Enfin, en rappelant que c'est en ville que les piétons connaissent le plus d'accidents (93%), notons que parmi eux, deux tranches d âge sont particulièrement exposées. Tout d abord 27,3% des enfants de moins de 15 ans tués sur les routes sont des piétons (champ visuel réduit, déficit de visibilité lié à la taille,...). Les seniors sont eux aussi plus touchés (difficultés d'anticipation, locomotion plus lente,...) et représentent une large moitié des piétons tués (61,2%). Ces difficultés inhérentes à la constitution physique de ces piétons jeunes et âgés les placent dans des situations très défavorables sans qu'ils puissent néanmoins les rectifier. Dès lors, agir sur le conducteur et examiner comment il intègre le piéton dans sa tâche de conduite semble indispensable pour expliquer l'accidentologie actuelle et définir les remèdes futurs. Cette intégration doit être envisagée sous deux aspects: - la perception visuelle du piéton placé dans le champ d'observation du conducteur, - la représentation que les automobilistes ont des piétons (variable psychosociologique). Concernant l'aspect purement visuel, la visibilité du piéton est primordiale pour son intégration par le conducteur. En effet, en 2005 en France, 20 piétons sont morts sur autoroute, et dans 75% des cas la nuit. En outre, les piétons sont plus exposés l'hiver; au cours de ces mois, la luminosité faiblit, les autres usagers de la route voient donc plus difficilement les piétons. Toujours en conditions de luminosité dégradée, la nuit, les piétons sont victimes d'accidents graves, bien souvent meurtriers. On constate que les accidents de piétons survenant la nuit sont trois fois plus graves que ceux se produisant de jour. La Sécurité Routière invite donc les piétons à bien s'assurer d'être visibles des autres usagers (en préférant par exemple des vêtements clairs ou réfléchissants). Concernant les cas de nuit sur autoroute, l'association Prévention Routière préconise la généralisation du port d'un «gilet de haute visibilité» afin de réduire le risque de l'automobiliste devenu piéton. Des recherches effectuées en Europe ont montré qu'un tiers des piétons victimes d'accidents avaient mal vu le véhicule qui les avait heurtés, tandis que deux cinquièmes des conducteurs avaient eu des difficultés à voir le piéton. Au delà de toutes ces statistiques, on constate aisément que dans tous les cas, l'intégration en terme de visibilité du piéton dans la tâche de conduite est un des nœuds du problème. 2

3 Concernant l'aspect psychosocial, il est évident que la visibilité du piéton est étroitement reliée au contexte dans lequel évolue le conducteur. En effet, dans les mêmes conditions, un piéton ne sera pas vu ou «appréhendé» de la même manière par un conducteur préoccupé par le comportement du véhicule qui le suit ou par un conducteur qui pense qu un piéton ne doit pas se trouver à cet endroit à ce moment. Des recherches sur la représentation de la conduite chez les conducteurs (Gaymard, 2006a, 2006b, 2007) ont montré que les automobilistes justifiaient le non respect de la règle en faisait référence par exemple à l infrastructure, aux autres conducteurs (e.g. «je ne respecte pas le feu orange si un véhicule me colle»). Concernant le respect du code de la route, il est fait référence aux gendarmes (e.g. «je respecte le code de la route si je vois les gendarmes»), aux enfants dans la voiture mais jamais aux piétons. Ces résultats pourraient signifier que le piéton n est pas un «élément» intégré dans la représentation de la conduite malgré le fait que tous les conducteurs sont à un moment ou à un autre, eux-mêmes des piétons. On peut donc s interroger sur les conditions dans lesquelles l automobiliste respecte ou ne respecte pas les piétons (problème de visibilité? problème de croyances? problème de responsabilité? ). Notre projet va donc consister à déterminer les différents facteurs qui interviennent dans la prise d'information du conducteur face à un piéton et à examiner leurs interactions. En effet, il semble difficile de dissocier l'information physique (contraste, luminosité, indice de visibilité, saillance attentionnelle,...) portée par un piéton, du contexte psychosocial dans lequel il sera perçu ou non par un conducteur. Ce contexte agissant comme un modulateur de l'information visuelle de base, il s'agira dans ce projet de quantifier finement l'information physique émise par le piéton puis d'identifier les phénomènes psychosociaux qui vont déterminer les pratiques du conducteur. Cette démarche permettra ensuite de déterminer les situations les plus accidentogènes et d'apporter dans ces conditions des solutions couplant une maximisation de la visibilité du piéton avec une représentation psychosociale de celui-ci recentrée sur la préservation de son intégrité physique. Les différents partenaires collaborant dans ce projet ont des compétences dans les domaines de la photométrie routière, la psychosociologie de la sécurité routière, les modèles de vision (indices de visibilité et saillance) et l'éclairage automobile : Le Laboratoire Régional des Ponts & Chaussées d'angers (LRPC Angers) possède une solide expérience en photométrie routière et sur la mesure des indices de visibilité de cibles dans une scène routière. Il développe actuellement un système d'acquisition colorimétrique permettant d'avoir accès à l'information complète reçue par le 3

4 conducteur : le signal visuel (Luminance, Chrominance). Le Laboratoire de Psychologie de l'université d'angers s intéresse à plusieurs aspects en lien avec la sécurité routière. Entre 2003 et 2006 il a obtenu un financement dans le cadre de l Action Concertée Incitative (ACI) «Sécurité routière et société. Société des usagers de la route et régulations du risque routier», afin de travailler sur la perception des normes et leurs conditions d application chez les usagers de la route. Il s agissait dans cette recherche d analyser la représentation de la conduite automobile auprès de différents groupes de conducteurs. L idée dominante de cette recherche provient du constat que les normes ne représentent pas un système «absolu» et que les comportements sont déterminés par une logique conditionnelle justifiant ceux-ci (Gaymard, 2006b). Le Laboratoire Central des Ponts & Chaussées (Division Exploitation, Signalisation, Eclairage ESE, Paris) s'intéresse aux modèles de vision et particulièrement à la saillance des panneaux routiers. La société Valeo, en tant qu'éclairagiste automobile, s'intéresse à l'impact des feux de véhicule sur la visibilité des éléments d'une scène routière. Compte tenu du fait que la majorité des accidents survient de nuit, l'éclairage est prépondérant et le développement de futurs produits orientés sur une meilleure vision du piéton pourrait être envisagé. Autres partenaires impliqués : Laboratoire de Psychologie de l Université d Angers (S.Gaymard, MCU psychologie sociale), LCPC Paris -ESE (E.Dumont, ITPE), Valéo Bobigny (F.Greffier, Doctorant). Ce projet fait-il suite à un programme antérieurement développé par l équipe? Si oui, indiquer les objectifs des travaux précédents et les résultats obtenus. Dans le cadre des opérations de recherche LCPC «percevoir» ( ) et «visibilité» ( ), L'objectif de l'équipe du Laboratoire Régional des Ponts & Chaussées d'angers était d'enregistrer des images de scènes routières équivalentes à celles perçues par les automobilistes en condition réelle de conduite. Pour cela, nous avons développé un système de mesures photométriques de scènes routières 4

5 («Cyclope») et étend actuellement les capacités du système au domaine colorimétrique. Ce dossier est il présenté à d autres organismes? Si oui, lesquels? Non Existe-t-il d autres sources de financement? Si oui, préciser les origines et les montants. Non 5