DES SDI AUX CDI. Il y a là une vraie mutation, que veut traduire leur changement d appellation.

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1 DES SDI AUX CDI INTRODUCTION C est dans le courant des années 70 que s opère le basculement entre une fonction périphérique prise en charge dans des conditions très variables, et la description précise du cahier des charges d un nouveau métier. LE RAPPORT TALLON 1974 Ce texte défini de manière précise les différentes fonctions du documentaliste bibliothécaire ainsi que le mode d organisation et de fonctionnement de ce qui devient un CDI, Centre de Documentation et d Information. C est un rapport et n a donc aucune valeur réglementaire. C est la circulaire de février 1977 qui précise les fonctions du responsable du CDI. On notera la volonté d intégrer le documentaliste-bibliothécaire dans l équipe éducative de l établissement, et l affirmation du caractère pédagogique de sa fonction. Au terme d une longue et lente évolution, les SDI, dans la mesure où ils existaient, étaient en général considérés au mieux comme un service annexe, au pire comme un luxe inutile. On peut dire aujourd hui qu ils sont désormais perçus comme le coeur des établissements dans les futurs projets de construction. Il y a là une vraie mutation, que veut traduire leur changement d appellation. CDI, Centre de Documentation et d Information, carrefour de la vie éducative et de l activité pédagogique. Cette évolution est liée à l évolution pédagogique, vers un travail plus indépendant, confiant aux élèves une plus grande responsabilité dans leur propre formation, vers un travail en équipe, vers une modification du rapport maître/élève, vers une ouverture sur le concret, le vécu, vers une vie scolaire moins monotone, plus diversifiée. Pour la réalisation de ces objectifs pédagogiques, le CDI est devenu un moyen indispensable. C est pourquoi les nouveaux établissements et les anciens seront dorénavant dotés d un CDI, animé par un personnel nombreux et compétent. Mais un CDI bien dirigé ne sert à rien sans le soutien de l équipe enseignante et administrative. Le développement et l importance croissante des CDI dans les établissements du second degré justifie que soient définis maintenant les fonctions de leurs responsables. Le documentaliste-bibliothécaire, au même titre que ses collè-

2 gues enseignants, est membre à part entière de la communauté éducative que constitue un établissement scolaire. Sa fonction est donc essentiellement pédagogique. Cette finalité se retrouve à des degrés divers dans les différents aspects de cette fonction, qu ils soient techniques, qu ils aient trait à l accueil et l information, aux relations extérieures, aux loisirs, à l information scolaire et professionnelle et naturellement, à l animation pédagogique. Les sept fonctions du responsable du CDI : 1. La fonction technique. Le documentaliste est un spécialiste de la recherche, de l élaboration et de l exploitation de la documentation. Les différents aspects de cette fonction regroupent la bibliographie, le classement et l informatisation des documents, l audiovisuel, la reprographie, la communication. Ses connaissances servent à faire du CDI et de ses ressources, un instrument de travail aussi efficace que possible mis à la disposition de tous. Surtout, il transmet ses techniques aux utilisateurs, élèves comme professeurs. Cette orientation pédagogique n est pas conciliable avec l emploi du documentaliste à des taches de secrétariat ou d autres travaux purement matériels. 2. La fonction d accueil. Le CDI est un lieu privilégié de rencontres, et le documentaliste-bibliothécaire, de par sa fonction, est en rapport avec l ensemble des partenaires qui constituent la communauté éducative. Il lui convient de contribuer à l accueil des nouveaux membres de cette communauté, professeurs comme élèves. De plus, en début d année, il organise à l intention du personnel et des élèves, des visites systématiques du CDI avec initiation à son fonctionnement, aux technique de rangement et de classement des documents. 3. La fonction information générale. Tout au long de l année, le documentaliste se doit de faciliter la diffusion, à l intérieur de l établissement, de l information administrative, pédagogique, culturelle, parue notamment dans le bulletin officiel, tant en direction des élèves que des professeurs. Cet aspect de sa fonction suppose évidemment que le documentaliste-bibliothécaire soit lui-même parfaitement informé de la vie de l établissement et qu il soit donc associé, sous une forme ou sous une autre, aux différentes instances qui la régissent. Un des aspects de cette fonction est de faire connaître à tous, à l intérieur comme à l extérieur de l établissement, ce qui est réalisé au sein du CDI : les travaux et les productions des élèves.

3 4. La fonction relation extérieure. Il appartient au documentaliste-bibliothécaire de tenir l inventaire des ressources qu offre la région sur le plan culturel, professionnels, des loisirs, ainsi que plus généralement de toutes sources d information, afin d être toujours en mesure de savoir, s il n en dispose pas lui-même, où s adresser pour obtenir de la documentation spécialisée, ainsi que pour organiser des visites, ou des stages dans des entreprises, des sorties culturelles, pour faire venir des intervenants. Il va de soi qu il ne revient pas toujours au documentaliste-bibliothécaire d organiser seul les activités que rendent possibles ces informations, mais c est auprès de lui que l on trouve les renseignements, les conseils et les introductions permettant de les organiser. Il va de soi également que le documentaliste-bibliothécaire peut difficilement réunir à lui seul cette masse d information. Il ne peut s agir que d une tache collective réalisée notamment avec le concours des CRDP et CDDP, en liaison avec les autres CDI de la région. La finalité pédagogique de cet aspect de la fonction qui tend à faciliter la nécessaire ouverture vers l extérieur de nos établissements scolaires, pour être indirecte, n en est pas moins évidente. 5. La fonction loisirs. Il est normal et souhaitable que la bibliothèque du CDI ne soit pas seulement un instrument de travail, mais regroupe également les ouvrages et revues de détente et de distraction, ne serait-ce que pour inciter les élèves à sa fréquentation. Le documentaliste bibliothécaire devant veiller à la bonne composition de cette section de la bibliothèque, son rôle pédagogique consiste ici à conseiller et à guider les élèves, notamment les plus jeunes, dans le choix de leurs lectures. D autre part, si le CDI ne doit en aucune façon être confondu avec le foyer socio-éducatif, il peut servir de support, du fait de ses ressources, à l activité de certains clubs (club de lecture, club presse, club BD), le documentaliste bilbiothécaire pouvant alors, sans que se soit une obligation pour lui, apporter à ces activités le concours de ses compétences techniques. Enfin, il appartient au documentaliste bibliothécaire de signaler les manifestations artistiques et culturelles qui ont lieu dans la région, et d apporter son concours dans l organisation des sorties liées à ces manifestations. 6. La fonction information scolaire et professionnelle. Le documentaliste bibliothécaire fait partie de l équipe d animation sur l information scolaire et professionnelle organisée par le chef d établissement. Il s agit là d une participation à une tache collective d animation, qui doit concerner l ensemble de la communauté éducative. Il ne saurait en revanche être question de demander au documentaliste bibliothécaire de sortir de sa compétence propre et d assumer lui-même des taches spécifiques d information et d orientation professionnelle auxquelles il n est pas préparé, et pour lesquelles il ne peut prétendre se substituer aux spécialistes que sont notam-

4 ment les conseillers d orientation. Toutefois, il peut lui être demandé d utiliser les techniques qu il possède pour préparer et éventuellement prolonger, sur le plan de la documentation, l intervention des spécialistes. A cette fin notamment, il classe, et présente, soit dans la salle d auto-documentation lorsqu elle existe, soit dans un coin de la salle de documentation spécialement aménagé à cet effet, la documentation pouvant servir à l auto-documentation des élèves et de leurs parents. Les fiches documentaires, les brochures, les publications de l Onisep. 7. La fonction animation pédagogique. Les aspects des différentes fonctions précédemment définies ont tous une finalité pédagogique, en ce sens qu ils concourent à la formation des élèves et requiert une action personnelle du documentaliste bibliothécaire auprès de ceuxci, mais dans des domaines qui ne relèvent pas directement de l enseignement au sens traditionnel du terme. Le dernier aspect en revanche, est lié directement à l activité d enseignement et confère au documentaliste bibliothécaire un rôle pédagogique proprement dit. Il suppose que le documentaliste bibliothécaire travaille en étroite liaison avec les professeurs et peut se jouer sur plusieurs niveaux. Le documentaliste collabore avec l enseignant ou les équipes d enseignants pour la préparation d un cours fondé ou appuyé sur les documents. En fonction de la documentation et des moyens dont il dispose, ou qu il sait pouvoir se procurer, il suggère les orientations et les exploitations possibles. Le documentaliste collabore avec l enseignant ou les équipes d enseignants pour l exploitation par les élèves des documents qui leur ont été fournis, soit que le professeur ou l équipe de professeurs l invite à venir dans la classe, soit que la classe vienne travailler au CDI avec son ou ses professeurs et le documentaliste. Le documentaliste exerce une action pédagogique directe auprès des élèves pour leur enseigner les méthodes de recherche du document et du travail sur document soit individuellement, soit en petits groupes, à l occasion des travaux qu ils viennent faire au CDI (préparation d exposé, travail indépendant) soit en groupe-classe dans le cadre-horaire d une discipline, en collaboration avec le professeur. L intérêt certain que suscitent les CDI confirme la mission du documentaliste au sein de la communauté scolaire, accompagnant et prolongeant le rôle de l enseignant, il favorise une organisation de la vie scolaire plus souple, suscite des contacts à l intérieur et à l extérieur de l établissement et facilite ainsi des relations plus ouvertes, où l élève se sent à la fois plus libre et plus responsable de son travail.

5 Les conditions de fonctionnement : La diversité des fonctions peuvent faire douter que le documentaliste puisse toutes et pleinement les assurer. Il ne faut pas le considérer comme ce qu il n est pas. - le documentaliste ne se résume pas à un rôle matériel de technicien, de secrétaire, de surveillant. Le CDI n est pas une seconde permanence. Si les élèves ont le choix de s y rendre, c est parce qu ils ont quelque chose à y faire. Le rapport avec les élèves, sous peine de perdre tout son sens, ne peut et ne doit pas être un rapport de discipline. C est un rapport d animation et de collaboration ou la confiance est un élément essentiel. - le documentaliste doit constituer une équipe : il doit pouvoir espérer une aide technique, et de secrétariat. Il n est pas propriétaire du CDI : il peut être opportun de créer un comité de gestion du CDI, qui pourrait discuter du règlement, des programmes d activités, de la politique d achat de livres et de matériel, du budget. Des élèves volontaires peuvent être efficacement associés au fonctionnement de la bibliothèque. - le CDI doit être largement ouvert au-delà des horaires de présence du documentaliste. Le documentaliste participe aux diverses activités de l établissement (équipe pédagogique, conseil d enseignement, conseil d administration). Il devrait également être associé aux stages et formations organisées dans l académie. - Il convient qu il n y ait qu une bibliothèque proche de la salle de documentation. Que les salles d activités de groupes et les salles de travail des professeurs soient à proximité, et de dimension variée. Que soit intégré un espace pour les documents audiovisuels. Il y a un intérêt évident à ce que toutes les ressources documentaires et tous les matériels permettant de les exploiter soient concentrés au CDI, afin qu ils soient à la disposition de tous, et que le documentaliste puisse planifier leur utilisation et veiller à leur maintenance. - le CDI doit être doter d un budget propre (livres, abonnements, documentation, matériel), et le documentaliste doit planifier et ventiler ces crédits. Cette planification devrait être pluri-annuelle afin de redéfinir régulièrement les priorités et les choix. CONCLUSION : Si les documentaliste disposent de locaux suffisamment vastes, regroupés et fonctionnels, si grâce à une politique concertée, ils peuvent judicieusement utiliser leurs moyens, s ils sont bien intégrés dans les différentes équipes, et peuvent compter sur l aide de tous, de même qu ils sont au service de tous, s ils ont le soutien du chef d établissement, garant contre les déviations, ils pourront assumer toutes leurs fonctions et seront un moteur important de la rénovation pédagogique et du climat de leur établissement.

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